Sitar électrique

Instrument de musique

Le sitar électrique est un type de guitare électrique conçu pour imiter le son du sitar, un instrument de musique traditionnel de l'Inde. Cet instrument ressemble plus ou moins au sitar traditionnel, selon le fabricant et le modèle. La plupart ressemblent à la guitare électrique dans le style du corps et de la tête de manche, bien que certains aient un corps façonné pour ressembler à celui du sitar (comme un modèle fabriqué par Danelectro).

Sitar électrique
Image illustrative de l’article Sitar électrique
Reproduction d'un sitar électrique Coral/Danelectro 3S19.

Classification Instrument à cordes
Famille instrument à cordes pincées
Instruments voisins
Facteurs bien connus Danelectro, Coral
Articles connexes

Histoire

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L'instrument est développé au début des années 1960 par le guitariste de session new-yorkais Vinnie Bell (Vincent Edward Gambella, 1932-2019) en partenariat avec Nathan Daniel, le fondateur de la société Danelectro, et commercialisé sous la marque Coral en 1967[1],[2]. Au début des années 1960, Vinnie a déjà aidé Nat à concevoir le « Bellzouki », une guitare à douze cordes électrique[3].

À l’époque, de nombreux groupes occidentaux, à l'instar des Beatles ou des Rolling Stones[3], commencent à utiliser le sitar, généralement considéré comme un instrument difficile à apprendre. En revanche, le sitar électrique, avec son manche et son accordage de guitare standard, est un arrangement de frettes plus familier pour un guitariste. Le son vibrant de sitar provient d'un chevalet plat ajoutant le buzz nécessaire aux cordes de la guitare.

Le brevet est déposé en 1967 et le premier sitar Coral est vendu à 295 $. Un second modèle avec un corps en forme de goutte d'eau plus proche du sitar traditionnel est commercialisé par la marque Danelectro. La production de ces sitars électriques ne dure que trois ans, mais il existe de nombreuses rééditions et copies fabriqués par les marques Jerry Jones, Supreme et Italia, entre autres[3].

Configuration

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En plus des six cordes, la plupart des sitars électriques ont des cordes sympathiques, généralement situées sur le côté gauche de l'instrument. Ces cordes ont leurs propres micros et sont généralement accordées avec une clé à harpe[2]. Un type de chevalet unique, un buzz bridge, développé par Vinnie Bell, contribue à donner à l'instrument sa sonorité distinctive, le jivari. Certains sitars électriques ont des cordes de bourdon au lieu de cordes sympathiques. Quelques modèles, comme le sitar Baby de Jerry Jones, n'ont ni cordes sympathiques ni cordes de bourdon, tout en conservant le buzz bridge distinctif[1].

Les cordes sympathiques de la plupart des sitars électriques ne résonnent pas assez fort pour reproduire l'effet d'un sitar acoustique. Il y a des chambres de résonance dans les instruments à corps solide dotés de tables en Masonite, mais cela ne suffit pas à faire vibrer les 13 cordes dans une véritable sympathie[4]. Les cordes sont tendues sur deux chevalets en palissandre avec des frettes comme sillets, de sorte que le son ressemble plus à celui d'une autoharpe qu'à celui d'un sitar[1].

D'autres versions du sitar électrique ont également été développées antérieurement, principalement en Inde. Ce sont des instruments de plus petite taille qui ressemblent à un sitar. Ils sont accordés de la même manière que le sitar classique original[4].

Utilisation

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Chevalet du sitar électrique Danelectro 3S19.

Parce que la qualité du son et la technique de jeu du sitar électrique diffèrent considérablement de celles du sitar traditionnel, cet instrument est généralement utilisé dans les styles rock, jazz et fusion.

Les premiers singles à succès notables mettant en vedette le sitar électrique sont Green Tambourine des Lemon Pipers, interprété par Vinnie Bell, et Monterey d'Eric Burdon and the Animals (par John Weider) en 1967[3], 1983... (A Merman I Should Turn to Be) de Jimi Hendrix, Games People Play et Hush de Joe South en 1968 et It's a Shame des Spinners en 1970, ainsi que quelques accompagnements de The Stylistics et The Delfonics[1].

Le guitariste de Motown Eddie Willis pratique le sitar électrique sur les enregistrements de Stevie Wonder I Was Made to Love Her en 1967[1] et Signed, Sealed, Delivered I'm Yours en 1969, ainsi que No Matter What Sign You Are des Supremes la même année.

Le sitar électrique est utilisé par Reggie Young en 1968 sur les morceaux Hooked on a Feeling de B. J. Thomas et Cry Like a Baby des Box Tops[3]. Le musicien de Muscle Shoals en joue également lors des sessions d'enregistrement d'Elvis Presley à l'American Sound Studio en 1969 pour les titres You'll Think of Me, Gentle on My Mind et I'm Movin' On[5]. Harold Bradley utilise l'instrument l'année suivante lors des sessions d'overdub à Nashville sur Snowbird[6].

