Simone Morgenthaler

journaliste française
Simone Morgenthaler
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Simone Morgenthaler (née le à Saverne) est une journaliste, écrivain et animatrice de radio et de télévision française.

Biographie modifier

Simone Morgenthaler poursuit ses études à Strasbourg au Centre universitaire d'enseignement du journalisme (licence de journalisme, 1974) et à l’Université Paris IV-Sorbonne (licence de langues appliquées, 1975). Elle est diplômée de la Chambre de commerce et d'industrie de Paris.

Elle reçoit en 2011 le Grand prix de l'Académie nationale de cuisine, pour La cuisine naturelle des plantes d’Alsace, publié en collaboration avec Hubert Maetz, le chef du Rosenmeer, aux éditions La Nuée Bleue.

Elle est nommée officier de l'Ordre des arts et lettres en 2012[1].

Profondément attachée à l’alsacien, sa langue maternelle, elle est devenue une personnalité représentative de la région. Cela fut symboliquement consacré par l’obtention d'un Bretzel d'Or pour l'audio-visuel [2].

Familière des artisans de l’agro-alimentaire, des cuisiniers et des restaurateurs de la région, Simone Morgenthaler a produit et présenté pendant trente-deux ans des séries pour France 3 Alsace, dont Sür un siess, émission hebdomadaire en dialecte.

Presse écrite, radio et télévision modifier

  • 1975. Débute comme journaliste au quotidien Les Dernières Nouvelles d'Alsace, à Strasbourg, où elle avait effectué des stages durant ses études
  • 1976. Entre à la « Maison de la Radio », à Strasbourg, qui regroupe alors radio et télévision sous l’intitulé FR3 Alsace. Elle commence à la radio (« Radio Alsace »), dans l’émission Alsace Matin. Elle se voit rapidement confier ses premières émissions télé, des « 13 minutes » tournés en film : Rendez-vous à la Winstub (réalisation Serge Witta), La tarte flambée, (réalisation Olga Poliakoff), Un dimanche à la campagne (réalisation Serge Witta),
  • 1976 -1981. Elle anime des émissions radio quotidiennes, populaires, avec Jean-Pierre Schlagg en 1976, puis avec Ric Alban.
  • 1979. Elle se rend à Castroville (Texas) pour en rapporter vingt reportages sur des Texans descendants d’Alsaciens émigrés au XIXe siècle, qui continuent à parler la langue de leurs ancêtres (elle continuera à écrire sur les Alsaciens de l’étranger pour les DNA, Saisons d’Alsace et dans ses livres).
  • 1983. Elle devient speakerine bilingue (alsacien-français) sous l’impulsion du pasteur Gérard Heintz, directeur des programmes de FR 3 Alsace et de Serge Moati, directeur des programmes de FR3 national. Elle exerce ces fonctions jusqu’en 1986, tout en continuant ses activités à la radio, devenue entre-temps Radio France Alsace.
  • À partir de 1988. Elle produit et présente à la télévision régionale des séries d’information et de divertissement en langues alsacienne et française :
  • Kichespring (1988 à 1991), avec le chef Ernest Wieser et le boulanger-conteur Louis Fortmann (« Une émission de joie de vivre autour des meilleures recettes d’Alsace »)
  • Kichechef (1988 à 1991), série sur les chefs de cuisine d’Alsace proposée également en langue française sous le titre La cuisine des chefs.
  • Numerodaffet (1988 à 1991), magazine sur des « allumés » et des passionnés.
  • Laendeltreppler (1989 à 1991). Documentaires sur des régions d’Alsace, réalisés sous l’impulsion de Georges Traband, directeur de France 3 Alsace.
  • Hahn im Korb (1991-1993). "Coq en pâte" : série mensuelle faisant découvrir un invité, à travers son métier… et son plat favori.
  • Zuckersiess (1993-1995). Des Alsaciens célèbres évoquent leur enfance et leur dessert préféré, avec Christophe Meyer, chef pâtissier de la maison Christian à Strasbourg. Série menée en synergie avec les DNA, qui publient le dimanche une chronique liée à l’émission.
  • Sür un siess (1995- 2008). Pendant 13 ans, Simone Morgenthaler produit et présente cette série hebdomadaire de très forte audience locale (jusqu’à 45 % de parts de marché)[3].

L’émission, en langue alsacienne, fait découvrir pendant 26 minutes un personnage « authentique », homme ou femme, et son plat préféré. Cette série très populaire est conduite en synergie avec Les Dernières Nouvelles d’Alsace (une chronique liée à l’émission parait le samedi). Elle est présentée avec Hubert Maetz, le chef-propriétaire de l’Hostellerie du Rosenmeer à Rosheim (un macaron Michelin) et viticulteur. Ce cuisinier s'inspire des traditions et du « terroir », en faisant appel à des producteurs régionaux. Il présente des plats que nombre de cordons-bleus et cuisiniers amateurs notent, ou retrouvent plus tard dans les livres évoquant l'émission, surtout évocatrice des métiers traditionnels, des accents et tournures familières de la langue régionale (Sundgau, Outre-Forêt, Bassin Potassique, Ried, etc.) Simone Morgenthaler a raconté l'aventure de Sür un siess, au moment de l'arrêt de l'émission, dans un livre souvenir : « Adieu Sür un siess », paru en 2008.

Depuis , Simone Morgenthaler anime quotidiennement une tranche horaire à la radio, sur France Bleu Elsass (10 h à 11h).

