Chatrang
Le Chatrang ou Shatranj (persan : شَطْرَنْج ou چَترَنگ) est considéré comme l'ancêtre du jeu d'échecs. Il est la version perse du jeu indien Chaturanga ; à moins que ce ne soit le contraire car, à ce jour, les plus anciennes traces que l'on ait des échecs sont les mentions dans trois textes épiques perses[1], notamment le Wizârišn î chatrang ud nihišm î nêw-ardaxšîr (« l'explication des Échecs et l'invention du Nard », texte appelé aussi Mâdayân î chatrang ou encore Chatrang nâmag, « Le livre des échecs ») écrit probablement au VIe siècle[2].
Jeu de société
Format | plateau |
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Mécanisme | stratégie combinatoire abstrait |
Joueur(s) | 2 |
Durée annoncée | 10 minutes ou plus |
habileté physique Non |
réflexion décision Oui |
générateur de hasard Non |
info. compl. et parfaite Oui |
Règles
modifierPièces de Shatranj | |
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Chah - شاه (Roi) | |
Vazir - وزیر (Conseiller) | |
Rokh - رخ (Face ou Tour) | |
Phīl - فیل (Eléphant) | |
Savâry - سواری (Cavalier) | |
Piyâdeh - پیاده (Pion) |
Les règles du Chatrang sont très similaires aux échecs modernes. Le jeu se joue sur un plateau monochrome. La position initiale des pièces est la même qu'aujourd'hui, à l'exception près que la position du roi n'est pas fixée en fonction de sa couleur mais par les joueurs.
Le jeu se joue avec les pièces suivantes :
- le roi (en persan Châh, c'est lui qui donne son nom au jeu) se déplace d’un pas dans toutes les directions ;
- le conseiller (en persan Farzin ou Vizir) dont le mouvement est limité à une seule case en diagonale ;
- l’éléphant (en persan Pil ou Fil, cf. sanskrit pīlu qui donnera "fou") avec un déplacement correspondant à un saut de deux cases en diagonale ;
- le cheval (en persan Asp), identique au cavalier moderne ;
- le char ou la tour (en persan Rokh : la tour), identique à la tour actuelle.
- le soldat (en persan Piâdak : piéton, cf. sanskrit padāti : piéton, fantassin ; on le nomme également Sarbâz : soldat), l’équivalent du pion, mais dépourvu du double pas initial. Le soldat est promu en conseiller lorsqu'il arrive sur la 8e rangée de son adversaire.
Tabbiyyaat
modifiera | b | c | d | e | f | g | h | ||
8 | 8 | ||||||||
7 | 7 | ||||||||
6 | 6 | ||||||||
5 | 5 | ||||||||
4 | 4 | ||||||||
3 | 3 | ||||||||
2 | 2 | ||||||||
1 | 1 | ||||||||
a | b | c | d | e | f | g | h |
Les ouvertures au chatrang, appelées tabbiyya (en arabe : تَعبِّيّة ) (pluriel : tabbiyyat). Le déplacement de la plupart des pièces du chatrang étant lent, l'ordre des premiers coups est peu important. Les joueurs jouaient donc directement à partir de certaines tabbiyyat.
Les œuvres de Al-Adli et As-Suli comprennent une compilation de tabbiyyat, habituellement présentées sur un demi-échiquier, sans que ne soient proposées de séquence de coup y menant. En revanche certaines configurations ont été analysées en détail, comme par exemple la Mujannah–Mashaikhi.
Notes et références
modifier- Petite histoire des échecs Collection Jeux & Stratégie
- (it) Antonio Panaino, La novella degli Scacchi e della Tavola Reale. Un'antica fonte orientale sui due giochi da tavoliere più diffusi nel mondo eurasiatico tra Tardoantico e Medioevo e sulla loro simbologia militare e astrale, Mimesis, , 268 p.