« Attaque chimique de Khan Cheikhoun » : différence entre les versions

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| blessés = 400 à 557 au moins<ref name="Monde040417"/>{{,}}<ref name="Monde060417"/>
| disparus =
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| auteurs = {{drapeau|Syrie}} [[Armée syrienne]]<ref name="Europe1040417"/>{{,}}<ref name="Libé050417A"/>{{,}}<ref>Jade Toussay, [http://www.huffingtonpost.fr/2017/04/05/apres-lattaque-chimique-une-intervention-militaire-est-elle-to_a_22026802/ Après l'attaque chimique, une intervention militaire contre Bachar al-Assad est-elle toujours possible?], ''Le Huffington Post'', 5 avril 2017.</ref>{{,}}<ref name="Temps040417"/>{{,}}<ref name="MondeBarthe050417"/>{{,}}<ref name="Figaro060417B"/>
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Le '''massacre de Khan Cheikhoun''' du {{date|4 avril 2017}} est une [[Arme chimique|attaque chimique]] commise au cours de la [[guerre civile syrienne]]. Elle est menée par l'aviation du régime syrien sur la ville de [[Khan Cheikhoun]], tenue par les forces rebelles alors en retraite<ref>{{Lien web|langue=|titre=|url=https://pbs.twimg.com/media/C8Q_bqFXgAAIxZF.jpg|site=|date=|consulté le=}}</ref>engagées aprèsdans [[Offensive de Hama (2017)|une offensive]] au nord de [[Hama]]. Le gaz, probablement du [[sarin]] possiblement mélangé avec du [[chlore]], provoque la mort d'une centaine de civils et fait environ 500 blessés.
 
== Contexte ==
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Le {{Date|30 mars 2017}}, une première attaque chimique est menée à [[Latamneh]], une ville tenue par les rebelles au nord-ouest de [[Hama]], selon l'[[Observatoire syrien des droits de l'homme|OSDH]] et [[Médecins sans frontières]] (MSF)<ref name="AFP310317"/>{{,}}<ref>[https://www.lorientlejour.com/article/1043827/les-raids-sintensifient-au-nord-de-hama-en-syrie.html Les raids s'intensifient au nord de Hama en Syrie], ''Reuters'', 30 mars 2017.</ref>. Elle fait une cinquantaine de blessés selon l'OSDH<ref name="AFP310317">[https://www.lorientlejour.com/article/1044045/le-regime-syrien-reprend-16-villages-pres-de-hama.html Le régime syrien gagne du terrain à Hama], ''AFP'', 31 mars 2017.</ref>.
 
Le régime syrien a toujours nié avoir employé des armes chimiques lors de la guerre civile. Cependant, en [[août 2016]], le Joint Investigative Mechanism (JIM), la commission d'enquête conjointe de l'[[Organisation des Nations unies|ONU]] et de l'[[Organisation pour l'interdiction des armes chimiques]] (OIAC) avait confirmé l'utilisation de [[chlore]] et la responsabilité de l'[[armée syrienne]] dans plusieurs attaques<ref name="Monde240816">[http://www.lemonde.fr/syrie/article/2016/08/24/syrie-le-regime-de-damas-et-l-ei-coupables-d-attaques-chimiques-selon-un-rapport-de-l-onu_4987544_1618247.html Damas et l’EI coupables d’attaques chimiques en Syrie, selon l’ONU], ''Le Monde avec AFP'', 24 août 2016.</ref>{{,}}<ref name="F24221016">[http://www.france24.com/fr/20161022-nouvelle-attaque-chimique-forces-syrie-chlore-nations-unies-qmenas-alep-treve L'ONU accuse une nouvelle fois le régime Syrien de mener des attaques à l'arme chimique], ''France 24 avec AFP et Reuters'', 22 octobre 2016.</ref> mais aussi la détention par les rebelles de gaz chimiques.
