Sipahi
Sipahi (en turc osmanli : سبعي Sipahi), fut le nom de plusieurs corps de cavalerie ottomane. Il donna plus tard le nom de « Spahi » à des unités de cavalerie spécifiques aux armées coloniales françaises et italiennes pendant les XIXe et XXe siècles.
Le nom est persan : سپاه (sepah, ce qui signifie « armée », mais qui signifiait à l'origine « cavalerie », aspa étant le nom persan pour cheval. Les Britanniques en ont tiré le nom de Sepoy (repris en français sous le nom de Cipayes).
Sipahis timariotes
modifierLes timariotes sont des cavaliers légers qui doivent un service militaire annuel en échange de la concession d'un timar. Ces troupes irrégulières composent l'essentiel de la cavalerie ottomane.
Sipahis de la Porte
modifierLes sipahis de la Porte, sont une troupe de cavaliers d'élite issue du corps des Kapıkulu (esclaves de la Porte) placés directement sous le commandement du sultan. Ils sont le pendant à cheval du corps des janissaires qu'ils escortent et protègent dans le dispositif tactique des armées ottomanes. Ils correspondent à l'élite de l'armée et sont souvent d'anciens « iç oghlan »[note 1] ou des janissaires brillamment promus. Les sipahis de la porte ont obtenu plus tôt que les janissaires le droit de se marier. Ils sont pensionnés par le sultan et entretiennent des serviteurs eux aussi montés. En période de paix, ils se répartissent dans la campagne environnante de Constantinople et sont employés dans l'administration à des tâches de confiance (particulièrement toutes celles ayant un rapport avec l'argent, perception, distribution de dons...)[1].
Second grand ensemble de l'armée permanente ottomane après les janissaires, les sipahis de la porte sont regroupés en 6 divisions organisées selon un rang protocolaire strict et commandées chacune par un Agha:
Rang | Nom | Effectifs[note 2] | Remarques |
---|---|---|---|
1 | Sipahi-oghlan
(fils de sipahi) |
1 630 | Chevauchent à la droite du sultan. |
2 | Shiladhars
(porte-sabre) |
1 800 | Chevauchent à la gauche du sultan. 300 d'entre eux servent d'officiers d'ordonnance. |
3 & 4 | Ulufedji
(Détenteurs de solde) |
1 096 | Partagés en deux divisions, ils chevauchent de part et d'autre des deux premières divisions.
Doivent veiller sur le trésor du sultan en campagne. |
5 & 6 | Gureba
(étrangers) |
790 | Forment deux divisions réparties sur les deux ailes de l'armée. |
Remarques linguistiques
modifierOn retrouve ce terme décliné en de nombreuses occurrences comme synonyme de cavaliers dans de nombreux pays : Spahia ou Spahiu (Albanie), спахиjа, спахия (Bosnie, Croatie, Serbie, Bulgarie, Macédoine). Il est à l'origine du mot Spahis (France, Italie) ainsi que du terme sepoy ou Cipayes (Empire Britannique, Inde) correspondant à des unités de cavaliers non métropolitaines levées par les puissances coloniales.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Robert Mantran, Histoire de l'Empire ottoman, Paris, Fayard, , 810 p. (ISBN 2-213-01956-8)
Articles connexes
modifier- Armée ottomane
- Timariotes : cavaliers féodaux ottomans.
- Spahis : cavaliers de l'armée coloniale française.
- Sepoy ou Cipayes : soldats de l'armée coloniale britannique.
Notes et références
modifierNotes
modifier- Littéralement enfants de l'intérieur; correspond aux élèves les plus doués sélectionnés parmi les enfants chrétiens prélevés par le devşirmé. Placés dans des écoles spéciales, ils reçoivent une éducation poussée afin d'intégrer les rangs des hauts-fonctionnaires de l'état.
- on peut considérer ses effectifs comme ayant doublés avant la fin du siècle
Références
modifier- Mantran 1998, p. 195-196.
Bibliographie
modifier- Ema Miljković, « The Christian Sipahis in the Serbian Lands in the Second Half of the 15th Century », Београдски историјски гласник: Belgrade Historical Review, vol. 1, , p. 103–119 (lire en ligne)