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{{sous-titre/Taxon|ns1=Triticum}}
{{voir homonymes|Blé (homonymie)}}
{{Taxobox début | végétal | ''Triticum'' | Wheat field.jpg |
{{Taxobox | sous-règne | Tracheobionta }}
{{Taxobox | division | Magnoliophyta }}
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* ''[[Triticum sphaerococcum]]'' <small>(blé indien)</small>
* ''[[Triticum timopheevii]]''
* ''[[Triticum turanicum]]'' <small>(blé de Khorasan ou Kamut)</small>
* ''Triticum turgidum'' <small>([[blé poulard]]
* ''[[Triticum urartu]]''
* ''[[Triticum vavilovii]]''
* ''[[Triticum zhukovskyi]]'' }}
{{Taxobox fin}}
[[Fichier:Épi de blé.jpg|vignette|Épi de blé.]]« '''Blé''' » est un terme générique qui désigne plusieurs [[céréale]]s appartenant au genre '''''Triticum'''''. Ce sont des [[plante annuelle|plantes annuelles]] de la [[Famille (biologie)|famille]] des [[Poaceae|graminées]], cultivées dans de très nombreux pays. Le mot « blé » désigne également le « [[Grain (céréale)|grain]] » ([[caryopse]]) produit par ces plantes.
Le blé fait partie des trois grandes céréales avec le [[maïs]] et le [[riz]]. C'est, avec environ {{unité|700|millions}} de tonnes annuelles, la troisième par l'importance de la récolte mondiale et, avec le riz, la plus consommée par l'homme. Le blé est, dans la civilisation occidentale, en [[Afrique du Nord]], au [[Moyen-Orient]], dans le nord de la [[Chine]] un composant central de l'[[alimentation humaine]]. Sa consommation remonte à la plus haute [[Antiquité]]. Il a longtemps permis l'apport en énergie indispensable à la survie des populations et un apport en protéines non négligeable et a de ce fait tenu une place déterminante dans le développement des civilisations de ces régions.
Deux espèces de blé, l'[[engrain]] et l'[[Amidonnier sauvage|amidonnier]] ont été domestiquées au [[Proche-Orient]] à partir de deux blés sauvages et cultivées à partir de - 8500 dans la [[vallée du Jourdain]], le nord de la [[Syrie (région)|Syrie]], le sud de l'[[Anatolie]] et l'ouest de l'[[Iran]] dans la région du [[Croissant fertile]]<ref>{{Article |langue=en |auteur1=Ehud Weiss |titre=The Neolithic Southwest Asian Founder Crops: Their Biology and Archaeobotany |périodique=Current Anthropology |date=2011 |lire en ligne=https://www.jstor.org/stable/10.1086/658367?seq=7#metadata_info_tab_contents }}</ref>.
Du point de vue diététique, le blé comporte certaines déficiences en [[Acide aminé|acides aminés]] (en [[lysine]] notamment).
Les variétés de [[Blé tendre|blés tendres]] ou [[Blé dur|durs]] proposées aujourd'hui sont bien adaptées à la production en céréaliculture industrielle caractérisée par l'apport intensif d'[[intrant]]s chimiques et une forte mécanisation, et à la consommation de masse, du fait de rendements élevés, mais n'ont pas les qualités nutritives et organoleptiques à nouveau demandées aujourd'hui dans le cadre d'une agriculture plus résiliente et d'une alimentation « naturelle », que l'on peut encore retrouver chez les « blés rustiques » tels que l'engrain ou l'[[épeautre]].
[[Fichier:Champ de blé Côte-d'Or Bourgogne avril 2014.jpg|alt=|vignette|Un champ de blé en [[Côte-d'Or]].]]
== Types et diversité de blés ==
=== Liste d'espèces de blé ===
Voir [[Triticum#Liste d'espèces et de sous-espèces]]
=== Blés à grains nus ===
D'un point de vue économique, les deux espèces importantes actuelles sont des blés à grains nus :
* le [[blé dur]] (''[[Triticum turgidum]]'' subsp. ''durum''), surtout cultivé en Europe, en Amérique du Nord et au Moyen-Orient. Il est très utilisé dans la région méditerranéenne ([[Italie]], [[Maghreb]]). Le [[blé dur]], très riche en [[gluten]], est utilisé pour produire les [[semoule]]s et les [[pâtes alimentaires]].<br> En France, près de {{unité|150|variétés}} sont inscrites au [[catalogue officiel des espèces et variétés]] créées par {{unité|10|entreprises}} de [[Culture sélective des plantes|sélection]], alors qu'il y a environ 530 variétés inscrites au catalogue européen<ref name="ec.europa.eu">[http://ec.europa.eu/food/plant/plant_propagation_material/plant_variety_catalogues_databases/search//public/index.cfm?event=SearchForm&ctl_type=A Consultation en ligne du catalogue européen des espèces et variétés].</ref> ;
* le [[blé tendre]] ou froment (''Triticum æstivum''), de loin le plus important, est davantage - mais pas exclusivement - cultivé sous moyennes latitudes (par exemple en Chine, en Inde, aux États-Unis, en Russie, en France, au Canada, en Allemagne). Il est cultivé pour faire la [[farine panifiable]] utilisée pour le [[pain]]. Ses grains se séparent de leurs enveloppes au battage. Communément dénommée blé tendre ou tout simplement blé, cette espèce a connu une très grande dispersion géographique et est devenue la céréale la plus cultivée, suivie par le [[riz]] et le [[maïs]]. Il en existe d’innombrables variétés de par le monde. La sélection moderne, commencée à la fin du {{s-|XIX}} par [[Henry de Vilmorin]], s’est concentrée sur trois critères<ref>http://covoiturage.univ-mrs.fr/upload/p210/selectionduble.pdf.</ref> : la résistance aux maladies et aux aléas climatiques, la richesse en protéines, notamment le [[gluten]] pour la [[Fabrication du pain|panification]], et bien entendu le [[Rendement agricole|rendement]]. <br> Plus de {{unité|780|variétés}} sont inscrites au catalogue officiel des espèces et variétés créées par {{unité|20|entreprises}} de sélection et près de {{unité|2400}} sont inscrites au catalogue européen<ref name="ec.europa.eu"/>.
Lors de l'inscription des variétés au catalogue officiel des espèces et variétés, le [[Comité technique permanent de la sélection]] (CTPS) distingue les types suivants de blé tendre selon la valeur technologique de leurs farines et notamment leur teneur en protéine :
* blé améliorant ou de force, BAF, dont la teneur en protéines (taux élevé de gluten) permet d'améliorer la [[force boulangère]] de la pâte à [[pain]] ;
* blé panifiable supérieur, BPS ;
* blé panifiable, BP ;
* blé à valeur biscuitière, BB (faible taux de gluten) ;
* blé pour les autres usages, BAU (notamment usage fourrager où un taux élevé de protéines est apprécié).
N.B. : parfois une traduction inexacte de variétés cultivées aux États-Unis sous le nom de ''hard red winter'' laisse penser que ce sont des blés durs alors que ce sont en réalité des blés de force. Le [[triticale]] n'est pas un blé mais un hybride de blé tendre et de seigle, proche des blés fourragers.
=== Espèces anciennement cultivées ===
{{Article connexe|Grains anciens}}
Sont cultivés avec un regain d'intérêt des blés rustiques et des formes de blés à grains vêtus (les grains étant fortement enserrés dans leurs enveloppes, après le [[Battage (agriculture)|battage]] il faut les décortiquer pour pouvoir les utiliser) :
# L’[[épeautre]] (''Triticum aestivum'' subsp. ''spelta'') ou grand-épeautre, sous-espèce du blé tendre, très apprécié en [[agriculture biologique]] en raison de sa rusticité et de sa qualité panifiable. De rendement moyen, il a été de moins en moins cultivé, mais connaît un regain d'intérêt marqué aussi bien comme [[fourrage]] que comme céréale [[Farine panifiable|panifiable]] ;
# L’[[engrain]] ou petit épeautre, (''[[Engrain|Triticum monococcum]]'') espèce à grain vêtu également, à rendement moyen également, très anciennement cultivée ;
# L'[[amidonnier]] ou épeautre de Tartarie (''Triticum turgidum subsp. dicoccon'') : blé vêtu proche du blé dur à faible rendement, mais adapté aux sols pauvres et arides ;
# Le [[blé khorasan]] et le [[blé poulard]], proches du blé dur ;
# Les [[Triticum compactum|blés compacts]] (blé hérisson) : comme leur nom l’indique, leurs épis sont très serrés et courts (avec ou sans barbes). Ils étaient cultivés en Europe dans les situations climatiques les plus difficiles et leur qualité diffère peu des blés tendres ordinaires hormis un taux de gluten moindre.
Depuis [[1999]], l'[[Institut national de la recherche agronomique|Inra]] et [[ARVALIS - Institut du végétal|Arvalis]], deux instituts français, travaillent avec les [[Chambre d'agriculture en France|chambres d'agriculture]] pour évaluer les capacités de blés rustiques, mieux adaptés à des systèmes d'[[agriculture biologique]] ou [[agriculture raisonnée|raisonnée]], pas ou moins consommatrices d'intrants chimiques ([[engrais]] et produits [[produit phytosanitaire|phytosanitaires]])<ref>[http://www.inra.fr/dpenv/pdf/BouchardC55.pdf « Associer des itinéraires techniques de niveaux d’intrants variés à des variétés rustiques de blé tendre : évaluation économique, environnementale et énergétique »], ''Courrier de l'environnement'' de l'INRA, {{n°|55}}, février 2008.</ref>.
