« Thaddée d'Édesse » : différence entre les versions

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Son personnage est difficile à cerner car les traditions divergent à son sujet. Dans les traditions orientales, c'est le fondateur de l'Église d'[[Édesse (chrétienne)|Édesse]] dont l'Église nestorienne se réclame. Dans la tradition arménienne, il aurait ensuite fondé la première [[Église apostolique arménienne|Église d'Arménie]] avec l'[[apôtre]] [[Barthélemy (apôtre)|Barthélemy]]. Toutefois, cela est contesté par certains critiques qui estiment que ces épisodes ont été créés pour donner une origine [[douze apôtres|apostolique]] à l'Église d'Arménie.
 
Dans les traditions des églises orientales, ainsi que pour une partie des catholiques, il s'agit de l'[[apôtre]] [[Jude (apôtre)|Thaddée]], appelé aussi Judas de Jacques ([[évangile selon Luc|Lc.]] 6, 16 et [[Actes des Apôtres|Ac.]] 1, 14) ou Judas Thaddée. Pour eux, il s'agit du « frère » de Jésus portant le même nom et le même surnom. Pour les Orthodoxes et les Nestoriens, il s'agit d'un demi-frère de Jésus que [[Joseph (Nouveau Testament)|Joseph]] aurait eu avec une autre femme que [[Marie (mère de Jésus)|Marie]], alors que pour les catholiques, il s'agit d'un cousin germain de Jésus, fils d'une demi-sœur de [[Marie (mère de Jésus)|Marie]] appelée [[Marie Jacobé]] avec un frère {{incise|ou un demi frère}} de Joseph appelé [[Clopas]], l'expression « [[frères de Jésus]] » ne devant pas être pris dans son sens premier.
 
Une autre partie de la tradition catholique estime qu'il ne s'agît ni du « frère » de Jésus, ni de l'apôtre portant les mêmes noms, mais d'un disciple de Jésus, membre des « [[septante disciples]] » de [[Jésus de Nazareth|Jésus]] dont [[Eusèbe de Césarée]] écrit qu'il en ignore les noms et dont on connaît plusieurs versions tardives et comportant des différences.
 
Selon la tradition, après avoir effectué une prédication dans la [[Palestine|région Palestine]], il s'est rendu « dans le pays Arabe », en [[Syrie (province romaine)|Syrie]], en [[Mésopotamie]] et en [[royaume d'Arménie|Arménie]]. Les récits l'associent souvent avec [[Simon le Zélote]] qui l'aurait rejoint en [[Mésopotamie]], après avoir prêché aux{{citation|en Barbarie}}, c'est-à-dire dans une région de l'[[BerbèresÉthiopie]].
 
Les traditions divergent sur le lieu de sa mort. Pour nombre de chrétiens, il aurait subi le martyr en « [[Perse]] ». Les sources en [[arménien]] sont plus précises et indiquent que Thaddée aurait été exécuté dans la ville de [[Maku]] appartenant alors au [[Royaume d'Arménie]] (aujourd'hui au nord de l'[[Iran]]). Il existe aussi une tradition d'un Thaddée initialement enterré à Beyrouth, qui pour l'Église catholique est l'apôtre [[Jude (apôtre)|Thaddée]].
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La tradition orientale l'appelle souvent ''Addaï''<ref name="Blanchetière_227">[[François Blanchetière]], ''Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien'', Cerf, 2001, {{p.|227}}, {{ISBN|978-2-204-06215-2}}.</ref>, notamment dans les sources en [[syriaque]]<ref name="Ramelli_69">Ilaria ramelli, ''L'arrivée de l'Évangile en Inde et la tradition sur saint Thomas'' in ''L'apôtre Thomas et le christianisme en Asie'', éd. AED, Paris, 2013, {{p.|69}}.</ref> (un dialecte de l'[[araméen]]) et en [[arménien]]<ref name="Jullien_61-68">Christelle Jullien, ''Apôtres des confins: processus missionnaires chrétiens dans l'Empire Iranien'', Groupe pour l'Étude de la Civilisation du Moyen-Orient, 2002, {{p.|61-68}}.</ref>. Selon [[François Blanchetière]], [[Addaï]] « est l'abréviation d'''Adonya'' ([[Yahweh|Yavhé]] est mon seigneur/maître)<ref>[[François Blanchetière]], ''Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien'', Cerf, 2001, {{p.|227}}., ISBN 978-2-204-06215-2.</ref> ». Pour Christelle Jullien, Thaddée est {{citation|une transformation évidente de l{{'}}''Addaï'' de la tradition syriaque<ref name="Jullien_67">Christelle Jullien, ''Apôtres des confins: processus missionnaires chrétiens dans l'Empire Iranien'', Groupe pour l'Étude de la Civilisation du Moyen-Orient, 2002, {{p.|67}}.</ref>}}.
 
[[Jérôme de Stridon|Saint Jérôme]] écrit dans son ''Commentaire de l’Épître aux Galates'' que {{citation|l’apôtre Judas, qui n’est pas le traître<ref name="Jérôme_Galates">[[Jérôme de Stridon]], ''Epist. ad. Gal.'' 2, 4.</ref>}} a pris le nom de Zélote {{citation|en vertu de son zèle insigne<ref name="Jérôme_Galates"/>.}} Dans son texte contre ''Helvidius'', il parle à nouveau de « Jude Zélote qui est dit Thaddée dans un autre évangile<ref name="ReferenceA">[[Jérôme de Stridon]], ''Adv. Helvidium'' 13.</ref>. ». Le [[Décret de Gélase]] au {{s|VI}} déclare canonique une épître ''Iudæ Zelotis apostoli'', « de l’apôtre JudaJudas Zélotesle Zélote ».
 
