« Françoise d'Orléans (1902-1953) » : différence entre les versions

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| lieu de décès = [[Paris]] ([[Quatrième République (France)|France]])
| dynastie = [[Quatrième maison d'Orléans|Maison d’Orléans]]
| titulature = « [[Princesse d'Orléans|Princesse d’Orléans]] » <br /> « [[:Catégorie:Prince de sang royal français|Princesse de France]] »<br />« Fille de France »<br />[[Prince et princesse de Grèce et de Danemark|Princesse de Grèce et de Danemark]]
| père = [[Jean d'Orléans (1874-1940)|Jean d’Orléans]], ''« duc de Guise »''
| mère = [[Isabelle d'Orléans (1878-1961)|Isabelle d’Orléans]]
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== Famille ==
[[Fichier:Jean d'Orléans (1874-1940).jpg|thumb|upright|left|alt=photographie noir et blanc : portrait d'un homme avec une moustache et une barbiche|Le prince Jean d'Orléans, « duc de Guise ».]]
Françoise d'Orléans est la deuxième fille de [[Jean d'Orléans (1874-1940)]], « duc de Guise » et prétendant orléaniste au trône de France sous le nom de « Jean III », et de son épouse, la princesse françaiseFrançaise [[Isabelle d'Orléans (1878-1961)]]. Par chacun de ses parents, Françoise est donc une arrière-arrière-petite-fille du roi des Français [[Louis-Philippe Ier|Louis-Philippe {{Ier}}]] (1773-1850).
 
La princesseElle est également la sœur d'un autre prétendant français, [[Henri d'Orléans (1908-1999)]], « comte de Paris » (le « Henri VI » des orléanistes), et la tante du prétendant actuel, [[Henri d'Orléans (1933-)|Henri d'Orléans (1933)]], « comte de Paris » et « duc de France » (le « Henri VII » des orléanistes).
 
Le {{date|11|février|1929}}, la princesse Françoise épouse, à [[Palerme]], en [[Royaume d'Italie (1861-1946)|Italie]], le prince [[Christophe de Grèce|Christophe de Grèce et de Danemark]] (1889-1940). Christophe, dont c'est le second mariage, est le fils cadet du roi [[Georges Ier de Grèce|Georges {{Ier}} de Grèce]] (1845-1913) et de sa femme la grande-duchesse [[Olga Constantinovna de Russie]] (1851-1926). Par son père, il est le petit-fils du roi [[Christian IX de Danemark]] (1818-1906), surnommé le « [[Beau-père de l'Europe#Christian IX de Danemark et ses enfants|beau-père de l'Europe]] », ce qui en fait le neveu ou le cousin de très nombreux monarques européens.
 
De cette union, qui est l'un des rares mariages mixtes de l'époque{{#tag:ref|Rares étaient en effet les mariages entre princesses catholiques et princes orthodoxes ou protestants{{sfn|de Grèce|2004|p=14-15|texte=Grèce 2004}}{{,}}<ref>Patricia H. Fleming « The Politics of Marriage Among Non-Catholic European Royalty » dans ''Current Anthropology'', vol. 14, {{numéro|3}}, The University of Chicago Press, juin 1973.</ref>.|group=N}}, naît un seul enfant :
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== Biographie ==
=== Une enfance marocaine ===
Françoise d'Orléans naît en [[Troisième République (France)|France]] à une époque où son père, le « [[Jean d'Orléans (1874-1940)|duc de Guise]] », n'est pas encore le chef de la [[Quatrième maison d'Orléans|Maison d'Orléans]] et n'a donc pas à souffrir des conséquences de la [[Loi du 22 juin 1886 d'exil des membres de famille ayant régné en France|loi d'exil]], votée par le Parlement français en [[1886]]. La princesseFrançoise passe donc les premières années de son enfance au château familial des Orléans, au [[Le Nouvion-en-Thiérache|Nouvion-en-Thiérache]]{{sfn|de Montjouvent|1998|p=22-23|texte=Montjouvent 1998}}. Cependant, en [[1909]], le « duc » et la « [[Isabelle d'Orléans (1878-1961)|duchesse de Guise]] » décident de partir mener la vie de colons au Maroc et s'installent, l’année suivante, dans la petite ville de Larache avec leurs enfants. Dans la région, la famille achète sans difficulté des terres aux autorités chérifiennes et prend le pseudonyme d'Orliac, nom d’un [[tambour-major]] du [[Henri d'Orléans (1822-1897)|duc d’Aumale]]{{sfn|Poisson|1999|p=339}}{{,}}{{sfn|de Montjouvent|1998|p=23|texte=Montjouvent 1998}}.
 