===
Depuis les années 1990, les [[Semencier|semenciers]] tentent de proposer des variétés hybrides, qui procurent en théorie un avantage en termes de rendement et de stabilité. La fabrication de semences de variétés hybrides nécessite de féconder au sein de champs de production de semences des lignées utilisées comme femelles par des lignées dites mâles. Le blé étant strictement [[autogame]] il est nécessaire d’empêcher les lignées utilisées comme femelles de s’autoféconder en stérilisant la partie mâle des fleurs. Cette stérilisation est obtenue par application d’un [[gamétocide]] ou par voie génétique. Les lignées mâles et femelles sont généralement cultivées côte à côte et les semences hybrides sont récoltées sur les lignées femelles ainsi stérilisées et exclusivement pollinisées par les lignées voisines (considérées comme mâles). Le processus est complexe et les semences ainsi obtenues sont généralement plus chères que les semences traditionnelles. Le bénéfice obtenu par l'agriculteur peine à compenser le prix élevé des semences.
L'utilisation de blé [[hybride F1|hybride]] reste faible : 4 % du blé tendre en France <ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Variétés de céréales|url=https://www.terre-net.fr/varietes-de-cereales/t450|site=terre-net.fr}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre = Blé hybride Saaten-Union garantit le déploiement des surfaces|url = http://www.terre-net.fr/observatoire-technique-culturale/strategie-technique-culturale/article/saaten-union-garantit-le-deploiement-des-surfaces-217-91147.html|site = Terre-net|consulté le = 2015-08-04}}.</ref>, les gains de rendement peuvent atteindre environ 5 à 10%, mais sont surtout observables quand les conditions de culture sont difficiles. Du fait du cout élevé des semences, la densité de semis est fortement réduite (jusqu'à {{unité|75|grains}} au mètre carré contre plus de 200 en variété classique) <ref>{{Lien brisé |url= http://www.valeursboulangeres.fr/le-bl-hybride-face-son-destin-art211170-15.html |titre=valeursboulangeres.fr/le-bl-hy… |brisé le=14-10-2023}}.</ref>et requiert l'emploi [[Semoir#Semoirs monograines|semoirs monograines]] récemment adaptés aux céréales à paille.
=== Perte de diversité génétique ===
Les progrès de la [[génétique]] et des marqueurs génétiques permettent <ref>Guadagnuolo R, Savova Bianchi D, Felber F (2001) ''Specific genetic markers for wheat, spelt, and four wild relatives: comparison of isozymes, RAPDs, and wheat microsatellites'', Genome 44:610–621 ([https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/11550895 résumé]).</ref>{{,}}<ref>Manifesto MM, Schlatter AR, Hopp HE, Suarez HE, Dubcovsky J (2001) ''[http://www.semencespaysannes.org/bdf/docs/wheat-diversity-argentina.pdf Quantitative evaluation of genetic diversity in wheat germplasm using molecular markers]'' ; Crop Sci 41:682–690.</ref> d'évaluer <ref>Huang XQ, Borner A, Röder MS, Ganal MW (2002) ''[http://www.geocities.ws/CollegePark/Campus/5952/huang-TAG-2002.pdf Assessing genetic diversity of wheat (Triticum aestivum L.) germplasm using microsatellite markers]'', Theor Appl Genet 105:699–707.</ref>{{,}}<ref>Korzun V, Röder MS, Wendehake K, Pasqualone A, Lotti C, Ganal MW, Blanco A (1999) ''Integration of dinucleotide microsatellites from hexaploid bread wheat into a genetic linkage map of durum wheat'', Theor Appl Genet 98:1202–1207 ([https://link.springer.com/article/10.1007/s001220051185#page-1 résumé et extrait]).</ref>{{,}}<ref>Prasad M, Varshney RK, Roy JK, Balyan HS, Gupta PK (2000) ''[http://www.angelfire.com/rnb/rkv/A11_TAG2000.pdf The use of microsatellites for detecting DNA polymorphism, genotype identification and genetic diversity in wheat]'', Theor Appl Genet 100:584–592.</ref>{{,}}<ref>Schoen DJ, Brown AH (1993) ''Conservation of allelic richness in wild crop relatives is aided by assessment of genetic markers'', Proc Natl Acad Sci USA 90:10623–10627 ([https://www.researchgate.net/publication/14951444_Conservation_of_allelic_richness_in_wild_crop_relatives_is_aided_by_assessment_of_genetic_markers résumé]).</ref> et de suivre l'évolution de la biodiversité variétale et intrinsèque à chaque variété cultivée (variété considérée comme gage de l'adaptation des plantes aux maladies et changements environnementaux <ref>Allard RW (1996) Genetic basis of the evolution of adaptedness in plants, Euphytica 92:1–11.</ref>). Cette diversité a lentement augmenté de la préhistoire au {{s-|XIX}}, mais a régressé à la suite du passage d'une sélection réalisée par les paysans à une sélection généalogique réalisée par des [[semencier]]s. Cette évolution a accompagné l'industrialisation de l'agriculture puis la « [[révolution verte]] » en modifiant significativement les caractéristiques et la diversité génétique des blés les plus semés dans les pays industrialisés <ref>Christiansen MJ, Andersen SB, Ortiz R (2002) ''Diversity changes in an intensively bread wheat germplasm during the 20th century'', Mol Breed 9:1–11.</ref>{{,}}<ref>Reynolds, M. P., Rajaram, S., & Sayre, K. D. (1999), ''Physiological and genetic changes of irrigated wheat in the post–green revolution period and approaches for meeting projected global demand'', Crop Science, 39(6), 1611-1621 ([https://dl.sciencesocieties.org/publications/cs/abstracts/39/6/1611 résumé]).</ref>, dont les États-Unis <ref>Kim HS, Ward RW (1997) ''Genetic diversity in Eastern U.S. soft winter wheat (Triticum aestivum L. em. Thell.) based on RFLPs and coefficients of parentage'', Theor Appl Genet 94:472–479 ([https://link.springer.com/article/10.1007/s001220050439#page-1 résumé et extrait]).</ref> et l'Europe <ref>Donini P, Law JR, Koebner RM, Reeves JC, Cooke RJ (2000) ''[http://semencespaysannes.org/bdf/docs/diversity-of-uk-wheat.pdf Temporal trends in the diversity of UK wheat]'', Theor Appl Genet 100:912–917.</ref>. Par exemple, pour le blé tendre, une étude (2011) lancée sur la [[diversité génétique]] des variétés de blés tendres utilisées en France au {{s-|XX}} a confirmé une tendance à l'homogénéisation génétique des variétés cultivées dans ce pays. Un ''indicateur composite'' a permis de traduire par année, la surface cultivée pour chaque variété, en croisant cette information avec la proximité génétique de ces variétés entre elles <ref>Plaschke J, Ganal MW, Röder MS (1995) ''Detection of genetic diversity in closely related bread wheat using microsatellite markers'', Theor Appl Genet 91:1001–1007 ([https://link.springer.com/article/10.1007%2FBF00223912#page-1 résumé et extrait]).</ref> et avec les données existantes sur la biodiversité intravariétale. Pour la FRB qui a piloté l'étude, {{Citation|ces résultats scientifiquement validés soulèvent des questions sur les modes d’évaluation de la diversité génétique des plantes cultivées, et alertent sur la [[résilience (écologie)|résilience]] de ces cultures dans le contexte d’une hausse de la fréquence d'événements climatiques critiques pour la production agricole}} <ref name=EtudeDivGenBleTendre2014>Goffaux R, Goldringer I, Bonneuil C, Montalent P & Bonnin I (2014) [http://www.fondationbiodiversite.fr/images/stories/telechargement/frb_etude_bl_web.pdf ''Quels indicateurs pour suivre la diversité génétique des plantes cultivées ? ; le cas du blé tendre cultivé en France depuis un siècle''], PDF, {{nobr|48 pages}} ; [http://www.fondationbiodiversite.fr/les-programmes-frb/synthese-sur-les-indicateurs-de-biodiversite-cultivee présentation], et [http://www.fondationbiodiversite.fr/images/stories/telechargement/4pages-ble.pdf résumé] et [http://www.fondationbiodiversite.fr/images/stories/telechargement/Annexes_en_ligne_.pdf annexes en ligne], voir aussi [http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1470160X12001641 l'article validant la « méthodologique »] (dans Ecological Indicators) en 2012, et un [http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0167880914003235 article (2014) sur l'« exploitation des données »], publié par la Revue ''Agriculture, Ecosystems & Environment''.</ref>.
