« Thaddée d'Édesse » : différence entre les versions
Contenu supprimé Contenu ajouté
pas de sources dans le RI ; voire dans l'article |
m →Articles connexes : Retrait portail Mésopotamie (désolé pour le bruit) |
||
(30 versions intermédiaires par 6 utilisateurs non affichées) | |||
Ligne 7 :
Son personnage est difficile à cerner car les traditions divergent à son sujet. Dans les traditions orientales, c'est le fondateur de l'Église d'[[Édesse (chrétienne)|Édesse]] dont l'Église nestorienne se réclame. Dans la tradition arménienne, il aurait ensuite fondé la première [[Église apostolique arménienne|Église d'Arménie]] avec l'[[apôtre]] [[Barthélemy (apôtre)|Barthélemy]]. Toutefois, cela est contesté par certains critiques qui estiment que ces épisodes ont été créés pour donner une origine [[douze apôtres|apostolique]] à l'Église d'Arménie.
Dans les traditions des églises orientales, ainsi que pour une partie des catholiques, il s'agit de l'[[apôtre]] [[Jude (apôtre)|Thaddée]], appelé aussi Judas de Jacques ([[évangile selon Luc|Lc.]] 6, 16 et [[Actes des Apôtres|Ac.]] 1, 14) ou Judas Thaddée. Pour eux, il s'agit du « frère » de Jésus portant le même nom et le même surnom. Pour les Orthodoxes et les Nestoriens, il s'agit d'un demi-frère de Jésus que [[Joseph (Nouveau Testament)|Joseph]] aurait eu avec une autre femme que [[Marie (mère de Jésus)|Marie]], alors que pour les catholiques, il s'agit d'un cousin germain de Jésus, fils d'une demi-sœur de [[Marie (mère de Jésus)|Marie]] appelée [[Marie Jacobé]] avec un frère {{incise|ou un demi frère}} de Joseph appelé [[Clopas]], l'expression « [[frères de Jésus]] » ne devant pas être pris dans son sens premier.
Une autre partie de la tradition catholique estime qu'il ne s'agît ni du « frère » de Jésus, ni de l'apôtre portant les mêmes noms, mais d'un disciple de Jésus, membre des « [[septante disciples]] » de [[Jésus de Nazareth|Jésus]] dont [[Eusèbe de Césarée]] écrit qu'il en ignore les noms et dont on connaît plusieurs versions tardives et comportant des différences.
Selon la tradition, après avoir effectué une prédication dans la [[Palestine|région Palestine]], il s'est rendu « dans le pays Arabe », en [[Syrie (province romaine)|Syrie]], en [[Mésopotamie]] et en [[royaume d'Arménie|Arménie]]. Les récits l'associent souvent avec [[Simon le Zélote]] qui l'aurait rejoint en [[Mésopotamie]], après avoir prêché
Les traditions divergent sur le lieu de sa mort. Pour nombre de chrétiens, il aurait subi le martyr en « [[Perse]] ». Les sources en [[arménien]] sont plus précises et indiquent que Thaddée aurait été exécuté dans la ville de [[Maku]] appartenant alors au [[Royaume d'Arménie]] (aujourd'hui au nord de l'[[Iran]]). Il existe aussi une tradition d'un Thaddée initialement enterré à Beyrouth, qui pour l'Église catholique est l'apôtre [[Jude (apôtre)|Thaddée]].
Ligne 20 :
La tradition orientale l'appelle souvent ''Addaï''<ref name="Blanchetière_227">[[François Blanchetière]], ''Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien'', Cerf, 2001, {{p.|227}}, {{ISBN|978-2-204-06215-2}}.</ref>, notamment dans les sources en [[syriaque]]<ref name="Ramelli_69">Ilaria ramelli, ''L'arrivée de l'Évangile en Inde et la tradition sur saint Thomas'' in ''L'apôtre Thomas et le christianisme en Asie'', éd. AED, Paris, 2013, {{p.|69}}.</ref> (un dialecte de l'[[araméen]]) et en [[arménien]]<ref name="Jullien_61-68">Christelle Jullien, ''Apôtres des confins: processus missionnaires chrétiens dans l'Empire Iranien'', Groupe pour l'Étude de la Civilisation du Moyen-Orient, 2002, {{p.|61-68}}.</ref>. Selon [[François Blanchetière]], [[Addaï]] « est l'abréviation d'''Adonya'' ([[Yahweh|Yavhé]] est mon seigneur/maître)<ref>[[François Blanchetière]], ''Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien'', Cerf, 2001, {{p.|227}}., ISBN 978-2-204-06215-2.</ref> ». Pour Christelle Jullien, Thaddée est {{citation|une transformation évidente de l{{'}}''Addaï'' de la tradition syriaque<ref name="Jullien_67">Christelle Jullien, ''Apôtres des confins: processus missionnaires chrétiens dans l'Empire Iranien'', Groupe pour l'Étude de la Civilisation du Moyen-Orient, 2002, {{p.|67}}.</ref>}}.
