« Maïs » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
Ercé (discuter | contributions)
Aucun résumé des modifications
→‎Grains humides : typographie ; wikification
(385 versions intermédiaires par plus de 100 utilisateurs sont masquées)
Ligne 1 :
{{sous-titre/Taxon|ns1 nv1=''Zea mays'' subsp. ''mays''}}
{{voir homonymie|Maïs (homonymie)}}
{{Redirect5|Mais|l'album de Marisa Monte|Mais (album)|la couleur|Maïs (couleur)}}
{{Taxobox début | végétal | Maïs<br /><small>''Zea mays'' subsp. ''mays''</small> | Zea_mays_-_Köhler–s_Medizinal-Pflanzen-283.jpg | <!--Maïs. insérerDessin une légende descriptive de ld'imageEugen -->Köhler, 1897. | classification=Cronquist}}
{{Taxobox | sous-règne | Tracheobionta}}
{{Taxobox | division | Magnoliophyta}}
Ligne 17 :
{{Taxobox | ordre | Poales}}
{{Taxobox | famille | Poaceae}}
{{Taxobox UICN | LC | |}}
{{Taxobox fin}}
 
Le '''maïs''' ('''''Zea mays''''' L., ou '''''Zea mays''''' subsp. '''''mays''''' ([[Autonyme (botanique)|autonyme]])), ouappelé '''blé d’Inde''' au [[Canada]]<ref>[http://gdt.oqlf.gouv.qc.ca/ficheOqlf.aspx?Id_Fiche{{GDT|mot=2082788blé d''Grand Dictionnaire Terminologique'']Inde|fiche=2082788}}.</ref>, est une [[plante herbacée]] [[tropicale]] annuelle de la [[Famille (biologie)|famille]] des [[Poacée]]s (graminées), largement cultivée comme [[céréale]] pour ses [[graineGrain (céréale)|grains]] riches en [[amidon]], mais aussi comme [[fourrage|plante fourragère]]. Le terme désigne aussi le [[Graine|grain]] de maïs lui-même.
 
Cette espèce, originaire du [[Mexique]], constituait l'[[aliment de base]] des [[AmérindienMésoamérique|Mésoaméricains]] et de nombreux groupes [[autochtones d'Amérique]]s avant l'[[Découverte et exploration de l'Amérique|arrivée en Amérique]] de [[Christophe Colomb]]. La plante fut divinisée dans les anciennes civilisations d’[[Amérique centrale]] et méridionale, et était cultivée par les [[Nord-Amérindiens]] avec la courge et le haricot en utilisant la technique dite « des [[Trois sœurs (agriculture)|trois sœurs]] ». Introduite en [[Europe]] au {{XVIe siècle}}, elle est aujourd’hui cultivée mondialement et est devenue la première céréale mondiale devant le [[riz]] et le [[blé]]. Avec l’avènement des semences [[hybride]]scultivée dans la première moitié du {{XXe siècle}}, puis des semences [[transgénique]]s récemment, le maïsmonde est devenudevant le symbole de l’[[agriculture intensiveriz]] en Europe de l'Ouest, aux États-Unis et en Chine mais il est aussi cultivé de façon trèsle [[Agriculture extensive|extensiveblé]] dans l'Ouest de l'Afrique du Sud ou semi-extensive en Argentine et en Europe de l'Est.
 
Avec l’avènement des semences [[hybride]]s dans la première moitié du {{XXe siècle}}, puis des semences [[transgénique]]s récemment, le maïs est devenu le symbole de l’[[agriculture intensive]] en Europe de l'Ouest, aux États-Unis et en Chine mais il est aussi cultivé de façon très [[Agriculture extensive|extensive]] dans l'Ouest de l'Afrique du Sud ou semi-extensive en Argentine et en Europe de l'Est.
== Origine et distribution ==
[[Fichier:Teosinte.png|vignette|upright|Évolution de l’épi de la [[téosinte]] au maïs]]
[[Fichier:Teocinte Oax 5 agosto 2008 063.jpg|vignette|Téosintes dans le jardin ethnobotanique de [[Oaxaca]]]]
L’origine botanique du maïs, plante qui n’existe pas à l’état sauvage sous sa forme actuelle, a longtemps été sujette à controverses.
 
Depuis un siècle, le maïs s'est progressivement imposé comme une matière première indispensable, d'abord dans les industries alimentaires et [[Biochimique|biochimiques]] et aujourd'hui dans les industries chimiques. L'[[amidonnerie]] en opérant un véritable ''cracking'' du maïs en a multiplié les utilisations et sa production n'a pas cessé d'augmenter.
De nombreuses théories ont été avancées pour expliquer l’origine du maïs dans la [[Mésoamérique]], mais deux écoles<ref>J.-P. Gay, ''Maïs, mythes et réalités'', p. 116.</ref> continuent de s’affronter :
 
Du fait des incitations législatives, on assiste depuis les années 2000 à une augmentation significative de la culture du maïs en Europe pour la production d'énergie à partir de la [[Biomasse (énergie)|biomasse]]. Cette augmentation des surfaces cultivées pose des problèmes spécifiques et contribue de manière significative à l'[[Érosion#Érosion par l'eau|érosion hydrique]] et au [[ruissellement]] de surface (non sourcé).
# celle du maïs sauvage, qui existait avant l’arrivée de l’homme, qui est soutenue par [[Paul Christoph Mangelsdorf]] ;
# celle de la [[téosinte]] ancêtre du maïs, soutenue par [[George Wells Beadle|Beadle]].
 
== Origine et distribution ==
Cependant, un très grand nombre de preuves issues de la [[biologie moléculaire]] accréditent aujourd’hui la théorie selon laquelle la [[téosinte]] est l’ancêtre du maïs cultivé.
[[Fichier:Teosinte.png|vignette|redresse|Évolution de l’épi de la [[téosinte]] au maïs]]
[[Fichier:Teocinte Oax 5 agosto 2008 063.jpg|vignette|Téosintes dans le jardin ethnobotanique d'[[Oaxaca (État)|Oaxaca]]]]
Le maïs est originaire de la [[Mésoamérique]] mais son origine précise a longtemps été sujette à controverses, cette plante n'existant pas à l'état sauvage. De nombreuses hypothèses ont été avancées pour expliquer, mais surtout deux<ref>J.-P. Gay, ''Maïs, mythes et réalités'', {{p.|116}}.</ref> :
* celle d'un maïs sauvage présent lors de l'arrivée des premiers humains en Mésoamérique, notamment soutenue par [[Paul Christoph Mangelsdorf]] ;
* celle d'une domestication de la [[Zea|téosinte]], notamment soutenue par [[George Wells Beadle]].
 
Un très grand nombre de preuves issues de la [[biologie moléculaire]] accréditent aujourd'hui la théorie selon laquelle le maïs cultivé provient de la domestication de la téosinte dans les basses terres du Mexique<ref name="Le Guyader">{{Article|langue=français|auteur1=Hervé Le Guyader|lien auteur1=Hervé Le Guyader|titre=Pourquoi le maïs vient du pop corn|périodique=Pour la science|lien périodique=Pour la science|numéro=480|date=octobre 2017|lire en ligne=|consulté le=16 mars 2018|pages=92-95}}.</ref>, et plus précisément de la [[sous-espèce]] [[Zea mays subsp. parviglumis|''Zea mays'' subsp. ''parviglumis'']]<ref name=Wade2023>{{Article| langue=en| titre=Scientists thought they understood maize’s origins. They were missing something big| auteur1=Lizzie Wade| périodique=[[Science (revue)|Science]]| volume=382| numéro=6674| date=30 novembre 2023| doi=10.1126/science.z21o6tq| accès doi=libre| consulté le=1 décembre 2023}}.</ref>.
Les très grandes différences morphologiques présentes entre le maïs et la téosinte sont dues à un nombre étonnamment faible de [[gène]]s. Des croisements entre des plants de maïs cultivés et des plants de téosinte ont montré que les principales différences morphologiques entre ces deux plantes sont codées par des gènes présents dans dix petites zones du [[génome]]. Pour deux de ces zones, un seul gène est présent. Notamment le gène ''tb1''<ref>Gène ''{{lang|en|texte=teosinte branched 1}}''</ref> qui contrôle l'architecture de ces plants et leur déterminisme sexuel. Ce gène est identique entre le maïs et la téosinte mais la [[sélection naturelle]] s'est effectuée sur le [[Promoteur (biologie)|promoteur]] qui régule ce gène, promoteur qui a une intensité d'expression différente entre la téosinte (d'où son aspect buissonnant avec de nombreuses [[inflorescence]]s mâles sur les branches), et le maïs marqué par une forte [[Auxine#Contrôle de la dominance apicale|dominance apicale]] (petit nombre de tiges peu ramifiées et portant de nombreuses inflorescences femelles)<ref>{{article|langue=en|auteur=John Doebley |et al.=oui |titre=The evolution of apical dominance in maize|périodique=[[Nature (revue)|Nature]]|année=1997|numéro=386|pages=485-488|url texte=http://teosinte.wisc.edu/pdfs/tb1_nature_1996.pdf}}</ref>.
 
Les très grandes différences morphologiques présentes entre le maïs et la téosinte sont dues à un nombre étonnamment faible de [[gène]]s<ref name="Le Guyader"/>. Des croisements entre des plants de maïs cultivés et des plants de téosinte ont montré que les principales différences morphologiques entre ces deux plantes sont codées par des gènes présents dans dix petites zones du [[génome]]. Pour deux de ces zones, un seul gène est présent. Notamment le gène ''tb1''<ref name="Le Guyader"/>{{,}}<ref>Gène ''{{lang|en|texte=teosinte branched 1}}''</ref> qui contrôle l'architecture de ces plants et leur déterminisme sexuel. Ce gène est identique entre le maïs et la téosinte mais la [[sélection naturelle]] s'est effectuée sur le [[Promoteur (biologie)|promoteur]] qui régule ce gène<ref name="Le Guyader"/>, promoteur qui a une intensité d'expression différente entre la téosinte (d'où son aspect buissonnant avec de nombreuses [[inflorescence]]s mâles sur les branches), et le maïs marqué par une forte [[Auxine#Contrôle de la dominance apicale|dominance apicale]] (petit nombre de tiges peu ramifiées et portant de nombreuses inflorescences femelles)<ref>{{article|langue=en|auteur=John Doebley |et al.=oui |titre=The evolution of apical dominance in maize|périodique=[[Nature (revue)|Nature]]|année=1997|numéro=386|pages=485-488|url texte=http://teosinte.wisc.edu/pdfs/tb1_nature_1996.pdf}}</ref>.
La [[domestication]] du maïs par sélection de plants de téosinte mutés qui allait aboutir au maïs actuel aurait commencé il y a neuf millénaires dans le bassin du fleuve Balsas, au sud-ouest du [[Mexique]].
 
La [[domestication]] du maïs par sélection de plants de téosinte mutés qui allait aboutir au maïs actuel est un événement unique commencé il y a neuf millénaires<ref name="Le Guyader"/> dans le bassin du [[río Balsas]], dans le sud-ouest du [[Mexique]]. On a pu retracer l'émergence du {{nobr|gène SU1}}, responsable de l'[[amidon]] (sans lequel il est difficile de faire de la [[farine de maïs]]) dans des maïs présents au Mexique il y a {{unité|5300|ans}}, mais seulement {{unité|2000|ans}} dans le Sud des États-Unis<ref>{{lien|fr=Dolores R. Piperno|trad=Dolores Piperno|lang=en}}, ''Assessing elements of an extended evolutionary synthesis for plant domestication and agricultural origin research'', ''PNAS'' 2017 114 (25) 6429-6437; published ahead of print June 2, 2017, {{doi|10.1073/pnas.1703658114}}</ref>.
Il est originaire de régions clairement reconnues et séparées par l’[[équateur (ligne équinoxiale)|équateur]] :
 
* au nord : [[Mexique]], [[Amérique centrale]], [[Venezuela]], [[Colombie]] ;
En 2023, une nouvelle étude génétique portant sur plus de {{nombre|1000 variétés}} de maïs et des espèces voisines montre que 15 à 25 % des gènes de toutes les variétés de maïs existantes ne proviennent pas de la [[sous-espèce]] ''[[Zea mays subsp. parviglumis|parviglumis]]'' (originaire des basses terres du [[Mexique]]) mais d'une autre (originaire des hautes terres), ''[[Zea mays subsp. mexicana|mexicana]]'', qui s'est hybridée avec le maïs environ {{nombre|4000 ans}} après la première domestication<ref name=Wade2023/>{{,}}<ref name=Yang2023>{{Article| langue=en| titre=Two teosintes made modern maize| auteur1=Ning Yang| auteur2=Yuebin Wang| auteur3=Xiangguo Liu | auteur4=Minliang Jin| auteur5=Miguel Vallebueno-Estrada| et al.=oui| périodique=[[Science (revue)|Science]]| volume=382| numéro=6674| date=1 décembre 2023| doi=10.1126/science.adg894}}.</ref>. Les [[allèle]]s de ce parent sauvage semblent être bénéfiques : ils affectent, sur au moins 25 [[locus|loci]] des lignées modernes, des [[phénotype]]s d'importance [[agronomie|agronomique]] (photopériodicité, époque de la floraison, teneur en huile et taille des grains, résistance aux maladies), dont un locus important associé au diamètre des épis dans les variétés de maïs traditionnelles. Ils sont présents dans plus de {{nombre|5000 [[variété (botanique)|variétés]]}} traditionnelles ainsi que dans les variétés récentes. Un seul des échantillons étudiés ne montre pas clairement la présence de gènes de subsp. ''mexicana'' ; il date d'environ {{nombre|5500 ans}} [[avant le présent|AP]]<ref name=Yang2023/>.
* au sud : [[Pérou]], [[Équateur (pays)|Équateur]], [[Bolivie]], [[Chili]], [[Brésil]].
{{clr}}
 
== Histoire ==
{{Article général|Histoire de la culture des céréales|position=section}}
[[Fichier:Aztecs storing maize.jpg|vignette|upright|gauche|Ensilage du maïs par les aztèques, [[Codex de Florence]], fin {{XVIe siècle}}]]
[[Fichier:Aztecs storing maize.jpg|vignette|redresse|gauche|Ensilage du maïs par les aztèques, [[Codex de Florence]], fin {{XVIe siècle}}]]
[[Fichier:Corn stalks in Benton County, Indiana.png|vignette|Le maïs (ou blé d’Inde, ''Zea mays''), cultivé comme [[céréale]] ou comme [[Fourrage|plante fourragère]], est originaire d’[[Amérique]] où il constituait la base de l’[[alimentation]] des [[Amérindiens]]]]
 
=== Origines au Mexique ===
L'histoire du maïs commence par la culture de la [[téosinte]] il y a {{nombre|9000|ans}} au Mexique dans la haute vallée du [[Rio Balsas]]. La recherche moderne suppose que la diffusion de la culture du maïs et d'autres plantes domestiquées a pu jouer un rôle déterminant dans l'histoire des [[Mayas]]<ref name="Gibbons202203">{{en}} Ann Gibbons, [https://www.science.org/content/article/maya-and-maize-sustained-them-had-surprising-southern-roots-ancient-dna-suggests The Maya—and the maize that sustained them—had surprising southern roots, ancient DNA suggests], science.org, 22 mars 2022</ref>. La consommation du maïs est largement développée dans le sud de l'Amérique centrale vers {{nombre|4200|ans}} avant notre ère. Dans le [[Yucatán]], elle est attestée vers {{nombre|4500|ans}} avant notre ère, sa culture il y a {{nombre|3600|ans}}. Vers {{nombre|2700|ans}} avant notre ère, la déforestation et la culture du maïs sont largement répandues<ref name="Kennett202203">{{en}} Douglas J. Kennett, Mark Lipson, Keith M. Prufer et al., [https://www.nature.com/articles/s41467-022-29158-y South-to-north migration preceded the advent of intensive farming in the Maya region], ''Nature Communications'', volume 13, Article numéro: 1530, 22 mars 2022, doi.org/10.1038/s41467-022-29158-y</ref>.
L'histoire du maïs commence par la culture de la [[téosinte]] il y a 9 000 ans au Mexique dans la haute vallée du [[Rio Balsas]]. À partir de -3000, on trouve du maïs dans toutes les basses terres de l'[[Amérique centrale]] ([[Yucatan]], [[Caraïbes]], [[Cordillère des Andes|Andes]]). Les peuples [[Mésoamérique|mésoaméricains]] du [[centre du Mexique]] et du [[Yucatan]] en étaient très dépendants. Vers l'an 1000, les « [[Anasazis]] » sont le probable maillon dans l'adaptation du maïs aux zones tempérées et la création des « [[Northern flints]] ». En [[Arizona]], pays des « [[Pueblos]] » ([[Hopis]] et [[Zuñi|Zunis]]), le maïs est alors considéré comme l'enfant des dieux, symbole de vie<ref>{{vid}} [http://www.youtube.com/watch?v=lwMR3k7s_2Y ''L'Histoire du maïs''], sur YouTube</ref>. Les Nord-Amérindiens consommaient du maïs soufflé.
 
[[File:Association culturale maïs-Haricot-Courge dans la région du Mixtepec au Mexique.JPG|thumb|Dans la [[milpa]] [[amérindien]]ne, on [[Cultures associées|associe la culture]] des [[Trois sœurs (agriculture)|trois sœurs]] : [[courge]]-[[haricot]]-maïs]]
Il semble que ce soit l'arrivée de migrants [[Langues chibchanes|chibchanes]] venus du sud de la région maya peu de temps avant {{nombre|3600|ans}} avant notre ère, qui ait contribué au développement de cette culture du maïs, et peut-être aussi d'autres plantes domestiquées<ref name="Gibbons202203"/>{{,}}<ref name="Kennett202203"/>. Comme en Europe, où l'agriculture est arrivée avec des immigrants d'Anatolie, l'agriculture dans les Amériques s'est propagée au moins en partie avec des personnes en déplacement, plutôt que simplement comme un savoir-faire transmis entre les cultures. Le changement de population a finalement conduit à un nouveau régime alimentaire. Les anciens chasseurs-cueilleurs de la région tiraient en moyenne moins de 10 % de leur alimentation du maïs. Mais ensuite, entre {{nombre|3600|ans}} et {{nombre|2000|ans}} avant notre ère, cette proportion a bondi, passant de 10 % à 50 %, fournissant les preuves du maïs comme céréale de base. Les agriculteurs d'Amérique du Sud (Pérou et Bolivie) avaient développé des épis plus gros et plus nutritifs que le maïs partiellement domestiqué présent au Mexique. Les preuves suggèrent que les migrants ont apporté des plants de maïs améliorés du sud, peut-être avec des méthodes de culture du maïs dans de petits jardins. Ce scénario pourrait également expliquer pourquoi une des premières langues mayas incorpore un mot [[Langues chibchanes|chibchane]] pour désigner le maïs<ref name="Gibbons202203"/>.
 
À partir de -3 000, on trouve du maïs dans toutes les basses terres de l'[[Amérique centrale]] ([[Yucatan]], [[Caraïbes]], [[Cordillère des Andes|Andes]]). Les peuples [[Mésoamérique|mésoaméricains]] du [[centre du Mexique]] et du Yucatan en étaient très dépendants. Vers l'an {{formatnum:1000}}, le [[Anasazis|peuple anasazi]] a probablement contribué à adapter le maïs aux zones tempérées et à créer le [[maïs corné]]<ref>Le '''maïs corné''' (''Zea mays indurata''), aussi appelé "Northern flints" (« Silex du Nord »), est une variété de maïs à grains durs d'où leur surnom de silex, originaire du Nord des États-Unis actuels et du Canada.</ref>. En [[Arizona]], pays des « [[Pueblos|indiens Pueblos]] » ([[Hopis]] et [[Zuñi|Zunis]]), le maïs est alors considéré comme l'enfant des dieux, symbole de vie<ref>{{vid}} [https://www.youtube.com/watch?v=lwMR3k7s_2Y ''L'Histoire du maïs''], sur YouTube</ref>. Les Nord-Amérindiens consommaient du maïs soufflé.
[[Fichier:Association culturale maïs-Haricot-Courge dans la région du Mixtepec au Mexique.JPG|vignette|Dans la [[milpa]] [[Amérindiens|amérindienne]], on pratique la [[culture associée]] des [[Trois sœurs (agriculture)|trois sœurs]] : [[courge]]-[[haricot]]-maïs.]]
La technique agricole mixte de cultures complémentaires, dite « des [[Trois sœurs (agriculture)|trois sœurs]] », représente les trois principales cultures pratiquées traditionnellement par diverses ethnies amérindiennes d'Amérique du Nord et d'Amérique centrale : la courge, le maïs et le haricot grimpant (habituellement le haricot tépari ou le haricot commun).
 
