« Province du Dauphiné » : différence entre les versions
Contenu supprimé Contenu ajouté
m typo |
|||
(98 versions intermédiaires par 48 utilisateurs non affichées) | |||
Ligne 1 :
{{Confusion|texte=Ne pas confondre avec l'actuelle entité géographique et culturelle du Dauphinois}}
{{Voir homonymes|Dauphiné (homonymie)}}
{{Infobox Ancienne entité territoriale
| nom français = Province
| nom = Dôfenât
| nom langue = {{frp}}
| nom2 = Daufinat
| nom2 langue = {{oc}}
|
|
|
|
| drapeau = Flag of Dauphiné.svg
|
|
|
|
| carte = Dauphine in France (1789).svg
|
| langues = [[Français]], [[arpitan]] ([[Dauphinois (dialecte)|dauphinois]]), [[provençal]] ([[vivaro-alpin]]), [[italien]]
|
|
| evt1 = [[Traité de Romans (1349)|Traité de Romans]]
|
| evt2 = [[Révolution française]]
|
|
|
|
|
|
|
| gentilé = [[Dauphinois (habitants)|Dauphinois]]
| devise = ▼
| pop date =
| superficie = Environ 22 000 km²
| s1 = [[Fichier:Blason département fr Isère.svg|20px]] [[Isère (département)|Isère]]▼
| monnaie =
| s2 = [[Fichier:Blason département fr Drôme.svg|20px]] [[Drôme (département)|Drôme]]▼
|
▲ | devise =
| s4 = [[Fichier:Blason département fr Vaucluse.svg|20px]] [[Vaucluse (département)|Vaucluse]] ([[Principauté d'Orange]])▼
|
| p2 = [[Fichier:Blason Raymond IV des Baux.svg|20px]] [[Principauté d'Orange]] <small>(1713)</small>
▲ | s1 = [[Fichier:Blason département fr Isère.svg|20px]] [[Isère (département)|Isère]]
▲ | s2 = [[Fichier:Blason département fr Drôme.svg|20px]] [[Drôme (département)|Drôme]]
| s3 = [[Fichier:Blason département fr Hautes-Alpes.svg|20px]] [[Hautes-Alpes]]
▲ | s4 = [[Fichier:Blason département fr Vaucluse.svg|20px]] [[Vaucluse (département)|Vaucluse]]
| s5 = [[Fichier:Blason duche fr Savoie.svg|20px]] [[Duché de Savoie]] ([[Dauphiné#Dauphiné Italien|Dauphiné italien]]) <small>(1713)</small>
}}
La '''province du Dauphiné''' est une ancienne [[Anciennes provinces de France|province française]] intégrée au [[
== Histoire ==
===
[[Fichier:Dauphin Humbert II.jpg|thumb|Le dauphin Humbert II]]
Le vaste [[Dauphiné de Viennois]] n'avait pas manqué d'attirer l'attention des rois de France. Les [[Capétiens]] intervinrent de plus en plus ouvertement, notamment à propos de conflits frontaliers ou d'hommages contestés. [[Philippe le Bel]] alla jusqu'à infliger des amendes à des sujets du dauphin. Mieux que cela, moyennant une pension, il obtint d'[[Humbert Ier de Viennois|Humbert {{Ier}}]], devenu son homme lige, qu'il fournisse un contingent d'hommes d'armes.
[[Guigues VIII de Viennois|Guigues VIII de La Tour du Pin]] (1309-1333), [[Liste des comtes d'Albon puis dauphins de Viennois|dauphin de Viennois]], épousa en [[1323]] [[Isabelle de France (1312-1348)]], la fille du roi de France [[Philippe V le Long]]. [[Philippe VI de Valois]], devenu roi de France à son tour, allait trouver dans la politique d'[[Humbert II de Viennois|Humbert II]] ([[1333]]-[[1349]]), qui avait succédé à son frère Guigues VIII, l'occasion décisive.
