Site néolithique du Montgué à Asnan

Le site néolithique du Montgué se trouve dans la commune d'Asnan, à une altitude comprise entre 355 et 360 mètres. Il se positionne sur l'extrémité sud d'un plateau en étoile, culminant lui-même à 391 mètres, un kilomètre plus au nord du Montgé. Le point culminant du plateau se trouve plus profondément dans la forêt, dans ce que l'on appelle le Bois des Menées. Du Montgué, il est possible d'avoir une vue panoramique et dégagée sur la vallée de l'Yonne, faisant face à la façade occidentale du Morvan. Le site et ses alentours ont fait l'objet de trouvailles préhistoriques au début du XXe siècle. Il faudra attendre les années 1970 pour que le Montgué puisse bénéficier de fouilles archéologiques. Les fouilles ont permis de mettre au jour des structures et divers outils en pierre, caractérisant le site comme étant un site néolithique de 0,5 ha dit en éperon barré doté d'un rempart lui-même adossé à un fossé[1]

Site néolithique du Montgué à Asnan
Image illustrative de l’article Site néolithique du Montgué à Asnan
Site néolithique du Montgué à Asnan
Localisation
Pays Drapeau de la France France
Département Nièvre
Commune Asnan

Situation et accès

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Les découvertes du début du XXe siècle

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Il a fallu attendre les prospections sur le terrain des préhistoriens amateurs de la Société Nivernaise des Lettres, Sciences et Arts pour découvrir les premiers vestiges dans la commune. Parmi eux, le Docteur Jules Subert, résidant à Nevers, a effectué en 1925 une prospection de surface sur une station préhistorique près d'Asnan. Il y a mis au jour un certain nombre de silex taillés datant du Paléolithique, semblant être du Moustérien et du Magdalénien. De cette collection, il a fait don d'une partie à la société savante de Nevers. La présentation de sa découverte a eu lieu lors de la séance du 26 novembre 1925 dont le procès verbale a été publié par la Société Nivernaise dans son bulletin de l'année 1926[2].

En 1937, le docteur Jules Subert entreprend d'étendre la recherche des lieux à signaux de la province nivernaise, datant de l'époque gauloise jusqu'au télégraphe Chappe. Il se lance ainsi dans l'établissement d'un inventaire potentiel de ces lieux, s'inscrivant dans la continuité des travaux de M. Bulliot, mentionnés par Viollet-le-Duc, qui avait dressé l'inventaire entre Decize et le mont Beuvray. Au cours de cette prospection, il identifiera la "montagne" au-dessus d'Asnan comme étant un poste de signal à feu, avec la présence de silex rassemblés en un endroit restreint, sans pour autant préciser en détail l'époque et le contexte archéologique[3].

Henri Coqblin nous informe que les pentes du Montgué ont fourni, bien avant les fouilles des années 1970, plusieurs matériaux lithiques, tandis que d'autres ont été retrouvés à ses pieds. Parmi eux, on compte des nucléus, des grattoirs, des burins, des armatures de flèches et des hachettes polies[4].

Les fouilles archéologiques du site

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Le site néolithique d'Asnan a été soumis à des sondages puis à des fouilles sur trois espaces distincts. Ces travaux archéologiques ont été effectué par le Groupe Nivernais de Recherches archéologiques (Préhistoire) sous la direction d'Henri Coqblin de 1970 à 1971. Les rapports ont été publiés dans les bulletins de 1972 et 1978 du Groupe Nivernais, ainsi que dans les Annales des Pays Nivernais de 1972.

Le point culminant du plateau, à 390 mètres d'altitude

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Les archéologues y ont réalisé uniquement des sondages et des forages qui ont mis au jour des silex très peu retravaillés, sans débris de taille[4].

La zone de ravinement, située au niveau du calvaire, entre 370 et 380 mètres d'altitude

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Jean Arnoux résume les observations et la prospection sur le terrain effectuées au pied du calvaire sous la direction d'Henri Coqblin dans le Tome VII du bulletin du Groupe Nivernais, fascicule 2, publié en juillet 1978. Il en résulte que la matière première locale en termes de silex ne présente pas une qualité suffisante, selon les indices de débitage (des nucléus de petites tailles et des éclats irréguliers). Les hommes préhistoriques parviennent uniquement à produire des éclats lamellaires, mais pas des lamelles au sens strict du terme. L'outillage répertorié sur place est néanmoins significatif : des racloirs, trois grattoirs, des perçoirs et quatorze burins robustes, dont un burin à double face. C'est la présence de ces burins en nombre qui amène Jean Arnoux à conclure à l'existence d'une activité forestière à l'époque préhistorique[5].

