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Selon [[Hichem Djaït]], l'un des motifs essentiels du combat de Mahomet contre les [[Quraychites]] étaient qu'ils fermaient l'accès de la ville sainte aux musulmans<ref>[[Hichem Djaït]], "La vie de Muhammad, Le parcours du Prophète à Médine et le triomphe de l'islam", éd. Cérès, 2012, {{p.|245}}.</ref>. Une des autres raisons avancée par l'historien est que pour faire triompher l'islam du vivant du Prophète il fallait user de la force guerrière, seule option valable pour réformer et convertir les arabes qui ne comprenaient que les rapports de force à l'époque<ref>Hichem Djaït, ''op. cit.'', {{p.|15}}, 23 et 113.</ref>. En effet, la violence y était extrêmement forte à l'époque de la [[jâhilîya]] étant donné qu’il n’y avait pas du tout d’organisation étatique en Arabie, à l’exception du Yémen<ref>DJAÏT, Hichem. Écrire la vie de Muhammad : L’historien face à la Tradition In : Biographies et récits de vie [en ligne]. Rabat : Institut de recherche sur le Maghreb contemporain, 2005 (généré le 16 janvier 2016). Disponible sur Internet : <http://books.openedition.org/irmc/614>. {{ISBN|9782821850491}}., paragraphe 8.</ref>. Par ailleurs seuls les [[Muhajirun]] (en émigrant à Médine ils avaient perdus tous leurs biens à la Mecque) participaient aux expéditions contre les caravanes avant Badr<ref>Hichem Djaït, ''op. cit.'', {{p.|112}}.</ref>.
 
Les Mecquois prennent leur revanche lors de la [[bataille de Uhud]], en l'an 625. Supportant mal la mainmise des musulmans sur Médine, certains notables juifs, à l'instar de Salam ibn Abi Al-Haqiq, auraient profité de cette défaite pour se rendre à la Mecque et inciter les Mecquois à revenir à la charge. Afin d'en finir avec la menace que constituait à leurs yeux ce nouvel état, les Mecquois forment une coalition regroupant plusieurs tribus arabes dont Gatafan, [[Banu Sulaym]], [[Banu Asad]], Fazarah et Ashja. En l'an 627, une armée de dix mille soldats marche sur Médine ; les défenseurs se retranchent [[Bataille du fossé|derrière un fossé]] creusé sur la proposition du compagnon de Mahomet, le Persan Salman Al-Farisi. La ville ne doit son salut qu'à un fossé creusé pour défendre une partie non protégée de la cité, ouvrage qui donne [[Bataille de la Tranchée|son nom à l'épisode]]<ref name="Tillier & Bianquis 2012, p.832" />.Le siège de la ville s'installe dans la durée. Quelques escarmouches opposent les deux parties. Selon la tradition, la diplomatie mecquoise a tenté secrètement et a réussi à soudoyer la tribu juive des [[Banu Qurayza]] qui avait la charge d'une partie du front. Mahomet envoie quatre émissaires aux Banu Qurayza pour s'assurer de la réalité de leur soutien, mais les émissaires sont mal reçus et constatent la défection des Banu Qurayza. Exténués par le siège et les intempéries, les coalisés décident de lever le siège laissant les Banu Qurayza à leur sort. Après un siège de 25 jours, ces derniers sont soumis au jugement de leur allié de jadis, [[Sa'd ibn Mu'adh]] : Mahomet aurait fait exécuterégorger et décapiter devant la population convoquée tous les mâles (entre 600 et 900 individus) de la tribu, leurs biens confisqués et leurs femmes et enfants sont vendus comme esclaves<ref name="Marchand"/>. L'opposition des ''[[munâfiqun]]'' — « hypocrites » —, les convertis qui marquent une certaine distance critique avec Mahomet, est elle aussi momentanément jugulée<ref name="Tillier & Bianquis 2012, p.832" />. Ce dernier peut alors se consacrer à la préparation de son retour à La Mecque.
 
En 628, Mahomet part en [[Hajj|pèlerinage à La Mecque]] à la tête d'un convoi de {{nombre|1400|pèlerins}} et multiplie les signes de ses intentions pacifiques. Les Mecquois leur refusent l'accès au sanctuaire, mais concluent avec les musulmans la trêve dite d'[[Traité d'al-Houdaybiyya|Al-Hudaybiyya]]. Cette islamisation du rite païen garantit la perpétuation des pèlerinages et leurs retombées économiques à La Mecque, levant les préventions des élites mecquoises des [[Quraysh]], dont plusieurs notables — comme [[Khâlid ibn al-Walîd]] ou [[‘Amr ibn al-‘As]] — se rallient à Mahomet<ref name="Tillier & Bianquis 2012, p.842">Mathieu Tillier et Thierry Bianquis, « De Muhammad à l'assassinat de 'Alî », in Thierry Bianquis, Pierre Guichard et Mathieu Tillier (dirs.), ''Les débuts du monde musulman, {{sp-|VII|e|-|X|e}}. De Muhammad aux dynasties autonomes'', éd. P.U.F./Nouvelle Clio, 2012, {{p.|84}}.</ref>. Prévue pour durer dix ans, elle permit dans les deux premières années de plus que doubler le nombre de musulmans<ref>Martin Lings, "Le Prophète Muhammad, sa vie d'après les sources les plus anciennes", éd. Seuil, 1986, {{p.|424}}.</ref>. En l'an 630 (8 de l'hégire), la trêve est rompue lorsqu’une tribu alliée de La Mecque agresse une tribu alliée de Médine. Mahomet marche secrètement sur La Mecque à la tête de dix mille soldats. Aux portes de la ville, il garantit la sécurité de toute personne non combattante et déclare une amnistie générale. La Mecque se rend alors sans opposition. La plupart des habitants se convertissent à l'islam et la Kaaba, débarrassée de ses idoles, conserve sa place éminente dans la culture arabe en voie d'islamisation<ref name="Tillier & Bianquis 2012, p.842" />. Mahomet a accompli trois fois le rituel du pèlerinage. Deux fois avant sa fuite et une fois lorsqu'il était à Médine. Le dernier pèlerinage s'appelle Hadjetou el Wadâ (« le pèlerinage de l'adieu » ou « de la perfection »). Mahomet a fait quatre fois la visite de l'Accomplissement<ref name="Mohamed, sceau des prophètes |passage=326" />.
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