La cérémonie officielle a lieu à [[Lyon]] le 16 juillet 1349. Humbert remet à Charles de Normandie (le futur [[Charles V de France|Charles V le Sage]]) le sceptre, la bannière, l'anneau et l’ancienne épée du dauphin. À cette époque, Humbert II portait également les titres de « prince du [[Briançonnais]], duc de [[Champsaur]], marquis de Cézanne, [[Comté de Vienne|comte de Vienne]], d'[[Albon]], de [[Vallée du Grésivaudan|Grésivaudan]], d'[[Embrun (Hautes-Alpes)|Embrun]] et de [[Gapençais]], baron [[comte palatin|palatin]] de [[Famille de La Tour du Pin|La Tour]], de la [[Valbonne]], de [[Montauban]] et de [[Mévouillon]] », qu'il transmet également à la France. Dès lors, le Dauphiné est réservé à l'héritier du trône de France. Charles V résida quelques mois à Grenoble et visita son nouveau territoire. D'autre part, cette annexion entraîna la création des [[États provinciaux (Ancien Régime)|États du Dauphiné]]. Les nouveaux dauphins ne résidant pas en permanence dans la province, des [[Liste des gouverneurs du Dauphiné|gouverneurs seront successivement nommés]].▼
Ce dernier, de goût fastueux et artiste, conduisit le gouvernement du Dauphiné à un train que ses finances ne purent suivre. Il lui fallut recourir au seul moyen qui lui restait : vendre les seigneuries qui constituaient ses états. Le [[roi de Sicile]], puis le pape [[Benoît XII]], sollicités, ne donnèrent pas suite. Philippe VI, bien qu'accaparé par les débuts de la guerre de Cent Ans, réagit immédiatement. Établi à [[Sainte-Colombe (Rhône)|Sainte-Colombe]], il s'imposa comme le seul acquéreur. Deux traités furent préparés sans aboutir. Mais de nouveaux frais engagés pour une croisade ([[1345]]-[[1347]]), la mort de son épouse la dauphine Marie [[Liste des seigneurs des Baux|des Baux]]{{Note|texte=Claude Faure 1907{{Note|groupe= note |texte=La dauphine Marie des Baux meurt à [[Rhodes]] dans le courant du mois de mars 1347. la nouvelle de son décès parvient à Grenoble le {{date|1|mai|1347}}}} | id= faure1907 | détails= p. 537 | url= https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6548754z/f551.item }} ([[1346]]) et l'absence de tout héritier décidèrent Humbert II à abandonner le pouvoir sans plus attendre (son fils étant mort à l'âge de deux ans en 1335){{Note|texte=Paul Fournier 1912| id= fournier1912}}.
=== Les débuts d'une Province ===▼
Un troisième [[Traité de Romans (1349)|traité]] fut signé le {{date|30 mars 1349}}, habilement négocié par le protonotaire du roi, [[Amblard de Beaumont]]. Le Dauphiné de Viennois était confié au petit-fils de Philippe VI, [[Charles V de France|Charles]], moyennant {{unité|200000|florins}} et une rente annuelle de {{Unité|4000|florins}}. La solution était habile : on ménageait tout de même les susceptibilités [[Saint-Empire romain germanique|impériales]] en donnant le Dauphiné de Viennois en apanage à un prince et non directement au roi ; mais ce prince étant lui-même futur roi, on écartait le risque de voir se constituer un grand fief dommageable au royaume, comme devait le devenir plus tard la Bourgogne. Et c'est ainsi que le fils du roi porta le titre de [[Liste des dauphins de France#Dauphins de Viennois|dauphin de Viennois]] (puis [[Liste des dauphins de France#Dauphins de France|dauphin de France]]) jusqu'à la fin de la monarchie française.