Le replat de l'éperon et son rempart, entre 355 et 360 mètres d'altitude

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Henri Coqblin nous expose dans son article "Le site néolithique d'Asnan" les résultats de la fouille de cette zone en 1971. Au cours de cette campagne, les archéologues se sont concentrés exclusivement sur le rempart de 37 mètres et son fossé, qui barre l'éperon rocheux du Montgué d'est en ouest, formant ainsi à sa pointe sud ce qui ressemblerait à un camp retranché. La zone de fouille couvrait une superficie de 42 mètres carrés, avec une profondeur allant de 0,9 mètre à 1 mètre 10. Trois ensembles se dégagent très nettement : l'intérieur du camp, le rempart et le fossé[4].

L'intérieur du camp : ossements d'animaux et de pierres brûlées accompagnés de silex

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Henri Coqblin nous présente dans son article que l'intérieur du camp est parsemé d'ossements d'animaux calcinés parmi des pierres elles-mêmes brûlées. Les découvertes lithiques sont peu abondantes en quantité (un éclat avec retouche, un grattoir, un fragment de lame...), ce qui conduit Henri Coqblin à conclure que le camp retranché du Montgué n'était sans doute pas occupé en permanence, mais seulement pour faire face à un danger venant de l'extérieur[4].

La composition du rempart : mur de pierres sans parement mais muni possiblement de claies

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Les archéologues ont fouillé la moitié Est du rempart, qui mesure 4 mètres de large et est pourvu de trous de poteaux dans le sol primitif (cinq au total), tous renforcés de grosses pierres. Ceci conduit Henri Coqblin à déduire que la masse de terre et de pierre formant initialement le rempart a pu être maintenue par des claies[4].

Le fossé du rempart : entre deux rangées de pierre des ossements humains

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Au fond du fossé, disposé entre deux rangées de pierres, se trouve un mélange de quelques tessons de céramique, de couleur rouge ou noire, ainsi que d'une multitude d'ossements humains émiettés et calcinés. Les archéologues retranscrivent approximativement la position du corps, en particulier du crâne, qui semble être plus orienté vers l'ouest. Parmi les ossements, ils identifient des racines dentaires et une vertèbre intacte. Ils en envoient à la circonscription archéologique régionale pour obtenir une datation au carbone 14[4].

Les temps forts de l'histoire du site

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La principale période d'occupation du site d'Asnan : le Néolithique Moyen

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Expansion du Néolithique en France : L'émergence des premières structures fortifiées en Bourgogne

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Le mouvement néolithique émerge au Proche-Orient vers 9500 avant notre ère, marqué par l'apparition des premiers agriculteurs attestés autour de 9000 avant notre ère[6]. Cette expansion atteint le sud de la France aux environs de 5800 avant notre ère[6], et s’étend progressivement vers la Bourgogne vers 5400 avant notre ère[7]. Dans cette région, les populations locales demeurent fortement dépendantes de la chasse et des ressources forestières jusqu'au Néolithique moyen, vers 4600 avant notre ère[7]. Aux alentours de 4500 avant notre ère, les premiers camps et éperons barrés commencent à apparaître en France[8], se multipliant notamment en Bourgogne au cours du Néolithique moyen[9]. C'est durant cette période qu'est érigé l’éperon barré du Montgué[10]. Ces structures seront utilisées pendant environ cinq siècles avant d’être abandonnées à la toute fin du IVe millénaire avant notre ère[9].

Le Néolithique et l'appropriation des territoires : L'exemple du site fortifié de Montgué

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Le Néolithique marque une période d'appropriation des terres et des territoires par les premières communautés humaines[11]. Cette appropriation implique la nécessité de défendre ces territoires[11]. Le site de Montgué, en forme de pointe, se trouve à l'extrémité sud de l'un des plus importants plateaux calcaires de la Nièvre, dominant la moyenne vallée de l'Yonne[12]. À proximité immédiate, une source jaillit et alimente un ruisseau, connu sous le nom de ruisseau d'Asnan, qui prenait alors la forme d'un torrent[13].

