« Antoine Morlot » : différence entre les versions

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| nom = Antoine Morlot
| nom autre =
| image = Antoine Morlot.jpg
| taille image = 250
| légende = Portrait du général Morlot.
| surnom =
| date de naissance = {{date de naissance-|5| mai| 1766}}
| lieu de naissance = [[Bousse (Moselle)|Bousse]], [[MoselleLuxembourg (département)|Mosellefrançais]]
| date de décès = {{date de décès-|22| mars 1809|18095 mai 1766}}
| lieu de décès = [[Bayonne]], [[Pyrénées-Atlantiques]]
| date mort au combat =
| lieu mort au combat =
| âge au décès = 42
| origine = {{France}}
| allégeance =
| grade = [[Général de division]]
| arme = [[Infanterie]]
| début de carrière = [[1782]]
| fin de carrière = [[1809]]
| conflit = [[Guerres de la Révolution française]]<br />[[Guerres napoléoniennes]]
| commandement =
| faits d'armes = [[Siège de Thionville (1792)|Thionville]]<br>[[Bataille de Kaiserslautern|Kaiserslautern]]<br>[[Combats d'Arlon (1794)|Arlon]]<br>[[Bataille de Fleurus (1794)|Fleurus]]<br>[[Bataille de Tudela|Tudela]]<br>[[Siège de Saragosse (1809)|Saragosse]]
| distinctions = [[Commandeur de la Légion d'honneur]]
| hommages = [[Nom gravé sous l'arc de triomphe de l'Étoile]], {{6e|colonne}}
| autres fonctions =
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}}
 
'''Antoine Morlot''', né le {{date-|5| mai| 1766}} à [[Bousse (Moselle)|Bousse]] endans le [[MoselleLuxembourg (département)|Mosellefrançais]] et mort le {{date-|22| mars| 1809}} à [[Bayonne]], dans les [[Pyrénées-Atlantiques]], est un [[Liste des généraux de la Révolution et du Premier Empire|général français de la Révolution et de l’Empire]]. Après avoir servi pendant presque huit ans dans l'armée royale, il devient officier dans un bataillon de volontaires au début de la [[Révolution française]]. En 1792, il se bat avec distinction au [[Siège de Thionville (1792)|siège de Thionville]] et dans plusieurs autres affaires, ce qui lui vaut d'être promu général de brigade en 1793. PrincipalementS'étant connuillustré pourune sanouvelle participationfois à la tête d'une brigade lors de la [[bataille de Kaiserslautern]] où il commande une brigade, Morlot est nommé général de division à l'[[armée de la Moselle]] et se signale en 1794 à [[Combats d'Arlon (1794)|Arlon]], Lambusart, [[Bataille de Fleurus (1794)|Fleurus]] et Aldenhoven.
 
Au cours de l'année 1796, alors que sa division stationne dans la région d'[[Aix-la-Chapelle]], Morlot se brouille avec un représentant de l'administration militaire et est relevé de ses fonctions. Réintégré peu après, il oscille plusieurs années entre commandements de l'intérieur et périodes d'inactivité. Il retrouve les champs de bataille en 1808 en se voyant confier une division de recrues destinée à prendre part à la [[Guerre d'indépendance espagnole|campagneguerre d'Espagne]]. Ses soldats sont engagés à la [[bataille de Tudela]] ainsi qu'au [[Siège de Saragosse (1809)|second siège de Saragosse]], où le général contracte une fièvre qui lui est fatale ; il meurt le {{date-|22 mars 1809}}. Enterré au [[cimetière du Père-Lachaise]], son nom est inscrit sur l'[[arc de triomphe de l'Étoile]] à Paris.
 
== Biographie ==
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=== De l'artilleur au général de division ===
 
