Société des Bollandistes

association de savants qui étudient l'hagiographie et les saints dans le christianisme
(Redirigé depuis Société des bollandistes)

La Société des Bollandistes est une société savante belge fondée au XVIIe siècle par les Jésuites belges et dont la responsabilité fut confiée au Jésuite Jean Bolland. Le but premier de cette œuvre fut l'étude critique de la vie et du culte des saints[1]. La Société des Bollandistes est la plus ancienne société savante toujours en activité en Belgique, et cela depuis sa création.

Société des Bollandistes
Histoire
Fondation
Cadre
Type
privée (catholique)
Forme juridique
Domaine d'activité
Siège
Pays
Langue
multilangue
Organisation
Fondateur
Président
Mark Rotsaert (2019)
Dépend de
Site web
Identifiants
BCE
OpenCorporates

Historique

modifier

Fondée à Anvers au temps des Pays-Bas espagnols, et établie à la maison professe d'Anvers (place Henri-Conscience), c'est en 1607 que Jean Bolland, aidé de Godefroid Henschen, reçurent la mission de continuer, élargir et développer les travaux précurseurs de leur confrère Héribert Rosweyde. En 1643 paraissaient les deux premiers tomes de la collection des Acta Sanctorum dont le but était d'éditer, en suivant l'ordre du calendrier liturgique, les Vies écrites des saints. Devant l'énormité de la tâche, Bolland et Henschen reçurent l'aide d'une troisième confrère Daniel van Papenbroeck en 1659.

Dès le XVIIe siècle, le travail des Bollandistes fut grandement estimé et reçut assez rapidement l'appui des papes[1]. Il engendra aussi diverses controverses, notamment avec l'ordre des Carmes qui plaidait pour une filiation directe de leur ordre par le prophète Élie, jusqu'à ce que le pape Innocent XII publie le un décret, renforcé par un bref du , imposant aux protagonistes de cesser les débats. Les Jésuites durent user de toute leur influence pour éviter que certains des ouvrages ne soient mis à l'index[1].

En sommeil par suite de la suppression de la Compagnie de Jésus en 1773, la Société des Bollandistes fut reconstituée à Bruxelles en 1837, après l'indépendance belge.

En 1876 l'arrivée de Charles De Smedt s'accompagne d'une réforme en profondeur. On commence à avoir recours aux sciences historiques et philologiques. Par ailleurs en 1882, la société publie une revue, les Analecta Bollandiana, 140 numéros parus à ce jour (2022), et deux collections, les Subsidia Hagiographica et le Tabularium Hagiographicum[1].

En 1905 la société déménage. Elle est désormais localisée dans un bâtiment attenant au collège jésuite Saint-Michel de Bruxelles. Les Jésuites Hippolyte Delehaye, Paul Peeters et Paul Grosjean sont alors les principales figures de la société[1].

La société existe encore à ce jour. Elle conserve son siège sur le site du collège Saint-Michel, à Etterbeek (Bruxelles)[2].

Réception

modifier

Au-delà des aspects religieux, la richesse de la bibliothèque des Bollandistes, qui contient plus de 500 000 livres, manuscrits, imprimés et gravures, sur cinq étages, en fait une source de recherches historiques précieuse[2].

La société a fêté en 2007 le quatrième centenaire de la publication des Fasti sanctorum, du Jésuite Héribert Rosweyde, une liste de 1 300 vies de saints, qui constitue l'assise intellectuelle de ses travaux[2].

En 2018, la collection compte 67 volumes, rédigés en latin[2] et près de 58 000 pages.

Bibliographie

modifier
  • Hippolyte Delehaye, L'Œuvre des Bollandistes à travers trois siècles (1615-1915), Bruxelles, Société des Bollandistes, 1959.
  • Robert Godding, Bernard Joassart, Xavier Lequeux, François De Vriendt, Joseph van der Straeten, Bollandistes, saints et légendes. Quatre Siècles de recherche hagiographique, Bruxelles, Société des Bollandistes, 2007.
  • Robert Godding, Bernard Joassart, Xavier Lequeux, François De Vriendt, De Rosweyde aux Acta Sanctorum. La Recherche hagiographique des Bollandistes à travers quatre siècles, Bruxelles, Société des Bollandistes, 2009.
  • Jan Marco Sawilla, Antiquarianismus, Hagiographie und Historie im 17. Jahrhundert. Zum Werk der Bollandisten. Ein wissenschaftshistorischer Versuch (Frühe Neuzeit 131). Tübingen, Max Niemeyer, 2009.
  • Robertson Davies, dans son roman L'Objet du scandale (Fifth Business, 1970), parle longuement des Bollandistes chez qui son héros, Dunstan Ramsay, professeur d'histoire canadien et spécialiste de la vie des saints, se rend à plusieurs reprises pour approfondir ses études.

Bollandistes connus

modifier

Présidents

modifier
Nom Début Fin Durée
Baudouin de Gaiffier[3] 1972 1984 12
Robert Godding 1998

Notes et références

modifier
  1. a b c d et e Robert Godding, Les Jésuites, Histoire et Dictionnaire, Paris, Bouquins éditions, , 508-510 p. (ISBN 978-2-38292-305-4).
  2. a b c et d Antoine-Marie Izoard,« Bruxelles : Dans le saint des saints » , Famille chrétienne no 2128, du 27 octobre au 2 novembre 2018, p. 42-45 (lire en ligne)..
  3. Jean Leclercq, « Baudouin de Gaiffier, Bollandiste (1897-1984) », Cahiers de civilisation médiévale, vol. 29, no 113,‎ , p. 183–184 (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi

modifier

Articles connexes

modifier
  • Les Petits Bollandistes (Mgr Paul Guérin, 1865), Collection en 15 volumes sur la vie des saints, inspiré du travail des Bollandistes.

Liens externes

modifier