== Étymologie ==
Le [[Nom (grammaire)|substantif]] [[Genre grammatical|masculin]] <ref name="Académie">{{Académie|blé|édition=9}} ({{nobr|sens 1}}) [consulté le {{nobr|28 septembre}} 2017].</ref>{{,}}<ref name="TLFI">{{CNRTL|blé|A, 1|élision=non}} [consulté le {{nobr|28 septembre}} 2017].</ref>{{,}}<ref name="Larousse">Entrée {{lien web |langue=fr |titre=blé |url=http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/blé/9797}} ({{nobr|sens 1}}) des ''[[Le Petit Larousse|Dictionnaires de français]]'' [en ligne], sur le site des [[éditions Larousse]] [consulté le {{nobr|28 septembre}} 2017].</ref>{{,}}<ref name="Rey">Entrée {{lien web |langue=fr |titre=blé |url={{Google Livres|id=Pi8wQTpjJ34C|page=PT2776|surligne=blé}}}}, dans {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Alain |nom1=Rey |lien auteur1=Alain Rey |responsabilité1=dir. |prénom2=Marianne |nom2=Tomi |prénom3=Tristan |nom3=Hordé |prénom4=Chantal |nom4=Tanet |titre=[[Dictionnaire historique de la langue française]] |lieu=Paris |éditeur=[[Dictionnaires Le Robert]] |année=2010 |mois=juillet |numéro d'édition=4 |année première édition=février 1993 |réimpression=janvier 2011 |pages totales={{nobr|1 vol.}}, {{XIX}}-2614 |format livre={{unité|29|cm}} |isbn=978-2-84902-646-5 |isbn2=978-2-84902-997-8 |oclc=757427895 |bnf=42302246m |sudoc=147764122 |lire en ligne={{Google Livres|id=Pi8wQTpjJ34C}} |consulté le=28 septembre 2017}} [consulté le {{nobr|28 septembre}} 2017].</ref> « blé » est issu de l'ancien bas <ref name="Académie" />{{,}}<ref name="TLFI" /> [[Vieux-francique|francique]] <ref name="Larousse" />{{,}}<ref name="Rey" /> ''*{{langue|frk|texte=blād}}'' ({{citation|produit de la terre}}).
L'arrivée du blé en France remonte probablement au {{-m|V|e}} Les Celtes s'installent en Gaule vers 2000 {{av JC}}, et les Francs se sédentarisent en Gaule romaine vers 580{{référence nécessaire}}. Le terme « blé » peut venir du [[Gaulois (langue)|gaulois]] ''*mlato'', qui devient ''*blato'', « farine » (équivalent du [[latin]] ''molitus'', « moulu ») ; cette étymologie est cependant contestée et un [[étymologie|étymon]] [[Langues franciques|francique]] ''*blâd'', « produit de la terre », est proposée, les Francs, peuple non sédentarisé, étant arrivés tardivement en [[Gaule]] d'une région où la culture du blé n'était pas pratiquée{{référence nécessaire}}. Quel que soit l'[[étymologie|étymon]], il est aussi à l'origine des verbes de l'[[ancien français]] ''bléer'', ''blaver'' et ''emblaver'', « ensemencer en blé ») et désigne les grains broyés qui fournissent de la [[farine]].
Au Moyen Âge et à la Renaissance, le mot {{Souligner|bleds}}, le plus souvent au pluriel, et sous diverses orthographes (bleds, bledz, bleedz, blees, bleetz, bleez, blés, bletz, blez, bleiz, blye, blefs...), désignait les cultures annuelles et les terres labourées qui les portent — catégorie placée sur le même plan que les prés, les vignes, les vergers, les bois et les « eaux ». Ces blés (terres labourées) sont ainsi nommés parce qu'ils portent des blés (plantes cultivées), dont les expressions fréquentes « ''tutz manere de blez'' » « toutes sortes de bleds » ou « de tout autre bled, mesme des legumes » ([[Olivier de Serres]], 1600 <ref>O. de Serres, 1600, ''Le théâtre d’agriculture et mesnage des champs''.</ref> Le nom de genre scientifique ''Triticum'' dérive du [[latin]] ''tritus'', broiement, frottement, car le blé est destiné à la [[wikt:mouture|mouture]].
== Historique ==
{{Article détaillé|Histoire de la culture des céréales|Histoire de l'agriculture}}
Les premières cultures furent à l'origine de bouleversements majeurs pour les sociétés humaines avec la [[néolithique|néolithisation]]. En effet, l'homme sachant produire sa propre nourriture, sa survie devenait moins dépendante de son environnement. L'[[agriculture]] marque aussi le début du [[commerce]] et de la [[sédentarisation]].
Dans un premier temps, le blé semble avoir été consommé cru puis grillé ou cuit sous forme de [[bouillie]] puis de galettes sèches (pains peu ou pas [[
La culture du blé est beaucoup moins difficile que celle du [[riz]] : elle ne demande ni aménagement spécifique du champ ni un lourd travail d'entretien. Entre la période des [[labour]]s-semis et celle de la [[Moisson (agriculture)|moisson]], les travaux sont plutôt réduits. Après la récolte, le blé, à la différence du riz, ne demande pas d'opération particulière comme le décorticage. Les régions agricoles reposant fortement sur la culture du blé comptent moins de travailleurs que les régions du [[maïs]] et du riz.
La culture du blé s'est imposée en raison de cette facilité de culture, mais aussi parce que l'essentiel des progrès agricoles a été expérimenté sur lui. Les [[instrument aratoire|instruments aratoires]] simples ont été remplacés par du matériel de plus en plus perfectionné :
* le [[bâton fouisseur|bâton à fouir]] néolithique : pieu qu'on enfonce dans le sol pour l'ameublir ;
* la [[houe]], d'abord
* l'[[araire]], tiré tout d'abord par l'homme ou la femme puis par les [[Traction animale|animaux de trait]], ameublissait la terre avant le semis fait à la main ;
* la [[charrue]] retourne la terre et nécessite une traction animale ;
* la [[faucille]] utilisée il y a quelque {{
* des machines à récolter sont apparues chez les [[Celtes]] en [[Gaule]]. L'Empire romain en perd l'usage, elles sont redécouvertes puis encore perdues au haut [[Moyen Âge]] ;
* la [[faux (outil)|faux]] est ensuite utilisée à la fin du
* le [[battage (agriculture)|battage]], effectué tout d'abord au [[Fléau (agriculture)|fléau]] ou à la [[planche à dépiquer]] ;
* le [[van (agriculture)|van]], ustensile qui permet de séparer la [[balle (céréale)|balle]] du grain
Au
À partir de la seconde moitié du {{s-|XIX}}, l'agriculture s'est mécanisée et rationalisée. Les machines agricoles, mises en œuvre et tirées au départ par des chevaux puis parfois par des [[
La culture moderne du blé est longtemps restée confinée au bassin méditerranéen et à l'Europe. En Europe, à la fin du {{s-|XIX}}, la culture du blé commence à reculer au bénéfice d'autres cultures. Les travaux de [[Jean Fourastié]] montrent que les progrès des techniques de production permettent un rendement meilleur et que les céréales et le blé peuvent être remplacées dans la production, et donc la consommation, par une alimentation plus variée. La production à peu près exclusivement rurale et à base de céréales a pu être diversifiée, avec des productions de légumes et de viande, puis une production qui n'est plus presque uniquement à visée alimentaire, un développement de l'industrie et des services. En conséquence, ont pu se généraliser l'[[économie urbaine]], le développement des moyens de [[transport]] et les moindres coûts de production en outre-mer. La baisse du prix du blé par rapport aux salaires est, selon [[Jean Fourastié]], le fait majeur de l'évolution économique depuis le {{s-|XVII}} ; le progrès du niveau de vie des Français et de la plupart des Occidentaux a son origine dans cette évolution.
La production de blé reprend son essor au cours du {{s-|XX}} grâce aux progrès de la mécanisation, à la [[Culture sélective des plantes|sélection]] de nouvelles variétés productrices et au développement de l'usage de [[Produit fertilisant|
L'
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== Effets du réchauffement climatique ==
Le réchauffement de la planète entraîne une accumulation de périodes sèches et chaudes et donc une augmentation des fluctuations des rendements de la production de blé<ref name="trnka-2019">Trnka, M., Feng, S., Semenov, M.A., Olesen, J.E., Kersebaum, K.C., Rötter, R.P., Semerádová, D., Klem, K., Huang, W., Ruiz-Ramos, M., Hlavinka, P., Meitner, J., Balek, J., Havlík, P., Büntgen, U. 2019. Mitigation efforts will not fully alleviate the increase in water scarcity occurrence probability in wheat-producing areas. Science Advances, 5 (9). https://doi.org/10.1126/sciadv.aau2406</ref>. Sur la base d'essais au champ, on peut estimer que la quantité de blé produite dans le monde va diminuer de 6% par degré Celsius d'augmentation de la température<ref>Asseng, S. et al.(2015). Rising temperatures reduce global wheat production. Nature Climate Change, 5(2), 143. https://doi.org/10.1038/nclimate2470</ref>. Même si la limite de réchauffement planétaire de deux degrés Celsius convenue dans l'Accord de Paris est respectée, cela aura une incidence négative sur les rendements mondiaux des cultures par superficie cultivée<ref name="trnka-2019" />. Cela entraîne la nécessité de passer à des variétés de blé plus résistantes à la sécheresse, par exemple en sélectionnant de nouvelles variétés de blé, qui peuvent atténuer partiellement mais pas complètement la baisse des rendements afin de s'adapter au changement climatique<ref name="trnka-2019" />.
== L'origine du blé ==
{{Article détaillé|Taxonomie du blé}}
Le blé moderne est le résultat d'une construction génétique unique : il contient le génome complet de trois espèces différentes, les chromosomes de ces espèces ne se mélangeant pas lors de la [[méiose]]. Il est le résultat d'événements de polyploïdisation intervenus à la suite de croisements entre espèces : chaque génome fut entièrement conservé, ce qui explique l'augmentation de la ploïdie :
*
* le second événement est une deuxième fusion qui a eu lieu au cours de la domestication, il y a environ {{unité|9000|ans}} : un blé tétraploïde cultivé du type précédent et un égilope diploïde connu ([[Égilope|Aegilops tauschii]], génome DD). Elle a donné le blé tendre ([[Triticum aestivum]], génome AABBDD, {{unité|21|paires}} de chromosomes) qui est donc hexaploïde<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Domestication du blé, quand l'évolution des gènes fait bien les choses|url=http://www2.cnrs.fr/presse/communique/2351.htm|site=cnrs.fr|date=15-11-2011}}</ref>.