Antoine Morlot naît le {{date-|5 mai 1766}} à [[Bousse (Moselle)|Bousse]], dans le [[Luxembourg français]], du mariage de Pierre Morlot, petit commerçant, et Anne Bluet. Il est le plus jeune des quatre fils du couple. Selon l'un de ses biographes, {{citation|les Morlot sont issus d’une vieille famille [[Guénange|guénangeoise]], connue depuis 1680}}<ref name="Morlot2015">{{Lien web |langue=fr |titre=Général Antoine Morlot : 1766-1809 |url=https://mairie-bousse.fr/images/documents/archives/LE%20GENERAL%20MORLOT.pdf |date=2015 |site=mairie-bousse.fr |consulté le=4 mai 2021}}.</ref>.
Antoine Morlot naît le 5 mai 1766 à [[Bousse (Moselle)|Bousse]], dans l'actuel département de la [[Moselle (département)|Moselle]]. Le 7 décembre 1782, il s'enrôle dans le corps royal d'artillerie et y sert jusqu'au 28 septembre 1790. Alors que la [[Révolution française]] n'en est qu'à ses débuts, il est élu capitaine au [[3e bataillon de volontaires de la Moselle|{{3e}} bataillon de volontaires nationaux de la Moselle]] et est employé à l'[[Armée de la Moselle|armée du même nom]]. Il se montre brave et compétent pendant la [[Guerres de la Révolution française|campagne de 1792 à 1793]], particulièrement lors du [[Siège de Thionville (1792)|siège de Thionville]]<ref name="Mullié1852p344">{{harvsp|Mullié|1852|p=344}}.</ref>. Du 3 au 5 septembre 1792, 3 à {{nombre|4000}} soldats français défendent la ville avec brio contre une armée de {{nombre|20000}} Autrichiens et [[Armée des émigrés|émigrés]]. Dépourvus d'artillerie lourde, les assaillants sont contraints de se retirer. La résistance de Thionville est toutefois à mettre en parallèle, à la même époque, au cas de la forteresse de [[Verdun]], tombée aux mains d'une armée prussienne après un [[Siège de Verdun (1792)|simulacre de résistance]]<ref>{{harvsp|Smith|1998|p=25}}.</ref>.
 
AntoineLe Morlot naît le 5 mai 1766 à [[Bousse (Moselle){{date-|Bousse]], dans l'actuel département de la [[Moselle (département)|Moselle]]. Le 7 décembre 1782,}} il s'enrôle dans le corps royal d'artillerie et y sert jusqu'au {{date-|28 septembre 1790}}. Alors que la [[Révolution française]] n'en est qu'à ses débuts, il est élu capitaine au [[3e bataillon de volontaires de la Moselle|{{3e}} bataillon de volontaires nationaux de la Moselle]] et est employé à l'[[Armée de la Moselle|armée du même nom]]. Il se montre brave et compétent pendant la [[Guerres de la Révolution française|campagne de 1792 à 1793]], particulièrement lors du [[Siège de Thionville (1792)|siège de Thionville]]<ref name="Mullié1852p344">{{harvsp|Mullié|1852|p=344}}.</ref>. Du 3 au {{date-|5 septembre 1792}}, 3 à {{nombre|4000}} soldats français défendent la ville avec brio contre une armée de {{nombre|20000}} Autrichiens et [[Armée des émigrés|émigrés]]. Dépourvus d'artillerie lourde, les assaillants sont contraints de se retirer. La résistance de Thionville est toutefois à mettre en parallèle, à la même époque, au cas de la forteresse de [[Verdun]], tombée aux mains d'une armée prussienne après un [[Siège de Verdun (1792)|simulacre de résistance]]<ref>{{harvsp|Smith|1998|p=25}}.</ref>.
Quant à Morlot, il est nommé [[général de brigade]] le 20 septembre 1793, sans être passé par les grades intermédiaires<ref name="Mullié1852p344"/>. Quelques jours plus tard, du 28 au 30 novembre, il participe activement à la [[bataille de Kaiserslautern]] à la tête d'une brigade de l'armée de la Moselle, sous le commandement en chef du général [[Lazare Hoche|Hoche]]. La brigade Morlot se compose alors des {{1ers}} bataillons des {{44e}} et {{81e}} demi-brigades de ligne et du {{1er}} bataillon de volontaires des Ardennes, des {{2e}} bataillons de la {{71e}} demi-brigade de ligne et des volontaires de la Haute-Marne et enfin du {{6e}} bataillon de volontaires de la Meurthe. À l'issue des combats, les Français battent en retraite après avoir laissé sur le terrain {{nombre|2400}} tués ou blessés, 700 prisonniers et deux canons, contre seulement 806 pertes prussiennes et saxonnes<ref>{{harvsp|Smith|1998|p=62 et 63}}.</ref>. Au cours de l'affrontement, Morlot, avec cinq bataillons, mène une attaque sur une position défendue par de l'infanterie et de nombreux canons. Forcé de reculer devant la supériorité numérique de ses adversaires, il parvient néanmoins à échapper à la vindicte de la cavalerie ennemie et à regagner son emplacement initial dans les lignes françaises. Ayant suivi l'exploit accompli par son subordonné, Hoche vient féliciter Morlot en personne et l'embrasse<ref name="Mullié1852p344"/>.
 
