Slimane Azem
Slimane Azem (en kabyle: Sliman Ɛezem), né le à Agouni Gueghrane en Algérie, et mort le à Moissac en France, est un musicien, chanteur, auteur-compositeur-interprète, poète et fabuliste algérien d'expression kabyle.
Naissance |
Agouni Gueghrane (Algérie) |
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Décès |
(à 64 ans) Moissac (France) |
Activité principale | Chanteur, auteur-compositeur-interprète |
Genre musical | Musique kabyle |
Instruments | Guitare et flûte de roseau |
Années actives | 1948 - 1980 |
Biographie
modifierSlimane Azem naît le à Agouni Gueghrane, en Kabylie, en Algérie, alors départements français.
À 11 ans, il devient employé agricole chez un colon à Staoueli, une station balnéaire près d'Alger. En 1937, il s'installe à Longwy en France métropolitaine et trouve un travail dans une aciérie pendant deux ans. Mobilisé en 1939, lors de la « drôle de guerre », à Issoudun. En 1940, il est réformé et s'installe à Paris où il est embauché comme aide électricien dans le métro parisien[1]. En 1942, il est réquisitionné pour le STO par les Allemands dans les camps de travail de la Rhénanie jusqu'à sa libération, en 1945.
Après la Libération, il décroche la gérance d'un café dans le 15e arrondissement de Paris où il interprète ses premières compositions. Remarqué et encouragé par Mohamed el Kamel, ancien de l'ensemble Bachtarzi, il persévère dans le chant. Slimane enregistre enfin son premier disque avec le morceau A Moh A Moh. Traitant du mal du pays, ses disques s'arracheront chez Madame Sauviat, l'unique disquaire qui vend des albums d'artistes nord-africains et orientaux.
En 1955, il écrit en pleine guerre d'Algérie, Effeɣ ay ajrad tamurt iw, une chanson où il compare les colons français aux criquets qui dévastent les cultures et dévorent son pays[2]. Elle est interdite par un arrêté du 22 juin 1957 de la République française[2].
À l'indépendance de l'Algérie, en 1962, Slimane Azem critique le pouvoir algérien, Ben Bella et Boumedienne dans des chansons vendues sous le manteau en Algérie. Le pouvoir lui interdit tout retour dans le pays. Contraint de s'installer en France, il devient alors une voix légendaire que les Kabyles peuvent écouter sur la radio française dans son quart d’heure kabyle quotidien. Azem est, de fait, interdit d’antenne dans son propre pays et ses disques ne circulent que sous le manteau ; on ne lira son nom, en minuscules, que dans les brèves, d'un quotidien du bled. En 1970 il obtient, avec la chanteuse Noura, un disque d'or l'imposant comme une des meilleures ventes hexagonales. Il devient sociétaire de la SACEM.
Au cours des années 1970, il fait des duos comiques avec le cheikh Norredine et chante en français Algérie, mon beau pays[3] et Carte de résidence. Au fil des enregistrements, Slimane Azem conquiert un large public communautaire grâce à ses textes paraboles où il met en scène des animaux et se pose comme un chanteur engagé politiquement. Puis son inspiration décline.
Au début des années 1980, il consacre une bonne partie de sa fortune à l'achat d'une ferme à Moissac. Slimane Azem meurt le 28 janvier 1983 dans sa ferme[4].
Postérité
modifierEn 2008, la ville de Moissac, en France, décide d'honorer le chanteur en baptisant un jardin à son nom[5]. La ville de Paris a fait de même en décembre 2013 en baptisant une place dans le 14e arrondissement.
En 2020, HK et Les Saltimbanks lui rend hommage dans la chanson Slimane de l'album Petite Terre.
Vie privée
modifierIl est le frère de Ouali Azem, député français de 1958 à 1962 sous la Ve République.
Chansons célèbres
modifier- Dites-moi les amis, chanson rendue célèbre par le film Les collègues (1999) ;
- A Muh A Muh traite des conditions de vie des immigrés ;
- Lejdud(les ancêtres)
- Yekfa laman(la confiance est perdu)
- Effegh ay ajrad tamurt-iw (Criquets, quittez mon pays) dénonce les conditions de la colonisation ;
- Ghef teqbaylit yuli was (Le Jour se lève sur la langue kabyle) est un hommage au Printemps berbère ;
- La carte de résidence, chante les difficultés de l'immigration et de la délivrance de ladite carte ;
- Algérie mon beau pays, chant nostalgique.