Montgué est naturellement fortifié par son relief, avec un dénivelé de plus de 30 mètres sur 100 mètres, ce qui confère une pente de 30 %[14]. Un rempart de 37 mètres de long, adossé à un fossé en forme de V, ferme l’accès à la pointe depuis le plateau[14]. Ce fossé, dont les relevés montrent qu’il mesurait initialement 3,38 mètres de profondeur pour 4 mètres de large, renforce la défense naturelle du site[15]. Le rempart délimite un espace intérieur d'environ 0,5 hectare, avec une circonférence approximative de 274 mètres[14].

Le rempart, d'une hauteur d'un mètre, était renforcé par des poteaux espacés de 1,5 mètre[15], ce qui correspondrait à 24 pieux pour l’ensemble du rempart et 182 pieux pour la circonférence totale du camp. Deux autres pieux, matérialisant l'entrée sur le plateau, pouvaient être complétés par un enchevêtrement amovible de troncs d'arbres, permettant de fermer l’accès en cas d'attaque. Ce rempart pouvait également être renforcé par une palissade en clayonnage, composée de branches ou de planches fendues entrelacées autour des poteaux, offrant un avantage significatif aux défenseurs[5]. Les assaillants venant du plateau devaient franchir le fossé, tout en étant exposés aux flèches et aux lances des défenseurs postés derrière le rempart[16].

Ces travaux d’envergure ont été réalisés selon un plan préétabli, impliquant une collaboration collective importante[17]. La conception de cette structure accroissait le prestige de ses occupants et de ses concepteurs[18]. L’enceinte de Montgué constitue une forme de revendication territoriale. Ses palissades, visibles de loin, signalaient la présence de la communauté villageoise d’Asnan, affirmant ainsi leur emprise sur le territoire.

Souvent, les éperons barrés offrent peu de traces d'habitats[18], c'est le cas du Montgué. Leurs fonctions premières étant multiples et évolutives au cours des cinq siècles d’occupation. Ces aménagements massifs pouvaient avoir diverses fonctions : protéger le bétail, mettre les récoltes à l’abri des razzias, défendre les habitants contre des conflits territoriaux[18], ou encore servir de lieu de rassemblement ponctuel[19], renforçant l’unité de la communauté à travers des festivités ou des rituels religieux.

Les Big-Men du Néolithique : les pratiques rituels communautaires du Montgué

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À l'intérieur de l'enceinte de Montgué, entre le rempart et une seconde levée de terre aujourd'hui partiellement aplanie, les archéologues ont découvert une zone bien délimitée, probablement créée en partie avec les déblais provenant du creusement de la fosse de défense[4]. Sur cette zone, une fouille de 36 mètres carrés a révélé une aire domestique constituée majoritairement de pierres brûlées, qui couvrent près de 14 des 36 mètres carrés fouillés, certaines zones en contenant jusqu'à 50 %[5]. Parmi ces pierres brûlées, des ossements d'animaux calcinés ont également été retrouvés[4]. Cette aire correspond vraisemblablement à une zone de cuisson des aliments, utilisant une technique connue sous le nom de "four polynésien"[20].

Dans cette méthode de cuisson, les pierres étaient d'abord chauffées à très haute température pendant environ trois heures dans une première zone de préparation[21]. Elles étaient ensuite déplacées dans une fosse où les aliments, principalement des morceaux de viande issus de la chasse ou de l'élevage, étaient disposés entre deux couches de végétaux[21]. Ces couches étaient ensuite recouvertes d'une dernière couche de pierres brûlées, le tout étant enfoui sous un tertre de terre[21]. La cuisson, qui durait environ deux heures[21], permettait de préparer de grandes quantités de viande pour la communauté villageoise[22]. Ce moyen de cuisson pouvait également servir à griller des céréales ou à faire sécher la viande afin de prolonger leurs conservations[22].

Au sein de la communauté villageoise néolithique, des figures de "Big-Man" émergent naturellement. Ces hommes importants étaient chargés de coordonner la défense en cas d'attaque[23]. Ces "Big-Man" ou chefs villageois du Néolithique n'obtenaient pas leur pouvoir de manière héréditaire, mais le gagnaient de manière compétitive face à d'autres membres de la communauté[24]. Leur statut était souvent fondé sur leur capacité à fournir la plus grande quantité de ressources alimentaires, que ce soit par la chasse, l'élevage ou les récoltes[25].

