Sinn und Form

Histoire
Fondation	1949
Type	Périodique
Site web	(de) www.sinn-und-form.de

Sinn und Form (Le sens et la forme) est une revue bimestrielle de littérature et de culture publiée par l'Académie des arts de Berlin.

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À l'époque de la République démocratique allemande (RDA), cette revue était connue pour sa relative ouverture et sa résistance au dogmatisme. Elle réussit à survivre après la dissolution de la RDA, à l'instar des Weimarer Beiträge, l'autre revue littéraire très réputée.

Sinn und Form est spécialisée dans la littérature, mais elle présente également des essais philosophiques et politiques, ainsi que des entretiens avec d’éminents auteurs, artistes et philosophes.

Histoire

La revue est fondée en 1949 par le poète Johannes R. Becher et l'écrivain et traducteur Paul Wiegler. Becher conçoit la revue à la fois comme un organe de communication pour les intellectuels et comme une figure de proue culturelle de la RDA vers le monde extérieur.

Sinn und Form n’est pas un organe du parti et publie également des textes de jeunes auteurs qui ne trouvent pas d’autre moyen de publier en RDA. En tant qu'organe de l'Académie des sciences, ellen n'est pas soumise à la censure, contrairement à de nombreux autres médias^[1].

Son rédacteur en chef, de 1949 à 1962, est un poète de renom, Peter Huchel. L'écrivain Bodo Uhse lui succède brièvement (en 1963)^[2]. Son successeur est Wilhelm Girnus (jusqu'en 1981)^[3]. En 1982, le poète Paul Wiens est le rédacteur responsable jusqu'à sa mort la même année^[4]. De 1983 à 1990, la fonction est assurée par l’écrivain Max Walter Schulz^[5].

Après la disparition de la RDA, Sebastian Kleinschmidt a été nommé rédacteur en chef en 1991. Depuis 2013, il est remplacé par Matthias Weichelt qui avait rejoint l'équipe de Sinn und Form en 2006.

Notes et références

↑ (de) « Basil Kerski, Gespräch mit Sebastian Kleinschmidt », sur sinn-und-form.de, 1999.
↑ Bodo Uhse — membre de l'aile gauche ou aile Strasser du NSDAP fasciste de 1927 à 1930 (année de son exclusion) — devient un ami du communiste Bruno von Salomon en 1929. En 1933, il émigre à Paris où il est une figure clé parmi les journalistes allemands en exil qui attaquent le « Troisième Reich » dans leurs publications. Après son retour en Allemagne (de l’Est) en 1948, il est président de l’Association des écrivains allemands de 1950 à 1952. Après le XX^e congrès du PC soviétique, Uhse traverse une crise grave. Il considère sa vie comme gâchée alors qu'il vendait son âme au « cochon Staline ». Il souffre d'un problème d'alcool. Son mariage avec Alma Agee, l'ex-épouse de James Agee, échoue en 1960. Peu après qu'Uhse soit devenu rédacteur en chef de Sinn und Form , il décède en 1963.
↑ Wilhelm Girnus étudie l'art à Breslau et Kassel, ainsi que la littérature française et allemande et l'histoire de l'art à Breslau, Paris et Königsberg. Il est membre de l'organisation de gauche Secours rouge (Rote Hilfe) depuis 1926 et depuis 1929 également du Parti Communiste d'Allemagne (KPD). Girnus est incarcéré par le régime nazi en 1933 et réussit à s'évader en 1934. Il est à nouveau arrêté et emprisonné dans un pénitencier de 1935 à 1940. De 1940 à 1945, il est détenu dans les camps de concentration de Sachsenhausen, Flossenbürg et Dachau. En 1946, il devint directeur artistique adjoint de Berliner Rundfunk (Radio Berlinoise) et de 1949 à 1953, il est rédacteur du quotidien Neues Deutschland. Sa thèse de doctorat sur Goethe - Le plus grand réaliste de la langue allemande : représentation critique de ses vues esthétiques a été reçue en 1953. De 1953 à 1955, il dirige le département des belles lettres et beaux-arts du comité central du SED. Du 28 février 1957 au 4 juillet 1962, Girnus est responsable des universités et des collèges techniques comme secrétaire d’État. Il est professeur de littérature générale à l'université Humboldt de Berlin de 1962 à 1971.
↑ Paul Wiens est né à Königsberg en 1922. Sa mère, juive, réussit à émigrer en Suisse. Il est arrêté par les nazis en Autriche en 1943 en raison de sa propagande anti-guerre et maintenu dans un camp de travaux forcés jusqu'en 1945. En 1947, il se rend à Berlin où il travaille jusqu'en 1950 comme « Lektor » (éditeur de l'édition) et éditeur de traduction à Aufbau-Verlag. À partir de 1950 environ, il publie ses premiers poèmes et chansons de jeunesse. À partir de 1952, il est écrivain indépendant et écrit principalement de la poésie et des paroles de chansons de masse. En outre, Wiens écrit des scripts pour des films, tels ... und deine Liebe auch (1962) de Frank Vogel, ou Sonnensucher de Konrad Wolf (1958). Il traduit des œuvres de Pablo Neruda, Vladimir Maïakovski, Nâzım Hikmet et d'autres. De 1972 à 1977, Paul Wiens est marié avec Irmtraud Morgner. Wiens est corédacteur de la série de poèmes Antwortet uns et de 1982 à sa mort rédacteur en chef de Sinn und Form.
↑ Schulz est un ouvrier non qualifié en 1945-46 puis « Neulehrer » (« nouvel enseignant »). Il étudie la pédagogie de 1946 à 1949 à l'Université de Leipzig. Pendant cette période, il rejoint le SED. De 1950 à 1957, il travaille comme enseignant. De 1957 à 1959, il suit des études à l’Institut de littérature Johannes R. Becher de Leipzig. Il devient directeur de cet institut en 1964. Schulz est également l'auteur de romans, d'histoires, de critiques et d'essais. Ses œuvres narratives sont des exemples typiques de la littérature associée avec la Voie de Bitterfeld (ou « Bitterfelder Weg »), en particulier son livre Nous ne sommes pas une poussière dans le vent (la première partie d'une série de romans qu'il avait projetée). Ce livre est lu par beaucoup de gens. À l'époque, Nous ne sommes pas une poussière dans le vent était véritablement populaire auprès des Allemands ordinaires de la RDA. Mais Schulz est presque une voix officielle de la bureaucratie culturelle lorsqu'il critique certains jeunes écrivains – des auteurs comme Maxie Wander (1933-1977), Irmtraud Morgner (née 1933), Reiner Kunze (né 1933), Uwe Johnson (né 1934), Ulrich Plenzdorf (né 1934), Sarah Kirsch (née 1935), Wolf Biermann (né 1936), Hartmut Lange (né 1937), Jurek Becker (né 1937), Elke Erb (née 1938), Volker Braun (né 1939), Wolfgang Hilbig (né 1941), Monika Maron (née 1941), ou Thomas Brasch (né 1945). Les critiques de Schulz sur les jeunes auteurs ont influencé le développement de la littérature sur la RDA à partir de la fin des années soixante. Gerhard Zwerenz quitte la RDA en 1958, Uwe Johnson en 1959, Hartmut Lange en 1965, Thomas Brasch en 1976, Reiner Kunze et Jurek Becker en 1977, Wolfgang Hilbig en 1985, Monika Maron en 1988. Wolf Biermann n'a pas pu retourner à la RDA en 1976.