 
== Déroulement ==
Le {{Date|4 avril 2017}}, une nouvelle attaque chimique est menée sur la ville de [[Khan Cheikhoun]], au nord des positions rebelles<ref name="AFP040417"/>. Entre 6 h 40 et 7 heures du matin, alors que les habitants dorment encore, des bombes explosent dans le quartier résidentiel du sud de Khan Cheikhoun<ref name="Libé050417A">Célian Macé, Isabelle Hanne et Aude Massiot, [http://www.liberation.fr/planete/2017/04/05/un-gaz-neurotoxique-a-ete-utilise-a-khan-cheikhoun_1560824 «Un gaz neurotoxique a été utilisé à Khan Cheikhoun»], ''Libération'', 5 avril 2017.</ref>{{,}}<ref name="AFP040417"/>. Des habitants disent observerobservent alors deux passages de [[Soukhoï Su-22]]<ref name="Libé050417A"/>. Après avoir explosé sans faire beaucoup de dégâts, les bombes chimiques libèrent leur gaz<ref name="Libé050417A"/>. À 7 heures, les hôpitaux sont en alerte<ref name="Libé050417A"/>.
 
Les casques blancs de la [[Défense civile syrienne]] se rendent sur les lieux des frappes pour évacuer les blessés, mais ils ignorent que des armes chimiques ont été utilisées et certains d'entre-eux sont contaminés<ref name="Monde040417"/>{{,}}<ref name="Monde060417"/>{{,}}<ref name="Libé050417A"/>. De nombreuses victimes sont aspergées d'eau par les médecins et les secouristes pour tenter de les réanimer<ref name="Libé050417A"/>{{,}}<ref name="AFP2">Omar Haj Kadour, [http://www.lapresse.ca/international/dossiers/crise-dans-le-monde-arabe/guerre-civile-en-syrie/201704/04/01-5085185-syrie-58-morts-dans-une-attaque-chimique-damas-dement.php Syrie: 58 morts dans une attaque «chimique», Damas dément], ''AFP'', 4 avril 2017.</ref>{{,}}<ref name="NYT1"/>. Mais le directeur de la santé de la province d'Idleb, le docteur Moundhir Al-Khalil, déclare : {{Citation|Nous manquons de cadres de santé, nous n’avons pas d’équipements ni de combinaisons de protection, ni les médicaments nécessaires aux traitements de victimes d’une attaque aux armes chimiques en nombre suffisant. Tous nos stocks ont été utilisés ces deux derniers jours}}<ref name="Monde060417"/>. Selon Raphaël Pitti, médecin urgentiste spécialisé en médecine de guerre travaillant pour l'Union des organisations de secours et soins médicaux (UOSSM) : {{Citation|Trois traitements sont utilisés pour contrer les effets du sarin : de l’atropine à haute dose contre l’asphyxie, du valium contre les convulsions, et du contrathion comme antidote, détaille-t-il. Les stocks des deux premiers ont été épuisés, le troisième est totalement absent à Khan Cheikhoun. Dans ces conditions, cette attaque était sûre de provoquer un massacre. Les protocoles de réaction à une attaque chimique n'ont pu être respectés. Les victimes ont seulement été lavées grossièrement, à même le sol. Une pratique qui peut s’avérer dangereuse car cela refroidit des malades qui sont déjà en état de choc. Pour contrer l’asphyxie, l’assistance respiratoire est souvent menée manuellement. Le personnel médical a très peu de respirateurs électriques}}<ref name="Libé050417A"/>.
