Siège de Lille (1792)
Le siège de Lille de 1792 a lieu du au [2].
Date | 29 septembre - |
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Lieu | Lille |
Issue | Victoire française |
République française | Saint-Empire |
Jean-Baptiste André Ruault de La Bonnerie[1] | Albert de Saxe-Teschen [1] |
10 000 hommes[1] | 13 000 hommes 50 canons 12 mortiers |
Batailles
- Porrentruy (04-1792)
- Marquain (04-1792)
- 1er Quiévrain (04-1792)
- Longwy (08-1792)
- Verdun (08-1792)
- Thionville (08-1792)
- La Croix-aux-Bois (09-1792)
- Valmy (09-1792)
- Nice (09-1792)
- Lille (09-1792)
- Villefranche-sur-Mer (09-1792)
- 1er Mayence (10-1792)
- Jemappes (11-1792)
- 1re Malines (11-1792)
- 1re Furnes (11-1792)
- Limbourg (11-1792)
- Anderlecht (11-1792)
- Namur (11-1792)
- Francfort (12-1792)
- 1er Maastricht (02-1793)
- 1re Aldenhoven (03-1793)
- Neerwinden (03-1793)
- 2e Mayence (04-1793)
- 1er Condé (04-1793)
- 2e Quiévrain (05-1793)
- St-Amand (05-1793)
- Raismes (05-1793)
- Famars (05-1793)
- San Pietro (05-1793)
- 1er Valenciennes (05-1793)
- 2e Furnes (05-1793)
- 1re Arlon (06-1793)
- Landau (08-1793)
- 1er Quesnoy (08-1793)
- Hondschoote (09-1793)
- Pirmasens (09-1793)
- Maubeuge (09-1793)
- Avesnes (en) (09-1793)
- Méribel (09-1793)
- Menin (09-1793)
- 3e Furnes (10-1793)
- Bergzabern (10-1793)
- 1re Wissembourg (10-1793)
- Wattignies (10-1793)
- Nieuport (10-1793)
- Kaiserslautern (11-1793)
- Wœrth (12-1793)
- Berstheim (12-1793)
- 2e Wissembourg (12-1793)
- Martinique (01-1794)
- Saint-Florent (02-1794)
- Bastia (04-1794)
- Guadeloupe (04-1794)
- 2e Arlon (04-1794)
- 1er Landrecies (04-1794)
- Villers-en-Cauchies (en) (04-1794)
- Troisvilles (en) (04-1794)
- Mouscron (en) (04-1794)
- Thuin (05-1794)
- Courtrai (05-1794)
- Tourcoing (05-1794)
- Tournai (05-1794)
- Ouessant (navale) (06-1794)
- Hooglede (06-1794)
- Fleurus (06-1794)
- 2e Landrecies (07-1794)
- 2e Malines (07-1794)
- Calvi (07- 1794)
- 2e Le Quesnoy (07-1794)
- Tripstadt (en) (07-1794)
- 2e Valenciennes (08-1794)
- 2e Condé (08-1794)
- Sprimont (09-1794)
- Bois-le-Duc (09-1794)
- 2e Maastricht (10-1794)
- 2e Aldenhoven (10-1793)
- Venlo (10-1794)
- Luxembourg (11-1794)
- Helder (01-1795)
- Gênes (navale) (03-1795)
- Groix (navale) (06-1795)
- Quiberon (06-1795)
- Hyères (navale) (07-1795)
- Handschuhsheim (09-1795)
- 3e Mayence (10-1795)
- Ettlingen (en) (07-1796)
- Friedberg (07-1796)
- Altendorf (08-1796)
- Neresheim (08-1796)
- Sulzbach (08-1796)
- Amberg (08-1796)
- Friedberg (08-1796)
- Terre-Neuve (08-1796)
- Wurtzbourg (09-1796)
- Mainbourg (09-1796)
- Biberach (10-1796)
- Emmendingen (10-1796)
- Schliengen (10-1796)
- Kehl (10-1796)
- Irlande (12-1796)
- Droits de l'Homme (navale) (01-1797)
- Fishguard (02-1797)
- Cap Saint-Vincent (navale) (02-1797)
- Neuwied (04-1797)
- Diersheim (04-1797)
- Santa Cruz de Ténérife (navale) (07-1797)
- Camperdown (navale) (10-1797)
- Céret (04-1793)
- Mas Deu (05-1793)
- Bellegarde (05-1793)
- Perpignan (07-1793)
- Peyrestortes (09-1793)
- Trouillas (09-1793)
