« Philippe Pétain » : différence entre les versions

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'''Philippe Pétain''', communémentqui appelése fit appeler le '''"maréchal" Pétain''', né le {{date|24|avril|1856}} à [[Cauchy-à-la-Tour]] ([[Pas-de-Calais]]) et mort le {{date|23|juillet|1951}} à [[Port-Joinville]], sur l'[[île d'Yeu]] (Vendée), est un [[militaire]], [[diplomate]] et [[homme d'État]] [[France|français]].
 
Militaire de carrière, terminant son parcours comme colonel après s'être démarqué à l'[[École de guerre]] de la doctrine dominante de l'offensive, il est réintégré en 1914. Chef militaire à l'action importante au cours de la [[Première Guerre mondiale]], Pétain est généralement présenté comme le « vainqueur de la [[bataille de Verdun (1916)|bataille de Verdun]] » et, avec [[Georges Clemenceau]], comme l'artisan du redressement du moral des troupes après les [[mutineries de 1917]]. Il est nommé commandant en chef des forces françaises et occupe ce poste jusqu'à la fin de la guerre, bien qu'en 1918, la direction de l'ensemble des armées alliées lui échappe au profit de son rival [[Ferdinand Foch]]. Il est fait [[maréchal de France]] en {{date|novembre 1918}}.
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Rappelé au gouvernement le {{date|17 mai 1940}} après le début de l'[[Bataille de France|invasion allemande]], il s'oppose à la poursuite d'une guerre qu'il considère comme perdue et dont il impute bientôt la responsabilité au régime républicain. Chef de file des partisans de l'arrêt des combats, il devient [[Président du Conseil (France)|président du Conseil]] en remplacement de [[Paul Reynaud]] le soir du {{date|16 juin 1940-}} et appelle, dès le {{date|17 juin- 1940-}}, à cesser le combat. Il fait signer l’[[armistice du 22 juin 1940]] avec l'[[Troisième Reich|Allemagne]] d'[[Adolf Hitler]] à [[Clairière de l'Armistice|Rethondes]], dans un wagon de train, retirant la France du [[Seconde Guerre mondiale|conflit]].
 
[[Vote des pleins pouvoirs constituants à Philippe Pétain|Investi des pleins pouvoirs constituants par l'Assemblée nationale]] le {{date|10 juillet 1940}}, il fait un coup d'état en s'octroieoctroyant le lendemain le titre de « chef de l'[[régime de Vichy|État français]] », qu'il conserve durant les quatre années de l'[[Europe sous domination nazie|Occupation des armées du {{IIIe}} Reich]]. Installé à [[Régime de Vichy|Vichy]] à la tête d'un [[régime autoritaire]], il abolit les institutions républicaines et les libertés fondamentales, instaure des lois antisémites et engage le pays dans la [[Révolution nationale]] et dans la [[Collaboration en France|collaboration]] d'État avec l’Allemagne nazie. [[Régime de Vichy|Le régime qu'il dirige jusqu'en 1944]] est déclaré « illégitime, nul et non avenu » par le [[Charles de Gaulle|général de Gaulle]] à la [[Libération de la France|Libération]].
 
EmmenéS'étant enfui en Allemagne en {{date|août 1944}}, à [[Commission gouvernementale de Sigmaringen|Sigmaringen]], échouant ensuite en Suisse avant ded'être serepris rendrepar auxles autorités françaises, Pétain est jugé en {{date|juillet 1945}} pour intelligence avec l'ennemi et [[haute trahison]] par la [[Haute Cour de justice (France)|Haute Cour de justice]], il est, par arrêt du {{date|15 août 1945}}, frappé d'[[indignité nationale]], condamné à la confiscation de ses biens et à la [[peine de mort]], la cour recommandant la non-application de cette dernière en raison de son grand âge. Sa peine est commuée en [[emprisonnement à perpétuité]] par le général de Gaulle, alors chef du [[gouvernement provisoire de la République française]]. Il meurt en détention sur l’[[île d’Yeu]], où il est ensuite inhumé.
 