[[Fichier:Battle of Kaiserslautern 1793.png|vignette|gauche|upright=1.2|Schéma de la bataille de Kaiserslautern montrant les positions respectives des deux armées.]]
Le général contribue par la suite à la levée du siège de [[Landau in der Pfalz|Landau]]<ref name="Mullié1852p344"/>, qui résiste depuis cinq mois aux Coalisés et est finalement délivrée le 23 décembre 1793<ref>{{harvsp|Smith|1998|p=65}}.</ref>. À la suite de ce succès, Morlot est élevé au grade de [[général de division]] le 28 janvier 1794<ref name="Mullié1852p344"/>, mais Tony Broughton indique qu'il a déjà obtenu cette promotion depuis le 3 décembre 1793<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Tony Broughton |titre=Generals Who Served in the French Army during the Period 1789 - 1814: Mocquery to Moynat d'Auxon |url=http://www.napoleon-series.org/research/frenchgenerals/c_frenchgenerals25.html |date=mars 2007 |site=Napoleon Series |consulté le=8 novembre 2016}}.</ref>. À cette période, l'armée de la Moselle dirigée par Hoche et l'[[Armée du Rhin (Révolution française)|armée du Rhin]] commandée par le général [[Jean-Charles Pichegru|Pichegru]] concertent leurs efforts afin de repousser les troupes d'invasion hors d'[[Alsace]], et au mois de décembre, les Français sont victorieux lors de la [[Bataille de Wissembourg (décembre 1793)|bataille de Wissembourg]]<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=J. Rickard |titre=Battle of Wissembourg or The Geisberg, 25-26 December 1793 |url=http://www.historyofwar.org/articles/battles_wissembourg.html |date=9 février 2009 |site=historyofwar.org |consulté le=8 novembre 2016}}.</ref>.
 
Quant à Morlot, il est nommé [[général de brigade]] le {{date-|20 septembre 1793}}, sans être passé par les grades intermédiaires<ref name="Mullié1852p344"/>. Quelques jours plus tard, du 28 au {{date-|30 novembre}}, il participe activement à la [[bataille de Kaiserslautern]] à la tête d'une brigade de l'armée de la Moselle, sous le commandement en chef du général [[Lazare Hoche|Hoche]]. La brigade Morlot se compose alors des {{1ers}} bataillons des {{44e}} et {{81e}} demi-brigades de ligne et du {{1er}} bataillon de volontaires des Ardennes, des {{2e}} bataillons de la {{71e}} demi-brigade de ligne et des volontaires de la Haute-Marne et enfin du {{6e}} bataillon de volontaires de la Meurthe. À l'issue des combats, les Français battent en retraite après avoir laissé sur le terrain {{nombre|2400}} tués ou blessés, 700 prisonniers et deux canons, contre seulement 806 pertes prussiennes et saxonnes<ref>{{harvsp|Smith|1998|p=62 et 63}}.</ref>. Au cours de l'affrontement, Morlot, avec cinq bataillons, mène une attaque sur une position défendue par de l'infanterie et de nombreux canons. Forcé de reculer devant la supériorité numérique de ses adversaires, il parvient néanmoins à échapper à la vindicte de la cavalerie ennemie et à regagner son emplacement initial dans les lignes françaises. Ayant suivi l'exploit accompli par son subordonné, Hoche vient féliciter Morlot en personne et l'embrasse<ref name="Mullié1852p344"/>.
 
