Le savon au soufre est un type de savon contenant des dérivés du soufre, réputé historiquement pour ses propriétés dermatologiques. Son efficacité n'est pas prouvée. Il peut avoir différentes couleurs et odeurs selon les pigments et saveurs ajoutés.

Principaux ingrédients modifier

La littérature ancienne fait état de diverses recettes industrielles à base d'huile de coco, de « lessive de soude » et de fleur de soufre[1].

Un comparatif de la revue Que choisir a compilé la composition et la teneur en allergènes de plusieurs centaines de savon, dont trois au soufre. Elle fait ressortir des compositions variées, avec ou sans additifs. Deux d'entre eux ont pour principaux composants du palmate de sodium et du Sodium palm kernelate (huile de palmiste) et de la glycérine[2],[3], le troisième étant principalement composé de « copeaux de savon naturel »[4].

D'autres font état de stéarate de sodium[5][réf. nécessaire].

Indications historiques et actuelles modifier

Le savon contenant du soufre a les mêmes capacités de dégraissage et de nettoyage que le savon ordinaire.

De plus, le soufre qu'il contient a un effet inhibiteur sur les moisissures[6], les champignons[7] et les acariens[8] et kératolytique. Pour ces raisons, il a été traditionnellement employé dans de nombreuses manifestations dermatologiques : acné, pellicule (dermatologie), dermite séborrhéique, gale, couperose, pityriasis versicolor, et certaines verrues[9].

Ses vertus sont encore étudiées. Ses capacités à freiner à 90 % les colonisations bactériennes pathologiques seraient proches de celles du Dettol et très supérieure aux marques commerciales courantes de savon, selon une étude chinoise de 2006, avec un effet supérieur constaté aussi sur les bactéries non pathologiques[10].

Efficacité modifier

Le produit est en vente libre, et il existe peu d'études sur son efficacité. Une méta-revue des anti-acnéïques mise à jour en 2020 par Cochrane titrée Topical azelaic acid, salicylic acid, nicotinamide, sulphur, zinc and fruit acid (alpha‐hydroxy acid) for acne ne fait mention d'aucun produit au soufre dans son résumé[11]. Selon une étude de 1972, les traitements topiques au soufre, dont le savon, pourraient avoir un léger effet comédogène qui viendrait contrarier leurs effets bénéfiques[12].

Précautions modifier

Bien que l'achat et l'utilisation de savon au soufre ne nécessitent pas d'ordonnance, il doit être utilisé avec prudence et selon les instructions données.

Le soufre contenu dans le produit peut oxyder et assombrir les bijoux, irriter la peau et provoquer des réactions allergiques[13],[14].

Bibliographie modifier

  • Henry Guerlac, Lavoisier-the crucial year: The background and origin of in 1772, 1961.
  • Yves Zark, Lavoisier - Le chimiste français, 2015.

Références modifier

  1. Eugène-Oscar Lami, Dictionnaire encyclopédique et biographique de l'industrie et des arts industriels, Librairie des dictionnaires, (lire en ligne)
  2. « Substances toxiques dans les cosmétiques - Laino », sur www.quechoisir.org (consulté le )
  3. « Substances toxiques dans les cosmétiques - Makari de Suisse », sur www.quechoisir.org (consulté le )
  4. « Substances toxiques dans les cosmétiques - Abusaad », sur www.quechoisir.org (consulté le )
  5. C17H35COONa ou C17H35COONa+
  6. (en)Neil Nathan, Toxic: Heal Your Body from Mold Toxicity, Lyme Disease, Multiple Chemical Sensitivities, and Chronic Environmental Illness,2018 (ISBN 978-1628603118).
  7. (en)Sarah C. Watkinson, Lynne Boddy, et al., The Fungi, 7 janvier 2016 (ISBN 978-0123820341).
  8. (en)Matthew J. Colloff, Dust Mites,2010 (ISBN 9789048122233).
  9. Aditya K. Gupta et Karyn Nicol, « The use of sulfur in dermatology », Journal of drugs in dermatology: JDD, vol. 3, no 4,‎ , p. 427–431 (ISSN 1545-9616, PMID 15303787, lire en ligne, consulté le )
  10. « Comparative study on the antibacterial effect of common commercially available soap--《Chinese Journal of Health Laboratory Technology》2014年23期 », sur en.cnki.com.cn (consulté le )
  11. (en) Haibo Liu, Haiyan Yu, Jun Xia et Ling Liu, « Topical azelaic acid, salicylic acid, nicotinamide, sulphur, zinc and fruit acid (alpha-hydroxy acid) for acne », Cochrane Database of Systematic Reviews,‎ (PMID 32356369, PMCID PMC7193765, DOI 10.1002/14651858.CD011368.pub2, lire en ligne, consulté le )
  12. (en) Otto H. Mills et Albert M. Kligman, « Is Sulphur Helpful Oh Harmful in Acne Vulgaris? », British Journal of Dermatology, vol. 86, no 6,‎ , p. 620–627 (ISSN 1365-2133, DOI 10.1111/j.1365-2133.1972.tb05078.x, lire en ligne, consulté le )
  13. (en)Thomas H. McConnell, The Nature of Disease: Pathology for the Health Professions, Baltimore, MD: Lippincott Williams & Wilkins, 2007 (ISBN 978-0-7817-5317-3).
  14. Nadia Raison-Peyron, Progrès en dermato-allergologie, t. 17, Montpellier, 2011 (ISBN 978-2742008063).