En France, le CNRA de Versailles (devenu l'INRA - [[Institut national de la recherche agronomique]]) et le laboratoire de M. Bustaret ont cherché à comprendre l’origine du blé. Il a fallu vingt ans à M. Jolivet pour réussir la synthèse du blé à partir de l'[[égilope]] en augmentant par étapes successives son taux de [[ploïdie]]. Pour ce faire, il a exposé la plante et son génome à une [[toxine]], la [[colchicine]] (puissant agent [[mitose|anti-mitotique]]). Il a conservé les plantes passées d’une [[diploïde|diploïdie]] (à {{unité|14|chromosomes}}) à des plantes [[Ploïdie|triploïdes]] ({{unité|21|chromosomes}}), au moyen de croisements, puis à une souche [[Ploïdie|tétraploïde]] ({{unité|28|chromosomes}}) et enfin hexaploïde ({{unité|42|chromosomes}}), grâce à la colchicine. Cette variété originale reconstituée en laboratoire a servi à enrichir les variétés avec des gènes Parmi les dizaines de milliers de formes de blés cultivés, (au moins {{formatnum:30000}}), tous les « ''Speltoidea'' » à {{unité|42|chromosomes}}, qui fournissent la plupart des blés cultivés tendres (froment), aux grains riches en amidon, descendent de cet ancêtre. Les autres proviennent du stade précédent qui a donné les « ''Dicoccoida'' » à {{unité|28|chromosomes}}, qui sont les blés durs, aux épis denses et aux graines riches en gluten.
On ne sait pas exactement comment la sélection a commencé à se faire
<gallery>
Fichier:Self-rake reaper, 19th century illustration, tp.jpg|Moissonneuse ([[Faucheuse (machine agricole)|faucheuse]]-javeleuse) de McCormick, 1889. Elle produisait des javelles ([[Gerbe (agriculture)|gerbes]] non liées).
</gallery>
== Le développement de la plante ==
[[Fichier:Triticum aestivum - Köhler–s Medizinal-Pflanzen-274.jpg|
Les blés sont des [[plante herbacée|plantes herbacées]] annuelles, [[monocotylédone]]s, à [[feuille]]s alternes, formées d'un [[Tige|chaume]] portant un [[épi (botanique)|épi]] constitué de deux rangées d'[[épillet]]s [[Sessilité (botanique)|sessiles]] et aplatis.
Ligne 148 ⟶ 161 :
Les tiges sont des [[Tige|chaumes]], cylindriques, souvent creux par résorption de la moelle centrale. Ils se présentent comme des tubes cannelés avec de longs et nombreux faisceaux conducteurs de [[sève]]. Ces faisceaux sont régulièrement entrecroisés et renferment des fibres à parois épaisses, assurant la solidité de la structure. Les chaumes sont interrompus par des nœuds qui sont une succession de zones d'où émerge une longue [[feuille]], qui engaine d'abord la tige puis s'allonge en un [[limbe foliaire|limbe]] étroit à nervures parallèles.
Parmi les autres caractères de cet appareil
L'[[épi de blé]] est formé de deux rangées d'[[épillet]]s situés de part et d'autre de l'axe. Un épillet regroupe trois [[fleur]]s à l'intérieur de deux [[glume]]s. Chaque fleur est dépourvue de pétales, et est entourée de deux [[glumelle]]s (pièces écailleuses non colorées). Elle contient trois [[étamine]]s (pièces mâles), un ovaire surmonté de deux [[Carpelle|styles]] plumeux (les pièces femelles). La fleur du blé est dite [[cléistogame]], c’est-à-dire que le pollen est relâché le plus souvent avant que les étamines ne sortent de la fleur. Il s'attache alors au [[Carpelle|stigmate]], où peut se produire la fécondation.
Le blé est une plante presque strictement [[autogamie|autogame]]. En espaçant les variétés de seulement {{unité|2.5|m}}, on constate une [[pollinisation]] croisée limitée à 0,03 %<ref>[http://www.plosone.org/article/info%3Adoi%2F10.1371%2Fjournal.pone.0029730 Silvan Rieben et al. 2011,
Après [[fécondation]], l'[[ovaire (botanique)|ovaire]] donnera le grain de blé. Dans le cas du blé, le grain est à la fois le [[fruit (botanique)|fruit]] et la [[graine]]. En effet,
Au moment du [[battage (agriculture)|battage]], les [[glume]]s et les glumelles sont perdues. Ses réserves sont contenues dans l'[[albumen]] (on dit que la graine est albuminée), composé à 70 % d'[[amidon]] et 15 % de [[gluten]] (une protéine). L'embryon n'a qu'un [[cotylédon]] (le blé est une plante monocotylédone).
Ligne 160 ⟶ 173 :
Les principaux caractères des [[espèce]]s de blé que l'homme a cherché à sélectionner sont : la robustesse de l'axe de l'[[épi (botanique)|épi]] (qui ne doit pas se casser lors de la récolte), la séparation facile des enveloppes du grain, la grande taille des grains et la compacité des épis (plus maniable que l'épi lâche).
La sélection d'une plante cultivée se base sur l'ensemble de [[gène]]s existants dans l'espèce considérée, ce qui justifie l'intérêt de la préservation de la [[biodiversité]]. Pour certaines propriétés désirées, telles que la résistance aux [[maladie cryptogamique|maladies fongiques]] ou virales, la diversité au sein du groupe de gènes du blé n'est pas suffisante. Pour cette raison, il a été complété par de nouveaux gènes. Un croisement entre le blé et ses plantes parentes ne se fait pas naturellement. Par conséquent, des techniques de culture tissulaire et de [[cytogénétique]] (mais pas de [[génie génétique]]) doivent être employées pour introduire du matériel génétique exogène dans le [[génome]] du blé. C'est ainsi qu'on a pu créer un [[hybride]] entre le blé et le [[seigle]] nommé
La création et l'utilisation de variétés de [[blé génétiquement modifié]] est techniquement possible. Cependant, cette technique n'a pas été utilisée à grande échelle pour le blé.
=== La graine ===
{{article détaillé|Grain de blé}}
{{Infobox Valeur nutritionnelle|titre=Germe de blé (Triticum aestivum)|
<!---------------------------------- APPORT ÉNERGÉTIQUE ----------------------------------------->
joule=1423|calorie=340|
<!---------------------------------- PRINCIPAUX COMPOSANTS -------------------------------------->
glucide=75,36|amidon=62|sucre=0,41|fibre=12,7|protide=10,69|lipide=1,99|saturé=0,368|mono-insaturé=0,837|poly-insaturé=0,227|eau=10,42|cendre=1,54|
<!---------------------------------- MINÉRAUX -------------------------------------------------->
calcium=34|cuivre=0,426|fer=5,37|magnésium=90|manganèse=3,406|phosphore=402|potassium=435|sodium=2|zinc=3,46|
<!---------------------------------- VITAMINES -------------------------------------------------->
proA=0,005|B1=0,41|B2=0,107|B3=4,766|B5=0,85|B6=0,376|B8=0|B9=0,041|E=1,01|K=0,0019|C=0|
<!---------------------------------- ACIDES AMINÉS -------------------------------------------------->
Ala=470|Arg=470|Asp=706|Cys=293|Glu=2746|Gly=549|His=293|Iso=314|Leu=373<!--|Lys=0-->|Met=627|Phe=1255|Pro=627|Ser=392|Thr=235|Try=549|Lys=270|
<!---------------------------------- SOURCE -------------------------------------------------->
source=[https://fdc.nal.usda.gov/fdc-app.html#/food-details/169720/nutrients USDA FoodData Central] et Comparative Studies of Some Triticum Species by Grain Protein and Amino Acids Analyses par A.E. Hassan, S. Heneidak and S.M.H. Gowayed, Journal of Agronomy Volume 6 (2): 286-293, 2007
}}
Le [[grain de blé]] est un fruit particulier, le [[caryopse]]. Dans un caryopse, la paroi du fruit adhère au tégument de la [[graine]] et la protège des influences extérieures. Au cours de la [[Meunerie|mouture]], ces enveloppes sont habituellement séparées du grain (embryon + albumen) et commercialisées en tant que [[son (botanique)|son]]. Le grain contient 65 à 70 % d'[[amidon]] ainsi qu'une substance protéique (le [[gluten]]) dispersée parmi les grains d'[[amidon]]. Le gluten est responsable de l'élasticité de la pâte malaxée ainsi que de la masticabilité des produits à base de céréales cuits au four. Cette visco-élasticité permet de faire du [[pain]] de qualité : les bulles de {{Formule chimique|CO|2}} dégagées lors de la dégradation [[anaérobie]] de l'amidon par les levures sont piégées dans le réseau de gluten à la fois tenace et élastique (la pâte « lève »).