En , série de lectures en Allemagne à la suite du lancement de Im Garten meiner Mutter, aux Éditions Ebersbach.

Plantes et recettes d’Alsace modifier

Simone Morgenthaler anime depuis une émission de France Bleu Elsass, l'antenne pour une part dialectale de France Bleu Alsace. Du lundi au vendredi, elle interroge des producteurs alsaciens, agriculteurs et artisans, suggère les recettes que cela inspire. Au cours de l'été 2011, elle présente "une plante par jour", en relation avec le gros ouvrage récemment publié avec Hubert Maetz (700 recettes "plaisir et santé" inspirées par les plantes d'Alsace et de l'univers rhénan, certaines abondant dans toute la France).

Intitulé La cuisine naturelle des plantes d'Alsace, ce livre de présentation très soignée, particulièrement documenté, coloré de floraisons, est joyeusement illustré : il doit une part de son originalité aux créations photographiques d'Aude Boissaye, qui a intégré des personnages Belle Époque aux photos d'herbes folles et de prairies fleuries.

L'avant-dernier ouvrage culinaire de Simone Morgenthaler, Mon Alsace gourmande, avait réuni des recettes connues ou confidentielle, « glanées en trois décennies de rencontres passionnantes avec les chefs », mais aussi avec des téléspectateurs gourmets rencontrés au fil des années lors de la préparation de ses émissions.

Souvenirs d’Alsace modifier

En 2010, Simone Morgenthaler a publié un recueil de récits poétiques, Les saisons de mon enfance : un florilège de souvenirs tendres joliment ponctué de mots alsaciens. Elle y évoque des souvenirs mêlés au fil des saisons et "cette langue d'enfance" qu'elle savoure à plaisir : "celle de la joie et de la mélancolie, du rire et des pleurs, de la peur et du bonheur".

En 2020, elle égrène à nouveau ses souvenirs, avec délicatesse et émotion, dans D'Grien Schatt, L'ombre Verte, celle d'un noyer qu'il fallut cruellement élaguer, dont la frondaison "habillait" sa cour et dont les racines se nouent encore sous sa maison : "Je pleure un arbre, je pleure mon arbre"... Mais elle s'apaise avec la floraison de pétunias en pleine forme, avec la voloté des pervenches de faire tapis vert en plein hiver, avec les trilles d'oiseaux qu'égaient la floraison des perce-neige, les Schneegleckle.

Les termes alsaciens abondent dans cet "alsatique poétique"... écrit dans un français nuancé, de pure et délicate orthodoxie nationale. Simone Morgenthaler, d'un mini-récit à l'autre, s'enchante de son Alsace, "pourfendue, malmenée par les convoitises tantôt de l'Allemagne, tantôt de la France", en remémore le parler ancien encore savoureux, les musiques, les saisons. Et avoue quelque rancune à l'égard d'une République ayant fait main-basse sur la langue de sa prime enfance et imposé la réforme territoriale de 2015.

En 2020, elle retrouve l'Alsacien de Haegen, le village bas-rhinois de son enfance, proche de Saverne, en écrivant un conte pour enfants illustré par sa fille Lucille Uhlrich, Lulu, Noël en Alsace-Wihnàchte im Elsass. Un an plus tard, elle publie un lexique charmant et documenté faisant à nouveau chanter le dialecte, également illustré par Lucille (couverture). Simone Morgenthaler offre un bouquet d'expressions tendres, vives ou narquoises, celles des familles de Haegen : Nos mots doux - Ùnseri Schmüswertle présente, par catégories, les termes chuchotés tendrement par les mamans alsaciennes, des comptines et dictons liés à l'amour, des petits refrains se savourant en gourmandises des terroirs. L'ouvrage a été rédigé selon les recommandations de la méthode Orthal, système orthographique mis au point par des dialectologues alsaciens.

Théâtre modifier

En 1987, Simone Morgenthaler est l’auteur d’une dramatique pour France Culture, Passez muscade, réalisé par Eléonore Kramer intrigue tendre entre un grand-père et sa petite fille sur fond de Noël. Avec Jean Topart, de la Comédie-Française, dans le rôle du narrateur.

EN 2005, Elle écrit la pièce dialectale Mammebubbel, sur l’amour des mères, mise en scène Christian Hahn, interprétée en solo dans divers théâtres d’Alsace

En , création au théâtre municipal de Haguenau de l’adaptation de son livre Retour à Bellagio, mise en scène par Patrick Chevalier. Cette œuvre évoque l’amitié d’exception portée au peintre Camille Claus.

Simone Morgenthaler collabore ponctuellement (reportages) avec les magazines Saisons d'Alsace et Côté Est.

Œuvres modifier

Récompensé en 2005 en Suède par trois World cookbook Awards : « Best cookbool in Europe », « Grand prix de la gastronomie française » et « Best cookbook photography for books in german ».
Livre édité en Allemagne et en Suisse sous le titre Elsass, meine grosse Liebe.
Publication en allemand sous le titre Die besten Desserts aus dem Elsass, La Nuée bleue, (ISBN 978-2-7165-0295-5).
Publication en version allemande sous le titre Die besten Rezepte aus dem Elsass, La Nuée bleue (ISBN 2-7165-0230-7).
  • Histoire d’un hibou perdu, Le Verger éditeur, 1989.


Références modifier

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

Liens externes modifier