Le général contribue par la suite à la levée du siège de [[Landau in der Pfalz|Landau]]<ref name="Mullié1852p344"/>, qui résiste depuis cinq mois aux Coalisés et est finalement délivrée le {{date-|23 décembre 1793}}<ref>{{harvsp|Smith|1998|p=65}}.</ref>. À la suite de ce succès, Morlot est élevé au grade de [[général de division]] leà 28titre janvier 1794<ref name="Mullié1852p344"/>, mais Tony Broughton indique qu'il a déjà obtenu cette promotion depuisprovisoire le {{date-|3 décembre 1793<ref>{{Lien}}, webpromotion |langue=enqui |auteur=Tonyest Broughtonconfirmée |titre=Generals Who Served in the French Army during the Period 1789le {{date- 1814: Mocquery to Moynat d'Auxon |url=http://www.napoleon-series.org/research/frenchgenerals/c_frenchgenerals25.html28 |date=marsjanvier 2007 |site=Napoleon Series |consulté le=8 novembre 20161794}}.<ref name="Six1934p231"/ref>. À cette période, l'armée de la Moselle dirigée par Hoche et l'[[Arméearmée du Rhin (Révolution française1791-1801)|armée du Rhin]] commandée par le général [[Jean-Charles Pichegru|Pichegru]] concertent leurs efforts afin de repousser les troupes d'invasion hors d'[[Alsace]], et au mois de décembre, les Français sont victorieux lors de la [[Bataille de Wissembourg (décembre 1793)|bataille de Wissembourg]]<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=J. Rickard |titre=Battle of Wissembourg or The Geisberg, 25-26 December 1793 |url=http://www.historyofwar.org/articles/battles_wissembourg.html |date=9 février 2009 |site=historyofwar.org |consulté le=8 novembre 2016}}.</ref>.
 
=== Parcours sous la Révolution française ===
 
En {{date-|février 1794}}, Morlot est l'un des sept divisionnaires de l'armée de la Moselle. Les troupes sous ses ordres comprennent le {{1er}} bataillon respectif de la {{1re}} demi-brigade de ligne et des volontaires du Haut-Rhin, les {{2e}} bataillons des {{17e}} et {{43e}} de ligne, les {{3e}} bataillons des volontaires du Bas-Rhin, du Loiret, de la Meuse et du Puy-de-Dôme, les {{4e}} bataillons des volontaires de la Côte-d'Or et de la Moselle, les {{6e}} et {{7e}} bataillons des volontaires de la Meurthe et enfin les {{1er}} et {{14e}} régiments de dragons{{sfn|Smith|1998|p=69-71}}. Au {{date-|22 mars}}, sa division opère au corps gauche de l'armée de la Moselle commandé par le général [[Jacques Hatry|Hatry]]<ref name="Six1934p231"/> ; son effectif à la date du {{date-|20 mai}} est de {{nombre|11573}} hommes, mais sa composition a été modifiée entre-temps : elle se compose désormais des {{1re}}, {{34e}}, {{110e}} et {{177e}} demi-brigades de ligne, du {{14e}} dragons, du {{10e}} régiment de cavalerie et d'un détachement de gendarmes. Un état de situation établi pour le {{date-|3 juin}} montre que la division Morlot a été encore affaiblie malgré un effectif toujours important ({{nombre|8210}} soldats) : elle ne compte en effet plus dans ses rangs que la {{1re}} demi-brigade de ligne ({{nombre|2190}} hommes), la {{34e}} de ligne ({{nombre|2354}} hommes) et la {{110e}} de ligne ({{nombre|2709}} hommes), le {{14e}} dragons ({{nombre|445}} hommes), le {{10e}} de cavalerie ({{nombre|416}} hommes) et la {{30e}} compagnie d'artillerie légère ({{nombre|96}} hommes){{sfn|Smith|1998|p=69-71}}.
Il combat également avec distinction le 26 germinal au cours la [[Combats d'Arlon (1794)|prise d'Arlon]], puis le 5 prairial au passage de la [[Meuse (fleuve)|Meuse]] près de [[Dinant]] et enfin le 28 du même mois à celui de la [[Sambre]], près de [[Charleroi]] : contraint d'abandonner le village de [[Gosselies]], il conserve néanmoins sept pièces d'artillerie enlevées à ses adversaires.
 
Morlot combat avec distinction le 26 germinal au cours la [[Combats d'Arlon (1794)|prise d'Arlon]], puis le 5 prairial au passage de la [[Meuse (fleuve)|Meuse]] près de [[Dinant]] et enfin le 28 du même mois à celui de la [[Sambre]], près de [[Charleroi]] : contraint d'abandonner le village de [[Gosselies]], il conserve néanmoins sept pièces d'artillerie enlevées à ses adversaires. Le 8 messidor, jour de la [[Bataille de Fleurus (1794)|bataille de Fleurus]], placé en avant de ce village et attaqué par le corps du général autrichien [[Peter Quasdanovich|Quasdanovich]], non seulement il se maintient dans cette position, mais s'apercevant que la division du général [[Jean-Étienne Championnet|Championnet]] va être mise en déroute, il lui porte secours efficacement par une charge à la baïonnette qu'il dirige en personne. Il se distingue de nouveau devant [[Maestricht]], à la [[bataille d'Aldenhoven (1794)]], et la campagne de l'an II terminée, il sert de l'[[an III]] à l'[[an V]] aux armées du Nord, de Sambre-et-Meuse et de Hollande.
 