== Biographie ==
=== Jeunesse et formation ===
 
Henri Philippe Bénoni Omer Pétain naît à [[Cauchy-à-la-Tour|Cauchy-à-la-Tour,]], <nowiki/>dans une famille de cultivateurs installée dans la commune depuis le {{s-|XVIII|e}}<ref name="lottman_13-15">Herbert R. Lottman (trad. Béatrice Vierne), ''Pétain'', Éditions du Seuil, Paris, 1984, 732{{nb p.}} {{ISBN|978-2-02-006763-8|978-2020067638}}, {{p.|13-15}}.</ref>. Il est le fils d'Omer-Venant Pétain (1816-1888) et de Clotilde Legrand (1824-1857)<ref name="lottman_13-15"/>. De cette union naissent cinq enfants : Marie-Françoise Clotilde (1852-1950), Adélaïde (1853-1919), Sara (1854-1940), Philippe (1856-1951) et Joséphine (1857-1862)<ref name="lottman_13-15"/>. Du second mariage d'Omer-Venant, avec Marie-Reine Vincent, contracté peu de temps après la mort de sa première épouse, trois autres enfants voient le jour : Élisabeth (1860-1952), Antoine (1861-1948)<ref>Dont l'un des fils, Hermant (21 avril 1887) sera tué devant Douaumont, le 23 mai 1916.</ref>{{,}}<ref>SGA Mémoire des Hommes 14-18.</ref> et Laure (1862-1945)<ref name="lottman_13-15"/>.
 
Bien que son acte de naissance<ref>http://archivesenligne.pasdecalais.fr/ark:/64297/15b8865fc6b3e60e</ref> porte les prénoms : Henri, Philippe, Bénoni, Omer, c'est Philippe qu'il choisit et, tout au long de sa vie, Pétain a toujours pris soin de rectifier<ref name="lottman_13-15"/>.
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=== Opinions personnelles ===
Lors de l’[[affaire Dreyfus#Henry démasqué, l'Affaire rebondit|affaire Dreyfus]], le capitaine Pétain ne s'affiche pas comme un antidreyfusard : il ne participe pas à la souscription au « monument Henry<ref>[[Pierre Quillard]], ''Le monument Henry – Liste des souscripteurs classés méthodiquement et selon l'ordre alphabétique'', éd. [[Éditions Stock|Pierre-Victor Stock]], Paris, 1899, {{Chap.}}« [http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k625571.image.r=monument+Henry.f15.langFR L'Armée] », {{pdf}} {{lire en ligne|lien=http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k625571.pdf|texte=consultable en ligne sur le site ''gallica.bnf.fr''|date=3 juillet 2009}} ; 18 listes publiées par ''La Libre Parole'', entre le 14 décembre 1898 et le 15 janvier 1899.</ref> », souscription nationale ouverte par le journal [[Antisémitisme|antisémite]] ''[[La Libre Parole]]'', d'[[Édouard Drumont]], au profit de la veuve de l'auteur du faux document, le [[Hubert-Joseph Henry|colonel Henry]], responsable de la condamnation inique du capitaine [[Alfred Dreyfus|Dreyfus]].; Au contraire,mais il ne lève pas le petit doigt, à l'époque de la condamnation de Dreyfus, pour protester. Il affirme ultérieurement avoir toujours cru à l'innocence de Dreyfus, même s'il juge que ce dernier s’est mal défendu<ref>Ferro. Marc 2009. Pétain. Hachette. Collection Pluriel, 2009, p789</ref>{{Référence incomplète}}. Ainsi, son chef de cabinet civil [[Henry du Moulin de Labarthète]]<ref>{{harvsp|Epstein|2001|p=197}}.</ref>{{,}}<ref>[[Henry du Moulin de Labarthète]], ''Le Temps des illusions – Souvenirs (juillet 1940-avril 1942)'', éd. La diffusion du livre, 1947, {{p.|97}}.</ref> l'a entendu dire : {{citation| J'ai toujours cru, pour ma part, à l'innocence de Dreyfus}} ; l'idée que [[Félix Gustave Saussier]] et [[Jean Casimir-Perier]] aient condamné Dreyfus en le sachant innocent l'aurait tourmenté<ref>Pour Louis-Dominique Girard, qui fut l'un de ses proches collaborateurs, {{harvsp|Epstein|2001|p=208}}.</ref>, voire scandalisé d'après les deux ministres pétainistes, [[Henri Moysset]] (1875-1949) et [[Lucien Romier]] (1885-1944)<ref>{{harvsp|Epstein|2001|p=209}}.</ref>.
 