=== Les Européens découvrent le maïs ===
Lorsque les Européens exploraient les Amériques, le maïs était donc déjà cultivé du nord au sud du continent depuis les rives du [[Fleuve Saint-Laurent|Saint-Laurent]] ([[Canada]]) à celles du [[Rio de la Plata]] ([[Argentine]]). Le maïs a été vu par les Européens pour la première fois par [[Christophe Colomb]] en [[1492]] à [[Cuba]]<ref>{{en}} [[Edward Lewis Sturtevant|Sturtevant]], [http://www.swsbm.com/Ephemera/Sturtevants_Edible_Plants.pdf ''{{lang|en|Edible plants of the world}}''] {{Pdfpdf}}</ref>. [[Fernand de Magellan|Magellan]] le trouva à [[Rio de Janeiro]] en [[1520]] et .
[[Jacques Cartier]] rapportarelate en [[1534]] que {{citation étrangère|langue=fr1835|Semblablement croit auſſi ’en ce païs du mil gros comme pois , pareil à celui qui croit au Breſil dont ilz mangét au lieu de pain, & y en avoient abondance, & l'appellent en leur langue ''Kapaige''}} ; en [[1535]], il écrit que [[Hochelaga (village)|Hochelaga]], la future [[Montréal]], se trouvait au milieu de champs de maïs, qu’il comparait à du « millet du Brésil ». Un
Le missionnaire [[Gabriel Sagard]] fait l'éloge du ''blé d'Inde'' en [[Huronie]] :
{{Citation bloc|''(traduit en français moderne)'' Quand ils vont ainsi en guerre et en pays ennemis, pour leur vivres ordinaires, ils portent quant à eux, chacun derrière son dos, un sac plein de farine de blé rôtie et grillée dans les cendres, qu'ils mangent crue, et sans être trempée, ou bien mouillée avec un peu d'eau chaude ou froide, et évitent par ce moyen à faire du feu pour apprêter leur nourriture, quoiqu'ils en fassent parfois la nuit au fond des bois pour n'être aperçus, et font durer cette farine jusqu'à leur retour, après environ six semaines ou deux mois: car après ils viennent se rafraîchir au pays, finissent la guerre pour cette fois, ou y retournent encore avec d'autres provisions.
 
Que si les [[Chrétiens]] usaient de telle sobriété, ils pourraient entretenir de très puissantes armées à peu de frais, et faire la guerre aux ennemis de l'[[Église catholique|Église]] et du nom chrétien, sans la foule du peuple, ni la ruine du pays, et [[Dieu]] n'y serait pas si offensé, comme il est grandement, par la plupart de nos soldats, qui semblent plutôt (chez le bon homme) gens sans Dieu, que chrétien né pour le Ciel. Ces pauvres Sauvages (à notre confusion) se comportent ainsi modestement en guerre, sans incommoder personne, et s'entretiennent de leur propre et particulier moyen, sans autre gage ou espérance de récompense, que de l'honneur et louange qu'ils estiment plus que tout l'or du monde.
 
Il serait aussi désirable que l'on semât de ce ''blé d'Inde'' par toutes les [[Provinces françaises|Provinces de la France]], pour l'entretien et nourriture des pauvres qui y sont en abondance: car avec un peu de ce blé on pourrait facilement les nourrir et entretenir autant que les [[Amérindiens|Sauvages]], qui sont de même nature que nous, et ainsi ils ne souffriraient de disette, et ne seraient non plus contraints de mendier par les villes, bourgs et villages, comme ils font chaque jour parce qu'outre que ce blé nourrit et rassasie grandement, pas besoin de sauce ni de viande, poisson, beurre, sel ou épice.|[[Gabriel Sagard|F. Gabriel Sagard Theodat]], Récollet de St. François, de la Province de St. Denys en France, [[1632]]<ref>[[Gabriel Sagard]], ''Le grand voyage du pays des Hurons, situé en l'Amérique vers la mer douce, és derniers confins de la nouvelle France, dite Canada'' {{Gallica|1=httphttps://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k109515f}}</ref>.}}
 
=== Introduction en Europe ===
La première introduction du maïs dans le Sud de l'[[Europe]], et dans l’Ancien monde, est due à Christophe Colomb au retour de son premier ({{Date|4|mars|1493}}) ou deuxième ({{Date|11|juin|1496}}) voyage en Amérique selon son propre témoignage<ref>Lettre au roi d’Espagne par Christophe Colomb au retour de son troisième voyage aux Indes occidentales, citée par J.-P. Gay in ''Maïs, mythes et réalité''.</ref>. Néanmoins cette céréale « étrangère » face à la céréale première qu’était le blé, céréale chrétienne par excellence,nouvelle ne se diffuse que lentement et son origine se perd rapidement puisque chaque localité croit qu'il est issu d'une contrée voisine, d'où les appellations de « blé d'Égypte » par les Turcs mais « froment de Turquie » en Allemagne, « blé de Sicile » en Toscane mais « blé de Rome » en Lorraine et dans les Vosges, etc<ref>{{ouvrageOuvrage|titre=Bibliothèque universelle|éditeur=B. Glaser|année=1836|passage=228|lire en ligne=httphttps://books.google.fr/books/about/Biblioth%C3%A8que_universelle.html?hl=fr&id=o_yzauSvXWwC}}</ref>.
 
Du sud de l’Espagne, il s’est diffusé dans toutes les régions d’Europe méridionale au climat suffisamment chaud et humide, le Portugal (1515) où il est appelé {{lang|pt|texte=milho}} (« gros millet marocain »), le Pays basque espagnol (1576), la Galice, le Sud-Ouest de la France et la Bresse (1612), la [[Franche-Comté]] alors possession espagnole, et où il est nommé « blé d'[[Espagne]] », le reste de la France restant longtemps réticent à sa culture au profit du [[blé]], la Vénétie (1554), puis toute la plaine du Pô. D’Italie, il s’est répandu vers l’est : Serbie, Roumanie (1692), Turquie<ref>{{article|auteurs=Georges C. Haupt, Troian Stoianovich|titre=Le maïs arrive dans les Balkans|périodique=Annales. Économies, Sociétés, Civilisations|année=1962|volume=17|numéro=1|pages=84-93|url texte=}}</ref>. « Brouet des pauvres » en Europe, il devient parfois un plat central ou un marqueur alimentaire en Italie avec la [[polenta]] de maïs, au Portugal avec le [[broa]], en Roumanie avec la [[mămăligă]], dans le Sud-Ouest de la France ([[talo]], miches de Gascogne, crêpes de maïs d'Aquitaine) ou en [[Bresse]] avec ses [[gaudes]]<ref name="Inter">[[Sylvie Brunel]], « Histoire du maïs », émission ''[[La Marche de l'Histoire]]'' sur [[France Inter]], 19 octobre 2012</ref>.
 
La théorie de la diffusion du maïs de l'Espagne vers le Nord de l'Europe est maintenant complètement abandonnée. On sait maintenant que les populations de maïs du Nord et du centre de l'Europe dérivent directement des ''Northern flints'' du Canada et du Nord des États-Unis, ramenées par les explorateurs de cette zone, notamment par [[Giovanni da Verrazzano]] dès son premier voyage en Amérique du Nord en 1524<ref name="LM2023">{{article | langue=fr | titre= Domestication du maïs : les chercheurs retracent cette saga mouvementée | périodique=[[Le Monde]] | auteur1=Florence Rosier | jour=7 | mois=décembre | année=2023 | url texte= https://www.lemonde.fr/sciences/article/2023/12/07/domestication-du-mais-les-chercheurs-retracent-cette-saga-mouvementee_6204362_1650684.html }}</ref>, et par [[Jacques Cartier]] en Normandie<ref>Travaux par marqueurs moléculaires du GIS du Moulon en 2001 (thèse Cécile Rebourg et programme Diversité corné qui a suivi)</ref>{{,}}<ref>{{article|langue=en|auteurs=John F. Doebley, Major M. Goodman et Charles W. Stuber|titre=Exceptional Genetic Divergence of Northern Flint Corn|périodique=American Journal of Botany | mois=janvier | année=1986| volume=73| numéro=1| pages=64-69| url texte=https://www.jstor.org/discover/10.2307/2444278?uid=3738016&uid=2129&uid=2&uid=70&uid=4&sid=21101184401803}}</ref>. Les maïs de Christophe Colomb et ses successeurs d'origine [[Caraïbes|caraïbe]] ne se retrouvent plus que dans le Sud de l'Espagne et la plupart des variétés du Sud de l'Europe viennent d'[[Argentine]] (vitreux italiens et balkaniques).
|mois=janvier |année=1986|volume=73|numéro=1|pages=64-69|url texte=http://www.jstor.org/discover/10.2307/2444278?uid=3738016&uid=2129&uid=2&uid=70&uid=4&sid=21101184401803}}</ref>. Les maïs de Christophe Colomb et ses successeurs d'origine [[Caraïbe]] ne se retrouvent plus qu'au Sud de l'Espagne et la plupart des variétés du Sud de l'Europe viennent d'[[Argentine]] (vitreux Italiens et balkaniques).
 
=== Ailleurs ===
[[Fichier:Vendeuse de maïs braisé 2.jpg|vignette|Vendeuse de maïs "braisé" à [[Abidjan]] en [[Côte d'Ivoire]].]]
En Afrique, le maïs a été introduit d’une part en [[Égypte]] vers 1540, par la [[Turquie]] et la [[Syrie]], d’autre part dans la région du [[golfe de Guinée]] par les Portugais vers 1550.
 
=== Premières études du maïs ===
Le premier dessin du maïs en Europe est dû au botaniste allemand [[Leonhart Fuchs|Fuchs]] en 1542.
En Chine, le premier dessin du maïs est daté de 1637, mais sa culture y était déjà répandue.
La première description scientifique de la plante est due au médecin et botaniste espagnol [[Francisco Hernández|Francisco Hernández de Toledo]] en [[1517]]. Le premier ouvrage consacré au maïs en Europe, ''Le Maïs ou blé de Turquie apprécié sous tous ses rapports'', est écrit par [[Antoine-Augustin Parmentier|Parmentier]] en 1784.
Le premier ouvrage consacré au maïs en Europe, ''Le Maïs ou blé de Turquie apprécié sous tous ses rapports'', est écrit par [[Antoine-Augustin Parmentier|Parmentier]] en 1784.
 
=== Hybridation et culture moderne ===
Les premiers hybrides européens, notamment français, sont développés à partir des années 1930. Cependant, les travaux pionniers menés à [[Saint-Martin-de-Hinx]] sont détruits pendant la [[Seconde Guerre mondiale]]. Les premiers hybrides utilisés en cultures sont issus du croisement de lignées européennes (adaptation aux conditions climatiques locales) et américaines (gain de productivité), mis au point sur la station de [[Versailles]] à partir de 1943, puis rattachée à l'[[Institut national de la recherche agronomique|INRA]] en 1947. Les hybrides de maïs connaissent un essor dans le bassin parisien, qui n'était pas jusque-là une zone de production : {{unité|300000|ha}} en 1950, puis {{unité|700000|ha}} dix ans plus tard. En 1970, les surfaces de maïs hybrides atteignent {{unité|1500000|ha}} sur l'ensemble du territoire métropolitain<ref>Alain Charcosset, [http://pro-mais.net/files/Hybrides_Charcosset.pdf ''Le fait hybride, conditions de l'innovation et choix stratégiques''], INRA (consulté le 13 avril 2017)</ref>{{,}}<ref>André Cauderon, ''Génétique, sélection et expansion du maïs en France depuis 30 ans'', ''Cultivar'', n° 133, 1980</ref>.
L’introduction du maïs hybride américain en Europe après la [[Seconde Guerre mondiale]] fait l'objet de nombreuses résistances car les agriculteurs doivent désormais acheter les [[Semence (agriculture)|semences]]<ref>La France est désormais la première exportatrice mondiale de semences de maïs avec 55 % de sa production exportée, soit {{unité|110000|tonnes}} en 2012, source : [http://www.agrapresse.fr/2012-une-ann-e-favorable-au-mans-en-france-malgr-l-humidit-aux-semis-art335186-26.html Les productions de maïs], sur Agra Presse.</ref> sans pouvoir les transmettre d’une génération à l’autre, doivent utiliser de nouveaux produits et une mécanisation adaptée mais ce maïs au rendement plus élevé s'impose progressivement<ref name="Inter"/>.
 
Le succès du maïs en France<ref>La France est désormais la première exportatrice mondiale de semences de maïs avec 55 % de sa production exportée, soit {{unité/2|110000|t}} en 2012, source : [http://www.agrapresse.fr/2012-une-ann-e-favorable-au-mans-en-france-malgr-l-humidit-aux-semis-art335186-26.html Les productions de maïs], sur Agra Presse.</ref> tient d’abord à sa facilité de culture et à son rendement très nettement supérieur à celui du blé ou des céréales secondaires qu’il a remplacées, comme le [[millet (graminée)|millet]] (dont il a pris le nom en portugais, {{lang|pt|''milho''}}) et le [[sorgho commun|sorgho]], puis au {{XXe siècle}} au progrès génétique qui lui a permis de s’adapter à des conditions de culture de plus en plus septentrionales, tout en permettant une production de matière sèche intéressante, cela grâce à des variétés précoces. Les rendements ont quadruplé entre 1950 et 2000<ref>[http://agreste.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/primeur210.pdf Les rendements du blé et du maïs ne progressent plus.]</ref>. Un des défis est désormais d'adapter cette plante au changement climatique et aux épisodes plus fréquents de sécheresse<ref name="LM2023" />.
 
== Appellations ==
Son [[nom vernaculaire]] le plus commun est ''maïs''. Ce terme vient de l’[[espagnol]] {{lang|es|''maíz''}}, emprunté lui-même à la langue des [[Taino (peuple)|Taínos]] de [[Haïti]] qui le cultivaient.
<!-- La source vient du nom « Maya », [[peuple maya|les Mayas]] étant un peuple précolombien{{référence nécessaire}}. -->
De nombreux autres noms vernaculaires ont été appliqués à cette céréale, notamment blé indien (similaire au "''trigo de las Indias"'' des Espagnols), blé de Turquie et blé de Barbarie. Désuets pour la plupart, ces noms témoignent de la confusion qui a longtemps régné en Europe sur l’origine de la plante.
 
On l'appelle « Mahi » dans la [[Louisiane (Nouvelle-France)|Louisiane du régime français]] et encore aujourd'hui en créole, par exemple le [[créole réunionnais]].
 
Au Canada francophone, les deux termes ''maïs'' et ''blé d'Inde'' sont utilisés ; le deuxième est surtout usité pour le maïs servi en épis entiers, par exemple lors d'une [[épluchette de blé d'Inde]].
* Synonymes : blé de [[Côte des Barbaresques|Barbarie]], blé de [[Guinée]], blé de [[Turquie]], froment des [[Indes]].
* [[Maïs doux]] : maïs sucré. Anglais : {{lang|en|''sugar corn, sugar maiza, sweet corn''}}. Allemand : {{lang|de|''Zuckermais, Süßmais, Welsch Korn''}}. Espagnol : {{lang|es|''maiz dulce''}}. Italien : {{lang|it|''grano turco, mais dolce''}}. Néerlandais : {{lang|nl|''maïs, turksche tarwe''}}.
* [[Pop-corn]] : maïs éclaté, maïs soufflé, tactac, maïs fulminant, maïs perlé. Anglais : {{lang|en|''[[pop corn]]''}}. Allemand : {{lang|de|''Puffmais, Perlmais''}}. Espagnol : {{lang|es|''maiz reventón, maiz palomero''}}. Italien : {{lang|it|''mais ibrido''}}. Néerlandais : {{lang|nl|''pofmais''}}. Portugais : {{lang|pt|''pipoca''}}.
Ligne 97 ⟶ 104 :
== Description ==
[[Fichier:Mais kiemplant.jpg|vignette|[[Coléoptile]] de maïs émergeant du sol.]]
[[Fichier:Prop roots of maize J1.jpg|thumb|Les [[racine (botanique)|racines]] [[glossaire botanique#A|adventives]] de deux plants de maïs.]]
 
Le maïs est une [[plante herbacée]] annuelle [[monoïque]] [[wikt:dicline|dicline]] de taille variable (de {{unité/2|40|cm}} jusqu’à {{unité/2|6|m}}, généralement entre 1 et {{unité/2|3|m}} pour les variétés couramment cultivées)<ref>[http:// name="herbarium.usu.edu/treatments/zea.htm#Zea_mays_subsp._mays" Lire en ligne], sur ''herbarium.usu.edu''</ref>.
 
La [[tige]] unique, longue d’1,5 à 3,5 m et de gros diamètre variant de 5 à 6 cm est pleine, est lignifiée et formée de plusieurs entrenœuds d’une vingtaine de centimètres séparés par autant de nœuds<ref>{{Lien brisé|langue=fr|auteur1=Maybelline Escalante-Ten Hoopen|prénom2=Abdou|nom2=Maïga|titre=Production et transformation du maïs|passage=5|lieu=Wageningen, Pays-Bas|éditeur=[[Ingénieurs sans frontières (Cameroun)|ISF Cameroun]] et [[Centre technique de coopération agricole et rurale|CTA]]|collection=PRO-AGRO|année=2012|pages totales=32|isbn=978-92-9081-494-8|lire en ligne=https://publications.cta.int/media/publications/downloads/1725_PDF.pdf}}</ref>. Au niveau de chaque nœud est insérée une [[feuille]] alternativement d’un côté et de l’autre de la tige. On compte entre 14 et {{nobr|22 feuilles}} selon les variétés (à mesure que la plante grandit, les feuilles du bas dépérissent et finissent par tomber. Ainsi, un plant de 10dix feuilles peut avoir perdu une à trois feuilles, sans qu'il y paraisse à première vue).
 
Les feuilles, typiques des graminées, mais de grande taille (jusqu’à {{unité|10|cm}} de large et un mètre de long), ont une [[Gaine foliaire|gaine]] enserrant la tige et un [[Limbe foliaire|limbe]] allongé en forme de ruban à nervures parallèles. À la base du limbe se trouve la [[Ligule (graminoïdes)|ligule]] qui a quelques millimètres de haut.
 
Le système racinaire comprend un très grand nombre de [[racine (botanique)|racines]] [[glossaireOrgane botanique#Aadventif|adventives]] qui naissent sur les nœuds situés à la base de la tige, formant des couronnes successives, tant sur les nœuds enterrés que sur les premiers nœuds aériens, dans une zone où les entrenœuds sont très courts. Ces racines forment un système fasciculé qui peut atteindre une profondeur supérieure à un mètre<ref>J.-P. Gay, ''Maïs, mythe et réalité'', éd. Atlantica, 1999, {{p. |21}}</ref>. Ces racines d’ancrage permettent d'éviter la [[verse]].
 
=== Tallage ===
Ligne 114 ⟶ 120 :
 
==== Phase végétative ====
[[Fichier:Prop roots of maize J1.jpg|vignette|[[racine (botanique)|Racines]] [[glossaire botanique#A|adventives]] de deux plants de maïs.]]
Le système racinaire du maïs est caractérisé par des racines traçantes (dites racines de surface), qui prélèvent l’eau et les nutriments nécessaires à la plante dans les couches les plus superficielles du sol<ref>[http://www.afd.be/~plant-ch/mais/conaiss/CVmais.htm Phases de la germination du maïs], sur ''afd.be''</ref>. Ce déséquilibre dans l’exploitation des ressources du sol fait que la plante est très exigeante en eau, ce qui peut poser problème en cas de faible disponibilité de celle-ci.
Le système racinaire du maïs est caractérisé par des racines traçantes (dites racines de surface), qui prélèvent l’eau et les nutriments nécessaires à la plante dans les couches les plus superficielles du sol<ref>[http://www.afd.be/~plant-ch/mais/conaiss/CVmais.htm Phases de la germination du maïs], sur ''afd.be''</ref>. Ce déséquilibre dans l’exploitation des ressources du sol fait que la plante est très exigeante en eau, ce qui peut poser problème en cas de faible disponibilité de celle-ci. Des couches de [[racines adventives]] se développent sur deux, trois ou quatre [[Nœud (botanique)|nœuds]] au-dessus de la surface du sol. Appelées racines coronaires, elles ont une fonction d'ancrage. La liaison entre la [[verse]] et l'enracinement d'ancrage est cependant faible, l'influence du milieu restant prépondérante malgré une variabilité génétique importante en ce qui concerne la sensibilité à la verse<ref>{{Article|auteur=Claude Varlet-Grancher, Maurice Derieux, Marie-Odile Jordan, Philippe Girardin, Didier Picard |titre=Rythme d'apparition des racines primaires du maïs (Zea mays L.)|périodique=Agronomie|date=1987|volume=7|numéro=9|pages=695-702}}.</ref>.
 
Dans les zones tempérées de l’hémisphère nord, le maïs est semé en avril-mai et fleurit en juillet-août. Les grains atteignent la maturité entre fin septembre et novembre selon les variétés. La récolte a lieu lorsque la plante jaunit et se dessèche. La plante entière peut également être récoltée et ensilée avant la maturité du grain (septembre).
 
Les professionnels du maïs utilisent le nombre de feuilles présentes sur la plante pour décider des actions à mener pendant sa croissance<ref>[http://www.omafra.gov.on.ca/french/crops/field/news/croppest/2006/07cpo06a2.htm Dénombrement des feuilles de maïs], sur ''omafra.gov.on.ca''</ref>. Ainsi, lorsque la plante a développé une première feuille complète (collerette bien apparente), c'est le stade V1 où il faut désherber. Au stade V8 ({{8e|feuille}} feuille complète), on recommande un apport d'[[engrais]] pour une bonne fructification. Au stade V10, on démarre l'irrigation dans les zones où elle est nécessaire, etc.
 