L'embryon ou germe est la partie essentielle de la [[graine]] permettant la [[reproduction (biologie)|reproduction]] de la plante : en se développant il devient à son tour une jeune plante. Contenant beaucoup de matières grasses (environ 15 %) ou d'huiles, l'embryon pourrait donc rancir et est souvent éliminé lors du nettoyage des grains. Les germes de céréales sont vendus dans les boutiques de [[diététique]] car ils sont considérés comme très nutritifs en raison de leur haute teneur en [[sel minéral|sels minéraux]], vitamines, protéines et huiles.
Ligne 182 ⟶ 203 :
Si l'on compare les deux principaux types de blé, le [[blé dur]] et le [[blé tendre]], le qualificatif de ''dur'' est d'une part utilisé dans une logique classificatoire tenant compte de la structure génétique de la variété, et d'autre part utilisé pour décrire d'un point de vue mécanique la résistance du grain à la mouture (à la mouture, un grain ''dur'' dont une partie de l'amidon est vitreux donnera une poudre granuleuse, au lieu d'une farine poudreuse). Ces deux aspects, génétiques et mécaniques, ne sont pas entièrement dépendants. Ainsi un blé génétiquement ''dur'' sera le plus souvent, mécaniquement, ''dur'' mais pourra aussi être éventuellement ''tendre''. Les grains tendres d'un blé dur sont qualifiés de mitadinés.
Les [[cultivar]]s sont les variations des deux espèces qui sont effectivement cultivées dans les champs<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Philippe Rousselot|titre=Le blé, le spaghetti et la protéine|périodique=Terrains & travaux|numéro=9|éditeur=ENS Paris-Saclay|date=2005|lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-terrains-et-travaux-2005-2-page-109.htm|pages=109-124}}</ref>.
=== La paille et le chaume ===
{{Article détaillé|Paille}}
La paille est la partie de la [[tige]] des [[Poaceae|graminées]] coupée lors de la [[Moisson (agriculture)|moisson]] et rejetée, débarrassée des graines, sur le champ par la [[moissonneuse-batteuse]], dans le cas de récolte mécanisée. La partie de la tige, de faible hauteur qui reste au sol s'appelle le chaume (en botanique, on appelle ''chaume'' la tige des graminées).
La paille, [[sous-produit]] agricole, peut être récoltée
Elle peut aussi être enfouie<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Exportation de paille de céréale pour la production d’énergie|url=http://agriculture-de-conservation.com/Exportation-de-paille-de-cereale.html?id_mot=18|site=agriculture-de-conservation.com}}</ref>, laissée sur place et ainsi contribuer à la vie biologique du sol et à la conservation de ses qualités
La hauteur du chaume dépend du réglage en hauteur de la [[barre de coupe]] de la moissonneuse-batteuse, selon principalement si l'on désire ou non récolter un maximum de paille. Cependant, sur
Certaines moissonneuses-batteuses sont équipées d'un ou de deux broyeurs (ou hache-paille) :
Ligne 200 ⟶ 220 :
Le broyeur avant facilite le [[déchaumage]] en hachant le chaume. Le broyeur arrière hache et éparpille la paille, idéalement de façon uniforme.
Après la moisson,
== La culture du blé ==
[[Fichier:Champ de blé Seine-et-Marne.jpg|
Les [[système de culture|systèmes de cultures]] ont favorisé divers types de blé :
* le ''[[blé d'hiver]]'' est semé à l'automne. Il caractérise les régions méditerranéennes et tempérées ;
* le ''[[blé de printemps]]'' est semé au printemps et signale les pays à hiver plus rude. La différence principale avec le blé d'hiver est que le blé de printemps supporte assez difficilement les températures basses. Le blé de printemps n'a pas besoin de [[vernalisation]], il y a peu ou pas de [[tallage]]. C'est grâce à lui que la [[Sibérie]] occidentale et le [[Canada]] sont devenus de gros producteurs.
Le blé est généralement cultivé en rotation avec d'autres céréales (orge, seigle, millet, maïs) et une autre culture (colza, tournesol, [[pois chiche]], etc.) même dans les régions de culture exclusivement industrielle<ref>{{Lien web |auteur=Crystel L'herbier |titre=Le blé au Canada : produire pour exporter malgré un climat contraignant |url=https://www.perspectives-agricoles.com/file/galleryelement/pj/f5/f5/f6/5d/370_3580958264101485733.pdf |site=Arvalis |date=2010 }}</ref>. On fait cependant se succéder deux blés tendres ou un blé tendre puis un blé dur ou un [[triticale]].
=== Le semis ===
Ligne 213 ⟶ 234 :
* de la date du semis ;
* de la densité de semis ;
* de la profondeur de semis
* du type de terre;
* du système d'exploitation.
=== Le choix de la variété ===
L'agriculteur cultive généralement plusieurs variétés de blé. Cette diversité lui permet d'étaler son travail et de limiter les risques liés au climat et aux différents ennemis des cultures (ravageurs et maladies). Les critères de choix
* le rendement : ce critère est moins important pour les parcelles à faible potentiel ;
* la valeur boulangère : les agriculteurs ont parfois des contrats imposants une qualité technologique stricte ;
Ligne 222 ⟶ 245 :
* la résistance de la culture au froid, aux maladies, à la verse et à la germination sur pied ;
* les exigences climatiques (besoins de somme de températures).
* les contraintes d'altitudes.
=== La date de semis ===
Ligne 253 ⟶ 277 :
Un désherbage peut être pratiqué en pré-semis (juste avant le semis) ou en post-semis pré-levée (entre le semis et la levée).
Le rythme d'émission des feuilles est réglé par des facteurs externes comme la durée du jour et le rayonnement au moment de la levée. On exprime le nombre de feuilles en fonction des cumuls de températures depuis le semis (voir aussi [[phyllotherme]]). Le phyllotherme est la durée exprimée en somme de température séparant l'apparition de deux feuilles successives. Il est estimé à {{unité|100|Dj}} et varie entre {{unité|80|Dj}} (semis tardif) à {{unité|110|Dj}} (semis précoce). Le blé a besoin d'une période de froid d'environ {{unité|100
Le blé
La période « quelques feuilles » peut être le moment de désherber et parfois de traiter contre les [[insecte]]s (larves de [[taupin (insecte)|taupins]], [[tipula|tipules]]) en agriculture conventionnelle.
Ligne 269 ⟶ 293 :
=== La montaison ===
La montaison se produit de fin avril à fin mai en France. Au sommet du bourgeon terminal se produit le début du développement de l'épi. Parallèlement, on assiste à l'allongement des entrenœuds. Le stade « épi à {{unité|1|cm}} » du plateau de tallage est caractérisé par une croissance active des talles. Le plant de blé a besoin, durant cette phase, d'un important apport d'[[engrais azoté|azote]].
À la fin de la montaison
=== L'épiaison ===
L'[[épi (botanique)|épiaison]] se produit en mai ou juin en France, lorsque la gaine éclatée laisse entrevoir l'épi qui s'en dégage peu à peu (on parle de gonflement). Pour les variétés barbues comme le blé dur, c'est le moment où apparaissent les extrémités des [[barbe (botanique)|barbes]] à la base de la ligule de la dernière feuille. Avant l'apparition de l'épi, on peut voir un gonflement de la gaine.
À ce stade, le nombre total d'épis est défini, de même que le nombre total de fleurs par épi. Chaque fleur peut potentiellement donner un grain (par exemple {{unité|25
=== La floraison ===
[[Fichier:WheatFlower1.jpg|
La [[floraison]] s'observe à partir du moment où quelques [[étamine]]s sont visibles dans le tiers moyen de l'épi, en dehors des [[glumelle]]s. Quand les [[anthère]]s apparaissent, elles sont jaunes ; après exposition au soleil, elles deviennent blanches. Le [[Pollen|grain de pollen]] des blés est monoporé et sa dispersion est relativement faible.
Ligne 287 ⟶ 309 :
=== La formation du grain ===
[[Fichier:Wheat close-up.JPG|
Le cycle s'achève par la maturation qui dure en moyenne {{unité|45
La formation du grain se fait quand les grains du tiers moyen de l'épi parviennent à la moitié de leur développement. Les grains se développent en deux stades :
Ligne 301 ⟶ 323 :
=== Les maladies du blé ===
{{Article détaillé|maladies du blé}}
Les maladies
==== Maladies à l'extérieur du grain ====
* [[Carie (pathologie végétale)|Carie]] : les spores sont fixées dans les poils de la brosse et dans le sillon. Elles germent et pénètrent dans le [[coléoptile]] du blé avant la levée. C'est à partir du stade deux feuilles que le blé devient résistant. À ce stade, le [[mycélium]] ne peut plus pénétrer dans la plantule dont les parois sont trop épaisses.
Les premiers symptômes apparaissent à la montaison. Les plantes affectées sont de couleur bleutée et peuvent être plus courtes. La maladie se manifeste plus nettement après l'épiaison. Les tiges et l’épi ont toujours une couleur verte, bleuâtre. Les [[glume]]s s'écartent pour laisser apparaître des grains de forme arrondie et de couleur vert olive. À maturité, ces grains brunissent et donnent à l'épi un aspect ébouriffé. Un grain carié peut contenir jusqu'à neuf millions de spores alors que seulement {{unité|20|à=40|spores}} suffisent à la contamination. Ces spores peuvent se conserver jusqu’à {{unité|5|ans}} dans un sol. À noter que ce champignon a deux modes de contamination : par la semence et par le sol.