Selon certains archéologues, qui s'appuient sur des recherches ethnologiques, les fours polynésiens révèlent que les hommes du Néolithique organisaient des banquets rituels[26]. Ces festins, organisés par le "Big-Man", étaient des occasions de redistribuer les richesses acquises par le chef[26]. À travers ces échanges ritualisés, le chef consolidait son pouvoir en s'entourant de fidèles[25]. Lorsque ces fours polynésiens étaient en activité sur le site de Montgué, la chaleur intense nécessaire au chauffage des pierres à très haute température les rendait visibles à grande distance. Ces festins rituels étaient ainsi des manifestations ostentatoires, visibles par les autres communautés villageoises à l'échelle microrégionale.

Hache polie du néolithique

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Asnan Hache polie du néolithique(Scan3D gif)

Une des pièces les plus remarquables du site archéologique d'Asnan est sans conteste sa hache polie, datant de l'époque néolithique[4].

Cette dernière a été trouvée 6 mètres au sud du rempart à la limite de la zone de fouille[4]. Elle est actuellement archivée dans le carton “C6-II” et a été mis au jour à une profondeur de 98 centimètres[4]. Sur le graphique de fouille, cet ensemble est localisé dans la zone C6 légendée “ Industrie lithique”[4].  Le carton regroupant les artefacts de ce carré de fouille comprenait six pierres de même nature que la hache, trois tessons de poteries médiévales, un silex, un clou médiéval et un fossile d’une ammonite[27].

Cette hache était composée de deux éléments [28]: la lame tranchante[28], qui a traversé les âges jusqu'à nous, et un manche[28] aujourd'hui disparu. Le manche en bois n'a pas été conservé, ce qui ne permet pas de déterminer si la hache était à emmanchement direct[28] — c'est-à-dire insérée directement dans le manche — ou à emmanchement indirect[28], où une gaine en bois de cerf aurait été intercalée entre la hache et le manche pour éviter que ce dernier ne se fende sous les impacts[29]. Ce type de montage permettait notamment l'utilisation de haches plus courtes[29].

Une lame de hache polie se compose généralement de trois parties[28]: le corps, le talon et le tranchant[28]. Cependant, la lame d'Asnan ne nous est parvenue que partiellement, en l'absence du corps et du talon. Cette absence empêche les archéologues d'apporter des informations complémentaires sur cet artefact, en particulier concernant sa typologie selon la classification de Jean-Luc Piel-Desruisseaux : "La hache était-elle courte ou longue, de section ronde ou plate, avec un talon pointu ou non..."[30]. Seul le tranchant, parfaitement symétrique, est intact (Si la lame avait présenté une asymétrie, à savoir une face plus bombée que l'autre, elle aurait pu être identifiée comme une herminette[31]). L'une des deux faces est soigneusement polie, tandis que l'autre a été crénelée par l'érosion naturelle.

Ce qui subsiste du tranchant mesure 7 centimètres par 9 centimètres. La roche utilisée pour cette hache n'a pas été clairement identifiée par le Groupe Nivernais de Recherches Archéologiques. La teinte beige-gris suggère qu'il s'agirait de calcaire[32]. Les haches en calcaire, bien que moins résistantes, pouvaient avoir un rôle votif ou cultuel, ce qui pourrait expliquer pourquoi cette hache a été fragmentée, symbolisant peut-être une offrande aux morts. L'absence de fossiles dans la roche pourrait orienter l'identification vers un calcaire oolithique[32]. Ce type de roche, formée par l'accumulation de petites sphères de carbonate de calcium (oolithes), a une texture granuleuse et homogène, souvent beige ou gris, et est à la fois compact et dense, avec une bonne résistance mécanique[32].

Malgré ces indices, l'absence de test à l'acide chlorhydrique (HCl)[33] dans le cadre de l'analyse muséale oblige à considérer cette identification visuelle avec prudence. En raison de sa nature potentielle en calcaire, il est possible que cette hache ait été néanmoins utilisée pour de petits travaux domestiques, tels que la boucherie, excluant ainsi un usage forestier.

Les éclats de débitage des silex

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Comme le précise le rapport de fouilles du Groupe Nivernais, les archéologues ont mis au jour une multitude d’éclats. Il s'agit de la matière lithique la plus abondante en termes de quantité sur le site[34]. Chaque éclats présentent une typologie et des caractéristiques variées : débris ou déchets de taille, certains ont été obtenus volontairement et réutilisés pour leur tranchant[35]. La nature des nucléus du Montgué[36], difficile à travailler, a conduit les hommes et les femmes préhistoriques à conserver les plus beaux éclats et à les retravailler pour en faire des mini-grattoirs, racloirs, denticulés, et petites coches[37].