Deux variantes de manuscrits des ''[[Constitutions apostoliques]]'' indiquent que {{citation|Thaddaeus, aussi appelé Lebbaeus et surnommé Judas le [[Zélote]], prêcha la Vérité aux [[Édesse (chrétienne)|Édesséniens]] et au peuple de [[Mésopotamie]] lorsque ''Agbarus'' ([[Abgar V|Abgar]]) régnait à [[Édesse (chrétienne)|Édesse]]<ref name="Eisenman_Jacques_376-377">{{Lien|fr=Robert H. Eisenman|lang=en|trad=Robert H. Eisenman|texte=[[Robert Eisenman}}]], ''James the Brother of Jesus'': The Key to Unlocking the Secrets of Early Christianity and the Dead Sea Scrolls, éd. GDP, Nashville, 2012, {{p.|376-377}}.</ref>.}}
 
La forme latine ''Lebbaeus''<ref name=BJ>Escuela Bíblica de Jerusalén, ''Biblia de Jerusalén'', Bilbao : Desclée de Brouwer, éd. 1975, {{p.|1401}}, {{isbn|84-330-0022-5}}.</ref> est peut être basée sur la racine hébraïque ''leb'' (cœur)<ref name="ABD_8762"/>. Thaddée pourrait venir de l'[[araméen]], « ''taddà'' » qui désigne la poitrine. Il pourrait signifier « le courageux »<ref name="BJ"/>, puisque le cœur et la poitrine en sont traditionnellement le siège. Il pourrait signifier aussi « homme de cœur »<ref name=MacArthur-1>MacArthur, John, ''Doce Hombres Comunes y Corrientes'' Editorial Caribe (TN, USA), 2004, {{p.|191-192}}, {{isbn|0-88113-777-4}}.</ref> ou manifester la tendresse<ref name="ABD_8762">JoAnn Ford Watson, {{Lien|fr=Anchor Bible Dictionary|lang=en|trad=Anchor Bible Series|texte=Anchor Bible Dictionary}}, article Thaddeus (person), {{p.|8762}}.</ref>.
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=== La tradition nestorienne ===
La tradition nestorienne reprend le même type d'information que les orthodoxes. Thaddée y est souvent appelé ''Addaï'', celui-ci aurait d'abord été envoyé par l'[[apôtre]] [[Thomas (apôtre)|Thomas]] peu de temps après la « [[résurrection]] » de Jésus. C'est de ces apôtres, avec ''Bar-Tulmai'' [[Barthélemy (apôtre)|Barthélemy]]) et ''Mar Man '' l'un des [[septante disciples]] que l'[[Église apostolique assyrienne de l'Orient]] a reçu l'enseignement de Jésus<ref name="Nestorian Church">[http://www.nestorian.org/history_of_the_nestorian_churc.html History of the Nestorian Church], sur http://www.nestorian.org.</ref>{{,}}<ref>[http://www.nestorian.org/nestorian_patriarchs.html ''Nestorian Patriarchs''], sur http://www.nestorian.org.</ref>. Cette église aurait initialement été établie à [[Édesse (chrétienne)|Édesse]] au {{s|I|er}} et c'est à partir d'Édesse que la « Bonne nouvelle » ([[évangiles|évangile]]) se serait répandue<ref name="Nestorian Church"/>.
 
=== La tradition arménienne ===
[[File:Saint Thaddeus Monastery.jpg|thumb|left|[[Saint-Thaddée|Monastère de Saint-Thaddée]]]]
 
