« Blé » : différence entre les versions

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{{sous-titre/Taxon|ns1=Triticum}}
{{voir homonymes|Blé (homonymie)}}
{{Voir homonyme|mef=la couleur [[Blé (couleur)|blé]] ; la commune burkinabé [[Blé (Burkina Faso)]]}}
{{Taxobox début | végétal | ''Triticum'' | Wheat field.jpg | Plants de blé .| classification=Cronquist }}
{{Taxobox | sous-règne | Tracheobionta }}
{{Taxobox | division | Magnoliophyta }}
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* ''[[Triticum sphaerococcum]]'' <small>(blé indien)</small>
* ''[[Triticum timopheevii]]''
* ''[[Triticum turanicum]]'' <small>(blé de Khorasan ou Kamut)</small>
* ''Triticum turgidum'' <small>([[blé poulard]] ou Kamut)</small>
* ''[[Triticum urartu]]''
* ''[[Triticum vavilovii]]''
* ''[[Triticum zhukovskyi]]'' }}
{{Taxobox fin}}
[[Fichier:Épi de blé.jpg|vignette|Épi de blé.]]« '''Blé''' » est un terme générique qui désigne plusieurs [[céréale]]s appartenant au genre '''''Triticum'''''. Ce sont des [[plante annuelle|plantes annuelles]] de la [[Famille (biologie)|famille]] des [[Poaceae|graminées]], cultivées dans de très nombreux pays. Le mot « blé » désigne également le « [[Grain (céréale)|grain]] » ([[caryopse]]) produit par ces plantes.
 
Le blé fait partie des trois grandes céréales avec le [[maïs]] et le [[riz]]. C'est, avec environ {{unité|700|millions}} de tonnes annuelles, la troisième par l'importance de la récolte mondiale et, avec le riz, la plus consommée par l'homme. Le blé est, dans la civilisation occidentale, en [[Afrique du Nord]], au [[Moyen-Orient]], dans le nord de la [[Chine]] un composant central de l'[[alimentation humaine]]. Sa consommation remonte à la plus haute [[Antiquité]]. Il a longtemps permis l'apport en énergie indispensable à la survie des populations et un apport en protéines non négligeable et a de ce fait tenu une place déterminante dans le développement des civilisations de ces régions.
[[File:Épi de blé.jpg|thumb|Épi de blé]]
 
Deux espèces de blé, l'[[engrain]] et l'[[Amidonnier sauvage|amidonnier]] ont été domestiquées au [[Proche-Orient]] à partir de deux blés sauvages et cultivées à partir de - 8500 dans la [[vallée du Jourdain]], le nord de la [[Syrie (région)|Syrie]], le sud de l'[[Anatolie]] et l'ouest de l'[[Iran]] dans la région du [[Croissant fertile]]<ref>{{Article |langue=en |auteur1=Ehud Weiss |titre=The Neolithic Southwest Asian Founder Crops: Their Biology and Archaeobotany |périodique=Current Anthropology |date=2011 |lire en ligne=https://www.jstor.org/stable/10.1086/658367?seq=7#metadata_info_tab_contents }}</ref>.
« '''Blé''' » est un terme générique qui désigne plusieurs [[céréale]]s appartenant au genre '''''Triticum'''''. Ce sont des [[plante]]s annuelles de la famille des [[Poaceae|graminée]]s ou [[Poaceae|Poacées]], cultivées dans de très nombreux pays. Le mot « blé » désigne également le « grain » ([[caryopse]]) produit par ces plantes.
 
Du point de vue diététique, le blé comporte certaines déficiences en [[Acide aminé|acides aminés]] (en [[lysine]] notamment).
Le blé fait partie des trois grandes [[céréale]]s avec le [[maïs]] et le [[riz]]. C'est, avec environ 700 millions de tonnes annuelles, la troisième par l'importance de la récolte mondiale et, avec le riz, la plus consommée par l'homme. Le blé est, dans la civilisation occidentale et au [[Moyen-Orient]], un composant central de l'[[alimentation]] humaine. Deux espèces de blé ont été domestiquées au [[Proche-Orient]] à partir de deux blés sauvages. Sa consommation remonte à la plus haute [[Antiquité]]. Les premières cultures apparaissent au {{VIIIe millénaire av. J.-C.}}, en [[Mésopotamie]] et dans les vallées du [[Tigre (fleuve)|Tigre]] et de l'[[Euphrate]] (aujourd'hui l'[[Irak]]), dans la région du [[Croissant fertile]].
 
Les variétés de [[Blé tendre|blés tendres]] ou [[Blé dur|durs]] proposées aujourd'hui sont bien adaptées à la production en céréaliculture industrielle caractérisée par l'apport intensif d'[[intrant]]s chimiques et une forte mécanisation, et à la consommation de masse, du fait de rendements élevés, mais n'ont pas les qualités nutritives et organoleptiques à nouveau demandées aujourd'hui dans le cadre d'une agriculture plus résiliente et d'une alimentation « naturelle », que l'on peut encore retrouver chez les « blés rustiques » tels que l'engrain ou l'[[épeautre]].
[[Fichier:Champ de blé Côte-d'Or Bourgogne avril 2014.jpg|alt=|vignette|Un champ de blé en [[Côte-d'Or]].]]
 
== Types et diversité de blés ==
D'un point de vue économique, les deux types variétaux importantes actuels sont des '''blés à grains nus''' :
* le '''[[blé dur]]''' (''Triticum turgidum'' subsp. ''durum''), surtout cultivé dans les régions chaudes et sèches (sud de l'Europe comme le sud de la France et de l'[[Italie]]). Le blé dur, très riche en [[gluten]], est utilisé pour produire les [[semoule]]s et les [[pâtes alimentaires]] ;
 
=== Liste d'espèces de blé ===
Plus de 50 variétés sont inscrites au [[Catalogue officiel des espèces et variétés]]<ref name="Base GNIS">[http://gnis.fr/index/action/page/id/257/title/Catalogues-francais Catalogue français des espèces et variétés] , sur le site du GNIS</ref> crées par 10 entreprises de sélection et près de 500 au Catalogue européen.
Voir [[Triticum#Liste d'espèces et de sous-espèces]]
 
=== Blés à grains nus ===
Quelques variétés cultivées en France: Acalou, Actisur, Akenaton, Alexis, Anvergur, Argelès, Augur, Byblos, Chistera, Cordeiro, Duetto, Floridou, Joyau, Luminur, Pescadou, Pharaon, Sachem, Tablur...
D'un point de vue économique, les deux espèces importantes actuelles sont des blés à grains nus :
* le [[blé dur]] (''[[Triticum turgidum]]'' subsp. ''durum''), surtout cultivé en Europe, en Amérique du Nord et au Moyen-Orient. Il est très utilisé dans la région méditerranéenne ([[Italie]], [[Maghreb]]). Le [[blé dur]], très riche en [[gluten]], est utilisé pour produire les [[semoule]]s et les [[pâtes alimentaires]].<br> En France, près de {{unité|150|variétés}} sont inscrites au [[catalogue officiel des espèces et variétés]] créées par {{unité|10|entreprises}} de [[Culture sélective des plantes|sélection]], alors qu'il y a environ 530 variétés inscrites au catalogue européen<ref name="ec.europa.eu">[http://ec.europa.eu/food/plant/plant_propagation_material/plant_variety_catalogues_databases/search//public/index.cfm?event=SearchForm&ctl_type=A Consultation en ligne du catalogue européen des espèces et variétés].</ref> ;
* le [[blé tendre]] ou froment (''Triticum æstivum''), de loin le plus important, est davantage - mais pas exclusivement - cultivé sous moyennes latitudes (par exemple en Chine, en Inde, aux États-Unis, en Russie, en France, au Canada, en Allemagne). Il est cultivé pour faire la [[farine panifiable]] utilisée pour le [[pain]]. Ses grains se séparent de leurs enveloppes au battage. Communément dénommée blé tendre ou tout simplement blé, cette espèce a connu une très grande dispersion géographique et est devenue la céréale la plus cultivée, suivie par le [[riz]] et le [[maïs]]. Il en existe d’innombrables variétés de par le monde. La sélection moderne, commencée à la fin du {{s-|XIX}} par [[Henry de Vilmorin]], s’est concentrée sur trois critères<ref>http://covoiturage.univ-mrs.fr/upload/p210/selectionduble.pdf.</ref> : la résistance aux maladies et aux aléas climatiques, la richesse en protéines, notamment le [[gluten]] pour la [[Fabrication du pain|panification]], et bien entendu le [[Rendement agricole|rendement]]. <br> Plus de {{unité|780|variétés}} sont inscrites au catalogue officiel des espèces et variétés créées par {{unité|20|entreprises}} de sélection et près de {{unité|2400}} sont inscrites au catalogue européen<ref name="ec.europa.eu"/>.
 
Lors de l'inscription des variétés au catalogue officiel des espèces et variétés, le [[Comité technique permanent de la sélection]] (CTPS) distingue les types suivants de blé tendre selon la valeur technologique de leurs farines et notamment leur teneur en protéine :
* le '''[[blé tendre]]''' ou '''[[Blé tendre|froment]]''' (''[[Blé tendre|Triticum æstivum]]''), de loin le plus important, est davantage cultivé sous moyennes latitudes (par exemple en France, au Canada, en Ukraine). Il est cultivé pour faire la [[farine panifiable]] utilisée pour le [[pain]]. Ses grains se séparent de leurs enveloppes au battage. Communément dénommée blé tendre ou tout simplement blé, cette espèce a connu une très grande dispersion géographique et est devenue la céréale la plus cultivée, suivie par le [[riz]] et le [[maïs]]. Il en existe d’innombrables variétés de par le monde. La sélection moderne, commencée à la fin du {{s-|XIX|e}} par [[Henry de Vilmorin]], s’est concentrée sur trois critères<ref>http://covoiturage.univ-mrs.fr/upload/p210/selectionduble.pdf</ref> : la résistance aux maladies et aux aléas climatiques, la richesse en protéines, notamment le [[gluten]] pour la panification, et bien entendu le rendement. Cette sélection a eu comme contrecoup la quasi-disparition des [[blé barbu|blés barbus]] : le gène étant récessif, les nouveaux blés issus de croisements entre blés barbus et blés nus perdent rapidement ce caractère.
* blé améliorant ou de force, BAF, dont la teneur en protéines (taux élevé de gluten) permet d'améliorer la [[force boulangère]] de la pâte à [[pain]] ;
* blé panifiable supérieur, BPS ;
* blé panifiable, BP ;
* blé à valeur biscuitière, BB (faible taux de gluten) ;
* blé pour les autres usages, BAU (notamment usage fourrager où un taux élevé de protéines est apprécié).
N.B. : parfois une traduction inexacte de variétés cultivées aux États-Unis sous le nom de ''hard red winter'' laisse penser que ce sont des blés durs alors que ce sont en réalité des blés de force. Le [[triticale]] n'est pas un blé mais un hybride de blé tendre et de seigle, proche des blés fourragers.
 
=== Espèces anciennement cultivées ===
Plus de 700 variétés sont inscrites au [[Catalogue officiel des espèces et variétés]]<ref name="Base GNIS" /> créées par 20 entreprises de sélection et près de 2 300 sont inscrites au Catalogue européen<ref>http://ec.europa.eu/food/plant/plant_propagation_material/plant_variety_catalogues_databases/search//public/index.cfm Plant variety database European commission</ref>.
{{Article connexe|Grains anciens}}
Sont cultivés avec un regain d'intérêt des blés rustiques et des formes de blés à grains vêtus (les grains étant fortement enserrés dans leurs enveloppes, après le [[Battage (agriculture)|battage]] il faut les décortiquer pour pouvoir les utiliser) :
# L’[[épeautre]] (''Triticum aestivum'' subsp. ''spelta'') ou grand-épeautre, sous-espèce du blé tendre, très apprécié en [[agriculture biologique]] en raison de sa rusticité et de sa qualité panifiable. De rendement moyen, il a été de moins en moins cultivé, mais connaît un regain d'intérêt marqué aussi bien comme [[fourrage]] que comme céréale [[Farine panifiable|panifiable]] ;
# L’[[engrain]] ou petit épeautre, (''[[Engrain|Triticum monococcum]]'') espèce à grain vêtu également, à rendement moyen également, très anciennement cultivée ;
# L'[[amidonnier]] ou épeautre de Tartarie (''Triticum turgidum subsp. dicoccon'') : blé vêtu proche du blé dur à faible rendement, mais adapté aux sols pauvres et arides ;
# Le [[blé khorasan]] et le [[blé poulard]], proches du blé dur ;
# Les [[Triticum compactum|blés compacts]] (blé hérisson) : comme leur nom l’indique, leurs épis sont très serrés et courts (avec ou sans barbes). Ils étaient cultivés en Europe dans les situations climatiques les plus difficiles et leur qualité diffère peu des blés tendres ordinaires hormis un taux de gluten moindre.
 
Depuis [[1999]], l'[[Institut national de la recherche agronomique|Inra]] et [[ARVALIS - Institut du végétal|Arvalis]], deux instituts français, travaillent avec les [[Chambre d'agriculture en France|chambres d'agriculture]] pour évaluer les capacités de blés rustiques, mieux adaptés à des systèmes d'[[agriculture biologique]] ou [[agriculture raisonnée|raisonnée]], pas ou moins consommatrices d'intrants chimiques ([[engrais]] et produits [[produit phytosanitaire|phytosanitaires]])<ref>[http://www.inra.fr/dpenv/pdf/BouchardC55.pdf « Associer des itinéraires techniques de niveaux d’intrants variés à des variétés rustiques de blé tendre : évaluation économique, environnementale et énergétique »], ''Courrier de l'environnement'' de l'INRA, {{n°|55}}, février 2008.</ref>.
Quelques variétés cultivées en France:
* d'hiver : Adagio, Aligator, Apache, Inspiration, Iridium, Isengrain, Isidor, Lavoisier, Messager, Nirvana, PR22R20, Odysée, Oratorio, Pueblo, Renan, Sobred, Solution, Starway, Syllon, Tentation, Trémie, ...
* de printemps : Florence Aurore, Granary, Josselin, Triso, Tybalt, ...
* hybrides : As de cœur, Atoupic, Hybred, Hycrop, Perceval, Vergain, ...
* waxy : Waximum
 
=== VariétésBlés ancienneshybrides ===
Depuis les années 1990, les [[Semencier|semenciers]] tentent de proposer des variétés hybrides, qui procurent en théorie un avantage en termes de rendement et de stabilité. La fabrication de semences de variétés hybrides nécessite de féconder au sein de champs de production de semences des lignées utilisées comme femelles par des lignées dites mâles. Le blé étant strictement [[autogame]] il est nécessaire d’empêcher les lignées utilisées comme femelles de s’autoféconder en stérilisant la partie mâle des fleurs. Cette stérilisation est obtenue par application d’un [[gamétocide]] ou par voie génétique. Les lignées mâles et femelles sont généralement cultivées côte à côte et les semences hybrides sont récoltées sur les lignées femelles ainsi stérilisées et exclusivement pollinisées par les lignées voisines (considérées comme mâles). Le processus est complexe et les semences ainsi obtenues sont généralement plus chères que les semences traditionnelles. Le bénéfice obtenu par l'agriculteur peine à compenser le prix élevé des semences.
Sont cultivés avec un regain d'intérêt des blés rustiques et les formes suivantes de '''blés à grains vêtus''' (les grains étant fortement enserrés dans leurs enveloppes, après le battage il faut les décortiquer pour pouvoir les utiliser) :
# l’'''[[épeautre]]''' (''Triticum aestivum'' subsp. ''spelta'') ou grand-épeautre, sous-espèce du blé tendre, très apprécié en [[agriculture biologique]] en raison de sa rusticité et de sa qualité panifiable. De moindre rendement que le blé tendre, il a été écarté de l'agriculture conventionnelle ;
# l’'''[[engrain]]''' ou petit-épeautre, (''[[Engrain|Triticum monococcum]]''), espèce à grain vêtu également, à faible rendement, très anciennement cultivée ;
# les '''[[amidonnier]]s''' ou [[Amidonnier|épeautre de Tartarie]] (''Triticum turgidum subsp. dicoccon'') : blé vêtu à faible rendement, mais adapté aux sols pauvres et arides.
# '''les blés compacts''' : comme leur nom l’indique, leurs épis sont très serrés et courts (avec ou sans barbes). Ils étaient cultivés en Europe dans les situations climatiques les plus difficiles et leur qualité diffère peu des blés ordinaires.
 
