Sasaki Toyoju

activiste féministe japonaise

Sasaki Toyoju (佐々城 豊寿?), née le à Sendai, dans la province de Mutsu et morte le , était une féministe japonaise, une activiste de la tempérance et une militante anti-prostitution[1].

Sasaki Toyoju
Description de l'image Sasaki Toyoju at the World WCTU group published 1889 by Frances E Willard (cropped).jpg.
Nom de naissance Hoshi Toyoshi
Naissance
Sendai, Japon
Décès (à 48 ans)
Nationalité japonaise

Biographie

modifier

Née Hoshi Toyoshi, Sasaki Toyoju est la fille de Hoshi Yūki (星雄記?), un samouraï de haut rang du clan Nambu. Ses parents l'envoie à Tokyo dans une école privée pour apprendre l'anglais[2]. L'historienne Elizabeth Dorn Lublin décrit l'éducation de Sasaki comme plus proche de celle donnée aux garçons qu'aux filles à cette époque, et qu'elle lui a donnée une grande assurance, utile pour ces combats futurs[3].

Activisme

modifier

En 1886, elle travaille en collaboration avec Yajima Kajiko pour fonder la version japonaise de la Women's Christian Temperance Union (東京婦人矯風会, Tōkyō fujin kyōfūkai?), qui prône l'abstinence des boissons alcoolisée et milite pour l'abolition de la prostitution[4]. Le 6 décembre 1886, elle est nommée secrétaire de l'association[3],[5].

Sasaki estime cependant que la prostitution est un problème bien plus grave que l'abus d'alcool et use de son influence pour emmener la WCTU à se concentrer davantage sur la question. Cela va conduire à une lutte de pouvoir avec la fondatrice Yajima[3].

Elle fait partie du comité de rédaction du magazine de l'organisation, Fujin kyofu zasshi, aux côtés de Wakamatsu Shizuko, Asai Saku et Honda Teiko. Sasaki a également traduit en japonais l'ouvrage américain de la WCTU, Women’s Freedom of Speech. Le livre a été préfacé par Tokutomi Soho, Iwamoto Yoshiharu et par elle-même[6]. Elle a également dirigé l'association Women's White Ribbon Club[7].

Famille

modifier

Sasaki est la tante de la restauratrice et entrepreneuse Kokkō Sōma (1876–1955)[8],[9].

Elle a eu une fille, Sasaki Nobuko (佐々城 信子?, 1878-1949), qui a inspiré l'héroïne du roman Aru onna de Takeo Arishima[10],[2].

Références

modifier
  1. KADOKAWA 2013
  2. a et b (en) Rui Kohiyama, Christianity and the Modern Woman in East Asia, Brill, , 236 p. (ISBN 978-90-04-36910-8, lire en ligne), p. 83-108
  3. a b et c (en) Elizabeth Dorn Lublin, Wearing the White Ribbon of Reform and the Banner of Civic Duty: Yajima Kajiko and the Japan Woman's Christian Temperance Union in the Meiji Period, University of Hawai'i Press, (lire en ligne), p. 60–79
  4. (en) « The Founding of Kyofukai », sur kyofukai.jp (consulté le )
  5. (en) Ann Marie L. Davis, Imagining Prostitution in Modern Japan, 1850–1913, Londres, Rowman & Littlefield, (ISBN 978-1-4985-4215-9, lire en ligne), p. 143
  6. (en) Mara Patessio, Women and Public Life in Early Meiji Japan, (ISBN 978-1-929280-66-7, JSTOR 10.3998/mpub.9340032, lire en ligne), « Women's Groups and Their Activities », p. 107–140
  7. (en) Tomoko Seto, « ‘Organizing’ Meiji Women: the role of the Japanese chapter of the Woman's Christian Temperance Union for individual activists, 1900–1905 », Women's History Review, vol. 26, no 6,‎ , p. 975–993 (lire en ligne Accès payant [PDF])
  8. (en) Akiko Okuda et Haruko Okano, Women and Religion in Japan, Otto Harrassowitz Verlag, (ISBN 978-3-447-04014-3, lire en ligne)
  9. (en) Louis Frédéric, Japan Encyclopedia, Londres, Harvard University Press, , 946 p. (ISBN 978-0-674-01753-5, lire en ligne), p. 901
  10. (en) Hamish Ion, American Missionaries, Christian Oyatoi, and Japan, 1859-73, Vancouver, UBC Press, , 410 p. (ISBN 978-0-7748-5899-1, lire en ligne), p. 353

Bibliographie

modifier
  • (ja) 2e dossier spécial : Biographie des grandes figures invincibles du Tohoku et inconnues du monde. « Dossier spécial : Pedigree History Reader (KADOKAWA / Chukei Publishing) (Dossier spécial sur la noblesse - Biographie des grandes figures du Tohoku les plus méconnues et les plus indomptables du monde.)., 特集 華族 : 世界に誇るしられざる東北不屈の偉人伝 [« Dossier spécial sur la noblesse - Biographie des grandes figures du Tohoku les plus méconnues et les plus indomptables du monde. »], KADOKAWA / Chukei, coll. « Pairie » (no 2),‎ (présentation en ligne)