Il existe en [[arménien]] un ''corpus'' de témoignages antiques et notamment une traduction arménienne de la « ''[[Doctrine d'Addaï]]'' » datant du {{s|V}}<ref name="Calzolari_38">Valentina Calzolari, ''École Pratique des Hautes Études Sciences Historiques et Philologiques : Livret 10'', [http://books.google.fr/books?id=KllLEqTIW7QC&lpg=PA38&dq=Adda%C3%AF%20arm%C3%A9nien&hl=fr&pg=PA38#v=onepage&q&f=false ''Apocryphes arméniens du Nouveau Testament (saint Thaddée, saint Barthélemy, sainte Thècle)], éd. Champions, Paris, 1996, {{p.|38}}.</ref>. Dans cette version, après avoir évangélisé [[Édesse (chrétienne)|Édesse]], Thaddée/Addai est envoyé évangéliser l'[[royaume d'Arménie|Arménie]] par le roi [[Abgar V|Abgar]], l'oncle du roi d'Arménie [[Sanatruk Ier|Sanatrouk]]. Par rapport à la version en syriaque le récit des actes de l'[[apôtre]] se poursuit après son départ d'[[Édesse (chrétienne)|Édesse]]<ref name="Calzolari_38"/>. Thaddée aurait été exécuté dans la ville de [[Maku]] vers [[45]]<ref>Albert Khazinedjian, [http://books.google.fr/books?id=vAUD2UwF3DkC&lpg=PA139&ots=o7X5Lp4281&dq=Magou%20Iran&hl=fr&pg=PA139#v=onepage&q&f=false ''40 ans au service de l'Église arménienne apostolique: Compendium""], éd. L'Harmattan, Paris, 2009, {{p.|139}}.</ref>, par [[Sanatruk Ier|Sanatruck]], neveu du roi Abgar. Bien que l'authenticité de ces versions soit contestée, la tradition est toutefois solidement établie et soutenue par un ensemble de textes comme « ''Le martyrMartyre de Thaddée'' », « ''lL'histoireHistoire de Thaddée et Sanduxt'' », le « ''MartyrLe Martyre de Sanduxt'' », la « ''La Découverte des reliques de Thaddée'' »<ref name="Calzolari_38"/>. Certains de ces textes font également arriver l'apôtre [[Barthélemy (apôtre)|Barthélemy]] en Arménie à l'époque de l'exécution de Thaddée, où il connut également le martyre dans les années [[60]]<ref name="Armenia 1987">Voir entre autres {{en}} [[Hovhannès V de Draskhanakert|Yowhannes Drasxanakertci]], ''History of Armenia'', trad. Krikor H. Maksoudian, Scholars Press, Atlanta, 1987, {{p.}}78 ; {{en}} Aziz S. Atiya, ''History of Eastern Christianity'', University of Notre Dame Press, 1967, {{p.}}315 ; {{en}} Khoren Narbey, ''A Catechism of Christian Instruction According to the Doctrine of the Armenian Church'', trad. Ter Psack Hyrapiet Jacob, Diocese of the Armenian Church of North America, 1892, {{p.}}86–87.</ref>.
 
Quoique [[Grégoire Ier l'Illuminateur|Grégoire l'Illuminateur]] estsoit crédité du titre « d'Apôtre des Arméniens » pour avoir baptisé [[Tiridate IV d'Arménie]] en [[301]], et convertit les Arméniens, les [[apôtres]] Jude et [[Barthélemy (apôtre)|Barthélemy]] sont traditionnellement considérés comme ayant été les premiers à apporter le [[christianisme]] en [[Royaume d'Arménie|Arménie]], et sont donc vénérés comme les saints patrons de l'[[Église apostolique arménienne]]. Le [[Saint-Thaddée|Monastère Saint-Thaddée]] (dans le nord de l'[[Iran]]) est construit à l'endroit supposé du martyrmartyre de Jude. Le Monastère [[Saint-Barthélemy d'Aghbak]] (dans le sud-est de la [[Turquie]]) est construit à l'endroit supposé du martyrmartyre de Barthélemy.
 
=== La tradition catholique ===
Dans la tradition catholique, Thaddée n'est ni le « frère » de Jésus appelé [[Jude (Évangiles)|Jude Thaddée]], ni l'[[apôtre]] du même nom, mais un disciple de [[Jésus de Nazareth|Jésus]], seulement membre du [[septante disciples|groupe des soixante-dix]]. À la suite de [[Bède le Vénérable]], cette tradition considère que [[Jérôme de Stridon]] se trompe<ref name="Bède_14">Calvin B. Kendall, Faith Wallis, in [[Bède le Vénérable]], ''Bede: On the Nature of Things and on Times'', 2010, Liverpool University Press, Liverpool, {{p.|14}}.</ref>. Il en est de même des sources en [[syriaque]] et en [[arménien]] qui auraient confondu deux saints ''Thaddaeus''. Pour affirmer cela, elle s'appuie sur la notice d'[[Eusèbe de Césarée]] qui l'appelle bien « l'apôtre Thaddée » envoyé à [[Şanlıurfa|Édesse]] par [[Thomas (apôtre)|Thomas]], mais qui mentionne aussi son appartenance au « [[septante disciples|groupe des soixante dix]] »<ref group="N">« Après l'ascension de Jésus, Judas, qu'on appelle aussi [[Thomas (apôtre)|Thomas]], envoya à [[Abgar V|Abgar]] l'[[apôtre]] Thaddée, un des [[septante disciples|soixante dix]]. » [[Eusèbe de Césarée]], ''Histoire ecclésiastique'', livre {{I}}, chap. {{XIII}}, 11.</ref>. [[Eusèbe de Césarée]] expose cette tradition, qu'il déclare avoir trouvé dans les Archives royales d'Édesse<ref name="Eisenman_Jacques_376">{{Lien|fr=Robert H. Eisenman|lang=en|trad=Robert H. Eisenman|texte=[[Robert Eisenman}}]], ''James the Brother of Jesus'': The Key to Unlocking the Secrets of Early Christianity and the Dead Sea Scrolls, éd. GDP, Nashville, 2012, {{p.|376}}.</ref> et l'avoir traduite lui-même depuis le syriaque. Selon cette thèse, les traditions grecque et arménienne ont confondu ''Addaï'' avec Thaddée<ref name="ReferenceB">Valentina Calzolari, « Les origines apostoliques de l'Église arménienne selon la littérature apocryphe : les apôtres Thaddée et Barthélémy », dans Gabriella Uluhogian, Boghos Levon Zekiyan, Vartan Karapetian (dir.), ''Arménie : Impressions d'une civilisation'', Skira, Milan, 2011 {{ISBN|978-88-572-1245-6}}, {{p.}}140.</ref>. [[Jean-Pierre Mahé]] explique l'erreur dans la tradition grecque par une faute de lecture du [[syriaque]] (un ''[[ʿAyin (lettre)|aïn]]'' pris pour un ''[[Tav (lettre)|tav]]'')<ref name="ReferenceC">[[Jean-Pierre Mahé]], « Conversion et naissance de l'alphabet ({{sp-|IV|e|-|V|e}}) », dans [[Jannic Durand]], Ioanna Rapti et Dorota Giovannoni (dir.), ''Armenia sacra — Mémoire chrétienne des Arméniens ({{sp-|IV|e|-|XVIII|e}})'', {{nobr|Somogy / Musée du Louvre}}, Paris, 2007 {{ISBN|978-2-7572-0066-7}}, {{p.}}23.</ref>.
 