L'utilisation de blé [[hybride F1|hybride]] reste faible : 4 % du blé tendre en France <ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Variétés de céréales|url=https://www.terre-net.fr/varietes-de-cereales/t450|site=terre-net.fr}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre = Blé hybride Saaten-Union garantit le déploiement des surfaces|url = http://www.terre-net.fr/observatoire-technique-culturale/strategie-technique-culturale/article/saaten-union-garantit-le-deploiement-des-surfaces-217-91147.html|site = Terre-net|consulté le = 2015-08-04}}.</ref>, les gains de rendement peuvent atteindre environ 5 à 10%, mais sont surtout observables quand les conditions de culture sont difficiles. Du fait du cout élevé des semences, la densité de semis est fortement réduite (jusqu'à {{unité|75|grains}} au mètre carré contre plus de 200 en variété classique) <ref>{{Lien brisé |url= http://www.valeursboulangeres.fr/le-bl-hybride-face-son-destin-art211170-15.html |titre=valeursboulangeres.fr/le-bl-hy… |brisé le=14-10-2023}}.</ref>et requiert l'emploi [[Semoir#Semoirs monograines|semoirs monograines]] récemment adaptés aux céréales à paille.
Depuis [[1999]], l'[[Institut national de la recherche agronomique|Inra]] et [[ARVALIS - Institut du végétal|Arvalis]] travaillent avec les [[chambre d'agriculture|chambres d'agriculture]] pour évaluer les capacités de blés rustiques, mieux adaptés à des systèmes d'[[agriculture biologique]] ou [[agriculture raisonnée|raisonnée]], pas ou moins consommatrices d'intrants chimiques ([[engrais]] et produits [[produit phytosanitaire|phytosanitaires]])<ref>[http://www.inra.fr/dpenv/pdf/BouchardC55.pdf Associer des itinéraires techniques de niveaux d’intrants variés à des variétés rustiques de blé tendre : évaluation économique, environnementale et énergétique], ''Courrier de l'environnement'' de l'INRA, {{n°|55}}, février 2008.</ref>.
 
L'utilisation de blé [[hybride F1|hybride]] est faible et en progression : 4 % du blé tendre et 7 % du blé est hybride en France<ref>http://www.terre-net.fr/dossier_special/cereales-2013/?t=1377004167463&section=home</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre = Blé hybride Saaten-Union garantit le déploiement des surfaces|url = http://www.terre-net.fr/observatoire-technique-culturale/strategie-technique-culturale/article/saaten-union-garantit-le-deploiement-des-surfaces-217-91147.html|site = Terre-net|consulté le = 2015-08-04}}</ref>, les gains de rendement sont d'environ {{unité|6|[[Quintal (unité)|quintaux]]}} en théorie mais seulement de {{unité|3|[[Quintal (unité)|quintaux]]}} en pratique. L'adoption du blé hybride nécessite une modification des techniques de culture, la densité de semis est fortement réduite (jusqu'à {{unité|75|grains}} au mètre carré contre plus de 200 en variété classique)<ref>http://www.valeursboulangeres.fr/le-bl-hybride-face-son-destin-art211170-15.html</ref>. Cette prise de risque est difficile pour les agriculteurs par ailleurs satisfaits par les rendements élevés et stables du blé classique.
 
=== Perte de diversité génétique ===
Les progrès de la [[génétique]] et des marqueurs génétiques permettent <ref>Guadagnuolo R, Savova Bianchi D, Felber F (2001) ''Specific genetic markers for wheat, spelt, and four wild relatives: comparison of isozymes, RAPDs, and wheat microsatellites'', Genome 44:610–621 ([https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/11550895 résumé]).</ref>{{,}}<ref>Manifesto MM, Schlatter AR, Hopp HE, Suarez HE, Dubcovsky J (2001) ''[http://www.semencespaysannes.org/bdf/docs/wheat-diversity-argentina.pdf Quantitative evaluation of genetic diversity in wheat germplasm using molecular markers]'' ; Crop Sci 41:682–690.</ref> d'évaluer <ref>Huang XQ, Borner A, Röder MS, Ganal MW (2002) ''[http://www.geocities.ws/CollegePark/Campus/5952/huang-TAG-2002.pdf Assessing genetic diversity of wheat (Triticum aestivum L.) germplasm using microsatellite markers]'', Theor Appl Genet 105:699–707.</ref>{{,}}<ref>Korzun V, Röder MS, Wendehake K, Pasqualone A, Lotti C, Ganal MW, Blanco A (1999) ''Integration of dinucleotide microsatellites from hexaploid bread wheat into a genetic linkage map of durum wheat'', Theor Appl Genet 98:1202–1207 ([https://link.springer.com/article/10.1007/s001220051185#page-1 résumé et extrait]).</ref>{{,}}<ref>Prasad M, Varshney RK, Roy JK, Balyan HS, Gupta PK (2000) ''[http://www.angelfire.com/rnb/rkv/A11_TAG2000.pdf The use of microsatellites for detecting DNA polymorphism, genotype identification and genetic diversity in wheat]'', Theor Appl Genet 100:584–592.</ref>{{,}}<ref>Schoen DJ, Brown AH (1993) ''Conservation of allelic richness in wild crop relatives is aided by assessment of genetic markers'', Proc Natl Acad Sci USA 90:10623–10627 ([https://www.researchgate.net/publication/14951444_Conservation_of_allelic_richness_in_wild_crop_relatives_is_aided_by_assessment_of_genetic_markers résumé]).</ref> et de suivre l'évolution de la biodiversité variétale et intrinsèque à chaque variété cultivée (variété considérée comme gage de l'adaptation des plantes aux maladies et changements environnementaux <ref>Allard RW (1996) Genetic basis of the evolution of adaptedness in plants, Euphytica 92:1–11.</ref>). Cette diversité a lentement augmenté de la préhistoire au {{s-|XIX}}, mais a régressé à la suite du passage d'une sélection réalisée par les paysans à une sélection généalogique réalisée par des [[semencier]]s. Cette évolution a accompagné l'industrialisation de l'agriculture puis la « [[révolution verte]] » en modifiant significativement les caractéristiques et la diversité génétique des blés les plus semés dans les pays industrialisés <ref>Christiansen MJ, Andersen SB, Ortiz R (2002) ''Diversity changes in an intensively bread wheat germplasm during the 20th century'', Mol Breed 9:1–11.</ref>{{,}}<ref>Reynolds, M. P., Rajaram, S., & Sayre, K. D. (1999), ''Physiological and genetic changes of irrigated wheat in the post–green revolution period and approaches for meeting projected global demand'', Crop Science, 39(6), 1611-1621 ([https://dl.sciencesocieties.org/publications/cs/abstracts/39/6/1611 résumé]).</ref>, dont les États-Unis <ref>Kim HS, Ward RW (1997) ''Genetic diversity in Eastern U.S. soft winter wheat (Triticum aestivum L. em. Thell.) based on RFLPs and coefficients of parentage'', Theor Appl Genet 94:472–479 ([https://link.springer.com/article/10.1007/s001220050439#page-1 résumé et extrait]).</ref> et l'Europe <ref>Donini P, Law JR, Koebner RM, Reeves JC, Cooke RJ (2000) ''[http://semencespaysannes.org/bdf/docs/diversity-of-uk-wheat.pdf Temporal trends in the diversity of UK wheat]'', Theor Appl Genet 100:912–917.</ref>. Par exemple, pour le blé tendre, une étude (2011) lancée sur la [[diversité génétique]] des variétés de blés tendres utilisées en France au {{s-|XX}} a confirmé une tendance à l'homogénéisation génétique des variétés cultivées dans ce pays. Un ''indicateur composite'' a permis de traduire par année, la surface cultivée pour chaque variété, en croisant cette information avec la proximité génétique de ces variétés entre elles <ref>Plaschke J, Ganal MW, Röder MS (1995) ''Detection of genetic diversity in closely related bread wheat using microsatellite markers'', Theor Appl Genet 91:1001–1007 ([https://link.springer.com/article/10.1007%2FBF00223912#page-1 résumé et extrait]).</ref> et avec les données existantes sur la biodiversité intravariétale. Pour la FRB qui a piloté l'étude, {{Citation|ces résultats scientifiquement validés soulèvent des questions sur les modes d’évaluation de la diversité génétique des plantes cultivées, et alertent sur la [[résilience (écologie)|résilience]] de ces cultures dans le contexte d’une hausse de la fréquence d'événements climatiques critiques pour la production agricole}} <ref name=EtudeDivGenBleTendre2014>Goffaux R, Goldringer I, Bonneuil C, Montalent P & Bonnin I (2014) [http://www.fondationbiodiversite.fr/images/stories/telechargement/frb_etude_bl_web.pdf ''Quels indicateurs pour suivre la diversité génétique des plantes cultivées ? ; le cas du blé tendre cultivé en France depuis un siècle''], PDF, {{nobr|48 pages}} ; [http://www.fondationbiodiversite.fr/les-programmes-frb/synthese-sur-les-indicateurs-de-biodiversite-cultivee présentation], et [http://www.fondationbiodiversite.fr/images/stories/telechargement/4pages-ble.pdf résumé] et [http://www.fondationbiodiversite.fr/images/stories/telechargement/Annexes_en_ligne_.pdf annexes en ligne], voir aussi [http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1470160X12001641 l'article validant la « méthodologique »] (dans Ecological Indicators) en 2012, et un [http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0167880914003235 article (2014) sur l'« exploitation des données »], publié par la Revue ''Agriculture, Ecosystems & Environment''.</ref>.
Les progrès de la [[génétique]] et des marqueurs génétiques « [[microsatellite (biologie)|microsatellite]]s »<ref>Röder MS, Korzun V, Wendehake K, Plaschke J, Tixier MH, Leroy P, Ganal MW (1998) ''A microsatellite map of wheat'', Genetics 149:2007–2023 ([http://www.genetics.org/content/149/4/2007 résumé]).</ref>{{,}}<ref>Röder MS, Wendehake K, Korzun V, Bredemeijer G, Laborie D, Bertrand L, Isaac P, Rendell S, Jackson J, Cooke RJ, Vosman B, Ganal MW (2002) [http://documents.plant.wur.nl/pri/products/biodiv/5.pdf Construction and analysis of a microsatellite-based database of European wheat varieties], Theor Appl Genet 106:67–73.</ref>
permettent<ref>Guadagnuolo R, Savova Bianchi D, Felber F (2001) ''Specific genetic markers for wheat, spelt, and four wild relatives: comparison of isozymes, RAPDs, and wheat microsatellites'', Genome 44:610–621 ([http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/11550895 résumé]).</ref>{{,}}<ref>Manifesto MM, Schlatter AR, Hopp HE, Suarez HE, Dubcovsky J (2001) ''[http://www.semencespaysannes.org/bdf/docs/wheat-diversity-argentina.pdf Quantitative evaluation of genetic diversity in wheat germplasm using molecular markers]'' ; Crop Sci 41:682–690</ref> d'évaluer<ref>Huang XQ, Borner A, Röder MS, Ganal MW (2002) ''[http://www.geocities.ws/CollegePark/Campus/5952/huang-TAG-2002.pdf Assessing genetic diversity of wheat (Triticum aestivum L.) germplasm using microsatellite markers]'', Theor Appl Genet 105:699–707.</ref>{{,}}<ref>Korzun V, Röder MS, Wendehake K, Pasqualone A, Lotti C, Ganal MW, Blanco A (1999) ''Integration of dinucleotide microsatellites from hexaploid bread wheat into a genetic linkage map of durum wheat'', Theor Appl Genet 98:1202–1207 ([http://link.springer.com/article/10.1007/s001220051185#page-1 résumé et extrait]).</ref>{{,}}<ref>Prasad M, Varshney RK, Roy JK, Balyan HS, Gupta PK (2000) ''[http://www.angelfire.com/rnb/rkv/A11_TAG2000.pdf The use of microsatellites for detecting DNA polymorphism, genotype identification and genetic diversity in wheat]'', Theor Appl Genet 100:584–592.</ref>{{,}}<ref>Schoen DJ, Brown AH (1993) ''Conservation of allelic richness in wild crop relatives is aided by assessment of genetic markers'', Proc Natl Acad Sci USA 90:10623–10627 ([http://www.researchgate.net/publication/14951444_Conservation_of_allelic_richness_in_wild_crop_relatives_is_aided_by_assessment_of_genetic_markers résumé]).</ref> et de suivre l'évolution de la biodiversité variétale et intrinsèque à chaque variété cultivée (variété considérée comme gage de l'adaptation des plantes aux maladies et changements environnementaux<ref>Allard RW (1996) Genetic basis of the evolution of adaptedness in plants, Euphytica 92:1–11.</ref>). Cette diversité a lentement augmenté de la préhistoire au {{s-|XIX|e}}, mais a régressé à la suite du passage d'une sélection réalisée par les paysans à une sélection généalogique réalisée par des [[semencier]]s. Cette évolution a accompagné l'industrialisation de l'agriculture puis la « [[révolution verte]] » en modifiant significativement les caractéristiques et la diversité génétique des blés les plus semés dans les pays industrialisés<ref>Christiansen MJ, Andersen SB, Ortiz R (2002) ''Diversity changes in an intensively bread wheat germplasm during the 20th century'', Mol Breed 9:1–11.</ref>{{,}}<ref>Reynolds, M. P., Rajaram, S., & Sayre, K. D. (1999), ''Physiological and genetic changes of irrigated wheat in the post–green revolution period and approaches for meeting projected global demand'', Crop Science, 39(6), 1611-1621 ([https://dl.sciencesocieties.org/publications/cs/abstracts/39/6/1611 résumé]).</ref>, dont les États-Unis<ref>Kim HS, Ward RW (1997) ''Genetic diversity in Eastern U.S. soft winter wheat (Triticum aestivum L. em. Thell.) based on RFLPs and coefficients of parentage'', Theor Appl Genet 94:472–479 ([http://link.springer.com/article/10.1007/s001220050439#page-1 résumé et extrait]).</ref> et l'Europe<ref>Donini P, Law JR, Koebner RM, Reeves JC, Cooke RJ (2000) ''[http://semencespaysannes.org/bdf/docs/diversity-of-uk-wheat.pdf Temporal trends in the diversity of UK wheat]'', Theor Appl Genet 100:912–917.</ref>. Par exemple, pour le blé tendre, une étude (2011) lancée sur la [[diversité génétique]] des variétés de blés tendres utilisées en France au {{s-|XX|e}} a confirmé une tendance à l'homogénéisation génétique des variétés cultivées dans ce pays. Un ''indicateur composite'' a permis de traduire par année, la surface cultivée pour chaque variété, en croisant cette information avec la proximité génétique de ces variétés entre elles<ref>Plaschke J, Ganal MW, Röder MS (1995) ''Detection of genetic diversity in closely related bread wheat using microsatellite markers'', Theor Appl Genet 91:1001–1007 ([http://link.springer.com/article/10.1007%2FBF00223912#page-1 résumé et extrait]).</ref> et avec les données existantes sur la biodiversité intravariétale. Pour la FRB qui a piloté l'étude, ''{{Citation|ces résultats scientifiquement validés soulèvent des questions sur les modes d’évaluation de la diversité génétique des plantes cultivées, et alertent sur la [[résilience (écologie)|résilience]] de ces cultures dans le contexte d’une hausse de la fréquence d'événements climatiques critiques pour la production agricole}}''<ref name=EtudeDivGenBleTendre2014>Goffaux R, Goldringer I, Bonneuil C, Montalent P & Bonnin I (2014) [http://www.fondationbiodiversite.fr/images/stories/telechargement/frb_etude_bl_web.pdf ''Quels indicateurs pour suivre la diversité génétique des plantes cultivées ? ; le cas du blé tendre cultivé en France depuis un siècle''], PDF, 48 pages ; [http://www.fondationbiodiversite.fr/les-programmes-frb/synthese-sur-les-indicateurs-de-biodiversite-cultivee présentation], et [http://www.fondationbiodiversite.fr/images/stories/telechargement/4pages-ble.pdf résumé] et [http://www.fondationbiodiversite.fr/images/stories/telechargement/Annexes_en_ligne_.pdf annexes en ligne], voir aussi [http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1470160X12001641 l'article validant la « méthodologique »] (dans Ecological Indicators) en 2012, et un [http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0167880914003235 article (2014) sur l'« exploitation des données »], publié par la Revue ''Agriculture, Ecosystems & Environment''.</ref>.
 