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Le président français [[François Hollande]] déclare quant à lui : {{Citation|Une fois encore le régime syrien va nier l’évidence de sa responsabilité dans ce massacre. Comme en 2013, Bachar Al-Assad compte sur la complicité de ses alliés pour bénéficier d’une impunité intolérable. Ceux qui soutiennent ce régime peuvent une nouvelle fois mesurer l’ampleur de leur responsabilité politique, stratégique et morale}}<ref name="Monde040417B"/>. Le 5 avril, [[Boris Johnson]], ministre britannique des affaires étrangères, déclare que : {{Citation|Toutes les preuves que j’ai vues suggèrent que c’était le régime d’Assad (…) utilisant des armes illégales en toute connaissance de cause sur son propre peuple}}<ref name="Monde050417B"/>. [[Federica Mogherini]], vice-présidente de la [[Commission européenne]], déclare également que la {{Citation|principale responsabilité}} de l'attaque repose sur régime de Damas<ref>[https://www.lorientlejour.com/article/1044694/le-regime-syrien-porte-la-responsabilite-de-lhorrible-attaque-chimique-mogherini.html Le régime syrien porte la responsabilité de "l'horrible" attaque chimique (Mogherini)], ''AFP'', 4 avril 2017.</ref>.
 
L'armée syrienne prétend une nouvelle fois n'avoir jamais fait usage d'arme chimique et affirme que : {{citation|Les groupes terroristes et ceux qui les soutiennent sont responsables d'avoir utilisé des substances chimiques et toxiques et d'avoir été négligents avec les vies de civils innocents}}<ref>[https://www.romandie.com/news/Attaque-chimique-presumee-en-Syrie-le-regime-dement-accuse-les-rebelles/785712.rom Attaque chimique présumée en Syrie: le régime dément, accuse les rebelles] ''AFP'', 4 avril 2017.</ref>. L'[[Iran]] annonce le 5 avril qu'elle {{Citation|condamne vigoureusement toute utilisation d'armes chimiques quels que soient les responsables et les victimes}} et réclame un {{Citation|désarmement chimique des groupes armés terroristes}}<ref>[http://www.bfmtv.com/international/l-iran-condamne-vigoureusement-toute-utilisation-d-armes-chimiques-en-syrie-1136436.html L'Iran condamne "vigoureusement toute utilisation d'armes chimiques" en Syrie], ''BFM TV avec AFP'', 5 avril 2017.</ref>. La [[Chine]] déclare aussi le 7 avril : {{Citation|Nous nous opposons à l'usage d'armes chimiques, par n'importe quel pays, organisation, ou individu, et quelles que soient les circonstances et l'objectif}}<ref>[https://www.lorientlejour.com/article/1045455/syrie-pekin-condamne-tout-usage-darmes-chimiques-par-nimporte-quel-pays.html Syrie: Pékin condamne "tout usage d'armes chimiques, par n'importe quel pays"], ''AFP'', 7 avril 2017.</ref>. Le 5 avril, le ministre russe des Affaires étrangères [[Sergueï Lavrov]] accuse les [[Défense civile syrienne|Casques blancs]] d'avoir « mis en scène » des cadavres dans une volonté délibérée de « provocation », tandis que le ministère russe de la Défense affirme dans le même temps que l'attaque chimique a été provoquée par une frappe de l'aviation syrienne sur un entrepôt : {{Citation|l'aviation syrienne a frappé un entrepôt d’armes chimiques et d’équipement militaire des terroristes, situé dans l’est du village rebelle de Khan Cheikhoun. Dans cet entrepôt se trouvaient des ateliers pour la production de bombes chargées d’explosifs toxiques. Depuis ce grand atelier, les terroristes envoyaient des munitions contenant des substances chimiques en Irak}}<ref name="Libé050417A"/>{{,}}<ref>[http://www.huffingtonpost.fr/2017/04/05/moscou-accuse-laviation-syrienne-detre-responsable-de-lattaqu_a_22026388/ Attaque "chimique" en Syrie: la Russie disculpe Damas], ''Huffington Post avec AFP'', 4 avril 2017.</ref>{{,}}<ref>Pierre Avril, [http://www.lefigaro.fr/international/2017/04/06/01003-20170406ARTFIG00238-khan-cheikhoun-un-massacre-qui-embarrasse-la-russie.php Syrie : un massacre qui embarrasse la Russie], ''Le Figaro'', 6 avril 2017.</ref>. Interviewé par l'[[Agence France-Presse|AFP]] le 12 avril, [[Bachar el-Assad]] déclare : {{Citation|Il s'agit pour nous d’une fabrication à cent pour cent […] Notre impression est que l'Occident, principalement les États-Unis, est complice des terroristes et qu’il a monté toute cette histoire pour servir de prétexte à l'attaque}} de [[Bombardement de la base aérienne d'Al-Chaayrate|la base aérienne d'Al-Chaayrate]], le 7 avril<ref>[http://www.lemonde.fr/syrie/article/2017/04/13/bachar-al-assad-affirme-que-l-attaque-chimique-est-une-fabrication-de-l-occident_5110896_1618247.html Bachar Al-Assad affirme que l’attaque chimique est « une fabrication » de l’Occident], ''Le Monde avec AFP'', 13 avril 2017.</ref>.