== Les sources ==
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=== Les ''Apocalypses de Jacques'' ===
Les deux ''Apocalypses de Jacques'' du ''[[codex]] {{V}}'' retrouvéretrouvées à [[Nag Hammadi]] établissent un rapport entre un « Theuda » et [[Jacques le Juste|Jacques le frère de Jésus]]<ref name="Eisenman_Jacques_378">{{Lien|fr=[[Robert H. Eisenman|lang=en|trad=Robert H. Eisenman|texte=Robert Eisenman}}]], ''James the Brother of Jesus'': The Key to Unlocking the Secrets of Early Christianity and the Dead Sea Scrolls, éd. GDP, Nashville, 2012, {{p.|378}}.</ref>. Dans la deuxième ''Apocalypse de Jacques'', Theuda est appelé {{citation|du Juste et un de ses parents}}, c'est-à-dire un des parentparents de [[Jacques le Juste]]<ref name="Eisenman_Jacques_378"/>. Dans ces ''Apocalypses de Jacques'', il y a trois personnages principaux, les deux premiers sont [[Jésus de Nazareth|Jésus]] et son « frère » [[Jacques le Juste|Jacques]], le troisième est appelé ''Theuda'' dans la deuxième Apocalypse et est appelé ''Addai'' dans la première<ref name="Eisenman_Jacques_385">{{Lien|fr=[[Robert H. Eisenman|lang=en|trad=Robert H. Eisenman|texte=Robert Eisenman}}]], ''James the Brother of Jesus'': The Key to Unlocking the Secrets of Early Christianity and the Dead Sea Scrolls, éd. GDP, Nashville, 2012, {{p.|385}}.</ref> ({{s|II}}). Il s'agit donc probablement du Thaddée-''Addai'' {{citation|que les sources tardives d'[[Édesse (chrétienne)|Édesse]] et d'[[Erbil|Arbèles]] disent avoir été envoyé par [[Thomas (apôtre)|Thomas]] pour convertir les Syriens<ref name="Armand Veilleux_93">Armand Veilleux, ''La première apocalypse de Jacques (NH V,3), la seconde apocalypse de Jacques (NH V,4)'', {{p.|93}}</ref>.}} Puisque Addaï, dans la période ancienne, est un protagoniste de peu d'importance pour l'Église grecque et pour l'Occident, on peut donc supposer une connexion entre cette apocalypse et la Syrie<ref name="Armand Veilleux_93"/> et notamment Édesse et l'[[Osrhoène]]<ref name="Eisenman_Jacques_385"/>. La ''[[Première Apocalypse de Jacques]]'' est un texte antérieur à la rédaction du premier livre ''Contre les hérésies'' d'[[Irénée de Lyon]] (fin du {{s|II}}), puisque celui-ci en cite de très larges extraits<ref name="Armand Veilleux_93"/>, sans toutefois mentionner ni le nom de Jacques, ni celui d'Addai. L{{'}}''Apocalypse de Jacques'' est aussi contenu dans le ''[[codex Tchacos]]'', sondont le texte est partiellement parallèle au ''codex {{V}}'' de [[Nag Hammadi]]<ref>[[Jean-Pierre Mahé]], ''Livret-annuaire de l’École pratique des hautes études (France). Section des sciences historiques et philologiques'', ''Philologie et historiographie du Caucase chrétien'', {{p.|33}}.</ref>. Dans celle-ci, comme dans l{{'}}''[[Évangile selon Thomas]]'' et l{{'}}''[[Évangile selon les Hébreux]]'', Jacques est désigné comme son successeur par Jésus lui-même<ref name="Bernheim_p286">[[Pierre-Antoine Bernheim]], ''Jacques, frère de Jésus'', {{éd.}} Albin Michel, 2003, {{p.|286}}.</ref>{{,}}<ref name="Eisenman_Jacques_385"/>. C'est aussi Jacques qui est impliqué dans l'enseignement d'Addai/Thaddée, alors que les sources plus tardives mentionnent que c'est Thomas qui l'a envoyé à Édesse<ref name="Eisenman_Jacques_385"/>.
 