* [[Septoriose]] : les spores sont présentes sur le péricarde (l'enveloppe ou [[glume]]) quand le grain germe. Le [[mycélium]] se développe et l'attaque se fait sur le [[coléoptile]]. On a des apparitions de taches brunes et ovales qui entraînent une destruction de la semence. On parle de fonte de semis.
* [[Fusariose]] :
# ''Fusarium nivale'' : les spores du
# ''Fusariose roseum'' : les spores se conservent à la surface du grain et à l'intérieur. Le mycélium se développe et les plantules vont se colorer en lie-de-vin puis se nécroser.
==== Maladies à l'intérieur du grain ====
* [[Charbon (maladie cryptogamique)|Charbon nu]] : les spores sont présentes sur
=== Charançon ===
Ligne 319 ⟶ 340 :
=== Les traitements ===
Liste des [[produits phytopharmaceutiques]] autorisés en France pour lutter contre les parasites du blé : {{Lien web |titre=Le catalogue des produits phytopharmaceutiques et de leurs usages, des matières fertilisantes et des supports de culture autorisés en France |url=https://ephy.anses.fr/resultats_recherche/ppp?search_api_aggregation_3=bl%C3%A9&sort_by=search_api_aggregation_4&sort_order=ASC&f%5B0%5D=field_intrant%253Afield_etat_produit:10 |site=ephy.anses.fr |consulté le=2020-06-13}}.
== Production et commercialisation ==
=== Les débouchés ===
[[
La [[alimentation|consommation humaine]] (pain, biscuiterie et tous les produits à base de farine) reste le débouché principal (58 % de la récolte), suivie de l'[[alimentation animale]] (34 %). Les 8 % restants représentent les usages industriels (amidonnerie et glutennerie). Le blé peut également servir de substrat pour produire du [[biocarburant]], le [[bioéthanol]]<ref>[http://www.tereos.com/fr-fr/activites/produits-secteur/bioethanol.html Tereos, producteur de bioéthanol]. N.B. : l'usine de bioéthanol de Lillebonne doit être reconvertie en glucoserie.</ref>. Il
Le blé tendre, ou froment, est
Le pain est un aliment qui résulte de la cuisson d'une pâte obtenue par pétrissage d'un mélange composé de farines de blé [[panification sur levure|panifiables]] correspondant à des types officiellement définis, d'eau potable et de « sel de cuisine », et soumis à un agent de [[fermentation]] : la [[levure de boulanger|levure]] ou le [[Levain panaire|levain]].
Le blé dur est à la base de la fabrication des [[semoule]]s, utilisées pour la préparation du [[couscous]] ainsi que des [[pâtes alimentaires]] (toutefois les pâtes chinoises au blé sont fabriquées avec du blé tendre, de même qu'elles l'étaient traditionnellement dans l'Europe du Nord).
=== Les statistiques de la production mondiale ===
[[
La production mondiale de tous les types de blés est de
Le développement de l'irrigation, la réduction des pertes, l'amélioration des infrastructures (routes, capacités de stockage) constituent des moyens qui peuvent encore être mis en œuvre dans de nombreuses régions pour augmenter la production.
{{référence nécessaire|En Europe, des rendements très élevés sont obtenus en [[Agriculture intensive|culture intensive]]. Le rendement moyen est passé de {{unité|30
{{référence nécessaire|La courbe de la productivité dans les pays de culture intensive serait parvenue à un plateau, le débat n'est pas tranché.}}
{| class="wikitable centre sortable"
|+'''Données de Production 2014-2016 (moyenne triennale)'''<br> <small>Source: FAOSTAT [http://faostat3.fao.org/browse/Q/QC/F Interrogation de FAOSTAT du 02 novembre 2018]</small>
|-
!align="center"|'''Rang'''||align="center"|'''Pays'''||align="center"|'''Surface'''<br> (milliers hectares)||align="center"|'''Rendement'''<br>(kg/ha)||align="center"|'''Production'''<br>(millions tonnes)||align="center"|'''% du total'''
|-
|1
| align="left"|{{Chine}}||align="right"|24 188|| align="right" |5 048||align="right"|129,368|| align="right" |17,5 %
|-
|2
| align="left"|{{Inde}}||align="right"|30 723|| align="right" |3 030||align="right"|91,960|| align="right" |12,4 %
|-
|3
| align="left"|{{Russie}}||align="right"|25 697|| align="right" |2 498||align="right"|64,931|| align="right" |8,8 %
|-
|4
| align="left"|{{États-Unis}}||align="right"|18 531|| align="right" |2 944||align="right"|57,949|| align="right" |7,8 %
|-
|5
| align="left"|{{France}}||align="right"|5 447|| align="right" |7 357||align="right"|37,068|| align="right" |5,0 %
|-
|6
| align="left"|{{
|-
|7
| align="left"|{{Allemagne}}||align="right"|3 235|| align="right" |8 630||align="right"|27,785||align="right"|3,8 %
|-
|8
| align="left"|{{Pakistan}}||align="right"|9 182|| align="right" |2 824||align="right"|25,979||align="right"|3,6 %
|-
|9
| align="left"|{{Australie}}||align="right"|12 093|| align="right" |2 006||align="right"|25,303||align="right"|3,5 %
|-
|10
| align="left"|{{Ukraine}}||align="right"|6 352|| align="right" |4 012||align="right"|24,114||align="right"|3,3 %
|-
|11
| align="left"|{{Turquie}}||align="right"|7 759|| align="right" |2 429||align="right"|19,000||align="right"|2,6 %
|-
|12
| align="left" |{{Royaume-Uni}}|| align="right" |1 936|| align="right" |8 585|| align="right" |16,621|| align="right" |2,3 %
|-
|13
| align="left" |{{Argentine}}|| align="right" |4 957|| align="right" |2 810|| align="right" |13,930|| align="right" |1,9 %
|-
|14
| align="left" |{{Kazakhstan}}|| align="right" |11 924|| align="right" |1 090|| align="right" |12,997|| align="right" |1,8 %
|-
|15
| align="left"|{{Pologne}}||align="right"|2 339||align="right"|4 972||align="right"|11,629||align="right"|1,6 %
|-
|16
| align="left"|{{Égypte}}||align="right"|1 425||align="right"|6 512||align="right"|9,280||align="right"|1,3 %
|-
|17
| align="left" |{{Iran}}|| align="right" |5 918|| align="right" |1 462|| align="right" |8,652|| align="right" |1,2 %
|-
|18
| align="left" |{{Roumanie}}|| align="right" |2 018|| align="right" |3 598|| align="right" |7,585|| align="right" |1,0 %
|-
|19
| align="left" |{{Italie}}|| align="right" |1 874|| align="right" |3 811|| align="right" |7,142|| align="right" |1,0 %
|-
|20
| align="left" |{{Ouzbékistan}}|| align="right" |1 455|| align="right" |4 782|| align="right" |6,956|| align="right" |1,0 %
|-
!
| align="left" |'''Monde'''|| align="right" |'''221 638'''|| align="right" |'''3 289'''|| align="right" |'''728,967'''|| align="right" |'''100 %'''
|}
Ligne 404 ⟶ 437 :
=== Les exportations et les importations ===
Le blé est la première céréale sur le plan du commerce international
{|
|+ Principaux pays exportateurs de blé en 2019
!Pays || <small>millions de tonnes</small>
|-
|style="text-align: center;" |{{RUS}} ||style="text-align: center;" | 31,8
|-
|style="text-align: center;" |{{USA}} ||style="text-align: center;" | 27
|-
|style="text-align: center;" |{{CAN}} ||style="text-align: center;" | 22,8
|-
|style="text-align: center;" |{{FRA}} ||style="text-align: center;" | 19,9
|-
|style="text-align: center;" |{{UKR}} ||style="text-align: center;" | 13,3
|-
|style="text-align: center;" |{{ARG}} ||style="text-align: center;" | 10,5
|-
|style="text-align: center;" |{{AUS}} ||style="text-align: center;" | 9,6
|-
|style="text-align: center;" |{{ALL}} ||style="text-align: center;" | 5,5
|-
|style="text-align: center;" |{{KAZ}} ||style="text-align: center;" | 5,4
|-
|style="text-align: center;" |{{BUL}} ||style="text-align: center;" | 4,9
|-
|-
|- style="background:#ccc;"
|style="text-align: center;" |'''Monde''' ||style="text-align: center;" | '''179,5'''
|-
|style="text-align: center;" colspan=6 | <small>Source : [[Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture]]<ref name="X">{{Lien web |langue=en |format=pdf |titre=Statistical Yearbook. World Food and Agriculture 2021. |url=https://www.fao.org/3/cb4477en/cb4477en.pdf |éditeur=FAO |pages=227-231, table 32|consulté le=26/02/2022}}.</ref>.</small>
|}
{| class="wikitable centre"
|+ '''Principaux pays exportateurs'''
|-
Ligne 426 ⟶ 490 :
|}
Les importations mondiales atteignent {{unité|128
Les exportations françaises de blé trouvent pour débouché par ordre décroissant : l'Italie (23 %), la Belgique (12 %), l'Algérie (11 %), les Pays-Bas (10 %), l'Espagne (7 %), la Côte d'Ivoire (7 %), la Tunisie (7 %) et l'Allemagne (7 %). Ces 8 pays représentent donc 84 % des débouchés commerciaux français
=== Le blé en France ===
La production française de blé tendre atteint {{unité|36|millions}} de tonnes<ref name="FranceAgriMer">Source FranceAgriMer - Marché des Céréales - Avril 2010, reprenant les statistiques du [http://www.igc.int/fr/default.aspx CIC].</ref>, soit 26 % de la production de l'Union européenne ({{unité|138|Mt}})<ref name="FranceAgriMer"/>.