Le Dauphiné entrait dans le [[Royaume de France]] au moment où commençait la [[guerre de Cent Ans]]. La participation de la nouvelle province française y fut assez importante. Frappée comme le reste du royaume par la [[peste noire]] de [[1348]], il lui faudra entre trois et quatre siècles selon les lieux, pour retrouver la situation démographique antérieure. Le Dauphiné eut à souffrir des [[Grandes Compagnies]] qui bourlinguèrent entre [[Rhône]] et [[Préalpes françaises|Préalpes]], précédées et suivie d'effroyable réputation. La noblesse dauphinoise participa activement aux grandes batailles livrées contre les [[Anglais]], avec un loyalisme qui pour être récent n'en est pas moins solide. Trois cents chevaliers dauphinois périrent à la [[bataille de Verneuil]] ([[1424]] : on leur dédia des monuments aux morts sous forme de fresques représentant la Vierge au manteau abritant les figures des défunts; l'une d'elles subsiste à l'église paroissiale de [[Laval (Isère)|Laval]]. En juin [[1430]], le [[Liste des comtes et ducs de Savoie|duc de Savoie]] [[Amédée IV de Savoie|Amédée IV]] et le [[principauté d'Orange|prince d'Orange]] [[Louis II de Chalon-Arlay|Louis de Chalon]], partisans du [[duc de Bourgogne]] attaquèrent le Dauphiné fidèle à [[Charles VII]]. Ils furent écrasés, alors que les Dauphinois étaient en infériorité numérique, devant le [[Bataille d'Anthon|château d'Anthon]], sur la rive gauche du [[Rhône]] en amont de [[Lyon]]. La province fut sauvée, l’invasion échoua. Presqu'en même temps, des prières publiques étaient prescrites dans la région pour la délivrance de [[Jeanne d'Arc]]<ref name="GDU11" />.▼
Quant à Humbert II, dernier dauphin indépendant, il devint le frère dominicain Humbert. Prieur du couvent de Saint-Jacques à [[Paris]], [[patriarche d'Alexandrie]], il allait être nommé [[évêque de Paris]] quand il mourut, en [[1355]]{{Note|texte=Encyclopédie régionale du Dauphiné| nom= GDU11 | id= bonneton2006 }}.
Les [[rois de France]] s'attachèrent à achever à l'unité du Dauphiné. En [[1355]], le [[Faucigny]] fut échangé avec le [[duc de Savoie]] contre ses fiefs en [[Viennois]] ; en [[1446]] les comtés de [[Valentinois]] et de [[Diois]] complétèrent la province qui atteignait ses limites définitives. Le roi [[Charles V]] autorisa les délégués des trois ordres à se réunir pour consentir et répartir les impositions, [[États provinciaux]], image réduite des [[États généraux]]. Le futur roi [[Louis XI]] est le seul [[dauphin (titre)|dauphin]] royal (sous le nom de [[Louis II]] à avoir séjourné dans son apanage pour le gouverner ([[1447]]-[[1456]]). De main de maître, il organisa de façon plus rationnelle la justice et l'administration. Le [[Conseil delphinal]] devint un [[Parlement du Dauphiné|parlement]], le troisième du royaume ([[1453]]) ; les seigneurs locaux, notamment les évêques, durent prêter hommage et obéir (ce fut le cas de [[Jean Gérard de Poitiers]], [[Liste des archevêques de Vienne (Isère)|archevêque de Vienne]], en [[1450]]). La centralisation monarchique progressait à grand pas<ref name="GDU11" />.▼
▲La cérémonie officielle a lieu à [[Lyon]] le {{date-|16 juillet 1349}}. Humbert remet à Charles de Normandie (le futur [[Charles V de France|Charles V le Sage]]) le sceptre, la bannière, l'anneau et l’ancienne épée du dauphin. À cette époque, Humbert II portait également les titres de « prince du [[Briançonnais]], duc de [[Champsaur]], marquis de [[Césane|Cézanne]], [[Comté de Vienne|comte de Vienne]], d'[[Albon]], de [[Vallée du Grésivaudan|Grésivaudan]], d'[[Embrun (Hautes-Alpes)|Embrun]] et de [[Gapençais]], baron [[comte palatin|palatin]] de [[Famille de La Tour du Pin|La Tour]], de la [[Valbonne]], de [[Montauban-sur-l'ouvèze]] et de [[Mévouillon]] », qu'il transmet également à la France
=== [[Guerres d'Italie]] ===▼
Dès lors, le Dauphiné est réservé à l'héritier du trône de France. Charles V résida quelques mois à Grenoble et visita son nouveau territoire. D'autre part, cette annexion entraîna la création des [[États provinciaux (Ancien Régime)|États du Dauphiné]]. Les nouveaux dauphins ne résidant pas en permanence dans la province, des [[Liste des gouverneurs du Dauphiné|gouverneurs seront successivement nommés]].
