Sauvagesia sprengelii

Sauvagesia sprengelii est une espèce de plantes à fleurs de la famille des Ochnaceae.

Sauvagesia sprengelii
Description de cette image, également commentée ci-après
Sauvagesia sprengelii par Karl Friedrich Philipp von Martius (1824-1829)[1]
Classification de Cronquist (1981)
Règne Plantae
Sous-règne Tracheobionta
Division Magnoliophyta
Classe Magnoliopsida
Sous-classe Dilleniidae
Ordre Theales
Famille Ochnaceae
Genre Sauvagesia

Espèce

Sauvagesia sprengelii
A.St.-Hil., 1823[2]

Classification APG III (2009)

"Représentation graphique de la classification phylogénétique"
Clade Angiospermes
Clade Dicotylédones vraies
Clade Rosidées
Clade Fabidées
Ordre Malpighiales
Famille Ochnaceae
Genre Sauvagesia

Synonymes

Selon GBIF (15 mai 2022)[3] :

  • Sauvagesia erecta Aubl.
  • Sauvagesia kappleri Miq.
  • Sauvagesia serpyllifolia Mart.
  • Sauvagesia sprengelii var. amazonica Ule
  • Sauvagesia sprengelii var. gracilis A.St.-Hil.
  • Sauvagesia sprengelii var. riobranquensis Kuhlm. & Rodrigues

Selon Tropicos (15 mai 2022)[4] :

  • Sauvagesia kappleri Miq.
  • Sauvagesia serpyllifolia Mart.

Description modifier

Illustrations de (A) Sauvagesia sprengelii et (B) Sauvagesia rubiginosa[5].

Sauvagesia sprengelii est une plante herbacée ou un sous-arbrisseau à base ligneuse, à tiges d'un brun-rougeâtre, et haute de 10–70 cm.

Les feuilles mesurent 5-12 x 1-2 mm sont subcoriaces, planes, rapprochées, sub-sessiles, de forme lancéolées, aiguës, à marge obscurément denticulées-calleuses, à nervures latérales visibles au dessus. Les stipules sont de forme linéaire, de couleur brun rouge, longues de 4 mm, avec une frange de cils courts.

L'inflorescence est racémiforme, terminale, composée de fleurs solitaires ou de cymes pauciflores à l'aisselle de petites feuilles.

Les sépales sont inégaux, de forme oblongue à aiguës. La corolle est composée de pétales de forme obovale, de couleur rose à pourpre, longs de 5-6 mm. Les staminodes internes sont pétaloïdes, de forme elliptique, et celles externes sont généralement présentes.

Les fruits sont des capsules de forme conique, dépassant les sépales, à placentation pariétale[6],[7],[8].

Taxons infra-spécifiques modifier

Sauvagesia sprengelii comporte 2 variétés reconnues :

  • Sauvagesia sprengelii var. capilipes Huber, 1915
  • Sauvagesia sprengelii var. sprengelii

Répartition modifier

Sauvagesia sprengelii est présente à Trinidad, au Venezuela (Bolívar : Ilú-tepui, haut Río Caroní, Río Paragua, Sierra de Lema), au Guyana, au Suriname, en Guyane, et au Brésil (Amapá, Pará, Amazonas, Rio Branco, Bahia, Ceará, Paraiba, Rio de Janeiro)[7].

Écologie modifier

En Guyane, Sauvagesia sprengelii est un herbe qui fleurit en Octobre-Juillet[8], et croît sur sol à engorgement par l'eau jusqu'à la surface : dans les savanes, sur des sols à gley, argilo-siliceux très tassés, associée à Hypolytrum pulchrum (Rudge) H. Pfeiffer, Polygala oppressa Benth., Utricularia hispida Lamarck, Comolia Iythrarioïdes (Stend.) Naud., ou dans des savanes à touradons associée à Utricularia nana St. Hil., U. subulata L., U. hispida Lamarck, Habenaria leprieuri Reich, f., Pogona tenuis Reich, f., Polygala adenophora DC[9].