[[Jérôme de Stridon|Saint Jérôme]] écrit dans son ''Commentaire de l’Épître aux Galates'' que {{citation|l’apôtre Judas, qui n’est pas le traître<ref name="Jérôme_Galates">[[Jérôme de Stridon]], ''Epist. ad. Gal.'' 2, 4.</ref>}} a pris le nom de Zélote {{citation|en vertu de son zèle insigne<ref name="Jérôme_Galates"/>.}} Dans son texte contre ''Helvidius'', il parle à nouveau de « Jude Zélote qui est dit Thaddée dans un autre évangile<ref name="ReferenceA">[[Jérôme de Stridon]], ''Adv. Helvidium'' 13.</ref>. ». Le [[Décret de Gélase]] au {{s|VI}} déclare canonique une épître ''Iudæ Zelotis apostoli'', « de l’apôtre
Deux variantes de manuscrits des ''[[Constitutions apostoliques]]'' indiquent que {{citation|Thaddaeus, aussi appelé Lebbaeus et surnommé Judas le [[Zélote]], prêcha la Vérité aux [[Édesse (chrétienne)|Édesséniens]] et au peuple de [[Mésopotamie]] lorsque ''Agbarus'' ([[Abgar V|Abgar]]) régnait à [[Édesse (chrétienne)|Édesse]]<ref name="Eisenman_Jacques_376-377">
La forme latine ''Lebbaeus''<ref name=BJ>Escuela Bíblica de Jerusalén, ''Biblia de Jerusalén'', Bilbao : Desclée de Brouwer, éd. 1975, {{p.|1401}}, {{isbn|84-330-0022-5}}.</ref> est peut être basée sur la racine hébraïque ''leb'' (cœur)<ref name="ABD_8762"/>. Thaddée pourrait venir de l'[[araméen]], « ''taddà'' » qui désigne la poitrine. Il pourrait signifier « le courageux »<ref name="BJ"/>, puisque le cœur et la poitrine en sont traditionnellement le siège. Il pourrait signifier aussi « homme de cœur »<ref name=MacArthur-1>MacArthur, John, ''Doce Hombres Comunes y Corrientes'' Editorial Caribe (TN, USA), 2004, {{p.|191-192}}, {{isbn|0-88113-777-4}}.</ref> ou manifester la tendresse<ref name="ABD_8762">JoAnn Ford Watson, {{Lien|fr=Anchor Bible Dictionary|lang=en|trad=Anchor Bible Series|texte=Anchor Bible Dictionary}}, article Thaddeus (person), {{p.|8762}}.</ref>.
