{{refnec|La datation traditionnelled'une hypothétique conquête est étroitement liée à celle supposée de lal'[[Exode conquêtehors d'Égypte|exode]], deux chronologies sont généralement proposées. L'une se fonde sur l'hypothèse d'un [[Exode hors d'Égypte|exode]] à l'[[époque ramesside]], l'autre déduit des dates présentes dans le récit biblique un exode au milieu du {{-s|XV|e}} <ref>{{Article|langue=en|prénom1=Ralph K.|nom1=Hawkins|titre=The date of the Exodus-Conquest is still an open question : A response to Rodger Young and Bryant Wood|périodique=Journal of the evangelical theological society|année=2008|numéro=51/2|passage=245-266|lire en ligne=http://www.etsjets.org/files/JETS-PDFs/51/51-2/JETS%2051-2%20245-266%20Hawkins.pdf}}</ref>. La plupart des historiens s'accordent aujourd'hui sur le fait que la majorité des récits de la conquête telle qu'elle est décrite dans le livre de Josué n'a pas de valeur historique<ref>{{harvsp|Killebrew|2009|p=152}}</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Grabbe|2007|p=98}}</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Na'aman|2005|p=347}}</ref>. La théorie de la conquête militaire a été défendue par les archéologues [[William Foxwell Albright]] et [[Yigaël Yadin]], notamment à la suite des fouilles d'[[Hazor]]. Peu d'historiens défendent encore cette thèse car elle ne rend pas compte la situation de Canaan au début de l'âge du fer<ref>{{harvsp|Killebrew|2009|p=182}}</ref>. L'archéologie permet en effet de tracer l'apparition des Israélites dans les hautes terres de Canaan au début de l'âge du fer. Entre l'âge du bronze et l'âge du fer, la [[culture matérielle]] des hautes terres présente une évolution complexe caractérisée par des ruptures et des continuités. Au {{-sp|XII|e|-|XI|e}}, les hauts plateaux et les régions marginales du Néguev se distinguent des régions de la plaine côtière. Elles se distinguent aussi de la culture matérielle de l'âge du bronze récent. Les communautés qui s'y développent alors sont identifiées comme les communautés "proto-israélites" à l'origine des royaumes qui se structureront ensuite pendant l'âge du fer<ref>{{harvsp|Killebrew|2009|p=185}}</ref>. L'archéologie montre aussi une continuité de la culture matérielle aux alentours des {{-s|XIII|e}}-{{-s|XII|e}}, prouvant ainsi que les mêmes peuples vivaient en terre de Canaan avant et après l'[[époque ramesside]], à la date supposée de l'Exode. Le futur Israël est donc issu en partie de la population cananéenne autochtone, et non d'un peuple conquérant venu d’Égypte<ref>{{harvsp|Römer|Macchi|Nihan|2009| p=340-341}}</ref>. À l'exception peut-être d'Hazor qui subit une destruction à la fin du bronze récent, l'archéologie ne confirme pas l'idée d'une campagne militaire massive et destructrice contre les villes décrites dans le récit du livre de Josué<ref>{{harvsp|Killebrew|2009|p=182}}</ref>. Par exemple, les fouilles de [[Jéricho]] dans les années [[1950]] ont montré que la datation de la conquête à l'[[époque ramesside]] est invalide. La ville n'est pas fortifiée au moment où Josué est censé la conquérir en faisant s'abattre ses murailles. Cela vaut aussi pour la conquête de la ville d'Aï, dont le nom signifie d'ailleurs « monceau de pierres » en hébreu<ref>{{harvsp|Römer|Macchi|Nihan|2009| p=339}}</ref>.
L'expulsion des [[Hyksôs]] d'Égypte en direction de la Palestine a aussi été proposée comme la base des traditions relatives à l'Exode. Thomas Römer souligne que l'écart chronologique entre la fin du bronze moyen et l'émergence des Israélites au début de l'âge du fer est trop grand pour que cette hypothèse soit vraissemblable, même si le souvenir des Hyksôs a pu exercer une influence sur la construction du récit de l'Exode<ref>{{Ouvrage| prénom = Thomas |nom = Römer |titre = Moïse en version originale | sous-titre = enquête sur le récit de la sortie d'Egypte | éditeur = Bayard | année = 2015}} {{p.|30}}</ref>.
