Sofia Falkovitch

hazzan et mezzo-soprano allemande
Sofia Falkovitch
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (44 ans)
MoscouVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
Formation

Rückert Gymnasium (Abibac L)
Université Concordia
Université Humboldt de Berlin
Université de Potsdam
Abraham Geiger Kolleg
Hebrew Union College-Jewish Institute of Religion

Institut Steinsaltz
Ernst Ludwig Ehrlich Studienwerk
Activités
Autres informations
Tessiture
Label
Calliope
Site web

Sofia Falkovitch, née le à Moscou[1], est une cantatrice mezzo-soprano et une hazzan qui vit à Paris. Elle est la première et seule femme hazzan en France.

Elle est membre de l'European Cantors Association, première femme cantor de synagogue en Europe[2],[3]. Son répertoire s'étend du baroque au classique, du romantisme aux compositions contemporaines.

Biographie modifier

Sofia Falkovitch, octobre 2014.

Jeunesse modifier

Sofia Falkovitch est née à Moscou. Sa mère est artiste peintre[4]. Son père dirige le théâtre dramatique Maria Iermolova de Moscou[1]. Elle se passionne pour la chanson yiddish[5]. Elle apprend le piano, la guitare et le violoncelle[1].

Après la chute de l'URSS, elle vit en 1990 (à 10 ans) dans un camp de réfugiés juifs à Berlin. Ses problèmes de bronchites chroniques disparaissent à l’adolescence, dès qu'elle commence à chanter dans la chorale de sa synagogue avant d’être promu en tant que soliste[6],[1]

Formation modifier

A 14 ans, elle travaille sa voix avec Nino Sandow à l'Académie de musique Hanns Eisler[4],[6]. Elle est encouragée par sa grand-mère, cantatrice soprano, étudiante de Nina Dorliak, l'épouse de Sviatoslav Richter[7].

A 17 ans [8], elle étudie d’abord à l’Université de Toronto, puis à partir de 2001 à l'Université Concordia de Montréal, se consacre pendant 10 ans à la musique[4],[7]. Parallèlement, elle fait des études de beaux-arts (peinture) et de journalisme[4].

Sofia Falkovitch suit les cours de chant de Reine Décarie à l'École de musique Vincent-d'Indy[6], Madeleine Thériault (musique jazz et improvisation à l'École de musique Schulich[4],[6]), Marina Levitt et Penina Schwartz à l'Académie de musique et de danse de Jérusalem[6], Verena Rein à l'Université des arts de Berlin[6],Theresa Brancaccio au Leigh et Henry Bienen School of Music de l’Université Northwestern[6].

Elle est polyglotte, elle parle couramment sept langues : le russe, l’allemand, le français, l’anglais, l’hébreu, l’espagnol et le yiddish[6]. Sa pratique religieuse et ses traditions familiales l’amènent à se présenter[9], en 2009, au premier programme germano-israélien d'études cantoriales ouvert aux femmes, d'une durée de cinq ans[7]. Elle reçoit une bourse d'études de la Fondation Ernst Ludwig Ehrlich (de)[6], elle passe un an à la Debbie Friedman School of Sacred Music du Hebrew Union College-Jewish Institute of Religion avec comme professeur Eliyahu Schleifer[6], à l’Institut Steinsaltz (en) à Jérusalem. Le shabbat, elle chante dans la synagogue de la Oranienburger Strasse à Berlin[8]. Elle est diplômée du Collège Abraham Geiger (de) de Berlin et de l'Université de Potsdam et rédige son mémoire de master sur Samuel Naumbourg et son influence sur la musique synagogale.

