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{{Infobox Biographie2}}
'''David Irving''', né le {{date de naissance|24|mars|1938}} à [[Brentwood (Essex)|Brentwood]] ([[Essex (comté)|Essex]]), est un écrivain [[Royaume-Uni|britannique]], auteur depuis les [[années 1960]] de nombreux livres d'[[histoire]]<ref>La classification de David Irving comme [[historien]] fait débat, notamment depuis son procès de 2000. N'ayant pas de titres académiques dans ce domaine, mais auteur de nombreux livres d'histoire, il est couramment désigné comme historien par une partie des médias comme [http://news.bbc.co.uk/2/hi/europe/4733820.stm la BBC], ou le ''[[International Herald Tribune]]'' qui titre, le 12 avril 2000 «  {{lang|en|texte=Historian Called Pro-Hitler Loses Libel Suit}}  » (un historien accusé d'être favorable à Hitler perd son procès en diffamation). Lors de son procès, le juge l'a qualifié d'[http://www.hdot.org/en/trial/judgement/13.03 historien militaire], louant ses qualités professionnelles dans ce domaine. D'autres médias britanniques, moins nombreux, ont refusé de le qualifier d'historien. Le [http://www.independent.co.uk/opinion/commentators/richard-ingrams-week-irving-was-the-author-of-his-own-downfall-467619.html ''Daily Telegraph''] a ainsi décidé dès 1969 de ne plus le qualifier que d'«  écrivain  » (''{{lang|en|texte=author}}''). Pour [[Richard J. Evans]], dans son [http://www.hdot.org/en/trial/defense/evans/6.html témoignage d'expert au procès de 2000], {{citation|Cela pourrait apparaître comme une absurde controverse sémantique que de nier la qualité d'«  historien  » à une personne ayant écrit plus de deux douzaines d'ouvrages sur des sujets historiques. Mais si par historien nous voulons dire quelqu'un qui s'emploie à découvrir la vérité sur le passé, et à donner de celui-ci une représentation aussi fidèle que possible, alors Irving n'est pas un historien.}}</ref>, traitant pour la plupart de la [[Seconde Guerre mondiale]]. À partir de la fin des [[années 1980]], il adopte un discours [[Négation de la Shoah|négationniste]]. En [[2000]], il perd le procès en diffamation par lequel il comptait se défaire des accusations de sympathie pour le [[nazisme]]. En [[2007]], la justice [[Autriche|autrichienne]] le condamne à deux ans de prison ferme pour [[négation de la Shoah]], considérée comme un crime par la loi de ce pays.
 
== Biographie ==
 
Après avoir échoué lors de ses études à l'[[Imperial College London]] puis avoir tenté d'entrer dans la [[Royal Air Force]], il travaille un temps comme ouvrier dans la sidérurgie en Allemagne et achève finalement une troisième année à l'[[Université de Londres]] (il qualifie lui-même par la suite son parcours universitaire d'«  échec total  » et en attribue la faute à ses enseignants)<ref>{{Harvsp|Atkins|2009|p=119}}</ref>. Il se fait connaître en [[1963]] en publiant ''La Destruction de Dresde'', livre consacré au [[Bombardement de Dresde|bombardement de la ville de Dresde]] par l'aviation britannique, où périrent vingt-cinq mille civils allemands<ref>Le bilan du bombardement de Dresde a considérablement varié au fil des années et des sources. Le bilan finalement admis ({{formatnum:25000}} morts maximum dont {{formatnum:18000}} corps identifiés) a été établi par une commission d'historiens mandatée par la ville de Dresde en 2004-2010. Voir {{epub}} {{Ouvrage|langue=fr|titre=La fin : Allemagne, 1944-1945|prénom1=Ian|nom1=Kershaw|lieu=City|éditeur=Éditions du Seuil|année=2012|isbn=978-2-020-80301-4}}, note 790, emplacement 12131 sur 16493 ; {{lien|Rolf-Dieter Müller|lang=de}}, Nicole Schönherr, Thomas Widera, '' Die Zerstörung Dresdens 13. bis 15. Februar 1945 – Gutachten und Ergebnisse der Dresdner Historikerkommission zur Ermittlung der Opferzahl'', Hannah-Arendt-Institut. Berichte und Studien 58, Göttingen, 2010, {{isbn|978-3899717730}}, ainsi que, sur le site de la ville de Dresde, [http://www.dresden.de/de/02/035/01/2010/03/pm_060.php Dresdner Historikerkommission veröffentlicht ihren Abschlussbericht].</ref>. Irving y défend un bilan de 135 000, puis {{formatnum:200000}} victimes, essentiellement sur la base d'un rapport de police fortement suspecté d'être un faux depuis 1955, le ''TB 47'', ce qui fut définitivement prouvé en 1977<ref>Richard J. Evans consacre un chapitre détaillé à l'exploitation abusive en toute connaissance de cause de cette source par Irving, «  The bombing of Dresden  », dans {{Harvsp|texte=|Richard J Evans|2001|p=149-184|loc=|id=Richard_J_Evans2001}}.</ref>).
 