Ligne 33 :
=== La tradition nestorienne ===
La tradition nestorienne reprend le même type d'information que les orthodoxes. Thaddée y est souvent appelé ''Addaï'', celui-ci aurait d'abord été envoyé par l'[[apôtre]] [[Thomas (apôtre)|Thomas]] peu de temps après la
=== La tradition arménienne ===
[[File:Saint Thaddeus Monastery.jpg|thumb|left|[[Saint-Thaddée|Monastère de Saint-Thaddée]]]]
Il existe en [[arménien]] un ''corpus'' de témoignages antiques et notamment une traduction arménienne de la « ''[[Doctrine d'Addaï]]'' » datant du {{s|V}}<ref name="Calzolari_38">Valentina Calzolari, ''École Pratique des Hautes Études Sciences Historiques et Philologiques : Livret 10'', [http://books.google.fr/books?id=KllLEqTIW7QC&lpg=PA38&dq=Adda%C3%AF%20arm%C3%A9nien&hl=fr&pg=PA38#v=onepage&q&f=false ''Apocryphes arméniens du Nouveau Testament (saint Thaddée, saint Barthélemy, sainte Thècle)], éd. Champions, Paris, 1996, {{p.|38}}.</ref>. Dans cette version, après avoir évangélisé [[Édesse (chrétienne)|Édesse]], Thaddée/Addai est envoyé évangéliser l'[[royaume d'Arménie|Arménie]] par le roi [[Abgar V|Abgar]], l'oncle du roi d'Arménie [[Sanatruk Ier|Sanatrouk]]. Par rapport à la version en syriaque le récit des actes de l'[[apôtre]] se poursuit après son départ d'[[Édesse (chrétienne)|Édesse]]<ref name="Calzolari_38"/>. Thaddée aurait été exécuté dans la ville de [[Maku]] vers [[45]]<ref>Albert Khazinedjian, [http://books.google.fr/books?id=vAUD2UwF3DkC&lpg=PA139&ots=o7X5Lp4281&dq=Magou%20Iran&hl=fr&pg=PA139#v=onepage&q&f=false ''40 ans au service de l'Église arménienne apostolique: Compendium""], éd. L'Harmattan, Paris, 2009, {{p.|139}}.</ref>, par [[Sanatruk Ier|Sanatruck]], neveu du roi Abgar. Bien que l'authenticité de ces versions soit contestée, la tradition est toutefois solidement établie et soutenue par un ensemble de textes comme « ''Le
Quoique [[Grégoire Ier l'Illuminateur|Grégoire l'Illuminateur]]
=== La tradition catholique ===
Dans la tradition catholique, Thaddée n'est ni le « frère » de Jésus appelé [[Jude (Évangiles)|Jude Thaddée]], ni l'[[apôtre]] du même nom, mais un disciple de [[Jésus de Nazareth|Jésus]], seulement membre du [[septante disciples|groupe des soixante-dix]]. À la suite de [[Bède le Vénérable]], cette tradition considère que [[Jérôme de Stridon]] se trompe<ref name="Bède_14">Calvin B. Kendall, Faith Wallis, in [[Bède le Vénérable]], ''Bede: On the Nature of Things and on Times'', 2010, Liverpool University Press, Liverpool, {{p.|14}}.</ref>. Il en est de même des sources en [[syriaque]] et en [[arménien]] qui auraient confondu deux saints ''Thaddaeus''. Pour affirmer cela, elle s'appuie sur la notice d'[[Eusèbe de Césarée]] qui l'appelle bien « l'apôtre Thaddée » envoyé à [[Şanlıurfa|Édesse]] par [[Thomas (apôtre)|Thomas]], mais qui mentionne aussi son appartenance au « [[septante disciples|groupe des soixante dix]] »<ref group="N">« Après l'ascension de Jésus, Judas, qu'on appelle aussi [[Thomas (apôtre)|Thomas]], envoya à [[Abgar V|Abgar]] l'[[apôtre]] Thaddée, un des [[septante disciples|soixante dix]]. » [[Eusèbe de Césarée]], ''Histoire ecclésiastique'', livre {{I}}, chap. {{XIII}}, 11.</ref>. [[Eusèbe de Césarée]] expose cette tradition, qu'il déclare avoir trouvé dans les Archives royales d'Édesse<ref name="Eisenman_Jacques_376">
== Les sources ==
Ligne 52 :
=== Les ''Apocalypses de Jacques'' ===
Les deux ''Apocalypses de Jacques'' du ''[[codex]] {{V}}''
=== Les ''Constitutions apostoliques'' ===
Dans les ''[[Constitutions apostoliques]]'', quand il s'agit de discuter de ''Lebbaeus surnommé Thaddaeus'' {{incise|la même formulation que dans l'[[évangile selon Matthieu|évangile attribué à Matthieu]], l'ordre des deux noms étant seulement inversé}} deux manuscrits notent qu'il était aussi « appelé ''Judas le Zélote'' »<ref name="Eisenman_Jacques_339">