==== Anomalies d'inflorescence de maïs ====
Les inflorescence de maïs peuvent parfois subir des mutations qui impactent leur développement normal.
 
L'un des plus précoces gènes mutant ''indeterminant'' (id) empêche la transition au développement normal de reproduction. Au lieu de la floraison, ces fleurs continuent à grandir, parfois produisant plusieurs feuilles végétatives davantage.
 
ba1 et ba2 ''(barrent stalk'' 1 et ''barrent stalk 2'') font partie d'un autre classe des gènes mutants qui bloquent la formation des épis, mais pas celle des tassels. Contradictoirement, le gène ''tasselless'' (til) bloque le développement du tassel, mais pas celui des épis<ref>{{Ouvrage|langue=anglais|auteur1=B. Veit, R. J. Schmidt, S. Hake and M. F. Yanofsky|titre=The Plant Cell, Vol. 5
Maize Floral Development: New Genes and Old Mutants|passage=1205-1215|lieu=California|éditeur=|date=October 1993|isbn=}}</ref>{{,}}<ref>[http://www.plantcell.org/content/plantcell/5/10/1205.full.pdf]</ref>.
 
Les mutations ''Ts4'' (tassel seed 4) et ''Ts6( tassel seed 6)'' impactent le développement reproductif en 2 aspects : la détermination du sexe et la ramification de l'inflorescence. Ces deux gènes mutants ts6 et ts4 perturbent la détermination du sexe due au fait qu'ils sont incapables de réprimer les primordia de pistil dans les tassels, qui développent ensuite des fleurons avec des pistils fonctionnels<ref>{{Ouvrage|langue=anglais|auteur1=American Society of Plant Biologists|titre=Plant Physiology
"Experimental Analysis of Tassel Development in the Maize Mutant Tassel Seed 6"|passage=817-825|éditeur=|date=1997|isbn=}}</ref>{{,}}<ref>[http://www.plantphysiol.org/content/plantphysiol/114/3/817.full.pdf]</ref>.
 
==== Résistance naturelle ====
Ligne 126 ⟶ 144 :
 
=== Reproduction ===
[[Fichier:Corntassel 7095.jpg|vignette|gauche|uprightredresse|60 à 95 jours après le semis, le [[panicule]] (inflorescence mâle) apparaît au sommet du plant de maïs.]]
[[Fichier:Starr 080914-9926 Zea mays.jpg|vignette|uprightredresse|Les soies (inflorescences femelles) apparaissent et sont prêtes pour la [[fécondation]] 5 à 8 jours après l'apparition des fleurs mâles (panicules).]]
[[Fichier:Suikermais bloeiende kolf Zea mays.jpg|vignette|uprightredresse|Deux à trois mois après leur apparition, les soies sont toujours présentes sur l'épi de maïs désormais bien formé.]]
[[Fichier:Mais-leaves.JPG|thumbvignette|leftgauche|uprightredresse|Certaines variétés de maïs (principalement en zones tempérées) ont des feuilles poussant sur les épis (« husk leaves » ou « flag leaves » en anglais). Il s'agit en fait de la vraie feuille ancestrale et la spathe est la gaine. Cela est apprécié sur maïs doux (présentation des épis sur l'étal) mais éliminé en sélection grain ou on cherche des spathes les plus simples, fines et lâches possibles pour faciliter le dessèchement. Dans les régions tropicales les sélectionneurs recherchent au contraire des spathes multiples épaisses et très longues pour la protection contre les insectes.]]
Les fleurs, autre caractéristique qui distingue le maïs des autres graminées, sont unisexuées et regroupées en inflorescences mâles et femelles composées d’épillets de deux fleurs. La floraison mâle a lieu en moyenne 70 jours après le semis et précède de 5 à 8 jours la floraison femelle : on dit qu’il y a [[protandrie]] (ce qui limite l'autofécondation). L’initiation florale met un terme à la production de nœuds foliaires. La [[montaison (botanique)|montaison]], qui est l’élongation des entre-nœuds, portera lela [[panicule]] à plus de deux mètres au-dessus du sol (pour les variétés les plus courantes, certaines pouvant monter jusqu'à {{unité|10|m}}).
 
Les fleurs mâles sont groupées dans unune [[panicule]] terminalterminale qui apparaît après la dernière feuille. CeCette panicule, aussi appeléappelée « tassel », est constituéconstituée d’[[épillet]]s regroupant chacun deux fleurs à trois [[étamine]]s. La [[pollinisation]] [[allogame]] s'effectue par le vent mais l'auto-pollinisation est possible. La production journalière de pollen est diurne avec un maximum se produisant en milieu de matinée<ref>Ogden {{et al.}}, 1969</ref>. Le pollen du maïs contient 60 % d'eau et se dessèche de façon importante en environ 4quatre heures. L'essentiel de la pollinisation a donc lieu entre 10dix heures et 12douze heures pendant la période de 5cinq à 8huit jours que dure l’[[anthèse]] (floraison mâle) pour un même panicule<ref>N. Jarosz, [http://tel.archives-ouvertes.fr/docs/00/04/73/50/PDF/tel-00007521.pdf ''Étude de la dispersion atmosphérique du pollen de maïs''], 2004</ref>{{,}}<ref>Girardin, 1998</ref>{{,}}<ref>Coe {{et al.}}, 1988</ref>. À l’échelle d’un champ, la durée de pollinisation est de 6six à 18dix-huit jours, en fonction de la variété mais également de l’hétérogénéité du champ. Bien que la plante soit autofertile, la fécondation croisée est d’au moins 95 %. Les grains de pollen transportés par le vent et distribués jusqu’à {{unité/2|500|m}} de leur point de départ tombent sur les soies des plantes voisines (95 % des cas) ou du pied-mère (5 % mais dans ce cas, descendance moins vigoureuse et moins productive) et y germent. Si on souhaite obtenir des variétés pures, notamment pour la production de semences, le champ doit être isolé d'une autre culture de maïs d'au moins {{unité|300|m}}.
 
==== L'épi ====
Les fleurs [[femelle]]s sont groupées en [[Épi (botanique)|épis]] insérés à l’aisselle des feuilles médianes (les plus grandes). Les sélectionneurs cherchent à créer des variétés où ces inflorescences n’apparaissent pas trop en hauteur de manière à ne pas déséquilibrer le plant qui est sujet à la [[verse]], c’est-à-dire à la chute causée par le vent et les intempéries. Cependant on ne peut pas trop « descendre » l'épi par sélection car on perd du rendement en raison d'une pénétration de la lumière plus difficile vers les feuilles basses.
 
L’axe de l’épi, appelé [[rafleRafle (botanique)de maïs|rafle]], porte 10 à 20 rangées de fleurs femelles. Une seule fleur par épillet est fertile. Il est entouré de feuilles modifiées, les [[spatheSpathe de maïs|spathes]]s, desséchées à maturité. À l’extrémité supérieure, les spathes laissent dépasser les [[stigmate (botanique)|stigmates]] filiformes très légèrement dentéesdentés aussi appeléesappelés [[Soie de maïs|soies]]. Ces soies, une par futur grain, sont plus ou moins longues selon la position du grain dans l'épi (les premières soies qui apparaissent à l’extérieur du « cornet » de spathes sont les soies qui prennent naissance à la base de l’épi) sont les styles récepteurs du [[pollen]] sur toute leur longueur car recouverts de poils collants. Tout grain de pollen peut y germer pendant les 6 à 20 jours qui suivent leur apparition. Ces styles peuvent être colorés diversement en fonction des variétés (le plus souvent, blond virant au brun).
 
L’épi enveloppé dans ses spathes est appelé « [[spadice]] ». Entre l’apparition des soies et la maturation des grains, s’écoulent en moyenne deux à trois mois en fonction des variétés.
 
L'épi contient toujours un nombre pair de rangées de grains mais ses dimensions sont très variables (longueur de 5 à {{unité|45|cm}}, diamètre de 3 à {{unité|8|cm}}). Il contient le plus souvent 400 à 500 grains à maturité mais ce nombre peut aller jusqu'à mille. Une tige donne généralement naissance à un ou deux épis, jusqu'à une demi-douzaine ou plus. Un pied de maïs peut avoir plusieurs tiges secondaires, appelées talles, généralement un ou deux, jusqu'à une demi-douzaine ou plus également. Le nombre d'épis par pied, en comptant les talles qui elles-mêmes peuvent porter autant d'épis que la tige principale, peut donc aller de quelques-uns à une trentaine. Le nombre d'épis par pied dépend des modalités culturales, voire de la variété, ces deux items s'inscrivant du moins dans un tout<ref>[httphttps://books.google.fr/books?id=s_ILau5K3sYC&lpg=PP1&hl=fr&pg=PA5#v=onepage&q&f=false Guide pratique pour la technologie des semences de maïs], Food and Agriculture Organization of the United Nations, 1983, 216 p.</ref>{{,}}<ref>USDA, ARS, National Genetic Resources Program, Germplasm Resources Information Network (GRIN), [base de données en ligne], National Germplasm Resources Laboratory, Beltsville, Maryland</ref>.
 
La formation des grains donne lieu à une [[double fécondation]] (xénie). Chaque grain de pollen contient deux [[gamète]]s mâles. L'un féconde l'[[oosphère]] qui donnera le [[zygote]] principal puis l'embryon, l'autre féconde deux noyaux centraux pour donner un zygote accessoire ou albumen. L’albumen est [[triploïde]] mais, étant donné que les noyaux centraux ne sont pas toujours au nombre de deux ou diploïdes, son degré de [[ploïdie]] peut varier.
Ligne 148 ⟶ 166 :
 
==== Structure et composition du grain ====
[[Fichier:Maize-kernel.JPG|thumbvignette|1 - [[Embryon]]<br /> 2 - Albumen (Amidonamidon farineux)<br /> 3 - Couche à [[aleurone]] (amidon corné ou vitreux)<br /> 4 - [[péricarpePéricarpe]]<br /> 5 - zoneZone de transfert]]
[[Fichier:Maïs coupe transversale épi.jpg|vignette|Coupe transversale d’un épi.]]
Le grain de maïs est en fait un [[caryopse]], formé de trois parties d’origines différentes :
* l’[[embryon]], couramment appelé « germe », situé à la base du grain qui comprend l’[[embryon]] proprement dit ou « gemmule » et le ''[[scutellum (botanique)|scutellum]]'', c’est-à-dire le [[cotylédon]], organe de réserve dans lequel la plantule puise son énergie initiale ; l’embryon est issu de l’œuf formé à la suite de la fusion du noyau d’un [[Anthérozoïde|spermatozoïde]] et de l’[[oosphère]], il est [[diploïde]] ;
Ligne 157 ⟶ 175 :
L’amidon de l’albumen se présente sous deux formes : l’[[amylose]], polymère linéaire du glucose, et l’[[amylopectine]], [[polymère]] formant une molécule ramifiée. Selon le mode d’assemblage de ces molécules, il se forme de l’amidon farineux, à structure friable, situé plutôt au centre, ou de l’amidon corné, ou vitreux, à structure dense et compacte, situé en périphérie et qui contribue à maintenir la forme extérieure du grain. La proportion variable de ces deux formes d’amidon permet de distinguer diverses races.
 
La grosseur et le poids du grain dépendent de la variété. En moyenne, le poids de 1000 grains oscille entre 200 et {{uniténobr|350| grammes}}, et peut être de 13 à {{unité|700|g}} selon la variété considérée.
 
==== Couleur des grains ====
[[Fichier:Corncobs.jpg|vignette|La couleur des grains de maïs est très variable même si le grain jaune est le plus répandu.]]
[[Fichier:Transposons.jpg|thumbvignette|La pigmentation de certains grains peut être modifiée par l'action de [[transposon]]s.]]
C’est la superposition des couleurs de l'[[albumen]] et de sa couche à aleurone (tissu résultant de la fécondation) et du péricarpe (tissu d'origine maternel) qui donne sa couleur finale au grain de maïs<ref>[http://www.carolina.com/teacher-resources/Interactive/corn-ears-for-genetics/tr10691.tr Teaching Mendelian Genetics with Corn Ears], sur ''carolina.com''</ref>.
 
Ligne 186 ⟶ 204 :
En Afrique, ils sont plutôt blancs (même si certains programmes alimentaires essaient de développer la culture du maïs orange plus riche en carotène dont certaines populations manquent comme en Zambie par exemple<ref>[http://feedthefuture.gov/article/orange-maize-improves-yields-and-nutrition-families-zambia ''Le maïs orange améliore le rendement et la nutrition des familles en Zambie''], Feed the Future</ref>).
 
En France, les populations traditionnelles de maïs étaient à parts égales jaunes ou blanches avec quelques « roux », les Italiens préféraient le jaune orangé, les portugaisPortugais le blanc, les Indiens Hopi le bleu…
 
Les plats à base de grains bleu ou rouge, riches en anthocyane, sont recommandés aux personnes pratiquant un régime ou souffrant de [[diabète sucré|diabète]]<ref>[http://www.sciencedaily.com/releases/2012/09/120918184756.htm ''Compound Found in Purple Corn May Aid in Developing Future Treatments for Type 2 Diabetes, Kidney Disease''], ''Science News'', 18 septembre 2012</ref>{{,}}<ref>Takanori Tsuda1, Fumihiko Horio, Koji Uchida†, Hiromitsu Aoki† et Toshihiko Osawa, [http://jn.nutrition.org/content/133/7/2125.short ''Dietary Cyanidin 3-O-β-D-Glucoside-Rich Purple Corn Color Prevents Obesity and Ameliorates Hyperglycemia in Mice''], 2003, ''The American Society for Nutritional Sciences''</ref>{{,}}<ref>[http://www.sciencedaily.com/releases/2007/07/070730092559.htm ''Blue Tortillas May Help Dieters And Diabetics''], ''ScienceDaily'', {{1er}} août 2007</ref> car ce maïs contient 20 % de [[protéine]]s de plus qu'un maïs jaune classique et un [[index glycémique]] plus faible.
Ligne 199 ⟶ 217 :
* cinq originaires de l’Ancien monde : ''[[Coix]], [[Chionachne]], [[Polytoca]], [[Sclerachne]] et [[Trilobachne]]'' ;
* deux d’origine américaine :
** ''[[Zea]]'' qui se distingue par ses inflorescences mâles et femelles séparées ; il est subdivisé en deux sections :
*** la section ''Zea'' qui ne comprend qu’une espèce : ''[[Zea mays]]'', elle-même subdivisée en quatre sous-espèces<ref name="herbarium">{{lien brisé | langue=en}} | titre=Taxonomie du genre ''Zea'' | site=[[Université d'État de l'Utah|usu.edu]] | url=http://herbarium.usu.edu/treatments/Zea.htm#Zea_mays_subsp._mays Taxonomie| dubrisé genrele=19 ''Zea''],septembre sur2020 le| sitearchive-url=https://web.archive.org/web/20060922173401/http://herbarium.usu.edu/treatments/Zea.htm de| l’universitéarchive-date=22 deseptembre l’Utah2006}}</ref>, le maïs et trois [[téosinte]]s annuelles :
**** [[Zea mays subsp. mays|''Zea mays'' subsp. ''mays'']] (L.) Iltis, le maïs proprement dit,
**** [[Zea mays subsp. mexicana|''Zea mays'' subsp. ''mexicana'']] (Schrader) Iltis,
Ligne 218 ⟶ 236 :
==== Typologie ====
===== Classement par type de grains =====
[[Fichier:VegCorn.jpg|vignette|Épis nus de [[maïs doux]].]]
[[Fichier:Red Popcorn Kernels.jpg|vignette|[[Maïs perlé]].]]
[[Fichier:Corn 3different types.jpg|vignette|Trois variétés de maïs.]]
[[Fichier:Peruvian corn.jpg|vignette|Variétés péruviennes.]]
[[FileFichier:Zea mays 'Ottofile giallo Tortonese' MHNT.BOT.2015.34.1.jpg|thumbvignette|''Zea mays 'Ottofile giallo Tortonese'<nowiki/>'' - [[Muséum de Toulouse]].]]
 
D’innombrables formes du maïs sont cultivées. Au {{XIXe siècle}} un botaniste américain, [[Edward Lewis Sturtevant|Sturtevant]], établit une classification en groupes, fondée principalement sur les caractéristiques du grain :
# ''Zea mays amylacea'', maïs farineux, peu cultivé,
# ''Zea mays ceratina'', [[maïs cireux]] ou ''waxy'' (forte teneur en [[amylopectine]], utilisés par certaines industries agroalimentaires ou [[Industrie papetière|papeteries]] comme épaississant),
# ''Zea mays everta'', [[Pop-corn]], [[maïs à éclater]], maïs perlé,
# ''Zea mays indentata'', '''[[maïs denté''']], caractéristique en particulier du [[Corn Belt]] américain (maïs tardif),
# ''Zea mays indurata'', '''maïs corné''', maïs précoce cultivé en particulier en [[Argentine]] et aux [[États-Unis]], utilisé par l’industrie [[semoule|semoulière]] (« {{lang|en|''Corn flakes''}} »),
# ''Zea mays saccharata'', '''[[maïs doux]]''', aussi appelé « maïs grain », destiné à l'alimentation humaine,
# ''Zea mays tunicata'', maïs vêtu.
 
Ligne 239 ⟶ 257 :
Plus récemment sont apparues d’autres variétés :
* des maïs riches en [[huile]] (l’[[huile de maïs]] est appréciée dans l’[[alimentation]] humaine par la présence d’[[antioxydant]]s qui la rendent plus stable) ;
* des amylomaïs (forte teneur en [[amylose]], utilisée par l’industrie pour la production de [[cinémaFilm_étirable|films]] pour l’emballage des aliments) ;
* des maïs riches en [[lysine]].
* Variétés [[mâle-stérilité|mâle-stériles]].
 
===== Classement par origine géographique =====
[[Fichier:Oaxaca-corn-rafle.JPG|thumbvignette|leftgauche|La rafle rouge est caractéristique des « Southern dents » du sud-est des États-Unis (qui constituent une bonne part des hybrides dentés actuels). Elle est très rare dans les origines Northernnorthern flint ou Sud Américainessud-américaines et pratiquement absente des populations Européenneseuropéennes. Quand on voit une rafle rouge dans une population ancienne, on pense à une « contamination » par le pollen d'un hybride moderne.]]
La classification en groupes, considérée comme artificielle, a été remplacée au cours des soixante dernières années par des classifications multicritères faisant appel à beaucoup d’autres données. Les données [[Agronomie|agronomiques]] ont été complétées par des caractéristiques botaniques pour constituer une robuste classification initiale, puis des données génétiques, [[cytologie|cytologiques]], et d’autres liées aux protéines et à l’ADN, ont été ajoutées. On a désormais diverses catégories : formes (peu employées), races, complexes raciaux et plus récemment branches. Les analyses génétiques ont prouvé qu'à partir de la téosinte d'origine apparue en Amérique du Sud, quatre populations distinctes se sont formées :
# les maïs des Andes (Bolivie, Pérou, Équateur) ;
Ligne 250 ⟶ 268 :
# les maïs des montagnes mexicaines ;
# les maïs d'Amérique du Nord, divisés en deux grands groupes :
* les « '''{{Langue|en|texte=Northern flints}}''' » : maïs « [[Silex]] du Nord », variété indurata ou corné, à grains durs d'où leur surnom de silex, se trouvaient dans le Nord des États-Unis actuels et au Canada et semblent avoir migré par la côte Ouest à partir des maïs de type [[Hopi]]. Ils ont ensuite migré en Europe du Nord. Ils ont des épis longs et cylindriques, une rafle blanche et huit rangs de grains plus ou moins cornés, plus arrondis, plus riches en albumen vitreux plus dur et présentant une teneur en matière azotée supérieure,
* et les « '''{{Langue|en|texte=Southern dents}}''' » : maïs « denté du Sud », variété indentata du centre et Sud américains. Ils ont été développés dans le sud-est des États-Unis, leurs épis étaient cylindro-coniques avec beaucoup de rangs (jusqu'à vingt) des grains profonds et dentés, des rafles parfois rouges. Leurs grains dentés, allongés et plats, sont plus riches en albumen farineux et présentant une teneur supérieure en amidon. Les pionniers américains du {{s-|XIX|e}} ont parfois mélangé les deux groupes mais par la suite les sélectionneurs modernes ont tiré profit de leur distance génétique pour créer des groupes génétiques opposés permettant la création d'hybrides F1 à forte [[hétérosis]]. Tous les hybrides actuels du Nord de l'Europe par exemple ont un parent corné d'origine majoritairement « {{Langue|en|texte=Northern flint}} » et un parent denté d'origine majoritairement « Southern dent ».
 