Voir aussi

Bibliographie

(de) Matthias Braun, Die Literaturzeitschrift "Sinn und Form". Ein ungeliebtes Aushängeschild der SED-Kulturpolitik., Edition Temmen, Bremen, 2004 (ISBN 978-3-86108-398-6).
(de) Hub Nijssen, Der heimliche König. Leben und Werk von Peter Huchel. (= Epistemata – Würzburger wissenschaftliche Schriften. Reihe Literaturwissenschaft), Verlag Königshausen u. Neumann, Würzburg, 1998 (ISBN 978-3826014666).
(en) Stephen Parker, Matthew Philpotts, Sinn und Form. The Anatomy of a Literary Journal., De Gruyter, Berlin, 2009 (ISBN 978-3-11-021785-8).
(de) Matthias Weichelt, Peter Huchel, Deutscher Kunstverlag, Berlin, 2018 (ISBN 978-3-422-07458-3).
(de) Armin Zeißler, Meine Weggefährten. Ein Vierteljahrhundert bei "Sinn und Form"., NORA Verlagsgemeinschaft Dyck & Westerheide, Berlin, 2004 (ISBN 978-3-936735-81-9).

Liens externes

(de) Site officiel
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[1] (de) « Basil Kerski, Gespräch mit Sebastian Kleinschmidt », sur sinn-und-form.de, 1999.

[2] Bodo Uhse — membre de l'aile gauche ou aile Strasser du NSDAP fasciste de 1927 à 1930 (année de son exclusion) — devient un ami du communiste Bruno von Salomon en 1929. En 1933, il émigre à Paris où il est une figure clé parmi les journalistes allemands en exil qui attaquent le « Troisième Reich » dans leurs publications. Après son retour en Allemagne (de l’Est) en 1948, il est président de l’Association des écrivains allemands de 1950 à 1952. Après le XX^e congrès du PC soviétique, Uhse traverse une crise grave. Il considère sa vie comme gâchée alors qu'il vendait son âme au « cochon Staline ». Il souffre d'un problème d'alcool. Son mariage avec Alma Agee, l'ex-épouse de James Agee, échoue en 1960. Peu après qu'Uhse soit devenu rédacteur en chef de Sinn und Form , il décède en 1963.