Philippe Pétain est promu dans la période qui suivit l'affaire Dreyfus : aide de camp de [[Joseph Brugère]], général républicain nommé [[gouverneur militaire de Paris]] par le gouvernement de défense républicaine de [[Pierre Waldeck-Rousseau]] pour réduire l'influence antidreyfusarde dans l'armée<ref>{{harvsp|Epstein|2001|p=185}}.</ref>, Pétain est également un proche du [[Alexandre Percin|général Percin]], officier républicain impliqué dans l'[[Affaire des fiches (France)|affaire des fiches]]<ref>{{harvsp|Epstein|2001|p=189}}.</ref>.
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Aux traditionnels attributs régaliens (droit de grâce, nominations et révocations des ministres et des hauts fonctionnaires), Pétain ajoute en effet des droits tout à fait inédits, même du temps de la monarchie absolue. Il peut ainsi rédiger et promulguer seul une nouvelle Constitution, il peut désigner son successeur (qui est le vice-président du Conseil), il « a la plénitude du pouvoir gouvernemental, il nomme et révoque les ministres et secrétaires d'État, qui ne sont responsables que devant lui<ref name="mjp2">[http://mjp.univ-perp.fr/france/co1940.htm#2 Acte constitutionnel {{numéro|2}} du 11 juillet 1940], sur le site ''mjp.univ-perp.fr/france'', consulté le 25 juin 2009.</ref>. » et il {{Citation|exerce le pouvoir législatif, en conseil des ministres<ref name="mjp2"/> […]}}. Les lois, adoptées de sa seule autorité, sont promulguées sur la formule : {{Citation|Nous, maréchal de France, le Conseil des ministres entendu, décidons…}} Par prudence, par contre, Pétain évite de s’attribuer le droit de déclarer la guerre seul : il doit pour cela consulter les éventuelles assemblées.
 
Jusqu’en avril 1942, Pétain reste par ailleurs à la fois chef de l’État et chef du gouvernement en titre, [[Pierre Laval]], [[Pierre-Étienne Flandin]] et l'amiral [[François Darlan]] n’étant que vice-présidents du Conseil. Il gouverne de manière autoritaire. Ainsi, le 13 décembre 1940, il évince brusquement Pierre Laval du pouvoir, non par désaveu de la politique de collaboration avec l’Allemagne nazie menée par ce dernier, mais par irritation devant sa manière trop indépendante de la conduire. Il est remplacé par Flandin. Parallèlement, Pétain exige, de tous les élus et responsables locaux, de lui prêter serment d'allégeance, non pas à l'Etat Français, mais à Pétain lui-même. Il signe la révocation de nombreuxtous ceux qui lui refusent ce serment d'allégeance: des milliers de maires, préfets et hauts fonctionnaires républicains, dont le préfet d'[[Eure-et-Loir]] [[Jean Moulin]] et le président de la [[Cour des comptes (France)|Cour des comptes]] [[Émile Labeyrie]]<ref>Le 24 août 1940, Émile Labeyrie fut en même temps révoqué de la présidence de la [[Cour des comptes (France)|Cour des comptes]] et de sa fonction de maire d'[[Aire-sur-l'Adour]], payant ainsi ses responsabilités à l'époque du Front populaire, cf. [http://www.histoiresocialedeslandes.org/p4_mesure_espoir.asp Histoire sociale des Landes].</ref>. Il nomme à leur place des personnes dans lesquels il a confiance, notamment des officiers.
 
Le maréchal supprime précocement tous les contre-pouvoirs institutionnels à son autorité, et tout ce qui rappelle trop le régime républicain, désormais honni. Le mot même de ''République'' disparaît. Les libertés publiques sont suspendues, tout comme les partis politiques, à l’exception de ceux des [[collaborationnistes]] parisiens, qui subsistent en zone nord. Les centrales syndicales sont dissoutes, les unions départementales subsistantes unifiées dans une organisation corporatiste du travail. La [[franc-maçonnerie]] est mise hors la loi. Toutes les assemblées élues sont mises en sommeil ou supprimées, les Chambres aussi bien que les [[Conseil général (France)|conseils généraux]]. Des milliers de municipalités, dont les maires qui n'ont pas voulu signer un serment d'allégeance (non pas à l'État, mais à Pétain lui-même) sont destituées, et remplacées par des « Délégations spéciales », nommées par décret du pouvoir central, et dont la présidence revient à des personnalités présentant les garanties exigées du maréchal.
[[Fichier:La-terre-elle-ne-ment-pas-marechal-petain.jpg|gauche|vignette|260x260px|Affiche de propagande du régime de Vichy.]]
Des juridictions d’exception sont mises en place. Dès le 2 août 1940, Vichy fait ainsi condamner à mort par contumace [[Charles de Gaulle]] (même si Pétain prétend qu'il veillera à ce que la sentence ne soit pas appliquée<ref>Christian Ferrier, Extrait de la revue ''Grandeur'' {{numéro}}101, juin 2006, charlesdegaulle.be, {{lire en ligne|lien=http://www.charlesdegaulle.be/ExtraitRevue.html}}.</ref>{{,}}<ref>[[André Kaspi]], Ralph Schor, Nicole Piétri, ''La Deuxième Guerre mondiale - Chronologie commentée'', « 1940, fondation du mouvement de libération nationale », Éditions Complexe {{ISBN|978-2-87027-591-7}}, {{p.|127}}, books.google.fr {{lire en ligne|lien=http://books.google.fr/books?id=YLWf4Lh4AgQC&pg=PA127&lpg=PA127&dq=Charles+de+Gaulle+%2Bcondamne+par+contumace+%C3%A0+la+peine+de+mort+&source=web&ots=SW3_m6OvxM&sig=xG8rQ9cLpQJxWHjGW3mTZWgGMoI&hl=fr}}, Éditions Perrin, 1990 {{ISBN|978-2-262-00726-3}}.</ref>) puis ses compagnons, qui sont déchus de la nationalité française avec ceux qui les rejoignent. Des procès iniques sont intentés à diverses personnalités républicaines, ainsi à [[Pierre Mendès France]], condamné en juin 1941 à Clermont-Ferrand pour une prétendue « désertion » (l'affaire du ''[[Massilia (paquebot)|Massilia]]'', bateau-piège), avec [[Jean Zay]] et quelques autres. À l’automne 1941, grâce à des lois ouvertement antidatées, Vichy envoie à la guillotine plusieurs prisonniers communistes, dont le député [[Jean Catelas]], en représailles à des attentats anti-allemands.
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Jouant le plus possible sur la réputation du « vainqueur de Verdun », le régime exploite le prestige du maréchal et diffuse un [[culte de la personnalité]] omniprésent : les photos du maréchal figurent dans les vitrines de tous les magasins, sur les murs des cités, dans toutes les administrations, ainsi qu’aux murs des classes dans tous les locaux scolaires et dans ceux des organisations de jeunesse. On le retrouve jusque sur les calendriers des [[Postes, télégraphes et téléphones (France)|PTT]]. Le rôle de [[Bernard Ménétrel]], médecin et secrétaire particulier du maréchal est prédominant dans cette action de communication et de propagande.
 