== Étymologie ==
Le [[Nom (grammaire)|substantif]] [[Genre grammatical|masculin]] <ref name="Académie">{{Académie|blé|édition=9}} ({{nobr|sens 1}}) [consulté le {{nobr|28 septembre}} 2017].</ref>{{,}}<ref name="TLFI">{{CNRTL|blé|A, 1|élision=non}} [consulté le {{nobr|28 septembre}} 2017].</ref>{{,}}<ref name="Larousse">Entrée {{lien web |langue=fr |titre=blé |url=http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/blé/9797}} ({{nobr|sens 1}}) des ''[[Le Petit Larousse|Dictionnaires de français]]'' [en ligne], sur le site des [[éditions Larousse]] [consulté le {{nobr|28 septembre}} 2017].</ref>{{,}}<ref name="Rey">Entrée {{lien web |langue=fr |titre=blé |url={{Google Livres|id=Pi8wQTpjJ34C|page=PT2776|surligne=blé}}}}, dans {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Alain |nom1=Rey |lien auteur1=Alain Rey |responsabilité1=dir. |prénom2=Marianne |nom2=Tomi |prénom3=Tristan |nom3=Hordé |prénom4=Chantal |nom4=Tanet |titre=[[Dictionnaire historique de la langue française]] |lieu=Paris |éditeur=[[Dictionnaires Le Robert]] |année=2010 |mois=juillet |numéro d'édition=4 |année première édition=février 1993 |réimpression=janvier 2011 |pages totales={{nobr|1 vol.}}, {{XIX}}-2614 |format livre={{unité|29|cm}} |isbn=978-2-84902-646-5 |isbn2=978-2-84902-997-8 |oclc=757427895 |bnf=42302246m |sudoc=147764122 |lire en ligne={{Google Livres|id=Pi8wQTpjJ34C}} |consulté le=28 septembre 2017}} [consulté le {{nobr|28 septembre}} 2017].</ref> « blé » est issu de l'ancien bas <ref name="Académie" />{{,}}<ref name="TLFI" /> [[Vieux-francique|francique]] <ref name="Larousse" />{{,}}<ref name="Rey" /> ''*{{langue|frk|texte=blād}}'' ({{citation|produit de la terre}}).
L'arrivée du blé en France remonte probablement au {{-m|V|e}} Les Celtes s'installent en Gaule vers 2000 {{av JC}}, et les Francs se sédentarisent en Gaule romaine vers 580{{référence nécessaire}}.
Le terme « blé » peut venir du [[Gaulois (langue)|gaulois]] ''*mlato'', qui devient ''*blato'', « farine » (équivalent du [[latin]] ''molitus'', « moulu ») ; cette étymologie est cependant contestée et un [[étymologie|étymon]] [[Langues franciques|francique]] ''*blâd'', « produit de la terre », est proposée, les Francs, peuple non sédentarisé, étant arrivés tardivement en [[Gaule]] d'une région où la culture du blé n'était pas pratiquée{{référence nécessaire}}. Quel que soit l'[[étymologie|étymon]], il est aussi à l'origine des verbes de l'[[ancien français]] ''bléer'', ''blaver'' et ''emblaver'', « ensemencer en blé ») et désigne les grains broyés qui fournissent de la [[farine]].
 
L'arrivée du blé en France remonte probablement au {{-m|V|e}} Les Celtes s'installent en Gaule vers 2000 {{av JC}}, et les Francs se sédentarisent en Gaule romaine vers 580{{référence nécessaire}}. Le terme « blé » peut venir du [[Gaulois (langue)|gaulois]] ''*mlato'', qui devient ''*blato'', « farine » (équivalent du [[latin]] ''molitus'', « moulu ») ; cette étymologie est cependant contestée et un [[étymologie|étymon]] [[Langues franciques|francique]] ''*blâd'', « produit de la terre », est proposée, les Francs, peuple non sédentarisé, étant arrivés tardivement en [[Gaule]] d'une région où la culture du blé n'était pas pratiquée{{référence nécessaire}}. Quel que soit l'[[étymologie|étymon]], il est aussi à l'origine des verbes de l'[[ancien français]] ''bléer'', ''blaver'' et ''emblaver'', « ensemencer en blé ») et désigne les grains broyés qui fournissent de la [[farine]].

Au Moyen Âge et à la Renaissance, le mot {{Souligner|bleds}}, le plus souvent au pluriel, et sous diverses orthographes (bleds, bledz, bleedz, blees, bleetz, bleez, blés, bletz, blez, bleiz, blye, blefs...), désignait les cultures annuelles et les terres labourées qui les portent — catégorie placée sur le même plan que les prés, les vignes, les vergers, les bois et les « eaux ». Ces blés (terres labourées) sont ainsi nommés parce qu'ils portent des blés (plantes cultivées), dont les expressions fréquentes « ''tutz manere de blez'' » « toutes sortes de bleds » ou « de tout autre bled, mesme des legumes » ([[Olivier de Serres]], 1600 <ref>O. de Serres, 1600, ''Le théâtre d’agriculture et mesnage des champs''.</ref>.) disent nombreuses les espèces qui entrent sous ce vocable <ref>[http://mots-agronomie.inra.fr/mots-agronomie.fr/index.php/Bl%C3%A9 Blé] sur le site des ''Mots de l’agronomie''.</ref> : froment, seigle, orge, avoine, pois, fèves… et, lorsqu’ils furent introduits, le [[Sarrasin (plante)|sarrasin]] (« blé noir ») et le [[maïs]] (« blé de Turquie » ou « blé d'Inde » <ref>Terme utilisé au Québec pour le maïs.</ref>{{,}}<ref>[http://colet.uchicago.edu/cgi-bin/dico1look.pl?strippedhw=bl%E9 Définitions historiques du blé dans les dictionnaires anciens], Université de Chicago.</ref>). {{Souligner|Blé}} désignait en fait alors toute plante cultivée donnant des graines pouvant être réduites en farine utilisable en alimentation humaine.
 
Le nom de genre scientifique ''Triticum'' dérive du [[latin]] ''tritus'', broiement, frottement, car le blé est destiné à la [[wikt:mouture|mouture]].
 
== Historique ==
{{Article détaillé|Histoire de la culture des céréales|Histoire de l'agriculture}}
Les premières cultures furent à l'origine de bouleversements majeurs pour les sociétés humaines avec la [[néolithique|néolithisation]]. En effet, l'homme sachant produire sa propre nourriture, sa survie devenait moins dépendante de son environnement. L'[[agriculture]] marque aussi le début du [[commerce]] et de la [[sédentarisation]].
 
Dans un premier temps, le blé semble avoir été consommé cru puis grillé ou cuit sous forme de [[bouillie]] puis de galettes sèches (pains peu ou pas [[galetteLevain (cuisine)panaire|galetteslevés]] sèches) élaborées à partir des grains simplement [[Meule à grains|broyés]] entre deux [[Roche|pierres]] (voir [[carpologie]]). Le blé s'impose par la suite comme l'aliment essentiel de la civilisation occidentale sous forme d'aliments variés : pain, semoule, pâtes, biscuits...biscuits…
 
La culture du blé est beaucoup moins difficile que celle du [[riz]] : elle ne demande ni aménagement spécifique du champ ni un lourd travail d'entretien. Entre la période des [[labour]]s-semis et celle de la [[Moisson (agriculture)|moisson]], les travaux sont plutôt réduits. Après la récolte, le blé, à la différence du riz, ne demande pas d'opération particulière comme le décorticage. Les régions agricoles reposant fortement sur la culture du blé comptent moins de travailleurs que les régions du [[maïs]] et du riz.
 
La culture du blé s'est imposée en raison de cette facilité de culture, mais aussi parce que l'essentiel des progrès agricoles a été expérimenté sur lui. Les [[instrument aratoire|instruments aratoires]] simples ont été remplacés par du matériel de plus en plus perfectionné :
* le [[bâton fouisseur|bâton à fouir]] néolithique : pieu qu'on enfonce dans le sol pour l'ameublir ;
* la [[houe]], d'abord enavec une tête de pierre puis de métal ;
* l'[[araire]], tiré tout d'abord par l'homme ou la femme puis par les [[Traction animale|animaux de trait]], ameublissait la terre avant le semis fait à la main ;
* la [[charrue]] retourne la terre et nécessite une traction animale ;
* la [[faucille]] utilisée il y a quelque {{formatnum:unité|12000|ans}} ans dans le Croissant fertile permettait de couper le blé mûr à la main ;
* des machines à récolter sont apparues chez les [[Celtes]] en [[Gaule]]. L'Empire romain en perd l'usage, elles sont redécouvertes puis encore perdues au haut [[Moyen Âge]] ;
* la [[faux (outil)|faux]] est ensuite utilisée à la fin du [[Moyen Âge]] ;
* le [[battage (agriculture)|battage]], effectué tout d'abord au [[Fléau (agriculture)|fléau]] ou à la [[planche à dépiquer]] ;
* le [[van (agriculture)|van]], ustensile qui permet de séparer la [[balle (céréale)|balle]] du grain paren l'utilisationsecouant dula récolte au [[vent]], qui devintet plus tard le [[tarare (machine)|tarare]] parqui l'utilisationutilise d'un courant d'air forcé.
 
Au [[Moyen Âge]], les fermiers des campagnes à blé européennes utilisaient la [[Charrue|charrue à roue]] et le [[cheval]]. Les pays à [[seigle]] en restaient à l'[[araire]] et aux [[Bos taurus|bovins]]. Le [[semoir]] mécanique et la [[moissonneuse-batteuse]] ont été mis au point dans les régions à blé d'[[Europe]] et d'[[Amérique du Nord]]. Le blé est également le premier à bénéficier de l'usage des [[amendement (agriculture)|amendements]] (comme dans l'Est de la France) et des [[engrais|engrais chimiques]]. La sélection des semences permet de meilleurs rendements. Pendant plusieurs [[millénaire]]s, le blé n'est cultivé qu'en faibles quantités et avec de très bas rendements. Au Moyen Âge et jusque vers 1700, il fallait en moyenne plus de trois heures de travail pour obtenir un kilogramme de blé ; alors,les lesautres céréales constituaient alors la nourriture de base, presque unique. Lele blé étant trop cher,. cC'était le [[méteil]] qui servait d'aliment aux Français les plus pauvres (90 % de la population) car il fallait en moyenne deux heures de travail seulement pour un kilogramme de méteil. Dès que les conditions climatiques étaient mauvaises, c'était la [[famine]] ; les dernières famines en France datent de la fin du {{s-|XVII}}, jusqu'en 1709. Alors le prix du blé<ref>[http://www.jean-fourastie.org/component/content/article/38-statistiques-prix/85-prix prix du blé].</ref> atteignait le salaire de six à huit heures de travail le kilogramme. On voit le prix du blé diminuer progressivement au cours des {{S2-|XVIII|e|XIX|e}}. Au cours du {{s-|XX}}, les progrès de la [[technologie]] permettent d'augmenter formidablement la production céréalière. Le blé est introduit au Nouveau Monde par un compagnon originaire du [[Royaume du Kongo|Kongo]] d'[[Hernán Cortés|Hernan Cortes]], [[Juan Garrido]], qui, en ayant trouvé trois graines dans un sac de riz, les plante en 1523 dans sa propriété de [[Coyoacán]] à proximité de Mexico<ref>{{lien web |titre=Welcome to RunCloud |url=http://www.ngoma.cd/index.php/Le_bl%C3%A9 |site=ngoma.cd |consulté le=12-04-2023}}.</ref>.
Le blé est introduit au Nouveau Monde par [[Juan Garrido]], compagnon africain d'[[Hernán Cortés|Hernan Cortes]], qui en ayant trouvé trois graines dans un sac de riz les plante en 1523 dans sa propriété de [[Coyoacán]] à proximité de Mexicó<ref>http://www.ngoma.cd/index.php/Le_bl%C3%A9</ref>.
 
À partir de la seconde moitié du {{s-|XIX}}, l'agriculture s'est mécanisée et rationalisée. Les machines agricoles, mises en œuvre et tirées au départ par des chevaux puis parfois par des [[machine àLocomobile vapeurautomotrice|machines à vapeurlocomobiles]] et enfin, par des engins[[moteur]]s àet des [[moteurTracteur agricole|tracteurs]], se sont multipliées en particulier dans les pays développés. Depuis [[1950]], les récoltes de blé s'effectuent avec des [[moissonneuse-batteuse|moissonneuses-batteuses]] qui coupentmoissonnent et battent les céréales en une seule opération. De même, des [[Machinisme agricole|engins agricoles]] spécialisés existent pour la fumure, le [[labour]], etla préparation du sol, les [[Semis (agriculture)|semis]] et les traitements.
 
La culture moderne du blé est longtemps restée confinée au bassin méditerranéen et à l'Europe. En Europe, à la fin du {{s-|XIX}}, la culture du blé commence à reculer au bénéfice d'autres cultures. Les travaux de [[Jean Fourastié]] montrent que les progrès des techniques de production permettent un rendement meilleur et que les céréales et le blé peuvent être remplacées dans la production, et donc la consommation, par une alimentation plus variée. La production à peu près exclusivement rurale et à base de céréales a pu être diversifiée, avec des productions de légumes et de viande, puis une production qui n'est plus presque uniquement à visée alimentaire, un développement de l'industrie et des services. En conséquence, ont pu se généraliser l'[[économie urbaine]], le développement des moyens de [[transport]] et les moindres coûts de production en outre-mer. La baisse du prix du blé par rapport aux salaires est, selon [[Jean Fourastié]], le fait majeur de l'évolution économique depuis le {{s-|XVII}} ; le progrès du niveau de vie des Français et de la plupart des Occidentaux a son origine dans cette évolution.
La baisse du prix du blé par rapport aux salaires est, selon [[Jean Fourastié]] le fait majeur de l'évolution économique depuis le {{s-|XVII}} ; le progrès du niveau de vie des Français et de la plupart des occidentaux a son origine dans cette évolution.
 
La production de blé reprend son essor au cours du {{s-|XX}} grâce aux progrès de la mécanisation, à la [[Culture sélective des plantes|sélection]] de nouvelles variétés productrices et au développement de l'usage de [[Produit fertilisant|fertilisantfertilisants]]s. Le blé est, au début du {{s-|XXI}}, une des céréales les plus rentables à l'intérieur du système des prix européens. L'Europe importait plus d'une dizaine de millions de tonnes de blé au moment de la guerre. Depuis, elle est devenue exportatrice. L'excédent final [[Communauté européenne|européen]] atteignait près de {{unité|17|millions}} de tonnes en 1990.
 
L'AGPB ([[Association générale des producteurs de blé|Association Générale des Producteurs de Blé]] (AGPB) est une association spécialisée de la FNSEA ([[Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles]] (FNSEA) qui regroupe l'ensemble des céréaliers. Elle a créé avec l'AGPM ([[Association générale des producteurs de maïs]] (AGPM) et la FOP ([[Fédération française des producteurs d'oléagineux et de protéagineux]] (FOP) une union syndicale, l'[[Unionpour desles Grandesgrandes Culturescultures [[ORAMA]].
 
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ImageFichier:Museum Quintana - Neolithische Sichel.jpg|Reconstitution d'une faucille néolithique (os, silex et résine).
ImageFichier: Molino neolítico de vaivén.jpg|Meule néolithique pour écraser le grain.
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== Effets du réchauffement climatique ==
 
Le réchauffement de la planète entraîne une accumulation de périodes sèches et chaudes et donc une augmentation des fluctuations des rendements de la production de blé<ref name="trnka-2019">Trnka, M., Feng, S., Semenov, M.A., Olesen, J.E., Kersebaum, K.C., Rötter, R.P., Semerádová, D., Klem, K., Huang, W., Ruiz-Ramos, M., Hlavinka, P., Meitner, J., Balek, J., Havlík, P., Büntgen, U. 2019. Mitigation efforts will not fully alleviate the increase in water scarcity occurrence probability in wheat-producing areas. Science Advances, 5 (9). https://doi.org/10.1126/sciadv.aau2406</ref>. Sur la base d'essais au champ, on peut estimer que la quantité de blé produite dans le monde va diminuer de 6% par degré Celsius d'augmentation de la température<ref>Asseng, S. et al.(2015). Rising temperatures reduce global wheat production. Nature Climate Change, 5(2), 143. https://doi.org/10.1038/nclimate2470</ref>. Même si la limite de réchauffement planétaire de deux degrés Celsius convenue dans l'Accord de Paris est respectée, cela aura une incidence négative sur les rendements mondiaux des cultures par superficie cultivée<ref name="trnka-2019" />. Cela entraîne la nécessité de passer à des variétés de blé plus résistantes à la sécheresse, par exemple en sélectionnant de nouvelles variétés de blé, qui peuvent atténuer partiellement mais pas complètement la baisse des rendements afin de s'adapter au changement climatique<ref name="trnka-2019" />.
 