[[Fichier:Morocco-spanish-protectorate-1955-a.svg|thumb|upright|alt=|carte moderne du nord de l'Afrique|Carte du Maroc espagnol (Rif).]]
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[[Fichier:Isabelle Marie d’Orléans, duchesse de Guise.jpg|thumb|upright|left|alt=photographie noir et blanc : portrait d'une femme assise en robe claire|La « duchesse de Guise » en 1935.]]
La famille n'oublie pas pour autant ses racines françaises. Chaque été, les « Guise » et leur progéniture viennent passer leurs vacances dans l'hexagone et s’installent alors tantôt chez la [[Françoise d'Orléans (1844-1925)|duchesse de Chartres]], au château de [[Vineuil-Saint-Firmin|Saint-Firmin]], tantôt chez la [[Marie-Isabelle d’Orléans|comtesse de Paris]], au [[château de Randan]]{{sfn|de Montjouvent|1998|p=27-28|texte=Montjouvent 1998}}. Il arrive cependant que le « duc » et la « duchesse » quittent le Maroc sans leurs enfants afin de rendre visite à leur nombreuse parentèle européenne. À ces occasions, la fratrie est chargée de gérer la plantation familiale et son éducation est alors quelque peu négligée{{sfn|de Grèce|2004|p=38|texte=Grèce 2004}}. La princesse Françoise profite de son temps libre pour apprendre à monter à cheval et devient ainsi une excellente cavalière. Elle est d'ailleurs si douée pour l'[[équitation]] qu'elle devient, plus tard, la seule femme à recevoir l’autorisation de s’entraîner à l’école militaire romaine de cavalerie de [[Tor di Quinto]]{{sfn|de Grèce|2004|p=16|texte=Grèce 2004}}.
 
=== De la Grande guerre à l’exil bruxellois ===
La « [[Isabelle d'Orléans (1878-1961)|duchesse de Guise]] » et ses enfants sont en vacances à [[Château de Randan|Randan]] lorsqu’éclate la [[Première Guerre mondiale]], le {{date|28|juillet|1914}}. Aussitôt, laIsabelle princessed’Orléans et sa progéniture s’empressent de rejoindre [[Jean d'Orléans (1874-1940)|Jean d’Orléans]], resté à [[Larache]]. Mais, à peine rentrés au [[Maroc]], Françoise et sa famille repartent en métropole, où le « duc de Guise » tente sans succès de se faire admettre dans l’[[Forces armées françaises|Armée française]]. Débouté de sa demande par le président [[Raymond Poincaré|Poincaré]], leJean princed’Orléans intègre finalement la [[Croix-Rouge française|Croix-Rouge]] tandis que son épouse et ses enfants travaillent quelque temps auprès de blessés dans le château de Randan, transformé en hôpital militaire{{sfn|de Montjouvent|1998|p=28-29|texte=Montjouvent 1998}}.
 
