Siège de Petersburg
Le siège de Petersburg (ou campagne de Richmond-Petersburg), en Virginie, s'est déroulé au cours de la guerre de Sécession entre le et le .
Date | du au |
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Lieu | Petersburg |
Issue | Victoire de l'Union |
États-Unis | États confédérés |
Ulysses S. Grant | Robert Lee |
67 000 à 125 000 hommes selon les périodes | 52 000 hommes en moyenne |
53 386 morts, blessés ou prisonniers | 32 000 morts, blessés ou prisonniers |
Batailles
Campagne de Richmond-Petersburg
- 1re Petersburg
- 2e Petersburg
- Jerusalem Plank Road
- Raid de Wilson–Kautz
- Stauton River Bridge
- Sappony Church
- 1re Ream's Station
- 1re Deep Bottom
- Cratère
- 2e Deep Bottom
- Globe Tavern
- 2e Ream's Station
- Raid de Beefsteak
- Chaffin's Farm
- Peebles' Farm
- Vaughan Road
- Darbytown & New Market Roads
- Darbytown Road
- Fair Oaks & Darbytown Road
- Boydton Plank Road
- Bataille de Trent's Reach
- Hatcher's Run
- Fort Stedman
- Virginie-occidentale
- Manassas
- 1re Virginie Septentrionale
- Burnside Expedition
- Péninsule
- Sept Jours
- 1re Shenandoah valley
- 2de Virginie Septentrionale
- Maryland
- Fredericksburg
- Tidewater
- Chancellorsville
- Pennsylvanie
- Bristoe
- Mine Run
- Campagne terrestre
- Bermuda Hundred
- 2de Shenandoah valley
- Petersburg
- 1re Wilmington
- 2de Wilmington
- Appomattox
- East Kentucky
- Shiloh
- Kentucky
- Raid de Newburgh
- Stones River
- Vicksburg
- Raid de Morgan
- Raid de Hines
- Tullahoma
- Chickamauga
- Chattanooga
- Knoxville
- Raid Forrest
- Atlanta
- Franklin-Nashville
- Savannah
- Carolines
- Raid de Wilson
Coordonnées | 37° 13′ 06″ nord, 77° 22′ 40″ ouest | |
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Durant neuf mois, les forces de l'Union commandées par le général Grant tentèrent de prendre d'assaut la ville. Ils creusèrent un réseau de tranchées qui finit par atteindre la longueur de 30 miles (près de 50 km) à l'est et au sud de la ville.
La place était stratégique, car elle ravitaillait l'armée de Virginie du Nord du général Robert Lee, et la ville de Richmond. Lee finit par abandonner les deux villes en avril 1865, ce qui conduisit à sa reddition lors de la bataille d'Appomattox.
La plus grande concentration de troupes afro-américaines de toute la guerre eut lieu lors de ce siège. En réalité, il s'agit d'une bataille dans les tranchées[1]. Elles subirent de lourdes pertes lors de divers engagements, essentiellement lors de la bataille du Cratère et des combats de Chaffin's Farm.
Situation avant la bataille
modifierPetersburg était une cité prospère de 18 000 habitants, située en un point stratégique sur la rivière Appomattox, au croisement de cinq voies de chemin de fer desservant entre autres Richmond, la capitale confédérée, qui se trouve 35 km au Nord. Elle constituait donc une place vitale pour l'approvisionnement de la capitale, et pour tout le trafic ferroviaire au Nord des États Confédérés.
Les combats débutèrent à la mi-juin 1864, peu après la défaite des armées de l'Union à Cold Harbor. Le général Grant réalisa que la prise de Petersburg rendrait impossible la défense de Richmond. Cette approche constituait un changement de stratégie par rapport à la campagne Overland, durant laquelle la priorité était de défaire les armées de Lee directement sur le champ de bataille. Grant possédait des moyens supérieurs à l'adversaire, et savait que l'attaque de cette place lui permettrait d'attirer Lee et de l'assiéger aussi, ou à défaut l'obligerait à un combat décisif à découvert.
Lee pensa d'abord que la cible principale de Grant était Richmond, et envoya le minimum de troupes, sous le commandement du général Beauregard, pour défendre Petersburg.
Forces en présence
modifierAu début de la campagne, les forces fédérales étaient constituées de l'armée du Potomac, commandée par le major-general George G. Meade, et de l'armée de la James, dirigée par le major-général Benjamin Butler. Les forces confédérées étaient constituées par l'armée de Virginie du Nord et par un groupe disparate et peu organisé de 10 000 hommes, incluant des adolescents et des hommes âgés, sous les ordres de Beauregard.