- Toulon (09-1793)
- 1re Le Boulou (10-1793)
- La Cayde (11-1793)
- Camp des Sans Culottes (02-1794)
- Bellver et Urgell (04-1794)
- 2e Le Boulou (04-1794)
- 1re St-Laurent-de-la-Mouga (05-1794)
- Les Aldudes (06-1794)
- Bastan (07-1794)
- 2e St-Laurent-de-la-Mouga (08-1794)
- Orbaitzeta (10-1794)
- Roses (11-1794)
- Sierra Negra (11-1794)
- Golfe de Rosas (02-1795)
- Cistella (05-1795)
- Combat de Bàscara (05-1795)
- Pontós (05-1795)
- Pontós (06-1795)
- La Fluvià (06-1795)
- 1re Saorge (en)
- Gilette (10-1793)
- 2e Saorge (04-1794)
- 1re Dego (09-1794)
- Loano (11-1795)
- Voltri (en) (04-1796)
- Montenotte (04-1796)
- Millesimo (04-1796)
- 2e Dego (04-1796)
- Ceva (en) (04-1796)
- Mondovi (04-1796)
- Cherasco (04-1796)
- Fombio (05-1796)
- Pont de Lodi (05-1796)
- Borghetto (05-1796)
- Mantoue (07-1796)
- Lonato (08-1796)
- Castiglione (08-1796)
- Peschiera (08-1796)
- Rovereto (09-1796)
- Bassano (09-1796)
- Caldiero (11-1796)
- Pont d'Arcole (11-1796)
- Rivoli (01-1797)
- La Favorite (01-1797)
- Faenza (02-1797)
- Valvasone (03-1797)
- Tyrol (03-1797)
- Tarvis (03-1797)
- Leoben (04-1797)
- Pâques véronaises (04-1797)
- Chronologie de la campagne 1796-1797
Coordonnées | 50° 38′ 14″ nord, 3° 03′ 48″ est | |
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Contexte historique
modifierAprès que, le , l'Assemblée législative a déclaré la guerre au « roi de Bohême et de Hongrie » — cette expression désignant l'empereur du Saint-Empire et ses États — 13 000 Impériaux commandés par Albert de Saxe-Teschen mettent le siège devant Lille.
Le , les Prussiens sont arrêtés à la bataille de Valmy.
Garnison de Lille
modifierLa garnison de Lille est composée de 7 500 fantassins, 1 200 cavaliers et 132 artilleurs[3]
- 15e régiment d'infanterie de ligne
- 24e régiment d'infanterie de ligne
- 56e régiment d'infanterie
- 2e bataillon du 90e régiment d'infanterie de ligne
- 1er bataillon de volontaires de l'Oise
- 3e bataillon de volontaires de l'Oise
- 4e bataillon de volontaires de la Somme
- 6e régiment de cavalerie
- 13e régiment de cavalerie
- 1 escadron de hussards
- Détachement du 3e régiment d'artillerie
Ils sont renforcés par
- : 1er bataillon de volontaires de l'Eure
- : 1er bataillon de volontaires du Nord
- : 2e bataillon de volontaires de la Somme
- : 1er bataillon de volontaires du Calvados
- : 1er bataillon de volontaires du Pas-de-Calais
- : 2e bataillon de volontaires ?
- : 6e bataillon des fédérés nationaux
- : 8e bataillon des fédérés nationaux
- : 14e bataillon des fédérés nationaux
- : 15e bataillon des fédérés nationaux
- : 16e bataillon des fédérés nationaux
- : 17e bataillon des fédérés nationaux
- : 22e régiment d'infanterie de ligne
- : 2e bataillon du 19e régiment d'infanterie de ligne
Le siège
modifierLa place de Lille, défendue par le général Ruault, secondé par le capitaine du génie, Marescot, est investie, le , par le duc Albert de Saxe-Teschen. La droite des assiégeants était commandée par le général Jean-Pierre de Beaulieu, et la gauche par le général Latour.