La poursuite du mirage italien par les [[rois de France]] produisait en Dauphiné un pesant va-et-vient de convois et de troupe, puisque le [[Montgenèvre|Mont-Genèvre]] fut le passage le plus utilisé : réquisitions, accroissements d'impôts, levées d'hommes, recrudescence des épidémies firent un triste contrepoint aux brillantes entrées des souverains dans leurs villes. La gloire eut aussi sa part et le Dauphiné s'honore de la figure du chevalier [[Pierre Terrail de Bayard]]. Né dans le manoir [[Pierre Terrail de Bayard|Bayard]] de [[Pontcharra]], ce redoutable guerrier, aussi brillant dans les combats singuliers que dans les mouvements statégiques, rendit les plus grands services à trois rois successifs [[Charles VIII]], [[Louis XII]] et [[François Ier|François {{Ier}}]]. Le dernier n'hésita pas à reconnaître sa dette en se faisant armer chevalier au lendemain de [[Bataille de Marignan|Marignan]] par ce seigneur de bien modeste origine. Ayant pu montrer également ses riches qualités humaines dans les fonctions de gouverneur du Dauphiné, Bayard fut blessé à mort en couvrant la retraite des Français en [[Milanais]] ([[1524]])<ref name="GDU11" />.▼
[[Fichier:Map France 1477-fr sovereign Béarn.svg|vignette|Carte représentant le royaume de France en 1477 (la province du Dauphiné est dans le sud-est).]]
▲Le Dauphiné entrait dans le [[
▲Les [[rois de France]] s'attachèrent à achever à l'unité du Dauphiné. En [[1355]], le [[Faucigny (province)|Faucigny]] fut échangé avec le [[duc de Savoie]] contre ses fiefs en [[Viennois]] ; en [[1446]] les comtés de [[Valentinois]] et de [[Diois]] complétèrent la province qui atteignait ses limites définitives. Le roi [[Charles V le Sage|Charles V]] autorisa les délégués des trois ordres à se réunir pour consentir et répartir les impositions, [[États provinciaux (Ancien Régime)|États provinciaux]], image réduite des [[États généraux (France)|États généraux]]. Le futur roi [[Louis XI]] est le seul [[dauphin (titre)|dauphin]] royal (sous le nom de [[Louis II le Bègue|Louis II]] à avoir séjourné dans son apanage pour le gouverner ([[1447]]-[[1456]]). De main de maître, il organisa de façon plus rationnelle la justice et l'administration. Le [[Conseil delphinal]] devint un [[Parlement du Dauphiné|parlement]], le troisième du royaume ([[1453]]) ; les seigneurs locaux, notamment les évêques, durent prêter hommage et obéir (ce fut le cas de [[Jean
{{Article détaillé|Guerres d'Italie}}
▲La poursuite du mirage italien par les [[rois de France]] produisait en Dauphiné un pesant va-et-vient de convois et de troupe, puisque le [[Montgenèvre|Mont-Genèvre]] fut le passage le plus utilisé : réquisitions, accroissements d'impôts, levées d'hommes, recrudescence des épidémies firent un triste contrepoint aux brillantes entrées des souverains dans leurs villes. La gloire eut aussi sa part et le Dauphiné s'honore de la figure du chevalier [[Pierre Terrail de Bayard]]. Né dans le manoir [[Pierre Terrail de Bayard|Bayard]] de [[Pontcharra]], ce redoutable guerrier, aussi brillant dans les combats singuliers que dans les mouvements
De nombreux conseillers dauphinois participèrent également à l'administration des territoires italiens conquis par les troupes françaises.
