Société de la Maha Bodhi

société bouddhiste d’Asie du Sud

La Société de la Maha Bodhi (Maha Bodhi Society) est une société bouddhiste d’Asie du Sud fondée en 1891 par le leader nationaliste et bouddhiste sri-lankais Anagarika Dharmapala[1] et par le journaliste et poète britannique Edwin Arnold. Les premiers buts affirmés de la société étaient le renouveau du bouddhisme en Inde et la restauration des anciens temples bouddhiques de Bodh Gaya, Sārnāth et Kushinara[2],[3],[4].

Société Mahābodhi de Calcutta
Entrée du siège central de la Mahabodhi Society à Calcutta.
Cadre
Type
Domaine d'activité
Religious congregations and associationsVoir et modifier les données sur Wikidata
Siège
Sri Dharmarajika Buddha Vihara (4A, Bankim Chatterjee street, 700073, Inde)Voir et modifier les données sur Wikidata
Organisation
Fondateur
Affiliation
Société Mahābodhi de Bengalouru (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Bien que certains Indiens soient restés culturellement bouddhistes pendant des siècles après le déclin du bouddhisme en Inde, ils ne se considéraient pas comme bouddhistes et ne cherchaient pas à préserver les enseignements du bouddhisme. La Société de la Maha Bodhi commença à renouveler cet intérêt. Elle est aussi à l’origine d’associations bouddhistes au Ladakh, en Assam et en Himalaya, et est un des points de départ du mouvement bouddhiste dalit[5].

Origines

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En 1885, Edwin Arnold ayant visité le site du temple de la Mahabodhi à Bodhgayâ (le plus important des quatre sites saints du bouddhisme, puisque c'est là que Siddhartha Gautama, le Bouddha historique, atteignit l’éveil), publia plusieurs articles attirant l’attention des bouddhistes quant aux conditions déplorables dans lesquelles se trouvait Bodhgayâ. En 1886, Dharmapada fut choqué de lire un de ces articles de E. Arnold[1].

En 1891, Anagarika Dharmapala se rendit en pèlerinage à ce même temple de la Mahabodhi. Ce fut pour lui un choc : il trouva en effet le temple aux mains d'un prêtre shivaïte, l'image du Bouddha transformée en icône hindoue, et les bouddhistes interdits de culte. En conséquence, il commença un mouvement destiné à changer cette situation[6].

Il fonda donc cette même année à Colombo la Société de la Maha Bodhi, dont le siège en fut transféré à Calcutta l'année suivante. L'un des principaux objectifs de la société était la restauration du site de Bodhgayâ comme lieu de vénération et de pèlerinage pour les bouddhistes, et de permettre aux bouddhistes de reprendre le contrôle du temple de la Mahabodhi[1],[7]. Mais ce n'était pas le seul objectif de la Société: il s'agissait aussi de promouvoir une solidarité pan-bouddhiste — et elle fut la première institution de ce genre à l'époque contemporaine[1]. Dans ce but, Dharmapâla se rendit à différentes reprises, au nom de la Société, en Amérique du Nord, au Japon, en Chine et en Asie du Sud-Est[1].

Développements

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Bodh Gayâ

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Le temple de la Mahabodhi vers 1780

Pour permettre ce contrôle du temple de la Mahabodhi par les bouddhistes, Dharmapala assigna en justice les prêtres brahmanes qui s’étaient approprié le site depuis le XVIe siècle. Après une

longue lutte, cela fut en partie un succès en 1949 avec la prise en charge partielle de l’administration du lieu par la Société de la Maha Bodhi, même si le comité de gestion du lieu, dépendant maintenant du gouvernement du Bihar, était toujours à majorité hindoue et présidé par un hindou. Le contrôle fut ainsi placé sous la responsabilité d'un comité hindou-bouddhiste[1].

Sārnāth

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En 1931, sous l’impulsion d’Anagarika Dharmapala, la Société de la Mahabodhi érige le Mulaghandakuti Vihâra à Sārnāth, un autre des lieux saints du bouddhisme.

Kusinâgar

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Grâce à l’implication de la Société, le site du parinirvâna (mort physique) du Bouddha à Kusinâgar est redevenu un lieu de pèlerinage pour de nombreux bouddhistes, comme cela était le cas des siècles auparavant.

Autres lieux

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Des activités de la Société de la Maha Bodhi furent établies dans plusieurs pays, les pays les plus significatifs étant l’Inde et le Sri-Lanka. Paul Carus créa des activités de la Société aux États-Unis.

Il est à noter qu’il existe aussi une Société de la Maha Bodhi à Bengalore, qui fut créée par Acharya Buddharakkhita en 1956 ; elle n’est cependant pas affiliée à la Société de la Maha Bodhi.

Publications

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La Société de la Maha Bodhi a une solide tradition de publication, allant de traductions du pâli vers des langues indiennes vernaculaires contemporaines comme le hindi à des œuvres savantes et à de nouvelles éditions devanagaries de textes en pâli destinées à un lectorat indien éduqué. Elle publie, depuis 1892, une revue, The Mahâ Bodhi, qui

La Société publie aussi, parfois en partenariat avec d’autres maisons d’édition, des livres et livrets en langues ou dialectes indiens régionaux ou locaux.

Présidence

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Suivant en cela les désirs des fondateurs, les statuts de la Société de la Maha Bodhi furent modifiés en  : depuis lors, seules des personnes nées dans une famille bouddhiste sont éligibles aux postes de président ou de vice-président de la Société[8].

Notes et références

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  1. a b c d e et f (en) Robert E. Buswell Jr. et Donald S. Lopez Jr, The Princeton Dictionary of Buddhism, Princeton, Princeton University Press, , xxxii, 1265 (ISBN 978-0-691-15786-3), p. 493
  2. (en) Maha Bodhi Society
  3. (en) India Revisited by Sir Edwin Arnold « https://rankotviharaya.org/ »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?)
  4. (en) Dipak K. Barua, Buddha Gaya Temple: its history, Ed. Buddha Gaya Temple Management Committee, 1981, 320 p.
  5. (en) D.C. Ahir. Buddhism in Modern India, Delhi, Sri Satguru Publications, 1991, p. 17.
  6. (en) Sean O'Reilly, James O'Reilly, Pilgrimage: Adventures of the Spirit, Travelers' Tales, 2000, pages 81-82.
  7. (en) Arnold Wright, Twentieth Century Impressions of Ceylon: its history, people, commerce, industries, and resources, "Angarika Dharmapala", Asian Educational Services, 1999.
  8. (en) [1] « http://147.208.132.198/news/181_1028587,000900030001.htm »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?)

Voir aussi

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Lien externe

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