Des tranchées furent ouvertes à 900 mètres de la place. Les premières partaient du village des Hellemmes, traversaient la route de Tournay, se prolongeaient derrière Fives, s'étendaient jusqu'au faubourg des Malades, et en faisant face à l'ouvrage à corne de la Noble Tour, elles embrassaient les villages de Roubaix, Lannoy et Tourcoing.
Le , le duc de Saxe-Teschen envoie une sommation à la place indiquant qu'il est disposé à épargner la ville contre reddition.
Le général Ruault et André Bonte, maire de Lille, répondent que Lille et ses habitants ont renouvelé leur serment de fidélité à la nation, de vivre libres ou de mourir, et qu'ils ne se rendront pas[4].
Aussitôt que ces réponses furent parvenues au général ennemi, le bombardement commença le lendemain , et le feu se manifesta aux casernes de Fives, à Saint-Étienne et dans divers quartiers de la ville. Celui de Saint-Sauveur surtout devint le foyer d'un vaste incendie. La femme du duc Albert, Marie-Christine d'Autriche, s'empressa de venir trouver son mari et d'assister joyeusement à ce spectacle déchirant. On assure qu'elle pointa elle-même plusieurs mortiers sur la ville[5].
Les Impériaux entament, de jour comme de nuit, un violent bombardement qui détruit et incendie des maisons du centre-ville, dont l’église Saint-Étienne.
La vieille cité prouva qu'elle n'avait rien perdu de son antique vertu, quand le duc Albert de Saxe-Teschen vint mettre le siège devant elle et y jeta, dans l'espace de neuf jours, trente mille boulets rouges et six mille bombes. La garnison — les quatre mille hommes de Ruault — n'aurait jamais pu suffire à la défense des remparts ; mais Lille avait encore six mille gardes nationaux, parmi lesquels figuraient les célèbres canonniers…
Les deux capitaines, Ovigneur et Niquet, méritent d'avoir leurs noms inscrits au Livre d'or de la France. Comme on venait annoncer à Ovigneur que sa maison brûlait, il répondit :
— Rendons-leur feu pour feu, en montrant les positions autrichiennes[6].
Les habitants ont eu un comportement stoïque sous le bombardement : l'épisode du barbier Maes est resté célèbre.
À bout de munitions et sous la pression des armées révolutionnaires, accourues d'Aire, de Béthune, Saint-Omer et Dunkerque, les Impériaux finissent par lever le siège le 5 octobre après avoir mis la place à feu et à sang.
Plus de deux mille maisons sont détruites ou touchées, le quartier Saint-Sauveur a été ravagé par le feu.
Le , la Convention nationale décréta à cette occasion que « Lille et ses habitants ont bien mérité de la patrie ».
Visible de nos jours
modifierLa colonne de la Déesse, sur la Grand-place, commémore cette victoire de la ville sur ses assiégeants. Elle fut érigée en 1845.
Il reste aujourd'hui de nombreux boulets de canon fichés dans les murs de la ville. On peut en observer dans les bâtiments avoisinant la Chambre de commerce et d'industrie, mais on retrouve la grande majorité d'entre eux à l'intérieur des habitations où ils furent très prisés en tant qu'éléments décoratifs.
Dans les arts, le siège de Lille représente le quotidien et la résistance des habitants de Lille[7].
Notes et références
modifier- (en) Digby Smith, The Greenhill Napoleonic Wars Data Book : Actions and Losses in Personnel, Colours, Standards and Artillery, 1792-1815, Londres, Greenhill Books, , 582 p. (ISBN 1-85367-276-9), p. 27
- Relations des principaux sièges faits ou soutenus en Europe Volume 2 par Victor Donatien de Musset-Pathay.
- Garrison and Siege Forces Lille & Thionville, August-September l792 sur nafziger.
- page 33- Le Nord- Octobre 2009
- Relation du siège et du bombardement de Valenciennes, en mai, juin et juillet 1793 par A. Texier de La Pommeraye Pièce authentique N°XXVI pages 244-245
- François Coppée : l'homme, la vie et l'œuvre (1842-1889) par Mathurin Lescure, A. Lemerre, 1889
- Hugues Marquis, « Les sièges de Verdun et de Lille (août-octobre 1792) : enjeux politiques et mémoriels à travers une approche comparée des représentations », Tierce : carnets de recherches interdisciplinaires en histoire, histoire de l'art et musicologie, (e-ISSN 2553-3711, HAL hal-03176496).