Un éclat à front convexe unifacial
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éclat à front convexe

L’éclat en question mesure 4,5 cm de longueur, et au talon 2,5 cm de largeur[38]. Il présente une forme générale arrondie, avec une base plane et un dos courbe qui conserve le cortex naturel du silex[39]. La lame est façonnée en un tranchant abrasif à l’avant (appelé "front"), tandis que le dos cortical reste relativement épais et non travaillé, offre une zone préhensile à son utilisateur[39]. Cet éclat est unifacial, ce qui signifie que seule une des faces, le recto, a été retouché pour former un bord tranchant[39]. Le verso a quant à lui une face lisse et plane, obtenue par une première opération de taille[39]. Cette conception présente plusieurs avantages dans l'utilisation de l'objet : la simplicité et la rapidité de fabrication[40]. Dans une opération de décharnage[41], la face lisse de l'artefact aurait pu être plaquée plus fermement sur les peaux des gibiers[42], permettant à l'utilisateur de retirer les chairs restantes pour éviter leur putréfaction[41]. Elle aurait pu tout aussi bien faciliter la prise en main pour le travail des fibres végétales par la légère coche visible sur son tranchant. Seule une étude tracéologique permettrait cependant de confirmer ces hypothèses sur les usages de l'objet.

Pic-hache du néolithique

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reconstitution d'un Pic-Hache néolithique d'Asnan












Lance du néolithique

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reconstitution d'une Lance néolithique prospection d'Asnan

















Époque Gallo-romaine

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Époque médiévale

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Époque moderne à contemporaine

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Galerie

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Notes et références

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  1. Sébastien Chevrier, « Les enceintes pré-médiévales du Nivernais-Morvan : de la documentation ancienne aux prospections récentes », Revue archéologique de l'Est, vol. 58, no 180,‎ , p. 133-174 (lire en ligne)
  2. « Séances tenues en 1925 », Bulletin de la Société Nivernaise des lettres, sciences et arts,‎ , p. XIV (lire en ligne)
  3. Docteur Jules Subert, « Les lieux à signaux : Des endroits qui servirent de lieux à signaux, depuis l'époque Gauloise jusqu'au Télégraphe Chappe », Les Cahiers du Pays : Bourgogne, Bourbonnais, Nivernais, Berry, Orléanais,‎ , p. 12 (lire en ligne)
  4. a b c d e f g h i j k et l « Le site néolithique d'Asnan », Les Annales des Pays Nivernais, nos 4/5,‎ , p. 7
  5. a b et c Jean Arnoux, « Le Néolithique du Calvaire du Montgué à Asnan (Nièvre) », Groupe Nivernais de Recherche Archéologique "Préhistoire", vol. Tome VII, no Fascicule 2,‎ , pages 37 à 40
  6. a et b Jean-Paul DEMOULE, La révolution néolithique en France, Paris, La découverte, , 181 p. (ISBN 978-2-7071-5138-4), Avant-Propos, « Extension à l'Europe tempérée », p. 15 :

    « Diffusion de la révolution néolithique »

  7. a et b François Giligny, La révolution néolithique en France sous la direction de Jean-Paul Demoule, Paris, La Découverte, , 181 p. (ISBN 978-2-7071-5138-4), chap. 5 (« Le Néolithique de l'est de la France (5400-2100) »), p. 121
  8. « Villages et maisons », sur Inrap (consulté le )
  9. a et b François Giligny, La révolution néolithique en France sous la direction de Jean-Paul DEMOULE, Paris, La Découverte, , 181 p. (ISBN 978-2-7071-5138-4), chap. 5 (« Le Néolithique dans l'est de la France (5400-2100) »), p. 125 :

    « Une relative unité culturelle dès la fin du Ve millénaire »

  10. Yves PAUTRAT, Clément MOREAU, Rémi MARTINEAU et Franck DUCREUX, « Le Néolithique du bassin versant de la Loire », Suppléments à la revue archéologique de l'Est, Dijon, ARTEHIS édition, no 39 « La Préhistoire en Bourgogne : Etat des connaissances et bilan 1994-2005 sous la direction de Rémi Martineau, Yves Pautrat et Olivier Lemercier »,‎ , p. 207 à 214 (ISBN 978-2-915544-75-6, lire en ligne) :