À la suite de ce livre médiatisé, David Irving, autodidacte alors âgé de 24 ans, devient un auteur connu du grand public britannique. Il écrit en [[1967]] ''Accident: The Death of General Sikorski'', où il développe une thèse selon laquelle la mort dans un crash d'avion du général polonais [[Władysław Sikorski]], chef du [[Gouvernement polonais en exil|gouvernement en exil à Londres]], était un attentat fomenté par [[Winston Churchill|Churchill]], afin de pouvoir « livrer » la Pologne à l'URSS (il réalisera un documentaire sur ce dernier livre en 1999). Toujours en [[1967]], il publie un ouvrage sur le convoi [[Convoi PQ 17|PQ17]], dont il fait porter la responsabilité des pertes au commandant Jack Broome, chef de l'escorte militaire. Broome finit par intenter un procès en diffamation, obtenant la condamnation d'Irving<ref>{{Ouvrage|langue=en|titre=Political libels : a comparative study|prénom1=Ian|nom1=Loveland|lieu=Oxford Portland, Or|éditeur=Hart Pub|année=2000|pages totales=190|isbn=978-1-841-13115-3|url=http://books.google.fr/books?id=I-0KdQrIS8QC&pg=PA90&dq=irving+libel+broome&hl=fr&ei=NnH1S5flApK-mQPwh4X1CA&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=5&ved=0CD4Q6AEwBA#v=onepage&q=irving%20libel%20broome&f=false|passage=90}}</ref>.
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Au début des années [[1990]], la réputation de David Irving devient de plus en plus sulfureuse, et il a des difficultés à trouver des éditeurs. En [[1992]], l'éditeur Macmillan Publishers annule son contrat pour la publication d'une biographie de [[Joseph Goebbels]] (finalement publiée par l'éditeur américain St Martin's Press). En [[1994]], il est mentionné dans ''Denying the Holocaust: the growing assault on truth and memory'', ouvrage consacré au [[négationnisme]] par l'universitaire [[États-Unis|américaine]] [[Deborah Lipstadt]]. En mars 1996, St. Martin's Press, devant la mauvaise publicité entraînée par la réputation d'Irving, finit par annuler la sortie de la biographie de Goebbels<ref>[http://www.time.com/time/magazine/article/0,9171,984402,00.html Books : revisiting a revisionist], ''Time magazine'', 15 avril 1996</ref>. N'ayant plus d'éditeur, Irving crée dans les années suivantes sa propre structure, Focal Point Publications, qui s'emploie à publier ou à rééditer ses livres.
 
En [[1996]], désireux de rebâtir sa réputation d'historien, il porte plainte pour diffamation contre Deborah Lipstadt et l'éditeur britannique de cette dernière, [[Penguin Books]], les accusant d'avoir ruiné sa réputation en le qualifiant de propagandiste négationniste et pro-[[nazisme|nazi]]. Le procès, qui débute en janvier [[2000]], est particulièrement médiatisé au [[Royaume-Uni]]. Irving fait émettre une [[Subpoena|injonction]] exigeant le témoignage de [[John Keegan]], qui avait recensé favorablement certains de ses ouvrages : Keegan, à la barre, qualifie cependant de {{citation|perverse}} la thèse de Irving sur l'ignorance de la Shoah par Hitler<ref>[[John Keegan]], [http://www.focal.org/online/DTel/120400e.html The trial of David Irving -- and my part in his downfall ], ''[[The Daily Telegraph]]'', 12 avril 2000</ref>. Irving objecte qu'Hitler ne pouvait connaître la signification de la Shoah puisque ce terme ne fut consacré que des décennies après la fin de la guerre. L'historien [[Richard J. Evans]] réalise pour le compte de la défense une étude de l'ensemble de l'œuvre de David Irving, et témoigne ensuite à la barre comme expert, concluant à une volonté délibérée de la part d'Irving de maquiller les sources et les faits<ref>Richard J. Evans synthétise ses travaux et son expérience du procès dans le livre {{Ouvrage|langue=en|titre=Telling lies about Hitler : the Holocaust, history and the David Irving trial|auteur1=Richard J. Evans|lieu=London|éditeur=Verso|année=2002|pages totales=326|isbn=978-1-859-84697-1|isbn2=978-1-859-84417-5|oclc=49639475}}</ref>. En avril [[2000]], le jugement déboute finalement David Irving, la cour estimant que les constats de Deborah Lipstadt étaient fondés<ref>[http://www.time.com/time/world/article/0,8599,2050527,00.html History wins, Irving loses], ''Time magazine'', 24 avril 2000</ref>{{,}}<ref>D. D. Guttenplan, ''The Holocaust on Trial'' (W. W. Norton & Co., New York et Londres, 2001) relate les tenants et aboutissants de ce procès.</ref>. Le quotidien ''[[The Times]]'' consacre sa une au verdict {{incise|qualifiant Irving de {{citation|raciste ayant déformé la vérité}} ({{citation étrangère|lang=en|Racist who twisted the truth}})<ref>Michael Horsnell & Alex O'Connell, [http://www.religionnewsblog.com/16873/racist-who-twisted-the-truth «  Racist who twisted the truth  »], ''[[The Times]]'', 12 avril 2000</ref>}} de même que le ''[[International Herald Tribune]]''<ref>Sarah Lyall, «  Historian Called Pro-Hitler Loses Libel Suit  », ''International Herald Tribune'', 12 avril 2000</ref>.
 
Par ce jugement, Irving est reconnu sur le plan judiciaire comme un apologiste d'[[Adolf Hitler|Hitler]] et du {{IIIe}} Reich, un [[Antisémitisme|antisémite]], un [[Racisme|raciste]], un falsificateur de l'histoire et un négationniste. Le juge Gray rend son jugement le 11 avril 2000. Il constate :
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