== L'origine du blé ==
{{Article détaillé|Taxonomie du blé}}
Le blé moderne est le résultat d'une construction génétique unique : il contient le génome complet de trois espèces différentes, les chromosomes de ces espèces ne se mélangeant pas lors de la [[méiose]]. Il est le résultat d'événements de polyploïdisation intervenus à la suite de croisements entre espèces : chaque génome fut entièrement conservé, ce qui explique l'augmentation de la ploïdie.
Le blé moderne est le résultat d'une construction génétique unique : il contient le génome complet de trois espèces différentes, les chromosomes de ces espèces ne se mélangeant pas lors de la [[méiose]]. Il est le résultat d'événements de polyploïdisation intervenus à la suite de croisements entre espèces : chaque génome fut entièrement conservé, ce qui explique l'augmentation de la ploïdie :
* Le premier événement est la fusion de deux espèces diploïdes présentant {{unité|7|paires}} de chromosomes, Triticum urtatu (génome AA) et une espèce d'[[Égilope|Aegilops]] (génome BB) ; il a eu lieu il y a environ {{unité|500000|ans}} et a conduit à l'apparition d'un blé tétraploïde sauvage, [[Triticum turgidum]] (génome AABB, {{unité|14|paires}} de chromosomes) qui a été domestiqué pour donner d'abord l'[[amidonnier]] puis le [[blé dur]].
* Lele secondpremier événement aest eu lieu aula coursfusion de ladeux domestication,espèces ildiploïdes y a environprésentant {{unité|90007|anspaires}}, entrede chromosomes : un blé tétraploïdesauvage cultivé(Triticum urtatu, génome AA) et un aegilopségilope d'espèce encore diploïdeinconnue ([[Égilope|Aegilops tauschiisp]], génome DDBB). Il; elle a donnéeu lelieu il y a environ {{unité|500000|ans}} et a conduit à l'apparition d'un blé tendre,tétraploïde sauvage ([[Triticum aestivumturgidum]], qui est hexaploïde (génome AABBDDAABB, {{unité|2114|paires}} de chromosomes)<ref>http://www2.cnrs.fr/presse/communique/2351.htm</ref>. qui a été domestiqué pour donner d'abord l'[[amidonnier]] puis le [[blé dur]] ;
* le second événement est une deuxième fusion qui a eu lieu au cours de la domestication, il y a environ {{unité|9000|ans}} : un blé tétraploïde cultivé du type précédent et un égilope diploïde connu ([[Égilope|Aegilops tauschii]], génome DD). Elle a donné le blé tendre ([[Triticum aestivum]], génome AABBDD, {{unité|21|paires}} de chromosomes) qui est donc hexaploïde<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Domestication du blé, quand l'évolution des gènes fait bien les choses|url=http://www2.cnrs.fr/presse/communique/2351.htm|site=cnrs.fr|date=15-11-2011}}</ref>.
En France, le CNRA de Versailles (devenu l'INRA - [[Institut national de la recherche agronomique]]) et le laboratoire de M. Bustaret ont cherché à comprendre l’origine du blé. Il a fallu vingt ans à M. Jolivet pour réussir la synthèse du blé à partir de l'[[égilope]] en augmentant par étapes successives son taux de [[ploïdie]]. Pour ce faire, il a exposé la plante et son génome à une [[toxine]], la [[colchicine]] (puissant agent [[mitose|anti-mitotique]]). Il a conservé les plantes passées d’une [[diploïde|diploïdie]] (à {{unité|14|chromosomes}}) à des plantes [[Ploïdie|triploïdes]] ({{unité|21|chromosomes}}), au moyen de croisements, puis à une souche [[Ploïdie|tétraploïde]] ({{unité|28|chromosomes}}) et enfin hexaploïde ({{unité|42|chromosomes}}), grâce à la colchicine. Cette variété originale reconstituée en laboratoire a servi à enrichir les variétés avec des gènes inéditsoriginaux ou perdus depuis la domestication.
 
Parmi les dizaines de milliers de formes de blés cultivés, (au moins {{formatnum:30000}}), tous les « ''Speltoidea'' » à {{unité|42|chromosomes}}, qui fournissent la plupart des blés cultivés tendres (froment), aux grains riches en amidon, descendent de cet ancêtre. Les autres proviennent du stade précédent qui a donné les « ''Dicoccoida'' » à {{unité|28|chromosomes}}, qui sont les blés durs, aux épis denses et aux graines riches en gluten.
 
On ne sait pas exactement comment la sélection a commencé à se faire àau la charnière [[Mésolithique]]-[[Néolithique du Proche-Orient|néolithique précéramique du Proche-Orient]]. Il est possible que des épis inhabituellement gros soient spontanément apparus après des accidents de [[fécondation]] de l'ancêtre du blé, qu'ils aient été semés et quequ'ainsi, par croisement[[sélection massale]], des blés de plus en plus productifs aient été sélectionnésobtenus.
 
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ImageFichier:Maler der Grabkammer des Sennudem 001.jpg|Araire de l'Égypte antique, vers 1200 {{av JC}}
ImageFichier: 3-piantagione, Taccuino Sanitatis, Casanatense 4182..jpg|Battage au fléau, ''[[Tacuinum sanitatis]]'', manuel du {{s-|XIV|e}}.
ImageFichier: Tacuin Blé14.jpg |Le blé (''fermentum'') du ''Tacuinum sanitatis'' correspond au chaud et humide, l'optimum : grains gonflés et lourds dont l'usage est recommandé pour l’ouverture des abcès mais provoque des occlusions.
ImageFichier:Les Très Riches Heures du duc de Berry mars.jpg|''[[Mars (mois)|Mars]]'', les labours, [[Les Très Riches Heures du duc de Berry]], {{s-|XV|e}}.
Fichier:Self-rake reaper, 19th century illustration, tp.jpg|Moissonneuse ([[Faucheuse (machine agricole)|faucheuse]]-javeleuse) de McCormick, 1889. Elle produisait des javelles ([[Gerbe (agriculture)|gerbes]] non liées).
Image:Self-rake_reaper,_19th_century_illustration,_tp.jpg|Moissonneuse de McCormick, 1889
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== Le développement de la plante ==
[[Fichier:Triticum aestivum - Köhler–s Medizinal-Pflanzen-274.jpg|thumbvignette|Planche botanique d'un [[épi (botanique)|épi de blé]].]]
Les blés sont des [[plante herbacée|plantes herbacées]] annuelles, [[monocotylédone]]s, à [[feuille]]s alternes, formées d'un [[Tige|chaume]] portant un [[épi (botanique)|épi]] constitué de deux rangées d'[[épillet]]s [[Sessilité (botanique)|sessiles]] et aplatis.
 
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Les tiges sont des [[Tige|chaumes]], cylindriques, souvent creux par résorption de la moelle centrale. Ils se présentent comme des tubes cannelés avec de longs et nombreux faisceaux conducteurs de [[sève]]. Ces faisceaux sont régulièrement entrecroisés et renferment des fibres à parois épaisses, assurant la solidité de la structure. Les chaumes sont interrompus par des nœuds qui sont une succession de zones d'où émerge une longue [[feuille]], qui engaine d'abord la tige puis s'allonge en un [[limbe foliaire|limbe]] étroit à nervures parallèles.
 
Parmi les autres caractères de cet appareil végétatfvégétatif, il existe dans l'épiderme une concentration de multiples amas de [[Dioxyde de silicium|silice]] microscopiques mais très durs. Ils peuvent user les outils tranchants ([[faucille]] ou [[faux (outil)|faux]] par exemple ; ce fait permet de reconnaître les [[outils préhistoriques]] ayant servi aux [[moisson (agriculture)|moissons]], car ils présentent de fines rayures et parfois des restes d'accumulation de silice.)
 
L'[[épi de blé]] est formé de deux rangées d'[[épillet]]s situés de part et d'autre de l'axe. Un épillet regroupe trois [[fleur]]s à l'intérieur de deux [[glume]]s. Chaque fleur est dépourvue de pétales, et est entourée de deux [[glumelle]]s (pièces écailleuses non colorées). Elle contient trois [[étamine]]s (pièces mâles), un ovaire surmonté de deux [[Carpelle|styles]] plumeux (les pièces femelles). La fleur du blé est dite [[cléistogame]], c’est-à-dire que le pollen est relâché le plus souvent avant que les étamines ne sortent de la fleur. Il s'attache alors au [[Carpelle|stigmate]], où peut se produire la fécondation.
 
Le blé est une plante presque strictement [[autogamie|autogame]]. En espaçant les variétés de seulement {{unité|2.5|m}}, on constate une [[pollinisation]] croisée limitée à 0,03 %<ref>[http://www.plosone.org/article/info%3Adoi%2F10.1371%2Fjournal.pone.0029730 Silvan Rieben et al. 2011, "« Gene Flow in Genetically Modified Wheat" », PLoS ONE 6(12): e29730. DOI:10.1371/journal.pone.0029730].</ref>. En effet, à cause du caractère [[cléistogamie|cléistogame]] de la fleur, l'[[Fécondation|autofécondation]] est le mode de reproduction le plus fréquent chez les blés : ce sont les [[anthérozoïde]]s (cellules reproductrices mâles) issus du [[pollen]] d'une fleur qui fécondent l'[[oosphère]] et la cellule centrale du sac embryonnaire de l'ovaire de cette même fleur (les cellules sexuelles femelles sont protégées dans un sac embryonnaire fermé au sein d'un ovule).
 
Après [[fécondation]], l'[[ovaire (botanique)|ovaire]] donnera le grain de blé. Dans le cas du blé, le grain est à la fois le [[fruit (botanique)|fruit]] et la [[graine]]. En effet, Lesles enveloppes du fruit sont soudées à celles de la graine. On appelle ce type de fruit un [[caryopse]].
 
Au moment du [[battage (agriculture)|battage]], les [[glume]]s et les glumelles sont perdues. Ses réserves sont contenues dans l'[[albumen]] (on dit que la graine est albuminée), composé à 70 % d'[[amidon]] et 15 % de [[gluten]] (une protéine). L'embryon n'a qu'un [[cotylédon]] (le blé est une plante monocotylédone).
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Les principaux caractères des [[espèce]]s de blé que l'homme a cherché à sélectionner sont : la robustesse de l'axe de l'[[épi (botanique)|épi]] (qui ne doit pas se casser lors de la récolte), la séparation facile des enveloppes du grain, la grande taille des grains et la compacité des épis (plus maniable que l'épi lâche).
 
La sélection d'une plante cultivée se base sur l'ensemble de [[gène]]s existants dans l'espèce considérée, ce qui justifie l'intérêt de la préservation de la [[biodiversité]]. Pour certaines propriétés désirées, telles que la résistance aux [[maladie cryptogamique|maladies fongiques]] ou virales, la diversité au sein du groupe de gènes du blé n'est pas suffisante. Pour cette raison, il a été complété par de nouveaux gènes. Un croisement entre le blé et ses plantes parentes ne se fait pas naturellement. Par conséquent, des techniques de culture tissulaire et de [[cytogénétique]] (mais pas de [[génie génétique]]) doivent être employées pour introduire du matériel génétique exogène dans le [[génome]] du blé. C'est ainsi qu'on a pu créer un [[hybride]] entre le blé et le [[seigle]] nommé "« [[triticale]]" ».
 
La création et l'utilisation de variétés de [[blé génétiquement modifié]] est techniquement possible. Cependant, cette technique n'a pas été utilisée à grande échelle pour le blé.
 
=== La graine ===
{{article détaillé|Grain de blé}}
{{Infobox Valeur nutritionnelle|titre=Germe de blé|<!---------------------------------- APPORT ÉNERGÉTIQUE ----------------------------------------->
joule=1313|calorie=312|<!---------------------------------- PRINCIPAUX COMPOSANTS -------------------------------------->
glucide=30,6|amidon=|sucre=26,0|fibre=17,7|protide=28,7|lipide=9,20|saturé=1288|omega3=335|omega6=3671|omega9=1114|eau=11,7|cendre=4,20|<!---------------------------------- MINÉRAUX --------------------------------------------------->
calcium=49|chlore=|chrome=0,0058|cobalt=0,0017|cuivre=1,1|fer=8,6|iode=|magnésium=290|manganèse=16|nickel=0,080|phosphore=1000|potassium=1060|sélénium=0,003|sodium=5,0|zinc=18|<!---------------------------------- VITAMINES -------------------------------------------------->
proA=0,062|B1=2,0|B2=0,720|B3=4,5|B5=1,0|B6=0,492|B8=0,017|B9=0,520|E=25|K=0,131|<!---------------------------------- ACIDES AMINÉS -------------------------------------------------->
Ala=2140|Arg=2310|Asp=2790|Cys=460|Glu=5250|Gly=2160|His=840|Iso=1320|Leu=2170|Lys=1900|Met=560|Phe=1180|Pro=1710|Ser=1520|Thr=1550|Try=330|Tyr=1010|Val=1680|<!---------------------------------- ACIDES GRAS -------------------------------------------------->
Pal=1172|Ste=26|Ara=60|Ptl=45|Olé=1114|LA=3671|ALA=335|<!---------------------------------- SOURCE -------------------------------------------------->
source=Souci, Fachmann, Kraut : La composition des aliments. Tableaux des valeurs nutritives, {{7e}} édition, 2008, MedPharm Scientific Publishers / Taylor & Francis, ISBN 978-3-8047-5038-8}}
 
{{Infobox Valeur nutritionnelle|titre=Germe de blé (Triticum aestivum)|
Le [[grain de blé]] est un fruit particulier, le [[caryopse]]. Dans un caryopse, la paroi du fruit adhère au tégument de la [[graine]] et la protège des influences extérieures. Au cours de la [[Meunerie|mouture]], ces enveloppes sont habituellement séparées du grain (embryon + albumen) et commercialisées en tant que [[son (botanique)|son]]. Le grain contient 65 à 70 % d'[[amidon]] ainsi qu'une substance protéique (le [[gluten]]) dispersée parmi les grains d'[[amidon]]. Le gluten est responsable de l'élasticité de la pâte malaxée ainsi que de la masticabilité des produits à base de céréales cuits au four. Cette visco-élasticité permet de faire du [[pain]] de qualité : les bulles de {{Fchim|CO|2}} dégagées lors de la dégradation [[anaérobie]] de l'amidon par les levures sont piégées dans le réseau de gluten à la fois tenace et élastique (la pâte « lève »).
<!---------------------------------- APPORT ÉNERGÉTIQUE ----------------------------------------->
joule=1423|calorie=340|
<!---------------------------------- PRINCIPAUX COMPOSANTS -------------------------------------->
glucide=75,36|amidon=62|sucre=0,41|fibre=12,7|protide=10,69|lipide=1,99|saturé=0,368|mono-insaturé=0,837|poly-insaturé=0,227|eau=10,42|cendre=1,54|
<!---------------------------------- MINÉRAUX -------------------------------------------------->
calcium=34|cuivre=0,426|fer=5,37|magnésium=90|manganèse=3,406|phosphore=402|potassium=435|sodium=2|zinc=3,46|
<!---------------------------------- VITAMINES -------------------------------------------------->
proA=0,005|B1=0,41|B2=0,107|B3=4,766|B5=0,85|B6=0,376|B8=0|B9=0,041|E=1,01|K=0,0019|C=0|
<!---------------------------------- ACIDES AMINÉS -------------------------------------------------->
Ala=470|Arg=470|Asp=706|Cys=293|Glu=2746|Gly=549|His=293|Iso=314|Leu=373<!--|Lys=0-->|Met=627|Phe=1255|Pro=627|Ser=392|Thr=235|Try=549|Lys=270|
<!---------------------------------- SOURCE -------------------------------------------------->
source=[https://fdc.nal.usda.gov/fdc-app.html#/food-details/169720/nutrients USDA FoodData Central] et Comparative Studies of Some Triticum Species by Grain Protein and Amino Acids Analyses par A.E. Hassan, S. Heneidak and S.M.H. Gowayed, Journal of Agronomy Volume 6 (2): 286-293, 2007
}}
 
Le [[grain de blé]] est un fruit particulier, le [[caryopse]]. Dans un caryopse, la paroi du fruit adhère au tégument de la [[graine]] et la protège des influences extérieures. Au cours de la [[Meunerie|mouture]], ces enveloppes sont habituellement séparées du grain (embryon + albumen) et commercialisées en tant que [[son (botanique)|son]]. Le grain contient 65 à 70 % d'[[amidon]] ainsi qu'une substance protéique (le [[gluten]]) dispersée parmi les grains d'[[amidon]]. Le gluten est responsable de l'élasticité de la pâte malaxée ainsi que de la masticabilité des produits à base de céréales cuits au four. Cette visco-élasticité permet de faire du [[pain]] de qualité : les bulles de {{Formule chimique|CO|2}} dégagées lors de la dégradation [[anaérobie]] de l'amidon par les levures sont piégées dans le réseau de gluten à la fois tenace et élastique (la pâte « lève »).
 