Le 8 messidor, jour de la [[Bataille de Fleurus (1794)|bataille de Fleurus]], placé en avant de ce village et attaqué par le corps du général autrichien [[Peter Quasdanovich|Quasdanovich]], non seulement il se maintint dans cette position, mais s'apercevant que la division du général [[Jean-Étienne Championnet|Championnet]] allait être mise en pleine déroute, il la secourut efficacement par une charge à la baïonnette qu'il dirigea en personne. Il se distingua de nouveau devant [[Maestricht]], à la bataille d'[[Aldenhoven]], et la campagne de l'an II terminée, il servit, de l'[[an III]] à l'[[an V]], aux armées du Nord, de Sambre-et-Meuse et de Hollande. Investi, après la conquête de ce pays, du commandement d'[[Aix-la-Chapelle]] et des contrées situées entre [[Meuse (département)|Meuse]] et [[Rhin]], un conflit d'autorité s'élevaélève entre lui et le directeur général de la police que le [[Directoire]] y avaita envoyé vers la fin de l'[[an IV]]. Cet agent, blessé de l'opposition qu'apportaitapporte Morlot à ses empiétements sur les droits et les immunités des généraux en ce qui concernaitconcerne la police militaire, le dénonçadénonce comme concussionnaire, et le Directoire, sans examen, sans enquête préalable, le destituadestitue le 5 brumaire [[an V]]. Morlot, qui se justifiajustifie complètement, futest réintégré dans son grade le 5 nivôse de la même année, euta le 11 fructidor le commandement de la {{10e|division}} militaire, puis, de la {{3e}} le 10 pluviôse [[an VI]], et fitfait les campagnes des ans VII et VIII en [[Batavie]], dans l'Ouest et dans les [[Grisons]].
 
=== Général de l'Empire ===
 
[[Fichier:Marechal Moncey.jpg|vignette|upright|Le maréchal [[Bon-Adrien Jeannot de Moncey]], commandant en chef le corps d'observation des côtes de l'Océan puis le {{3e}} corps de l'[[Armée d'Espagne (Premier Empire)|armée d'Espagne]].]]
En non-activité le {{1er|vendémiaire}} [[an X]], il devint membre de la [[Légion d'honneur]] le 19 frimaire avant d'être mis en disponibilité le {{1er|nivôse}}. Commandant de l'ordre le 25 prairial [[an XII]] et de la {{16e|division}} militaire le 28 brumaire [[an XIV]], il rejoignit le corps d'observation de l'[[armée des côtes de l'Océan]] le 9 novembre [[1807]]. Morlot, ayant sous ses ordres la {{3e|division}} du {{3e|corps}} de l'[[armée d'Espagne]], se trouva le 23 novembre [[1808]] à la [[bataille de Tudela]], et en février [[1809]] au [[siège de Saragosse (1809)|siège de Saragosse]]. Atteint devant cette place d'une fièvre cérébrale, Antoine Morlot mourut à [[Bayonne]] le 22 mars 1809<ref>Décédé en 1812, pendant la campagne de Russie, selon d'autres sources (Beauchamp, Etienne, 1816).</ref>. Il fut inhumé au cimetière du Père-Lachaise à Paris ({{59e|division}}).
 
En non-activité le {{date-|23 septembre 1801}}, Morlot devient membre de la [[Légion d'honneur]] le {{date-|10 décembre}} suivant{{sfn|Lievyns|Verdot|Bégat|1844|p=445}} avant d'être mis en disponibilité le {{date-|23 décembre}}<ref name="Six1934p231">{{ouvrage |langue=fr |auteur=Georges Six |préface=commandant André Lasseray |titre=Dictionnaire biographique des généraux et amiraux français de la Révolution et de l'Empire |tome=2 |éditeur=Georges Saffroy Éditeur |lieu=Paris |année=1934 |lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3336885v/f249.item |passage=231}}.</ref>. Il est fait commandant de l'ordre le {{date-|14 juin 1804}} et de la {{16e|division}} militaire à titre provisoire le {{date-|20 novembre 1805}}, puis rejoint le corps d'observation de l'[[armée des côtes de l'Océan]] le {{date-|7 novembre 1807}}<ref name="Six1934p231"/>.
[[Fichier:Arc de Triomphe mg 6822.jpg|200px|thumb|right|[[Noms gravés sous l'arc de triomphe de l'Étoile]] : pilier Nord, {{5e}} et {{6e|colonnes}}.]]
 