Carrière modifier

Sofia Falkovitch, octobre 2014

Elle est ordonnée le 2 septembre 2014 à Wroclaw, en même temps que son époux, Jonas Jacquelin, dont elle est désormais séparée[10],[11]

Sur « La voix de la femme est nudité - Kol beischa erva » (Talmud de Babylone, Traité Berakhot 24a), Sofia Falkovitch soutient que « Dans le judaïsme cette interdiction n’existe pas. Il ne s’agit que d’une convention culturelle. Ses tenants s’appuient sur une citation talmudique qui n’est au départ qu’une opinion parmi d’autres et qui considère que la voix de la femme représente sa nudité et qui serait impudique de l’écouter chanter » « Il est futile et triste que l’on fasse cette séparation entre hommes et femmes au lieu de laisser chacun donner le meilleur de lui-même. On se prive d’une richesse. »[7].

Elle officie en tant que hazzan pour les fêtes de Tishri, à partir de 2010, dans des synagogues du mouvement réformé à Jérusalem[6], à Paris[6], au Luxembourg[12], Singapour[6], à Hambourg[6].

Elle effectue une tournée avec son programme "Rituels du désert". Elle participe à la production théâtrale en langue russe Franzuskie Strasti (2006), et collabore avec le théâtre "O !" à Montréal[2]. Elle présente l'émission de télévision culturelle "Russian Hour" (2004) [13]et travaille comme journaliste pour RTVi Overseas Media à New York (2005)[13]. Elle participe à des cérémonies en Israël (Massada)[6], à Paris (Oratoire du Louvre, Église de la Madeleine, Union libérale Israélite de France, Journée internationale dédiée à la Mémoire des victimes de l’Holocauste du 27 janvier 2022 à l’UNESCO, Cathédrale d’Aix-la-Chapelle)[6], à la Grande Mosquée de Strasbourg[14], à Berlin, aux États-Unis, au Canada et en Asie[15]. Elle participe à la Journée européenne de la culture et du patrimoine juif à Fribourg, au Festival des musiques juives à Bruxelles, au Festival des Cultures juives à Paris[6].

Récital et Théâtre modifier

Filmographie modifier

Couverture du DVD Di Shtim iz di Feder fun Hartsen.
  • Pendant deux ans, Sofia Falkovitch est suivie par la caméra et il en résulte en 2014, le film documentaire "Di Shtim iz di Feder fun Hartsen" ("La voix est la plume du cœur") de Julia Poliak, Puppok Productions, en coproduction avec la Hochschule für Fernsehen und Film de Munich.
  • 2017 : Le géographe manuel II - Socrate pour prendre congé film de Michel Sumpf[27].
  • 2021 : Cantor Sofia Falkovitch « Six moments de la liturgie juive » chez Allegro HD[6]

Discographie modifier

Un CD intitulé Chants Hébraïques et chants d'amour est sorti en 2017 chez Calliope Records avec des œuvres de Bizet, Fauré, Rimski-Korsakov et Ravel, enregistré avec l'orchestre de chambre Les Illuminations sous la direction de Gabriel Bourgoin. Primé 5 étoiles chez Classica, Diapason, Pizzicato[28],[29].

Un CD intitulé La Voix de l’Héritage Sacré est sorti en 2019 chez Calliope Records. Il présente des chants, des prières et des psaumes des grands compositeurs de musique synagogale originaires de l'Europe d'avant-guerre et des États-Unis (Lewandowski, Naumbourg, Alter, Jules Franck)[30],[31].

Un CD intitulé “Soeurs d'Âme Soul Sisters” sort en 2023, avec des chants et des prières dont elle a composée certaines musiques, avec la collaboration de Françoise Atlan. Label Indesens Calliope[32].