L'embryon ou germe est la partie essentielle de la [[graine]] permettant la [[reproduction (biologie)|reproduction]] de la plante : en se développant il devient à son tour une jeune plante. Contenant beaucoup de matières grasses (environ 15 %) ou d'huiles, l'embryon pourrait donc rancir et est souvent éliminé lors du nettoyage des grains. Les germes de céréales sont vendus dans les boutiques de [[diététique]] car ils sont considérés comme très nutritifs en raison de leur haute teneur en [[sel minéral|sels minéraux]], vitamines, protéines et huiles.
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Si l'on compare les deux principaux types de blé, le [[blé dur]] et le [[blé tendre]], le qualificatif de ''dur'' est d'une part utilisé dans une logique classificatoire tenant compte de la structure génétique de la variété, et d'autre part utilisé pour décrire d'un point de vue mécanique la résistance du grain à la mouture (à la mouture, un grain ''dur'' dont une partie de l'amidon est vitreux donnera une poudre granuleuse, au lieu d'une farine poudreuse). Ces deux aspects, génétiques et mécaniques, ne sont pas entièrement dépendants. Ainsi un blé génétiquement ''dur'' sera le plus souvent, mécaniquement, ''dur'' mais pourra aussi être éventuellement ''tendre''. Les grains tendres d'un blé dur sont qualifiés de mitadinés.
 
Les [[cultivar]]s sont les variations des deux espèces qui sont effectivement cultivées dans les champs<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Philippe Rousselot|titre=Le blé, le spaghetti et la protéine|périodique=Terrains & travaux|numéro=9|éditeur=ENS Paris-Saclay|date=2005|lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-terrains-et-travaux-2005-2-page-109.htm|pages=109-124}}</ref>.
Un blé tendre peut être appelé'' blé de force'' lorsque son taux de protéines est élevé et qu'il améliore la ''force boulangère'' de la pâte à pain. Parfois une traduction inexacte des variétés cultivées en Amérique du Nord comme le ''hard red winter'' fait penser que ce sont des blés durs, en fait ce sont des blés de force.
 
Les [[cultivar]]s sont les variations des deux espèces qui sont effectivement cultivées dans les champs<ref>[http://www.cairn.info/revue-terrains-et-travaux-2005-2-page-109.htm ''Le blé, le spaghetti et la protéine''] - Philippe Rousselot.</ref>.
 
=== La paille et le chaume ===
{{Article détaillé|Paille}}
La [[paille]] est la partie de la [[tige]] des [[Poaceae|graminées]] coupée lors de la [[Moisson (agriculture)|moisson]] et rejetée, débarrassée des graines, sur le champ par la [[moissonneuse-batteuse]], dans le cas de récolte mécanisée. La partie de la tige, de faible hauteur qui reste au sol s'appelle le chaume (en botanique, on appelle ''chaume'' la tige des graminées).
La paille est la partie de la [[tige]] des [[Poaceae|graminées]] coupée lors de la [[Moisson (agriculture)|moisson]] et rejetée, débarrassée des graines, sur le champ par la [[moissonneuse-batteuse]], dans le cas de récolte mécanisée. La partie de la tige, de faible hauteur qui reste au sol s'appelle le chaume (en botanique, on appelle ''chaume'' la tige des graminées).
 
La paille, [[sous-produit]] agricole, peut être récoltée mais cette pratique est plutôt déconseillée<ref>http://agriculture-de-conservation.com/Exportation-de-paille-de-cereale.html?id_mot=18</ref>. Les principaux usages sont : la [[litière]] pour animauxle (chevaux,[[bétail]] (bovins, porcins et, ovins notammentet équins), qui forme ainsi la base du [[fumier]] pouvant être utilisé comme [[Produit fertilisant|fertilisant]] et [[AgricultureAmendement biologique(agriculture)|biologiqueamendement]], organiques des sols; le [[fourrage]] pour les [[ruminant]]s maisdans deun qualitécadre médiocrespécifique (en cas de nécessité) et, pratique en renouveau, de matériau pour la construction des bâtiments agricoles ou de véritables [[maison en paille|maisons]]. Le [[torchis]] peut inclure de la paille.
 
Elle peut aussi être enfouie<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Exportation de paille de céréale pour la production d’énergie|url=http://agriculture-de-conservation.com/Exportation-de-paille-de-cereale.html?id_mot=18|site=agriculture-de-conservation.com}}</ref>, laissée sur place et ainsi contribuer à la vie biologique du sol et à la conservation de ses qualités agronomiqueagronomiques (taux de matière organique et aération par les vers de terre) ou brûlée sur place. Cela évite les opérations de récolte et de transport, relativement coûteuses, surtout dans les régions céréalières sans l'élevage a disparu (comme le bassin parisien).
 
La hauteur du chaume dépend du réglage en hauteur de la [[barre de coupe]] de la moissonneuse-batteuse, selon principalement si l'on désire ou non récolter un maximum de paille. Cependant, sur unune terrainparcelle de terre comportant des trous ou ornières, le réglage sera haut afin d'éviter de casser la barre de coupe.
 
Certaines moissonneuses-batteuses sont équipées d'un ou de deux broyeurs (ou hache-paille) :
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Le broyeur avant facilite le [[déchaumage]] en hachant le chaume. Le broyeur arrière hache et éparpille la paille, idéalement de façon uniforme.
 
Après la moisson, onles procèdeagriculteurs procèdent au [[déchaumage]], qui consiste en une façon superficielle, souvent à l'aide d'outil à disques, ou [[déchaumeuse]], destinée à accélérer la décomposition du chaume et des restes de paille. Ce déchaumage accompagne éventuellement un semis de [[culture intermédiaire piège à nitrates|couvert]]<ref>{{lien web |titre=Bien adapter sa technique de semis |url=http://www.arvalis-infos.fr/view.jspz;jsessionid=DE4D51769B2B9F04B683AC8FBF2AFD03.tomcat1?obj=arvarticle&id=10741&syndtype=null&hasCookie=false&hasRedirected=true |site=infos.fr |périodique=ARVALIS - Institut du végétal |date=19-07-2012 |consulté le=09-09-2020}}.</ref>. Le déchaumage a également pour fonction de permettre la [[germination]] des graines non récoltées et de certaines adventices, ce qui permet de réaliser un faux semis. Ainsi ces graines ne viendront pas concurrencer une future autre culture. Il est aussi possible de ne pas déchaumer et de réaliser un [[semis direct]] d'un couvert ou de la culture suivante.
 
== La culture du blé ==
[[Fichier:Champ de blé Seine-et-Marne.jpg|thumbvignette|Champ de blé en Seine-et-Marne.]]
Les [[système de culture|systèmes de cultures]] ont favorisé divers types de blé :
* le ''[[blé d'hiver]]'' est semé à l'automne. Il caractérise les régions méditerranéennes et tempérées ;
* le ''[[blé de printemps]]'' est semé au printemps et signale les pays à hiver plus rude. La différence principale avec le blé d'hiver est que le blé de printemps supporte assez difficilement les températures basses. Le blé de printemps n'a pas besoin de [[vernalisation]], il y a peu ou pas de [[tallage]]. C'est grâce à lui que la [[Sibérie]] occidentale et le [[Canada]] sont devenus de gros producteurs.
Le blé est généralement cultivé en rotation avec d'autres céréales (orge, seigle, millet, maïs) et une autre culture (colza, tournesol, [[pois chiche]], etc.) même dans les régions de culture exclusivement industrielle<ref>{{Lien web |auteur=Crystel L'herbier |titre=Le blé au Canada : produire pour exporter malgré un climat contraignant |url=https://www.perspectives-agricoles.com/file/galleryelement/pj/f5/f5/f6/5d/370_3580958264101485733.pdf |site=Arvalis |date=2010 }}</ref>. On fait cependant se succéder deux blés tendres ou un blé tendre puis un blé dur ou un [[triticale]].
 
=== Le semis ===
Ligne 213 ⟶ 234 :
* de la date du semis ;
* de la densité de semis ;
* de la profondeur de semis.;
* du type de terre;
* du système d'exploitation.
 
=== Le choix de la variété ===
L'agriculteur cultive généralement plusieurs variétés de blé. Cette diversité lui permet d'étaler son travail et de limiter les risques liés au climat et aux différents ennemis des cultures (ravageurs et maladies). Les critères de choix possiblepossibles sont donc les critères techniques :
* le rendement : ce critère est moins important pour les parcelles à faible potentiel ;
* la valeur boulangère : les agriculteurs ont parfois des contrats imposants une qualité technologique stricte ;
Ligne 222 ⟶ 245 :
* la résistance de la culture au froid, aux maladies, à la verse et à la germination sur pied ;
* les exigences climatiques (besoins de somme de températures).
* les contraintes d'altitudes.
 
=== La date de semis ===
Ligne 253 ⟶ 277 :
Un désherbage peut être pratiqué en pré-semis (juste avant le semis) ou en post-semis pré-levée (entre le semis et la levée).
 
Le rythme d'émission des feuilles est réglé par des facteurs externes comme la durée du jour et le rayonnement au moment de la levée. On exprime le nombre de feuilles en fonction des cumuls de températures depuis le semis (voir aussi [[phyllotherme]]). Le phyllotherme est la durée exprimée en somme de température séparant l'apparition de deux feuilles successives. Il est estimé à {{unité|100|Dj}} et varie entre {{unité|80|Dj}} (semis tardif) à {{unité|110|Dj}} (semis précoce). Le blé a besoin d'une période de froid d'environ {{unité|100 |jours}}, ce qui explique le fait qu'il n'y a pas de développement de la culture du blé dans les régions équatoriales.
 
Le blé muritmûrit plus vite dans une température de {{unitétmp|30|°C}} et plus. Conséquemment ses épis portent moins de grains et ces derniers sont plus petits. D'autre part, un réchauffement local de {{unitétmp|2|°C}} diminuerait la période de croissance de {{unité|9|jours}} et réduirait les rendements de {{unité|20| %}}. Cette diminution de la récolte est particulièrement inquiétante pour l'Inde, pays tropical et {{2e|producteur}} producteur mondial derrière la Chine<ref name="scetvieblé">''Le réchauffement menace le blé indien''. Dans Science & Vie, {{n°|1135}}, avril 2012, {{p.|32}}.</ref>.
 
La période « quelques feuilles » peut être le moment de désherber et parfois de traiter contre les [[insecte]]s (larves de [[taupin (insecte)|taupins]], [[tipula|tipules]]) en agriculture conventionnelle.
Ligne 269 ⟶ 293 :
 
=== La montaison ===
La montaison se produit de fin avril à fin mai en France. Au sommet du bourgeon terminal se produit le début du développement de l'épi. Parallèlement, on assiste à l'allongement des entrenœuds. Le stade « épi à {{unité|1|cm}} » du plateau de tallage est caractérisé par une croissance active des talles. Le plant de blé a besoin, durant cette phase, d'un important apport d'[[engrais azoté|azote]].
Le stade « épi à {{unité|1|cm}} » du plateau de tallage est caractérisé par une croissance active des talles. Le plant de blé a besoin, durant cette phase, d'un important apport d'[[engrais azoté|azote]].
 
À la fin de la montaison apparaitapparaît la ''F1''. Ce terme désigne la dernière [[feuille]] sortie. En semis dense, cette feuille est essentielle car elle va à elle seule contribuer à 75 % du rendement en grains. Juste avant la maturité, les plants trop densément semés se concurrençant entre eux, c'est même généralement la seule feuille encore vivante. Lorsque cette feuille est touchée, le poids de la récolte en grain devient vite désastreux. En effet, avec des plants serrés le poids unitaire des grains est déjà faible. De surcroît, cette faible distance entre chaque plant facilite la propagation des maladies. Au moindre stress, la céréale risque alors de donner des grains de très faible poids. On prévient dans l'immédiat cette baisse du rendement avec l'épandage préalable d'engrais et de pesticides.
Lorsque cette feuille est touchée, le poids de la récolte en grain devient vite désastreux. En effet, avec des plants serrés le poids unitaire des grains est déjà faible. De surcroît, cette faible distance entre chaque plant facilite la propagation des maladies. Au moindre stress, la céréale risque alors de donner des grains de très faible poids. On prévient dans l'immédiat cette baisse du rendement avec l'épandage préalable d'engrais et de pesticides.
 
=== L'épiaison ===
L'[[épi (botanique)|épiaison]] se produit en mai ou juin en France, lorsque la gaine éclatée laisse entrevoir l'épi qui s'en dégage peu à peu (on parle de gonflement). Pour les variétés barbues comme le blé dur, c'est le moment où apparaissent les extrémités des [[barbe (botanique)|barbes]] à la base de la ligule de la dernière feuille. Avant l'apparition de l'épi, on peut voir un gonflement de la gaine.
 
À ce stade, le nombre total d'épis est défini, de même que le nombre total de fleurs par épi. Chaque fleur peut potentiellement donner un grain (par exemple {{unité|25 |grains}} par épi), mais il est possible que certaines fleurs ne donnent pas de grain, en raison de déficit de [[fécondation]] par exemple.
 
=== La floraison ===
[[Fichier:WheatFlower1.jpg|thumbvignette|Fleurs de blé.]]
La [[floraison]] s'observe à partir du moment où quelques [[étamine]]s sont visibles dans le tiers moyen de l'épi, en dehors des [[glumelle]]s. Quand les [[anthère]]s apparaissent, elles sont jaunes ; après exposition au soleil, elles deviennent blanches. Le [[Pollen|grain de pollen]] des blés est monoporé et sa dispersion est relativement faible.
 
Ligne 287 ⟶ 309 :
 
=== La formation du grain ===
[[Fichier:Wheat close-up.JPG|thumbvignette|Blé mur.]]
Le cycle s'achève par la maturation qui dure en moyenne {{unité|45 |jours}}. Les grains vont progressivement se remplir et passer par différents stades tels que le stade laiteux, puis pâteux, au cours desquels la teneur en [[amidon]] augmente et le taux d'[[eau|humidité]] diminue. Durant cette phase, les réserves migrent depuis les parties vertes jusqu'aux grains. Quand le blé est mûr, le végétal est sec et les graines des épis sont chargées de réserves.
 
La formation du grain se fait quand les grains du tiers moyen de l'épi parviennent à la moitié de leur développement. Les grains se développent en deux stades :
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=== Les maladies du blé ===
{{Article détaillé|maladies du blé}}
Les maladies rencontrésrencontrées au niveau de la semence peuvent être localisées à l'extérieur ou à l'intérieur du grain.
 
==== Maladies à l'extérieur du grain ====
* [[Carie (pathologie végétale)|Carie]] : les spores sont fixées dans les poils de la brosse et dans le sillon. Elles germent et pénètrent dans le [[coléoptile]] du blé avant la levée. C'est à partir du stade deux feuilles que le blé devient résistant. À ce stade, le [[mycélium]] ne peut plus pénétrer dans la plantule dont les parois sont trop épaisses.
Les premiers symptômes apparaissent à la montaison. Les plantes affectées sont de couleur bleutée et peuvent être plus courtes. La maladie se manifeste plus nettement après l'épiaison. Les tiges et l’épi ont toujours une couleur verte, bleuâtre. Les [[glume]]s s'écartent pour laisser apparaître des grains de forme arrondie et de couleur vert olive. À maturité, ces grains brunissent et donnent à l'épi un aspect ébouriffé. Un grain carié peut contenir jusqu'à neuf millions de spores alors que seulement {{unité|20|à=40|spores}} suffisent à la contamination. Ces spores peuvent se conserver jusqu’à {{unité|5|ans}} dans un sol. À noter que ce champignon a deux modes de contamination : par la semence et par le sol.
À maturité, ces grains brunissent et donnent à l'épi un aspect ébouriffé. Un grain carié peut contenir jusqu'à neuf millions de spores alors que seulement 20 à 40 spores suffisent à la contamination. Ces spores peuvent se conserver jusqu’à 5 ans dans un sol. À noter que ce champignon a deux modes de contamination : par la semence et par le sol.
* [[Septoriose]] : les spores sont présentes sur le péricarde (l'enveloppe ou [[glume]]) quand le grain germe. Le [[mycélium]] se développe et l'attaque se fait sur le [[coléoptile]]. On a des apparitions de taches brunes et ovales qui entraînent une destruction de la semence. On parle de fonte de semis.
* [[Fusariose]] :
# ''Fusarium nivale'' : les spores du champignonschampignon se conservent à la surface des graines. Le mycélium va se développer et attaquer les jeunes plantules. On a un blocage de la croissance. Les jeunes feuilles s'enroulent et se nécrosent ;
# ''Fusariose roseum'' : les spores se conservent à la surface du grain et à l'intérieur. Le mycélium se développe et les plantules vont se colorer en lie-de-vin puis se nécroser.
 