Robert Bird et Major Goodman, en 1977, reconnaissent quatorze complexes raciaux, combinant caractères morphologiques et données statistiques, identifiés à partir de vingt mille populations de maïs américain<ref>Cité par J.-P. Gay in ''Maïs, mythes et réalités'', {{p.|268}}.</ref> :
{{Colonnes|nombre=2|1=
<div style="-moz-column-count:2; column-count:2;">
# Maïs coniques ;
# Maïs dentés des Caraïbes ;
Ligne 269 ⟶ 287 :
# Groupe Hamahuaco ;
# Groupe Cravos.
}}
</div>
 
=== Synonymes ===
Ligne 291 ⟶ 309 :
 
== Génétique ==
Les variétés de maïs actuellement cultivées résultent de la combinaison de lignées issues de groupes génétiques complémentaires ([[hétérotique]]s) connus<ref>Jacques Bordes, [http://195.221.120.247/simclient/consultation/binaries/stream.asp?INSTANCE=UCFRSIM&eidmpa=DOCUMENTS_THESES_182 ''Création de lignées haploïdes doublées de maïs par gynogenèse induite in situ : amélioration de la méthode et intégration dans les schémas de sélection''], 2006</ref>.
 
Ces principaux groupes génétiques et leurs origines sont :
Ligne 307 ⟶ 325 :
Les hybrides « corné × denté » sont à l'origine du succès de la culture du maïs dans les zones septentrionales de l'Europe, situées au nord de la Loire. Certains groupes se combinent mieux entre eux que d'autres.
 
Le maïs possède dix paires de [[chromosome]]s (''n''=20)<ref>[http://www.agbios.com/cstudies.php?book=ESA&ev=MON810&chapter=Appdx1&lang=FR lire en ligne], A ESA. MON810, sur Agbios</ref>. La longueur combinée des chromosomes est de {{unité|1500|[[centimorgan]]s}}. Certains chromosomes du maïs présentent des « renflements hétérochromatiniens » : domaines [[Hétérochromatine|hétérochromatiques]] hautement répétitifs qui se teintent en sombre. Ces renflements sont [[Polymorphisme (génétique)|polymorphiques]] aussi bien dans les souches de maïs que de [[téosinte]]. [[Barbara McClintock]] utilisa ces renflements comme marqueurs pour démontrer sa théorie des [[transposon]]s qui lui valut le [[prix Nobel de physiologie ou médecine]] en [[1983]]. Le maïs reste encore aujourd’hui un importantune [[organismeplante modèle]] importante pour la génétique et la [[biologie du développement]].
 
Il existe aux États-Unis un conservatoire de maïs mutants, le {{lang|en|''Maize Genetics Cooperation - Stock Center''}}, créé par le service de recherches agricoles du ministère américain de l’agriculture et situé dans le département des sciences agronomiques de l’[[université de l'Illinois à Urbana-Champaign]]. La collection comprend au total près de {{formatnum:80000}} échantillons. L’essentiel de la collection consiste en plusieurs centaines de gènes identifiés, plus des combinaisons de gênes supplémentaires et d’autres variations héréditaires. Il y a environ {{formatnum:1000}} aberrations chromosomiques (par exemple [[translocation (génétique)|translocations]]s et inversions) et des cas de nombres anormaux de chromosomes (par exemple [[Ploïdie|tétraploïdes]]). Les données génétiques décrivant la collection de maïs mutants ainsi que de nombreuses autres données sur la génétique du maïs peuvent être consultées (en anglais) à l’adresse [http://www.maizegdb.org/ MaizeGDB], la base de données de la génétique et de la génomique du maïs.
 
En 2005, aux [[États-Unis]], la [[National Science Foundation|Fondation nationale des sciences]] (NSF), le [[Département de l'Agriculture des États-Unis|ministère de l’Agriculture]] et le [[Département de l'Énergie des États-Unis|ministère de l’Énergie]] ont créé un consortium pour séquencer le [[génome]] du maïs. Le [[séquençage]] qui résultera de ces recherches sera immédiatement déposé dans la ''[[GenBank]]'' (banque de gènes), institution publique chargé de conserver les données de [[séquençage du génome]]. Le séquençage du génome du maïs a été considéré comme difficile à cause de sa grande taille et des arrangements génétiques complexes. Le premier séquençage du génome compléta en 2008<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Reuters |nom1=Staff |titre=Researchers sequence genome of corn |périodique=Reuters |date=2008-02-26 |lire en ligne=https://www.reuters.com/article/us-corn-genome-idUSN2632641520080226 |consulté le=2020-09-17 }}</ref>. Les résultats d'un étude scientifique réalisé par IOWA University en 2009 sur le génome du maïs montrent que ce dernier compte plus que {{formatnum:30000}} gènes et 85 % du génome est composé de familles de [[Élément transposable|transposons]] qui sont dispersés d'une manière non uniforme autour du génome<ref>{{Article |langue=anglais |auteur1=Patrick S. Schnable,Doreen Ware, Kai Ying,Cheng-Ting Yeh ,Scott J. Emrich |titre=The B73 Maize Genome: Complexity, Diversity, and Dynamics |périodique=[[Science (revue)|Science]] |date=20 novembre 2009 |volume=326 |numéro=5956 |lire en ligne=https://science.sciencemag.org/content/326/5956/1112.full |passage=1112-1115 |doi=10.1126/science.1178534}}</ref>. Le génome compte {{formatnum:50000}} à {{formatnum:60000}} gènes répartis parmi les 2,5 milliards de bases<ref>{{Article |langue=fr |titre=Le génome du maïs décodé - Technos et Innovations |périodique=[[L'Usine nouvelle]] |date=2008-02-29 |lire en ligne=https://www.usinenouvelle.com/article/le-genome-du-mais-decode.N23188 |consulté le=2020-09-17 }}</ref>(molécules qui forment l’ADN) constituant ses dix chromosomes (à titre de comparaison, le génome humain contient environ 2,9 milliards de bases pour {{nombre|20000}} à {{nombre|25000|gènes}}<ref>{{article|auteur=International Human Genome Sequencing Consortium
|titre=Finishing the euchromatic sequence of the human genome
|date=21 octobre 2004
|journalpériodique=Nature
|pages=931-945
|lang=en
|vol=431
|url=http://www.nature.com/nature/journal/v431/n7011/full/nature03001.html
|doi=10.1038/nature03001
}}</ref>).
 
DesDepuis les années 1980, des recherches sont en cours au [[Centre international d'amélioration du maïs et du blé|CIMMYT]] (Cimmyt), en collaboration avec l’[[Institut de recherche pour le développement|IRD]]<ref>[http://www.ird.fr/fr/actualites/fiches/1996/fiche11.htm ''Transfert de l’apomixie au maïs par hybridation''], site de l’[[Institut de recherche pour le développement|IRD]]</ref>{{,}}<ref>[https://www.ird.fr/la-mediatheque/fiches-d-actualite-scientifique/375-comment-reproduire-des-semences-de-qualite Comment reproduire des semences de qualité ?], site de l'IRD, mai 2011</ref>, visentvisant à créer un maïs [[Apomixie|apomictique]] par hybridation avec une graminée sauvage apparentée, [[Tripsacum dactyloides]]. Ce maïs modifié permettrait de produire des graines sans fécondation, facilitant ainsi la production de semences performantes. En contrepartie, l'absence de renouvellement génétique par reproduction sexuée empêcherait le développement de nouveaux caractères.
 
=== Sélection variétale ===
{{Loupearticle détaillé|Variétés françaises de maïs}}
Le maïs a été sélectionné empiriquement au cours des siècles par les agriculteurs eux-mêmes qui pratiquaient une [[Culture sélective des plantes|sélection massale]] (épis de grosse taille). Jusqu'en 1935, les agriculteurs cultivaient des variétés traditionnelles (qui étaient en fait des populations légèrement hétérogènes permettant une fécondation correcte du fait de l’[[allogamie]] de la plante puisque même si l’autofécondation existe chez le maïs sur environ 5 % des plants, celle-ci a un effet néfaste sur la production de la descendance).
 
Après la découverte de l'effet d'[[hétérosis]] aux États-Unis au début du {{s-|XX|e}}, des semences de maïs [[hybride]]s ont été développées afin d'améliorer la [[productivité]]. La production de semences est depuis basée sur ce principe et cherche à produire des parents dont la descendance hybride sera vigoureuse tout en répondant aux autres exigences des producteurs (couleur et composition du grain par exemple)<ref>[http://www.afd.be/~plant-ch/mais/sexualit/HCmais.htm Hybridation contrôlée du maïs], sur ''afd.be''</ref>.
 
L’origine des variétés hybrides est très étroitement liée à la culture du maïs aux États-Unis. Leur invention, puis leur développement y fait suite à une intense activité de sélection (massale) de variétés populations, conduite par des agriculteurs, appuyés ensuite par les stations de recherches publiques du [[Corn Belt]], mises en place à la suite du [[Homestead act]] de 1862<ref>CRABB, 1993</ref>. À partir de [[variété-population|variétés-populations]] indigènes, l’ensemble de ces efforts ont conduit dès la fin du {{s-|XIX|e}} à la création d’un matériel original, les variétés populations du [[corn belt]] à grains dentés, qui combinaient des caractéristiques d’adaptation climatique et de productivité. Certaines de ces variétés populations ont eu une diffusion importante, telle ''Reid Yellow Dent'', créée en 1847. Malgré l’intensification de ces efforts d’amélioration des variétés populations et la mise en place de concours agricoles destinés à récompenser les plus beaux épis, les ''corn-show''<ref>BERLANBerlan, 1999b</ref>, on constate une stagnation de la productivité par unité de surface dans les décennies qui suivent la mise en place des premières statistiques agricoles (1865). Cette stagnation est sans doute liée pour partie à l’augmentation des problèmes de maladies, masquant le progrès [[génétique]]<ref>Alain Charcosset et André Gallais, [http://www.selectionneurs.asso.fr/bulletin/downloadintervention?id=15 ''Émergence et développement du concept de variétés hybrides chez le maïs''], UMR Génétique végétale INRA-Université de Paris-Sud-CNRS-AgroParisTech</ref>. D’autres éléments vont toutefois dans le sens d’un progrès génétique très faible. Cette stagnation peut s’expliquer par la très faible efficacité de la sélection massale pour améliorer des caractères à faible héritabilité comme la productivité d’une plante individuelle<ref>GALLAISAndré Gallais, 2000</ref>.
 
Le maïs connut une modification de ses conditions de développement lorsqu'il fut intégré à une [[monoculture]] intensive avec de haute densité de population et un accès restreint aux [[nutriment]]s car ce changement eut lieu avant le recours massif aux [[engrais]] chimiques. Cela conduisit les cultivateurs à effectuer notamment une sélection apicale des épis, où seul l’épi supérieur accédait pleinement aux ressources nécessaires aux dépens des autres épis qui étaient en plus souvent retirés. Un grand nombre de variétés de climat tempérés sont donc génétiquement enclines à n'amener qu'un ou deux épis à pleine maturité. La culture du maïs en milieu tempéré a également induit une sélection qui a entrainé des différences notables entre les variétés tempérées et tropicales. Ainsi, une variété tropicale actuelle plantée en milieu tempéré y atteint rarement la période de [[fructification]] (en raison d'une [[photopériode]] inadaptée, durée du jour trop importante) et peut continuer à pousser jusqu'à plus de {{uniténobr|8| mètres}}, ce qui peut en faire un atout intéressant pour la culture de [[biocarburant]] (en culture expérimentale, on peut contourner ce problème en couvrant ces plants vers 18 h pour simuler la tombée de la nuit).
 
Les plus gros progrès en matière de rendement reposent sur le développement des [[hybride]]s dits « F1 », hybrides de première génération issus du croisement de lignées pures<ref>{{vid}} [httphttps://www.youtube.com/watch?v=ZjWk9AM30Qo ''Corn pollination''], sur YouTube</ref>. Les [[hybride F1|hybrides F1]] se caractérisent par une très grande vigueur, due à l’effet d’[[hétérosis]] et par une grande homogénéité morphologique, ce qui favorise la [[Machinisme agricole|mécanisation]] de la culture.
 
En France, plus de 800 nouvelles variétés de maïs sont créées et présentées chaque année mais seules 30 % des variétés candidates sont effectivement homologuées par le [[Groupe d'étude et de contrôle des variétés et des semences]] (GEVES) pour le compte du [[Comité technique permanent de la sélection]] (CTPS) qui est habilité à proposer l'inscription des variétés au ministère de l'Agriculture<ref>[http://www.gnis.fr/index/action/page/id/4/titre/Filiere_semences_et_plants ''Nouvelles variétés de maïs : De la création à la distribution'']</ref>. La variété la plus cultivée en 2011 en France (avec {{formatnum:unité|65000|hectares}} hectares) était la variété nommée « Ronaldinio ».
 
==== Objectifs ====
Ligne 358 ⟶ 376 :
=== Variétés de maïs OGM ===
{{Voir aussi|Réglementation des OGM}}
Compte tenu des enjeux économiques très importants qu’il représente au niveau mondial (le maïs génétiquement modifié comptait pour 33% de production mondial de maïs en 2016<ref>{{Lien web |titre=Biotech Crop Highlights in 2018 {{!}} ISAAA.org |url=https://www.isaaa.org/resources/publications/pocketk/16/ |site=www.isaaa.org |consulté le=2020-09-18}}</ref>) et particulièrement aux États-Unis, le maïs est un champ d’application privilégié pour les [[Organisme génétiquement modifié|OGM]] (80 % du maïs aux États-Unis contient des traits génétiques sous licence de [[Monsanto]]<ref>Peter Whoriskey, [httphttps://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2009/11/28/AR2009112802471.html ''Monsanto's dominance draws antitrust inquiry''], ''The Washington Post'', 29 novembre 2009</ref>). Des variétés modifiées génétiquement pour résister à des herbicides ([[NK 603]]) ou à certains ravageurs tels que la pyrale ([[Maïs Bt]]), [[sésamie]] ou [[chrysomèle]]s ([[MON 863]]) ont été produites par les grands semenciers internationaux, notamment Monsanto, mais leur culture et/ou leur importation est interdite par certains États.
 
Il existe des zones protégées où la culture de maïs de consommation est soumise à dérogation et qui privilégient donc la production de semences de maïs, facilitant ainsi l'isolement des parcelles et une éventuelle contamination par le pollen. Leurs limites sont définies par arrêtés ministériels<ref>[http://www.gnis-pedagogie.org/pages/mais/chap8/3.htm Production de semences et isolement des parcelles], sur ''gnis-pedagogie.org''</ref>.
Ligne 370 ⟶ 388 :
 
=== Zones de culture ===
[[Fichier:Field, corn, Liechtenstein, Mountains, Alps, Vaduz, sky, clouds, landscape.jpg|vignette|Champ de maïs au [[Liechtenstein]].]]
 
La culture du maïs concerne près de 150 pays dans les cinq continents, du {{50e|degré}} degré de latitude nord au {{50e|degré}} degré de latitude sud et du niveau de la mer à plus de {{unité|3000|mètres}} d’altitude. Cette culture revêt des aspects très contrastés : souvent [[culture vivrière]] et manuelle de variétés traditionnelles en [[Afrique subsaharienne]], culture intensive mécanisée parmi les plus productives dans les pays tempérés industrialisés.
 
=== Période et climat ===
Ligne 378 ⟶ 396 :
 
=== Types de sol ===
[[Fichier:Tractors at Werktuigendagen 2009, Belgium.jpg|thumbvignette|S'il préfère des sols riches, le maïs peut tout de même pousserpousse en sol sablonneux s'il est irrigué et fertilisé.|alt=]]
C’est une culture qui préfère les [[sol (pédologie)|sols]] profonds et riches mais qui peut s’accommoder de conditions plus difficiles, comme des sols sableux ou plus, argileux, voireou calcaires, sous réserve de lui assurer les apports d’eau et d’éléments nutritifs nécessaires.
 
C’est une culture améliorante grâce à son enracinement profond et ses importants apports de [[matière organique]] (huit à dix tonnes par hectare<ref>[http://www.cipf.be/fr/files/ititecgrain.pdf Cultiver du maïs], sur ''cipf.be''</ref>) assurés par les résidus de culture. Contrairement aux autres céréales, la grande culture mécanisée de maïs est une culture [[sarclage|sarclée]], cette pratique étant utile pour lutter contre les [[Adventice|mauvaises herbes]] et surtout limiter les pertes en eau.
Ligne 387 ⟶ 405 :
 
=== Semis ===
[[Fichier:Subito Mais Saaten-Union.JPG|thumbvignette|alt=Champ de maïs à peine levé]]
Le semis se fait à l’aide de [[semoir]]s de précision, permettant de contrôler tant la profondeur (3 à {{unité/2|5|cm}}), l’écartement des lignes que la densité sur les lignes. L'implantation optimale pour les [[cultivar]]s de maïs cornés modernes (grains et fourrage) est composée de rangs espacés de {{unité/2|75|cm}} (pour un bon ensoleillement) avec un plant tous les {{unité/2|13|cm}} (pour une bonne irrigation et un bon développement racinaire) soit {{nombre|102500|plants/hectare}}. On obtient ainsi de beaux épis, peu de [[verse]] et une bonne tolérance à la [[sécheresse]]. Plus on augmente la densité du semis, plus les plants sont grands mais avec une tige plus fine et de plus petits épis plus ou moins développés. Les semis les plus denses sont donc réservés aux maïs cornés précoces (à plus faible développement). Les maïs dentés tardifs sont plutôt plantés à une densité de {{nombre|90000|plants/hectare}} (1 plant tous les {{unité/2|15|cm}} au lieu de 13)<ref>[http://issuu.com/comptoir-agricole/docs/guide_technique_2012 Bulletin intérieur d’information des sociétaires du Comptoir agricole], 2012</ref>.
 
Ligne 396 ⟶ 414 :
Le semis doit se faire le plus tôt possible, dès que la température de la terre dépasse {{tmp|10|°C}} (entre la fin-mars et la mi-mai dans l’hémisphère nord) pour :
* favoriser l’enracinement précoce des plantes, permettant une meilleure résistance à la sécheresse d’été et car les journées du mois de mai sont plus efficaces en moyenne, sur la croissance du maïs, que les journées du mois de septembre<ref>[http://www.haute-loire.chambagri.fr/Essais-mais-2010-aide-au-choix-de.html Aide au choix de variétés de maïs 2011], sur ''haute-loire.chambagri.fr''</ref> ;
* faire coïncider au maximum la période de floraison avec la période de plus forte luminosité ({{date-|20 juin}}) ;
* et obtenir une récolte précoce en automne.
 
Ligne 404 ⟶ 422 :
 
=== Photosynthèse et rendement potentiel ===
Le maïs, ainsi que d’autres [[graminée]]s tropicales (comme la [[canne à sucre]] ou le [[sorgho commun|sorgho]] par exemple), fait partie des plantes dites « [[Fixation du carbone en C4|en C{{ind|4}}]] »<ref>[http://www.snv.jussieu.fr/bmedia/Chloroplaste/mais.htm ''Les chloroplastes d’une plante en C4, le maïs''], sur le site de l’[[université Pierre-et-Marie-Curie]].</ref>. Ces plantes réalisent leur [[photosynthèse]] d’une façon plus efficace que ne le font les autres plantes (dites « [[Fixation du carbone en C3|en C{{ind|3}}]] »). Selon diverses études, le rendement de la photosynthèse (c’est-à-dire de la transformation de l’[[énergie solaire|énergie lumineuse]] en [[matière organique]]) chez le maïs est de l’ordre de 5 à 6 % dans les meilleures conditions expérimentales<ref>J.-P. Gay, ''Maïs, mythes et réalités'', op. cité, {{p.|49}}.</ref>.
[[Fichier:Combine-harvesting-corn.jpg|vignette|Moissonneuse-batteuse équipée d’un cueilleur à maïs]]
Le maïs, ainsi que d’autres [[graminée]]s tropicales (comme la [[canne à sucre]] ou le [[sorgho commun|sorgho]] par exemple), fait partie des plantes dites « [[Fixation du carbone en C4|en C{{ind|4}}]] »<ref>[http://www.snv.jussieu.fr/bmedia/Chloroplaste/mais.htm ''Les chloroplastes d’une plante en C4, le maïs''], sur le site de l’[[université Pierre-et-Marie-Curie]].</ref>. Ces plantes réalisent leur [[photosynthèse]] d’une façon plus efficace que ne le font les autres plantes (dites « [[Fixation du carbone en C3|en C{{ind|3}}]] »). Selon diverses études, le rendement de la photosynthèse (c’est-à-dire de la transformation de l’[[énergie solaire|énergie lumineuse]] en [[matière organique]]) chez le maïs est de l’ordre de 5 à 6 % dans les meilleures conditions expérimementales<ref>J.-P. Gay, ''Maïs, mythes et réalités'', op. cité, {{p.|49}}.</ref>.
 