En 1808, cette formation, dotée d'un effectif de {{nombre|29341}} hommes, est sous les ordres du maréchal [[Bon-Adrien Jeannot de Moncey]]. Le général Morlot commande la {{3e}} division ({{nombre|7149}} hommes) composée des {{9e}}, {{10e}} et {{11e}} régiments provisoires et d'un bataillon du [[Régiment de Prusse (1806-1813)|régiment de Prusse]] ; ses brigadiers sont [[Claude-Joseph Buget]] et [[Simon Lefebvre]]{{sfn|Oman|2010|p=613}}. Les soldats confiés à Morlot sont des conscrits des classes 1808 et 1809 appelés sous les drapeaux l'année précédente. Chaque régiment provisoire est formé de quatre bataillons de {{nombre|560}} hommes tirés des dépôts du sud de la France : comme le souligne l'historien [[Charles Oman (historien)|Charles Oman]], « il n'y avait aucun soldat ancien dans leurs rangs : les officiers étaient pratiquement tous des demi-soldes rappelés ou de jeunes sous-lieutenants fraîchement nommés ». C'est en grande partie avec des unités de ce calibre que l'armée française entreprend d'envahir l'Espagne en 1808{{sfn|Oman|2010|p=103-104}}.
 
Morlot ne participe pas à l'expédition infructueuse de Moncey contre [[Valence (Espagne)|Valence]] en {{date-|juin 1808}}, sa division étant chargée de la protection de [[Madrid]]{{sfn|Oman|2010|p=125 et 140}}. Lorsque la nouvelle du [[Bataille de Bailén|désastre de Bailén]] parvient aux autorités françaises, la division Morlot est scindée en deux groupes : la brigade Buget ({{nombre|3700}} hommes) reste à proximité de Madrid tandis que la brigade Lefebvre est temporairement affectée au corps du maréchal [[Jean-Baptiste Bessières]]. La capitale espagnole est rapidement abandonnée et les forces napoléoniennes se replient derrière l'Èbre{{sfn|Oman|2010|p=337-338}}. Avant de repartir en campagne, la {{3e}} division de Morlot, faisant toujours partie du corps de Moncey devenu le {{3e}} de l'[[armée d'Espagne]], est réorganisée. En effet, le {{5e}} régiment provisoire devient le {{116e}} régiment d'infanterie de ligne à deux bataillons alors que les {{9e}} et {{10e}} régiments provisoires sont fusionnés pour donner naissance au {{117e}} de ligne à quatre bataillons ; quant aux bataillons prussiens et irlandais de la division, ils sont employés en tant que garnisons au nord-est de l'Espagne{{sfn|Oman|2010|p=641}}.
 
Le {{date-|23 novembre 1808}}, les {{nombre|4000}} hommes de la division Morlot sont engagés à la [[bataille de Tudela]]. Aux premières heures du jour, le maréchal [[Jean Lannes]] ébranle ses troupes en direction de [[Tudela]], où il arrive à {{heure|9}}. L'armée espagnole déployée dans la zone est prise au dépourvu et n'a pas le temps de préparer correctement sa défense. Désireux d'exploiter cet avantage, Lannes ordonne aux six bataillons de la division Morlot d'attaquer frontalement les positions adverses sur la colline de Santa Barbara, mais la {{5e}} division espagnole, forte de {{nombre|6500}} hommes, se déploie juste à temps pour repousser cet assaut. Lannes décide alors de patienter quelques heures pour permettre au reste de ses forces de le rejoindre, avant de reprendre l'offensive avec les divisions Morlot et [[David-Maurice-Joseph Mathieu de La Redorte|Maurice Mathieu]]. La brigade de tête de Morlot essuie de lourdes pertes dans sa progression, mais le général détache un de ses bataillons dans un ravin que les Espagnols n'ont pas cru bon de faire surveiller : en peu de temps, le détachement français prend pied sur la colline, ce que voyant, Morlot s'empresse de diriger des renforts sur ce point. Les défenseurs doivent céder et se replient en désarroi{{sfn|Oman|2010|p=439-444}}.
 
