Sigma Scorpii

étoile multiple de la constellation du Scorpion

Sigma Scorpii (σ Sco / σ Scorpii) dans la Désignation de Bayer est un système d'étoiles de la constellation du Scorpion. Elle porte également le nom traditionnel Alniyat qu'elle partage avec Tau Sco.

σ Scorpii
Données d'observation
(époque J2000.0)
Ascension droite 16h 21m 11,3s
Déclinaison −25° 35′ 34″
Constellation Scorpion
Magnitude apparente +2,90

Localisation dans la constellation : Scorpion

(Voir situation dans la constellation : Scorpion)
Caractéristiques
Type spectral ((B1III + B1V) + B7V[1]) + B9,5V[2]
Variabilité β Cep[3]
Astrométrie
Distance 735 ± 134 al
(225 ± 41 pc)

Désignations

Alniyat, Al Niyat, σ Sco, 20 Sco, HR 6084, HD 147165, CD-25 11485, CPD-25 5785, HIP 80112, SAO 184336, FK5 607, CCDM 16212 -2536, ADS 10009, GC 21982[4]

Nomenclature

modifier

Alniyat est le nom propre de Sigma Scorpii / σ Sco aujourd’hui approuvé par l’Union astronomique internationale (UAI)[5]. C’est l’arabe النياط al-Niyāṭ, « les Artères », nom donné dans le ciel arabe traditionnel pour au couple στ Sco[6]. Le nom fut introduit pour ce couple par Johann Bode (1801)[7], à partir à partir de la traduction du یجِ سلطانی Zīğ-i Sulṭānī ou « Tables sultaniennes » d’Uluġ Bēg (1437) par Thomas Hyde (1665), qui donne la transcritpion AlNiyât[8], et par l'intermédiaire Friedrich Lach (1796) qui donne el nijât[9]. Le nom s’est largement répandu dans les catalogues pour les deux étoiles, notamment grâce Richard Allen (1899), qui reprend en termes modernes la transcription de Thomas Hyde, soit Al-Niyāṭ[10]. De la sorte, si le nom Alniyat est donné au deux étoiles du couple 'στ Sco, σ Sco devrait être Alniyat [Anterior] et τ Sco Alniyat [Posterior][11].

Propriétés

modifier

Sigma Scorpii est à 735 années-lumière de la Terre.

Sigma Scorpii est un système stellaire quadruple. Sa composante la plus brillante, désignée Sigma Scorpii Aa, est une binaire spectroscopique d'une période orbitale de 33 jours[12]. Son étoile primaire, Sigma Scorpii Aa1, est une géante bleue de type spectral B1III. C'est une étoile variable de type Beta Cephei[3]. Sa magnitude apparente varie de façon à peine perceptible entre +2,86 et +2,94 avec plusieurs périodes de 0,2468429, 0,239671 et 8,2 jours. Son compagnon, Sigma Scorpii Aa2, est une étoile bleu-blanc de la séquence principale de type spectral B1V[1].

En orbite autour de cette binaire à une distance de 0,4 seconde d'arc en date de 2019[12], ou à au moins 120 UA, quatre fois la distance SoleilNeptune, se trouve Sigma Scorpii Ab, de magnitude +5,2 et dont la période orbitale est supérieure à cent ans. Il s'agit d'une étoile naine de type spectral B7V[1]

Encore plus éloignée à 20,5 secondes d'arc, ou plus de 4500 UA, se trouve Sigma Scorpii B avec une magnitude de +8,42[12]. C'est une naine de type B9,5V[2].

Notes et références

modifier
  1. a b et c (en) P. P. Eggleton et A. A. Tokovinin, « A catalogue of multiplicity among bright stellar systems », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 389, no 2,‎ , p. 869–879 (DOI 10.1111/j.1365-2966.2008.13596.x, Bibcode 2008MNRAS.389..869E, arXiv 0806.2878, lire en ligne)
  2. a et b (en) * sig Sco B -- Rotationally variable Star sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
  3. a et b (en) N. N Samus', E. V. Kazarovets et al., « General Catalogue of Variable Stars: Version GCVS 5.1 », Astronomy Reports, vol. 61, no 1,‎ , p. 80-88 (DOI 10.1134/S1063772917010085, Bibcode 2017ARep...61...80S, lire en ligne)
  4. (en) * sig Sco -- Variable Star of beta Cep type sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
  5. (en) IAU, « « Star Names », sur le site « UAI », List of January 1st, 2021. »
  6. Voir Roland Laffitte, Le ciel des Arabes. Apport de l’uranographie arabe, Paris : Geuthner, 2012, p. 100.
  7. (la) Johann Elert Bode, « Uranographia, sive astrorum descriptio viginti tabulis aeneis incisa ex recentissimis et absolutissim astronomorum observationibus, Berlin : apud autorem, 1801, pl. XV. »
  8. (la) Thomas Hyde, « Tabulae Long. ac Lat. Stellarum Fixarum ex Observatione Ulugh Beighi, Tamerlanis Magni Nepotis, Oxonii : Henry Hall, 1665, Commentarii, p. 41. »
  9. (de) Friedrich Wilhelm Lach, « « Beitrag zur orientalischen Sternkunde », in Algemeine Bibliotek der biblischen Litteratur, Bd. VII, Stück 4, 577-651, Leipzig : Weidmann, 1796, pp. 580-581. »
  10. Richard Hinkley Allen, Star-names and their meaning, New York & al., G. E. Stechert, 1899, réed. st. Star Names, Their Lore an Meaning, New-York: Dover Publications, 1963, p. 371.
  11. Voir Roland Laffitte, Héritages arabes. Des noms arabes pour les étoiles, Paris : Geuthner, 2005, p. 123.
  12. a b et c (en) Brian D. Mason et al., « The 2001 US Naval Observatory Double Star CD-ROM. I. The Washington Double Star Catalog », The Astronomical Journal, vol. 122, no 6,‎ , p. 3466 (DOI 10.1086/323920, Bibcode 2001AJ....122.3466M)

Liens externes

modifier