 
La responsabilité du régime syrien, ou l'usage même d'armes chimiques à Khan Cheikhoun, sont également niées dans des [[théories du complot]] relayées notamment par l'[[extrême-droite]] américaine<ref>Lucie Bras, [http://www.20minutes.fr/high-tech/2045739-20170407-frappes-americaines-syrie-fausses-informations-reseaux-sociaux Frappes américaines en Syrie: Les fausses informations des réseaux sociaux], ''20 Minutes'', 7 avril 2017.</ref>{{,}}<ref>[http://www.europe1.fr/international/attaque-chimique-en-syrie-un-canular-pour-lextreme-droite-pro-trump-3288158 Attaque chimique en Syrie : un "canular" pour l'extrême-droite pro-Trump], ''Europe 1 avec AFP''', 8 avril 2017.</ref>{{,}}<ref>[http://www.leparisien.fr/international/trump-se-met-a-dos-ses-soutiens-d-extreme-droite-avec-ses-frappes-en-syrie-08-04-2017-6837291.php Trump se met à dos ses soutiens d'extrême droite avec ses frappes en Syrie], ''Le Parisien avec AFP'', 8 avril 2017.</ref>{{,}}<ref name="NYT110417">{{en}} Linda Qiu,[https://mobile.nytimes.com/2017/04/10/us/politics/factcheck-syria-strike-conspiracy-theories.html?smid=tw-share&referer Syria Conspiracy Theories Flourish, at Both Ends of the Spectrum], ''The New York Times'', 11 avril 2017.</ref>.
La responsabilité du régime syrien est toutefois niée par un certain nombre d'observateurs, parmi lesquels le M.I.T de Boston<ref>{{Article|langue=fr-FR|prénom1=Caroline|nom1=Galact&eacute;ros|titre=« L'attaque neurotoxique qui n'a pas eu lieu » rapport de T. Postol du 18 avril 2017 sur Khan Cheikhoun - BOUGER LES LIGNES - C. Galactéros|périodique=BOUGER LES LIGNES - C. Galactéros|lire en ligne=http://galacteros.over-blog.com/2017/04/l-attaque-neurotoxique-qui-n-a-pas-eu-lieu-rapport-de-t.postol-du-18-avril-2017-sur-khan-cheikhoun.html|consulté le=2017-04-21}}</ref>, , le respecté journaliste d'investigation américain et prix Pulitzer Robert Parry<ref>{{Lien web|titre=Trump's 'Wag the Dog' Moment|url=https://consortiumnews.com/2017/04/07/trumps-wag-the-dog-moment/|site=Consortiumnews|date=2017-04-07|consulté le=2017-04-21}}</ref> ou encore Scott Ritter dans le Huffington Post<ref>{{Lien web|langue=en-US|nom1=Ritter|prénom1=Scott|titre=Wag The Dog -- How Al Qaeda Played Donald Trump And The American Media|url=http://www.huffingtonpost.com/entry/syria-chemical-attack-al-qaeda-played-donald-trump_us_58ea226fe4b058f0a02fca4d|site=Huffington Post|date=2017-04-09|consulté le=2017-04-21}}</ref>. De plus, les photos des sauveteurs manipulant sans gants les victimes supposément atteintes par du sarin fait planer un doute dont Moscou se fait le porte-voix<ref>{{Article|langue=ru|titre=Lavrov slams allegations of Damascus using chemical weapons as ploy for ‘regime change’|périodique=TASS|lire en ligne=http://tass.com/politics/942461|consulté le=2017-04-21}}</ref>. Le fait que l'OIAC refuse d'enquêter sur l'attaque chimique est considéré par certains comme la "preuve" d'une manipulation<ref>{{Article|langue=fr-FR|titre=Lavrov : l’OIAC refuse d'enquêter sur l’attaque chimique dans le but de «renverser el-Assad»|périodique=RT en Français|lire en ligne=https://francais.rt.com/international/37240-lavrov-oiac-refuse-enqueter-chimique-bus-renverser-assad|consulté le=2017-04-21}}</ref>. Le contexte ne joue également pas en faveur d'une attaque du régime puisque Assad s'était fait officiellement reconnaître par l'administration américaine trois jours avant.
 