Le rendement pratique dépend des conditions climatiques, ensoleillement et température (en supposant que la nutrition de la plante - eau, azote, etc. - ne soit pas contrainte), et de l’[[indice foliaire]]. Cet indice qui correspond au rapport de la surface des feuilles à celle du sol traduit la capacité de la plante d’intercepter le rayonnement lumineux et peut atteindre couramment cinq ou six dans le Sud-Ouest de la France, voire dix à douze. En conséquence, le maïs est capable d’accumuler {{unité/2|600|kg}} de matière sèche par hectare et par an, ce qui correspond à un rendement optimal en grains<ref>Le rendement en grain dépend aussi de l’indice de récolte, c’est-à-dire le rapport du poids des grains par rapport à la matière sèche totale. Il est d’environ 50 % pour les maïs « hybrides ».</ref> de 200 quintaux<ref>J.-P. Gay, ''Maïs, mythes et réalités'', op. cité.</ref>. Mais si le record de rendement établi à ce jour dans une ferme de l’[[Illinois]] ([[États-Unis]]) a été de {{unité|235|q/ha}}, la moyenne de rendement des pays les plus avancés techniquement (États-Unis, France, Italie, Canada) est de 90 à 100 quintaux de grains par hectare.
Ligne 412 ⟶ 429 :
 
=== Irrigation ===
[[Image:Lombardini Motori LDA 673 pic5.jpg|vignette|Motopompe utilisée pour irriguer un champ de maïs en France.]]
Avec son système racinaire superficiel, le maïs nécessite une importante [[irrigation]] en zones à étés secs comme le Sud de l'Europe, l'[[Égypte]], le [[Chili]] ou le [[Pérou]]. Selon le type de climat et de sol, les besoins varient de 800 à {{unité/2|1500|m|3}} d'eau/ha par mois de la floraison jusqu'à la maturation des grains<ref>JM. Deumier, B. Lacroix, A. Bouthier, J.-L. Verdier, M. Mangin, [http://www.irrinov.arvalisinstitutduvegetal.fr/fichiers/ressource_limitee/Article%20irrigation%20ma_357s%20sorgho%20_avec%20photos.pdf ''STRATEGIESStratégies DEde CONDUITEconduite DEde L’IRRIGATIONl'irrigation DUdu MAÏSmaïs ETet DUdu SORGHOsorgho DANSdans LESles SITUATIONSsituations DEde RESSOURCEressource ENen EAUeau RESTRICTIVErestrictive''], sur ''irrinov.arvalisinstitutduvegetal.fr''</ref> (la solution la plus économique en eau est le [[Micro-irrigation|goutte à goutte]] enterré<ref>[http://lot-et-garonne.chambagri.fr/fileadmin/documents/docs/territoires/pat_trec_canaule/r%C3%A9union_pat-pgce_marcon_g%C3%A0g_ma%C3%AFs_12-06-12.pdf Mise en place d'un essai expérimental d'installation de goutte-à-goutte enterré en culture de maïs dans le cadre des PGCE], juin 2012, sur ''lot-et-garonne.chambagri.fr''</ref>{{,}}<ref>{{vid}} [httphttps://www.youtube.com/watch?v=SuFScoO4tb0 ''Irrigation du maïs par système de goutte à goutte enterré''], sur YouTube</ref>). Dans les zones plus humides, les grandgrands producteurs de maïs dans le monde ([[États-Unis]], [[Chine]], [[Brésil]], [[Argentine]], [[Europe de l'Est]]) se passent totalement d'irrigation (sauf pour leurs productions de semences). Dans les régions tropicales, au climat humide et ensoleillé, sans période sèche trop marquée, le maïs peut être cultivé sans irrigation artificielle toute l'année et donner jusqu'à trois récoltes par an.
 
À titre de comparaison, pour {{unité/2|1|kg}} de matière sèche produite, le [[maïs fourrage]] nécessite {{unité/2|240|L}} d'eau, le maïs grain 450, le [[blé]] 590, le [[soja]] 900, le [[tournesol]] {{formatnum:1200}} et le [[riz]] inondé {{formatnum:5000}}. Le maïs est donc la plante qui utilise de façon la plus efficiente l'eau qu'elle reçoit. Mais le maïs a particulièrement besoin d'eau et de [[nutriment]]s en été notamment à partir du stade {{nombre|10|feuilles}} pour les variétés précoces ({{nombre|12|feuilles}} pour les tardives) et pendant au moins tout le mois suivant soit au début de la période de formation des grains allant de 60 à {{unité|90|jours}} après le semis<ref>[http://odells.typepad.com/blog/corn-growth-stages.html ''Corn Growth Stages''], sur ''odells.typepad.com''</ref>. Pendant cette période de fructification (de fin juin à la mi-août dans l'hémisphère Nord), le maïs consomme de l'ordre de {{unité/2|4|mm}} d'eau par jour voire plus en cas de très fortes chaleurs. S'il ne pleut pas et dans un sol sableux qui a une faible [[réserve utile]] d'eau (de l'ordre de {{unité/2|25|mm}}), il faut irriguer tous les {{unité|6|jours}} en apportant les {{unité/2|24|mm}} d'eau/m{{2}} consommés soit {{unité/2|1250|m|3}} d'eau/mois par ha.
 
À titre de comparaison, pour {{unité/2|1|kg}} de matière sèche produite, le [[maïs fourrage]] nécessite {{unité/2|240|L}} d'eau, le maïs grain 450, le [[blé]] 590, le [[soja]] 900, le [[tournesol]] {{formatnum:1200}} et le [[riz]] inondé {{formatnum:5000}}. Le maïs est donc la plante qui utilise de façon la plus efficiente l'eau qu'elle reçoit. Mais le maïs a particulièrement besoin d'eau et de [[nutriment]]s en été notamment à partir du stade {{nobr|10 feuilles}} pour les variétés précoces ({{nobr|12 feuilles}} pour les tardives) et pendant au moins tout le mois suivant soit au début de la période de formation des grains allant de 60 à {{nobr|90 jours}} après le semis<ref>[http://odells.typepad.com/blog/corn-growth-stages.html ''Corn Growth Stages''], sur ''odells.typepad.com''</ref>. Pendant cette période de fructification (de fin juin à la mi-août dans l'hémisphère Nord), le maïs consomme de l'ordre de {{unité/2|4|mm}} d'eau par jour voire plus en cas de très fortes chaleurs. S'il ne pleut pas et dans un sol sableux qui a une faible [[réserve utile]] d'eau (de l'ordre de {{unité/2|25|mm}}), il faut irriguer tous les {{nobr|6 jours}} en apportant les {{unité/2|24|mm}} d'eau/m{{2}} consommés soit {{unité/2|1250|m|3}} d'eau/mois par {{unité|ha.}}
[[Fichier:The NEW IDEA one row corn picker (NBY 6475).jpg|gauche|vignette|Train de récolte en épis : tracteur, corn-picker un rang et remorque de transfert en 1949.]]
=== Récolte ===
[[Fichier:Feldhaecksler-MaisMaissipelto Rantasalmi.jpg|vignette|Récolte du maïs plante-ensilageentière à l’aidel'ensileuse, d’une[[Rantasalmi]], ensileuse[[Savonie du Sud]], [[Finlande]], 2021.]]
La récolte du maïs peut se faire en épis, en grains ou plante entière.
La récolte du maïs-grains peut se faire en épis ou en grains. La récolte en épis peut se faire plus précocement, à un taux d’humidité allant de 35 à 45 %. Les épis sont séchés naturellement en silos-cage (''cribs''). On utilise à cet effet des [[cueilleur-épanouilleur|cueilleurs-épanouilleurs]], tractés ou automoteurs, qui récoltent les épis débarrassés de leurs [[spathe]]s. La récolte en grains, la plus répandue actuellement, nécessite l’opération de battage (réalisée par des [[cueilleur-égreneur|cueilleurs-égreneurs]] ou des [[moissonneuse-batteuse|moissonneuses-batteuses]] adaptées, munies de bec cueilleurs), et suppose un taux d’humidité compris entre 20 et 35 %. Les grains doivent être séchés à l’air chaud pour ramener le taux d’humidité à 14-15 % permettant un stockage prolongé. Le maïs-fourrage se récolte à l’aide d’[[ensileuse]]s qui hachent les plantes entières lorsque le taux de matière sèche atteint 30 % (grain rayable à l’ongle). Le maïs-fourrage est destiné aux ruminants et peut être [[ensilage|ensilé]] ou utilisé comme fourrage frais.
 
==== À la main ====
La récolte manuelle des épis demande entre 120 et 200 heures de travail par hectare<ref>{{Lien web|titre=La récolte du maïs|url=www.fao.org/3/T0522F/T0522F02.htm|site=FAO|consulté le=12 décembre 2019}}</ref>. Elle est généralement effectuée sans outil bien qu'il existe des crochets à fixer sur une main pour faciliter l'épanouillage. La récolte plante entière pour l'affouragement en vert est effectuée à l'aide d'une [[faucille]].[[Fichier:Iowa harvest 2009.jpg|vignette|Moisson du maïs à la moissonneuse-batteuse, [[Iowa]], novembre 2009.]]
==== En épis ====
[[Fichier:Corn cribs2.JPG|gauche|vignette|Cribs à maïs, Plaine de la [[Limagne]], France, 2009.]]
[[Fichier:Combine-harvesting-corn.jpg|vignette|Moissonneuses-batteuses équipées de tables de coupe à maïs. Vidange de la trémie dans une remorque routière à l'arrêt.|alt=]]
La récolte en épis est plus précoce, à un taux d’humidité allant de 30 à 45 %. Les épis sont séchés naturellement en silos-cage (''cribs''). On utilise à cet effet des [[cueilleur-épanouilleur|cueilleurs-épanouilleurs]] (ou [[Corn-picker|corn-pickers]]) tractés ou automoteurs, qui récoltent les épis débarrassés de leurs [[spathe]]s<ref name=":1">{{Lien web|titre=Une méthode traditionnelle pour « limiter son empreinte carbone »|url=https://www.terre-net.fr/observatoire-technique-culturale/strategie-technique-culturale/article/recolte-de-mais-cribs-une-methode-de-sechage-naturelle-217-141811.html|site=Terre-net|date=octobre 2018|consulté le=12 décembre 2019}}</ref>. Un corn-picker un rang permettait de récolter environ 4 hectares par jour (photo publicitaire de ''New-Idea'' ci-contre). Le séchage en cribs a été très utilisé dans les zones les plus septentrionales et lorsque les carburants nécessaires au séchage artificiel étaient chers. Lorsque les épis sont secs, c'est-à-dire à la fin du printemps suivant, ils sont récupérés pour être battus à poste fixe. La récolte en épis est toujours privilégiée pour les maïs destinés à la consommation humaine en grains ([[pop-corn]]) et pour la production de semences. Elle est appréciée pour le gavage des palmipèdes gras destinés à la production de [[foie gras]]. Ce type de stockage transitoire lorsqu'il est réalisé en plein air prédispose cependant à la contamination des grains par des moisissures.
 
Après battage, il reste la [[rafle de maïs]] récupérable.
 
La récolte en épis est obligatoire pour la consommation en épis ([[maïs doux]]...).
 
Ce type de récolte pourrait être remis à l'honneur pour des raisons écologiques<ref name=":1" /> d'autant plus que l'automatisation des cribs est possible.
==== En grains ====
{{Article principal|Moisson (agriculture)}}
La récolte en grains, la plus répandue actuellement, comprend en plus l’opération de battage et parfois le broyage des tiges sur la même machine. Elle permet un gain de temps considérable ; les moissonneuses de tailles très variables récoltent typiquement plusieurs hectares à l'heure. Elle est réalisée par des [[cueilleur-égreneur|cueilleurs-égreneurs]] (''corn-shellers'') et surtout des [[moissonneuse-batteuse|moissonneuses-batteuses]] adaptées, munies de becs cueilleurs, et suppose un taux d’humidité compris entre 20 et 35 %. Elles peuvent être munies d'un système de propulsion à chenilles pour le travail en conditions très humides. Les grains doivent ensuite être séchés à l’air chaud pour ramener le taux d’humidité à 14-15 % permettant un stockage prolongé. Ce séchage peut représenter une charge importante, aussi les céréaliculteurs récoltent le maïs le plus mûr possible.
 
On pratique aussi à la moissonneuse-batteuse la récolte en grains humides que l'on broie et ensile immédiatement. Elle est réservée à l'alimentation principale des porcs ou à la complémentation énergétique de la ration des ruminants. Cette méthode évite les frais de séchage.
 
==== Plante entière ====
{{Article principal|Maïs ensilage}}[[Fichier:Feldhaecksler-Mais.jpg|vignette|Récolte du maïs-ensilage à l’aide d’une ensileuse.]]Le maïs-fourrage se récolte à l’aide d’[[ensileuse]]s qui hachent les plantes entières lorsque le taux de matière sèche atteint 30 % (grain rayable à l’ongle). Le maïs-fourrage est destiné aux ruminants et peut être utilisé comme fourrage frais mais il est généralement [[ensilage|ensilé]]. Cette méthode est aussi utilisée pour la production de [[biogaz]].
 
=== Stockage ===
{{Article détaillé|Maïs ensilage#Étapes|Stockage des céréales}}
Après séchage et éventuellement dépoussiérage, le maïs en grains est le plus souvent conservé en cellules ventilées si besoin comme les autres céréales.
 
Les [[semencier]]s conservent leurs semences pour l'année suivante sous des hangars bien secs sans plus car les conditions de stockage influent peu sur le pouvoir germinatif des grains lors des douze premiers mois<ref>[http://www.fao.org/Wairdocs/x5164F/X5164f0w.htm Conservation des semences], FAO</ref>. Pour une conservation sur deux ans et plus, ils utilisent des chambres froides à {{tmp|10|°C}} et 50 % d'humidité. Les particuliers peuvent conserver leurs semences au [[réfrigérateur]]. La règle de base pour la conservation des semences est d'éviter les changements fréquents de température et de taux d'humidité.
 
=== Rotations ===
[[Fichier:Zea mays (Corn after the harvest).jpg|thumbvignette|leftgauche|Champ de maïs après la récolte.]]
Le maïs peut constituer une tête de [[Rotation culturale|rotation]], après une culture de blé (éviter une culture de blé après une culture de maïs, cela génèreengendre des risques de [[mycotoxine]]s), ou bien peut suivre une [[légumineuse]], qui apportera un complément d’azote. Il est possible de cultiver maïs sur maïs ([[monoculture]]) mais avec des risques de déséquilibre du sol et de prolifération des [[Parasitisme|parasites]] et adventices. Aux États-Unis, on pratique généralement une rotation sur deux ans avec une [[légumineuse]] : maïs-[[Luzerne cultivée|luzerne]] dans les régions les plus fraîches et maïs-[[soja]] plus au sud.
 
Le broyage des résidus de maïs réduit les risques de [[Contamination (toxicologie)|contamination]] en Don ([[déoxynivalénol]])<ref>[http://www.terre-net.fr/observatoire-technique-culturale/strategie-technique-culturale/article/le-broyage-des-residus-de-mais-reduit-les-risques-de-contamination-en-don-217-84258.html Lire en ligne], sur ''terre-net.fr''</ref>.
Ligne 434 ⟶ 475 :
{{Article détaillé|Liste des ennemis du maïs|Liste des maladies du maïs}}
 
[[Fichier:Corn borer.jpg|vignette|Larve de la [[pyrale du maïs]], principal ravageur de cette culture en France.]]
[[Fichier:Western corn rootworm.jpg|vignette|[[Chrysomèle des racines du maïs]], un ravageur récemment apparu en Europe.]]
[[Fichier:Ustilago maydis de 2.jpg|vignette|Dégâts du [[charbon du maïs]] ''(Ustilago maydis'') sur épi.]]
 
De nombreux « ''ennemis des cultures'' »<ref>''Guide pratique de défense des cultures'', Association de coordination technique agricole, Paris, 1980.</ref>, ravageurs et maladies, affectent les champs de maïs à tous les stades de la culture depuis le [[Semis (agriculture)|semis]] jusqu’aux épis formés. Ainsi, un hectare de maïs en végétation renferme en moyenne entre {{formatnum:300000}} et {{nombre|400000|insectes}}<ref name="mcd">[http://www.maisculturedurable.com/produire_utile-3.html Lire en ligne], sur ''maisculturedurable.com''</ref>. Les ravageurs animaux, [[Insecte ravageur|insectes]] surtout, sont les plus dangereux mais divers [[défense des cultures|moyens de lutte]] sont disponibles. Pour les maladies, la méthode de lutte la plus efficace est souvent de sélectionner des variétés résistantes.
 
Au début de la végétation, aux stade semis et jeunes plantules, la [[fonte des semis]], due à divers [[champignon]]s, nécessite une désinfection des [[Semence (agriculture)|semences]]. Les semences en terre peuvent être attaquées par des vertébrés : [[Corvus|corbeaux]], [[Pie bavarde|pies]], [[mulot]]s, [[campagnol]]s, etc., et les plantules par des insectes ou leurs [[larve]]s : [[courtilière]]s, [[Taupin (insecte)|taupins]], [[Ver gris|vers gris]] ([[noctuelle]]s){{etc.}} Un nouveau ravageur, la [[Chrysomèle des racines du maïs|chrysomèle]]<ref>[http://www.inra.fr/content/download/5214/51262/file/Questions+reponses+Diabrotica.pdf ''Le point sur la chrysomèle du maïs en Europe''], sur le site de l’[[Institut national de la recherche agronomique|INRA]]</ref>, jusqu’alors cantonnée au continent américain où venant d’Amérique centrale, elle avait envahi la ''[[Corn Belt]]'' américaine dans les années 1970 et y est devenue le principal ravageur des culturecultures de maïs. Elle est apparue en Serbie en 1992 puis à Venise en 1998 et s’est progressivement répandue dans toute l’Europe, souvent par les aéroports, malgré les mesures de [[prophylaxie]] prise dans les différents pays. Les dégâts sont surtout dus aux larves qui se nourrissent des racines.
 
En cours de végétation (des premières feuilles au début de la floraison), des phénomènes de flétrissement ou dépérissement des plantes peuvent être causés par des vers gris (noctuelles) des chenilles de [[Sesamia|sésamie]], des vers blancs ([[hanneton]]s){{etc.}} Des feuilles perforées sont la marque de la [[Pyrale du maïs|pyrale]], un des ravageurs les plus dangereux, la verse peut provenir d’attaques de [[Nématode]]s des tiges et des bulbes…
Ligne 462 ⟶ 503 :
Une autre technique s’est considérablement diffusée dans le monde, bien qu’elle soit très contestée, la mise au point par [[transgenèse]] de variétés résistantes à la pyrale. C’est le [[maïs Bt]] autorisé aux États-Unis depuis 1995.
 
Une technique assez récente{{Quand}} et cette fois-ci naturelle et logique mise au point par des chercheurs:en Afrique la méthode [[Push-pull (agriculture)|push-pull]] (''chasser-charmer''): consistant à chasser les insectes ravageurs d'une culture principale et à les charmer vers la lisière du champ.
 
=== Adventices ===
En zone tempérée, le maïs est sensible à la concurrence de plantes [[adventice]]s très diverses ([[datura]], [[xanthium]], [[morelle]], [[chénopode blanc]], [[amarante réfléchie]], [[liseron des haies]]{{etc.}}) qui peuvent considérablement affecter le rendement. Les méthodes de lutte reposent d’une part sur les façons culturales, s’agissant contrairement aux autres céréales d’une culture sarclée, d’autre part sur le [[désherbage (agriculture)|désherbage]] chimique. Le sarclage mécanisé se pratique dans la première phase de croissance végétative, mais est relativement coûteux. Le désherbage chimique fait appel à des désherbants sélectifs. Les produits contenant des [[triazine]]s comme l’[[atrazine]] ne sont plus homologués en France depuis {{Date||septembre|2003}}<ref>[http://www.senat.fr/rap/l02-215-2/l02-215-240.html#toc47 « La qualité de l'eau et assainissement en France (annexes) - Annexe 46 »], Rapport du Sénat, janvier 2016.</ref>, pour éviter la pollution des [[Nappe phréatique|nappes phréatiques]], cette substance active et ses sous produits de dégradation ayant une grande rémanence.
 
En [[Afrique subsaharienne]], les [[striga]]s connues sous le nom « d'herbe des sorcières » font des ravages dans les cultures de maïs et peuvent être maîtrisées par la [[Cultures associées|culture associée]] dude [[Desmodiumdesmodium]].
 
== Production et débouchés ==
Le maïs est la céréale la plus produite au monde, la production de grains devançant légèrement celles du [[riz]] et du [[blé]]. D’importantes surfaces sont également consacrées à la production de maïs-fourrage destiné à l’alimentation du bétail soit en vert, soit sous forme d’[[ensilage]]. À titre d’exemple, en France, le maïs-fourrage occupe 44 % de la sole plantée en maïs, soit environ {{unité|3.2|millions}} d’hectares<ref>[http://www.gnis-pedagogie.org/pages/mais/chap1/4.htm ''Production du maïs en France''], sur le site du [[Groupement national interprofessionnel des semences et plants|GNIS]].</ref>.
 