Les ''[[Constitutions apostoliques]]'' nous sont parvenues en [[syriaque]]<ref name="Eisenman_Jacques_339"/>. Leur datation est discutée, certains chercheurs estiment qu'il s'agit d'un document du {{s|II}} tandis que d'autres estiment qu'il est plus tardif<ref name="Eisenman_Jacques_339"/>. Comme les textes pseudo-clémentins, eux aussi attestés en syriaque, les ''Constitutions apostoliques'' se réfèrent à [[Jacques le Juste|Jacques]] « frère de Jésus selon la chair »<ref name="Eisenman_Jacques_339"/>. De plus, comme dans les ''Reconnaissances'', il est précisé que Jacques a été nommé « évêque<ref name="évêque" group="N">Il n'y a pas lieu de donner au terme ''episkopos'' (surveillant), utilisé dans les listes ecclésiastiques, un sens trop précis pour l'époque considérée. Sa compréhension avec le sens d'[[évêque]] est anachronique. Il faut le comprendre avec le sens qu'il a dans certaines lettres de [[Paul de Tarse]] (1 [[Première épître à Timothée|Tm]] 3, 2; [[Épître à Tite|Tt]] 1,7) ; {{citation|c'est donc l'intendant d'une communauté agissant seul ou en collège.}} La critique estime généralement que la charge d{{'}}''episkopos'' dans les communautés chrétiennes a dû correspondre à celle du ''mebaqer'' (inspecteur) pour le mouvement du ''Yahad'' {{incise|souvent identifié aux [[Esséniens]]}} décrit dans certains [[Manuscrits de la mer Morte]]. Celui-ci {{citation|veille aussi par des inspections périodiques à la réalisation de l'idéal communautaire.}} {{cf.}} [[Simon Claude Mimouni]], ''La tradition des évêques chrétiens d'origine juive de Jérusalem'', in ''Studia patristica'' vol. {{XL}}, publié par Frances Margaret Young, Mark J. Edwards, Paul M. Parvis, éd. Peeters, Louvain, 2006, {{p.|454-455}}.</ref> » par le Seigneur lui-même<ref name="Eisenman_Jacques_339"/>.
Les fragments de liste des « [[douze apôtres|douze]] » et « [[septante disciples]] », attribués à [[Hippolyte de Rome]], connaissaient déjà les [[tradition (christianisme)|traditions]] reliant « Judas appelé ''Lebbaeus'' surnommé ''Thaddaeus'' » avec l'évangélisation « des [[Édesse (chrétienne)|Édesseniens]] et de toute la [[Mésopotamie]] » et apportant une lettre à « Augarus » ([[Abgar V|Abgar]])<ref name="Eisenman_Jacques_368-369">
=== Les Pères de l'Église ===
Pour [[Papias d'Hiérapolis]], il est l'un des quatre frères de Jésus<ref name="Eisenman_Jacques_377">
=== Les sources en syriaque ===
Une chronique appelée
La ''[[Chronique d'Arbèles]]'' impute la première évangélisation à ''Addaï'' au {{s|I|er}} et les
''L'
Il existe aussi de nombreuses sources syriaques plus tardives.
=== Les sources en arménien ===
En dehors du texte de Labubna d'Édesse, il existe aussi en arménien des ''Actes de Thaddée''<ref>Gerald M. Browne, ''Les Sciences du langage en France au {{s-|XX|e}}'', éd. Peeters, Louvain, 1998, {{p.|558}}.</ref>, dans lesquels ce dernier est appelé Addaï<ref name="Jullien_61-68"/>. Pour Christelle Jullien, Thaddée est {{citation|une transformation évidente de l{{'}}''Addaï'' de la tradition syriaque<ref name="Jullien_67"/>}}.
Il existe en [[arménien]] un ''corpus'' de témoignages antiques et notamment une traduction arménienne de la ''[[Doctrine d'Addaï]]''<ref name="Calzolari_38"/>. Ce texte de tradition [[arménie]]nne a été rédigé en [[syriaque]] et date probablement du {{sp-|IV|e|ou du début du|V|e}}. Il a été composé vraisemblablement dans l'entourage de l'évêque [[Rabboula d'Édesse]], mais un noyau ancien remonte probablement au {{s-|III|e}}<ref name="Debié 615">Muriel Debié, « L'Empire perse et ses marges », dans [[Jean-Robert Armogathe]] (dir.), ''Histoire générale du christianisme'', éd. P.u.F./Quadrige, 2010, {{p.}}615.</ref>.