    « Fig 93. Carte des sites néolithiques du bassin de la Loire mentionnés dans le texte (M. Hamblin, S.R.A. Bourgogne) : la Période Chronologique retenue pour le site préhistorique situé à Asnan au Lieu-dit Montgué est celle du Néolithique Moyen »

  11. a et b Edmée MILLOT RÉALISATION : AGNÈS MOLIA & RAPHAËL LICANDRO, « L'homme de pouvoir - Sur les traces des hommes du néolithique » (Documentaire coproduit par ARTE FRANCE - TOURNEZ S'IL VOUS PLAIT - INRAP), sur https://tsvp-prod.com/?s=n%C3%A9olithique, (consulté le ) : « horodatage de l'Intervention à 14:08 d'Anne AUGEREAU (Directrice scientifique de l'INRAP) »
  12. Sébastien CHEVRIER, « Les enceintes pré-médiévales du Nivernais-Morvan : de la documentation ancienne aux prospections récentes », Revue archéologique de l'est, Dijon, Société archéologique de l'Est, vol. 58, no 180,‎ , p. 133 à 174 (ISBN 978-2-915544-13-8, lire en ligne) :

    « Partie II : Premiers résultats des campagnes de terrain couplés aux données anciennes. 2.1. Inventaire alphabétique et descriptif des enceintes : 1- Asnan, Le Montgué »

  13. Gérard Taverdet, professeur à l'Université de Dijon, Les noms de lieux de la Nièvre, centre de documentation pédagogique de l'académie de Dijon, A.B.D.O., 1987
  14. a b et c Sébastien CHEVRIER, « Les enceintes pré-médiévales du Nivernais-Morvan : de la documentation ancienne aux prospections récentes », Revue archéologique de l'est, Dijon, Société archéologique de l'Est, vol. 58, no 180,‎ , p.133 à 174 (ISBN 978-2-915544-13-8, lire en ligne, consulté le ) :

    « se référer à la Fig. 3. A. Plan général de l´éperon barré du Montguè, commune d´Asnan ; B. profil du rempart du Montgué réalisé par l'Équipe de prospections »

  15. a et b « Circonscription de Bourgogne sous la supervision du chef d'équipe de chercheurs Abbé J. Joly sous partie département de la Nièvre pour la commune d'Asnan », Gallia préhistoire fouilles et monuments archéologiques en France métropolitaine, Paris, CNRS (Centre national de la recherche scientifique), vol. Tome 15, no Fascicule 2,‎ , p. 436 et 437 (lire en ligne, consulté le ) :

    « Fig.13 Asnan Plan de la fouille et coupe du rempart »

  16. Edmée MILLOT RÉALISATION : AGNÈS MOLIA & RAPHAËL LICANDRO, « L'homme de pouvoir - Sur les traces des hommes du néolithique » (Documentaire coproduit par ARTE FRANCE - TOURNEZ S'IL VOUS PLAIT - INRAP) », sur https://tsvp-prod.com/?s=n%C3%A9olithique, (consulté le ) : « « horodatage de l'Intervention à 11:38 de Nicolas FROMONT (Archéologue de l'INRAP) » »
  17. Grégor Marchand, La révolution néolithique en France sous la direction de Jean-Paul Demoule, Paris, La Découverte, , 181 p. (ISBN 978-2-7071-5138-4), chap. IV (« Sur les Rives de l'Atlantique : mégalithes et enceintes (4800-3500) »), p. 108 :

    « Fossés, remparts et sépultures »

  18. a b et c Grégor Marchand, La révolution néolithique en France sous la direction de Jean-Paul Demoule, Paris, La Découverte, , 181 p. (ISBN 978-2-7071-5138-4), chap. IV (« Sur les Rives de l'Atlantique : mégalithes et enceintes (4800-3500) »), p. 112 :

    « Fossés, remparts et sépultures »

