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'''Mahomet''' (en [[arabe]] محمّد, retranscrit en ''Muḥammad''), également dit '''Muḥammad''' ou '''Mohammed''', de son nom complet '''Abū al-Qāsim Muḥammad ibn ʿAbd Allāh ibn ʿAbd al-Muṭṭalib ibn Hāshim''', est un chef [[Religion|religieux]], [[politique]] et [[militaire]] [[Arabes|arabe]] issu de la tribu de [[Quraych]]. Fondateur de l'[[islam]], il en est considéré comme le prophète majeur. Selon la tradition islamique, il serait né à [[La Mecque]] vers [[570]] et mort à [[Médine]] en [[632]].
 
Les musulmans le considèrent comme le dernier des [[Prophètes de l'islam|prophètes]] du [[monothéisme]], au sens où il termine et scelle le cycle de la révélation monothéique [[religion abrahamique|abrahamique]]. Ses biographies religieuses rapportent qu'il enseignait à ses premiers compagnons ([[sahaba]]s) les versets du [[Coran]], qu'il présentait comme la parole même de [[Dieu]] ([[Allah]] en [[arabe]]), transmise à lui par l'[[Gabriel (archange)|archange Gabriel]]. Le Coran aurait été compilé après la mort de Mahomet, à partir de transcriptions sur des supports divers, par ses disciples. Par ailleurs, ses prétendues actions et ses paroles forment la [[sunna]], qui est la seconde source à la base du [[droit musulman]].
 
La fondation de l'islam et l'importance de la culture islamique ont influencé différentes cultures et civilisations au cours de l'histoire, faisant de Mahomet une figure de premier plan de l'histoire. Néanmoins, son historicité fait débat. En raison de la rareté des sources historiques et du biais religieux des sources traditionnelles, il n'est pas possible d'écrire une biographie historique du personnage devenu au fil du temps un chef religieux.
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==== Le Coran ====
Le Coran n'apporte que peu d'éléments biographiques et contextuels concernant Mahomet{{sfn|Déroche|2007|p=512-516}}{{,}}<ref name="Bennett1998a">{{ouvrage|langue=en|auteur=Clinton Bennett|titre=In search of Muhammad|présentation en ligne=https://books.google.com/books?id=-VTIkkcUFHQC&pg=PA18|année=1998|éditeur=Continuum International Publishing Group|isbn=978-0-304-70401-9|passage=18–19}}.</ref>{{,}}<ref name="Peters1994">{{ouvrage|langue=en|auteur=Francis E. Peters|titre=Muhammad and the origins of Islam|présentation en ligne=https://books.google.com/books?id=Jrq6boXdJOAC&pg=PA261|année=1994|éditeur=SUNY Press|isbn=978-0-7914-1876-5|passage=261}}.</ref>. Il n'est d'ailleurs cité que quatre fois dans ce texte alors qu'un personnage comme Jésus, appelé [['Īsā]], l'est une douzaine de fois, et en utilisant des titres plus prestigieux que ceux de Mahomet, tels que celui de « [[Messie]] » et d' « Esprit de Dieu » (sourate 4 et 91)<ref>{{ouvrage|auteur=Henri Michaud|titre=Jésus selon le Coran|éditeur=Éditions Delachaux et Niestlé|date=1960|passage=22, 45 et 88|isbn=|lire en ligne=}}.</ref>. Même si Mahomet est peu mentionné dans ce texte sacré, les théologiens musulmans interprètent certains versets comme des références à sa vie<ref>{{ouvrage|langue=en|titre=Muslims: their religious beliefs and practices
|nom1=Rippin |prénom1=Andrew |année=2005 |isbn=978-0-415-34888-1 |page=45 |présentation en ligne=https://books.google.com/?id=4TQ5yvnpwBAC&pg=PA324&dq=quran+muhammad+biography#v=onepage&q=four%20times&f=false |consulté le=24 mars 2016}}.</ref>.
 
