Poire de terre

tubercule d’Amérique du sud
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Smallanthus sonchifolius

La poire de terre, ou yacón (Smallanthus sonchifolius), est une espèce de plante à fleurs de la famille des Astéracées, originaire d'Amérique du Sud[1]. C'est une plante vivace tubéreuse, parfois cultivée pour ses tubercules comestibles croquants et au goût sucré. C'est un proche parent du tournesol et du topinambour.

Aussi appelée Polymnia edulis Wedd, Polymnia sonchifolia (Poeppig & Endlicher), elle a pour autres noms vernaculaires aricoma, jíquima, jiquimilla.

À noter que le nom de « poire de terre » est parfois employé pour désigner les tubercules du topinambour, autre Composée voisine. Le terme allemand autrichien Grundbirne, qui a notamment donné crompire en wallon liégeois ou krumpir en croate, signifie également « poire de terre », mais désigne en fait la pomme de terre.

Description

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C'est une plante herbacée vivace par ses tubercules sous climat chaud, dont les hampes florales peuvent atteindre deux mètres de haut. Les tiges robustes, à section cannelée, sont de couleur pourprée.

Les feuilles, de forme générale triangulaire, sont découpées, opposées, à pétiole velu, le limbe se prolongeant en partie en aile sur le haut du pétiole.

Les fleurs jaunes sont réunies en capitules nombreux.

Les tubercules sont longs et charnus, de forme générale fuselée, rappelant vaguement celle d'une poire. Ils ressemblent beaucoup à des tubercules de Dahlia, genre proche de la même famille.

La texture et la saveur rappellent la pomme et la pastèque. Le tubercule est principalement composé d'eau et de fructo-oligosaccharides. Il contient également de l'inuline, un sucre indigeste, ce qui signifie que, même s'ils ont une saveur sucrée, les tubercules contiennent peu de calories.

Céramique mochica représentant le yacón.

Aire de distribution et utilisation

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Cette espèce est spontanée dans les régions andines (Pérou, Bolivie, Colombie, Équateur, Argentine) dans des zones de montagne vers 2 000 m d'altitude.

On la cultive localement dans différents pays andins, ainsi que dans certaines îles des Antilles ainsi qu'à la Réunion. La culture du yacón par des petits producteurs est commune, généralement pour leur consommation familiale. Il se multiplie par reproduction végétative et, dans le système traditionnel des populations qui le consomment, son tubercule est utilisé comme un fruit[2].

Culture

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Contrairement à beaucoup d'autres légumes-racines domestiqués par les Incas (ulluco, oca), le yacón n'est pas sensible à la photopériode et peut produire un rendement commercial même hors des tropiques.

Importée en France au XIXe siècle[3], la poire de terre n'y a pas connu de succès, le goût de ses tubercules n'ayant pas été apprécié.

Sa culture est toutefois facile[4]. Une méthode de multiplication consiste à diviser au printemps la partie qui se trouve juste au-dessous du niveau de la terre, partie à laquelle sont attachés les tubercules. Sur chaque bout de ces morceaux doit se trouver une pousse, les mettre alors dans un pot rempli de terreau.

Lorsqu’ils auront poussé et une fois que les risques de gel seront passés, choisir un endroit bien exposé pour les planter dans une terre riche et bien drainée.

Le yacón a un fort développement, prévoir 1,5 m entre chaque plant.

Utilisation

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Le yacón est consommé sous trois formes : les tubercules, le sirop de yacón et le thé de yacón[5]. Les tubercules peuvent être mangés crus ou cuits[6]. Leur goût rappelle la pomme ou la poire. Les produits à base de Yacón sont très populaires chez les personnes diabétiques ou au régime qui les consomment en raison de leur faible teneur en sucre. La faible teneur en sucre est due au fait que le tubercule est composé de FOS (fructo-oligosacharrides), un type particulier de fructose que le corps humain ne peut pas absorber. Le sirop est également un prébiotique.[réf. nécessaire]

Il semble que la poire de terre ait été utilisée et cultivée en France, puisqu'elle apparaît dans le Calendrier Républicain[Passage contradictoire (dans la section précédente il est question du XIXe siècle)] et y est fêtée le 13 brumaire sous le nom de « Poireterre » (parfois écrit « Poirreterre »).

Intérêt économique

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Le yacon commence à attirer l'attention sur les marchés internationaux en raison de ses propriétés bénéfiques pour la santé et de son potentiel comme substitut naturel au sucre. Les produits dérivés du yacon, tels que les sirops et les poudres, sont de plus en plus populaires dans l'industrie alimentaire et des compléments alimentaires.

En France, une première récolte de yacon a eu lieu à Bignan en Bretagne en 2024, après de premiers tests de cultures non concluants en Auvergne. Les entrepreneurs a l'origine de cette expérimentation envisagent de développer une filière de production nationale dans les prochaines années[7].

Notes et références

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  1. Jean Guillaume, Ils ont domestiqué plantes et animaux : Prélude à la civilisation, Versailles, Éditions Quæ, , 456 p. (ISBN 978-2-7592-0892-0, lire en ligne), « Annexes ».
  2. Compositional diversity of the Yacon storage root, M. Hermann, I. Freire, and C. Pazos
  3. Paillieux, Auguste & Bois, Désiré, 1899. Le Potager d'un curieux, histoire, culture et usages de 250 plantes comestibles peu connues ou inconnues. 3e édition, entièrement refaite. Paris, Librairie agricole de la Maison rustique. XVI-678 p. en ligne sur Pl@ntUse
  4. « Culture et multiplication du yacon »
  5. (en) Iván Manrique, Adelmo Párraga et Michael Hermann (trad. de l'espagnol par Graham Butler), Yacon syrup : principles and processing [« Jarabe de yacón »], Lima, Centre international de la pomme de terre, coll. « Conservación y uso de la biodiversidad de raíces y tubérculos andinos: Una década de investigación para el desarrollo (1993-2003) » (no 8B), , 31 p. (ISBN 92-9060-250-3, OCLC 751103564, lire en ligne [PDF]).
  6. (en) T. K. Lim, Edible Medicinal and Non Medicinal Plants: Volume 9, Modified Stems, Roots, Bulbs, Springer, (ISBN 978-94-017-9511-1, lire en ligne), page 718
  7. Queffélec Gilles, « Testée dans le Morbihan, le yacon part à la conquête de la Bretagne », sur actu.fr, La Gazette du Centre Morbihan, (consulté le )

Annexes

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Articles connexes

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Liens externes

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