[[Fichier:AlejandroKarađorđević--serbiaspartinwar01pric.png|thumb|upright|alt=photographie noir et blanc : portrait d'homme en pied, en grand uniforme, appuyé sur un sabre, avec un shako à plumet|Le roi Alexandre {{Ier}} de Yougoslavie.]]
Après plusieurs mois, Françoise, sa mère et ses frère et sœurs regagnent le Maroc mais s’installent, cette fois, en [[Protectorat français au Maroc|zone française]]. À cette époque, les armées espagnoles stationnées dans le [[Protectorat espagnol au Maroc|Rif]] sont en effet fortement germanophiles et la famille préfère échapper à l’atmosphère anti-française qui règne dans la colonie. Pendant près de quatre ans, les « Guise » attendent donc la fin du conflit et le retour du princede Jean d’Orléans mais la famille ne reste pas inactive pour autant. La guerre ayant vidé la plantation de tout son personnel européen, la « duchesse », aidée de ses deux filles aînées, Françoise et [[Isabelle d'Orléans (1900-1983)|Isabelle]], prend la direction des domaines marocains et la famille s’occupe elle-même d’un certain nombre de tâches agricoles{{sfn|de Montjouvent|1998|p=29-30|texte=Montjouvent 1998}}.
 
La fin de la guerre ramène Jean d’Orléans au Maroc et les « Guise » retournent vivre à Larache, où les travaux sont enfin terminés dans la demeure familiale{{sfn|de Montjouvent|1998|p=31|texte=Montjouvent 1998}}. Cependant, les « Guise » continuent à effectuer des séjours réguliers en France. Ainsi, en 1921, le « duc », la « duchesse » et leurs enfants ont une entrevue secrète, à Randan, avec le roi [[Alexandre Ier de Yougoslavie|Alexandre {{Ier}} de Yougoslavie]]{{#tag:ref|En 1921, le titre exact d’Alexandre {{Ier}} est « roi des Serbes, des Croates et des Slovènes ». C’est seulement en 1929 qu’il prend officiellement le titre de roi de Yougoslavie<ref>[[Dominique Frémy]] (dir.) « Yougoslavie » dans ''[[Quid]] 2001'', Éditions Robert Laffont, 2000, {{p.|1260}}, col. B.</ref>.|group=N}}, qui se cherche une épouse et souhaite demander Françoise en mariage. Mais, malgré l’accord du gouvernement français qui voit une telle alliance d’un bon œil, le projet matrimonial est un échec et le souverain se marie finalement à la princesse [[Marie de Roumanie (1900-1961)|Marie de Roumanie]]{{sfn|de Montjouvent|1998|p=33|texte=Montjouvent 1998}}.
 
En [[1923]] et en [[1927]], les deux sœurs de la princesse Françoise, Isabelle et [[Anne d'Orléans (1906-1986)|Anne]], se marient{{sfn|de Montjouvent|1998|p=33 et 47|texte=Montjouvent 1998}} tandis que son frère [[Henri d'Orléans (1908-1999)|Henri]] quitte progressivement la demeure familiale pour poursuivre ses études{{sfn|de Montjouvent|1998|p=35-36|texte=Montjouvent 1998}}. Entre-temps, le « duc de Guise » est devenu le chef des Orléans à la mort de son beau-frère, le prince [[Philippe d’Orléansd'Orléans (1869-1926)|Philippe d’Orléans]], en [[1926]]{{sfn|de Montjouvent|1998|p=37|texte=Montjouvent 1998}}. Le nouveau prétendant a donc décidé de transférer sa résidence principale du Maroc à la [[Belgique]], afin d’être plus facilement en contact avec les organisations monarchistes françaises{{sfn|de Montjouvent|1998|p=40|texte=Montjouvent 1998}}. Malgré tout, Françoise et ses parents continuent à séjourner près de la moitié de l'année dans leurs domaines marocains{{sfn|de Grèce|2004|p=40|texte=Grèce 2004}}.
 