En France, en 2012, un hectare de blé intensif produit environ {{unité|7|tonnes}} (par an), qui rapportent environ {{euro|1750}} (prix de début de campagne {{euro|250}}/tonne). Durant la période 2006-2012, les prix du blé (rendu Rouen) ont varié entre {{unité|100|et=280|euros}} la tonne<ref>[http://www.franceagrimer.fr/Grandes-cultures/Cereales/Informations-economiques/Cotations-cereales2/Recherche-Cotations Cotations historiques sur le site FranceAgriMer].</ref>. Le blé « [[agriculture biologique|bio]] » se vend plus cher et économise les achats de produits phytosanitaires, mais ses rendements sont plus faibles, entre 20 et 40 %<ref>[http://www.agriculture-environnement.fr/dossiers,1/agriculture-biologique,54/ quel-rendement-en-2009-pour-les-bles-bio,609.html Quel rendement en 2009 pour les blés bio ?], Agriculture & Environnement, 26 janvier 2010.</ref>. La variété de blé bio historique, et la plus cultivée, est le blé Renan. Il s'agit d'un [[blé tendre]] d'hiver, mis au point par l’[[Institut national de la recherche agronomique|INRA]] en 1989 grâce à des techniques d'[[hybride|hybridation]] (croisement avec une espèce pont : le [[blé dur]]) entre le blé tendre et ''[[Aegilops]] ventricosa'', sélectionnée pour sa résistance à plusieurs maladies, dont la [[rouille brune du blé]] et l'[[Blumeria graminis|oïdium du blé]]<ref>{{Lien web|langue=fr|nom1=PRAT|prénom1=Frédéric|titre=OGM ou pas ? Le point sur le blé Renan|url=https://www.infogm.org/6716-ogm-ou-pas-point-sur-ble-renan|site=Inf'OGM|date=2019-03-26|consulté le=2019-04-10}}</ref>{{,}}<ref>[http://www.biotechnologies-vegetales.com/ckfinder/userfiles/files/Fiches/FicheInfo06-Ble-Renan-un-OGM-ignore-tres-utilise-par-l-agriculture-bio.pdf « Blé Renan : un OGM ignoré, très utilisé par l'agriculture biologique »], André Gallais, Association Françaises des Biotechnologies Végétales.</ref>{{,}}<ref>[http://www.info-nbt.fr/les-nbt-et-l-agriculture-biologique.html Les NBT et l'agriculture biologique], Info NBT.</ref>{{,}}<ref>[http://70ans.inra.fr/lancement-du-ble-renan « Lancement du blé « Renan » »], {{nobr|70 ans}} de l'INRA.</ref>{{,}}<ref>[http://www.itab.asso.fr/downloads/fiches-ble/renan.pdf Fiche blé renan], ITAB.</ref>.
Les producteurs reçoivent également une subvention à l'hectare dans le cadre de la [[Politique agricole commune|PAC]] qui est indépendante de la culture en place et basée sur des références historiques.
Les blés panifiables dominent avec 92 % des surfaces en blé tendre<ref>[http://www.franceagrimer.fr/content/download/10029/66127/file/cerepa10.pdf Document FranceAgriMer sur les variétés utilisées en France en 2010].</ref>. Le paysage variétal reste assez stable par rapport à 2010, avec le maintien des deux variétés de tête, Apache et Premio<ref>[http://www.franceagrimer.fr/content/download/7168/41960/file/var-Bt-02-2011.pdf Variétés de blé 2011 - France Agrimer].</ref>. En France, ces dernières années, le rendement du blé a peu progressé<ref>[http://agreste.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/primeur210.pdf Article sur le sujet du rendement du blé en France].</ref>{{,}}<ref>[http://www.academie-agriculture.fr/mediatheque/seances/2010/20100505communication2_integral.pdf Étude sur le plafonnement du rendement en blé en France].</ref>.
Un problème est la perte de [[diversité génétique]] qui pourrait limiter les adaptations futures du blé aux [[Agent phytopathogène|maladies]] et au [[Réchauffement climatique|dérèglement climatique]], par exemple au sein des [[Blé tendre|blés tendres]]<ref name=EtudeDivGenBleTendre2014/>.
=== Le marché du blé ===
Le marché mondial du blé suit plusieurs caractéristiques propres aux [[Matière première|matières premières]] agricoles. La première est une relative instabilité et imprédictibilité des prix à court et moyen terme. L'offre mondiale de blé varie d'année en année en fonction des choix de semis des agriculteurs, des aléas climatiques, phytosanitaires, politiques et économiques, en étant lissée en partie par l'existence de stocks<ref>Cependant, les stocks ne dépassent pas, en fin de campagne de commercialisation, plus de {{unité|3
Le prix du blé est fortement corrélé aux prix des autres céréales comme l'[[orge commune|orge]], le [[maïs]], un peu moins avec celui du [[riz]], et il est aussi un peu corrélé aux prix des oléagineux comme le [[soja]] et le [[colza]]. Mais cela n'est pas dû à un phénomène de substitution à court terme de la consommation de blé par d'autres céréales, qui est faible : d'une part, les habitudes alimentaires l'empêchent, d'autre part, plusieurs céréales sont produites dans les mêmes zones et une mauvaise récolte de l'une augure souvent une mauvaise récolte de l'autre.
La deuxième caractéristique importante du marché du blé, aussi commune aux autres matières premières, est sa baisse tendancielle sur le long terme, en monnaie constante, causée principalement par les gains de [[productivité]]. Par exemple, un seul agriculteur en France peut aujourd'hui produire {{unité|10|tonnes}} de blé par hectare sur une exploitation de {{unité|100
Certains économistes agricoles<ref>[http://www.jle.com/e-docs/00/04/49/1B/article.phtml Article par Hervé Guyomard de l'INRA].</ref> se demandent si cette baisse tendancielle n'a pas été remplacée, depuis la campagne 2007, par un rattachement aux marchés de l'énergie, sensible depuis que l'industrie des [[biocarburant]]s est devenue un débouché significatif pour le maïs américain (plus de {{unité|100
Du point de vue technique, le marché du blé est composé de plusieurs marchés nationaux tous connectés entre eux. Les marchés peuvent être
Lors des crises de 2007-2008 et de 2010-2011, certains dirigeants français ont rendu la spéculation responsable de la volatilité des prix constatée. Un rapport exhaustif commandé à des experts nuance le sujet<ref>[http://www.euractiv.fr/sites/default/files/rapport_etape_prevenir_et_gerer_l_instabilite_des_marches_agricoles.pdf Rapport Jouyet].</ref>. La régulation des marchés agricoles constitue un des sujets de discussion du [[G20]].
Par nature, les [[Marché à terme|marchés à
== Alimentation humaine ==
=== Normes de qualité, contaminants ===
Le blé est en général considéré approprié à la consommation humaine, sauf si la teneur en certains contaminants excède les valeurs limites autorisées<ref>[http://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/PDF/?uri=CELEX:02006R1881-20140701 Règlement 1881/2006 sur les contaminants dans les denrées alimentaires].</ref>. Les contaminants les plus étudiés sont le [[cadmium]], le [[déoxynivalénol]], l'[[ochratoxine]], la [[zéaralénone]], l'[[ergot du seigle]], le [[datura stramoine]] et la [[
La conservation du blé dépend du taux d'humidité - que l'on peut abaisser par ventilation, de la température (on cherche à éviter l'
Dans la pratique de la récolte et du transport du blé, d'autres impuretés peuvent être
{{Article connexe|Stockage des céréales}}
=== Constituants du blé : aspects nutritionnels ===
{{Article détaillé|Farine de blé|Gluten|Son (meunerie)}}
Le blé est très rarement consommé entier par l'homme, mais cela peut arriver (consommation des céréales entières écrasées par exemple). Le plus souvent, le blé est moulu, on en sépare les enveloppes qui constituent le [[son (botanique)|son]], et le germe. C'est la [[farine]] de blé, qui en résulte, qui est probablement l'ingrédient alimentaire le plus consommé dans le monde. La farine de blé constitue la matière première de plusieurs secteurs de l'industrie agro-alimentaire: boulangerie (artisanale et industrielle), amidonnerie/glucoserie de blé, biscotterie, pâtisserie, biscuiterie. Le [[pain]] composé essentiellement de farine de blé, d'eau, de sel, et de [[levure]] ou de [[levain]] est probablement le premier aliment consommé dans le monde.