=== Les ''Constitutions apostoliques'' ===
Dans les ''[[Constitutions apostoliques]]'', quand il s'agit de discuter de ''Lebbaeus surnommé Thaddaeus'' {{incise|la même formulation que dans l'[[évangile selon Matthieu|évangile attribué à Matthieu]], l'ordre des deux noms étant seulement inversé}} deux manuscrits notent qu'il était aussi « appelé ''Judas le Zélote'' »<ref name="Eisenman_Jacques_339">{{Lien|fr=[[Robert H. Eisenman|lang=en|trad=Robert H. Eisenman|texte=Robert Eisenman}}]], ''James the Brother of Jesus'': The Key to Unlocking the Secrets of Early Christianity and the Dead Sea Scrolls, éd. GDP, Nashville, 2012, {{p.|339}}.</ref>. Celui-ci, {{citation|va prêcher la Vérité aux [[Édesse (chrétienne)|Édesséniens]] et au peulepeuple de [[Mésopotamie]] » lorsque Agbarus ([[Abgar V|Abgar]]) régnait à [[Édesse (chrétienne)|Édesse]]<ref name="Eisenman_Jacques_369">{{Lien|fr=[[Robert H. Eisenman|lang=en|trad=Robert H. Eisenman|texte=Robert Eisenman}}]], ''James the Brother of Jesus'': The Key to Unlocking the Secrets of Early Christianity and the Dead Sea Scrolls, éd. GDP, Nashville, 2012, {{p.|369}}.</ref>.}}
 
Les ''[[Constitutions apostoliques]]'' nous sont parvenues en [[syriaque]]<ref name="Eisenman_Jacques_339"/>. Leur datation est discutée, certains chercheurs estiment qu'il s'agit d'un document du {{s|II}} tandis que d'autres estiment qu'il est plus tardif<ref name="Eisenman_Jacques_339"/>. Comme les textes pseudo-clémentins, eux aussi attestés en syriaque, les ''Constitutions apostoliques'' se réfèrent à [[Jacques le Juste|Jacques]] « frère de Jésus selon la chair »<ref name="Eisenman_Jacques_339"/>. De plus, comme dans les ''Reconnaissances'', il est précisé que Jacques a été nommé « évêque<ref name="évêque" group="N">Il n'y a pas lieu de donner au terme ''episkopos'' (surveillant), utilisé dans les listes ecclésiastiques, un sens trop précis pour l'époque considérée. Sa compréhension avec le sens d'[[évêque]] est anachronique. Il faut le comprendre avec le sens qu'il a dans certaines lettres de [[Paul de Tarse]] (1 [[Première épître à Timothée|Tm]] 3, 2; [[Épître à Tite|Tt]] 1,7) ; {{citation|c'est donc l'intendant d'une communauté agissant seul ou en collège.}} La critique estime généralement que la charge d{{'}}''episkopos'' dans les communautés chrétiennes a dû correspondre à celle du ''mebaqer'' (inspecteur) pour le mouvement du ''Yahad'' {{incise|souvent identifié aux [[Esséniens]]}} décrit dans certains [[Manuscrits de la mer Morte]]. Celui-ci {{citation|veille aussi par des inspections périodiques à la réalisation de l'idéal communautaire.}} {{cf.}} [[Simon Claude Mimouni]], ''La tradition des évêques chrétiens d'origine juive de Jérusalem'', in ''Studia patristica'' vol. {{XL}}, publié par Frances Margaret Young, Mark J. Edwards, Paul M. Parvis, éd. Peeters, Louvain, 2006, {{p.|454-455}}.</ref> » par le Seigneur lui-même<ref name="Eisenman_Jacques_339"/>.
 
Les fragments de liste des « [[douze apôtres|douze]] » et « [[septante disciples]] », attribués à [[Hippolyte de Rome]], connaissaient déjà les [[tradition (christianisme)|traditions]] reliant « Judas appelé ''Lebbaeus'' surnommé ''Thaddaeus'' » avec l'évangélisation « des [[Édesse (chrétienne)|Édesseniens]] et de toute la [[Mésopotamie]] » et apportant une lettre à « Augarus » ([[Abgar V|Abgar]])<ref name="Eisenman_Jacques_368-369">{{Lien|fr=[[Robert H. Eisenman|lang=en|trad=Robert H. Eisenman|texte=Robert Eisenman}}]], ''James the Brother of Jesus'': The Key to Unlocking the Secrets of Early Christianity and the Dead Sea Scrolls, éd. GDP, Nashville, 2012, {{p.|368-369}}.</ref>. [[Eusèbe de Césarée]] expose cette tradition, qu'il déclare avoir trouvé dans les Archives royales d'Édesse<ref name="Eisenman_Jacques_376"/>. Chez Hippolyte, ce Thaddaeus est clairement le même que Judas Thaddaeus (ou Lebbaeus) qui est aussi surnommé le Zélote<ref name="Eisenman_Jacques_376"/>.
 