=== Princesse de Grèce ===
[[Fichier:Françoise Orleans.jpg|thumb|left|upright|alt=photographie noir et blanc : portrait de femme assise en robe, les bras nus|La princesse Françoise au début des années 1920.]]
Longtemps célibataire, Françoise rencontre, pour la première fois, son futur époux, lors du mariage de la princesse [[Mafalda de Savoie|Mafalda d'Italie]] et du prince [[Philippe de Hesse-Cassel]], en [[1925]], au [[Château royal de Racconigi|palais Racconigi]], près de [[Turin]]{{sfn|Mateos Sainz de Medrano|2004|p=319}}. Ce n'est cependant que quatre ans plus tard, en 1929, que [[Christophe de Grèce]] et Françoise d'Orléans commencent à se fréquenter. C'est en effet chez une tante de Françoise, la [[Hélène d'Orléans|duchesse douairière d'Aoste]], que les deux jeunes gens font réellement connaissance. Rapidement séduit<ref>{{ouvrage|prénom1=Christopher|nom1=of Greece|lien auteur1=Christophe de Grèce|titre=Memoirs of HRH Prince Christopher of Greece|éditeur=The Right Book Club|lieu=[[Londres|London]]|année=1938|pages totales=287|passage=246}}</ref>, le prince hellène cherche à se rapprocher de la jeune femme, qu'il commence à courtiser{{sfn|de Grèce|2004|p=37-30|texte=Grèce 2004}}. De treize ans son aîné, l'homme est veuf d'une riche américaine, [[May « Nancy » Stewart Worthington Leeds]], dont il a hérité une grande partie de la fortune. Il vit entre [[Rome]] et Palerme, en Italie, depuis le [[Grande Catastrophe|désastre]] de la [[guerre gréco-turque (1919-1922)|guerre gréco-turque de 1919-1922]], qui a causé l'exil de la plupart des membres de la [[famille royale de Grèce|famille royale hellène]]. Très grand et très chauve, le prince n'en est pas moins séduisant : son humour et ses dons artistiques viennent en effet combler les imperfections de son physique{{sfn|de Grèce|2004|p=15-16 et 31|texte=Grèce 2004}}. Il est, par ailleurs, entouré d'une aura de mystère qui n'est pas sans rapport avec son goût pour l'[[occultisme]]{{sfn|Mateos Sainz de Medrano|2004|p=487-489}}.
 
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| alternatif = Madame
}}
* '''25 décembre 1902 — 28 mars 1926''' : « ''Son Altesse royale la princesse Françoise d’Orléans'' »
* '''28 mars 1926 — 11 février 1929''' : « ''Son Altesse royale la princesse « Françoise de France », « fille de France'' »''
* '''11 février 1929 — 25 février 1953''' : ''Son Altesse royale la princesse Françoise de Grèce, princesse de Grèce et de Danemark''
 
En 1926, la mort sans descendance du fils aîné du [[Philippe d'Orléans (1838-1894)|comte de Paris]], le [[Philippe d'Orléans (1869-1926)|prince Philippe]], « [[Duc d'Orléans|duc d’Orléans]] », fait du père de la princesse Françoise d'Orléans le chef de la [[Quatrième maison d'Orléans|Maison d’Orléans]] (et, selon les orléanistes, le chef de la « [[Maison de France]] »). Étant auparavant issue d’une branche cadette de la maison, Françoise était simplement titrée « [[Princesse d'Orléans|princesse d’Orléans]] »{{sfn|de Badts de Cugnac|Coutant de Saisseval|2002|p=458-459|texte=Badts de Cugnac et Coutant de Saisseval 2002}}, mais lorsque son père Jean en devient l’aîné, sa titulature se trouve transformée selon « les règles de la dynastie » ; les titres de courtoisie de « princesse de France<ref group=N>Ce titre ne faisait néanmoins pas partie des titulatures d'Ancien Régime, et donc des supposées « règles de la dynastie ».</ref> » et de « fille de France » (en tant que fille du [[prétendant orléaniste|prétendant orléaniste au trône de France]]) lui sont alors « octroyés »{{sfn|de Badts de Cugnac|Coutant de Saisseval|2002|p=448|texte=Badts de Cugnac et Coutant de Saisseval 2002}}.
 
Françoise, par son mariage avec le prince Christophe de Grèce, est aussi titrée princesse de Grèce et de Danemark, selon la titulature traditionnelle des princes de la monarchie hellène{{sfn|de Badts de Cugnac|Coutant de Saisseval|2002|p=524|texte=Badts de Cugnac et Coutant de Saisseval 2002}}.