Parmi les gouverneurs du Dauphiné au {{s-|XVI|e}}, [[Gaston de Foix-Nemours]] (1509) s'illustrera par la suite comme capitaine des armées d'Italie et [[Antoine de Bourbon|Antoine de Bourbon-Vendôme]] (1562), roi-consort de [[Royaume de Navarre|Navarre]] et père du futur [[Henri IV de France|Henri IV]], remplacé à sa mort (1562) par le [[Jacques de Savoie-Nemours|duc de Nemours]]
{{Article détaillé|Guerres de Religion (Europe)|Guerres de Religion (France)}}
[[Fichier:
Proche de [[Genève]], attentif depuis longtemps aux prêches [[hérétiques]], le Dauphiné fut rapidement atteint par la [[Réforme protestante]]. Nombre de nobles suivirent le mouvement, poussés sans doute aussi par l'envie de s'approprier les biens ecclésiastiques. Des prêtres, des moines prêcheurs, des évêques mêmes se montrèrent favorables à ces idées nouvelles.
▲=== [[Guerres de religion]] ===
▲[[Fichier:Facade Cathédrale Vienne 2.JPG|thumb|[[Cathédrale Saint-Maurice de Vienne]].]]
À partir de [[1575]],
▲Proche de [[Genève]], attentif depuis longtemps aux prêches [[hérétiques]], le Dauphiné fut rapidement atteint par la [[Réforme protestante]]. Nombre de nobles suivirent le mouvement, poussés sans doute aussi par l'envie de s'approprier les biens ecclésiastiques. Des prêtres, des moines prêcheurs, des évêques mêmes se montrèrent favorables à ces idées nouvelles. De églises huguenotes s'établirent dans toute la province, plus denses dans le [[Valentinois]] et le [[Diois]]. Les deux communautés ennemies manifestèrent une extrême agressivité durant les guerres de religion. Le [[baron des Adrets]], qui passa d'ailleurs d'un camp à l'autre avant d'être rejeté par les deux, se montra d'une cruauté particulièrement odieuse et son raid de [[1562]] se solda par d'irréparables destructions à [[Valence]], [[Romans-sur-Isère|Romans]], [[Grenoble]], [[Saint-Antoine-l'Abbaye]], [[Vienne (Isère)|Vienne]], entre autres. La modération du gouverneur catholique de Gordes, qui d'honora en refusant d'étendre à sa province le [[massacre de la Saint-Barthélemy]] ([[1572]]) n'empêcha pas le conflit de poursuivre. [[Charles Dupuy de Montbrun]], chef du parti protestant dauphinois, remporta de brillant succès, mais sa capture et son exécution ouvrirent la voie à [[Lesdiguières]] (gouverneur du Dauphiné puis lieutent général du Dauphiné) qui se montra un chef de guerre encore plus supérieur<ref name="GDU11" />.
Lesdiguières vint faire le siège de la ville et au bout d’un mois d’escarmouches, il s’empara de la capitale dauphinoise le
▲À partir de [[1575]], [[François de Bonne de Lesdiguières|Lesdiguières]] devint le chef unique des huguenots dans la région. Il parvint à défendre Corps, à s’emparer de Gap mais il ne put empêcher la prise de la Mure par les catholiques. Il s’empara également de Montélimar et d’Embrun. L’accession d’[[Henri IV de France|Henri IV]] au royaume lui permet de s’allier à La Valette, gouverneur du Dauphiné, et Ornano, Lieutenant-général de la province. Ils durent cependant affronter la Ligue catholique. Ces derniers s’emparèrent de Grenoble.
▲Lesdiguières vint faire le siège de la ville et au bout d’un mois d’escarmouches, il s’empara de la capitale dauphinoise le [[22 décembre]] [[1590]]. Briançon et [[Crest (Drôme)|Crest]] avaient déjà signé leur reddition, Vienne, la dernière, le fit en [[1591]].