Bien que les effectifs varièrent au cours des mois, les confédérés demeurèrent en infériorité numérique. Lors de l'assaut initial, 15 000 soldats de l'Union firent face à 5 400 hommes commandés par Beauregard. Le 18 juin, les effectifs des fédéraux dépassaient les 67 000 hommes, face à 20 000 confédérés. Au milieu du mois de juillet, l'armée de l'Union atteignit 70 000 hommes, et 36 000 confédérés étaient alors rassemblés autour de Petersburg. Dans le même temps, à Richmond, Butler dirigeait une force de 40 000 hommes face à 21 000 confédérés[2].
Malgré les pertes énormes subies durant la campagne Overland, l'armée de l'Union avait pu regarnir ses effectifs et se réapprovisionner, grâce aux troupes stationnées à Washington et au nombre grandissant de soldats des United States Colored Troops. À la fin du siège, Grant disposait de 125 000 hommes pour engager la campagne de l'Appomattox[3]. L'armée confédérée, en comparaison, eut des difficultés à compenser les pertes subies lors des combats, ou dues à la maladie et aux désertions.
Différents engagements et les conséquences du siège
modifierL'objectif de Lee fut de tenir jusqu'aux élections de novembre 1864 dans les États du Nord, qui se trouvaient dans une impasse stratégique à ce moment-là : Sherman était bloqué à Atlanta, et le mouvement d'opposition à la guerre croissait de jour en jour. Les Sudistes espéraient que Lincoln serait battu par un candidat pacifiste (l'ancien commandant nordiste George McClellan, démocrate), avec qui ils pourraient négocier. Survint la victoire décisive de Sherman à Atlanta le 2 septembre, qui ruina leurs espoirs. Lincoln obtenait là le succès militaire attendu, et fut réélu.
Afin de briser le siège de Pétersburg, les Confédérés tentèrent de prendre d'assaut les tranchées nordistes située aux alentours de Fort Stedman, le . Ce fut un échec qui entraîna la chute de Petersburg les 2 et 3 avril.
Après cette victoire et celle de Five Forks, Grant ordonna un assaut sur toute la ligne de défense confédérée. Le 6e corps de Wright attaqua les forces retranchées sur la route de Boydton Plank et effectua une percée décisive. Le 24e corps de Gibbon submergea Fort Gregg (en) après une défense héroïque des confédérés. Le 9e corps de Parke prit d'assaut les tranchées situées à l'est de la ville, mais rencontra une résistance acharnée. Dans les jours qui suivirent, Lee retira ses forces de Petersburg et de Richmond, et prit la direction de l'ouest pour tenter de rejoindre les unités commandées par le général Joseph E. Johnston en Caroline du Nord. La campagne de l'Appomattox qui s'ensuivit conduisit Lee à la reddition le lors de la bataille d'Appomattox.
Le siège de Petersburg fut coûteux pour les deux protagonistes : 11 386 soldats de l'Union et environ 4 000 confédérés furent tués durant les premiers assauts de . Les pertes durant le siège, sont estimées à 42 000 hommes pour l'armée de l'Union et 28 000 pour les confédérés, sans compter les blessés[4].
Notes et références
modifier- Vincent Bernard, Robert E. Lee : La légende sudiste, Perrin, (ISBN 978-2-262-04098-7), p. 342
- Davis, p. 18, 49, 64.
- Eicher, p. 806.
- Bonekemper, p. 323.
Bibliographie
modifier- (en) Edward H. Bonekemper, A victor, not a butcher : Ulysses S. Grant's overlooked military genius, Washington, Regnery Pub., , 456 p. (ISBN 978-0-895-26062-8, 978-1-621-57303-6 et 978-1-621-57303-6, OCLC 54865378).
- (en) William C. Davis, Death in the trenches : Grant at Petersburg, Alexandria, Time-Life Books, coll. « Civil War », (réimpr. 1993), 176 p. (ISBN 978-0-809-44776-3 et 978-0-809-44777-0, OCLC 34581509).
- (en) David J. Eicher, The longest night : a military history of the Civil War, New York, Touchstone, , 990 p. (ISBN 978-0-684-84944-7, 978-0-684-84945-4 et 978-0-684-84945-4, OCLC 314363272).
- Esposito, Vincent J., West Point Atlas of American Wars, Frederick A. Praeger, 1959.
- (en) Noah Andre Trudeau, The siege of Petersburg, Conshohocken, Eastern National, , 51 p. (ISBN 978-0-915-99282-9 et 978-0-915-99282-9, OCLC 32769414).
- (en) description de la bataille sur le site du National Park Service.
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Siege of Petersburg » (voir la liste des auteurs).