  19. Edmée MILLOT RÉALISATION : AGNÈS MOLIA & RAPHAËL LICANDRO, « L'homme de pouvoir - Sur les traces des hommes du néolithique », sur https://tsvp-prod.com/?s=n%C3%A9olithique, (Documentaire coproduit par ARTE FRANCE - TOURNEZ S'IL VOUS PLAIT - INRAP), (consulté le ) : « horodatage de l'intervention à 13:45 de Nadia Cleitman:"...à partir du milieu du néolithique les structures à palissade vont se multiplier certaines protègent des villages mais d'autres encerclent des lieux de rassemblement..." »
  20. Jean-Paul Demoule, Jérôme Dubouloz et Laurence Manolakakis, La révolution néolithique en France sous la direction de Jean-Paul Demoule, Paris, La Découverte, , 181 p. (ISBN 978-2-7071-5138-4), chap. III (« L'émergence des premières sociétés complexes (4500-3500) »), p.65 à 66 :

    « systèmes de pierres brûlées...destinés à la cuisson massive d'aliments »

  21. a b c et d « Archéologie : cuisson de viande à la façon des néolithiques », Ouest-France,‎ (lire en ligne) :

    « reconstitution et expérimentation de cuisson de viande sous l'égide du responsable des fouilles INRAP : Stéphane Blanchet, Jérémie Josselin et David Gâche »

  22. a et b « Pains, fours et foyers des temps passé coordonné par Marianne Mesnil et Kaï Fechner », Civilisations revue internationale d'anthropologie et de sciences humaines, vol. 49, no Deuxième section « Structures de combustion et préparation des végétaux de la Préhistoire récente et de la Protohistoire en France méditerranéenne »,‎ , p.285-309 (DOI https://doi.org/10.4000/civilisations.1810, lire en ligne) :

    « (ces) foyers auraient produit des quantités considérables de nourriture ... dans le même sens : le fumage ou le séchage des viandes ou poissons (mais également) griller des récoltes de céréales pour en assurer une meilleure conservation. »

  23. Edmée MILLOT RÉALISATION : AGNÈS MOLIA & RAPHAËL LICANDRO, « L'homme de pouvoir - Sur les traces des hommes du néolithique », sur https://tsvp-prod.com/?s=n%C3%A9olithique, (consulté le ) : « horodatage de l'Intervention à 14:14 d'Anne AUGEREAU (Directrice scientifique de l'INRAP) »
  24. La révolution néolithique dans le monde Sous la direction de Jean-Paul Demoule, Paris, CNRS Éditions, coll. « CNRS Alpha », , 498 p. (ISBN 978-2-271-06914-6, lire en ligne), Quatrième partie. Idéologies et pouvoir, chap. 24 (« Tribus et États Quelques hypothèses - Maurice Godelier »), p. 427 à 440 :

    « le prestige des individus qui avaient le plus de poids dans le fonctionnement des réseaux de compétitions cérémonielles »

  25. a et b Godelier Maurice, « Sociétés à big men, sociétés à grands hommes : figures du pouvoir en Nouvelle-Guinée », Journal de la Société des océanistes, no 91,‎ 1990 1992, p. 75 à 94 (DOI https://doi.org/10.3406/jso.1990.2879, lire en ligne)
  26. a et b La révolution néolithique dans le monde Sous la direction de Jean-Paul Demoule, Paris, CNRS éditions, , 498 p. (ISBN 978-2-271-06914-6, lire en ligne), Quatrième partie. Idéologies et pouvoir, chap. 22 (« Grandes enceintes et rites funéraires au Néolithique moyen Anne Augereau »), P. 399 à 410 :

    « rôle socialisant des enceintes...où les chefs (redistribuent leurs acquis) dans le cadre de festins rituels...voir Fig 4. Les structures de pierres brûlées en four dit polynésien »

  27. Henri Coqblin, « La fouille d'Asnan (58) Année 1971 », Bulletin périodique du Groupe Nivernais de Recherches Archéologiques “ préhistoire”, vol. 2ème Semestre, no Fascicule n°II avec son plan de fouille,‎ , p. 14 à 18
  28. a b c d e f et g Jean-Luc Piel-Desruisseaux, Encyclopédie pratique des outils préhistoriques 150 outils et gestes techniques, Clamecy, Dunod, , 195 p. (ISBN 978-2-10-055632-8), p. 73
  29. a et b Jean-Luc Piel-Desruisseaux, Encyclopédie pratique des outils préhistoriques 150 outils et gestes techniques, Clamecy, Dunod, , 195 p. (ISBN 978-2-10-055632-8), p. 74 :

    « (la gaine) évite que la tête du manche ne se fende...permet l'utilisation de lames plus courtes »