Les ''Actes de Mari'' reprennent le [[Légende d'Abgar|cycle d'Abgar]]<ref name="Jullien_68">Christelle Jullien, ''Apôtres des confins: processus missionnaires chrétiens dans l'Empire Iranien'', Groupe pour l'Étude de la Civilisation du Moyen-Orient, 2002, {{p.|68}}.</ref>. Il est probable que ce passage ait été ajouté en préliminaire au récit concernant ''[[Mar Mari|Mari]]''<ref name="Jullien_68"/>.
Ligne 85 :
La ''[[Doctrine d'Addaï]]'' est un écrit chrétien de tradition [[arménie]]nne datant probablement du {{sp-|IV|e|ou du début du|V|e}}<ref name="Debié 615"/>. Ce texte en arménien dépend probablement de traditions littéraires en [[syriaque]] qui remontent vraisemblablement au {{s-|III|e}}<ref name="Debié 615"/>. Le texte raconte notamment comment, par une lettre, le roi [[Abgar V|Abgar]] d'[[Şanlıurfa|Édesse]] invite [[Jésus de Nazareth|Jésus]] à se protéger des [[empire romain|Romains]] et des [[Juifs]] en s'abritant dans son royaume. Celui-ci, lui promet de lui envoyer un disciple après l’[[Ascension (fête)|Ascension]] et c'est l'un des [[douze apôtres]], [[Thomas Didyme]] — jumeau spirituel du Christ<ref group="N">''Didymos'' signifie « jumeau » en grec ancien.</ref> — qui envoie Thaddée-Addaï auprès du roi où il le convertit avec les nobles de son royaume. C'est [[Agbar Ukama]] « le Noir » (Abgar {{V}} règne de -4 à 7 puis 13 à 50) qui envoie la missive. Dans la ''Doctrina'', Addaï est originaire de [[Baniyas (Golan)|Panéas]] ([[Césarée de Philippe]])<ref>Christelle Jullien et Florence Jullien, ''Les Actes de Mār Māri'', éd. Peeters Publishers, 2003, {{p.}}18.</ref>.
Addaï, « figure de base du christianisme syriaque », aurait selon cette tradition fait œuvre de [[prédication]] sous le règne d'[[Abgar d'Édesse|Abgar]] à [[Şanlıurfa|Édesse]]
Comme dans toutes les tradition chrétiennes, la figure de l'apôtre se transforme au fil des remaniements des textes de la tradition arménienne, et une première version de sa mort en martyr se mue en départ vers l'Orient, au-delà de sa prédication à Édesse auprès d'Agbar, pour l'évangélisation de l'Arménie où il subit alors le martyre. La tradition ne cesse de s'enrichir et, suivant un ''Martyre de Barthélemy'' de tradition arménienne également, c'est ce dernier, l'un des Douze, qui prolonge son œuvre avant d'être à son tour martyrisé, par le roi [[Sanatruk Ier|Sanatruk]], avant d'être enlevé au ciel par Addaï lui-même<ref name="VCB 38-39">Cf. Valentina Calzolari Bouvier, ''École pratique des hautes études sciences historiques et philologiques, Livret 10'', éd. Librairie Droz, 1996, {{p.}}38-39.</ref>.
La tradition arménienne a produit une série d'apocryphes, existant seulement en [[arménien]], qui mettent en scène ces récits apostoliques, dont fait partie le ''Martyre de Barthélemy'' déjà cité : le ''Martyre de Thaddée'', l'''Histoire de Thaddée et Sanduxt'', le ''Martyre de Sanduxt'' ou encore la ''Découverte des reliques de Thaddée'', qui relatent la venue du saint à l'époque du roi Sanatruk. Le texte de la ''Doctrine'' est utilisé et à nouveau remanié par [[Moïse de Khorène]] pour en composer un rôle exclusivement arménien au personnage de Thaddée dans son ''Histoire de l'Arménie''<ref name="VCB 38-39"/>.
L'évangélisation d'Édesse par Addaï est mentionnée dans plusieurs textes du {{s|II}}, dont les deux ''Apocalypses de Jacques'' retrouvées à Nag-Hamadi. On la trouve aussi dans la [[Caverne des trésors]]. Au {{s-|IV|e}}, la
== Notes et références ==
|