Par la prise de Vienne, en [[1591]], Lesdiguères s'assura la maîtrise de toute la province. Fin politique, il cessa d'être un
=== {{s-|XVII|e}} ===
[[Fichier:Vizille-chateau-parc-1.jpg|thumb|Château de Vizille]]
Maintenir la paix civile et remettre en route la vie économique pouvait paraître une tâche impossible. Lesdiguières, lieutenant-général du Dauphiné, l'entreprit, joignant une impitoyable rigueur à une grande habileté, il imposa aux protestants ses coreligionnaires, comme aux catholiques, la
Les règnes de [[Henri IV (roi de France)|Henri IV]] et [[Louis XIII]] sont aussi marqués par le procès des tailles. La taille, principal impôt direct, pesait sur les routiers et spécialement les paysans. Or, depuis le {{s-|XIV|e}}, beaucoup de propriétaires avaient, par achat ou par mérite, obtenu l'accès à la noblesse, exempte de cette charge. Le nombre d'imposés diminuait en même temps que la surface imposable. Le [[Tiers-État]] des villes et des campagnes dauphinoises eut le mérite de savoir s'unir et s'organiser. Il obtint du roi la reconnaissance de son autonomie et engagea un procès. De [[1602]] à [[1639]] des arrêts opposés furent rendus et finalement, grâce notamment à Claude Brosse, «
{{Article détaillé|Invasion du Dauphiné en 1692}}
La guerre extérieure atteignit le Dauphiné à la fin du règne de [[Louis XIV]]. En [[1692]], le [[Duc de Savoie]] entra en France par le col du Vars, prit Embrun et Gap, brûla les châteaux de [[Tallard]] et des Disguières. [[Nicolas de Catinat]] ([[maréchal de France]]), réussi à couvrir Grenoble quand la ville était menacée. Durant la [[guerre de Succession d'Espagne]], l'ennemi approcha du fort Barraux et de Briançon. Le [[Dauphiné#Dauphiné
=== {{s-|XVIII|e}} ===
Relativement calme, le {{s-|XVIII|e}} fut pour le Dauphiné un moment de prospérité,
[[Fichier:Journée des Tuiles (Alexandre Debelle), Musée de la Révolution française - Vizille.jpg|vignette|alt=Tableau représentant la journée des Tuiles de 1788.|''La Journée des Tuiles du {{date|7|juin|1788}}'' par [[Alexandre Debelle]],<br> ([[musée de la Révolution française]]).]]
L'aube de la [[Révolution française]] devait donner au Dauphiné l'occasion de sortir du silence dans lequel il s'était enfermé. Le [[Parlement de Grenoble]] avait été des plus actifs dans l'attaque du «
Le Dauphiné tout entier resta d'ailleurs relativement calme durant la décennie révolutionnaire. La [[Grande Peur]] de
La province perdit son existence officielle lors de la création des [[départements]]. Trois départements furent créés à la place du Dauphiné, l'[[Isère (département)|Isère]] ([[préfecture]] : Grenoble), la [[Drôme (département)|Drôme]] (préfecture : Valence) et les [[Hautes-Alpes]] (préfecture : Gap). Division acquise non sans discussions dans lesquelles Vienne et [[Montélimar]] défendirent âprement leurs chances pour devenir préfecture
==
[[Fichier:Carte du Dauphiné.svg|alt=|400px|centré|vignette|Le Dauphiné dans ses limites du {{s-|XVIII|e}} avec les communes et départements actuels]]
*[[Généralité de Grenoble]]
==
*Les [[États de Dauphiné]]
==
*Le [[Parlement du Dauphiné]]
==
*[[Liste des gouverneurs du Dauphiné|Gouverneurs du Dauphiné]]
*[[Liste des intendants de la généralité de Grenoble|Intendant du Dauphiné]]
==
=== Bailliages ===
[[Fichier:Carte_des_Gouvernements_de_Dauphiné_et_de_Provence.png|thumb|Les huit [[bailliage]]s dauphinois sous l'[[Ancien Régime]].]]