Le soir du 4 avril, les [[États-Unis]], la [[France]] et le [[Royaume-Uni]] présentent un projet de résolution au [[Conseil de sécurité des Nations unies]] pour condamner Damas après l’attaque chimique de [[Khan Cheikhoun]] et appelle à une enquête complète et rapide de l'[[Organisation pour l'interdiction des armes chimiques]] (OIAC)<ref name="Monde050417">[http://www.lemonde.fr/syrie/article/2017/04/05/attaque-chimique-en-syrie-la-france-le-royaume-uni-et-les-etats-unis-presentent-une-resolution-a-l-onu_5106023_1618247.html Attaque chimique en Syrie : une résolution de la France, du Royaume-Uni et des Etats-Unis à l’ONU], ''Le Monde'', 5 avril 2017.</ref>{{,}}<ref>[[Hala Kodmani]] et Aude Massiot, [http://www.liberation.fr/planete/2017/04/05/un-sursaut-diplomatique-est-il-possible_1560826 Un sursaut diplomatique est-il possible ?], ''Libération'', 5 avril 2017.</ref>. Ils réclament que la Syrie fournisse toutes les informations sur ses opérations aériennes, notamment les registres de vols, à une équipe internationale d'enquêteurs<ref name="Vice1"/>. La [[Russie]] juge cependant {{Citation|inacceptable}} en l'état ce projet de résolution, qui pourrait conduire à une intervention de forces armées en Syrie<ref name="AFPONU050417"/>. Les États-Unis menacent alors d'une action unilatérale en cas d'échec à l'ONU<ref name="AFPONU050417">[https://www.lorientlejour.com/article/1045006/syrie-washington-menace-dune-action-unilaterale-en-cas-dechec-a-lonu.html Syrie: Washington menace d'une action unilatérale en cas d'échec à l'ONU], ''AFP'', 5 avril 2017.</ref>. Le 5 avril, lors de la réunion d'urgence du [[Conseil de sécurité des Nations unies]], l'ambassadrice américaine [[Nikki Haley]] montre des photos d'enfants morts pendant l'attaque chimique et déclare : {{Citation|Quand les Nations unies échouent constamment dans leur mission d'action collective, il y a des moments dans la vie des Etats où nous sommes obligés d'agir nous-mêmes}}<ref name="FigaroPicard050417"/>{{,}}<ref name="Monde060417B">Marie Bourreau et Gilles Paris, [http://www.lemonde.fr/syrie/article/2017/04/06/attaque-chimique-en-syrie-a-l-onu-les-etats-unis-menacent-d-une-action-unilaterale_5106658_1618247.html Attaque chimique en Syrie : à l’ONU, les Etats-Unis menacent d’une action unilatérale], ''Le Monde'', 6 avril 2017.</ref>{{,}}<ref name="AFPONU050417"/>. Le 12 avril, la résolution est bloquée une nouvelle fois par un veto de la [[Russie]] — son {{8e}} depuis le début de la [[guerre civile syrienne]] — la [[Bolivie]] vote contre ; la [[Chine]], l'[[Éthiopie]] et le [[Kazakhstan]] s'abstiennent ; tandis que les [[États-Unis]], la [[France]], le [[Royaume-Uni]], le [[Japon]], l'[[Égypte]], l'[[Italie]], le [[Sénégal]], la [[Suède]], l'[[Ukraine]] et l'[[Uruguay]] votent pour<ref>[http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2017/04/12/97001-20170412FILWWW00382-syrie-8e-veto-russe-a-l-onu.php Syrie: 8e veto russe à l'ONU], ''Le Figaro avec Reuters'', 12 avril 2017.