'''Principaux pays producteurs en 2014-2016 (moyenne triennale)'''<ref>{{Lien web|titre=FAOSTAT|url=http://faostat3.fao.org/browse/Q/QC/F|site=faostat3.fao.org|consulté le=2016-11-24}}</ref>
{| cellpadding="5" class="wikitable gauche" style="margin-right:2em;"
 
! 2013 !! Production<br /><small>(en Mt)</small> !! Surface cultivée<ref>Maïs grain seulement.</ref><br /><small>(en Mha)</small> !! Rendement<br /><small>(en [[Quintal (unité)|q]]/ha)</small>
{| class="wikitable gauche" style="margin-right:2em;" cellpadding="5"
!
!Pays !! Production<br /><small>(en Mt)</small>
!% monde
! Surface cultivée<br /><small>(en milliers/ha)</small> !! Rendement<br /><small>(en kg/ha)</small>
|-
|1
| {{USA}} || align="right" | 353,7 || align="right" | 35,5 || align= "right" | 99,7
| {{USA}} || align="right" |367,227
|35,0 %|| align="right" |34 018|| align="right" |10 755
|-
|2
| {{CHN}} || align="right" | 217,7 || align="right" | 35,3 || align="right" | 61,8
| {{CHN}} || align="right" |224,262
|21,3 %|| align="right" |38 104|| align="right" |5 883
|-
|3
| {{BRA}}|| align="right" | 80,5 || align="right" | 15,3 || align="right" | 52,6
| {{BRA}}|| align="right" |76,437
|7,3 %|| align="right" |15 266|| align="right" |5 000
|-
|4
| {{ARG}} || align="right" | 32,1 || align="right" | 4,9 || align="right" | 66,0
| {{ARG}} || align="right" |35,566
|3,4 %|| align="right" |4 937|| align="right" |7 198
|-
|5
| {{UKR}} || align="right" | 30,9 || align="right" | 4,8 || align="right" | 64,1
| {{UKR}} || align="right" |29,666
|2,8 %|| align="right" |4 459|| align="right" |6 158
|-
|6
| {{IND}} || align="right" | 23,3 || align="right" | 9,5 || align="right" | 24,5
| {{IND}} || align="right" |24,333
|2,3 %|| align="right" |9 384|| align="right" |2 594
|-
|7
| {{MEX}} || align="right" | 22,7 || align="right" | 7,1 || align="right" | 31,9
| {{MEX}} || align="right" |26,260
|2,5 %|| align="right" |7 320|| align="right" |3 498
|-
|8
| {{IDN}} || align="right" | 18,5 || align="right" | 3,8 || align="right" | 48,4
| {{IDN}} || align="right" |20,153
|1,9 %|| align="right" |3 901|| align="right" |5 168
|-
|9
| {{FRA}} || align="right" | 15,1 || align="right" | 1,8 || align="right" | 81,4
| {{FRA}} || align="right" |15,093
|1,4 %|| align="right" |1 668|| align="right" |8 862
|-
|10
| {{CAN}} || align="right" | 14,2 || align="right" | 1,5 || align="right" | 95,9
| {{ZAF}} || align="right" |14,982
|1,4 %|| align="right" |3 300|| align="right" |4 540
|-
|11
| {{ZAF}} || align="right" | 12,4 || align="right" | 3,3 || align="right" | 38,0
|{{Roumanie}} || align="right" |11,989
|1,2 %|| align="right" |2 504|| align="right" |4 787
|-
|12
| {{RUS}} || align="right" | 11,6 || align="right" | 2,3 || align="right" | 50,1
| {{CAN}} || align="right" |11,487
|1,1 %|| align="right" |1 227|| align="right" |9 365
|-
|13
| {{RUS}} || align="right" |11,332
|1,1 %|| align="right" |2 600|| align="right" |4 359
|-
|14
|{{Nigeria}}|| align="right" |10,791
|1 %|| align="right" |5 849|| align="right"|1 845
|-
|15
|{{Hongrie}}|| align="right" |9,315
|0,9 %|| align="right" |1 191|| align="right"|7 818
|-
|16
|{{Italie}}|| align="right" |9,240
|0,9 %|| align="right" |87|| align="right" |10 621
|-
|17
|{{Serbie}}|| align="right"|7,952
|0,8 %|| align="right" |1 058|| align="right"|7 517
|-
|18
|{{Philippines}}|| align="right"|7,771
|0,7 %|| align="right" |2 611|| align="right"|2 976
|-
|19
|{{Éthiopie}}|| align="right"|7,235
|0,7 %|| align="right" |2 115|| align="right"|3 421
|-
|20
|{{Tanzanie}}|| align="right"|6,737
|0,6 %|| align="right" |4 200|| align="right"|1 604
|- {{Ligne grise}}
|'''Monde'''! || aligncolspan="right2" | '''1 016,7Monde''' ||!! align="right" |1 '''184038,2''' || align="right" | '''55,2'''281
!100 % !! align="right" | 183 300 !! align="right" |5 664
|-
|
|colspan=4|''Source : [[Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture|Faostat]]''<ref>[http://faostat.fao.org/faostat/form?collection=Production.Crops.Primary&Domain=Production&servlet=1&hasbulk=0&version=ext&language=EN Lire en ligne], FAO</ref>.
| colspan="5" |''Source : [http://faostat3.fao.org/browse/Q/QC/F FAOSTAT]''
|}
Les deux premiers producteurs, [[États-Unis]] et [[Chine]], représentent près de 60 % du total mondial, 40 % pour les premiers et 20 % pour la seconde. En [[Europe]], l'[[Ukraine]], la [[France]] et la [[Roumanie]] sont les principaux producteurs. Le record de production est de 1038 millions de tonnes en [[2014]].
En [[Europe]], la [[France]], la [[Roumanie]] et la [[Hongrie]] sont les principaux producteurs. Le record de production est de 1016 millions de tonnes en [[2008]].
 
Les [[exportation]]s mondiales représentent environ 110 millions de tonnes, soit 11 % de la production. Les cinq principaux pays exportateurs, plus de 80 % du total mondial, sont, en 2011, les États-Unis d’Amérique ({{unité|45.9|Mt}}), l’Argentine ({{unité |15.8|Mt}}), le Brésil ({{unité |9.5|Mt}}), l'Ukraine ({{unité |7.8|Mt}}) et la France ({{unité|6.2|Mt}}). La France exporte principalement vers ses partenaires de l’Union européenne qui est globalement déficitaire.
 
Les pays importateurs sont beaucoup plus diversifiés ; les cinq premiers, représentant plus de 40 % du total sont, en 2011, le Japon ({{unité |15.3|Mt}}), le Mexique ({{unité|9.5|Mt}}), la Corée du Sud ({{unité |7.8|Mt}}) l’Égypte ({{unité|7.0|Mt}}) et l'Espagne ({{unité |4.8|Mt}}).
Ligne 519 ⟶ 622 :
* Mexique : {{unité|23|Mt}}.
 
[[Fichier:Pays producteurs mais 2004.svg|vignette|gauche|Les dix principaux producteurs de maïs.]]
[[Fichier:Maize food average per capita.png|thumbvignette|Consommation moyenne d’aliments issus du maïs par habitant :
{{Légende/Début}}
{{Légende|#893e05|plus de 100 kg/an}}
{{Légende|#d05c04|de 50 à 99 kg/an}}
Ligne 526 ⟶ 630 :
{{Légende|#f5cfac|entre 6 et 18 kg/an}}
{{Légende|#dddddd|moins de 5 kg/an}}
{{Légende/Fin}}
]]
 
{{clr}}
 
Ligne 537 ⟶ 641 :
{{Infobox Valeur nutritionnelle|titre=Maïs, grains entiers
<!-- APPORT ÉNERGÉTIQUE -->|joule=368|calorie=88
<!-- PRINCIPAUX COMPOSANTS -->|glucide=64,2|amidon=61,5|sucre=1,390|fibre=9,71|protide=8,66|lipide=3,808|saturé=0,633|omega3=400,04|omega6=1 630,63|omega9=1 100,1|eau=11,2|cendre=1,30
<!-- MINÉRAUX -->|bore=0,150|calcium=8,3|chlore=12|chrome=0,0088|cuivre=0,240|fer=1,5|fluor=0,043|iode=0,0026|magnésium=91|manganèse=0,396|nickel=0,047|phosphore=213|potassium=270|sélénium=0,012|sodium=6|zinc=1,7
<!-- VITAMINES -->|proA=1,3|B1=0,360|B2=0,200|B3=1,5|B5=0,650|B6=0,400|B8=0,0060|B9=0,026|E=2|K=0,040
<!-- ACIDES AMINÉS -->|Ala=744|Arg=442|Asp=607|Cys=311|Glu=1 747|Gly=346|His=237|Iso=362|Leu=1 203|Lys=251|Met=186|Phe=460|Pro=870|Ser=443|Thr=332|Try=77|Tyr=394|Val=454
<!-- ACIDES GRAS -->|Pal=470|Ste=90|Ara=73|Plt=36|Olé=1 100|LA=1 630|ALA=40
<!-- SOURCE -->|source=''S.W. Souci, W. Fachmann, H. Kraut'', ''Composition des aliments. Tableaux des valeurs nutritives, '', {{7e}}{{éd.}}, 2008, MedPharm Scientific Publishers / Taylor & Francis'' {{ISBN|978-3-8047-5038-8}}}}
 
[[Image:Corn, the food of the nation, US Food Administration poster, 1918.jpg|thumbvignette|alt=Affiche américaine de propagande pour l'effort de guerre de la United States Food Administration (en) datant de 1918, illustrée par une femme qui a préparé des muffins, des pancakes et sans doute une bouillie, tandis que sont posés sur sa table des bocaux de farine, de gruau et de semoule, tous de maïs. La légende en anglais peut se traduire ainsi : « Le maïs, l'aliment de la Nation. Servez-le d'une façon ou d'une autre à chaque repas : appétissant, nourrissant, économique ».|gauche|[[Affiche]] américaine de [[Propagande des États-Unis|propagande]] pour l'[[effort de guerre]] de la {{Lien|langue=en|fr=United States Food Administration|lang=en}} datant de [[1918 aux États-Unis|1918]], illustrée par une femme qui a préparé des [[muffin]]s, des ''[[pancake]]s'' et sans doute une [[bouillie]], tandis que sont posés sur sa table des [[Bocal (récipient)|bocaux]] de [[Farine de maïs|farine]], de [[Gruau (alimentation)|gruau]] et de [[semoule]], tous de maïs. La légende en [[Anglais américain|anglais]] peut se traduire ainsi : « Le maïs, l'aliment de la Nation. Servez-le d'une façon ou d'une autre à chaque repas : appétissant, nourrissant, économique ».]]
Le maïs est cultivé pour ses grains, riches en [[amidon]] (environ 63 %), qui constituent la base de l’[[alimentation]] de nombreuses populations<ref>[httphttps://books.google.fr/books?id=fOLW-Wtmj-8C&lpg=PA5&ots=ehYnYY1WHG&dq=poids%20d'un%20%C3%A9pi%20et%20poids%20des%20grains%20ma%C3%AFs&hl=fr&pg=PA1#v=onepage&q=poids%20d'un%20%C3%A9pi%20et%20poids%20des%20grains%20ma%C3%AFs&f=false « Le maïs dans la nutrition humaine »], Food & Agriculture Org., 1993, 174{{nb p.}}</ref>.
 
Historiquement, le maïs a été l’[[aliment de base]] de toutes les civilisations précolombiennes. Il s’est répandu dans d’autres contrées, en Europe et en Afrique, se substituant partiellement ou totalement à des céréales consommées plus largement autrefois comme le [[mil (céréale)|mil]] et le [[millet (graminée)|millet]]. Dans l’Europe méridionale, il était consommé largement autrefois sous forme de [[bouillie]]s (dénommées « gaudes » dans la Bresse, [[cruchade]] en [[Gascogne]], [[milhàs]] en Languedoc), constituant une alimentation bon marché pour les couches paysannes, souvent perçue négativement (en Italie, le terme de ''mangiapolenta'' est encore vivace pour désigner péjorativement les habitants de la plaine du Pô). La ''millasse'' charentaise est un flan traditionnel à base de farine de maïs qui a été très populaire.
 
Un régime alimentaire très riche en maïs peut provoquer la [[pellagre]] (''« pelle agra »'' ; ''pelle'' : peau, ''agra'' : aigre), maladie [[peau|cutanée]] liée à une [[Carence alimentaire|carence]] en [[vitamine PP]]. En fait, cela est surtout dû à une méconnaissance du mode de consommation de la farine de maïs. Le trempage de la farine de maïs dans une solution [[Base (chimie)|basique]] tel que l’[[eau de chaux]] permet la libération de la [[niacine]] (vitamine PP) et de son précurseur, le [[tryptophane]] ''(; cette méthode ou [[nixtamalisation]] aujourd'hui industrialisée était connue des populations précolombiennes. Elle était utilisée en France à la fin du {{s|XVIII}} sous le nom de ''samp'', on faisait tremper le maïs dans une lessive de cendres puis bouillir longuement<ref>{{Ouvrage|auteur1=Isabelle Vouette|titre=MILLET, PANIS, SARRASIN, MAÏS ET SORGHO : LES MENUS GRAINS DANS LES SYSTÈMESAGRICOLES ANCIENS (France, milieu du {{s-|XVI}} – milieu du {{s-|XIX}})|éditeur=Histoire-Université Paris-Diderot|date=juillet 2010|passage=434|isbn=|lire en ligne=https://tel.archives-ouvertes.fr/file/index/docid/497339/filename/these_I_Vouette.pdf}}</ref>. Le maïs est pauvre en protéines et particulièrement en [[lysine]] qui est un [[acide aminé essentiel]]. Les populations qui consomment principalement du maïs risquent donc de souffrir d’une carence en lysine si leur régime alimentaire n’est pas complémenté par ailleurs. Toutefois il existe des variétés dites à haute qualité protéique (maïs QPM<ref>{{en}} [http://www.oreworld.org/qpm.htm ''{{lang|en|Quality protein maize}}''], ''{{lang|en|Organization for the Rehabilitation of the Environment}}''.</ref>) dont la teneur en lysine et tryptophane a été améliorée par sélection classique.
 
==== Modes de consommation ====
[[Fichier:¡Tamales!.jpg|vignette|leftgauche|Les [[tamal]]es sont préparés à partir de pâte de [[farine de maïs]].]]
[[Fichier:Popcorn04.jpg|vignette|gauche|Maïs éclaté ou ''[[pop-corn]]''.]]
Il est consommé soit sous forme de graines entières (séparées ou sur épi), soit réduit en [[farine de maïs|farine]] et préparé sous forme de [[bouillie]]sbouillies ou de [[Galette (cuisine)|galettes]] cuites.
 
===== Grains secs, nixtamalisés, grillés, torréfiés =====
En Amérique centrale, et particulièrement au [[Mexique]], la farine de maïs sert à fabriquer des galettes traditionnelles appelées [[tortilla]]s, qui sont très largement consommées. Elles peuvent envelopper d’autres aliments, par exemple de la viande dans les [[taco]]s. Les [[tamal]]es, genre de papillotes d’origine amérindienne, sont également répandus en Amérique latine.
{{Article détaillé|Torréfaction#Torréfaction du maïs|Hominy}}
En [[Afrique]], le maïs est consommé grillé sur un feu de bois ou de charbon (Kanoun), et aussi sous forme de bouillies ou de couscous, par exemple en Casamance<ref>Guy Rouanet, ''Le maïs'', éd. Maisonneuve et Larose.</ref>.
 
Les [[gaudes]] bressanes doivent être fabriquées avec de la farine de grains [[Torréfaction|torréfiés]].
Dans les [[pays andins]], les Amérindiens préparent à partir du maïs une [[boisson]] fermentée traditionnelle, la [[Chicha (boisson)|chicha]].
 
Les [[corn-flakes]] étaient à l'origine préparés à partir de grains.
En Afrique, le maïs est consommé grillé sur un feu de bois ou de charbon (Kanoun), et aussi sous forme de bouillies ou de couscous, par exemple en Casamance<ref>Guy Rouanet, ''Le maïs'', éd. Maisonneuve et Larose.</ref>. Seule céréale pouvant être consommée verte en Afrique (épi de maïs en lait), elle est récoltée au bout d'une semaine seulement de séchage sur pied en période de [[Soudure (agriculture)|soudure]]<ref>[http://www.fastonline.org/CD3WD_40/INPHO/VLIBRARY/X0023F/FR/X0023F08.HTM Nouvelle politique agricole], sur ''fastonline.org''</ref>.
 
Les grains de maïs [[Malt|maltés]] puis torréfiés sont utilisés pour la fabrication dans les [[pays andins]], d'une [[bière]], la [[Chicha (boisson)|chicha]]. C'était la [[boisson]] fermentée traditionnelle des Amérindiens.
Le maïs doux est devenu en France le cinquième légume par ordre d’importance<ref>[http://www.agpm.com/toutsavoir/pageLibre00010868.php#I00014c2f Le maïs dans l’alimentation humaine], AGPM</ref>. Il est conditionné de plusieurs manières : [[Conserve|apertisé]] (en conserve), surgelé ou frais, et entre dans la composition de salades. Les Français en consomment {{unité/2|1|kg}} par an, loin derrière les Américains ({{unité/2|7|kg}}). Le [[pop-corn|maïs éclaté]] (''{{lang|en|pop-corn}}'') se consomme sous forme de grignotage ou à l’apéritif.
La [[farine de maïs|semoule de maïs]] est la base de la [[polenta]], d’origine [[italie]]nne, ou de sa variante roumaine, la [[mamaliga]], mais des produits dérivés du maïs entrent aussi dans la composition de certaines préparations industrielles (céréales pour le [[déjeuner]]). Aux États-Unis, on prépare également du {{Lien|pain de maïs|lang=en|trad=Cornbread}}. La farine de maïs n’étant pas [[pain|panifiable]], on y rajoute parfois de farine de blé et de la levure chimique.
 
Les grains nixtamalisés ou ''hominy'' sont couramment utilisés dans les cuisines d'Amérique latine y compris dans le sud des États-Unis. Le [[pozole]] est un ragoût à base d'hominy très populaire.
Il est aussi utilisé sous forme de [[fécule]], c’est-à-dire d’[[amidon de maïs]], vendue notamment sous la marque [[Maizena]], en particulier pour préparer des [[sauce]]s. La fécule de maïs rend la sauce plus légère que la farine de blé.
 
Le maïs doux peut aussi être consommé en grains secs, cuisinés à l'huile les grains enflent mais n'éclatent pas.
Les [[flocon de maïs|flocons de maïs]] (''{{lang|en|corn flakes}}'') sont préparés à partir de grains, ou de grits, déshydratés et réduits en lamelles fines ensuite toastées, ils sont généralement consommés avec du lait.
 
Le [[pop-corn|maïs éclaté]] (''{{lang|en|pop-corn}}''), préparé à partir la sous-espèce ''Zea mays everta'' se consomme sous forme de grignotage ou à l’apéritif.
Les très jeunes épis se préparent aussi au vinaigre à la manière des cornichons.
 
===== Farines, semoules, fécule =====
On extrait également des [[germe]]s de maïs, séparée de la farine dans les maïseries, une [[huile alimentaire]] appréciée, l’[[huile de maïs|huile de germes de maïs]], riche en acides gras polyinsaturés.
L'[[ugali]] (boulettes de farine) est un aliment de base en Afrique orientale.
 
En Amérique centrale, et particulièrement au [[Mexique]], la farine de maïs nixtamalisée sert à fabriquer des galettes traditionnelles appelées [[tortilla]]s, qui sont très largement consommées. Elles peuvent envelopper d’autres aliments, par exemple de la viande dans les [[taco]]s. Les [[tamal]]es, genre de papillotes d’origine amérindienne, sont également répandus en Amérique latine. Au Mexique en 2007 une augmentation du prix des tortillas a entraîné une crise nationale, la farine destinée à la fabrication des populaires tortillas est donc souvent importée<ref>{{Lien web|titre=Comprendre la filière maïs-tortilla|url=https://unchronicle.un.org/fr/article/comprendre-la-fili-re-ma-s-tortilla/|site=Chronique ONU|date=avril 2008|consulté le=17 novembre 2019}}</ref>.
==== Alcool et distillation ====
On peut tirer de la [[fermentation]] des grains de maïs de l’[[Alcool (chimie)|alcool]] qui sert notamment à la fabrication de la bière ou, en compléments d’autres sources, à la préparation de boissons alcoolisées distillées ([[gin]], [[whisky]], [[Bourbon (whisky)|bourbon]]{{etc.}}).
 
Aux [[États-Unis]], on prépare du [[pain de maïs]]. La farine de maïs n’étant pas [[pain|panifiable]], on y rajoute parfois de farine de blé et de la levure chimique.
Par exemple, le [[Whisky|Tennessee Whiskey]] est un alcool à base de maïs qui est filtré à travers du charbon de bois.
 
La [[farine de maïs|semoule de maïs]] est la base de la [[polenta]], d’origine [[italie]]nne, ou de sa variante roumaine, la [[mamaliga]], mais des produits dérivés du maïs entrent aussi dans la composition de certaines préparations industrielles (céréales pour le [[déjeuner]]).
 
On utilise aussi la [[fécule]], c’est-à-dire l’[[amidon de maïs]], vendue notamment sous la marque [[Maizena]], en particulier pour préparer des [[sauce]]s. La fécule de maïs rend la sauce plus légère que la farine de blé.
 
Les [[flocon de maïs|flocons de maïs]] (''{{lang|en|corn flakes}}'') sont préparés aujourd'hui à partir de grains de semoule (grits en anglais américain) déshydratés et réduits en lamelles fines ensuite toastées, ils sont généralement consommés avec du lait.
 