* Bailliage de [[Vienne (Isère)|Vienne]]
* Bailliage de [[Saint-Marcellin (Isère)|Saint-Marcellin]]
* Bailliage de [[Grenoble]]
* Bailliage de [[Valence (Drôme)|Valence]]
* Bailliage de [[Die (Drôme)|Die]]
* Bailliage de [[Briançon]]
* Bailliage de [[Gap]]
Ligne 125 ⟶ 145 :
=== Divisions ecclésiastiques ===
*'''Diocèses et archidiocèses ayant leur siège en Dauphiné
** [[
** [[Diocèse de Grenoble]] <small>([[Liste des évêques de Grenoble|évêques]])</small>
** [[Diocèse de Valence]] <small>([[Liste des évêques de Valence (France)|évêques]])</small>
** [[Diocèse de Die]] <small>([[Liste des évêques de Die|évêques]])</small>
** [[Diocèse de Saint-Paul-Trois-Châteaux]] <small>([[Liste des évêques de Saint-Paul-Trois-Châteaux|évêques]])</small>
** [[Ancien archidiocèse d'Embrun|Archidiocèse d'Embrun]] <small>([[Liste des évêques et archevêques d'Embrun|archevêques]])</small>
** [[Diocèse de Gap]] <small>([[Liste des évêques de Gap|évêques]])</small>
▲*'''Diocèses et archidiocèses ayant leur siège hors du Dauphiné de Viennois''' :
** [[Archidiocèse de Lyon]] <small>([[Liste des archevêques de Lyon|archevêques]])</small>
** [[Diocèse de Belley]] <small>([[Liste des évêques de Belley|évêques]])</small>
** [[Ancien diocèse de Vaison|Diocèse de Vaison]] <small>([[Liste des évêques de Vaison|évêques]])</small>
** [[Diocèse de Suse]] <small> ([[Diocèse de Suse#Évêques|évêques]])</small>
** Diocèse puis [[Archidiocèse de Turin]] <small> ([[Liste des évêques et archevêques de Turin|évêques et archevêques]])</small>
== Voir aussi ==
Ligne 148 ⟶ 168 :
* [[Liste des comtes d'Albon puis dauphins de Viennois|Liste des dauphins de Viennois]]
* [[Parlement du Dauphiné]]
* [[Chronologie de la France]]
== Bibliographie ==
* {{Ouvrage | langue=fr | auteur1=chanoine Jules Chevalier | titre=Essai historique sur la ville et l'église de Die | tome=III | lieu=Valence | éditeur=J. Céas et fils | année=1896 | oclc=490670065 | id=chevalier1896}}.
* {{Ouvrage | langue=fr | auteur1=Claude Faure | titre=Le dauphin Humbert II à Venise et en Orient (1345-1347). | tome=27 | lieu=Paris et Rome | éditeur=E. Thorin (Paris) et Spithöver (Rome) | collection=Mélanges d'archéologie et d'histoire de l'École française de Rome | année=1907 | passage=pp. 509-562. | lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6548754z/f523.image | id=faure1907}}.
* {{Article|langue=fr|auteur1=Paul Fournier|titre=Le dauphin Humbert II|périodique=Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres|date=1912|lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_1912_num_56_8_73111|pages=581-599 | id= fournier1912 }}.
*{{Ouvrage | langue=fr | auteur1=Jean-Pierre Moret de Bourchenu Valbonnais | titre=Histoire de Dauphiné et des princes qui ont porté le nom de dauphins. | tome=second | lieu=Genève | éditeur=Fabri et Barrillot | année=1722 | pages totales=413 | lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=CSKu3VUXF34C&dq=%22isnardo+de+albarno%22 | id=valbonnais1722}}.
*A. Lemonde, ''Le temps des libertés en Dauphiné. L'intégration d'une principauté à la Couronne de France (1349-1407)'', Grenoble, 2002
*{{Ouvrage | langue=fr | auteur1=Régis Picavet | auteur2=Régis Picavet | auteur3=[[Robert Bornecque]] | auteur4=[[Guy Tosatto]] | auteur5=Alain Boucharlat | auteur6=al. | titre=Dauphiné | sous-titre=Drôme, Hautes-Alpes, Isère | lieu=Chamalières | éditeur=Christine Bonneton | collection=Encyclopédies régionales | année=2006 | pages totales=319 | isbn=2-86253-371-8 | isbn2=9782862533711 | id=bonneton2006}}.
== Notes et références ==
=== Notes ===
{{Références|groupe="note"}}
=== Références ===
{{Références
{{Palette
{{Portail
{{DEFAULTSORT:Province du Dauphiné}}
[[Catégorie:Dauphiné]]
[[Catégorie:Division administrative disparue en 1790|Dauphiné]]
[[Catégorie:Histoire de l'Isère]]
[[Catégorie:Territoire du Moyen Âge]]
|