Le visage du chef de l’État apparaît aussi sur les timbres<ref>[http://timbreposte.free.fr/mag-timbre/inscriptions-timbres-france.html {{Citation|Historique des inscriptions sur les timbres-poste de France}}], sur le site ''timbreposte.free.fr'', consulté le 2 février 2009.</ref> et les pièces de monnaie, tandis que les bustes de Marianne sont retirés des mairies. La Saint-Philippe, chaque 3 mai, est célébrée à l’instar d’une fête nationale. Un hymne à sa gloire, le célèbre ''[[Maréchal, nous voilà !]]''<ref>[http://www.ina.fr/archivespourtous/index.php?vue=notice&id_notice=AFE86002697 {{Citation|Le maréchal Pétain quitte Vichy}}], ''France Actualités'', 12 mai 1944, Archives de l'INA, sur le site ''ina.fr'', consulté le 17 janvier 2009.</ref>, est interprété dans de nombreuses cérémonies parallèlement à la place de ''[[la Marseillaise]]'', et doit être appris à tous les enfants des écoles par les instituteurs. À qui douterait, des affiches péremptoires proclament : « Êtes-vous plus Français que lui ? » ou encore « Connaissez-vous mieux que lui les problèmes de l’heure ? ».
 
Pétain exige aussi un serment de fidélité des fonctionnaires à sa propre personne. L'acte constitutionnel {{numéro|7}} du 27 janvier 1941 oblige déjà les secrétaires d'État, les hauts dignitaires, et les hauts fonctionnaires à jurer fidélité au chef de l'État<ref>[http://mjp.univ-perp.fr/france/co1940.htm Le texte des actes constitutionnels sur le site de l'Université de Perpignan]</ref>. Après son discours du 12 août 1941 (discours dit du « vent mauvais<ref>Voir un extrait du discours sur [http://clioweb.free.fr/textes/28mauv.htm clioweb].</ref>{{,}}<ref>[http://pages.livresdeguerre.net/pages/sujet.php?id=docddp&su=48&np=99 L'intégralité du discours de Pétain du 12 août 1941, dit « Du vent mauvais ».]</ref> », où il déplore les contestations croissantes de son autorité et de son gouvernement), Philippe Pétain étend le nombre de fonctionnaires devant lui prêter serment. Les actes constitutionnels {{numéro|8}} et {{numéro|9}} du 14 août 1941 concernent respectivement les militaires et les magistrats. Le serment est prêté par tous les juges à l’exception d’un seul, [[Paul Didier]], aussitôt révoqué et interné au camp de Châteaubriant. Puis c'est l’ensemble des fonctionnaires qui doit jurer fidélité au chef de l'État par l’acte constitutionnel {{numéro|10}} du 4 octobre 1941. Il concernera donc jusqu'aux policiers et aux postiers. Néanmoins, en zone occupée, où l'autorité de Vichy est moins assurée, de hauts fonctionnaires nommés avant 1940, éviteront discrètement de prêter serment à Pétain et, après la guerre, pourront ainsi conserver leur poste.
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Les textes discriminatoires du 3 octobre 1940 sont durcis le 2 juin 1941 : ils excluent ainsi les Français de « race juive » (déterminée par la religion des grands-parents) de la plupart des fonctions et activités publiques. Des quotas sont fixés pour l’admission des Juifs au [[Barreau]], dans le monde universitaire ou médical. Lors du statut du 2 juin, la liste des métiers interdits s’allonge démesurément.
 