Selon Tony Bacon, « l'une des plus impressionnantes utilisations de Coral Sitar se trouve dans le single Do It Again de Steely Dan, sorti en 1972 avec l'album qui marque les débuts du groupe, Can't Buy a Thrill. La star du morceau, c'est Denny Dias et son éblouissant solo de sitar électrique. Denny explique qu'il ne se souvient pas vraiment de la session d'enregistrement, il y a à peu près 50 ans. « Je n'ai vu le Coral que quelques heures, le jour où on a enregistré ce solo » raconte-t-il »[3].

L'instrument est employé par Steve Hackett de Genesis dans I Know What I Like (In Your Wardrobe) sur l'album Selling England by the Pound en 1973, et par Mike Rutherford dans Dancing with the Moonlit Knight. Steve Hackett en joue également en concert.

Steve Howe en joue sur les albums du groupe Yes Close to the Edge de 1972 (Siberian Khatru), Tales from Topographic Oceans de 1973 et Relayer de 1974 (To Be Over), ainsi que sur son album solo The Steve Howe Album en 1979[7].

Eddie Van Halen l'utilise dans Ain't Talkin' 'bout Love sur l'album Van Halen en 1978 et dans le morceau instrumental Primary sur Van Halen III en 1998. « J'ai accordé les cordes sympathiques sur la mélodie », déclare-t'il en 2013, « et j'ai placé le sitar contre les moniteurs Auratone pour qu'il réagisse là où j'en avais besoin. Le Dyna Comp compresse le signal si fortement qu'il sonne presque comme une guitare à l'envers »[1].

Autres artistes

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Parmi les autres musiciens qui pratiquent le sitar électrique figurent notamment :

Années 1970

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Années 1980

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Années 1990

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« Guitarlin » et « Baby Sitar » de marque Danelectro.

xxie siècle

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Mais encore…

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Bien que George Harrison soit généralement reconnu pour avoir introduit le sitar dans la musique pop occidentale sur le titre Norwegian Wood (This Bird Has Flown)[3], il n'est pas connu pour avoir joué d'une version électrique sur un quelconque enregistrement.

Ronnie Wood joue du Baby Sitar de Danelectro avec les Rolling Stones en concert sur les morceaux où Brian Jones jouait du vrai sitar acoustique.

L'album Somethin' Else de 1971 enregistré par Danny Davis and the Nashville Brass met en évidence un sitar électrique, une première pour l'industrie de la musique country. L'instrument accompagne des chansons telles que Snowbird, Rose Garden et Are You from Dixie?

Le compositeur Jerry Goldsmith utilise un sitar électrique pour l'ouverture du film de 1971 Les Évadés de la planète des singes afin de lui donner une couleur psychédélique[9].

Big Jim Sullivan compose la partition d'un épisode de la série de science-fiction Cosmos 1999 (En désarroi) en 1977, dans laquelle il apparaît et interprète également un extrait à l'écran, en tant que membre d'équipage donnant un concert de sitar électrique[10].

L'enregistrement I Have A Dream d'ABBA en 1979 comprend un sitar électrique dans le refrain. Celui-ci est remplacé par un bouzouki dans le film de 2008 Mamma Mia.

Le musicien de blues Buddy Guy joue d'un sitar électrique Coral lors de sa tournée de 2010. Il utilise un sitar électrique sur deux chansons de son album Skin Deep de 2008, le réenregistrement de Playing for Change et la reprise des Beatles I've Got a Feeling sur son album studio de 2022 The Blues Don't Lie[11].

Références

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  1. a b c d e f g h et i (en) Chris Gill, « How the Danelectro/Coral Electric Sitar captivated rock and metal guitarists from Metallica and Steve Howe to Steve Vai and Eddie Van Halen », sur Guitar World, (consulté le ).
  2. a et b (en) Dan Orkin, « Vintage Vault: 1968 Vincent Bell Coral Electric Sitar », sur Premier Guitar, (consulté le ).
  3. a b c d e f g h i j et k Tony Bacon, « Les sitars électriques des années psychédéliques », sur Reverb.com, (consulté le ).
  4. a et b Thomas Simon Saddier, Sitar et rock'n'roll : L'appropriation de la musique hindoustani par le rock psychédélique britannique et américain : 1965 - 2017, Camion Blanc, (ISBN 978-2-37848-196-4, lire en ligne), p. 193-195.
  5. (en) Keith Flynn, « Session d'enregistrement du 14 et 15 janvier 1969 », sur Keithflynn.com (consulté le ).
  6. (en) Keith Flynn, « Session d'enregistrement du 28 octobre 1970 », sur Keithflynn.com (consulté le ).
  7. Aymeric Leroy, Yes, Le Mot et le Reste, (ISBN 978-2-36054-413-4, lire en ligne), p. 98.
  8. Jérôme Pintoux, Chanteurs et groupes français des années 80 : Du côté de chez les « branchés »…, Camion Blanc, (ISBN 978-2-35779-743-7, lire en ligne), p. 124.
  9. Jeff Bond et Joe Fordham (trad. de l'anglais), La Planète des singes : Toute l'histoire d'une saga culte, Paris, Huginn & Muninn, (ISBN 978-2-36480-279-7), p. 131.
  10. (en) « Electric Sitar », sur Turn Me On, Dead Man, (consulté le ).
  11. (en) Alex Heigl, « Blues Legend Buddy Guy Re-Records His Classic 'Skin Deep' to Benefit Playing for Change », sur People.com, (consulté le ).

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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