=== Les Pères de l'Église ===
Pour [[Papias d'Hiérapolis]], il est l'un des quatre frères de Jésus<ref name="Eisenman_Jacques_377">{{Lien|fr=Robert H. Eisenman|lang=en|trad=Robert H. Eisenman|texte=[[Robert Eisenman}}]], ''James the Brother of Jesus'': The Key to Unlocking the Secrets of Early Christianity and the Dead Sea Scrolls, éd. GDP, Nashville, 2012, {{p.|377}}.</ref>. [[Jérôme de Stridon]] écrit dans son ''Commentaire de l’Épître aux Galates'' que {{citation|l’apôtre Judas, qui n’est pas le traître<ref name="Jérôme_Galates"/>}} a pris le nom de Zélote {{citation|en vertu de son zèle insigne<ref name="Jérôme_Galates"/>.}} Dans son texte contre ''Helvidius'', il affirme à nouveau : « Jude Zélote qui est dit Thaddée dans un autre évangile<ref name="ReferenceA"/>. ». Le ''[[Décret de Gélase|Decretum Gelasianum]]'' au {{s|VI}} déclare canonique une épître « ''Iudæ Zelotis apostoli'' », « de l’apôtre Jude Zelotes ». Pour Jérôme de Stridon, Thaddée envoyé au roi [[Abgar V|Abgar]] est l'apôtre Thaddée cité dans les listes des douze dans les [[évangiles]]<ref name="Bède_14"/>. Au {{s|VI}}, [[Bède le Vénérable]] le conteste en s'appuyant sur [[Eusèbe de Césarée]] qui l'appelle « l'apôtre Thaddée », mais qui mentionne aussi son appartenance au « [[septante disciples|groupe des soixante dix]] »<ref group="N">« Après l'ascension de Jésus, Judas, qu'on appelle aussi [[Thomas (apôtre)|Thomas]], envoya à [[Abgar V|Abgar]] l'[[apôtre]] Thaddée, un des [[septante disciples|groupe des soixante dix]]. » [[Eusèbe de Césarée]], ''Histoire ecclésiastique'', livre {{I}}, chap. {{XIII}}, 11.</ref>. Il en conclut que Thaddée-Addaïe n'est pas l'[[apôtre]] [[Jude (apôtre)|Thaddée]] mentionné dans les évangiles<ref name="Bède_14"/>.
 
=== Les sources en syriaque ===
 
Une chronique appelée la ''La Caverne au Trésor'' qui date probablement de la fin du {{sp|II|e|début du|III|e}}<ref name="Su-Min Ri_545">Andreas Su-Min Ri, ''Commentaire de la Caverne des Trésors: Étude sur l'Histoire du Texte et des sources'', Éd. Peeters, 2000, Louvain (Belgique), {{p.|547}}.</ref> associe [[Mar Mari]] à Addai pour l'évangélisation de l'[[Adiabène]] et de ''Garamée'' (Beth Garmai<ref group="N">Le pays compris entre le [[grand Zab]] et le [[petit Zab]], région de l'actuelactuelle [[KirkukKirkouk]], {{cf.}} Paul Bernard, [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_2005_num_149_3_22904?_Prescripts_Search_tabs1=standard& '' De l'Euphrate à la Chine avec la caravane de Maès Titianos (c. 100 ap. n. è.)''], Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, volume 149, 2005, {{p.|944-946}}.</ref>) comme on le trouve dans d'autres textes<ref name="Su-Min Ri_578">Andreas Su-Min Ri, ''Commentaire de la Caverne des Trésors: Étude sur l'Histoire du Texte et des sources'', Éd. Peeters, 2000, Louvain (Belgique), {{p.|578}}.</ref>. Il est par exemple associé à Mari dans le ''Dialogue du sauveur'' retrouvé dans une version [[copte]] à [[Nag Hammadi]]<ref name=PL_149-150>Pierre Létourneau, ''Le dialogue du sauveur: NH III, 5'', éd. Presses de Louvain, Louvain, 2003, {{p.|149-150}}.</ref>, ou encore dans l'[[anaphore de Addaï et Mari]].
 
La ''[[Chronique d'Arbèles]]'' impute la première évangélisation à ''Addaï'' au {{s|I|er}} et les « évêques »de dl'[[Adiabène]] dont la liste commence au début du {{s|II}} portent tous des noms typiquement juifs<ref name="Blanchetière_228">[[François Blanchetière]], ''Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien'', Cerf, 2001, {{p.|228}}.</ref>.
 
''L'histoireHistoire d'Abgar'' de Léroubna d'Édesse, la ''[[Doctrine d'Addaï]]'' racontent aussi l'envoi par [[Thomas (apôtre)|Thomas]] de Thaddée/Addai au roi [[Abgar V]] et l'évangélisation d'[[Édesse (chrétienne)|Édesse]] par cet [[apôtre]] (''Shlika'')<ref name="patriarches">{{cf.}} [http://www.nestorian.org/nestorian_patriarchs.html Liste des patriarches], sur nestorian.org</ref>.
 
Il existe aussi de nombreuses sources syriaques plus tardives.
 
=== Les sources en arménien ===
En dehors du texte de Labubna d'Édesse, il existe aussi en arménien des ''Actes de Thaddée''<ref>Gerald M. Browne, ''Les Sciences du langage en France au {{s-|XX|e}}'', éd. Peeters, Louvain, 1998, {{p.|558}}.</ref>, dans lesquels ce dernier est appelé Addaï<ref name="Jullien_61-68"/>. Pour Christelle Jullien, Thaddée est {{citation|une transformation évidente de l{{'}}''Addaï'' de la tradition syriaque<ref name="Jullien_67"/>}}.
 