Dans le même temps par une loi du 29 mars 1941, promulguée par le maréchalPétain, est créé un « Commissariat général aux questions juives<ref>[http://pages.livresdeguerre.net/pages/sujet.php?id=docddp&su=103&np=321 Loi du 29 mars 1941 créant un Commissariat général aux questions juives, publiée au Journal officiel du 31 mars 1941.].</ref> ».
 
Auprès du maréchal se pressent des hommes de tous bords, mêlant de façon baroque, au sein de sa « dictature pluraliste<ref name="hoffmann_pluralist"/> », des technocrates modernistes et des révolutionnaires déçus du marxisme aussi bien que des maurrassiens et des réactionnaires. Pétain cependant manifeste personnellement des orientations proches de ''[[L'Action française (quotidien)|L’Action française]]'' ({{refnec|seul journal qu’il lise quotidiennement}}) et cite surtout en exemple à ses proches les régimes conservateurs et cléricaux de [[António de Oliveira Salazar|Salazar]] et de [[Francisco Franco|Franco]], qu’il connaît personnellement depuis 1939.
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Parallèlement au développement d’un pouvoir centralisé, le maréchal se consacre au « relèvement de la France » : rapatriement des réfugiés, démobilisation, ravitaillement, maintien de l’ordre. Mais loin de se limiter à gérer les affaires courantes et à assurer la survie matérielle des populations, son régime est le seul en Europe à développer un programme de réformes intérieures, indépendant des demandes allemandes.
 
Certaines mesures prises à cette époque ont survécu, comme la création d’un ministère de la Reconstruction, l’unification du permis de construire, la naissancetransformation de l’du Service Géographique des Armées en [[Institut national de l'information géographique et forestière|IGN]] en juillet 1940, l’étatisation des polices municipales en vue de faciliter le contrôle des populations, ou encore une politique familiale, déjà amorcée par la {{IIIe}} République finissante et prolongée sous la [[Quatrième République (France)|{{IVe}} République]]. D’autres dispositions sont adoptées : campagne contre l’alcoolisme, interdiction de fumer dans les salles de spectacle, inscription de la [[fête des Mères]] au calendrier. D’autres encore portent la marque des projets réactionnaires du chef de l’État, comme la pénalisation de l'homosexualité. De nombreux étrangers supposés « en surnombre dans l’économie française » sont incorporés de force dans des Groupes de travailleurs étrangers (GTE). Les Écoles normales, bastion de l’enseignement laïc et républicain, sont supprimées. Les lois des 11 et 27 octobre 1940 contre l’emploi des femmes en renvoient des milliers au foyer de gré ou de force. Le [[divorce]] est rendu nettement plus difficile, et le nombre de poursuites judiciaires et de condamnations pour avortement explose littéralement par rapport à l’entre-deux-guerres<ref>Voir [[Chronologie de la contraception et de l'avortement en France]].</ref>. En 1943, Pétain refuse de gracier une avorteuse condamnée à mort, qui est guillotinée. Autre rupture avec la {{IIIe}} République, les rapports étroits noués avec les Églises : Pétain, personnellement peu croyant, voit comme [[Charles Maurras|Maurras]] en la religion un facteur d’ordre, et ne manque pas d’assister à chaque messe dominicale à l’église Saint-Louis de Vichy.
 
Dans l’optique de la « restauration » de la France, le régime de Vichy crée très tôt, sous la direction de [[Joseph de La Porte du Theil]], un fidèle très proche du maréchal Pétain, des camps de formation qui deviendront plus tard les [[Chantiers de la jeunesse française]]. L’idée est de réunir toute une classe d’âge (en remplacement du service militaire désormais supprimé), et, à travers une vie au grand air, par des méthodes proches du scoutisme, leur inculquer les valeurs morales du nouveau régime (culte de la hiérarchie, rejet de la ville industrielle corruptrice), ainsi que la vénération à l’égard du chef de l’État.
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La période consécutive à l’armistice voit aussi la création de la « [[Légion française des combattants]] » (LFC), à laquelle sont ensuite agrégés les « Amis de la Légion » et les « Cadets de la Légion ». Fondée par le très antisémite [[Xavier Vallat]] le 29 août 1940, elle est présidée par le maréchal Pétain en personne. Pour Vichy, elle doit servir de fer de lance de la Révolution nationale et du régime. À côté des parades, des cérémonies et de la propagande, les Légionnaires actifs doivent surveiller la population, et dénoncer les déviants et les fautifs de « mauvais esprit ».
 