Dans le [[Coran]], Mahomet est qualifié d'{{Citation étrangère|ummî|lang=ar}}, c'est-à-dire pour certains linguistes d'illettré ne sachant ni lire, ni écrire<ref group="Note">Comme le confirme le verset 48 de la sourate 29 : {{Citation|Et avant cela (la révélation du Coran), tu ne récitais aucun livre et tu n'en écrivais aucun de ta main droite. Sinon, ceux qui nient la vérité auraient des doutes.}} ([[Coran]] [[wikilivres:Le Coran/Sourate 29 : L’araignée (Al-Ankabut)|29:48]]).</ref>. Néanmoins, pour certains, {{Qui}} la qualité d'{{langue|ar-Latn|ummî}} n'exclut pas la maîtrise rudimentaire de la lecture et de l'écriture<ref>{{ouvrage |langue=fr |auteur1=Asmaa Godin |titre=Les sciences du Coran |éditeur=Al Qalam |année=1999 |passage=220}}.</ref>. Dans une autre acception, le terme ''{{langue|ar-Latn|ummî}}'' peut aussi vouloir dire qu'il appartenait à un peuple ne sachant ni lire ni écrire ou encore un peuple sans Écritures saintes. Enfin, selon l'historien [[Mohamed Talbi]], il maîtrisait parfaitement la lecture et l'écriture et était d'une grande culture<ref>{{ouvrage |langue=fr |auteur1=Mohamed Talbi |titre=Afin que mon cœur se rassure |éditeur=Éd. Nirvana |année=2010 |passage=73}}.</ref>.
 
[[Fichier:Blue koran sanaa.jpg|thumb|Coran Bleu de Sanaa.|left]]
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[[Fichier:Muhammad at Badr.jpg|thumb|Mahomet à la bataille de Badr.]]
 
Selon [[Hichem Djaït]], l'un des motifs essentiels du combat de Mahomet contre les [[Quraychites]] étaient qu'ils fermaient l'accès de la ville sainte aux musulmans<ref>Hichem Djaït, ''La vie de Muhammad, Le parcours du Prophète à Médine et le triomphe de l'islam'', éd. Cérès, 2012, {{p.|245}}.</ref>. Une des autres raisons avancée par l'historien est que pour faire triompher l'islam du vivant du Prophète il fallait user de la force guerrière, seule option valable pour réformer et convertir les arabes qui ne comprenaient que les rapports de force à l'époque<ref>Hichem Djaït, ''op. cit.'', {{p.|15}}, 23 et 113.</ref>. En effet, la violence y était extrêmement forte à l'époque de la [[jâhilîya]] étant donné qu’il n’y avait pas du tout d’organisation étatique en Arabie, à l’exception du Yémen<ref>Hichem Djaït, «  Écrire la vie de Muhammad : L’historien face à la tradition  », in ''Biographies et récits de vie'' [en ligne], Rabat : Institut de recherche sur le Maghreb contemporain, 2005 (généré le 16 janvier 2016). Disponible sur Internet : <http://books.openedition.org/irmc/614>. {{ISBN|9782821850491}}., paragraphe 8.</ref>. Par ailleurs seuls les [[Muhajirun]] (en émigrant à Médine ils avaient perdus tous leurs biens à la Mecque) participaient aux expéditions contre les caravanes avant Badr<ref>Hichem Djaït, ''op. cit.'', {{p.|112}}.</ref>.
 
