Serafima Amosova

colonelle du 588 NBAP

Serafima Amosova (russe : Серафима Амосова) était l'adjointe de la commandante du régiment du 588 NBAP pendant la Seconde Guerre mondiale[1].

Serafima Amosova
Biographie
Naissance
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Novochernorechensky (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 78 ans)
MoscouVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nom dans la langue maternelle
Серафима АмосоваVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Allégeance
Activités
Conjoint
Ivan Taranenko (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Parti politique
Arme
Grade militaire
Conflit
Distinctions

Enfance et éducation modifier

Serafima Amosova est née dans le centre de la Sibérie, le , dans une famille de travailleurs ; son père travaille au dépôt ferroviaire Chernorechenskaïa. Son grand-père, Anton Amosov, a déménagé en Sibérie à la fin du XIXe siècle depuis la Biélorussie. Après avoir obtenu son diplôme de l'école secondaire en 1929, elle rejoint le Komsomol et trouve du travail en tant que leader d'un des détachement de pionniers. En 1933, elle est déléguée à la Conférence de l'Union des Pionniers Travailleurs à Moscou. Avec le rêve de devenir pilote, elle entre au DOSAAF, mais écrase son planeur le jour où elle doit obtenir son diplôme de formation au vol. Après avoir récupéré de ses blessures, elle entre à l'école d'aviation Tambov. En 1936, elle obtient son diplôme avec les honneurs et sa licence de pilote puis commence à travailler pour Aeroflot en tant que pilote sur la ligne Moscou-Irkoutsk. Au début de la Seconde Guerre mondiale, en , elle est nommée commandante d'escadron pour entraîner des militaires âgés à l'aéroport de Ianaoul dans république du Bachkirie[2].

Carrière militaire modifier

Seulement quelques jours après l'invasion allemande de l'Union soviétique en 1941, Amosova et plusieurs autres femmes instructrices envoient une lettre demandant à être envoyées au front. Tandis que les étudiants de sexe masculin sont déployés sur le champ de bataille, les instructrices de vol doivent rester dans la république du Bachkirie pour former de nouveaux cadets. Grâce à leur pugnacité, on leur propose de se tourner vers Marina Raskova, fondatrice de trois régiments d'aviation féminins. À la réception de cette lettre, Amosova s'envole immédiatement pour Moscou pour rencontrer Raskova, qui l'accepte dans son régiment. Après avoir obtenu son diplôme de l'école d'aviation d'Engels en avec le grade de lieutenant, elle est déployée sur le front sud en tant que commandante d'escadron. Étant l'une des pilotes les plus expérimentées du régiment, elle gravit rapidement les échelons et reçoit l'ordre du Drapeau rouge en , devenant l'un des premiers membres du régiment à recevoir cette distinction. Elle est décrite par ses collègues comme une « excellente pilote, prudente, qui jamais n'a élevé la voix ou ne s'est mise en colère ». Lors de sa première sortie, elle vole avec la navigatrice Larissa Litvinova, qui devient plus tard une Héroïne de l'Union soviétique, suivant attentivement l'avion de la commandante du régiment, Ievdokia Berchanskaïa accompagnée de Sofia Burzaeva (ru)[3].

Pendant une mission, alors qu'elle vole pour bombarder un centre de commandement de l'Axe, elle retarde le largage, n'ayant pas été attaquée par les canons anti-aériens en approchant de la zone. Pensant être au mauvais endroit, elle revient à un point de contrôle aérien et fait une nouvelle approche, à nouveau sans rencontrer de tirs anti-aérien. Choquée qu'une cible aussi importante ne soit pas protégée par un important groupe d'artillerie, elle retourne au point de contrôle. Ce n'est qu'à la troisième approche qu'elle finit par lâcher ses bombes sur la cible, après quoi, l'artillerie anti-aérienne ennemie contre-attaque. Amosova comprend alors que les Allemands ne l'avaient pas attaquée avant pour ne pas indiquer leur emplacement exact[4].

En plus de piloter des avions lors de bombardements, elle forme des navigateurs pour qu'ils deviennent pilotes certifiés et est finalement désignée pour être l'adjointe de la commandante du régiment et maintenir une stricte discipline dans le régiment[5].

Elle fait au total 555 missions au cours de la guerre, des bombardements de nuit sur la Ciscaucasie, Stavropol, Kouban, Novorossiïsk, en Crimée, à Kertch, en Biélorussie et en Pologne mais aussi des largages de fournitures sur Eltigen. Pendant la journée, elle vole à la recherche de pistes d’atterrissage pour les Po-2 du régiment qui n'ont pas d'aérodromes affectés. Au cours de la guerre, elle reçoit deux ordres du Drapeau rouge[6],[7], l'ordre d'Alexandre Nevski[8], l'ordre de l'Étoile rouge[9], et un ordre de la Guerre patriotique[10].

Après-guerre modifier

Peu de temps après la fin de la guerre, elle épouse un pilote de l'armée de l'air Ivan Andreïevitch Taranenko (ru) et prend son nom de famille. Ensemble, le couple élève trois fils, et tous travaillent dans l'aviation ou servent dans l'armée. Elle travaille en tant que rédactrice en chef de magazine et fait des conférences auprès des jeunes Russes. Elle meurt à Moscou le [2].

Voir aussi modifier

Références modifier

  1. (ru) « Амосова-Тараненко Серафима Тарасовна (1914-1992) », sur letunij.narod.ru (consulté le ).
  2. a et b (ru) Максим Кондратьев, « Серафима Амосова - командир "ночных ведьм" », Правда.Ру,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. (ru) Aleksandr Magid, Guards Taman Aviation Regiment, Moscou, DOSAAF, (OCLC 70501499).
  4. (ru) Marina Tchetchneva, Fighting friends of mine, Moscou, .
  5. (ru) « Амосова Серафима », sur tamanskipolk46.narod.ru (consulté le ).
  6. (ru) « Амосова Серафима Тарасовна, Орден Красного Знамени (1945) », sur pamyat-naroda.ru (consulté le ).
  7. (ru) « Амосова Серафима Тарасовна, Орден Красного Знамени (1942) », sur pamyat-naroda.ru (consulté le ).
  8. (ru) « Амосова Серафима Тарасовна, Орден Александра Невского », sur pamyat-naroda.ru (consulté le ).
  9. (ru) « Амосова Серафима Тарасовна, Орден Красной Звезды », sur pamyat-naroda.ru (consulté le ).
  10. (ru) « Амосова Серафима Тарасовна, Орден Отечественной войны II степени », sur pamyat-naroda.ru (consulté le ).