[[Fichier:Santa Engracia - Lejeune.jpg|vignette|gauche|Combat de rue entre Français et Espagnols lors du second siège de Saragosse, en 1809. Tableau de [[Louis-François Lejeune]].]]
 
À la fin du mois de {{date-|novembre 1808}}, les {{1re}}, {{3e}} et {{4e}} divisions du {{3e}} corps de Moncey ainsi que le {{6e}} corps du maréchal [[Michel Ney]] atteignent [[Saragosse]]. Ney étant rapidement détaché en mission ailleurs, Moncey et ses {{nombre|15000}} hommes se retrouvent seuls face à {{nombre|30000}} Espagnols. Le maréchal juge plus prudent de se retirer à quelque distance de la place en attendant la venue du {{5e}} corps{{sfn|Oman|1995|p=90-92}}. En décembre, la division Morlot est renforcée à deux reprises, d'abord par quatre bataillons du {{121e}} de ligne tout juste arrivé sur le front et ensuite par trois bataillons du {{5e}} léger ainsi que quatre bataillons de la {{2e}} légion de réserve, auparavant rattachés à la {{4e}} division du corps qui vient d'être dissoute{{sfn|Oman|2010|p=641}}. Durant cette période, le {{3e}} corps de Moncey est durement touché par la maladie : alors que les soldats hospitalisés n'étaient encore que {{nombre|7741}} en {{date-|octobre 1808}}, ils sont environ {{nombre|13000}} en {{date-|janvier 1809}}{{sfn|Oman|1995|p=105}}.
 
En dépit de ces conditions difficiles, les Français [[Siège de Saragosse (1809)|assiègent Saragosse pour la seconde fois]] du {{date-|20 décembre 1808}} au {{date-|20 février 1809}}. Le deuxième jour du siège, les divisions Morlot et [[Charles Louis Dieudonné Grandjean|Grandjean]] s'emparent du Monte Terrero{{sfn|Oman|1995|p=105-106}}. Le {{date-|29 décembre}}, Moncey est remplacé au commandement du {{3e}} corps par le général [[Jean-Andoche Junot]]{{sfn|Oman|1995|p=110}}. Après le départ d'une division du {{5e}} corps le {{date-|2 janvier}}, les hommes de Morlot sont chargés d'attaquer le secteur ouest de la ville{{sfn|Oman|1995|p=104 et 110}}. Le 22, le maréchal Lannes prend la direction des opérations{{sfn|Oman|1995|p=119}}. Dès le 28, les assaillants se sont rendus maîtres d'une grande partie de l'enceinte de Saragosse mais le combat se poursuit dans les rues où les Espagnols résistent avec acharnement. Soucieux de réduire ses pertes, Lannes fait détruire méthodiquement les défenses espagnoles à coups de canon ou au moyen d'un intense travail de [[sape]]{{sfn|Oman|1995|p=123}}.
 
Le {{date-|12 février}}, des femmes espagnoles se présentent en grand nombre devant les lignes de Morlot et supplient les soldats de les laisser regagner leurs villages ; en guise de réponse, les assiégeants les refoulent à l'intérieur de la place, non sans avoir distribué à chacune une miche de pain{{sfn|Oman|1995|p=133}}. Après deux mois de siège, Saragosse tombe aux mains des Français. Cependant, le bilan humain est très lourd : {{nombre|54000}} morts chez les Espagnols, parmi lesquels {{nombre|20000}} soldats, dont seulement {{nombre|6000}} ont péri dans les combats, les autres ayant succombé à la maladie (en particulier le [[typhus]]) ; les pertes françaises, en majorité essuyées par le {{3e}} corps, sont quant à elles estimées à {{nombre|10000}} morts dont {{nombre|4000}} au combat et les autres de maladie{{sfn|Oman|1995|p=139-140}}.
 
Atteint au cours du siège d'une fièvre cérébrale, Antoine Morlot meurt à [[Bayonne]] le {{date-|22 mars 1809}}. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise à Paris ({{59e|division}}).
 
== Postérité ==
 
En août [[1996]], le général Morlot et ses descendants furentsont exhumés de la chapelle familiale, sur ordre de l'Administration des cimetières qui repritreprend possession de l'emplacement. Son nom est inscrit sur le côté Nord de l'[[arc de triomphe de l'Étoile]].
 