L'[[atole]] est une boisson préparée à partir de farine en Amérique centrale, on la consomme généralement chaude et sucrée.
 
===== Alcools =====
On peut tirer de la [[fermentation]] des grains de la bière mais aussi, par distillation, de l’[[Alcool (chimie)|alcool]] et des boissons alcoolisées ([[gin]], [[whisky]], [[Bourbon (whisky)|bourbon]]{{etc.}}).
 
Par exemple, le [[Tennessee_whiskey|Tennessee Whiskey]] est un alcool à base de maïs qui est filtré à travers du charbon de bois.
 
Pour la fabrication des alcools de maïs, les grains sont généralement concassés (sans avoir été maltés mais on y rajoute souvent du malt d'orge et une partie de la macération précédente) avant d'être mis à [[Infusion|infuser]] pour former le [[Moût (brasserie)|moût]].
 
===== Amidon, gluten et huile =====
En maïserie ([[amidonnerie]]) on extrait l'amidon et le gluten ([[farine de gluten]], 65% de protéines brutes<ref name=":0">{{Lien web|langue=en|titre=Corn gluten meal|url=https://www.feedipedia.org/node/715|site=Feedipedia|date=juillet 2018|consulté le=16 novembre 2019}}</ref>) des grains. Les [[germe]]s séparés de la farine permettent d'obtenir une [[huile alimentaire]] appréciée, l’[[huile de maïs|huile de germes de maïs]], riche en acides gras polyinsaturés. L'amidon et le gluten sont employés comme adjuvants (épaississants) dans la majorité des préparations alimentaires industrielles. Le gluten de maïs est diffèrent du gluten de blé et ne permet pas d'obtenir des farines panifiables.
 
===== Grains humides =====
{{Article détaillé|Maïs doux}}
Seule céréale pouvant être consommée verte en Afrique (épi de maïs en lait), elle est récoltée au bout d'une semaine seulement de séchage sur pied en période de [[Soudure (agriculture)|soudure]]<ref>[http://www.fastonline.org/CD3WD_40/INPHO/VLIBRARY/X0023F/FR/X0023F08.HTM Nouvelle politique agricole], sur ''fastonline.org''</ref>.
 
Le maïs doux est devenu en France le cinquième légume par ordre d’importance<ref>[http://www.agpm.com/toutsavoir/pageLibre00010868.php#I00014c2f ''Le maïs dans l’alimentation humaine''], AGPM</ref>. Égrené ou en épis entiers, il est conditionné de plusieurs manières : [[Conserve|apertisé]] (en conserve), surgelé ou frais, et entre dans la composition de salades. Les Français en consomment {{unité/2|1|kg}} par an, loin derrière les Américains ({{unité/2|7|kg}}).
 
Les très jeunes épis se consomment entiers dans la cuisine chinoise mais aussi au vinaigre à la manière des cornichons.
[[Fichier:Huitlacoche en Soriana Oaxaca Mexico.cropped.jpg| gauche| vignette| ''Huitlacoche'' à [[Oaxaca de Juárez]] ([[Oaxaca (État)|Oaxaca]], [[Mexique]]).]]
Le ''huitlacoche'' est produit au Mexique à partir de variétés très sensibles au [[charbon du maïs]]. Ces grains avec le champignon sont consommés frais et considérés comme un régal (« truffe mexicaine »)<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Huitlacoche|url=https://www.gourmetsleuth.com/articles/detail/huitlacoche|site=Gourmet Sleuth|date=mars 2014|consulté le=17 novembre 2019}}</ref>.
 
=== Alimentation animale ===
{{Article détaillé|Maïs ensilage|Alimentation animale#Grains}}
[[File:Maïs à chevreuil.jpg|left|vignette|Ces sacs de maïs sont destinés à attirer le chevreuil pour la chasse ([[Québec (province)|Québec]], [[Canada]]).]]
[[Fichier:Maïs à chevreuil.jpg|gauche|vignette|Ces sacs de maïs sont destinés à attirer le chevreuil pour la chasse ([[Québec (province)|Québec]] au [[Canada]]).]]
La plante entière peut être consommée par le [[bétail]] comme [[fourrage]] frais ou sec ou comme [[ensilage]]. Le maïs est une plante d’[[élevage d'embouche|élevage d’embouche]], elle permet donc d’engraisser plus rapidement les bovins et augmente ainsi la production de [[lait]] des vaches.
La teneur assez faible du maïs en [[protéine]]s et sa relative pauvreté en [[lysine]] et [[méthionine]] obligent à avoir recours à des compléments plus riches en azote.
 
En cas de déficit fourrager, notamment en période de sécheresse, les [[Résidu de culture|résidus de culture]] du maïs-grain ([[Canne de maïs|tiges et feuilles]], [[Rafle de maïs|rafles]]) peuvent aussi être donnés aux ruminants d'élevage.
Au niveau mondial, les deux tiers du maïs produit sont utilisés pour l’[[alimentation animale]], 27 % pour l’alimentation humaine.
 
L'ensemble des coproduits terminaux des amidonneries et huileries de maïs est appelé ''corn gluten feed''<ref>{{Lien web|titre=Des exemples de rations pour minimiser les achats de tourteaux|url=http://www.nutritionniste-ruminant.fr/download/8/des-exemples-de-rations-pour-minimiser-les-achats-de-tourteaux-bdm-nutrition---www-web-agri-fr-24juin14-pdf.pdf|site=Web-agri|date=juin 2014|consulté le=16 novembre 2019}}</ref>. Sa composition est variable mais convient aux ruminants comme correcteur énergétique et protéique (environ 22 % de protéines brutes<ref name=":0" />); Il doit être conservé sous forme d'ensilage ou déshydraté<ref>{{Lien web|titre=Corn gluten Feed|url=https://margaron.fr/corn-gluten-feed|site=Margaron|consulté le=16 novembre 2019}}</ref>.
 
Les farines de maïs et la farine de gluten de maïs sont très utilisées dans la fabrication des aliments concentrés pour ruminants et des aliments pour porcs et volailles. Pour les ruminants, l'aplatissage des grains est cependant suffisant.
 
Les germes de maïs non déshuilés peuvent être utilisés dans l'alimentation des volailles<ref>{{Lien web|titre=Les germes de maïs, des coproduits qui peuvent être valorisés|url=https://www.semencesdefrance.com/dossier/les-germes-de-mais-des-coproduits-qui-peuvent-etre-valorises/|site=Semences de France|date=octobre 2015|consulté le=16 novembre 2019}}</ref> ou des porcs. Après déshuilage, il reste un tourteau utilisable dans l'alimentation des ruminants.
 
Le conditionnement du maïs doux fournit un coproduit également utilisable par les ruminants, généralement après [[ensilage]].
 
Les [[Brasserie|brasseries]] et les distilleries de whiskey fournissent des drèches utilisables fraîches, ensilées ou déshydratées utilisables par les ruminants<ref>{{Lien web|titre=Drêches de brasserie|url=https://margaron.fr/dreche-de-brasserie|site=Margaron|consulté le=16 novembre 2019}}</ref>.
 
Au niveau mondial, les deux tiers du maïs produit sont utilisés pour l’[[alimentation animale]], 27 % pour l’alimentation humaine principalement à travers les produits de la maïserie.
 
Il existe néanmoins de fortes disparités entre les continents.
Ligne 591 ⟶ 737 :
Le maïs est l’aliment de prédilection des [[oie]]s et [[canard]]s gavés pour la production de [[foie gras]]. Les variétés de type denté sont à utiliser de préférence car elles sont plus riches en amidon, ce qui les rend à la fois plus profitable pour l'animal et plus adaptées au concassage et à la fabrication de pâtées. Un hectare de maïs permet de produire {{unité/2|4500|kg}} de dindes nourries au grain<ref name="mcd"/>.
 
Le maïs sert aussi à attirer le chevreuil et les sangliers pour la chasse.
 
=== Plante ornementale ===
Certaines formes de maïs sont parfois semées comme plantes ornementales dans les jardins, surtout pour des variétés curieuses par leurs épis panachés de différentes couleurs, ou de forme particulière comme le maïs-fraise, ou par leur taille, variétés géantes (jusqu’à {{uniténobr|10| mètres}} de haut) ou à épis géants (jusqu’à {{unité|60|cm}} de long). Il existe également des variétés à feuilles panachées de blanc et/ou de rouge.
<gallery>
Fichier:Maïs fraise.JPG|Le maïs Fraise et ses variantes multicolores.
Fichier:Zea mays fraise MHNT.BOT.2011.18.21.jpg|''Zea mays « fraise »'', [[Muséum de Toulouse]].
Fichier:Dent Corn 'Oaxacan Green' (Zea mays) MHNT 2.jpg|''Zea mays « Oaxacan Green »'', Muséum de Toulouse.
</gallery>
 
[[Fichier:MaislabyrinthBentkämper.png|vignette|Vue aérienne d’un [[labyrinthe de maïs]].]]
Une utilisation insolite du maïs est la création de [[labyrinthe]]s comme attractions touristiques estivales. L’idée de ce type de labyrinthe découpé dans un champ de maïs aurait été introduite aux États-Unis par [[Adrian Fisher]], qui a créé le premier labyrinthe de maïs en [[Pennsylvanie]] en 1993. Les labyrinthes traditionnels sont plutôt réalisés en [[haie]]s d’[[if (botanique)|ifs]] qui nécessitent plusieurs années de croissance. En revanche, la croissance ultra-rapide d’un champ de maïs permet de mettre en place un labyrinthe utilisable dès le début de l’été. Ces labyrinthes sont de plus en plus populaires tant en Europe qu’en Amérique du Nord.
 
=== Pharmacopée ===
Les [[style (botanique)|styles]] de l’inflorescence femelle, filaments très allongés portant les [[stigmate (botanique)|stigmates]], appelés « cheveux de maïs » ou « barbes de maïs » ou « soies », sont inscrits dans la [[pharmacopée]] traditionnelle, notamment en France<ref>Émile Perrot et René Paris, ''Les plantes médicinales'', [[Presses universitaires de France|PUF]], Paris, 1974, {{p.|139}}.</ref>, pour leur propriétés cholagogues<ref>Qui facilite l’évacuation de la [[bile]] hors des voies biliaires.</ref>, [[diurétique]]s<ref>Les propriétés diurétiques des styles sont dus à l’activité de la gomme et des sels de potassium. La tisane diurétique se prépare en laissant infuser trente grammes de styles dans un litre d’eau bouillante. Cette préparation sucrée au lactose doit être prise au courant de la journée. C’est un diurétique puissant fortement recommandé contre les affections des voies urinaires.</ref> et [[Lithiase urinaire|antilithiasiques]]. On les emploie sous forme de [[décoction]] ou d’extrait liquide. Leur teneur en [[vitamine K]] leur donne aussi des vertus antihémorragiques<ref>Marie-Antoinette Mulot, ''Secrets d’une herboriste'', éd. du Dauphin, 1984, {{p.|275}}.</ref>. Ils contiennent en outre de la [[Mannitol|mannite]], des matières grasses et des sels minéraux.
 
=== Industrie ===
Le maïs a de multiples débouchés : [[industrie agroalimentaire]] (biscuiterie, pâtisserie, brasserie, distillerie, etc.), fabrication de colle pour l’industrie textile, [[édulcorant]], produits de l’[[industrie pharmaceutique]], plastiques biodégradables et [[biocarburant]]s.
 
[[Fichier:Traitement du maïs.svg|vignette|Schéma des traitements du maïs.]]
Les produits de l’[[amidonnerie]] sont utilisés :
* dans les produits alimentaires ([[fécule]] de maïs ([[Maizena]]), comme épaississant, liant, adhésif ou gélifiant) ;
Ligne 626 ⟶ 772 :
 
== Composition nutritive du maïs ==
La composition et la valeur nutritionnelle varie de façon très significative d'une variété à l'autre. Ainsi selon le département américain de l'agriculture la teneur en calorie varie de 86 kilocalories pour {{unité|100|g}} pour le maïs doux jaune sauvage ({{citation étrangère|langue=en|corn, sweet, yellow, raw}})<ref>[http://ndb.nal.usda.gov/ndb/foods/show/2932?manu=&fgcd= Basic Report: 11167, Corn, sweet, yellow], National Nutrient Database for Standard Reference Release 28, USDA, consulté le 17 février 2016</ref> à 386 kcal pour le maïs dur jaune en grains ({{citation étrangère|langue=en|corn grain}})<ref>[http://ndb.nal.usda.gov/ndb/foods/show/6485?fgcd=Cereal+Grains+and+Pasta&manu=&lfacet=&format=&count=&max=35&offset=&sort=&qlookup= Basic Report: 20014, Corn grain, yellow] National Nutrient Database for Standard Reference Release 28, USDA, consulté le 17 février 2016</ref>.
 
Les données indiquées par la FAO pour le maïs à destination de l'alimentation humaine sont les suivantes :
* Glucidesglucides : 72 à 73 % de sucre lent (amidon) plus 1 à 3 % de sucre rapide (glucose, saccharose et fructose) soit;
* {{unité/2|18.8|g}}protéines de: glucides8 pourà {{unité/2|100|g}}11 de% maïs;
* lipides : 3 à 18 % (dont 13 % d'acides gras saturés);
* Protéines : 8 à 11 % soit {{unité/2|2.9|g}} de protéines pour {{unité/2|100|g}} de maïs
* fibres alimentaires ;
* Lipides : 3 à 18 % (dont 13 % d'acides gras saturés) soit {{unité/2|1.3|g}} de lipides pour {{unité/2|100|g}} de maïs
* minéraux (concentration en mg pour 100 g)<ref>[http://www.fao.org/docrep/t0395f/T0395F03.htm « Le maïs dans la nutrition humaine… »], FAO (consulté le 3 janvier 2016).</ref> :
* Fibres alimentaires
** P : 299,6 ± 57,8,
* Minéraux (concentration en mg pour 100 g)<ref>[http://www.fao.org/docrep/t0395f/T0395F03.htm « Le maïs dans la nutrition humaine… »], FAO (consulté le 3 janvier 2016).</ref> :
** PK : 299324,68 ± 5733,9,8
** KCa : 32448,83 ± 3312,3,9
** CaMg : 48107,39 ± 129,4,3
** MgNa : 10759,92 ± 9,4,1,
** NaFe : 594,28 ± 4,1,9,
** FeCu : 41,83 ± 10,2,9
** CuMn : 1,30 ± 0,2,
** MnZn : 14,06 ± 01,2 ;
** Znvitamines : 4,6A ±et 1,2E ;
* [[Information nutritionnelle|valeur nutritionnelle]] : 99 kcal (ou 414 kJ) pour {{unité/2|100|g}} ;
* Vitamines : A et E
* [[indice glycémique]] : 65.
* [[Information nutritionnelle|Valeur nutritionnelle]] : 99 kcal (ou 414 kJ) pour {{unité/2|100|g}}
* [[Indice glycémique]] : 65
 
== Controverses ==
[[Fichier:Maïs, sol asséché.jpg|vignette|Champ de maïs, en {{date-|août 2010}}, en [[Charente-Maritime]], les craquelures sont dues à l'effet de la sécheresse en sol argileux.]]
{{Section non neutre|date=novembre 2014}}
Certains européens ont longtemps considéré le maïs comme un aliment réservé aux bêtes ou aux pauvres, ces derniers en le consommant beaucoup contractaient parfois la [[pellagre]]<ref name="Brunel">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Sylvie Brunel]]|titre=Géographie amoureuse du maïs|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Jean-Claude Lattès|JC Lattès]]|année=2012|pages totales=250|isbn=978-2-7096-4224-8}}</ref>. En France, elle est devenue la plante des gueux au {{S mini-|XVII|e}} et au {{s-|XVIII|e}}<ref name="ouest">{{lien web|url=https://www.ouest-france.fr/actu/AgricultureDet_-Le-voyage-amoureux-du-mais-au-Rendez-vous-de-l-histoire-de-Blois_3640-2123179_actu.Htm|titre=Le voyage amoureux du maïs au Rendez-vous de l'histoire de Blois|auteur=Daniel Fouray|date=16 octobre 2012|site=ouest-france.fr}}</ref>.
[[Fichier:Maïs, sol asséché.jpg|thumb|Sol d'un champ de maïs, en août 2010, en [[Charente-Maritime]], les craquelures sont un signe de [[battance]]]]
Certains européens ont longtemps considéré le maïs comme un aliment réservé aux bêtes ou aux pauvres, ces derniers en le consommant beaucoup contractaient parfois la [[pellagre]]<ref name="Brunel">{{ouvrage|auteur=Sylvie Brunel|lien auteur=Sylvie Brunel|titre=Géographie amoureuse du maïs|éditeur=JC Lattès|année=2012|pages totales=250|isbn=978-2-7096-4224-8}}</ref>. En France, elle est devenue la plante des gueux au {{S mini-|XVII|e}} et au {{s-|XVIII|e}}<ref name="ouest">{{lien web|url=http://www.ouest-france.fr/actu/AgricultureDet_-Le-voyage-amoureux-du-mais-au-Rendez-vous-de-l-histoire-de-Blois_3640-2123179_actu.Htm|titre=Le voyage amoureux du maïs au Rendez-vous de l'histoire de Blois|auteur=Daniel Fouray|date=16 octobre 2012|site=ouest-france.fr}}</ref>.
 
Lorsque les variétés hybrides arrivent des États-Unis en Europe dans les années 1950, on commence par reprocher à ces maïs d'écorcher le jabot des canards ou de donner mauvais goût au lait des vaches. Les hybrides permettent néanmoins de doubler le rendement en 10dix ans (14 à {{uniténobr|28| quintaux}} par hectare de 1950 à 1960) et les surfaces cultivées doublent elles aussi ({{formatnum:300000}} à {{unité|600000|hectares}}).
 
{{refnec|Dans les années 1980, les écologistes estiment que le maïs n'est pas une plante écologique. Qu'elle épuise la terre, qu'elle consomme trop d'eau<ref>La [[levéegermination]] exige en effet une irrigation.</ref>.}} {{refnec|Pourtant, certaines parcelles sont cultivées en maïs chaque année depuis des dizaines d'années (voir la monoculture du maïs dans les [[Corn Belt]] sans rotation)}} et le maïs est laune des céréalecéréales qui présente le meilleur rapport entre l'eau apportéeutilisée et la production de matière sèche produite. Ainsi le maïs a besoin de moins d’eau que le blé, le soja, le coton ou la pomme de terre (unpour quartla seulementmême des plantations françaisesquantité de maïsmatière sontsèche irriguées)produite<ref name="ouest"/>. Il fait partie des [[Photosynthèse|plantes en C{{ind|4}}]] dont la fermeture de leursle [[stomatePhotosynthèse|système photosynthétique]]s plus longtemps leur permet de limiter les pertes en eau<ref etname="Brunel" ne/>. réclameIl pratiquementest pasparticulièrement deefficace fongicides,en peuproduction d'insecticides et de pesticides[[fourrage|fourragère]]<ref>{{lien namebrisé|url="Brunel"http://www.arvalisinstitutduvegetal.fr/fr/ideeMaisDetail.asp?7 |titre=Non trouvé le 8 novembre 2013}}, sur ''arvalisinstitutduvegetal.fr''</ref>.
 
Le maïs est une plante originaire de zones tropicales, ses racines peuvent plonger jusqu'à {{unité/2|1.5|m}} de profondeur<ref>{{en}} R.L. Newell, Wallace Wilhelm, [http://digitalcommons.unl.edu/cgi/viewcontent.cgi?article=1122&context=usdaarsfacpub&sei-redir=1#search= "maize+roots+length" ''Conservation Tillage and Irrigation Effects on Corn Root Development''] {{pdf}}, 1987, sur ''unl.edu'' (consulté le 8 novembre 2013)</ref> mais parfois les [[Semelle de labour|semelles de labour]] (ou plateau de travail du sol), l'arrosage trop précoce et les sols superficiels ne permettent pas d'explorer cette profondeur. Sa période de croissance maximum et de formation des grains se situe en fin de printemps et en été, période de faible [[pluviométrie]] en zones tempérées, notamment méditerranéenne. Ces caractéristiques sont adaptés à la croissance dans les régions tropicales où les pluies tombent en [[jours longs]]. De fait en France, l’[[irrigation]] est pratiquée pour environ 25 % des surfaces cultivées<ref name=":2">[http://www.agreste.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/primeur194.pdf L’irrigation du maïs mise à mal par les sécheresses] {{pdf}}, sur ''agriculture.gouv.fr'' (consulté le 8 novembre 2013)</ref>.
Avec l'arrivée des OGM, l'aversion d'une partie de l'opinion pour le maïs redouble. Ses défenseurs affirment que le maïs pourrait régler le problème de la faim dans le monde ; ses détracteurs, eux, estiment que l'économie libérale, plutôt que la quantité de céréales disponible sur la planète, est responsable de ce problème. Paradoxalement, la culture de maïs OGM est interdite en France depuis 1992 mais pas son importation. Il est donc théoriquement possible que les Français mangent de la viande française nourrie avec du maïs OGM américain.
 