On la trouve autour de 50–1 000 m au Venezuela[7].

La biologie de la reproduction de Sauvagesia sprengelii, (phénologie, fleur, pollinisation, système de sélection) été étudiée dans un vestige de la forêt atlantique au Brésil. Les fleurs sont pollinisées par des abeilles Bombus brevivillus Franklin, Florilegus similis Urban, Xylocopa muscaria Fabricius[10],[11].

Elles sont pollinisée au Suriname par et des Melipona[12].

Utilisation modifier

On prête à Sauvagesia sprengelii les mêmes propriétés que pour Sauvagesia erecta[13],[14].

Protologue modifier

En 1775, le botaniste Aublet propose le protologue suivant pour Sauvagesia erecta Aubl., 1775 (synonyme de Sauvagesia sprengelii A. St.-Hil., 1723)[15] :

Sauvagesia sprengelii d'après Aublet, 1775
Planche 100 : 1. Tige groſſie. - 2. Stipules. - 3. Bouton de fleur. - 4. Calice. - 5. Corolle. - 6. Corolle ouverte ſans piſtil. - 7. Capſule. - 8. Capſule ouverte, en trois valves. - 9. Valve ſéparée. Semences. - 10. Semence ſéparée. - 11. des filets qui entourent la corolle. - 14. Étamine. - 14. Capſule coupée en travers. - 14. Feuille de grandeur naturelle[15].
échantillon type de Sauvagesia erecta Aubl. (synonyme de Sauvagesia sprengelii L.) collecté par Aublet en Guyane

« SAUVAGESIA (erecta) foliis oblongis, anguſtis ; floribus ſolitariis, brevi pedunculo inſidentibus. (Tabula 100 – fig.b)
Sauvagefia (erecta) Jacq. Amer. pag. 77. tab. 51 fig. 3.

Planta præcedenti minor. Caulis erectus, ſimplex, rarò ramofus. Folia minora, infernè congeſta. Stipulæ breves. Flores parvi, pedunculo brevi innixi. Planta fortè annua.

Habitat in locis humidis & arenoſis Guianæ.


LA SAUVAGE droite. (PLANCHE 100 – fig.b).

Cette eſpèce diffère de la précédente [Sauvagesia adima] par ſes tiges moins rameuſes, & droites, par ſes feuilles plus petites, & par ſes fleurs qui ſont portées ſur de courts pédoncules ; à la naiſſance de la tige les feuilles ſont très proches les unes des autres.

Cette plante croît dans les lieux ſablonneux & humides de la Guiane: elle m'a paru annuelle. »

— Fusée-Aublet, 1775









En 1823[2], Saint-Hilaire propose le protologue suivant pour Sauvagesia sprengelii A. St.-Hil., 1723 :

« Sauvagesia Sprengelii. — S. erecta. Spfeng. Eudeck. i. p. 296, excl. syn. — S. caule suffruticoso, erecto , vix ranioso; foliis parvis, lanceolatis, acutis, remotiuscule serratis; racemo terminali; calycinis laciniis inaequalibus , obtusissimis, corollae brevioribus; foliis numerosis.
Var. B gracilis, caulibus gracilioribus longioribusque; foliis angustioribus , minus confertis ; racemis depauperatis ; pedicellis brevioribus bracteisque subsolitariis. — Crescit in pratis Guayanae (Rich.) , in Brasilia (Spreng. ).
 »