== Notes et références ==
 
{{Traduction/Référence|en|Antoine Morlot|1015192103}}
{{Références|taille=40}}
 
{{Références|taille=40}}
 
== Bibliographie ==
 
* {{Mullié}}
* {{ouvrageOuvrage | prénom1 auteur1= | nom1 = A. Lievyns, |prénom2=Jean Maurice |nom2=Verdot, |auteur3=Pierre Bégat | titre = Fastes de la Légion-d'honneur, biographie de tous les décorés accompagnée de l'histoire législative et réglementaire de l'ordre | éditeur = Bureau de l’administration | mois année= janvier1844 | année mois= 1844janvier | pages totales = 529 | passage isbn= 383 | lire en ligne = https://play.google.com/books/reader?id=KdpkAAAAMAAJ&printsec=frontcover&output=reader&authuser=0&hl=fr&pg=GBS.PA444 | consulté le = 31 juillet 2014 | passage=383}}.
* {{Ouvrage | titrelangue=fr | prénom1=Domenico | nom1=Gabrielli | titre=Dictionnaire historique du cimetière du Père-Lachaise {{s2-|XVIII|e|XIX|e}} |éditeur lieu=Paris éd| éditeur=Éd. de l'Amateur |prénom1= Domenico |nom1année=Gabrielli2002 |langue= françaispages |annéetotales= 2002334 |lieu=Paris |isbn=978-2-85917-346-3 | oclc=49647223 | bnf=38808177n |pages=334}}
 
* {{ouvrage|langue=en|auteur=[[Charles Oman (historien)|Charles Oman]]|titre=A History of the Peninsular War, Volume I: 1807-1809, From the Treaty of Fontainebleau To the Battle of Corunna |éditeur=Kessinger Publishing|lieu=[[La Vergne (Tennessee)]]|année=2010|isbn=978-1-4326-3682-1|isbn2=1-4326-3682-0}}.
* {{Ouvrage | titre= Dictionnaire historique du cimetière du Père-Lachaise {{s2-|XVIII|e|XIX|e}} |éditeur= éd. de l'Amateur |prénom1= Domenico |nom1=Gabrielli |langue= français |année= 2002 |lieu=Paris |isbn=978-2-85917-346-3 |oclc=49647223 |bnf=38808177n |pages=334}}
* {{ouvrage|langue=en|auteur=Charles Oman|titre=A History of the Peninsular War Volume II: January-September 1809, From the Battle of Corunna to the End of the Talavera Campaign|lieu=Mechanicsburg (Pennsylvanie)|éditeur=Stackpole|année=1995|isbn=1-85367-215-7|passage=243}}.
* {{ouvrage|langue=en|auteur=[[Digby Smith]]|titre=The Greenhill Napoleonic Wars Data Book : Actions and Losses in Personnel, Colours, Standards and Artillery, 1792-1815|lieu=Londres|éditeur=Greenhill Books|année=1998|pages totales=582|isbn=1-85367-276-9|bnf=38973152q}}.
 
== Liens externes ==
{{Liens}}
 
* [{{lien web|langue=|auteur1=|url=http://promenade.temporelle.free.fr/dotclear/index.php/category/Le-general-Morlot |titre=Biographie du général Morlot]|site=|périodique=|consulté le=|date=}}
 
{{Portail|histoire militaire|Révolution française|Premier Empire|Grande Armée}}
 
{{DEFAULTSORT:Morlot, Antoine}}
[[Catégorie:Naissance dans la province de Lorraine]]
 
[[Catégorie:Général de la Révolution française promu en 1793]]
[[Catégorie:Naissance en mai 1766]]
[[Catégorie:Décès en mars 1809]]
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[[Catégorie:Naissance dans la province de Lorraine]]
[[Catégorie:Naissance dans le département de la Moselle]]
[[Catégorie:Décès à Bayonne]]
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[[Catégorie:Général de la Révolution française promu en 1793]]
[[Catégorie:Nom gravé sous l'arc de triomphe de l'Étoile]]
[[Catégorie:Personnalité inhumée au cimetière du Père-Lachaise (division 59)]]
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[[Catégorie:Militaire français mort au combat lors des guerres napoléoniennes]]
[[Catégorie:Chef militaire français des guerres napoléoniennes]]
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