Soute (énergie dans les transports)

Dans les statistiques énergétiques, les soutes maritimes et les soutes aériennes (bunkers selon la terminologie anglaise[1]) sont les consommations d'énergie des navires et des avions.

Les soutes internationales sont les consommations des navires et avions assurant des liaisons internationales. Elles sont soustraites des approvisionnements en énergie d'un pays pour calculer sa consommation intérieure, et sont imputées à l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) pour les soutes aériennes et à l'Organisation maritime internationale (OMI) pour les soutes maritimes. De même, les émissions de gaz à effet de serre liées à leur utilisation ne relèvent pas de la responsabilité des pays dans le cadre de l'accord de Paris sur le climat mais de ces organismes[2],[3].

Chiffres de consommation

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Les soutes maritimes internationales approvisionnées en France en 2018 correspondent à 20,9 TWh/an et les soutes aériennes internationales approvisionnées en France en 2018 s'élèvent à 67,5 TWh/an[4].

Les soutes maritimes internationales s'élèvent à 2 466 TWh/an tandis que les soutes aériennes internationales s'élèvent à 2 163 TWh/an[5].

Critiques

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En , le Haut Conseil pour le climat français demande que les soutes internationales ne soient pas dissociées des statistiques nationales[6],[2], ce qui constitue une forme d'externalisation.

La Fédération européenne pour le transport et l'environnement (T&E) n'a qu'une confiance limitée dans la volonté de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) et de l'Organisation maritime internationale (OMI) de réduire les émissions aériennes et maritimes correspondant aux soutes internationales[7] et partant, de respecter l'accord de Paris sur le climat. T&E réitère ses craintes fin 2019 : la seule réponse de l'OACI face au changement climatique est la démarche CORSIA, qui consiste à introduire des biocarburants aéronautiques et des compensations carbone[8], mécanisme qui s'avère peu contraignant et surtout peu transparent[9],[10]. En effet, « la production d’agrocarburants a elle-même des conséquences écologiques désastreuses, dont la destruction de vastes zones forestières »[10], tandis que les projets de compensation carbone sont comptabilisés doublement, ce qui annule leurs effets, et « bien souvent, reviennent à considérer que l’agriculture paysanne et l’utilisation de la forêt par les peuples autochtones sont responsables de la déforestation »[11].

Toujours selon T&E, tout espoir d'une action audacieuse en vue de réduire les émissions de gaz à effet de serre du secteur du transport maritime mondial par l'OMI est balayé en par l'adoption d'un projet de texte[Lequel ?] peu ambitieux, qui ne fixe aucune limite aux émissions et élimine même certaines mesures en place[12].

Notes et références

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Références

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  1. (en) « Balances definitions », Agence internationale de l'énergie ; voir « international marine bunkers » (soutes maritimes internationales) et « international aviation bunkers » (soutes aériennes internationales).
  2. a et b (en) Aurélien Bigo, « Impact du transport aérien sur le climat : pourquoi il faut refaire les calculs », sur The Conversation, (consulté le ).
  3. (en) Andrew Dessler et Edward A Parson, The Science and Politics of Global Climate Change : A Guide to the Debate, Cambridge University Press, , 250 p. (ISBN 978-1-316-63132-4).
  4. « Bilan énergétique de la France pour 2018 » [PDF], sur Commissariat général au développement durable, , p. 111.
    La conversion est de 1 Mtep/an pour 11,63 TWh/an.
  5. (en) « Final consumption », Agence internationale de l'énergie.
    L'année de référence est 2016, la conversion est 1 Mtep/an = 11,63 TWh/an (voir Kilowatt-heure#Scénarios de transition énergétique).
  6. « Smartphones, voitures et frigos importés... les émissions cachées de la France », sur Reporterre, .
  7. (en) « Planes and ships can't escape Paris climate commitments », Fédération européenne pour le transport et l'environnement, 4 mai 2018.
  8. (en) UN aviation fails again on climate, Fédération européenne pour le transport et l'environnement, 4 octobre 2019.
  9. (en) Why ICAO and Corsia cannot deliver on climate [PDF], Fédération européenne pour le transport et l'environnement.
  10. a et b Rachel Knaebel, Ces propositions concrètes pour limiter le trafic aérien, et ses émissions de gaz à effet de serre, Basta !, 4 octobre 2019.
  11. Maxime Combes, « Les compagnies aériennes refusent de freiner le réchauffement climatique », Basta !, (consulté le ).
  12. (en) « UN shipping body fails to implement its own greenhouse gas reduction plan » [« L'organe de l'ONU chargé des transports maritimes ne parvient pas à mettre en œuvre son propre plan de réduction des gaz à effet de serre »], sur Fédération européenne pour le transport et l'environnement, .

Voir aussi

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Articles connexes

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