Au sein de cette légion se constitue un Service d’ordre légionnaire (SOL) qui s’engage immédiatement dans la voie du [[Collaboration en France|collaborationnisme]]. Cet organisme est commandé par [[Joseph Darnand]], héros de la Première Guerre mondiale et de la campagne de 1940, et fervent partisan de Pétain (sollicité en 1941 de joindre la Résistance, il refuse, selon le témoignage de [[Claude Bourdet]], parce que « le Maréchal » ne comprendrait pas). Ce même organisme devient en janvier 1943 la « [[Milice française]] ». À la fin de la guerre, alors que Vichy est devenu un régime fantoche aux ordres des Allemands, la Milice qui compte au maximum {{unité|30000|hommes}}, dont beaucoup d’aventuriers et de droit-communs, participe activement à la lutte contre la Résistance, avec les encouragements publics du maréchalde Pétain comme de [[Pierre Laval]], son président officiel. Haïe de la population, la Milice perpètre régulièrement délations, tortures, rafles, exécutions sommaires, qui se mêlent à d’innombrables vols, viols, voies de faits sur la voie publique ou contre des fonctionnaires.
 
Pétain attend le 6 août 1944 pour les désavouer dans une note à Darnand, trop tardivement pour que ce dernier soit dupe. « Pendant quatre ans », rappellera Darnand dans sa réponse caustique au maréchal, « vous m’avez encouragé au nom du bien de la France, et maintenant que les Américains sont aux portes de Paris, vous commencez à me dire que je vais être la tache de l’Histoire de France. On aurait pu s’y prendre avant ! »
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Certes, l’armistice avait permis, en un premier temps, de limiter l’occupation allemande à la [[zone occupée|moitié nord et ouest]] du territoire. Mais l’autonomie de la [[zone libre|zone sud]] est toute relative, car Pétain, avec ou sans discussion préliminaire, plie le plus souvent devant les exigences des autorités allemandes, quand son gouvernement ne va pas spontanément au-devant de celles-ci.
 
Cette collaboration d’État entraîne plusieurs conséquences. Le maréchal, alors que son prestige reste immense, s’interdit de protester, au moins publiquement, contre les exactions de l’occupant et de ses auxiliaires français ou contre l’annexion de fait, contraire à la convention d’armistice, de l’Alsace et de la Moselle. Aux parlementaires des trois départements, qu’il reçoit le 4 septembre 1942 alors que commence l’incorporation massive et illégale des [[malgré-nous]] dans la [[Wehrmacht]], il ne conseille que la résignation. La veille, il avait fait remettre par Laval une protestation officielle, qui resta sans suite. Lors de l’exécution en octobre 1941 [[Représailles après la mort de Karl Hotz|des otages français]] à [[Châteaubriant]], qui soulève l’indignation générale, Pétain a des velléités secrètes de se constituer lui-même comme otage à la [[Ligne de démarcation]], mais son ministre [[Pierre Pucheu]] l’en dissuade vite au nom de la politique de collaboration, et le maréchal ne fait finalement de discours que pour blâmer les auteurs d’attentats et appeler les Français à les dénoncer. Au printemps 1944 encore, il ne condamne jamais les déportations, les rafles et les massacres quasi-quotidiens qu'il a organisés, se taisant par exemple sur le [[massacre d'Ascq]]. Par contre, il ne manque pas de dénoncer « les crimes terroristes » de la Résistance ou les bombardements alliés sur les objectifs civils. Il encourage les membres de la [[Légion des volontaires français contre le bolchevisme|Légion des volontaires français]] (LVF) qui combattent en [[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]] sous l’uniforme allemand, leur garantissant dans un message public qu’ils détiennent « une part de notre honneur militaire ».
 
En 1941, le régime de Pétain est ''[[de facto]]'' en [[cobelligérance]] avec l’Allemagne de Hitler lors de la [[Campagne de Syrie (1941)|Guerre de Syrie contre les Alliés]].
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Lorsque Laval informe, fin juin 1942, le Conseil des ministres de la prochaine mise en œuvre de la [[rafle du Vélodrome d'Hiver]], le procès-verbal conservé, montre Pétain approuvant comme « juste » la livraison de milliers de Juifs aux nazis. Puis le 26 août 1942, la zone sud devint le seul territoire de toute l’Europe d’où des Juifs, souvent internés par Vichy depuis 1940 dans les très durs camps de [[camp de Gurs|Gurs]], [[Noé (Haute-Garonne)#Histoire|Noé]], [[Rivesaltes#Histoire|Rivesaltes]], furent envoyés à la mort alors même qu’aucun soldat allemand n’était présent.
 