==== Maladies à l'intérieur du grain ====
* [[Charbon (maladie cryptogamique)|Charbon nu]] : les spores sont présentes sur lela coléoptile et le colorisent. Un grain contaminé semble normal mais à la germination le mycélium envahit la plante (on a une contamination intérieure). À la floraison, les épis sont noirs. Ces derniers sont transformés en spores.
 
=== Charançon ===
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=== Les traitements ===
Liste des [[produits phytopharmaceutiques]] autorisés en France pour lutter contre les parasites du blé : {{Lien web |titre=Le catalogue des produits phytopharmaceutiques et de leurs usages, des matières fertilisantes et des supports de culture autorisés en France |url=https://ephy.anses.fr/resultats_recherche/ppp?search_api_aggregation_3=bl%C3%A9&sort_by=search_api_aggregation_4&sort_order=ASC&f%5B0%5D=field_intrant%253Afield_etat_produit:10 |site=ephy.anses.fr |consulté le=2020-06-13}}.
[http://e-phy.agriculture.gouv.fr/wiphy/usages/41510.htm Ministère de l'agriculture].
 
== Production et commercialisation ==
=== Les débouchés ===
[[ImageFichier:Various grains.jpg|thumbvignette|Types de pain]]
La [[alimentation|consommation humaine]] (pain, biscuiterie et tous les produits à base de farine) reste le débouché principal (58 % de la récolte), suivie de l'[[alimentation animale]] (34 %). Les 8 % restants représentent les usages industriels (amidonnerie et glutennerie). Le blé peut également servir de substrat pour produire du [[biocarburant]], le [[bioéthanol]]<ref>[http://www.tereos.com/fr-fr/activites/produits-secteur/bioethanol.html Tereos, producteur de bioéthanol]. N.B. : l'usine de bioéthanol de Lillebonne doit être reconvertie en glucoserie.</ref>. Il esta égalementété utilisé pour alimenter des chaudières<ref>[http://www.campagnesetenvironnement.fr/chaudieres-a-envisager-si-la-capacite-de-stockage-987.html Chaudièreslorsque les cours du grain étaient àtrès céréales].</ref>bas.
 
Le blé tendre, ou froment, est unele matièreproduit premièreagricole de base pour la fabrication du [[pain]], en raison de sa composition en [[gluten]] supérieure aux autres céréales. Il doit passer par le secteur de la [[meunerie]] pour subir la transformation en [[farine]].
 
Le pain est un aliment qui résulte de la cuisson d'une pâte obtenue par pétrissage d'un mélange composé de farines de blé [[panification sur levure|panifiables]] correspondant à des types officiellement définis, d'eau potable et de « sel de cuisine », et soumis à un agent de [[fermentation]] : la [[levure de boulanger|levure]] ou le [[Levain panaire|levain]].
 
Le blé dur est à la base de la fabrication des [[semoule]]s, utilisées pour la préparation du [[couscous]] ainsi que des [[pâtes alimentaires]] (toutefois les pâtes chinoises au blé sont fabriquées avec du blé tendre, de même qu'elles l'étaient traditionnellement dans l'Europe du Nord).
 
=== Les statistiques de la production mondiale ===
[[ImageFichier:WheatYield.png|thumbvignette|300px|rightdroite|Répartition de la production mondiale en 2000]]
La production mondiale de tous les types de blés est de 713 {{unité|729|millions}} de tonnes lors de la campagne 2012-2013<ref>[http://faostat.fao.org/site/567/DesktopDefault.aspx?PageID=567#ancor Données FAOSTAT]</ref>,2014 c'est-à-dire près de {{unité|100|kg}} par habitant, pour l'ensemble de la [[population mondiale]]. En volume de production, c'est la quatrième culture mondiale derrière la [[canne à sucre]], le [[maïs]] et le [[riz]]. Les statistiques mondiales sont calculées par le [[Conseil international des céréales|Conseil International des Céréales]]<ref name="CIC">[http://www.igc.int/fr/default.aspx CIC : Conseil International des Céréales].</ref>. L'amélioration mondiale des techniques culturales et la [[sélectionSélection (biologie)végétale|sélection génétique]] (création de la variété [[Blé Norin 10|Norin 10]] par exemple) ont conduit à un accroissement considérable des rendements moyens, passant de {{refnec|moins de {{unité|10 |q/ha}} en 1900}} - soit {{unité|1|tonne}} par [[hectare]] - à {{unité|29 |q/ha}} en 2010. On pense désormais que la progression des rendements peut se poursuivre assez longtemps encore.
 
Le développement de l'irrigation, la réduction des pertes, l'amélioration des infrastructures (routes, capacités de stockage) constituent des moyens qui peuvent encore être mis en œuvre dans de nombreuses régions pour augmenter la production.
 
La [[Chine]] vient au premier rang avec 16,9 % de la production mondiale, devant l'[[Inde]] (11,8 %), la [[Russie]] (9,1 %), les [[États-Unis]] (8,8 %) et la [[France]] (5,6 %) mais l'ensemble de l'Union Européenne à 27 est le premier producteur mondial avec 143 millions de tonnes en 2010. L'Amérique du Sud connaît des rendements stables avec {{unité|20 |q/ha}}, l'Afrique et le Proche-Orient {{unité|10 |q/ha}} (avec une grande variabilité selon les années au Maghreb), l'Égypte et l'Arabie saoudite ont atteint, en culture irriguée, {{unité|35 |à =40 |q/ha}}.
 
{{référence nécessaire|En Europe, des rendements très élevés sont obtenus en [[Agriculture intensive|culture intensive]]. Le rendement moyen est passé de {{unité|30 |à =60 [[Quintal (unité)|quintaux]] par hectareq/ha}} durant les {{unité|30 |dernières}} années, soit une progression moyenne de 1 quintal/ha/an}}. En France, les gainsrendements sont remarquablespassés de {{unité|14|à=70|q/ha}} entre 1945 et 1995<ref>{{Lien web|titre=Evolution du rendement moyen annuel du blé France entière de 1815 à 2018|url=https://www.academie-agriculture.fr/publications/encyclopedie/reperes/evolution-du-rendement-moyen-annuel-du-ble-france-entiere-de-1815|site=academie-agriculture.fr}}</ref>. laLa production actuelle s'élève ponctuellement à {{unité|100|q/ha}} quintauxen parmoyenne hectarerégionale chezcertaines lesannées agriculteursexceptionnelles<ref>{{Lien lesweb|langue=fr|titre=Rendement plusdu performantsblé : 2015, année des records|url=http://www.agriculteur-normand.com/actualites/rendement-du-ble-2015-annee-des-records:AJIX0IEK.html|site=l'Agriculteur Normand|consulté le=2019-06-06}}</ref>. L'augmentation des rendements et des surfaces cultivées ont conduit à un fort accroissement de la production qui atteignait {{unité|275 |millions}} de tonnes en 1965 et 600 en 1998. La courbe de la productivité dans les pays de culture intensive serait parvenue à un plateau, le débat n'est pas tranché.}}
{{référence nécessaire|La courbe de la productivité dans les pays de culture intensive serait parvenue à un plateau, le débat n'est pas tranché.}}
 
{| class="wikitable centre sortable"
|+'''Données de Production 2014-2016 (moyenne triennale)'''<br> <small>Source: FAOSTAT [http://faostat3.fao.org/browse/Q/QC/F Interrogation de FAOSTAT du 02 novembre 2018]</small>
|-
!align="center"|'''Rang'''||align="center"|'''Pays'''||align="center"|'''Surface'''<br> (milliers hectares)||align="center"|'''Rendement'''<br>(kg/ha)||align="center"|'''Production'''<br>(millions tonnes)||align="center"|'''% du total'''
| colspan="5" align="center" bgcolor=#DDFFDD |
'''Données de Production 2009'''<br /> <small>Source: FAOSTAT [http://faostat.fao.org/site/567/DesktopDefault.aspx?PageID=567#ancor Interrogation de FAOSTAT du 31 mars 2011]</small>
|-
|1
| align="center"|'''Pays'''||align="center"|'''Surface'''<br /> (hectares)||align="center"|'''Rendement'''<br />(kg/ha)||align="center"|'''Production'''<br />(tonnes)||align="center"|'''% du total'''
| align="left"|{{Chine}}||align="right"|24 188|| align="right" |5 048||align="right"|129,368|| align="right" |17,5 %
|-
|2
| align="left"|{{Chine}}||align="right"|{{formatnum:24210075}}||align="right"|{{formatnum:4748}}||align="right"|{{formatnum:114950296}}||align="right"|16,9 %
| align="left"|{{Inde}}||align="right"|30 723|| align="right" |3 030||align="right"|91,960|| align="right" |12,4 %
|-
|3
| align="left"|{{Inde}}||align="right"|{{formatnum:28400000}}||align="right"|{{formatnum:2841}}||align="right"|{{formatnum:80680000}}||align="right"| 11,8 %
| align="left"|{{Russie}}||align="right"|25 697|| align="right" |2 498||align="right"|64,931|| align="right" |8,8 %
|-
|4
| align="left"|{{Russie}}||align="right"|{{formatnum:26632900}}||align="right"|{{formatnum:2318}}||align="right"|{{formatnum:61739750}}||align="right"| 9,1 %
| align="left"|{{États-Unis}}||align="right"|18 531|| align="right" |2 944||align="right"|57,949|| align="right" |7,8 %
|-
|5
| align="left"|{{États-Unis}}||align="right"|{{formatnum:20181081}}||align="right"|{{formatnum:2989}}||align="right"|{{formatnum:60314290}}||align="right"| 8,8 %
| align="left"|{{France}}||align="right"|5 447|| align="right" |7 357||align="right"|37,068|| align="right" |5,0 %
|-
|6
 
| align="left"|{{FranceCanada}}||align="right"|{{formatnum:5146600}}9 440|| align="right" |{{formatnum:7447}}3 095||align="right"|{{formatnum:38324700}}29,281||align="right"| 54,60 %
|-
|7
| align="left"|{{Canada}}||align="right"|{{formatnum:9539000}}||align="right"| {{formatnum:2780}}||align="right"|{{formatnum:26514600}}||align="right"| 3,9 %
| align="left"|{{Allemagne}}||align="right"|3 235|| align="right" |8 630||align="right"|27,785||align="right"|3,8 %
|-
|8
| align="left"|{{Allemagne}}||align="right"|{{formatnum:3226036}}||align="right"|{{formatnum:7808}}||align="right"|{{formatnum:25190336}}||align="right"| 3,7 %
| align="left"|{{Pakistan}}||align="right"|9 182|| align="right" |2 824||align="right"|25,979||align="right"|3,6 %
|-
|9
| align="left"|{{Pakistan}}||align="right"|{{formatnum:9046000}}||align="right"|{{formatnum:2657}}||align="right"|{{formatnum:24033000}}||align="right"| 3,5 %
| align="left"|{{Australie}}||align="right"|12 093|| align="right" |2 006||align="right"|25,303||align="right"|3,5 %
|-
|10
| align="left"|{{Australie}}||align="right"|{{formatnum:13507000}}||align="right"|{{formatnum:1603}}||align="right"|{{formatnum:21656000}}||align="right"| 3,2 %
| align="left"|{{Ukraine}}||align="right"|6 352|| align="right" |4 012||align="right"|24,114||align="right"|3,3 %
|-
|11
| align="left"|{{Ukraine}}||align="right"|{{formatnum:6752900}}||align="right"|{{formatnum:3093}}||align="right"|{{formatnum:20886400}}||align="right"| 3,1 %
| align="left"|{{Turquie}}||align="right"|7 759|| align="right" |2 429||align="right"|19,000||align="right"|2,6 %
|-
|12
| align="left"|{{Turquie}}||align="right"|{{formatnum:8026898}}||align="right"|{{formatnum:2566}}||align="right"|{{formatnum:20600000}}||align="right"| 3,0 %
| align="left" |{{Royaume-Uni}}|| align="right" |1 936|| align="right" |8 585|| align="right" |16,621|| align="right" |2,3 %
|-
|13
| align="left"|{{Kazakhstan}}||align="right"|{{formatnum:14329400}}||align="right"|{{formatnum:1190}}||align="right"|{{formatnum:17052000}}||align="right"| 2,5 %
| align="left" |{{Argentine}}|| align="right" |4 957|| align="right" |2 810|| align="right" |13,930|| align="right" |1,9 %
|-
|14
| align="left"|{{Royaume-Uni}}||align="right"|{{formatnum:1814000}}||align="right"|{{formatnum:7927}}||align="right"|{{formatnum:14379000}}||align="right"| 2,1 %
| align="left" |{{Kazakhstan}}|| align="right" |11 924|| align="right" |1 090|| align="right" |12,997|| align="right" |1,8 %
|-
|15
| align="left"|{{Iran}}||align="right"|{{formatnum:6647367}}||align="right"|{{formatnum:2029}}||align="right"|{{formatnum:13484457}}||align="right"| 2,0 %
| align="left"|{{Pologne}}||align="right"|2 339||align="right"|4 972||align="right"|11,629||align="right"|1,6 %
|-
|16
| align="left"|{{Pologne}}||align="right"|{{formatnum:2346200}}||align="right"|{{formatnum:4173}}||align="right"|{{formatnum:9789586}}||align="right"| 1,4 %
| align="left"|{{Égypte}}||align="right"|1 425||align="right"|6 512||align="right"|9,280||align="right"|1,3 %
|-
|17
| align="left"|{{Égypte}}||align="right"|{{formatnum:1321751}}||align="right"|{{formatnum:6448}}||align="right"|{{formatnum:8522995}}||align="right"| 1,2 %
| align="left" |{{Iran}}|| align="right" |5 918|| align="right" |1 462|| align="right" |8,652|| align="right" |1,2 %
|-
|18
| align="left"|{{Argentine}}||align="right"|{{formatnum:4334780}}||align="right"|{{formatnum:1747}}||align="right"|{{formatnum:7573254}}||align="right"| 1,1 %
| align="left" |{{Roumanie}}|| align="right" |2 018|| align="right" |3 598|| align="right" |7,585|| align="right" |1,0 %
|-
|19
| align="left"|{{Ouzbékistan}}||align="right"|{{formatnum:1400000}}||align="right"|{{formatnum:4741}}||align="right"|{{formatnum:6637700}}||align="right"| 1,0 %
| align="left" |{{Italie}}|| align="right" |1 874|| align="right" |3 811|| align="right" |7,142|| align="right" |1,0 %
|-
|20
| align="left"|{{Maroc}}||align="right"|{{formatnum:2977600}}||align="right"|{{formatnum:2139}}||align="right"|{{formatnum:6371430}}||align="right"| 0,9 %
| align="left" |{{Ouzbékistan}}|| align="right" |1 455|| align="right" |4 782|| align="right" |6,956|| align="right" |1,0 %
|-
!
| align="left"|{{Italie}}||align="right"|{{formatnum:1795500}}||align="right"|{{formatnum:3532}}||align="right"|{{formatnum:6341000}}||align="right"| 0,9 %
| align="left" |'''Monde'''|| align="right" |'''221 638'''|| align="right" |'''3 289'''|| align="right" |'''728,967'''|| align="right" |'''100 %'''
|-
| align="left"|{{Afghanistan}}||align="right"|{{formatnum:2500000}}||align="right"|{{formatnum:2026}}||align="right"|{{formatnum:5064000}}||align="right"| 0,7 %
|-
| align="left"|{{Espagne}}||align="right"|{{formatnum:1767800}}||align="right"|{{formatnum:2713}}||align="right"|{{formatnum:4796800}}||align="right"| 0,7 %
|-
| align="left"|{{Algérie}}||align="right"|{{formatnum:1848575}}||align="right"|{{formatnum:1598}}||align="right"|{{formatnum:2953117}}||align="right"| 0,4 %
|-
| align="left"|'''Monde'''||align="right"|'''{{formatnum:225437694}}'''||align="right"|'''{{formatnum:3025}}'''||align="right"|'''{{formatnum:681915838}}'''||align="right"|'''100,00 %'''
|}
 
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=== Les exportations et les importations ===
Le blé est la première céréale sur le plan du commerce international. 127: {{unité|127|millions}} de tonnes de blé sont échangées en 2010. En 2019, les trois premiers pays exportateurs de céréales sont la [[Russie]] (31 millions de tonnes), les [[États-Unis]] (27 millions de tonnes) et le [[Canada]] (22 millions de tonnes)<ref>{{Lien web |langue=en |format=xlsx |auteur=FAO |titre=Figure 40:Main traded cereals, top importers and exporters (quantities, 2019) |url=https://view.officeapps.live.com/op/view.aspx?src=https%3A%2F%2Fwww.fao.org%2F3%2Fcb4477en%2FStatYearbook2021-fig40.xlsx&wdOrigin=BROWSELINK}}</ref>.
 
