Serment de Platées

Le serment de Platées est un serment qu'aurait prêté les grecs avant la Bataille de Platées en -479. On trouve différentes versions du texte au IVe siècle av. J.-C. chez Diodore de Sicile, dans le Contre Léocrate de l'orateur athénien Lycurgue ainsi que, avec le serment des éphèbes, sur une stèle retrouvée au début du XXe siècle à Acharnes, elle-aussi du IVe siècle av. J.-C. On ne trouve par contre aucune mention de ce serment dans les Histoires d'Hérodote qui est la principale source sur la bataille, et Théopompe la considérait déjà comme apocryphe. Il est généralement considéré aujourd'hui, du moins dans les versions qui nous sont parvenues, comme une invention du IVe siècle av. J.-C. pour servir la propagande athénienne.

« Tous les Grecs assemblés dans l'isthme résolurent de s'engager à cette guerre par un serment qui devait garantir leur union et les obliger à braver tous les dangers. Voici la formule de ce serment : Je n'estimerai point la vie plus que la liberté ; je n'abandonnerai mes chefs ni vivants ni morts, et j'ensevelirai mes compagnons tués dans le combat. Vainqueur des Barbares, je ne contribuerai jamais à la destruction d'aucune des villes qui ont pris part au combat. Je ne relèverai aucun des temples brûlés ou renversés, mais je laisserai subsister ces ruines comme un monument qui doit rappeler à la postérité la fureur sacrilège des Barbares. »[1]

— Diodore de Sicile, Bibliothèque historique XI,XXIX (trad. Ferdinand Hoefer, 1851)

« C'est pour cette raison, ô juges! que près de Platée, tous les Grecs, au moment de se ranger en bataille pour combattre les forces de Xerxès, crurent devoir prendre avec eux-mêmes cet engagement sacré : et ce ne fut pas une chose nouvelle qu'ils imaginaient, ils ne firent qu'imiter la formule de serment usitée chez vous. Mais il n'en est pas moins utile de vous la faire entendre; car ou y voit avec évidence la preuve écrite de leur vertu. Donnes-en aussi lecture :Je ne préférerai point la vie à la liberté ; je n'abandonnerai mes chefs ni vivants, ni morts ; j'ensevelirai tous ceux des alliés qui auront péri les armes à la main. Vainqueur des Barbares, je ne dévasterai aucune des villes qui auront combattu pour la Grèce; quant à celles qui auront pris le parti de l'ennemi, je les décimerai toutes. Je ne relèverai jamais aucun des temples brûlés ou renversés par les Barbares; mais je laisserai à l'avenir ce monument de leur impiété. »[2]

— Lycurgue, Contre Léocrate

Références modifier

  1. « Diodore de Sicile : Bibliothèque historique : livre XI  (bilingue) », sur remacle.org (consulté le ).
  2. « Lycurgue : contre Leocrates », sur remacle.org (consulté le ).

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Louis Robert, Etudes épigraphiques et philologiques, Paris, Champion 1938, p. 296-307-316 [1]
  • Donald W. Prakken, « Note on the apocryphal oath of the Athenians at Plataea », The American Journal of Philology, Vol. 61, No. 1 (1940), p. 62-65 JSTOR:291436
  • Georges Daux, « Le serment de Platées », Revue Archéologique, Sixième Série, T. 17 (JANVIER-), pp. 176-183 JSTOR:41751111
  • M. Bock M, « Die Schwurgötter der Epheben von Acharnai », Wiener Jahreshefte, 33 (1941), p. 55-58
  • William Bell Dinsmoor, Hesperia, Suppl. V, 1941, p. 158, notes 332-333;
  • Greek historical Inscriptions II, 1948, No 204, pp. 304-307;
  • H. W. Parke, « Consecratio to Appolo », Hermathena, 1948, pp. 106-114 ;
  • Georges Daux, « Serments amphictioniques et serment de Platées », Studies presented to D.M. Robinson, II, 1953, pp. 775-782;
  • Christian Habicht, « Falsche Urkunden zur Geschichte Athens im Zeitalter der Perserkriege », in Hermes 1961, pp. 1-35 JSTOR:/4475146
  • Margherita Guarducci, « Nuove osservazioni sul "decreto di Temistocle », Rivista di Filologia, 1961, pp. 48-76;
  • Georges Daux, « Deux stèles d'Acharnes », Mélanges Orlandos, I, Athènes, 1965, pp. 84-90;
  • Peter Siewert, Der Eid von Plataia, C.H.Beck, 1972 recension
  • J.-M. Bertrand, Inscriptions historiques grecques; Paris, BL, 1992; no 18, pp. 48-50 (trad. fr.)
  • Danielle L. Kellogg, « The Place of Publication of the Ephebic Oath and the “Oath of Plataia” », Hesperia: The Journal of the American School of Classical Studies at Athens, Vol. 82, No. 2 (April-June 2013), pp. 263-276 JSTOR:10.2972
  • Peter Green, Les guerres médiques: 499-449 avant J.-C, Tallandier, 2012 [2]
  • Paul Cartledge, After Thermopylae: The Oath of Plataea and the End of the Graeco-Persian Wars, Oxford University Press, 2013

Articles connexes modifier

Liens externes modifier