— Auguste François César Prouvençal de Saint-Hilaire, 1823

Notes et références modifier

  1. (la) Karl Friedrich Philipp von Martius, Nova genera et species plantarum. Monachii, Munich, 1824-1829 [i.e. 1824-32] (biodiversitylibrary.org/page/741953)
  2. a et b « Description abrégée des espèces qui font partie de la monographie des genres Sauvagesia et Lavradia », Bulletin des Sciences, par la Société Philomatique, vol. 2,‎ , p. 173 (lire en ligne)
  3. GBIF Secretariat. GBIF Backbone Taxonomy. Checklist dataset https://doi.org/10.15468/39omei accessed via GBIF.org, consulté le 15 mai 2022
  4. Tropicos.org. Missouri Botanical Garden., consulté le 15 mai 2022
  5. A.St.-Hil. et Blanchard, Hist. Pl. Remarq. Bresil 1: t. 2. 1824,
  6. Albert Lemée, Flore de la Guyane française : Tome III - Dilléniacées à Composées, Brest, LIBRAIRIE LECHEVALIER, , 657 p., p. 14
  7. a b et c (en) Ángel Fernández, Julian A. Steyermark (eds.), Paul E. Berry (eds.), Kay Yatskievych (eds.) et Bruce K. Holst (eds.), Flora of the Venezuelan Guayana, vol. 9, Rutaceae–Zygophyllaceae, St. Louis, MISSOURI BOTANICAL GARDEN PRESS, , 608 p. (ISBN 9781930723474), p. 150-157
  8. a et b Georges CREMERS, « PETITE FLORE ILLUSTRÉE : LES SAVANES CÔTIÈRES », Nature Guyanaise, SEPANGUY, ORSTOM, nos 5-6,‎ , p. 144 (ISSN 0997-184X, lire en ligne)
  9. C. Sastre, « RECHERCHES SUR LES OCHNACÉES: III. Sauvagesia erecta L.: ses variations. Espèces affines, par C. Sastre, Assistant au Muséum National d'Histoire Naturelle (Paris) », Caldasia, vol. 11, no 51,‎ , p. 3-66 (lire en ligne)
  10. (pt) Tarcila de Lima Nadia et Isabel Cristina Machado, « Polinização por vibração e sistema reprodutivo de duas espécies de Sauvagesia L. (Ochnaceae) » [« Buzz pollination and breeding system of two species of Sauvagesia L. (Ochnaceae) »], Braz. J. Bot., vol. 28, no 2,‎ (DOI 10.1590/S0100-84042005000200006, lire en ligne)
  11. (pt) Beatriz Symara Alves Vieira Silva, Sanna Rocha Nóbrega et Zelma G. M. Quirino, « Polinização de duas espécies sincronopátricas com mecanismo de vibração ocorrentes na Mata atlântica paraibana » [« Pollination of two synchronopathic species with vibration mechanism occurring in the Paraíba Atlantic Forest »], Silva, vol. 6, no 8,‎ (DOI 10.34117/bjdv6n8-229, lire en ligne)
  12. M. Sabine ENGEL et F. DINGEMANS-BAKELS, « Nectar and pollen resources for stingless bees (Meliponinae, Hymenoptera) in Surinam (South America) », Apidologie, vol. 11, no 4,‎ , p. 341-350 (lire en ligne)
  13. (en) Robert A. DEFILIPPS, Shirley L. MAINA et Juliette CREPIN, Medicinal Plants of the Guianas (Guyana, Surinam, French Guiana), Washington, DC, Department of Botany, National Museum of Natural History, Smithsonian Institution, , 477 p. (lire en ligne)
  14. Édouard Marie Heckel, Les plantes médicinales et toxiques de la Guyane française : catalogue raisonné et alphabétique, Mâcon, Protat frères, , 160 p. (lire en ligne), p. 112
  15. a et b Jean Baptiste Christian Fusée-Aublet, HISTOIRE DES PLANTES DE LA GUIANE FRANÇOISE, rangées suivant la méthode sexuelle, avec plusieurs mémoires sur les différents objets intéreſſants, relatifs à la culture & au commerce de la Guiane françoiſe, & une Notice des plantes de l'Iſle de France. volume I, Londres et Paris, P.-F. Didot jeune, Librairie de la Faculté de Médecine, quai des Augustins, (lire en ligne), p. 254-255

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

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