Sombre Dimanche (chanson)

Sombre Dimanche (hongrois : Szomorú Vasárnap, Sombre Dimanche) est un morceau de jazz écrit en 1933 par l'artiste hongrois Rezső Seress, en mémoire des êtres défunts aimés du compositeur.

Sombre Dimanche
Informations générales
Compositeur
Parolier
László Jávor (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Interprètes
Date de sortie

Ce morceau, très triste et mélancolique, est devenu célèbre, principalement parce qu'il a été interdit dans la plupart des établissements de Budapest qui craignaient de pousser leurs clients au suicide. Les légendes urbaines entourant cette chanson lui ont valu d'être surnommée « le morceau interdit à Budapest » ou encore « le morceau suicidaire hongrois ». Les rumeurs (interdictions à la radio, vagues de suicide), provenant en partie d'une campagne visant à la promouvoir, sont cependant sans fondement[1]. L'ironie du sort veut que le compositeur se soit lui-même suicidé en 1968.

Le morceau est devenu une musique de fond courante durant la fin des années 1930 aux États-Unis, pendant la grande Dépression.

Szomorú Vasárnap a été repris en 1940 par Paul Robeson sous le titre Gloomy Sunday et ensuite par d'autres artistes, dont Billie Holiday dont la version a été interdite par la BBC en 1941, sans doute à cause du contexte de la Seconde Guerre mondiale où les censeurs avaient tendance à interdire les chansons considérées comme déprimantes.


M:C
L:1/8
K:Cm
Q:1/4=60
(3CCC (3EEE (3GGG (3ccc |
w: Szo -- mo -- rú va -- sár -- nap száz fe -- hér vi -- rág -- gal,
w: U -- tol -- só va -- sár -- nap, ked -- ve -- sem gye -- re el,
(3edc (3edc (3edc (3GGG |
w: vár -- ta -- lak ked -- ve -- sem temp -- lo -- mi i -- má -- val.
w: pap is lesz, ko -- por -- só, ra -- va -- tal, gyász -- le -- pel.
(3cBA (3cBA (3cBA (3GGG |
w: Ál -- mo -- kat ker -- ge -- tő va -- sár -- nap dél -- e -- lőtt,
w: Ak -- kor is vi -- rág vár, vi -- rág és~— ko -- por -- só.
(3GFE (3GFE (3GFE (3DDD |
w: bá -- na -- tom hin -- ta -- ja nél -- kü -- led vis -- sza -- jött.
w: Vi -- rá -- gos fák a -- latt u -- tam az u -- tol -- só.
(3CCC (3EEE (3GGG (3ccc |
w: Az -- ó -- ta szo -- mo -- rú min -- dig a va -- sár -- nap,
w: Nyit -- va lesz sze -- mem, hogy még egy -- szer lás -- sa -- lak.
(3edc (3edc (3edc (3ddd |
w: könny csak az i -- ta -- lom, ke -- nye -- rem a bá -- nat.
w: Ne félj a sze -- mem -- től, hol -- tan is ál -- da -- lak…
z2 G2 G2 G2 | C2 C2 C2 z2 |]
w: Szo -- mo -- rú va -- sár -- nap. |
w: U -- tol -- só va -- sár -- nap. |

Références

modifier
  • Le morceau peut être entendu au tout début du film La Liste de Schindler (1993) de Steven Spielberg, ainsi qu'au début de Nos funérailles (1996) d'Abel Ferrara.
  • Leonard Cohen, chanteur canadien réputé pour ses textes souvent tristes, a comparé ce morceau à une chanson qu'il a écrite, Dress Rehearsal Rag, et qu'il a toujours évité de chanter en public de peur de pousser ses spectateurs au suicide et également de passer pour un suicidaire lui-même.
  • Ce morceau est plusieurs fois entendu dans le film Les Larmes d'un homme avec Johnny Depp et Christina Ricci.
  • Ce morceau joue un rôle important dans The Kovak Box de Daniel Monzón. Le personnage principal, un auteur de science-fiction, s'est inspiré de cette chanson et sa légende pour écrire un roman d'anticipation éponyme qui s'imprime peu à peu sur la réalité.
  • Ce morceau est utilisé dans un drama taïwanais intitulé Gloomy Salad Days.
  • Le morceau est mentionné dans le Roman de Tatsuya Sano intitulé "Nos mondes i-maginés"
  • La version chantée par Billie Holliday peut être entendu dans l'épisode 4 de la saison 18 des Simpson.
  • Ce morceau est interprété par la comtesse Sorokina dans la série Babylon Berlin. Saison 2 épisode 16.
  • Les paroles françaises de ce morceau sont citées dans le roman Hadrianna dans tous mes rêves de René Depestre[2].

Interprètes

modifier

Parmi les artistes ayant repris ou réinterprété cette chanson :

Adaptations cinématographiques

modifier

Notes et références

modifier
  1. Notes de Michael Brooks dans le coffret compilation Lady Day: The Complete Billie Holiday on Columbia 1933–1944 : « 'Gloomy Sunday' reached America in 1936 and, thanks to a brilliant publicity campaign, became known as « The Hungarian Suicide Song ». Supposedly after hearing it, distraught lovers were hypnotized into heading straight out of the nearest open window, in much the same fashion as investors after October 1929; both stories are largely urban myths. »
  2. René Depestre, Hadrianna dans tous mes rêves, Paris, Gallimard/Folio, , 213 p. (ISBN 978-2-07-038272-9), p. 95
  3. Philippe Orivel sur data.bnf.fr

Bibliographie

modifier

Liens externes

modifier