Maintenant [[antisémitisme|antisémite]], Pétain s’est opposé en mai 1942 à l'introduction en zone Sud du port obligatoire de l’[[étoile jaune]], mais il n’a pas protesté contre son introduction en zone nord, et en zone sud son gouvernement fait apposer le tampon « Juif » sur les papiers d’identité à partir de fin 1942. En août 1943, comme les Allemands pressent Vichy de retirer en bloc la nationalité française aux Juifs, ce qui aurait favorisé leur déportation, le [[Valerio Valeri|nonce]] le fait prévenir discrètement que « le pape s’inquiète pour l’âme du Maréchal », ce qui impressionne le vieil homme et contribue à l’échec du projet<ref>Jacques Duquesne, ''Les Catholiques sous l’Occupation'', Points-Seuil, 1996.</ref>. En tout, {{unité|76000|Juifs}} parmi lesquels {{unité|11000|enfants}}, non réclamés au départ par les Allemands, ont été déportés de France sous l’Occupation, à 80 % après avoir été arrêtés par la police dude maréchalPétain. Un tiers avait la nationalité française. Seuls 3 % survivront aux déportations dans les camps de concentration.
 
À ce sujet, l'historien [[André Kaspi]] écrit : « Tant que la zone libre n'est pas occupée, on y respire mieux [pour les Juifs] que dans la zone Nord. Qui le nierait ? Surtout pas ceux qui ont vécu cette triste période. De là cette conclusion : Vichy aaurait sacrifié les Juifs étrangers pour mieux protéger les Juifs français, mais sans Pétain, les Juifs de France auraient subi le même sort que ceux de Belgique, des Pays-Bas ou de Pologne. Pendant deux ans, ils ont d'une certaine manière bénéficié de l'existence de l'État français<ref>''[[L'Histoire]]'', {{numéro|148}}, octobre 1991, {{p.|52}}.</ref>. » Pour l'avocat Serge Klarsfeld cet {{Citation|argument tombe}} lorsque l'on constate l'implication personnelle de Pétain dans la politique antisémite dès octobre 1940<ref name="Libération2010"/>.
 
En août 1942, un télégramme signé Pétain félicite Hitler d’avoir fait échec à la tentative de débarquement allié à [[Débarquement de Dieppe|Dieppe]].
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Cependant certains considèrent qu’il fut, de facto, déchu de sa dignité et qu’il convient, comme le font les historiens d'aujourd'hui, de le nommer simplement « Philippe Pétain », en particulier pour la période qui suit sa condamnation du 15 août 1945, ou encore l’ « ex-maréchal Pétain<ref>Dans les ouvrages historiques, on trouve souvent aussi, à son égard, les appellations « le Maréchal », « Philippe Pétain », ou simplement « Pétain ». L'usage de « maréchal Pétain » s'est restreint après sa condamnation.</ref> ».
 
Accomplissant le vœu de la Haute Cour de justice, le [[Charles de Gaulle|général de Gaulle]], chef du [[Gouvernement provisoire de la République française|Gouvernement provisoire de la République]], commue la sentence de mort en peine de réclusion à perpétuité le 17 août 1945<ref name="Aron"/>. Compte tenu de la peine de [[Indignité nationale#Peine encourue|dégradation nationale]] (article 21 de l'[[Ordonnances du GPRF relatives à l'épuration#Ordonnance du 26 décembre 1944|ordonnance du 26 décembre 1944]]), le l'ex-maréchal Pétain est exclu automatiquement de l'[[Académie française]]<ref name="nracine">Collectif - Fondation Charles de Gaulle, ''De Gaulle et la Libération'', Éditions Complexes, Paris, 2004, {{nobr|221 p.}} {{ISBN|978-2-8048-0016-1}} {{présentation en ligne|lien=http://books.google.fr/books?id=vTcWd7fJ16sC}}, chapitre : {{Citation|De Gaulle et la République des lettres}}, par Nicole Racine : {{p.|184-186}} : {{Citation|[...] L'ordonnance du 26 décembre 1944 entraînait automatiquement la destitution et l'exclusion de toutes fonctions, offices publics et corps constitués de quiconque était déclaré coupable d'indignité nationale. [...]}}
{{commentaire biblio|Ont participé à cet ouvrage : [[Claire Andrieu]], [[Serge Berstein]], [[Michèle Cointet|Michèle]] et [[Jean-Paul Cointet]], [[Laurent Douzou]], René Hostache, Chantal Morelle, Nicole Racine, Odile Rudelle, [[Maurice Vaïsse]], Dominique Veillon, [[Olivier Wieviorka]]. Textes tirés des actes du colloque des 6, 7 et 8 octobre 1994 organisé par la Fondation Charles de Gaulle, la Fondation des Sciences politiques, l'Association française des constitutionnalistes et la participation de l'université de Caen ; publié en version intégrale : ''Le rétablissement de la légalité républicaine, 1944'', Éditions Complexes, 1996.}}</ref>{{,}}<ref name="academiepetain">[http://www.academie-francaise.fr/les-immortels/philippe-petain?fauteuil=18&election=20-06-1929 Site de l'Académie française, Philippe Pétain (1856-1951)] : {{Citation|[...] Condamné à l’indignité nationale, le maréchal Pétain fut exclu de l’Académie française ; son siège ne devait pas être pourvu de son vivant.}}.</ref>{{,}}<ref>Le ''Larousse'' 2008 {{ISBN|978-2-03-582503-2}}, PÉTAIN (Philippe), {{p.|1592}} emploie le mot « radié » : [Acad. fr., 1929 ; radié en 1945] ; ce terme est employé par ce dictionnaire de manière constante, il figure par exemple sur l'édition de 1952, {{p.|1607}}.</ref> (l'ordonnance prévoit l'exclusion de l'[[Institut de France|Institut]]). Toutefois, celle-ci s’abstient d’élire un remplaçant de son vivant au {{18e}} fauteuil<ref name="nracine"/>{{,}}<ref name="academiepetain"/>, égard auquel a également eu droit [[Charles Maurras]]<ref name="nracine"/> (tandis qu’[[Abel Bonnard]] et [[Abel Hermant]] sont remplacés dès 1946<ref name="nracine"/>).
 
