Siséra
Sisera (en hébreu : סיסרא) est, selon le chapitre 4 du livre des Juges, un général de l'armée de Jabin, roi d'Hazor.
סיסרא
Activité principale |
Général d'armée |
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Compléments
Étymologie
modifierOn a attribué à Sisera une étymologie philistine, hittite, hourrite, ou encore égyptienne (Ses-Ra, « serviteur de Ra »).
L'archéologue israélien Adam Zertal identifie Sisera aux Shardanes, une ethnie composant les Peuples de la mer[1].
Récit biblique
modifierLe livre des Juges raconte que Jabin opprimait Israël depuis vingt ans grâce à ses chars de combat[2]. La prophétesse Débora demande alors à Barac de lever une armée pour aller le combattre[3]. La rencontre se fait sur le mont Thabor. L'armée de Jabin est commandée par le jeune Siséra, à la tête de ses redoutables chars de combat, mais Barac remporte la victoire avec l'aide de Dieu.
Siséra prend la fuite à pied et pense trouver refuge chez ses anciens alliés[4]. En effet, Yaël, la femme d'Haber le Kénite, l'accueille dans sa tente, lui donne du lait et le cache sous une couverture[5]. Bientôt endormi, Yaël viole alors les lois de l'hospitalité[6], et le tue en lui enfonçant dans la tempe un des piquets de sa tente à l'aide d'un marteau[7].
À l'arrivée de Barac, elle vient à sa rencontre et lui montre le corps sans vie de Siséra[8]. Débora, qui accompagne Barac, chante alors un cantique d'action de grâce qui exalte le geste de Yaël au lieu de le condamner[9]. Encore dans ce cantique, il y a un élément de grand pathos, avec la caractérisation de la mère de Siséra (en) : le général habitait avec elle, et la prophétesse pense pour un instant à la vieille femme attendant en vain le retour de son fils ; sans aucun doute cette image fait apparaître Siséra comme une personne au cœur tendre, très différent des autres ennemis bibliques d'Israël[10]. Mais à la fin du cantique, on déclare que la mort de Siséra est juste, car il n'a pas adoré le vrai Dieu[11].
Postérité
modifierL'histoire de Sisera a inspiré de nombreuses œuvres, dont :
Musique
modifier- Debora e Sisera, oratorio de Pietro Guglielmi (1728-1804), créé pour le carême 1788 au Teatro San Carlo à Naples.
- Sisara (en), oratorio en latin de Simon Mayr, sur un livret de Giuseppe Maria Foppa, créé à l'église San Lazzaro dei Mendicanti à Venise en 1793.
Peinture
modifier- Giuseppe Vermiglio (it), Giaele e Sisara, Pinacoteca Ambrosiana, Milan.
- Gregorio Lazzarini, Yaël tuant Sisera (it)
- Palma le Jeune, Jaël et Sisara, musée Thomas-Henry, Cherbourg.
- Jacopo Amigoni, Jaël et Sisara, Museo del Settecento Veneziano, Ca' Rezzonico, Venise, vers 1739
- Felice Ficherelli, Jaël et Sisara, Palazzo Pitti, Florence.
- Aurelio Lomi, Jaël et Sisara, fresque de la chapelle Pinelli de l'église Santa Maria in Vallicella de Rome
- Claudi Lorenzale, Jaël tuant Sisara qui lui vaut le premier prix de l'école de la Llotja en 1837.
- Artemisia Gentileschi, Giaele e Sisara (Jaël et Sisara), Szépmüvészeti Múzeum, Budapest, 1620
- Paolo De Matteis, Jahel et Sisara, Musée des beaux-arts de Rouen.
- Luca Giordano, La Défaite de Sisera, musée du Prado, Madrid
- Fedele Tirrito, Giaele e Sisara
- Lorenzo de Caro, Sisara e Giaele, collection privée, Naples
- Pedro Núñez, Jael y Sisara, Dublin
- Jacopo Vignali, Giaele e Sisera
Films
modifier- Jaël et Sisera (en) (1911), film d'Henri Andréani.
Notes et références
modifier- [1] Long time archaeological riddle solved (en), article du Jerusalem Post daté du 07/02/2010.
- Jg 4,3
- Jg 4,6
- Jg 4,15
- Jg 4,18
- (en) Victor H. Matthews, « Hospitality and Hostility in Judges 4 », Biblical Theology Bulletin, vol. 21, no 1, , p. 13-21 (ISSN 0146-1079, lire en ligne)
- Jg 4,21
- Jg 4,22
- Jg 5,1
- Jg 5,28
- Jg 5,31