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| date de décès = {{date de décès|10|septembre|1993}}
| âge au décès = 72
| lieu de décès = [[StrasbourgColmar]]
| nationalité = {{france}}
| profession = [[politologue]] et [[sociologue]]
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Arrêté en juin 1942 à Clermont-Ferrand, puis en septembre à [[Lyon]], il fut avec [[Emmanuel Mounier]] l’un des accusés du procès Combat. Incarcéré à la [[Centre de détention d'Eysses|prison centrale d’Eysses]], puis à la forteresse de [[Sisteron]], il parvint à s’évader le 8 juin 1944 et rejoignit jusqu’à la [[Libération (histoire)|Libération]] les maquis [[Francs-tireurs et partisans|FTP]] des [[Alpes-de-Haute-Provence|Basses-Alpes]] et de la [[Drôme (département)|Drôme]]. Rentré à [[Strasbourg]] en novembre 1944, il se consacra quelque temps au [[journalisme]] et à l’action politique, expériences qui furent pour lui une source de déception en même temps que le point de départ d’une longue réflexion. Il fut en 1945-46 responsable départemental du [[Mouvement de libération nationale]] (MLN) de la [[Moselle (département)|Moselle]], et quelque temps secrétaire académique du [[Syndicat national des enseignements de second degré|SNES]].
 
À la libération, il découvre l'[[Épuration à la Libération en France|épuration sauvage]] et les règlements de compte partisans, ce qui le bouleversera profondément<ref>{{article|langue=fr|nom= Paul-François Paoli|url texte=http://www.lefigaro.fr/livres/2008/01/17/03005-20080117ARTFIG00008-julien-freund-l-inconformiste-capital.php|titre=Julien Freund, l'«inconformiste» capital|périodique=Le Figaro|jour=16|mois=janvier|année=2008}}</ref>.Il fut élu conseiller municipal comme tête de liste à Sarrebourg mais il ne devint pas maire alors qu’il détenait la majorité absolue du fait de la trahison d’un de ses colistiers. Concernant la politique et son engagement dans la recherche théorique , Freund dira qu’il relevait d’une « déception surmontée ».
 
=== Carrière académique ===
Il fut jeune instituteur à [[Hommarting]] (Moselle).
Ayant postulé dès 1946 un poste de professeur de philosophie, il fut admis à l'[[agrégation en France|agrégation]], puis enseigna successivement au collège Mangin de [[Sarrebourg]] (1946-49), au lycée Fabert de [[Metz]] (1949-53) et au lycée [[Numa Denis Fustel de Coulanges|Fustel de Coulanges]] de [[Strasbourg]] (1953-60). De 1960 à 1965, il fut maître de recherche au [[Centre national de la recherche scientifique|CNRS]], spécialisé dans les études d’analyse politique. En 1965, année de la soutenance de sa thèse de doctorat à la [[Sorbonne]], il fut élu professeur de sociologie à l’université de Strasbourg, où il fut le principal fondateur puis le directeur de la faculté des sciences sociales. Il y créa un certain nombre d'institutions à vocation régionale, comme l’[[Institut de polémologie de Strasbourg]] (témoignage de sa proximité avec [[Gaston Bouthoul]]), le [[Centre de recherches et d’études en sciences sociales]] (en 1967), la [[Revue des Sciences Sociales|Revue des sciences sociales de la France de l'Est]] (en 1972) ou le [[Centre de recherche en sociologie régionale]] (1973). Il enseigna également de 1973 à 1975 au [[Collège d'Europe]] de [[Bruges]], puis en 1975 à l’[[université de Montréal]]. Nommé en 1979 président de l’[[Association internationale de philosophie politique]], il prit peu de temps après une retraite anticipée, réprouvant les évolutions de l'enseignement et de l'administration universitaires. Retiré à [[Villé]], il se consacra entièrement à ses livres.== Œuvre ==
 
== Œuvre ==
 
Marqué par la pensée de [[Max Weber]], de [[Georg Simmel]], de [[Vilfredo Pareto]] et de [[Carl Schmitt]], auteurs qu’il contribua à mieux faire connaître en France, Julien Freund s’était imposé avec son livre sur ''L’essence du politique'', issu de la thèse de doctorat qu’il avait soutenue le [[26 juin]] [[1965]] sous la direction de [[Raymond Aron]] (le philosophe [[Jean Hyppolite]] ayant préféré se récuser pour n’avoir à patronner ses thèses).
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Peu intégré à la sociologie française, Julien Freund avait toutefois une certaine réputation dans le monde entier, en particulier pour son livre sur Max Weber, traduit notamment en anglais. Il avait refusé de quitter sa [[Lorraine]] natale pour venir s’installer dans la capitale : « Kant vivait à [[Königsberg]] et non à [[Berlin]] », répondait-il à ceux qui s’en étonnaient. Amateur de peinture - il avait épousé en 1948 la fille du peintre alsacien [[René Kuder]] (1882-1962) - et de gastronomie régionale.
 