  30. Jean-Luc Piel-Desruisseaux, Encyclopédie pratique des outils préhistoriques 150 outils et gestes techniques, Clamecy, Dunod, , 195 p. (ISBN 978-2-10-055632-8), p. 74
  31. Jean-Luc Piel-Desruisseaux, Encyclopédie pratique des outils préhistoriques 150 outils et gestes techniques, Clamecy, Dunod, , 195 p. (ISBN 978-2-10-055632-8), p. 74 et 83 :

    « (une herminette) a son tranchant volontiers dissymétrique »

  32. a b et c Jürg Meyer, Identifier les Roches clés d'identification pratiques, Paris, Delachaux et Niestlé, , 140 p. (ISBN 978-2-603-02669-4), p. 81 à 83
  33. Jürg Meyer, Identifier les roches clés d'identification pratiques, Paris, Delachaux et Niestlé, , 140 p. (ISBN 978-2-603-02669-4), p. 62 :

    « la réaction de la roche à la solution d'acide chlorydrique à 10% provoque un moussage (et indique) la forte présence de calcite (le calcite est un composant du calcaire à au moins 50%) »

  34. Jean Arnoux, « Le Néolithique du Calvaire du Montgué à Asnan (Nièvre) », Groupe Nivernais de Recherche Archéologique "Préhistoire", vol. Tome VII, no Fascicule 2,‎ , p. 37 :

    « les éclats…nombreux présentent souvent des traces de cortex »

  35. Jean-Luc Piel-Desruisseaux, Encyclopédie pratique des outils préhistoriques 150 outils et gestes techniques, Clamecy, Dunod, , 195 p. (ISBN 978-2-10-055632-8), p. 50 :

    « Les éclats sont ... utilisés bruts ou après retouches »

  36. Jean Arnoux, « Le Néolithique du Calvaire du Montgué à Asnan (Nièvre) », Groupe Nivernais de Recherche Archéologique "Préhistoire", vol. Tome VII, no Fascicule 2,‎ , p. 37 :

    « “...les blocs…présentent des microfractures…arrêtant brutalement la progression des faces d'éclatements" »

  37. Jean-Luc Piel-Desruisseaux, Encyclopédie pratique des outils préhistoriques 150 outils et gestes techniques, Clamecy, Dunod, , 195 p. (ISBN 978-2-10-055632-8), p. 50
    se référer au paragraphe des éclats clactoniens
  38. « Collection d'Asnan Musée de la Tour des Barons à Luzy », Boite d'archive du Musée : 5 octobre 1969,‎
  39. a b c et d Jean Arnoux, « Le Néolithique du Calvaire du Montgué à Asnan (Nièvre) », Groupe Nivernais de Recherche Archéologique "Préhistoire", vol. Tome VII, no Fascicule 2,‎ , p. 37 :

    « Planche III L'industrie lithique d'Asnan (58) (Les éclats) »

  40. Jean-Luc Piel-Desruisseaux, Encyclopédie pratique des outils préhistoriques 150 outils et gestes techniques, Clamecy, Dunod, , 195 p. (ISBN 978-2-10-055632-8), p. 50 :

    « Les éclats sont...les plus simples...outils coupants »

  41. a et b Claud Émilie, Soressi Marie, Jaubert Jacques, et Hublin Jean-Jacques, « Étude tracéologique de l’outillage moustérien de type Quina du bonebed de Chez-Pinaud à Jonzac (Charente-Maritime). Nouveaux éléments en faveur d’un site de boucherie et de traitement des peaux », Gallia préhistoire, vol. tome 54, no pp. 3-32.,‎ 2012., p.22 (lire en ligne) :

    « L'écharnage...consiste à retirer les chairs restant accrochées sur la peau afin d'empêcher leur putréfaction »

  42. Lithic use-wear analysis Conference on Lithic Use-Wear, New York, 1st : 1977 : Simon Fraser University Academic Press, , 422 p., p. 225 :

    « The Eskimo scrapers, the ethnographic information, and my own experience : traduction : "Racloir eskimo ikun : Pour enlever des morceaux de chair, de graisse, ...les femmes... utilisent un outil composé d'une lame de pierre...s'adaptant exactement à l'intérieur de la main...la peau est posée sur la cuisse et raclée vigoureusement avec cet outil fermement tenu dans la main droite (Murdoch 1892:296-297)" »