Il existe en [[arménien]] un ''corpus'' de témoignages antiques et notamment une traduction arménienne de la ''[[Doctrine d'Addaï]]''<ref name="Calzolari_38"/>. Ce texte de tradition [[arménie]]nne a été rédigé en [[syriaque]] et date probablement du {{sp-|IV|e|ou du début du|V|e}}. Il a été composé vraisemblablement dans l'entourage de l'évêque [[Rabboula d'Édesse]], mais un noyau ancien remonte probablement au {{s-|III|e}}<ref name="Debié 615">Muriel Debié, « L'Empire perse et ses marges », dans [[Jean-Robert Armogathe]] (dir.), ''Histoire générale du christianisme'', éd. P.u.F./Quadrige, 2010, {{p.}}615.</ref>. LeSelon [[Alain Desreumaux]], le texte fourmille d'anachronismes et les données historiques sont brouillées<ref>{{cf.}} [[Alain Desreumaux]] (trad.), ''Histoire du roi Abgar et de Jésus. Présentation et traduction du texte syriaque intégral de « La Doctrine d'Addaï »'', éd. Brepols, 1993 ; cité par Paul Géhin dans ''Revue des études byzantines'', 1995, vol. 53, {{n°}}1, {{p.}}352-353.</ref>. En effet dans ce texte [[Jésus de Nazareth|Jésus]] n'a pas encore été crucifié un ou deux ans après sa première rencontre avec le scribe Anan que le texte situe en 31-32 (l'an 340 de l'ère des grecs), alors que la [[tradition (christianisme)|tradition chrétienne]] a retenu qu'il est mort en l'an [[30]]. Dans cette version, le récit se poursuit après que Thaddée aiteut évangélisé [[Édesse (chrétienne)|Édesse]] dirigée par le roi [[Abgar V|Abgar]]<ref name="Calzolari_38"/>. L'apôtre aurait continué jusqu'en [[royaume d'Arménie|Arménie]]. Thaddée aurait été exécuté dans la ville de [[Maku]] vers [[45]]<ref name="Khazinedjian_139">Albert Khazinedjian, ''40 ans au service de l'Église arménienne apostolique: Compendium'', éd. L'Harmattan, Paris, 2009, {{p.|139}}.</ref>, par [[Sanatruk Ier|Sanatruck]], neveu du roi Abgar. D'autres textes font également arriver l'apôtre [[Barthélemy (apôtre)|Barthélemy]] en Arménie à l'époque de l'exécution de Thaddée, où il connut également le martyre dans les années [[60]]<ref name="Armenia 1987"/>. Bien que l'authenticité de ces versions soient contestée, la tradition est toutefois solidement établie et soutenue par un ensemble de textes comme « ''Le martyr de Thaddée'' », « ''l'histoire de Thaddée et Sanduxt'' », le « ''Martyr de Sanduxt'' », la « ''Découverte des reliques de Thaddée'' »<ref name="Calzolari_38"/>. Les chroniqueurs comme [[Fauste de Byzance|Faustus de Byzance]] ou [[Moïse de Khorène]] dans son ''Histoire d'Arménie'' relatent les mêmes faits<ref name="Khazinedjian_16">Albert Khazinedjian, ''40 ans au service de l’Église arménienne apostolique: Compendium'', éd. L'Harmattan, Paris, 2009, {{p.|16}}.</ref>.
 
Les ''Actes de Mari'' reprennent le [[Légende d'Abgar|cycle d'Abgar]]<ref name="Jullien_68">Christelle Jullien, ''Apôtres des confins: processus missionnaires chrétiens dans l'Empire Iranien'', Groupe pour l'Étude de la Civilisation du Moyen-Orient, 2002, {{p.|68}}.</ref>. Il est probable que ce passage ait été ajouté en préliminaire au récit concernant ''[[Mar Mari|Mari]]''<ref name="Jullien_68"/>.
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La ''[[Doctrine d'Addaï]]'' est un écrit chrétien de tradition [[arménie]]nne datant probablement du {{sp-|IV|e|ou du début du|V|e}}<ref name="Debié 615"/>. Ce texte en arménien dépend probablement de traditions littéraires en [[syriaque]] qui remontent vraisemblablement au {{s-|III|e}}<ref name="Debié 615"/>. Le texte raconte notamment comment, par une lettre, le roi [[Abgar V|Abgar]] d'[[Şanlıurfa|Édesse]] invite [[Jésus de Nazareth|Jésus]] à se protéger des [[empire romain|Romains]] et des [[Juifs]] en s'abritant dans son royaume. Celui-ci, lui promet de lui envoyer un disciple après l’[[Ascension (fête)|Ascension]] et c'est l'un des [[douze apôtres]], [[Thomas Didyme]] — jumeau spirituel du Christ<ref group="N">''Didymos'' signifie « jumeau » en grec ancien.</ref> — qui envoie Thaddée-Addaï auprès du roi où il le convertit avec les nobles de son royaume. C'est [[Agbar Ukama]] « le Noir » (Abgar {{V}} règne de -4 à 7 puis 13 à 50) qui envoie la missive. Dans la ''Doctrina'', Addaï est originaire de [[Baniyas (Golan)|Panéas]] ([[Césarée de Philippe]])<ref>Christelle Jullien et Florence Jullien, ''Les Actes de Mār Māri'', éd. Peeters Publishers, 2003, {{p.}}18.</ref>.
 