{| rulesclass="all"wikitable cellpadding="2"centre sortable align="center" style="borderfloat:right; 1pxmargin: solid0 #999"0 0.5em |1em"
|+ Principaux pays exportateurs de blé en 2019
!Pays || <small>millions de tonnes</small>
|-
|style="text-align: center;" |{{RUS}} ||style="text-align: center;" | 31,8
|-
|style="text-align: center;" |{{USA}} ||style="text-align: center;" | 27
|-
|style="text-align: center;" |{{CAN}} ||style="text-align: center;" | 22,8
|-
|style="text-align: center;" |{{FRA}} ||style="text-align: center;" | 19,9
|-
|style="text-align: center;" |{{UKR}} ||style="text-align: center;" | 13,3
|-
|style="text-align: center;" |{{ARG}} ||style="text-align: center;" | 10,5
|-
|style="text-align: center;" |{{AUS}} ||style="text-align: center;" | 9,6
|-
|style="text-align: center;" |{{ALL}} ||style="text-align: center;" | 5,5
|-
|style="text-align: center;" |{{KAZ}} ||style="text-align: center;" | 5,4
|-
|style="text-align: center;" |{{BUL}} ||style="text-align: center;" | 4,9
|-
|-
|- style="background:#ccc;"
|style="text-align: center;" |'''Monde''' ||style="text-align: center;" | '''179,5'''
|-
|style="text-align: center;" colspan=6 | <small>Source : [[Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture]]<ref name="X">{{Lien web |langue=en |format=pdf |titre=Statistical Yearbook. World Food and Agriculture 2021. |url=https://www.fao.org/3/cb4477en/cb4477en.pdf |éditeur=FAO |pages=227-231, table 32|consulté le=26/02/2022}}.</ref>.</small>
|}
 
{| class="wikitable centre"
|+ '''Principaux pays exportateurs'''
|-
Ligne 426 ⟶ 490 :
|}
 
Les importations mondiales atteignent {{unité|128 |millions}} de tonnes en 2008 (source FAO). {{unité|36 |pays}} importent plus de {{unité|1|Mt}} annuellement et représentent 80 % du total. Parmi ces pays, 13 réalisent 51,9 % du total, ce sont dans l'ordre décroissant en volume : Égypte (6,5 %), Algérie (5,4 %), Brésil (4,7 %), Japon (4,5 %), Italie (4,2 %), Iran (4,1 %), Espagne (3,6 %), Indonésie, Pays-Bas, Maroc, Turquie, Mexique et la Belgique.
 
Les exportations françaises de blé trouvent pour débouché par ordre décroissant : l'Italie (23 %), la Belgique (12 %), l'Algérie (11 %), les Pays-Bas (10 %), l'Espagne (7 %), la Côte d'Ivoire (7 %), la Tunisie (7 %) et l'Allemagne (7 %). Ces 8 pays représentent donc 84 % des débouchés commerciaux français<ref>{{Lien web|langue = |titre = Les Douanes françaises via CommoPrices|url = https://commoprices.com|site = CommoPrices.com|date = |consulté le = }}</ref>.
 
=== Le blé en France ===
[[Fichier:Champ de blé Côte-d'Or Bourgogne avril 2014.jpg|vignette|Champ de blé en avril, en [[Bourgogne]]]]
La production française de blé tendre atteint 36 millions de tonnes<ref name="FranceAgriMer">Source FranceAgriMer - Marché des Céréales - Avril 2010, reprenant les statistiques du [http://www.igc.int/fr/default.aspx CIC].</ref>, soit 26 % de la production de l'Union européenne (138 mt)<ref name="FranceAgriMer"/>.
 
La production française de blé tendre atteint {{unité|36|millions}} de tonnes<ref name="FranceAgriMer">Source FranceAgriMer - Marché des Céréales - Avril 2010, reprenant les statistiques du [http://www.igc.int/fr/default.aspx CIC].</ref>, soit 26 % de la production de l'Union européenne ({{unité|138|Mt}})<ref name="FranceAgriMer"/>.
En France, en 2012, un hectare de blé intensif produit environ {{unité|7|tonnes}} (par an), qui rapportent environ {{unité|1750|€}} (prix de début de campagne {{unité|250|€}}/tonne). Durant la période 2006-2012, les prix du blé (rendu Rouen) ont varié entre 100 et {{unité|280|euros}} la tonne<ref>[http://www.franceagrimer.fr/Grandes-cultures/Cereales/Informations-economiques/Cotations-cereales2/Recherche-Cotations Cotations historiques sur le site FranceAgriMer]</ref>. Le blé "[[agriculture biologique|bio]]" se vend plus cher et économise les achats de produits phytosanitaires, mais ses rendements sont plus faibles, entre 20 et 40 %<ref>[http://www.agriculture-environnement.fr/dossiers,1/agriculture-biologique,54/ quel-rendement-en-2009-pour-les-bles-bio,609.html Quel rendement en 2009 pour les blés bio ?], [[Agriculture & Environnement]] 26 janvier 2010.</ref>.
 
En France, en 2012, un hectare de blé intensif produit environ {{unité|7|tonnes}} (par an), qui rapportent environ {{euro|1750}} (prix de début de campagne {{euro|250}}/tonne). Durant la période 2006-2012, les prix du blé (rendu Rouen) ont varié entre {{unité|100|et=280|euros}} la tonne<ref>[http://www.franceagrimer.fr/Grandes-cultures/Cereales/Informations-economiques/Cotations-cereales2/Recherche-Cotations Cotations historiques sur le site FranceAgriMer].</ref>. Le blé « [[agriculture biologique|bio]] » se vend plus cher et économise les achats de produits phytosanitaires, mais ses rendements sont plus faibles, entre 20 et 40 %<ref>[http://www.agriculture-environnement.fr/dossiers,1/agriculture-biologique,54/ quel-rendement-en-2009-pour-les-bles-bio,609.html Quel rendement en 2009 pour les blés bio ?], Agriculture & Environnement, 26 janvier 2010.</ref>. La variété de blé bio historique, et la plus cultivée, est le blé Renan. Il s'agit d'un [[blé tendre]] d'hiver, mis au point par l’[[Institut national de la recherche agronomique|INRA]] en 1989 grâce à des techniques d'[[hybride|hybridation]] (croisement avec une espèce pont : le [[blé dur]]) entre le blé tendre et ''[[Aegilops]] ventricosa'', sélectionnée pour sa résistance à plusieurs maladies, dont la [[rouille brune du blé]] et l'[[Blumeria graminis|oïdium du blé]]<ref>{{Lien web|langue=fr|nom1=PRAT|prénom1=Frédéric|titre=OGM ou pas ? Le point sur le blé Renan|url=https://www.infogm.org/6716-ogm-ou-pas-point-sur-ble-renan|site=Inf'OGM|date=2019-03-26|consulté le=2019-04-10}}</ref>{{,}}<ref>[http://www.biotechnologies-vegetales.com/ckfinder/userfiles/files/Fiches/FicheInfo06-Ble-Renan-un-OGM-ignore-tres-utilise-par-l-agriculture-bio.pdf « Blé Renan : un OGM ignoré, très utilisé par l'agriculture biologique »], André Gallais, Association Françaises des Biotechnologies Végétales.</ref>{{,}}<ref>[http://www.info-nbt.fr/les-nbt-et-l-agriculture-biologique.html Les NBT et l'agriculture biologique], Info NBT.</ref>{{,}}<ref>[http://70ans.inra.fr/lancement-du-ble-renan « Lancement du blé « Renan » »], {{nobr|70 ans}} de l'INRA.</ref>{{,}}<ref>[http://www.itab.asso.fr/downloads/fiches-ble/renan.pdf Fiche blé renan], ITAB.</ref>.
 
Les producteurs reçoivent également une subvention à l'hectare dans le cadre de la [[Politique agricole commune|PAC]] qui est indépendante de la culture en place et basée sur des références historiques.
 
Les blés panifiables dominent avec 92 % des surfaces en blé tendre<ref>[http://www.franceagrimer.fr/content/download/10029/66127/file/cerepa10.pdf Document FranceAgriMer sur les variétés utilisées en France en 2010].</ref>. Le paysage variétal reste assez stable par rapport à 2010, avec le maintien des deux variétés de tête, Apache et Premio<ref>[http://www.franceagrimer.fr/content/download/7168/41960/file/var-Bt-02-2011.pdf Variétés de blé 2011 - France Agrimer].</ref>. En France, ces dernières années, le rendement du blé a peu progressé<ref>[http://agreste.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/primeur210.pdf Article sur le sujet du rendement du blé en France].</ref>{{,}}<ref>[http://www.academie-agriculture.fr/mediatheque/seances/2010/20100505communication2_integral.pdf Étude sur le plafonnement du rendement en blé en France].</ref>.
 
Un problème est la perte de [[diversité génétique]] qui pourrait limiter les adaptations futures du blé aux [[Agent phytopathogène|maladies]] et au [[Réchauffement climatique|dérèglement climatique]], par exemple au sein des [[Blé tendre|blés tendres]]<ref name=EtudeDivGenBleTendre2014/>.
 
=== Le marché du blé ===
Le marché mondial du blé suit plusieurs caractéristiques propres aux [[Matière première|matières premières]] agricoles. La première est une relative instabilité et imprédictibilité des prix à court et moyen terme. L'offre mondiale de blé varie d'année en année en fonction des choix de semis des agriculteurs, des aléas climatiques, phytosanitaires, politiques et économiques, en étant lissée en partie par l'existence de stocks<ref>Cependant, les stocks ne dépassent pas, en fin de campagne de commercialisation, plus de {{unité|3 |mois}} de consommation.</ref>. La demande mondiale en blé est relativement stable et [[Élasticité (économie)|inélastique]] face à l'offre. Cette inélasticité de la demande face à une offre fluctuante crée l'instabilité du marché. Cette instabilité s'est par exemple traduite par la [[Crise alimentaire mondiale de 2007-2008|hausse des prix de 2007-2008]], amplifiée par des phénomènes spéculatifs. Cette crise, lors de laquelle le prix du blé a doublé, a eu comme conséquence une importante crise alimentaire.
 
Le prix du blé est fortement corrélé aux prix des autres céréales comme l'[[orge commune|orge]], le [[maïs]], un peu moins avec celui du [[riz]], et il est aussi un peu corrélé aux prix des oléagineux comme le [[soja]] et le [[colza]]. Mais cela n'est pas dû à un phénomène de substitution à court terme de la consommation de blé par d'autres céréales, qui est faible : d'une part, les habitudes alimentaires l'empêchent, d'autre part, plusieurs céréales sont produites dans les mêmes zones et une mauvaise récolte de l'une augure souvent une mauvaise récolte de l'autre.
 
La deuxième caractéristique importante du marché du blé, aussi commune aux autres matières premières, est sa baisse tendancielle sur le long terme, en monnaie constante, causée principalement par les gains de [[productivité]]. Par exemple, un seul agriculteur en France peut aujourd'hui produire {{unité|10|tonnes}} de blé par hectare sur une exploitation de {{unité|100 |ha}}, soit {{unité|1000|tonnes}} de production nette, alors qu'au début du siècle, il n'en aurait produit que {{unité|1|t}}/ha sur 10 ha, soit {{unité|10|t}} (il s'agit d'un exemple en production nette, les gains de productivité sont moins importants car les coûts ont aussi augmenté). Cette baisse tendancielle explique que le nombre d'agriculteurs soit moins important qu'auparavant dans les pays développés (pour générer un revenu il faut produire davantage, donc disposer de plus de surface), et provoque une [[dégradation des termes de l'échange]] pour les pays producteurs.
 
Certains économistes agricoles<ref>[http://www.jle.com/e-docs/00/04/49/1B/article.phtml Article par Hervé Guyomard de l'INRA].</ref> se demandent si cette baisse tendancielle n'a pas été remplacée, depuis la campagne 2007, par un rattachement aux marchés de l'énergie, sensible depuis que l'industrie des [[biocarburant]]s est devenue un débouché significatif pour le maïs américain (plus de {{unité|100 |millions}} de tonnes transformés en bioéthanol) et pour le colza européen (80 % de l'huile étant destinée au biodiesel), le marché du blé étant touché indirectement. La transformation du blé en bioéthanol concerne actuellement {{unité|4.2 |millions}} de tonnes annuellement dans l'Union européenne<ref>Données Blé contact de juillet-août 2012, lettre d'information de l'AGPB, reprenant des données du CIC.</ref>, ce qui reste une utilisation mineure.
 
Du point de vue technique, le marché du blé est composé de plusieurs marchés nationaux tous connectés entre eux. Les marchés peuvent être "« physiques" », par exemple « livré Rouen » - le port français d'exportation par excellence<ref>[http://www.senalia.com/hometemp_1024x768.htm Senalia, opérateur de stockage-expédition à Rouen].</ref>, ou virtuels, correspondant à des cotations de « [[Contrat à terme|futures]] » sur les places de marché électroniques régulées ([[Euronext]]<ref>[https://globalderivatives.nyx.com/fr/contract/content/29635/contract-specification Caractéristiques du contrat de ''futures'' en blé meunier sur Euronext].</ref> et [[Chicago Board of Trade|CBOT]]<ref>{{en}} [http://www.cmegroup.com/trading/agricultural/grain-and-oilseed/wheat_quotes_globex.html Cotations des contrats blé sur le marché CME/CBOT de Chicago].</ref>). Les fluctuations journalières dépendent des révisions des estimations de récoltes du CIC<ref name="CIC"/> ou d'instances nationales comme l'[[Département de l'Agriculture des États-Unis|USDA]] ou [[FranceAgriMer]], des achats intérieurs et de la demande internationale (Cf. les appels d'offreoffres égyptiens et algériens). L'essentiel du trading est assuré par les maisons de négoce spécialisées comme [[Cargill]] ou [[Invivo]].
 
Lors des crises de 2007-2008 et de 2010-2011, certains dirigeants français ont rendu la spéculation responsable de la volatilité des prix constatée. Un rapport exhaustif commandé à des experts nuance le sujet<ref>[http://www.euractiv.fr/sites/default/files/rapport_etape_prevenir_et_gerer_l_instabilite_des_marches_agricoles.pdf Rapport Jouyet].</ref>. La régulation des marchés agricoles constitue un des sujets de discussion du [[G20]].
 
Par nature, les [[Marché à terme|marchés à termesterme]] sont spéculatifs, puisque déterminant des prix futurs, mais ce sont des instruments de couverture essentiels aux professionnels du négoce. {{référence nécessaire|Les règles très précises de fonctionnement (dépôt de garantie, liquidation journalière des positions, interdiction de position dominante, etc.) peuvent contrôler ces marchés.}}
 
== Alimentation humaine ==
=== Normes de qualité, contaminants ===
 
Le blé est en général considéré approprié à la consommation humaine, sauf si la teneur en certains contaminants excède les valeurs limites autorisées<ref>[http://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/PDF/?uri=CELEX:02006R1881-20140701 Règlement 1881/2006 sur les contaminants dans les denrées alimentaires].</ref>. Les contaminants les plus étudiés sont le [[cadmium]], le [[déoxynivalénol]], l'[[ochratoxine]], la [[zéaralénone]], l'[[ergot du seigle]], le [[datura stramoine]] et la [[zéaralénoneTilletia caries|carie du blé]].
 
La conservation du blé dépend du taux d'humidité - que l'on peut abaisser par ventilation, de la température (on cherche à éviter l'"« échauffement" » des grains qui est une fermentation) et du contrôle des ravageurs ([[insecte]]s, [[rongeur]]s, [[oiseau]]x). D'une manière générale le blé se conserve mieux quand il est sec, froid et bien ventilé<ref>[http://www.fao.org/wairdocs/x5163f/X5163f03.htm Mécanismes de l'altération des grains, FAO].</ref>. Dans les installations de stockage ([[silo (stockage)|silos]]) et de transport, on cherche à limiter la production de poussières qui peuvent, dans certaines conditions, être explosives<ref>[http://www.installationsclassees.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/annexe_A_guide_silos_v3.pdf MEEDDAT, Paramètres d’Explosibilité des poussières agro-alimentaires].</ref>.
 