Discographie complète
modifier- Ma tedduḍ a nruḥ (a muḥ a mouḥ première version 1942, sorti en 1945)
- Aṭas i sebregh (avec Bahia Farah)
- Nek akk-d kemm (avec Fatma Zohra)
- Nek d lmir (en kabyle et en arabe algérien)
- Akka-agi id yeffegh lekhbar
- Amek ara nili susta (en arabe algérien et en kabyle)
- Debza u dmagh (avec Mohamed Hilmi)
- Lalla Mergaza
- Aẓar di tchina
- Annagh ay a'abuḍ (version 1)
- Sell-iw ghef Nnbi
- Ay ul-iw tub
- Llah ghaleb
- A Rebbi lmudabbar (version 1)
- Ata lqum
- Tikher-as i l'abd ad yehder (avec Mohamed Hilmi)
- Idrimen idrimen
- Ddunit tettghurru
- Ur ideqar
- Rebbi ketch d am'iwen
- A yul-iw ilik d lhar
- Zzman ikherweḍ
- Aḥbib n wul-iw iruḥ
- Afrukh Ifirelles
- Ffegh ay ajrad tamurt-iw
- D aghrib d aberrani
- Zzukh d lmecmel
- Iḍehred wagur
- Neḍleb Rebbi ad agh ya'fu
- Berka-yi tissit n chrab
- Nettruḥu nettughal
- Yekfa laman
- Inas i leflani (version 1) (perdue)
- A ya tamurt-iw (version 1) (perdue)
- Terwi Tebberwi
- Azger ye'qel gma-s
- Leḥbab n lweqt-a
- Zzman lghatti
- Akem yekhd'a Rebbi a Ddunit
- Babaghayu
- A Muḥ a Muḥ (version 2 1967)
- Amqerqur n umdun
- Taqsitt g emqerqur
- Inas i leflani (version 2 1967)
- 19 di Meghres
- A tamurt-iw a'zizen (sur 2 rythmes)
- A tigejdit
- Aha la la
- Annagh ay a'ebbuḍ (version 2 1967)
- Argaz n tmettut
- A Rebbi a lmuddebar (Version 2 1967 ou 68)
- Ay amuḍhin
- Ay ul-iw henni-yi
- Chfiɣ ttugh
- Uk a'yiɣ
- A nekkar leḥsan
- Wah Rebbi Wah
- Muḥend u Qasi
- Iya wiyak a Ḥmed
- Qern Arba'tach
- Lful d ibawen
- Tlata yeqjan
- Duminu
- A ttnadigh ad cetkigh
- A Madame encore à boire
- Ament-as
- A win yellan d lfahem (disque d’or 1970)
- Lweqt agheddar
- Gummagh ad mektigh
- I lukan di ulach lukan
- Ul-iw baqi yettkhemmim
- Wiyak a lfahem
- A nkhemmem
- A taguitart-iw
- A ya tamurt-iw (version 2 avec guitare seulement)
- Asefru
- Bu n Adem
- Dda Mezian
- Ddunit
- Zhar i'ewjen
- Lejdud n zik
- Nukni id nukni
- Si Muḥ u Mḥend yenna-d
- Si zik
- Tabrat
- Taqbaylit
- Taqsitt n lewhuch
- Taqsitt n Muh
- Wa ibennu wa yetthuddu
- Ya Muḥend 01
- Yir lekhbar n lmut
- Zik ghilegh d aqessar
-- Double Best --
- "A teqvaylit"
- "Si Muḥ"
- "Itsaoui Dnouvi Iyiris"
- "Thaq Sit Lajemiyen"
- "Ahatha Guitarthique"
- "Thoura Jarvagh Kourchi"
- "Thamourth A'zizen Felli"
- "Algérie mon beau pays"
- "Ayadhou Goual"
- "Adehkough Masal"
- "Themzi Irohen"
- "Vava Dhemis"
- "Akhinigh"
- "Ouid Yemouthen"
- "Mouh Ye Tavarmouth"
- "Ayene Jervegh"
- "Elouaqth Ivedlem"
- "Dites-moi mes amis"
Notes et références
modifier- « Slimane Azem », sur histoire-immigration.fr
- « Document secret : Avant l'Algérie indépendante, la France coloniale a censuré aussi Sliman Azem », sur Algérie 360,
- « Il nous a quittés le 28 janvier 1983 Slimane Azem: "Algérie mon beau pays" », sur Algérie 360,
- « Slimane Azem : La force de l’Asefru ou le poète candide », sur El Watan,
- « Près de 250 personnes ont honoré le chanteur Slimane Azem », sur La Dépêche du Midi,
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Azem, Slimane., Izlan : recueil de chants Kabyles de Slimane Azem., Numidie-Music, [1984] (ISBN 2-904986-00-6 et 978-2-904986-00-0, OCLC 19557321, lire en ligne)
- Youssef Nacib, Slimane Azem le poète, Publisud, 2001 (ISBN 2-866-00-915-1) édité erroné donné par la BNF, (ISBN 978-2866009151) rectifié donné par Amazon.fr, (BNF 38926513).
- Rachid Mérabet, « Slimane Azem, poète-chanteur de l'exil », Horizons Maghrébins - Le droit à la mémoire, vol. 47, no 1, , p. 57–63 (ISSN 0984-2616, DOI 10.3406/horma.2002.2059, lire en ligne, consulté le )
Liens externes
modifier
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