Notes et références modifier

  1. a b c et d « Sofia Falkovitch, première femme cantor », sur Reforme.net, (consulté le )
  2. a et b « Sofia Falkovitch », sur akadem.org (consulté le )
  3. (en) Keith Crim, The Perennial Dictionnary of World Religions (originellement Abingdon Dictionnary of Living Religions), p. 157
  4. a b c d et e (en) Natasha Arora, « Mezzo-soprano, cantor and Concordia alumna Sofia Falkovitch enjoys her international reach » Accès libre, sur www.concordia.ca, (consulté le )
  5. Tribune Juive, « Hannah Steinkopf-Frank. Les Femmes Rabbins En France Tracent Leur Propre Chemin », sur Tribune Juive, (consulté le )
  6. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t et u « Sofia Falkovitch - Official Website », sur Sofia Falkovitch - Official Website (consulté le )
  7. a b c et d « Sofia Falkovitch, pionnière de l’art cantorial au féminin », sur Regards protestants, (consulté le )
  8. a et b Heide Sobotka, « In Deutschland werden immer mehr Rabbinerinnen und Kantorinnen ausgebildet », Jüdische Allgemeine,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. Monic Feld Journaliste, « Sofia Falkovitch : « On a tous le droit d'étudier et d'enseigner » », sur Actualités Juives (consulté le )
  10. Leslie Bergman, « Ordination au Abraham Geiger Collège », Lettre EUPJ,‎ août, septembre 2014 (lire en ligne)
  11. (pl) Redakcja, « Wrocław: Nowi rabini w Synagodze Pod Białym Bocianem (ZDJĘCIA, FILMY) », sur Gazeta Wrocławska, (consulté le )
  12. (de) « Roch Hachana mit Sofia Falkovitch », sur Luxemburger Wort - Deutsche Ausgabe, (consulté le )
  13. a b c d e et f (de) Bea Ehrlich, « Nachrichten der Jüdischen Kultusgemeinde Bielefeld K.d.ö.R. BEIT TIKWA », Nachrichten der Jüdischen Kultusgemeinde Bielefeld K.d.ö.R. BEIT TIKWA,‎ janvier, février 2013
  14. « CONCERT À LA GRANDE MOSQUÉE DE STRASBOURG », sur Coze - Agenda Culturel Alsacien (consulté le )
  15. a et b Michaël Bar-Zvi, « Kippour à Singapour », Hamevasser,‎ , p. 28
  16. Véronique Chemla, « La musique liturgique juive » (consulté le )
  17. « Alberto Mizrahi », sur akadem.org (consulté le )
  18. « Théâtre National Populaire de Villeurbanne - Lyon », sur Théâtre National Populaire (consulté le )
  19. « Remembering the Broken Glass (Featuring Mincha) - Event - Chicago Loop Synagogue », sur www.chiloopsyn.org (consulté le )
  20. « L’empreinte d’un geste. Pilpoul à trois temps », sur Musée d'Art et d'Histoire du Judaïsme, (consulté le )
  21. « Sofia Falkovitch », sur www.bs-artist.com (consulté le )
  22. « Réparer le verre brisé, avec Sofia Falkovitch et Pavel Roytman », sur akadem.org (consulté le )
  23. (en) « Soeurs d'âme : quand les mélodies ashkénazes et séfarades s'entremêlent by ECUJE - Issuu », sur issuu.com (consulté le )
  24. « Chema 4 », sur calameo.com (consulté le )
  25. (de) « Ensemble Shoshana & Sofia Falkovitch: Ensemble Shoshana & Sofia Falkovitch. Neue Synagoge Gelsenkirchen 26.08.2021 », sur Lokalkompass (consulté le )
  26. « Di Gantze Megila », sur www.lwl.org (consulté le )
  27. « Le Géographe Manuel II Socrate pour prendre congé », sur FIDMarseille (consulté le )
  28. « Chants Hébraïques et chants d’amour – Indesens Records » (consulté le )
  29. (de) Uwe Krusch, « Ausdrucksstarker Gesang », sur Pizzicato, (consulté le )
  30. « Sofia Falkovitch », sur Institut Européen des Musiques Juives, (consulté le )
  31. « La voix de l’héritage sacré – Indesens Records » (consulté le )
  32. « Soeurs d’ame », sur indenscalliope (consulté le )

Articles connexes modifier

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