Setâr

instrument de musique persan dont le nom signifie « trois cordes »
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Le setâr (persan : سه تار) est un instrument de musique iranien dont le nom signifie « trois cordes » en persan. Il est joué, généralement avec l'index de la main droite. soit en soliste, soit en accompagnant un chant.

Setâr
Image illustrative de l’article Setâr

Classification Instrument à cordes
Famille Instrument à cordes pincées
Instruments voisins Luth

C'est un membre de la famille des luths à manche long, avec une sonorité dépassant deux octaves et demie.

L'hypothèse la plus courante est que le setar serait originaire de Perse au IXe siècle après J.-C[1]. Une autre hypothèse propose que « son origine remonte au 15e siècle, voire plus tôt ». C'est un descendant direct du tambûr[2], vieux d'environ 3 000 ans, et un parent direct du sitar indien. Au cours des derniers siècles, il a évolué musicalement et ressemble davantage au tar, tant dans l'accordage que dans le style de jeu.

Il existe des variantes en Azerbaïdjan, au Tadjikistan, au Baloutchistan, au Xinjiang ainsi qu'au Cachemire.

Ethymologie

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Selon Curt Sachs, les persans ont choisi d'appeler leurs luths avec le mot tar, signifiant corde, précédé du nombre de cordes.

Le nom de l'instrument iranien moderne سه‌تار setâr est une combinaison de se (سه ), qui signifie « trois », et târ (تار), ce qui donne le sens de « à trois cordes ».

Le nom de l'instrument suggère qu'il devrait avoir trois cordes, l'instrument moderne en possède en réalité quatre. En effet, depuis le 19ème siècle, une quatrième corde lui a été rajoutée. Cependant, les cordes sont groupées de telle sorte que les musiciens jouenet sur trois groupes ou séries de cordes, au lieu de quatre cordes jouées séparément.

Famille de tambur

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D'autres instruments de la famille des tanbur partagent le même nom, sans qu'il existe nécessairement un lien direct entre les traditions musicales.

Le setor de Pamiri (en), originaire du Tadjikistan, est plus grand que le setar persan. Il est joué avec un plectre en métal, ressemblant à un dé à coudre, porté sur un doigt .

Le setar du Baloutchistan, également plus grand que le setar iranien, est de type « bourdon rythmique ». Il accompagne souvent des chants. Il est muni de trois cordes, disposées comme le système de deux cordes d'un dutar : une corde de basse et une paire de cordes, accordées « une quarte plus haut ».

Au Pakistan, le setar Chitrali (en) a 5 cordes disposées sur 3 rangs. La mélodie est jouée avec les deux cordes supérieures.

En Inde, le sitar dont le nom est la transcription ourdou du setar persan, pourrait avoir été amené de Perse, à l'occasion de migrations. Il se décline sous plusieurs formats, selon les régions. Il est possible que, après son implantation en Inde, les différentes régions l'aient adaptés, chacune à sa manière.

Lutherie

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Le setâr possède une caisse de résonance arrondie composée de fines bandes de bois (de hêtre ou mûrier) lamellée-collée. Cette caisse de résonance ressemble à celle du tanbur. Mais elle est plus petite et sa forme évoque une poire. Elle peut aussi être réalisée à partir d'un bloc de bois, généralement de mûrier ou de noyer. Elle mesure environ 25 cm de long, 15 centimètres dans sa partie la plus élargie, et 15 centimètres de profondeur.

Sa table d'harmonie est constituée de fines feuilles de bois, généralement en hêtre. Elle est percée de toutes petites ouïes.

Son manche, long et fin, est en fruitier ou noyer. Ses quatre chevilles sont en buis[3].

Dans le setar, la caisse de résonnance partage, avec le manche, des cordes de 62 à 70 cm de long. Celles-ci se répartissent sur environ 42 à 45 cm du manche et 25 cm de la caisse de résonnance.

Les cordes partent des chevilles situées en haut du manche. Puis, pour descendre le long du manche, elles suivent les rainures d'un sillet en os ou en plastique. Elles traversent ensuite la caisse de resonnance et le chevalet où elles sont fixées à un support.

L'instrument possède 25 à 27 frettes, disposées, en apparence, irrégulièrement. Cette disposition particulière permet de jouer des quarts de tons.

Au milieu du XIXe siècle, une quatrième corde a été ajoutée par Mushtaq Ali Shah (en). Elle est accordée très souvent à l'octave supérieur de la corde grave pour y donner plus d'ampleur. L'accord est généralement réalisé ainsi : Do3 - Sol2 - Do3 - Do2.

Le registre du setâr est de deux octaves et demie. Malgré son très faible volume, il peut produire une ample sonorité .

Le setar appartient à la famille des tanbur. Cependant, il est devenu très proche du tar, ayant le même type de manche, le même nombre de frettes et le même système d'accords.

Le musicien est assis. Le setar est posé sur sa cuisse droite, à un angle de 45 degrés.

La main droite reposant sur la table d'harmonie, seul l'ongle de l'index pince les cordes en un mouvement de va-et-vient, permettant une grande virtuosité et offrant des sonorités riches et raffinées. Les deux dernières cordes jouant le rôle de bourdon rythmique. On peut changer l'accord pour certaines mélodies.

Le musicien utilise habituellement sa main gauche pour parcourir les frettes, afin de sélectionner les notes sur la corde blanche, corde la plus basse.

Il a toujours été destiné au répertoire de la musique d'Iran : le radif.

Il est populaire. Les femmes aiment également jouer de cet instrument ténu. Généralement, il est joué dans un cadre méditatif ou intimiste.

Il existe une méthode de setâr conçue par Hossein Alizadeh.

Quelques joueurs de setâr célèbres

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Notes et références

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  1. « The Stringed Instrument Database: S », sur stringedinstrumentdatabase.aornis.com (consulté le )
  2. Allyn Miner, Sitar and sarod in the 18th and 19th centuries, Motila Banarsidass, Delhi, 1993[réf. incomplète]
  3. Magazin Coulisse: "Renaissance d'un setar persan [1]

Liens externes

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