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Depuis 1945, huit demandes en révision du procès Pétain ont été rejetées, ainsi que la demande répétée du transfert de ses cendres à [[Ossuaire de Douaumont|Douaumont]]. Dans une note à [[Alexandre Sanguinetti]], le 4 mai 1966, le [[Charles de Gaulle|général de Gaulle]], alors président de la République, signifia ainsi sa position sur cette question : {{Citation bloc| Les signataires de la « pétition » relative au « transfert » des restes de Pétain à Douaumont n'ont aucunement été mandatés par les {{unité|800000|anciens}} combattants pour s'emparer de cette question politique. Ils ne sont mandatés que pour faire valoir les intérêts spécifiques de leurs associations. Le leur dire<ref>Cité par [[Marcel Jullian]], ''De Gaulle, Pensées, répliques et anecdotes'', éd. Le cherche midi, 1994 {{ISBN|978-2-7242-8462-1}} ; rééd. France Loisirs, Paris, 1995, {{p.|99}}.</ref>}}
 
En 1995, le président [[Jacques Chirac]] reconnut enfin officiellement la responsabilité du gouvernement de l’ÉtatVichy dans la [[rafle du Vélodrome d'Hiver]] et, en 2006, pour les 90 ans de la [[bataille de Verdun (1917)|bataille de Verdun]], son discours mentionna à la fois le rôle de Pétain dans la bataille et ses choix désastreux de la Seconde Guerre mondiale. C’est l’ultime avatar, à l’heure actuelle, de la volonté de la France et des Français de « regarder en face » un des personnages les plus controversés de leur histoire récente.
 
Une longue bataille judiciaire a eu lieu d'octobre 1984 à septembre 1998 au sujet de la mémoire du maréchal Pétain. [[Jacques Isorni]] et [[François Lehideux]] avaient fait paraître le 13 juillet 1984 dans le quotidien ''Le Monde'' un encart publicitaire intitulé « Français, vous avez la mémoire courte<ref>Le titre de l'encart fait référence à une phrase, restée célèbre, de l'allocution du maréchal Pétain le 17 juin 1941.</ref> », dans lequel, au nom de l'[[Association pour la défense de la mémoire du maréchal Pétain]] et l'Association nationale Pétain-Verdun, ils prenaient sa défense. À la suite d'une plainte déposée par l'[[Association nationale des anciens combattants de la Résistance]] pour apologie de crimes ou délits de collaboration avec l'ennemi, le procureur de la République prit un réquisitoire définitif de non-lieu le 29 mai 1985, mais le juge d'instruction renvoya, une semaine plus tard, les parties devant le tribunal correctionnel de Paris, qui relaxa les prévenus le 27 juin 1986 — jugement confirmé par la [[Cour d'appel de Paris]] le 8 juillet 1987. L'arrêt de la Cour d'appel fut cassé par la [[Cour de cassation (France)|Cour de cassation]] le 20 décembre 1988. La Cour d'appel de Paris se déjugea le 26 janvier 1990 en déclarant les constitutions de parties civiles recevables ; elle infirma le jugement de relaxe, et condamna les prévenus à un franc de dommages et intérêts et à la publication de l'arrêt dans ''Le Monde''. Le pourvoi en cassation déposé par les prévenus fut rejeté par la Cour le 16 novembre 1993.
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