Le maïs concentrant ses besoins en été, dans les régions où il est cultivé intensivement et irrigué, de nombreux cours d'eau pourraient s'assécher<ref name=":2" />, entraînant des mesures de restriction et conduisant éventuellement à la construction de retenues pour le stockage de l’eau issue des précipitations d’automne ou d’hiver.
Le maïs est une plante originaire de zones tropicales, ses racines peuvent plonger jusqu'à {{unité/2|1.5|m}} de profondeur<ref>{{en}} R.L. Newell, Wallace Wilhelm, [http://digitalcommons.unl.edu/cgi/viewcontent.cgi?article=1122&context=usdaarsfacpub&sei-redir=1#search="maize+roots+length" ''Conservation Tillage and Irrigation Effects on Corn Root Development''] {{pdf}}, 1987, sur ''unl.edu'' (consulté le 8 novembre 2013)</ref> mais dans les fait les semelles de labour (ou plateau de travail du sol), l'arrosage trop précoce et les sols superficiels ne lui permettent pas d'explorer cette profondeur de sols.
 
On peut aussi remarquer que le [[Sorgo commun|sorgho]] qui dispose de la même efficience quant à l'utilisation de l'eau résiste mieux à la sécheresse.
Culture de printemps, sa période de croissance maximum et de formation des grains en fin de printemps est en été, période de plus faibles [[pluviométrie]]s en zones tempérées, notamment méditerranéenne. Ces caractéristiques sont adaptés à la croissance dans les régions tropicales où les pluies tombent en jours longs. Dans des régions tempérées, comme la France, le recours à l’[[irrigation]] peut s’avérer nécessaire pour environ 25 % des surfaces cultivées<ref>[http://www.agreste.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/primeur194.pdf L’irrigation du maïs mise à mal par les sécheresses] {{pdf}}, sur ''agriculture.gouv.fr'' (consulté le 8 novembre 2013)</ref>.
 
Avec l'arrivée des [[OGM]], l'aversion d'une partie de l'opinion pour le maïs redouble. Ses défenseurs affirment que le maïs pourrait régler le problème de la [[faim dans le monde]] ; ses détracteurs, eux, estiment que l'économie libérale, plutôt que la quantité de céréales disponible sur la planète, est responsable de ce problème. Paradoxalement, la culture de maïs OGM est interdite en France depuis 1992 mais pas son importation. Il est donc possible que les Français mangent de la viande française nourrie avec du maïs OGM américain.
Par son origine tropicale, le maïs dispose d’une physiologie plus efficace que d’autres cultures issues d’Europe (physiologie dite en [[Fixation du carbone en C4|C{{ind|4}}]]). Par millimètre d'eau, le maïs produit plus de grain que le blé et il est particulièrement efficace pour produire du [[fourrage]]<ref>{{lien brisé|url=http://www.arvalisinstitutduvegetal.fr/fr/ideeMaisDetail.asp?7 |titre=Non trouvé le 8 novembre 2013}}, sur ''arvalisinstitutduvegetal.fr''</ref>, mais le maïs concentre ses besoins en été. Dans les régions où le maïs est cultivé intensivement en culture irriguée de nombreux cours d'eau se sont asséchés {{refnec}}, entraînant des mesures de restriction des usages et demandant la construction de nouvelles retenues pour le stockage de l’eau issue des précipitations d’automne ou d’hiver.
 
En [[Europe]], les maïsiculteurs reçoivent des [[Aides aux grandes cultures dans le cadre de la PAC|aides directes à l’hectare]] dans le cadre de la [[politique agricole commune]]. Ces aides, applicables également aux autres céréales, sont dans certains cas modulées selon le type de culture, sèche ou irriguée, et plus élevées dans ce dernier cas, les rendements de référence étant nettement plus élevés. Ces aides directes sont destinées à disparaître dans le cadre de la réforme en cours.
 
=== Problèmes environnementaux ===
Un hectare de mais, plante tropicale, nécessite pour pousser deux millions de litres(L) d'eau par an, soit 200L/m2/an<ref name="Saporta">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Saporta Isabelle|titre=Le livre noir de l'agriculture|sous-titre=comment on assassine nos paysans, notre santé et l'environnement|lieu=Paris|éditeur=[[Librairie Arthème Fayard]]|année=2012|pages totales=250|passage=101-134|isbn=978-2-8185-0224-2|bnf=42593558w|numéro chapitre=4}}</ref>.
 
==== En France ====
[[File:Mais reville.jpg|thumb|Quasi-monoculture du maïs dans le Nord de la Meuse.]]
En France, pays tempéré, le cycle de croissance de la plante tropicale nécessite que 80 % des prélèvements sur les points d'eau pour l'irrigation s'effectuent en été, période de croissance du maïs où les cours d'eau connaissent leur période d'étiage la plus forte. Or, le Conseil d'État a indiqué en 2012, que c'est au cours des périodes sèches que l'agriculture irriguée consommait de 85 % à 95 % des volumes d'eau et que l'irrigation faisait appel aux techniques les plus dispendieuses et les moins économes sur plus de 90 % de la surface agricole utile<ref name="Saporta" />.
 
Dans le [[marais poitevin]], zone humide autrefois plus étendue, une partie des terres ont été drainées pour les rendre cultivables. Le [[marais]] est aujourd’hui divisé en deux parties, l’une encore humide et l’autre sèche, des écluses permettent de retenir de l’eau jusqu’en juin et fournissent ensuite un approvisionnement minimum dans cette région pendant la saison chaude.
 
Certains agriculteurs cultivent différentes cultures dont le maïs dans la zone asséchée, et pompent, quand cela est nécessaire, de l’eau dans la [[nappe phréatique]] pour [[Irrigation|irriguer]] ces cultures, provoquant la remontée d’eau salée des profondeurs. Cela a pour effet d’étendre la zone de [[salinité]], et de rendre des terres totalement inaptes à certaines cultures. Les [[Bos taurus|bovins]] paissant cette herbe salée sont toutefois une particularité de la région.
 
Les [[abeille]]s peuvent souffrir de grandes étendues de maïs dont le [[pollen]] est très peu nutritif. Pour contrer ce problème, certains maïsiculteurs mettent en place des [[jachère]]s apicoles semées de diverses [[Flore mellifère|plantes mellifères]] ([[trèfle]] hybride, [[trèfle violet]], [[trèfle blanc|trèfles]], [[phacélie]], etc.)<ref>[http://www.jacheres-apicoles.fr/28-comment-semer-une-jachere-apicole-mode-demploi.html « Comment semer des jachères apicoles ? »], sur ''jacheres-apicoles.fr''</ref>.
 
==== Érosion du sol ====
Depuis les années 2000, les incitations législatives ont conduit à une augmentation significative de la culture du maïs pour la production d'énergie à partir de la biomasse en Europe. En raison de ses performances élevées en matière de [[Biomasse (énergie)|biomasse]], l'ensilage de maïs représente la plus grande part des matières premières dans la fabrication de [[biogaz]], avec plus de 80 % des substrats utilisés<ref>[https://www.kws.com/fr/fr/expertise/utilisation/biogaz-energie/varietes-de-mais-adaptees-a-la-methanisation/ Variétés de maïs adaptées à la méthanisation], kws.com</ref>. L'expansion de la superficie de maïs entraîne un risque accru d'[[Érosion des sols|érosion hydrique]] en raison de la faible couverture végétative du sol après l'ensemencement du maïs et de la structure linéaire et de la grande distance des rangs de maïs<ref name="Vogel">{{en}} Elisabeth Vogel et al., [https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0016706115300070 Bioenergy maize and soil erosion — Risk assessment and erosion control concepts], ''Geoderma'', Volume 261, {{1er}} janvier 2016, pages 80-92</ref>{{,}}<ref name="Procházková">{{en}} Eva Procházková et al., [https://www.agriculturejournals.cz/web/swr.htm?type=article&id=25_2019-SWR The impact of the conservation tillage “maize into grass cover” on reducing the soil loss due to erosion], ''Soil & Water Res.'', 15, 2020, p. 158-165.</ref>. L'érosion des sols est considérée comme une menace majeure pour la sécurité alimentaire et cause des dommages à la fois sur place et hors site, c'est-à-dire aux infrastructures adjacentes et aux eaux de surface<ref name="Vogel"/>. Les bandes tampons de contour n'ont que de très faibles effets d'atténuation de l'érosion. La division des champs en zones de culture de céréales d'hiver et de maïs semble conduire à des taux d'atténuation de l'érosion substantiels, mais doit être considérée dans le contexte de la réduction de la superficie de culture du maïs<ref name="Vogel"/>.
 
==== Pollution des nappes phréatiques ====
[[Fichier:Pluribus field wiki.jpg|vignette|Passage d'un équipement de labour superficiel Strip-till dans une plantation de maïs, [[Minnesota]] du sud, États-Unis.]]
De plus, il existe un lien étroit entre le niveau de fertilisation azotée pour le maïs et les valeurs résiduelles de [[nitrate]] du sol restant dans le sol après la récolte. La fertilisation azotée au-dessus de l'apport optimal en azote, en particulier, conduit à une nette augmentation du risque de lessivage de l'azote du sol. Ce risque est moindre si cette culture prend place dans une rotation comprenant prairie ou culture d'hiver ([[seigle]] ou [[Orge commune|orge]] d'hiver<ref>{{en}} Christophe Finke et al., [https://ec.europa.eu/environment/agriculture/pdf/mais_allemange.pdf The environmental impact of maize cultivation in the European Union: Practical options for the improvment of the environmental impact. - Case study Germany -], Research Centre for Agriculture and Environment in cooperation with the Department of Forage and Grass Research of the Institute for Agronomy and Plant Breeding, Georg-August-University of Göttingen, novembre 1999</ref> ou si l'on sème un couvert pour l'hiver.
 
Une étude publiée en 2020 semble montrer que l'utilisation d'une couverture herbeuse pour l'établissement du maïs et la technologie de conservation des sols ([[strip-till]] dans la couverture herbeuse) contribuent de manière significative à la conservation des sols sur les terres menacées par l'érosion et offre aux agriculteurs un mode de culture adapté à la culture du maïs<ref name="Procházková" />. Toutefois cette méthode oblige à l'utilisation d'un herbicide total (type ''[[Roundup]]'') au moment du semis, le maïs ne supportant pas la concurrence des adventices après la levée<ref name="Procházková" />.
 
=== Liens avec l'expansion du paludisme en Éthiopie ===
Ligne 683 ⟶ 843 :
 
== Commerce ==
La France exporte du maïs, d'après les douanes françaises. Son cours sur le marché mondial est sujet à de fortes fluctuations<ref>[http://www.indexmundi.com/fr/matieres-premieres/?marchandise=mais&mois=240&monnaie=eur « Maïs, États-Unis, N° No.2 jaune, FOB Golfe du Mexique. US prix, Euroeuro par Tonnetonne métrique »], sur Indexmundi.com</ref>.
 
== Symbolisme ==
=== Dans les civilisations précolombiennes ===
[[Fichier:Centeotl.jpg|vignette|Centeolt, dieu du maïs chez les Aztèques]]
[[Fichier:Déformation Péruvienne MHNT.jpg|vignette|leftgauche|upright=0.5|[[Déformation volontaire du crâne|Déformation crânienne]] en forme de maïs.]]
Dans les cultures [[mexicain]]es, le maïs est l’expression du [[soleil]], du [[Monde (univers)|monde]] et de l’[[homme]]. Dans le [[Popol-Vuh]], la création du monde n’est achevée qu’après la troisième tentative : le premier homme, détruit par une [[inondation]], était fait d’[[argile]] ; le second est dispersé par une grande pluie, il était fait de bois ; seul le troisième est notre père, il est fait de ''maïs''.
 
Il est le symbole de la prospérité, considérée dans son origine : la [[Semence (agriculture)|semence]].
 
Les aristocrates mayas, ces « gens du maïs », [[Plagiocéphalie|façonnaient le crâne]] de leur nouveau-né en forme d'épi ou de grain de maïs à l'aide de planchettes comprimant la tête, sa forme oblongue invoquant ou personnifiant [[Yum Kaax]], leur dieu du maïs<ref>{{article|langue=en|nom1=Duncan|prénom1=William N.|nom2=Hofling|prénom2=Charles Andrew|titre=Why the head? Cranial modification as protection ansand ensoulemntensoulment among the maya|périodique=Ancient Mesoamerica|volume=22|numéro=1|mois=mars|année=2011|pages=199-210|doi=10.1017/S0956536111000162}}</ref>.
 
=== DansCalendrier les artsrépublicain ===
Le '''maïs''' voit son nom attribué au {{28e|jour}} du mois de [[fructidor]] du [[calendrier républicain]] ou révolutionnaire français<ref>[[Fabre d'Églantine|Ph. Fr. Na. Fabre d'Églantine]], [https://books.google.fr/books?id=vVtWj-W-KP8C&printsec=frontcover&redir_esc=y#v=onepage&q&f=false ''Rapport fait à la Convention nationale dans la séance du 3 du second mois de la seconde année de la République Française''], {{p.|30}}.</ref>, généralement chaque [[14 septembre]] du [[calendrier grégorien]].
 
== Dans les arts ==
<gallery mode=packed heights=180>
<gallery mode="packed" heights="180">
The Distribution of Corn Stefan Luchian.jpg|''En attendant la répartition du maïs'', [[Ștefan Luchian]]
CornFichier:The HuskersDistribution Simonof HollósyCorn Stefan Luchian.jpg|''LesEn décortiqueursattendant dela répartition du maïs'', [[SimonȘtefan HollósyLuchian]] (1885).
Fichier:Corn Huskers Simon Hollósy.jpg|''Les décortiqueurs de maïs'', [[Simon Hollósy]] (1885).
</gallery>
 
== Voir aussi ==
Dans le [[calendrier républicain]], le '''Maïs''' était le nom donné au {{28e}} jour du mois de [[fructidor]]<ref>[[Fabre d'Églantine|Ph. Fr. Na. Fabre d'Églantine]], [http://books.google.fr/books?id=vVtWj-W-KP8C&printsec=frontcover&redir_esc=y#v=onepage&q&f=false ''Rapport fait à la Convention nationale dans la séance du 3 du second mois de la seconde année de la République Française''], {{p.|30}}.</ref>.
 
== Notes et références ==
{{Références|colonnes=2}}
 
== Voir aussi ==
Ligne 713 ⟶ 873 :
|wiktionary=maïs
}}
{{catégorie principale}}
 
=== Bibliographie ===
Par ordre chronologique
* [[Antoine-Augustin Parmentier]], ''Le maïs ou blé de Turquie apprécié sous tous ses rapports'', mémoire couronné le 25 août 1784 par l’Académie royale des sciences, belles-lettres et arts de Bordeaux, nouvelle édition revue et corrigée, Paris, Impr. impériale, 1812.
* [[Antoine-Augustin Parmentier]], ''Le maïs ou blé de Turquie apprécié sous tous ses rapports'', mémoire couronné le {{date-|25 août 1784}} par l’Académie royale des sciences, belles-lettres et arts de Bordeaux, nouvelle édition revue et corrigée, Paris, Impr. impériale, 1812.
* [[Matthieu Bonafous]], ''Histoire naturelle, agricole et économique du maïs'', Paris, {{Mme}} Huzard, 1836.
* J.-P. Gay, ''Fabuleux maïs, histoire et avenir d’une plante'', éd. AGPM, 1984.
* Guy Rouanet, ''Le maïs'', coll. ''Le technicien d’agriculture tropicale'', éd. Maisonneuve et Larose / [[Agence de coopération culturelle et technique|ACCT]], 1984.
* J.R. Harlan (traduction de J. Béliard et B. Fraleigh), ''Les plantes cultivées et l’homme'', éd. ACCT/CILF/PUF, 1987.
* A.G. Haudricourt, L. Hédin (préface de Michel Chauvet), ''L’homme et les plantes cultivées'', éd. A.M. Métailié, 1988.
* J.-P. Gay, ''Fabuleux maïs, histoire et avenir d’une plante'', éd. AGPM, 1984.
* J.P. Gay, ''Maïs, mythe et réalité'', éd. Atlantica, 1999 {{ISBN|2-84394-128-8}}.
* Maryse Carraretto, ''Histoires de maïs, d’une divinité amérindienne à ses avatars transgéniques'', [[Comité des travaux historiques et scientifiques|CTHS]], 2005 {{ISBN|2-7355-0577-4}}.
* ''[http://www.fao.org/docrep/T0395F/T0395F00.htm Le maïs dans la nutrition humaine]'', [[Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture|FAO]], 1993.
* Guy Rouanet, ''Le maïs'', coll. ''Le technicien d’agriculture tropicale'', éd. Maisonneuve et Larose / [[Agence de coopération culturelle et technique|ACCT]], 1984.
* [http://www.cec.org/maize/index.cfm?varlan=francais ''Le maïs et la biodiversité - Les effets du maïs transgénique au Mexique''], rapport de la [[Commission de coopération environnementale]], 2004.
* Philippe Girardin, ''Écophysiologie du maïs'', éd. [[Association générale des producteurs de maïs|AGPM]], Montardon, 1999 {{ISBN|2-900 189-41-1}}.
* ''Le maïs et ses industries'', éd. Association générale des producteurs de maïs, Montardon, 1994.
* J.P. Gay, ''Maïs, mythe et réalité'', éd. Atlantica, 1999 {{ISBN|2-84394-128-8}}.
* Maybelline Escalante-Ten Hoopen et Abdou Maïga, [http://publications.cta.int/media/publications/downloads/1725_PDF.pdf ''Production et transformation du maïs''], collection PRO-AGRO, [[Ingénieurs sans frontières|ISF]]-Cameroun et [[Centre technique de coopération agricole et rurale|CTA]], Wageningen, Pays-Bas, 2012, 32 p. téléchargeable
* Philippe Girardin, ''Écophysiologie du maïs'', éd. [[Association générale des producteurs de maïs|AGPM]], Montardon, 1999 {{ISBN|2-900 189-41-1}}.
* [http://www.cec.org/maize/index.cfm?varlan=francais ''Le maïs et la biodiversité - Les effets du maïs transgénique au Mexique''], rapport de la [[Commission de coopération environnementale]], 2004.
* Maryse Carraretto, ''Histoires de maïs, d’une divinité amérindienne à ses avatars transgéniques'', [[Comité des travaux historiques et scientifiques|CTHS]], 2005 {{ISBN|2-7355-0577-4}}.
* Maybelline Escalante-Ten Hoopen et Abdou Maïga, [http://publications.cta.int/media/publications/downloads/1725_PDF.pdf ''Production et transformation du maïs''], collection PRO-AGRO, [[Ingénieurs sans frontières|ISF]]-Cameroun et [[Centre technique de coopération agricole et rurale|CTA]], Wageningen, Pays-Bas, 2012, 32{{nb p.}} téléchargeable
* [[Sylvie Brunel]], ''Sa Majesté le Maïs - La plante que nous adorons détester mais qui sauve pourtant le monde !'', Éditions du Rocher, 2024.
 
=== Articles connexes ===
Ligne 736 ⟶ 898 :
* [[Épluchette de blé d'Inde]]
* [[Castration du maïs]]
* [[Corn-picker]]
 
=== Liens externes ===
{{Liens}}
* {{eFloras|2|200026507|Zea mays}}
* {{eFloras|5|200026507|Zea mays}}
Ligne 749 ⟶ 913 :
* {{GRIN espèce|42207|''Zea mays'' L.}}
* {{en}} [http://www.maizegdb.org/ MaizeGDB], base de données de la génétique et de la génomique du maïs
* [http://www.fao.org/docrep/004/W0073F/w0073f18.htm ''La pellagre, causes et épidémiologie''], sur le site de la [[Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture|FAO]].
* [http://actualite-poitou-charentes.info/2008/01/le-mais-8000-ans-dhistoire/ ''8 000 {{nombre|8000|ans}} d'histoire du maïs'']
* [http://earthobservatory.nasa.gov/IOTD/view.php?id=47250 ''{{Langue|en|texte=Maize: A Global Crop with American Roots}}'']
* Dossier [http://mots-agronomie.inra.fr/mots-agronomie.fr/index.php/Maïs Maïs] dans Les Mots de l'agronomie, histoire et critique.
* {{YouTube|9uegeWo4NWg|Semis de maïs 2019 : un maïs sec en remplacement du colza.}}, chaîne ''Gilles vk agriculteur du Loiret''.
 
{{Palette|Céréales|Culture (agriculture)}}
{{Portail|Alimentation et gastronomie|agriculture et agronomie|plantes utiles|Poaceae}}
 
[[Catégorie:Maïs| ]]
[[Catégorie:Culture amérindienne]]
[[Catégorie:Flore (nom vernaculaire)]]
[[Catégorie:Panicoideae]]
[[Catégorie:Plante fourragère]]
[[Catégorie:PlanteGraminée médicinale]]
[[Catégorie:Plante séquencéemodèle]]
[[Catégorie:Plante dont le génome est séquencé]]
[[Catégorie:Ingrédient de la bière]]
[[Catégorie:Ingrédient de la cuisine de l'Amérique précolombienne]]
[[Catégorie:Culture énergétique]]
[[Catégorie:Histoire de la culture des céréales]]
[[Catégorie:Céréale]]
[[Catégorie:Graminée alimentaire]]
[[Catégorie:Plante utilisée en vannerie]]
Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/wiki/Maïs ».