[3] Wilhelm Girnus étudie l'art à Breslau et Kassel, ainsi que la littérature française et allemande et l'histoire de l'art à Breslau, Paris et Königsberg. Il est membre de l'organisation de gauche Secours rouge (Rote Hilfe) depuis 1926 et depuis 1929 également du Parti Communiste d'Allemagne (KPD). Girnus est incarcéré par le régime nazi en 1933 et réussit à s'évader en 1934. Il est à nouveau arrêté et emprisonné dans un pénitencier de 1935 à 1940. De 1940 à 1945, il est détenu dans les camps de concentration de Sachsenhausen, Flossenbürg et Dachau. En 1946, il devint directeur artistique adjoint de Berliner Rundfunk (Radio Berlinoise) et de 1949 à 1953, il est rédacteur du quotidien Neues Deutschland. Sa thèse de doctorat sur Goethe - Le plus grand réaliste de la langue allemande : représentation critique de ses vues esthétiques a été reçue en 1953. De 1953 à 1955, il dirige le département des belles lettres et beaux-arts du comité central du SED. Du 28 février 1957 au 4 juillet 1962, Girnus est responsable des universités et des collèges techniques comme secrétaire d’État. Il est professeur de littérature générale à l'université Humboldt de Berlin de 1962 à 1971.

[4] Paul Wiens est né à Königsberg en 1922. Sa mère, juive, réussit à émigrer en Suisse. Il est arrêté par les nazis en Autriche en 1943 en raison de sa propagande anti-guerre et maintenu dans un camp de travaux forcés jusqu'en 1945. En 1947, il se rend à Berlin où il travaille jusqu'en 1950 comme « Lektor » (éditeur de l'édition) et éditeur de traduction à Aufbau-Verlag. À partir de 1950 environ, il publie ses premiers poèmes et chansons de jeunesse. À partir de 1952, il est écrivain indépendant et écrit principalement de la poésie et des paroles de chansons de masse. En outre, Wiens écrit des scripts pour des films, tels ... und deine Liebe auch (1962) de Frank Vogel, ou Sonnensucher de Konrad Wolf (1958). Il traduit des œuvres de Pablo Neruda, Vladimir Maïakovski, Nâzım Hikmet et d'autres. De 1972 à 1977, Paul Wiens est marié avec Irmtraud Morgner. Wiens est corédacteur de la série de poèmes Antwortet uns et de 1982 à sa mort rédacteur en chef de Sinn und Form.

[5] Schulz est un ouvrier non qualifié en 1945-46 puis « Neulehrer » (« nouvel enseignant »). Il étudie la pédagogie de 1946 à 1949 à l'Université de Leipzig. Pendant cette période, il rejoint le SED. De 1950 à 1957, il travaille comme enseignant. De 1957 à 1959, il suit des études à l’Institut de littérature Johannes R. Becher de Leipzig. Il devient directeur de cet institut en 1964. Schulz est également l'auteur de romans, d'histoires, de critiques et d'essais. Ses œuvres narratives sont des exemples typiques de la littérature associée avec la Voie de Bitterfeld (ou « Bitterfelder Weg »), en particulier son livre Nous ne sommes pas une poussière dans le vent (la première partie d'une série de romans qu'il avait projetée). Ce livre est lu par beaucoup de gens. À l'époque, Nous ne sommes pas une poussière dans le vent était véritablement populaire auprès des Allemands ordinaires de la RDA. Mais Schulz est presque une voix officielle de la bureaucratie culturelle lorsqu'il critique certains jeunes écrivains – des auteurs comme Maxie Wander (1933-1977), Irmtraud Morgner (née 1933), Reiner Kunze (né 1933), Uwe Johnson (né 1934), Ulrich Plenzdorf (né 1934), Sarah Kirsch (née 1935), Wolf Biermann (né 1936), Hartmut Lange (né 1937), Jurek Becker (né 1937), Elke Erb (née 1938), Volker Braun (né 1939), Wolfgang Hilbig (né 1941), Monika Maron (née 1941), ou Thomas Brasch (né 1945). Les critiques de Schulz sur les jeunes auteurs ont influencé le développement de la littérature sur la RDA à partir de la fin des années soixante. Gerhard Zwerenz quitte la RDA en 1958, Uwe Johnson en 1959, Hartmut Lange en 1965, Thomas Brasch en 1976, Reiner Kunze et Jurek Becker en 1977, Wolfgang Hilbig en 1985, Monika Maron en 1988. Wolf Biermann n'a pas pu retourner à la RDA en 1976.

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