Les Mecquois prennent leur revanche lors de la [[bataille de Uhud]], en l'an 625. Supportant mal la mainmise des musulmans sur Médine, certains notables juifs, à l'instar de Salam ibn Abi Al-Haqiq, auraient profité de cette défaite pour se rendre à la Mecque et inciter les Mecquois à revenir à la charge. Afin d'en finir avec la menace que constituait à leurs yeux ce nouvel état, les Mecquois forment une coalition regroupant plusieurs tribus arabes dont Gatafan, [[Banu Sulaym]], [[Banu Asad]], Fazarah et Ashja. En l'an 627, une armée de dix mille soldats marche sur Médine ; les défenseurs se retranchent [[Bataille du fossé|derrière un fossé]] creusé sur la proposition du compagnon de Mahomet, le Persan Salman Al-Farisi. La ville ne doit son salut qu'à un fossé creusé pour défendre une partie non protégée de la cité, ouvrage qui donne [[Bataille de la Tranchée|son nom à l'épisode]]<ref name="Tillier & Bianquis 2012, p.832" />.Le siège de la ville s'installe dans la durée. Quelques escarmouches opposent les deux parties. Selon la tradition, la diplomatie mecquoise a tenté secrètement et a réussi à soudoyer la tribu juive des [[Banu Qurayza]] qui avait la charge d'une partie du front. Mahomet envoie quatre émissaires aux Banu Qurayza pour s'assurer de la réalité de leur soutien, mais les émissaires sont mal reçus et constatent la défection des Banu Qurayza. Exténués par le siège et les intempéries, les coalisés décident de lever le siège laissant les Banu Qurayza à leur sort. Après un siège de 25 jours, ces derniers sont soumis au jugement de leur allié de jadis, [[Sa'd ibn Mu'adh]] : Mahomet fait exécuter devant la population convoquée tous les mâles (entre 600 et 900 individus) de la tribu, leurs biens confisqués et leurs femmes et enfants sont vendus comme esclaves<ref name="Marchand"/>. Pour Hichem Djaït, ce nombre serait d'une centaine (estimation du nombre total des combattants pour 500 à 600 habitants au total) et non 600 à 900 tués. Par ailleurs seuls les noms des chefs sont cités. Concernant les exécutants, non seulement la Sira se contredit mais certaines traditions rapportent que seuls Ali et Zubayr exécutèrent les condamnés, ce qui est peu vraisemblable<ref>Hichem Djaït, ''La vie de Muhammad, Le parcours du Prophète à Médine et le triomphe de l'islam'', éd. Cérès, {{p.|193-198}}</ref>. L'opposition des ''[[munâfiqun]]'' — « hypocrites » —, les convertis qui marquent une certaine distance critique avec Mahomet, est elle aussi momentanément jugulée<ref name="Tillier & Bianquis 2012, p.832" />. Ce dernier peut alors se consacrer à la préparation de son retour à La Mecque.
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En 628, Mahomet part en [[Hajj|pèlerinage à La Mecque]] à la tête d'un convoi de {{nombre|1400|pèlerins}} et multiplie les signes de ses intentions pacifiques. Les Mecquois leur refusent l'accès au sanctuaire, mais concluent avec les musulmans la trêve dite d'[[Traité d'al-Houdaybiyya|Al-Hudaybiyya]]. Cette islamisation du rite païen garantit la perpétuation des pèlerinages et leurs retombées économiques à La Mecque, levant les préventions des élites mecquoises des [[Quraysh]], dont plusieurs notables — comme [[Khâlid ibn al-Walîd]] ou [[‘Amr ibn al-‘As]] — se rallient à Mahomet<ref name="Tillier & Bianquis 2012, p.842">Mathieu Tillier et Thierry Bianquis, « De Muhammad à l'assassinat de 'Alî », in Thierry Bianquis, Pierre Guichard et Mathieu Tillier (dirs.), ''Les débuts du monde musulman, {{sp-|VII|e|-|X|e}}. De Muhammad aux dynasties autonomes'', éd. P.U.F./Nouvelle Clio, 2012, {{p.|84}}.</ref>. Prévue pour durer dix ans, elle permit dans les deux premières années de plus que doubler le nombre de musulmans<ref>Martin Lings, "Le Prophète Muhammad, sa vie d'après les sources les plus anciennes", éd. Seuil, 1986, {{p.|424}}.</ref>. En l'an 630 (8 de l'hégire), la trêve est rompue lorsqu’une tribu alliée de La Mecque agresse une tribu alliée de Médine. Mahomet marche secrètement sur La Mecque à la tête de dix mille soldats. Aux portes de la ville, il garantit la sécurité de toute personne non combattante et déclare une amnistie générale. La Mecque se rend alors sans opposition. La plupart des habitants se convertissent à l'islam et la Kaaba, débarrassée de ses idoles, conserve sa place éminente dans la culture arabe en voie d'islamisation<ref name="Tillier & Bianquis 2012, p.842" />. Mahomet a accompli trois fois le rituel du pèlerinage. Deux fois avant sa fuite et une fois lorsqu'il était à Médine. Le dernier pèlerinage s'appelle Hadjetou el Wadâ (« le pèlerinage de l'adieu » ou « de la perfection »). Mahomet a fait quatre fois la visite de l'Accomplissement<ref name="Mohamed, sceau des prophètes |passage=326" />.
 
Ce dernier, établi à Médine, poursuit l'élaboration de son réseau d'influence : plusieurs expéditions assurent la domination au nord de la Péninsule, notamment à [[Khaybar]], une riche cité juive. Il assure la «  protection  » des habitants exigeant de leur part une taxe au profit des musulmans. Ainsi naît la [[djizîa]], l'impôt annuel collecté sur les hommes pubères non-musulmans ([[dhimmis]])<ref name="Marchand"/>. Les autres villes juives d'Arabie tombent rapidement et sont soumises au même statut<ref name="Marchand"/>. Mahomet, qui domine alors une bonne partie de l'Arabie, semble s'engager dans des relations diplomatiques avec les souverains des empires voisins de l'Arabie mais également dans des entreprises à visées expansionnistes, ainsi que paraît en attester une expédition avortée contre la Syrie byzantine<ref name="Déroche R&H 36, p.292">François Déroche, « Vie de Muhammad », in ''Religions et Histoire'', {{numéro|36}}, janvier 2011, {{p.|29}}.</ref>. La raison donnée pour cette expédition était le meurtre d'un émissaire du Prophète par les [[Ghassanides]]<ref>Martin Lings, "Le Prophète Muhammad", éd. Le Seuil, 1983, {{p.|467}}.</ref>.
 