Dans la pratique de la récolte et du transport du blé, d'autres impuretés peuvent être présentsprésentes: graines d'[[adventice]]s ou d'autres cultures - qui peuvent être éliminées par triage, présence de grains germés qui peuvent nuire à la conservation, à la valeur meunière et à la valeur boulangère du blé. Un certain pourcentage des grains peut être déformé: grains échaudés, grains fusariés<ref>[http://www.labocgac.com/impuretes-et-incidences-p30.html Fiche sur les impuretés et imperfections du blé].</ref>. On mesure également le [[poids spécifique]] (PS) qui est la masse d'un hectolitre de blé<ref>[https://derivatives.euronext.com/sites/derivatives.euronext.com/files/milling_wheat_fr_130725_web.pdf Critères de qualité retenus par le contrat Euronext Blé].</ref>.
 
{{Article connexe|Stockage des céréales}}
 
=== Constituants du blé : aspects nutritionnels ===
{{Article détaillé|Farine de blé|Gluten|Son (meunerie)}}
 
Le blé est très rarement consommé entier par l'homme, mais cela peut arriver (consommation des céréales entières écrasées par exemple). Le plus souvent, le blé est moulu, on en sépare les enveloppes qui constituent le [[son (botanique)|son]], et le germe. C'est la [[farine]] de blé, qui en résulte, qui est probablement l'ingrédient alimentaire le plus consommé dans le monde. La farine de blé constitue la matière première de plusieurs secteurs de l'industrie agro-alimentaire: boulangerie (artisanale et industrielle), amidonnerie/glucoserie de blé, biscotterie, pâtisserie, biscuiterie. Le [[pain]] composé essentiellement de farine de blé, d'eau, de sel, et de [[levure]] ou de [[levain]] est probablement le premier aliment consommé dans le monde.
 
La [[farine de blé]] contient essentiellement de l'[[amidon]] et des protéines, certaines solubles ([[albumine]]s, [[globuline]]s), d'autres insolubles ([[prolamine]]s, [[gliadine]]s et [[gluténine]]s), les protéines insolubles constituant le [[gluten]]. La [[maladie cœliaque]] est une forme d'intolérance au gluten, cependant onil se estimepourrait que les [[gliadine]]s pourraientfavorisent poserl'augmentation desde problèmesla nutritionnelsperméabilité àintestinale l'ensembleindépendamment de latoute populationprédisposition génétique<ref>[{{Article |langue=en |prénom1=Sandro |nom1=Drago |prénom2=Ramzi |nom2=El Asmar |prénom3=Mariarosaria |nom3=Di Pierro |prénom4=Maria |nom4=Grazia Clemente |titre=Gliadin, zonulin and gut permeability: Effects on celiac and non-celiac intestinal mucosa and intestinal cell lines |périodique=Scandinavian Journal of Gastroenterology |volume=41 |numéro=4 |date=2006-01 |issn=0036-5521 |issn2=1502-7708 |doi=10.1080/00365520500235334 |lire en ligne=http://www.greenmedinfotandfonline.com/articledoi/gliadinfull/10.1080/00365520500235334 |consulté le=2020-causes06-intestinal-permeability-both-celiac-and-non-celiac-intestinal13 Gliadin|pages=408–419 causes intestinal permeability]}}</ref>. La [[dermatite herpétiforme]] peut également être liée à la consommation de gluten.
 
Les protéines du blé sont relativement pauvres en [[lysine]], ce qui en fait leur [[acide aminé]] limitant. La [[farine de blé|farine]] contient très peu de matières grasses, celles-ci étant concentrées dans le germe, écarté lors de la mouture. La farine est relativement pauvre en [[vitamine]]s (pas de [[vitamine A]], de [[vitamine C]], de [[vitamine B12]])<ref>[http://www.direct-ms.org/pdf/EvolutionPaleolithic/Cereal%20Sword.pdf Cereal Grains: Humanity’s Double-Edged Sword, page 25].</ref>, mais assez riche en [[sel minéral|minéraux]], leur taux dépendant du taux d'extraction. On constate cependant que la biodisponibilité de ces minéraux varie en fonction de la teneur en son, lui-même riche en [[acide phytique]]<ref>[httphttps://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2266880/ Phytate: impact on environment and human nutrition].</ref>.
 
Il existe des facteurs anti-nutritionnels endogènes dans le blé<ref>[http://www.fao.org/docrep/003/T0700F/T0700F06.htm Facteurs antinutritionnels endogènes présents dans les aliments d'origine végétale].</ref>, présents aussi en partie dans la farine: facteurs anti-trypsiques, inhibiteurs de l'[[Amylase|alpha-amylase]], [[lectine]]s ou [[agglutinine]]s (dans le germe et dans le gluten), pentosanes et [[acide phytique]] (plutôt présents dans le son). La plupart de ces substances sont éliminées par la mouture, par trempage, traitement thermique ou fermentation.
 
La consommation de blé (grain entier, souvent appelé blé complet) joue un rôle protecteur en santé humaine, vis-à-vis des maladies cardio-vasculaires, de certains cancers, du diabète et de l'obésité<ref>[http://www.healthandfood.be/html/fr/popup/81/cereales.htm Céréales complètes: la santé en version intégrale].</ref>{{,}}<ref>[http://www.wellnessproposals.com/nutrition/handouts/grains-fiber/whole-grain-slavin-article.pdf Whole grains and human health].</ref>{{,}}<ref>[http://ajcn.nutrition.org/content/70/3/412.full Whole-grain consumption and risk of coronary heart disease: results from the Nurses' Health Study].</ref>. L'effet serait lié à la teneur en [[acide phytique]], en [[lignane]]s, et en d'autres composés<ref>[http://journals.cambridge.org/action/displayAbstract?fromPage=online&aid=807108&fileId=s0029665103000211 Why whole grains are protective: biological mechanisms].</ref>{{,}}<ref>[http://www.eufic.org/article/fr/expid/cereales-completes/ EUFIC - Fiche d’information : les céréales complètes].</ref>, et n'est pas complètement explicité. Dans les années 1980 et 90 on mettait l'accent sur le rôle des [[fibre alimentaire|fibres]], particulièrement aux États-Unis, mais cette approche 'composant' est désormais délaissée, c'est l'ensemble du produit (ici le blé complet) qui présente des avantages pour la santé. Aux États-Unis une allégation nutritionnelle est autorisée liant consommation de grains complets et protection vis-à-vis des maladies cardio-vasculaires et du cancer<ref>[http://www.fda.gov/Food/IngredientsPackagingLabeling/LabelingNutrition/ucm073639.htm FDA: Health Claim Notification for Whole Grain Foods].</ref>.
==== Teneur en protéines et utilisation du blé<ref name=":0">{{Lien web |langue=it |auteur=Dario Bressannini |titre=La forza della farina |url=http://bressanini-lescienze.blogautore.espresso.repubblica.it/2009/01/28/la-forza-della-farina/ |site=la Repubblica |date=2009 |consulté le=2 avril 2021}}</ref> ====
[[Fichier:Weizenkorn-fr.svg|vignette|Structure d'un grain de blé]]
La teneur en protéines du [[blé tendre]] qui est grossièrement proportionnelle à celle de son principal composant le [[gluten]] détermine en partie son utilisation. Elle peut être complétée par la mesure du ''W'' ou ''force boulangère'' qui donne une bonne indication de l'aptitude de la pâte à lever mais celle-ci est également déterminée par le type de levain, l'hydratation, le temps accordé à la fermentation<ref>{{Ouvrage|prénom1=N. L.|nom1=Kent|titre=Technology of cereals : an introduction for students of food science and agriculture|éditeur=|année=1994|pages totales=352|isbn=978-1-85573-660-3|isbn2=1-85573-660-8|isbn3=1-85573-361-7|oclc=874154289|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/874154289|consulté le=2021-04-03}}</ref>.
 
{| class="wikitable centre"
|-
! Nom !! W !! Pourcentage de protéines !! Usage
|-
| Farine biscuitière || 90 - 160 || 9% - 10% || Biscuits, gâteaux, shortbread.
|-
| Farine ordinaire || 160 - 250 || 10% - 12.5% || Pizza traditionnelle, fouasse.
|-
| Farine de force || plus de 300 || plus de 13% || Pain français, brioche.
|}
 
En alimentation animale, on privilégie des variétés de blé tendre à teneur en protéines élevée sans préférence pour le W.
 
Le [[blé dur]] présente un taux de protéines élevé mais possède un gluten différent dont les qualités techniques ne s'expriment qu'à chaud. Il n'est donc pas indiqué pour la fabrication de pains levés mais cette particularité facilite le filage des [[pâtes alimentaires]] à froid.
 
Les protéines son principalement contenues dans l'amande (gluten) et dans la [[couche à aleurone]] (schéma ci-contre). Garder la couche à aleurone dans la farine permet d'en améliorer la qualité protéique alimentaire mais pas le W. C'est le cas des farines dites ''bises'' et ''semi-complètes''<ref name=":0" />.
 
== Calendrier ==
Dans le [[calendrier républicain]] français, leLe {{29e|jour}} jour du mois de [[Messidormessidor]] ''(des moissons)'' du [[calendrier républicain]] / ''révolutionnaire'' français est dénommé jour du '''Bléblé'''<ref>[[Fabre d'Églantine|Ph. Fr. Na. Fabre d'Églantine]], [httphttps://books.google.fr/books?id=vVtWj-W-KP8C&printsec=frontcover&redir_esc=y#v=onepage&q&f=false ''Rapport fait à la Convention nationale dans la séance du 3 du second mois de la seconde année de la République Française''], {{p.|28}}.</ref>, généralement chaque ''[[17 juillet]]'' du [[calendrier grégorien]].
 
== Dans la peinture ==
Le thème du champ de blé est utilisé dans le domaine de la peinture, notamment par [[Vincent van Gogh]], dont le champ vu de sa fenêtre lui inspire plusieurs tableaux<ref>[https://www.google.fr/books/edition/La_vie_et_l_%C5%93uvre_de_Vincent_van_Gogh/pdqT1kDZ-8MC?hl=fr&gbpv=1&dq=%22champ+de+bl%C3%A9%22+Van+Gogh&pg=PA160&printsec=frontcover ''La vie et l'œuvre de Vincent van Gogh''], Jean-François Barrielle, 1984 {{p.|160}}</ref>.
<gallery>
Farmhouse in a Wheat Field - My Dream.jpg|''Ferme dans un champ de blé'', [[Vincent van Gogh]], huile sur toile, Arles, 1888
Wheat-Field-with-Cypresses-(1889)-Vincent-van-Gogh-Met.jpg|''Cyprés aux blés d'or'', [[Vincent van Gogh]], 1889
Vincent van Gogh (1853-1890) - Wheat Field with Crows (1890).jpg|''[[Champ de blé aux corbeaux]]'', [[Vincent van Gogh]], 1890
Claude Monet - Champ de blé.jpg|''Champ de blé'', [[Claude Monet]], 1881
Louis Braquaval champ de blé.jpg|''Le Champ de blé'', [[Louis Braquaval]] (vers 1900)
</gallery>
 
== Notes et références ==
{{Références|colonnes=2}}
 
== Voir aussi ==
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{{catégorie principale}}
 
=== Bibliographie ===
* Sébastien Abis, ''Géopolitique du blé. Un produit vital pour la sécurité mondiale'', Enjeux Stratégiques 2015
* {{en}} Garnsey Peter, ''Grain for Rome'', in Garnsey P., Hopkins K., Whittaker C. R. (editorséditeurs), ''Trade in the Ancient Economy'', Chatto & Windus, LondonLondres 1983
* Gate Philippe, ''Écophysiologie de blé'', Lavoisier 1995
* {{en}} Jasny Naum, ''The daily bread of ancient Greeks and Romans'', Ex Officina Templi, Brugis 1950
* {{en}} Jasny Naum, ''The Wheats of Classical Antiquity'', J. Hopkins Press, Baltimore 1944
* {{en}} Heiser Charles B., ''Seed to civilisation. The story of food'', Harvard University Press, Harvard Mass. 1990
* {{en}} Harlan Jack R., ''Crops and man, '' American Society of Agronomy, Madison 1975
* {{it}} Saltini Antonio, ''I semi della civiltà. Grano, riso e mais nella storia delle società umane'', Prefazionepréface dide [[Luigi Bernabò Brea]], Avenue Media, BolognaBologne 1996
* {{en}} Sauer Jonathan D., ''Geography of Crop Plants. A Select Roster'', CRC Press, Boca Raton
 
=== Audiographie ===
* {{Lien web |langue=fr |auteur=[[Jean Lebrun]] |url=https://www.franceinter.fr/emissions/le-vif-de-l-histoire/13h54-le-vif-de-l-histoire-du-vendredi-19-novembre-2021 |titre=Le blé |jour=19 |mois=Novembre |année=2021 |site=[[France Inter]] |éditeur= |citation= |en ligne le= |consulté le= }}.
 
=== Articles connexes ===
{{Colonnes|taille=30|1=
* [[Blé dur]]
* [[Blé tendre]]
* [[Céréale]]s
* [[Taxonomie du blé]]
* [[Blé (plante)]]
* [[Engrain]]
* [[Agriculture]]
Ligne 516 ⟶ 617 :
* [[Hémérochorie#Éthélochorie|Éthélochorie]]
* [[Ug99]]
 
=== Liens externes ===
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=== Liens externes ===
{{Trop de liens}}
{{Liens}}
* {{fr}} [http://r0.unctad.org/infocomm/francais/ble/plan.htm Informations de marché sur le site de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement] : [http://r0.unctad.org/infocomm/francais/ble/descript.htm description], [http://r0.unctad.org/infocomm/francais/ble/culture.htm culture], [http://r0.unctad.org/infocomm/francais/ble/qualite.htm qualité], [http://r0.unctad.org/infocomm/francais/ble/utilisat.htm secteurs d'utilisation], [http://r0.unctad.org/infocomm/francais/ble/marche.htm marché], [http://r0.unctad.org/infocomm/francais/ble/filiere.htm filière], [http://r0.unctad.org/infocomm/francais/ble/societes.htm sociétés], [http://r0.unctad.org/infocomm/francais/ble/technologie.htm techniques], [http://r0.unctad.org/infocomm/francais/ble/prix.htm prix], [http://r0.unctad.org/infocomm/francais/ble/ecopol.htm politiques économiques]
* {{ITIS|42236|''Triticum'' L.}}
* {{NCBI|4564|''Triticum''}}
* [http://museum.agropolis.fr/pages/documents/bles_vilmorin/tome1/couverture.htm Les meilleurs blés (Catalogue Vilmorin)]
* {{fr}} [http://www.igc.int/fr/default.aspx Conseil international des céréales (CIC), organisation intergouvernementale spécialisée dans les échanges de céréales]
* {{fr}} [http://uses.plantnet-project.org/fr/Vilmorin-Andrieux,_Les_meilleurs_bl%C3%A9s ''Les meilleurs blés''], catalogue descriptif et comparatif des froments - [[la société Vilmorin-Andrieux|Vilmorin-Andrieux et Cie]] - Paris (1880 et 1909)
* {{fr}} [http://www.agpb.fr/ Association Générale des Producteurs de Blé (AGPB), France]
* {{fr}} et {{en}} [http://www.grainscanada.gc.ca/ Commission Canadienne des Grains, normes de qualité pour le Canada]
 
; Normes internationales
* [http://www.ipfsaph.org/cds_upload/kopool_data/codex_0/fr_cxs_199f.pdf Norme Codex pour le blé et le blé dur] (format PDF)
* [http://www.ipfsaph.org/cds_upload/kopool_data/codex_0/fr_cxs_178f.pdf Norme Codex pour la farine et la semoule de blé et de blé dur] (format PDF)
* [http://r0.unctad.org/infocomm/francais/ble/qualite.htm#eu, CNUCED, normes de qualité dans le monde]
 
{{Palette|Céréales|Blé}}
{{Portail|botanique|plantes utiles|agriculture|Protection etdes agronomiecultures|Poaceae|alimentation}}
 
{{DEFAULTSORT:Ble}}
[[Catégorie:FloreBlé| (nom vernaculaire)]]
[[Catégorie:Genre de Poaceae (nom vernaculaire)]]
[[Catégorie:Blé|*Pooideae]]
[[Catégorie:Graminée alimentaire]]
[[Catégorie:Taxon décrit par Carl von Linné]]
[[Catégorie:Plante de bouquet sec]]
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