La [[farine de blé]] contient essentiellement de l'[[amidon]] et des protéines, certaines solubles ([[albumine]]s, [[globuline]]s), d'autres insolubles ([[prolamine]]s, [[gliadine]]s et [[gluténine]]s), les protéines insolubles constituant le [[gluten]]. La [[maladie cœliaque]] est une forme d'intolérance au gluten, cependant
Les protéines du blé sont relativement pauvres en [[lysine]], ce qui en fait leur [[acide aminé]] limitant. La [[farine de blé|farine]] contient très peu de matières grasses, celles-ci étant concentrées dans le germe, écarté lors de la mouture. La farine est relativement pauvre en [[vitamine]]s (pas de [[vitamine A]], de [[vitamine C]], de [[vitamine B12]])<ref>[http://www.direct-ms.org/pdf/EvolutionPaleolithic/Cereal%20Sword.pdf Cereal Grains: Humanity’s Double-Edged Sword, page 25].</ref>, mais assez riche en [[sel minéral|minéraux]], leur taux dépendant du taux d'extraction. On constate cependant que la biodisponibilité de ces minéraux varie en fonction de la teneur en son, lui-même riche en [[acide phytique]]<ref>[
Il existe des facteurs anti-nutritionnels endogènes dans le blé<ref>[http://www.fao.org/docrep/003/T0700F/T0700F06.htm Facteurs antinutritionnels endogènes présents dans les aliments d'origine végétale].</ref>, présents aussi en partie dans la farine: facteurs anti-trypsiques, inhibiteurs de l'[[Amylase|alpha-amylase]], [[lectine]]s ou [[agglutinine]]s (dans le germe et dans le gluten), pentosanes et [[acide phytique]] (plutôt présents dans le son). La plupart de ces substances sont éliminées par la mouture, par trempage, traitement thermique ou fermentation.
La consommation de blé (grain entier, souvent appelé blé complet) joue un rôle protecteur en santé humaine, vis-à-vis des maladies cardio-vasculaires, de certains cancers, du diabète et de l'obésité<ref>[http://www.healthandfood.be/html/fr/popup/81/cereales.htm Céréales complètes: la santé en version intégrale].</ref>{{,}}<ref>[http://www.wellnessproposals.com/nutrition/handouts/grains-fiber/whole-grain-slavin-article.pdf Whole grains and human health].</ref>{{,}}<ref>[http://ajcn.nutrition.org/content/70/3/412.full Whole-grain consumption and risk of coronary heart disease: results from the Nurses' Health Study].</ref>. L'effet serait lié à la teneur en [[acide phytique]], en [[lignane]]s, et en d'autres composés<ref>[http://journals.cambridge.org/action/displayAbstract?fromPage=online&aid=807108&fileId=s0029665103000211 Why whole grains are protective: biological mechanisms].</ref>{{,}}<ref>[http://www.eufic.org/article/fr/expid/cereales-completes/ EUFIC - Fiche d’information : les céréales complètes].</ref>, et n'est pas complètement explicité. Dans les années 1980 et 90 on mettait l'accent sur le rôle des [[fibre alimentaire|fibres]], particulièrement aux États-Unis, mais cette approche 'composant' est désormais délaissée, c'est l'ensemble du produit (ici le blé complet) qui présente des avantages pour la santé. Aux États-Unis une allégation nutritionnelle est autorisée liant consommation de grains complets et protection vis-à-vis des maladies cardio-vasculaires et du cancer<ref>[http://www.fda.gov/Food/IngredientsPackagingLabeling/LabelingNutrition/ucm073639.htm FDA: Health Claim Notification for Whole Grain Foods].</ref>.
==== Teneur en protéines et utilisation du blé<ref name=":0">{{Lien web |langue=it |auteur=Dario Bressannini |titre=La forza della farina |url=http://bressanini-lescienze.blogautore.espresso.repubblica.it/2009/01/28/la-forza-della-farina/ |site=la Repubblica |date=2009 |consulté le=2 avril 2021}}</ref> ====
[[Fichier:Weizenkorn-fr.svg|vignette|Structure d'un grain de blé]]
La teneur en protéines du [[blé tendre]] qui est grossièrement proportionnelle à celle de son principal composant le [[gluten]] détermine en partie son utilisation. Elle peut être complétée par la mesure du ''W'' ou ''force boulangère'' qui donne une bonne indication de l'aptitude de la pâte à lever mais celle-ci est également déterminée par le type de levain, l'hydratation, le temps accordé à la fermentation<ref>{{Ouvrage|prénom1=N. L.|nom1=Kent|titre=Technology of cereals : an introduction for students of food science and agriculture|éditeur=|année=1994|pages totales=352|isbn=978-1-85573-660-3|isbn2=1-85573-660-8|isbn3=1-85573-361-7|oclc=874154289|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/874154289|consulté le=2021-04-03}}</ref>.
{| class="wikitable centre"
|-
! Nom !! W !! Pourcentage de protéines !! Usage
|-
| Farine biscuitière || 90 - 160 || 9% - 10% || Biscuits, gâteaux, shortbread.
|-
| Farine ordinaire || 160 - 250 || 10% - 12.5% || Pizza traditionnelle, fouasse.
|-
| Farine de force || plus de 300 || plus de 13% || Pain français, brioche.
|}
En alimentation animale, on privilégie des variétés de blé tendre à teneur en protéines élevée sans préférence pour le W.
Le [[blé dur]] présente un taux de protéines élevé mais possède un gluten différent dont les qualités techniques ne s'expriment qu'à chaud. Il n'est donc pas indiqué pour la fabrication de pains levés mais cette particularité facilite le filage des [[pâtes alimentaires]] à froid.
Les protéines son principalement contenues dans l'amande (gluten) et dans la [[couche à aleurone]] (schéma ci-contre). Garder la couche à aleurone dans la farine permet d'en améliorer la qualité protéique alimentaire mais pas le W. C'est le cas des farines dites ''bises'' et ''semi-complètes''<ref name=":0" />.
== Calendrier ==
== Dans la peinture ==
Le thème du champ de blé est utilisé dans le domaine de la peinture, notamment par [[Vincent van Gogh]], dont le champ vu de sa fenêtre lui inspire plusieurs tableaux<ref>[https://www.google.fr/books/edition/La_vie_et_l_%C5%93uvre_de_Vincent_van_Gogh/pdqT1kDZ-8MC?hl=fr&gbpv=1&dq=%22champ+de+bl%C3%A9%22+Van+Gogh&pg=PA160&printsec=frontcover ''La vie et l'œuvre de Vincent van Gogh''], Jean-François Barrielle, 1984 {{p.|160}}</ref>.
<gallery>
Farmhouse in a Wheat Field - My Dream.jpg|''Ferme dans un champ de blé'', [[Vincent van Gogh]], huile sur toile, Arles, 1888
Wheat-Field-with-Cypresses-(1889)-Vincent-van-Gogh-Met.jpg|''Cyprés aux blés d'or'', [[Vincent van Gogh]], 1889
Vincent van Gogh (1853-1890) - Wheat Field with Crows (1890).jpg|''[[Champ de blé aux corbeaux]]'', [[Vincent van Gogh]], 1890
Claude Monet - Champ de blé.jpg|''Champ de blé'', [[Claude Monet]], 1881
Louis Braquaval champ de blé.jpg|''Le Champ de blé'', [[Louis Braquaval]] (vers 1900)
</gallery>
== Notes et références ==
{{Références
== Voir aussi ==
{{Autres projets
|commons=
|commons titre=Triticum
|wikispecies=Triticum
|wikispecies titre=Triticum
|wiktionary=blé
}}
{{catégorie principale}}
=== Bibliographie ===
* Sébastien Abis, ''Géopolitique du blé. Un produit vital pour la sécurité mondiale'', Enjeux Stratégiques 2015
* {{en}} Garnsey Peter, ''Grain for Rome'', in Garnsey P., Hopkins K., Whittaker C. R. (
* Gate Philippe, ''Écophysiologie de blé'', Lavoisier 1995
* {{en}} Jasny Naum, ''The daily bread of ancient Greeks and Romans'', Ex Officina Templi, Brugis 1950
* {{en}} Jasny Naum, ''The Wheats of Classical Antiquity'', J. Hopkins Press, Baltimore 1944
* {{en}} Heiser Charles B., ''Seed to civilisation. The story of food'', Harvard University Press, Harvard Mass. 1990
* {{en}} Harlan Jack R., ''Crops and man, ''
* {{it}} Saltini Antonio, ''I semi della civiltà. Grano, riso e mais nella storia delle società umane'',
* {{en}} Sauer Jonathan D., ''Geography of Crop Plants. A Select Roster'', CRC Press, Boca Raton
=== Audiographie ===
* {{Lien web |langue=fr |auteur=[[Jean Lebrun]] |url=https://www.franceinter.fr/emissions/le-vif-de-l-histoire/13h54-le-vif-de-l-histoire-du-vendredi-19-novembre-2021 |titre=Le blé |jour=19 |mois=Novembre |année=2021 |site=[[France Inter]] |éditeur= |citation= |en ligne le= |consulté le= }}.
=== Articles connexes ===
{{Colonnes|taille=30|1=
* [[Blé dur]]
* [[Blé tendre]]
* [[Céréale]]s
* [[Taxonomie du blé]]
* [[Blé (plante)]]
* [[Engrain]]
* [[Agriculture]]
Ligne 516 ⟶ 617 :
* [[Hémérochorie#Éthélochorie|Éthélochorie]]
* [[Ug99]]
}}
=== Liens externes ===
{{Liens}}
* {{ITIS|42236|''Triticum'' L.}}
* {{NCBI|4564|''Triticum''}}
* [http://museum.agropolis.fr/pages/documents/bles_vilmorin/tome1/couverture.htm Les meilleurs blés (Catalogue Vilmorin)]
{{Palette|Céréales|Blé}}
{{Portail|botanique|plantes utiles|agriculture|Protection
{{DEFAULTSORT:Ble}}
[[Catégorie:
[[Catégorie:Genre de Poaceae (nom vernaculaire)]]
[[Catégorie:
[[Catégorie:Graminée alimentaire]]
[[Catégorie:Taxon décrit par Carl von Linné]]
[[Catégorie:Plante de bouquet sec]]
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