À partir de l'[[hégire]], il aura fallu neuf ans pour que toute l'Arabie embrasse l'islam. Mahomet ordonne l'arrêt des razzias entre tribus arabes déclarant lors de son ''[[Pèlerinage d'adieu|Sermon d'Adieu]]'', seul grand pèlerinage qu'il fit, en l'an [[632]] : « Le musulman est intégralement sacré pour le musulman, son sang est sacré, ses biens sont sacrés, son honneur est sacré. ». L'unification de la péninsule arabe sous la bannière de l'[[islam]] n'est pas de nature à laisser ses puissants voisins indifférents. Mahomet décide donc d'envoyer ses ambassadeurs en Égypte, en Perse et à Byzance, entre autres destinations, pour transmettre son message. [[Fichier:Muhammad-Letter-To-Heraclius.jpg|thumb|Prétendue lettre envoyée à [[Héraclius]], l'[[empereur byzantin]].]]Selon la tradition transmise par les historiens musulmans, Mahomet aurait envoyé huit ambassadeurs vers huit rois ou gouverneurs, pour les appeler à l'islam<ref name="tabari-2-250">{{ouvrage |auteur=Tabari |titre=op. cit. |volume=II |chap=Mohamed, sceau des prophètes |passage=250 }}.</ref>. Cette tradition est aujourd'hui remise en cause par des chercheurs<ref>Gabriel Said Reynolds, ''The Emergence of Islam'' (Minneapolis: Fortress Press, 2012), {{p.|49}}.</ref>. Il s'agirait du gouverneur des [[Coptes]] en [[Égypte]], Muqawqas<ref group="Note">Personnage mal identifié, son nom arabe, al-muqawqis, {{lang|rtl|ar|المقوقس}}, serait l'arabisation d’un mot copte signifiant le caucasien.</ref>, du gouverneur de [[Syrie]], Harith, du prince d’[[Oman]], Djafar ben Djolonda, du prince du [[Yémen]], Haudsa, du gouverneur de [[Bahreïn]], Al Ala ben al Hadhrami, du [[Négus]] ou roi d'[[Abyssinie]]<ref group="Note">'''Négus''' ou '''nedjaschi''' (en arabe : an-najāšī, {{lang|rtl|ar|النجاشي}}) est le titre des rois d'Abyssinie.</ref>, de l'[[liste des empereurs byzantins|empereur byzantin]], [[Héraclius]], du [[Sassanides|roi de Perse]], [[Khosro II]]. La lettre aurait contenu : {{Citation|Au nom d'Allah clément et miséricordieux. Dis : Ô humain, je suis l'apôtre d'Allah, envoyé vers vous tous, de celui qui possède les cieux et la terre. Il n'y a pas de dieu en dehors de Lui, qui donne la vie et fait mourir [..]}}<ref>{{Réf Coran|7|157 et 158}}.</ref> La lettre finissait par {{Citation|Salut à celui qui suit la droite voie. Mets-toi à l’abri du châtiment de Dieu si tu ne le fais pas, eh bien, moi je t'ai fait parvenir ce message !}}<ref name="tabari-2-250" />.
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À la fin de sa vie, Mahomet connait une période d’abattement psychologique suite, en partie, à plusieurs défaites, à des tentatives d’assassinat et la mort de son fils<ref name=":3">{{Article|langue=fr|titre=La mort du Prophète de l’islam : contre-enquête sur une ténébreuse affaire|périodique=Le Monde.fr|date=2016-04-25|issn=1950-6244|lire en ligne=http://www.lemonde.fr/afrique/article/2016/04/25/la-mort-du-prophete-de-l-islam-contre-enquete-sur-une-tenebreuse-affaire_4908284_3212.html|consulté le=2016-08-09}}</ref>. Après avoir réorganisé l'administration et assis l'influence de l'islam à La Mecque, il retourne à [[Médine]], où il meurt le {{date|8|juin|632}} âgé de soixante-trois ans selon la tradition musulmane après une courte maladie<ref>Muhammad Hamidullah, "Le Prophète de l'islam", éd. El Najah, 1998, {{p.|986}}.</ref>. Selon une tradition chiite, il serait mort pendant qu'il respirait une pomme donnée par Azraël, l'ange de la mort, sur le modèle des légendes juives liées à la mort de Moïse<ref name=":4">{{Article|langue=|auteur1=|prénom1=Charles|nom1=Virolleaud|titre=La mort de Mahomet, dans la tradition chiite|périodique=Comptes-rendus des séances de l année - Académie des inscriptions et belles-lettres|volume=87|date=1943|issn=|doi=10.3406/crai.1943.77666|lire en ligne=|consulté le=|pages=407–417}}</ref> . Selon la tradition musulmane, il est enterré à Médine dans sa maison-mosquée qui devient un lieu de pèlerinage où sont enterrés ses deux successeurs Abû Bakr et 'Umar<ref name="Déroche R&H 36, p.292" />. Un agrandissement de la mosquée de Médine sous la dynastie [[omeyyade]] se fait autour de son tombeau, dorénavant à l'intérieur de la mosquée, isolé par un triple mur.
 