Sa fascination pour [[Carl Schmitt]], indissociable de son approche fondamentalement agonistique du politique, de même que son engagement dans la revue ''[[Nouvelle École]]'' du [[Groupe de recherche et d'études sur la civilisation européenne]] (GRECE ; il fait partie du comité d'honneur de la revue) et sa contributioncontribue à la revue d'extrême droite ''Nationalisme et République'' ainsi qu'aux publications du ''Thule Seminar'' de [[Pierre Krebs]],))Il intervient également lors du congrès du Grece le 11 novembre 1984 aux côtés d'Alain de Benoist. Sa contribution porta sur le thème "Le pluralisme des valeurs"<ref>Les Actes du congrès ont faitété publiées aux éditions Labyrinthe, Paris, 1985, pages 7 à 19.</ref>. Spécialiste de luil'extreme-droite, Alain Bihr voit dans cette collaboration à la revue Elemente la preuve d'un penseurengagement engagéclair auprèsde Julien Freund aux côtés de groupusculesnostalgiques ddu nazisme.. "<ref>[[Alain Bihr,]] "Julien Freund : de la résistance à la collaboration", op.cit.</ref>.L'extrême-droiteengagement de l'auteur sur le plan politique,communiste libertaire n'est probablement pas sans effet sur la nature de son analyse et de ses conclusions.Le dernier ouvrage publié du vivant de Julien Freund fut l’Essence de l’Economique dont il remit le manuscrit aux Presses universitaires de Strasbourg en juin 1993 avec une note manuscrite inhabituelle. Il mourut à l’Hôpital Pasteur de Colmar(68) en septembre 1993.Mais il resta lucide jusqu’à l’exitus. Le dernier ouvrage non paru sont Les lettres de la vallée en raison d’avatars éditoriaux. Il en éprouva beaucoup de tristesse. Ce livre était une forme de réponse au Sermon sur la montagne de Rousseau et il était basé sur une réflexion tirée de son expérience politique notamment à Sarrebourg(57) et les personnages cités étaient existants. Dans la vallée on est au contact des réalités de la vie ,au sommet de la montagne vous pouvez dire tout, seul l’écho vous répond. Freund qui attendait impatiemment la sortie du livre, éprouva une grande déception de ne pas le voir édité, ce qu’il est toujours.
 
Ainsi, Julien Freund participe une première fois au Congrès du GRECE les 27 et 29 septembre 1974 à Nice. Il réintervient lors d'un autre Congrès du GRECE à Paris le 25 juin 1975. Le thème de ce dernier congrès est alors "Des élites pour quoi faire ?". Freund y intervient aux côtés de Alain de Benoist, Pierre Bercot, Jacques Bompaire (passé entre-temps au Front national), Armin Mohler (ancien secrétaire de Ernst Jünger et longtemps conseiller de Franz-Joseph Strauss). Sa contribution portait le titre non équivoque de "Plaidoyer pour l'aristocratie"<ref>Alain Bihr, "Julien Freund : De la résistance à la collaboration", H&A, {{n°|7}}, 1994</ref>. Il intervient également lors du congrès du Grece le 11 novembre 1984 aux côtés d'Alain de Benoist, Guillaume Faye (un des théoriciens de l'extrême-droite française contemporaine), Pierre Vial (longtemps membre du Conseil scientifique du Front national). Sa contribution porta sur le thème "Le pluralisme des valeurs"<ref>Les Actes du congrès ont été publiées aux éditions Labyrinthe, Paris, 1985, pages 7 à 19.</ref>. Fin connaisseur de la pensée politique allemande, Freund œuvre également à l'époque à l'instauration de liens entre extrême-droite allemande et française. Il intervient ainsi dans le premier numéro de la revue Elemente (pendante de la revue Éléments du GRECE) et qui compte plusieurs plumes historiques de l'extrême-droite. Spécialiste de l'extreme-droite, Alain Bihr voit dans cette collaboration à la revue Elemente la preuve d'un engagement clair de Julien Freund aux côtés de nostalgiques du nazisme. Il signale notamment que "Yann Broun de Colstoun, apparaît dès le numéro 3 de la revue Elemente comme son régisseur de publicité puis comme chargé de son "management" alors qu'il " faisait partie de l'équipe dirigeant la librairie parisienne Ogmios, spécialisée notamment dans la littérature révisonniste (négationniste)". De même Ersnt Anrich "qui fit un passage éclair, en 1979, au comité de patronage de Nouvelle École, en même temps presque que Freund y faisait son entrée, avant de collaborer de nombreuses années durant à cette revue" était le "principal idéologue du parti néo-nazi NPD, Anrich faisait aussi partie de la direction du Witiko Bund, une organisation d'Allemands originaires des Sudètes, dont les cadres étaient presque tous d'anciens animateurs de la NSDAP dans la région. "<ref>Alain Bihr, "Julien Freund : de la résistance à la collaboration", op.cit.</ref>
 
 
Les partisans de Freund rappellent toutefois que Julien Freund a aussi intégré dans ses travaux une grande partie du libéralisme antique et renaissant ([[Aristote]], [[Machiavel]]). Une place plus importante est accordée à l'individualisme méthodologique wébérien et au réalisme hobbesien.
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