</ref>{{,}}<ref>[http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2017/04/12/poutine-recoit-le-secretaire-d-etat-americain-tillerson-dans-un-climat-tendu_5110366_3222.html La Russie met son veto à une résolution de l’ONU condamnant l’attaque chimique en Syrie], ''Le Monde avec AFP et Reuters'', 12 avril 2017.</ref>.
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{{Lien|langue=en|fr=Scott Ritter}}, ancien inspecteur en désarmement des Nations unies, penche quant à lui pour la version russe. D'après lui, si les bâtiments abritaient ou fabriquaient effectivement des armes chimiques, la probabilité d'une dispersion dans le voisinage et d'une diffusion par le vent dominant est élevée. Toujours selon Scott Ritter, [[Front al-Nosra|Al-Nosra]] a une longue histoire de fabrication et d'utilisation d'armes chimiques; notamment l'attaque sur la [[Massacre de la Ghouta|Ghouta en 2013]] a été réalisée avec du gaz sarin de mauvaise qualité fabriqué localement, et les attaques chimiques d'Alep en 2016 ont fait appel à un mélange de [[phosphore blanc]] et de [[chlore]]<ref>{{Lien web|langue=en-US|nom1=Ritter|prénom1=Scott|titre=Wag The Dog -- How Al Qaeda Played Donald Trump And The American Media|url=http://www.huffingtonpost.com/entry/syria-chemical-attack-al-qaeda-played-donald-trump_us_58ea226fe4b058f0a02fca4d|site=Huffington Post|date=2017-04-09|consulté le=2017-04-11}}</ref>.
 
== Motivations du régime syrien ==
== Contexte ==
L'objectif du régime de [[Damas]] est de reprendre le contrôle de toute la [[Syrie]] par les armes<ref name="NYT070417">Faysal Itani, [https://www.nytimes.com/2017/04/07/opinion/what-is-bashar-al-assad-thinking.html?smid=tw-share What Is Bashar al-Assad Thinking?], ''The New York Times'', 7 avril 2017.</ref>{{,}}<ref name="Europe1040417"/>. Dans une interview donnée à l'[[Agence France-Presse|AFP]] le {{date|11 février 2016}}, [[Bachar el-Assad]] affirme son intention de reconquérir tout le pays, quitte à mener de « longs » combats : {{Citation|Que nous soyons capables de le faire ou non, c'est un but que nous chercherons à atteindre sans hésitation}}<ref>[http://www.ladepeche.fr/article/2016/02/12/2276039-assad-veut-reconquerir-syrie-prix-longs-combats.html Syrie: Assad prêt à de longs combats, incertitudes autour d'une trêve], ''AFP'', 12 février 2017.</ref>{{,}}<ref>[http://www.lepoint.fr/monde/syrie-assad-determine-a-reconquerir-tout-le-pays-12-02-2016-2017556_24.php Syrie : Assad déterminé à reconquérir tout le pays], ''Le Point avec AFP'', 12 février 2017.</ref>{{,}}<ref>[https://www.challenges.fr/monde/assad-dit-qu-il-continuera-la-guerre-pendant-les-negociations_39479 Assad dit qu'il continuera la guerre pendant les négociations], ''Reuters'', 12 février 2017.