Addaï, « figure de base du christianisme syriaque », aurait selon cette tradition fait œuvre de [[prédication]] sous le règne d'[[Abgar d'Édesse|Abgar]] à [[Şanlıurfa|Édesse]],. Selon il[[Jean-Pierre serait mort ;Mahé]], les traditions grecque et arménienne l'ontaurait néanmoins confondu avec Thaddée<ref name="ReferenceB"/>. [[Jean-Pierre Mahé]] explique l'erreur dans la tradition grecque par une faute de lecture du [[syriaque]] (un ''aïn'' pris pour un ''[[Tav (lettre)|tav]]'')<ref name="ReferenceC"/>. Toutefois des historiens comme Ilaria Ramelli ou [[Robert Eisenman]] considèrent sur la base des très nombreuses sources antiques existantes que Judas Thaddée (aussi appelé Judas le Zélote) est bien le même personnage que le Thaddée-Addaï. Les sources les font tous deux évangéliser Édesse et convertir le roi Abgar {{V}} et certaines sources l'appellent parfois Theuda, parfois Addaïe.
 
SelonDans Folkerson Siegert,combat Thaddée/Addaïpour estla ainsiprimauté, utilisél'Église de façonRome mythiquea souvent affirmé que l'[[Église apostolique arménienne|Église arménienne]] utilise Thaddée-Addaïe pour affirmer et entériner l'son apostolicité, deen lfaisant valoir qu'elle a été créée directement par un [[Égliseapôtre]] apostoliquedans arménienne|Égliseles arménienne[[années 40]], alors qu'aucun texte ne prouve la même chose pour Rome et l'[[apôtre]] Pierre. Folker Siegert en déduit que cette venue de Thaddée/Addaï serait un mythe<ref name="Siegert 522-523">Folker Siegert, « L’Arménie, un conservatoire de l'exégèse ancienne », dans Marie-Françoise Baslez (dir), ''Les premiers temps de l'Église'', éd. Gallimard/Le Monde de la Bible, 2004, {{p.}}522-523.</ref>. LaBien figure de lqu'apôtreil sesoit transformepossible au fil des remaniements des textes de la tradition arménienne, et une première version de sa mort en martyr se mue en départ versque l'Orient,Église au-delàarménienne deutilise sala prédicationconfusion àentre Édessedeux auprès d'AgbarThaddée, pour l'évangélisationun deapôtre et l'Arménieautre membre ildu subitgroupe alorsdes le[[septante martyre.disciples]], Lace traditionqui neexpliquerait cesseles dedeux s'enrichir et, suivant un ''Martyrelieux de Barthélemy''sépultures depour traditionles arméniennedeux égalementThaddée, c'estpour cecertains dernier,historiens l'unil dessemble Douze,difficile quide prolongecontester son œuvre avant dl'être à son tour martyrisé, par le roi [[Sanatruk Ier|Sanatruk]], avantévangélisation d'être enlevé au cielÉdesse par AddaïJudas lui-même<refThaddée/Addaïe name="VCB 38-39">Cf. Valentina Calzolari Bouvier,vu l''École pratiqueabondance des hautessources études sciences historiques et philologiques, Livret 10'', éd. Librairie Droz, 1996, {{p.}}38-39.</ref>antiques.
 
Comme dans toutes les tradition chrétiennes, la figure de l'apôtre se transforme au fil des remaniements des textes de la tradition arménienne, et une première version de sa mort en martyr se mue en départ vers l'Orient, au-delà de sa prédication à Édesse auprès d'Agbar, pour l'évangélisation de l'Arménie où il subit alors le martyre. La tradition ne cesse de s'enrichir et, suivant un ''Martyre de Barthélemy'' de tradition arménienne également, c'est ce dernier, l'un des Douze, qui prolonge son œuvre avant d'être à son tour martyrisé, par le roi [[Sanatruk Ier|Sanatruk]], avant d'être enlevé au ciel par Addaï lui-même<ref name="VCB 38-39">Cf. Valentina Calzolari Bouvier, ''École pratique des hautes études sciences historiques et philologiques, Livret 10'', éd. Librairie Droz, 1996, {{p.}}38-39.</ref>.
 
La tradition arménienne a produit une série d'apocryphes, existant seulement en [[arménien]], qui mettent en scène ces récits apostoliques, dont fait partie le ''Martyre de Barthélemy'' déjà cité : le ''Martyre de Thaddée'', l'''Histoire de Thaddée et Sanduxt'', le ''Martyre de Sanduxt'' ou encore la ''Découverte des reliques de Thaddée'', qui relatent la venue du saint à l'époque du roi Sanatruk. Le texte de la ''Doctrine'' est utilisé et à nouveau remanié par [[Moïse de Khorène]] pour en composer un rôle exclusivement arménien au personnage de Thaddée dans son ''Histoire de l'Arménie''<ref name="VCB 38-39"/>.
 
L'évangélisation d'Édesse par Addaï est mentionnée dans plusieurs textes du {{s|II}}, dont les deux ''Apocalypses de Jacques'' retrouvées à Nag-Hamadi. On la trouve aussi dans la [[Caverne des trésors]]. Au {{s-|IV|e}}, la tradition d'une correspondance entre Agbar et Jésus est connue d'[[Eusèbe de Césarée]] qui la cite dans son ''Histoire ecclésiastique''<ref name="Debié 615"/> eten dprécisant qu'Égérie quiil l'a faitlui-même untraduite voyageà danspartir lade région.textes L'évangélisationtrouvés dans les archives d'Édesse. par AddaïElle est mentionnéaussi dansconnue desd'Égérie textesqui dua {{s|II}}fait un voyage dans la région.
 
== Notes et références ==