Les recherches menées par Hela Ouardi mettent en lumière la multiplicité des traditions musulmanes liées à la mort de Mahomet. Selon certaines, il serait mort d'une courte maladie, peut-être une pleurésie, pour d'autres, il serait mort empoisonné par une juive de Khaybar<ref name=":5">{{Lien web|langue=fr-FR|nom1=Golliau|prénom1=Catherine|titre=La vraie mort de Mahomet|url=http://www.lepoint.fr/culture/la-vraie-mort-de-mahomet-14-03-2016-2025225_3.php#|date=2016-03-14|consulté le=2016-08-09}}</ref>. Néanmoins, elle explique que «son histoire a été «  écrite  » pour les besoins d'une légitimation du pouvoir.» et certaines sources permettent de supposer une mort dans la région de Gaza après 634<ref name=":5" />. Son corps aurait alors été abandonné trois jours montrant ainsi le refus de sa mort -certains croyant une fin du monde imminente- et pour des raisons politiques, afin de permettre la prise du pouvoir par Abû Bakr<ref name=":5" />.
 
Avec la prise de [[Bataille de Khaïbar|Khaïbar]] en [[628]], le Prophète était devenu l'homme le plus riche du [[Hijaz]]<ref>[[Hichem Djaït]], "La vie de Muhammad, Le parcours du Prophète à Médine et le triomphe de l'islam", éd. Cérès, 2012, {{p.|242}}.</ref> et pourtant à sa mort il ne laissa rien comme héritage<ref>Bukhari, {{numéro|2534}};Muhammad Hamidullah, Le Prophète de L’Islam sa vie son œuvre, §1912,§1939.</ref> ; il ne possédait au moment de sa mort qu’une tunique, un pagne de tissu grossier<ref>Abi Daoud, {{numéro|4036}}.</ref> et avait gagé son armure contre un gallon d’orge chez un juif<ref>Bukhari, {{numéro|2700}}.</ref>. Il ne donna aucune instruction concernant sa succession<ref name="Tillier & Bianquis 2012, p.852">Mathieu Tillier et Thierry Bianquis, « De Muhammad à l'assassinat de 'Alî », in Thierry Bianquis, Pierre Guichard et Mathieu Tillier (dirs.), ''Les débuts du monde musulman, {{sp-|VII|e|-|X|e}}. De Muhammad aux dynasties autonomes'', éd. P.U.F./Nouvelle Clio, 2012, {{p.|85}}.</ref>. et selon certaines sources sunnites et chiites, il en aurait été volontairement empêché entre autres par Abû Bakr et 'Umar<ref name=":3" /><ref name=":5" />. Selon la tradition chiite, il aurait, avant de mourir, désigné Ali comme héritier et premier calife<ref name=":4" />. Par la suite, ses disciples continueront de se transmettre oralement et sous forme d'écrits les [[sourates]], avant qu'elles ne soient rassemblées définitivement en un seul livre, le [[Coran]], par le troisième calife [[Uthman ben Affan|Uthman]] moins de vingt ans après la disparition de Mahomet<ref>Mohammad Abdallah Draz, ''Initiation au Coran'', éditions Beauchesne, 2005, {{ISBN|978-2-7010-1451-7}}, {{p.|67}} [http://books.google.fr/books?id=fevrvonbUrgC&pg=PA69&dq=%C3%A9criture+du+coran+fut+par+athmane#PPA67,M1 livre en ligne].</ref>.
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