</ref>{{,}}<ref>[http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2016/02/13/bachar-al-assad-vise-toujours-la-reconquete-totale-de-la-syrie_4864699_3218.html Bachar Al-Assad vise toujours la reconquête totale de la Syrie], ''Le Monde avec AFP'', 13 février 2016.</ref>. Cependant ces objectifs ne sont pas totalement en phase avec ceux de la Russie qui réagit quelques jours plus tard. Le {{date|19 février 2016}}, [[Vitali Tchourkine]], ambassadeur de la Russie aux Nations Unies, estime alors que les déclarations du président syrien {{Citation|dissonent avec les efforts diplomatiques entrepris par la Russie}} afin de mettre fin aux hostilités en Syrie et instaurer un cessez-le-feu et affirme que si le régime syrien considère qu'un {{Citation|cessez-le-feu n'est pas nécessaire et qu'il faut se battre jusqu'à la victoire, ce conflit va durer encore très longtemps et imaginer cela fait peur}}<ref>[http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2016/02/19/97001-20160219FILWWW00074-syrie-la-russie-met-en-garde-assad.php Syrie : la Russie met en garde Bachar el-Assad], ''Le Figaro avec AFP'', 19 février 2016.</ref>{{,}}<ref>Alain Chemali, [http://geopolis.francetvinfo.fr/syrie-bachar-al-assad-rappele-a-l-ordre-par-la-russie-96787 Syrie: Bachar al-Assad rappelé à l’ordre par la Russie], ''Géopolis, France info'', 19 février 2016.</ref>. Mais la ligne du régime ne bouge pas. Dans une interview accordée au quotidien conservateur [[Croatie|croate]] ''[[Večernji list]]'' et publié le {{date|6 avril 2017}}, [[Bachar el-Assad]] renchérit : {{Citation|Il n'y a pas d'autre choix que la victoire}}<ref name="FigaroMalbrunot070417"/>{{,}}<ref>[http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2017/04/06/97001-20170406FILWWW00122-assad-pas-d-autre-choix-que-la-victoire.php Assad: «pas d'autre choix que la victoire»], ''Le Figaro avec Reuters'', 6 avril 2017.</ref>{{,}}<ref>[https://www.lorientlejour.com/article/1045141/assad-soit-la-victoire-soit-la-syrie-sera-rayee-de-la-carte.html Assad : Soit la victoire, soit la Syrie sera rayée de la carte], ''L'Orient-Le Jour avec Reuters'', 6 avril 2017.</ref>.
 
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Le journaliste [[Robert Parry]] estime de son côté illogique d'attribuer le gazage à Bachar el-Assad, alors qu'il venait de remporter « une victoire diplomatique majeure » : l'annonce récente de l'administration Trump qu'elle ne cherchait plus un changement de régime en Syrie. Et, selon Robert Parry, Bachar el-Assad est suffisamment malin pour anticiper qu'une attaque chimique de sa part entraînerait une riposte américaine et remettrait en cause les succès obtenus par son armée avec l'aide russe et iranienne<ref>{{Lien web|titre=Trump's 'Wag the Dog' Moment|url=https://consortiumnews.com/2017/04/07/trumps-wag-the-dog-moment/|site=Consortiumnews|date=2017-04-07|consulté le=2017-04-12}}</ref>. Mais pour Faysal Itani, chercheur au think tank américain ''[[Atlantic Council]]'', au contraire, Bachar el-Assad avait {{Citation|toutes les raisons d'utiliser des armes chimiques et peu de raisons de se retenir}}<ref name="NYT070417"/>.
