Sonate pour violon et piano de Ravel
La Sonate pour violon et piano de Maurice Ravel est une œuvre de musique de chambre composée entre 1922 et 1927.
Sonate pour violon et piano M 77 | |
Page de titre du manuscrit autographe de la partie de violon. | |
Genre | Sonate |
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Nb. de mouvements | 3 |
Musique | Maurice Ravel |
Effectif | violon et piano |
Durée approximative | 18 min |
Dédicataire | Hélène Jourdan-Morhange |
Création | Salle Érard, Paris ( France) |
Interprètes | Georges Enesco (violon), Maurice Ravel (piano) |
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L'œuvre porte la référence M.77 dans le catalogue des œuvres du compositeur établi par le musicologue Marcel Marnat.
Genèse
modifierIl s'agit de la deuxième sonate pour violon et piano et de la dernière œuvre de musique de chambre du compositeur[1]. Elle est dédiée à Hélène Jourdan-Morhange, une violoniste et amie du musicien[1], qui ne put créer la composition en raison de problèmes rhumatismaux. La genèse fut particulièrement longue (quatre ans), sa composition ayant dû être interrompue à plusieurs reprises par celles de L'Enfant et les Sortilèges (1920-1925), de Tzigane (1924) et des Chansons madécasses (1925-1926). Ravel affirmait en outre qu'il avait besoin de tout ce temps pour « éliminer les notes inutiles ». Il rapporte, dans un autre texte, que le violon lui semblait « essentiellement incompatible » avec le piano[2],[3].
Création
modifierLa création eut lieu le , à la Salle Érard à Paris, avec Georges Enesco au violon et Ravel lui-même au piano[1],[4].
Structure et analyse
modifierLa sonate comporte trois mouvements et son exécution dure environ dix-huit minutes[5]. Le second mouvement, Blues, traduit le goût du musicien pour la musique américaine, qui se confirma lors de son séjour aux États-Unis (il visita plusieurs night clubs new yorkais en compagnie notamment de George Gershwin). Le troisième mouvement est particulièrement virtuose dans sa partie de violon[6].
- Allegretto ( = 76) à
; - Blues — Moderato ( = 108) à
; - Perpetuum mobile — Allegro ( = 152) à
.
Adaptation
modifierFilm
modifierCette œuvre est jouée dans un film de Claude Sautet, Un cœur en hiver, dans lequel Emmanuelle Béart est une violoniste[7].
Bibliographie (ordre chronologique)
modifier- Roland-Manuel, À la gloire de... Maurice Ravel, Paris, Nouvelle Revue Critique, (BNF 32580891), p. 167-168.
- Hélène Jourdan-Morhange, Ravel et nous. L’homme. L’ami. Le musicien, Genève, Éditions du Milieu du monde, (BNF 32291620), p. 190-194.
- Marcel Marnat, Maurice Ravel, Paris, Fayard, (ISBN 2-213-01685-2, BNF 43135722), p. 591-596.
- François-René Tranchefort, « Maurice Ravel », dans François-René Tranchefort (dir.), Guide de la musique de chambre, Paris, Fayard, coll. « Les Indispensables de la musique », , 995 p. (ISBN 2-213-02403-0), p. 726-732.
- Maurice Ravel, L'intégrale : Correspondance (1895-1937), écrits et entretiens : édition établie, présentée et annotée par Manuel Cornejo, Paris, Le Passeur Éditeur, , 1769 p. (ISBN 978-2-36890-577-7 et 2-36890-577-4, BNF 45607052) Contient des correspondances relatives à la genèse de l’œuvre et d’autres écrits, dont l’Esquisse autobiographique, sur l’œuvre
- Vladimir Jankélévitch (préf. Alexandre Tharaud), Ravel, Paris, Seuil, coll. « Points », (1re éd. 1956) (ISBN 978-2-7578-7445-5).
- Bénédicte Palaux Simonnet, Maurice Ravel, Paris, Bleu nuit éditeur, coll. « Horizons » (no 71), , 176 p. (ISBN 978-2-35884-085-9).
- Manuel Cornejo, « Le fonds de manuscrits musicaux de Maurice Ravel des Archives du Palais princier de Monaco », Revue de musicologie, t. 107, no 1, , p. 77-93 (ISSN 0035-1601).
Notes et références
modifier- Tranchefort 1989, p. 731.
- Jankélévitch 2018, p. 209.
- Palaux Simonnet 2020, p. 151.
- Palaux Simonnet 2020, p. 150.
- Tranchefort 1989, p. 731-732.
- Tranchefort 1989, p. 732.
- Max Dozolme, « Un coeur en hiver de Claude Sautet : Ravel et l’ineffable », sur France Musique,
Liens externes
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- Ressources relatives à la musique :
- Notice Sonate pour violon et piano dans la base de données Dezède