 
En effet, selon Faysal Itani, mais aussi Wassim Nasr, journaliste de ''[[France 24]]'' et Samir al-Taqi, un ancien conseiller du ministère des Affaires étrangères syrien ayant rallié l'opposition en 2011, l'objectif de l'attaque chimique est de terrifier les rebelles et les populations civiles, afin de provoquer l'effondrement militaire des premiers et de pousser les seconds à quitter les territoires insurgés pour regagner les zones contrôlées par les forces loyalistes<ref name="NYT070417"/>{{,}}<ref name="MondeBarthe070417"/>{{,}}<ref name="NYT110417">{{en}} Linda Qiu,[https://mobile.nytimes.com/2017/04/10/us/politics/factcheck-syria-strike-conspiracy-theories.html?smid=tw-share&referer Syria Conspiracy Theories Flourish, at Both Ends of the Spectrum], ''The New York Times'', 11 avril 2017.</ref>. Le régime pense être désormais intouchable et estime que les Américains et les Occidentaux ne réagiront pas, ce qui découragera encore davantage l'opposition<ref name="NYT070417"/>{{,}}<ref name="MondeBarthe070417"/>{{,}}<ref name="FigaroMalbrunot070417"/>. Pour Wassim Nasr : {{Citation|Vis-à-vis des Syriens, elle [l'attaque chimique] montrerait une fois de plus l'incapacité des Occidentaux à intervenir. Par conséquent, même les Syriens qui hésitent à revenir dans le giron de l'État devraient s'y résoudre}}<ref name="FigaroMalbrunot070417">[[Georges Malbrunot]], [http://www.lefigaro.fr/international/2017/04/06/01003-20170406ARTFIG00234-assad-ou-des-ultras-les-motivations-d-une-attaque.php Attaque chimique en Syrie : le doute persiste sur les motivations de Bachar el-Assad], ''Le Figaro'', 7 avril 2017.</ref>{{,}}<ref name="F24070417">{{vidéo}} [https://www.youtube.com/watch?v=ufjDzbwfjLU Syrie : les frappes américaines changeront-elles la donne ?], ''France 24'', 7 avril 2017.</ref>. Pour Olivier Lepick, les attaques ont pour but de terroriser la population et de faire échouer les négociations internationales : {{Citation|Avec cette attaque, le régime syrien fait la démonstration à la communauté internationale de son impunité totale. Il montre à ses alliés et à ses adversaires qu’il est opposé à la paix et bien décidé à reconquérir par la force l’intégralité du pays}}<ref name="MondeCordier060417"/>{{,}}<ref>Anne Soetemondt, [http://www.rfi.fr/emission/20170410-syrie-servi-le-bombardement-americain Syrie: à quoi a servi le bombardement américain?], ''RFI'', 10 avril 2017.</ref>.
 
Pour [[Alain Chouet]], ancien directeur du service de renseignement de sécurité à la [[Direction générale de la Sécurité extérieure|DGSE]], qui recommande {{citation|la prudence}} et {{citation|une enquête inattaquable}} : {{Citation|Tout est imaginable dans cette affaire (...) l'usage du gaz n'a aucun intérêt militaire. S'il a été utilisé par Damas, c'est dans un but politique et stratégique afin de rappeler notamment aux Russes, dont les Syriens se méfient depuis leur alliance avec les Turcs, et aux Iraniens, que la Syrie reste maîtresse de ses choix chez elle et qu'elle ne se sent pas engagée par les décisions de Moscou et Téhéran dans les négociations. [...] Damas ne veut pas négocier car c'est une guerre à mort : le régime veut que l'ennemi se rende sans condition}}<ref>[http://www.ladepeche.fr/article/2017/04/08/2552832-attaques-au-gaz-et-guerre-a-mort.html Attaques au gaz et… «guerre à mort»], ''La Dépêche'', 8 avril 2017.</ref>.