« Mohammed Amin al-Husseini » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
IND-CCA1 (discuter | contributions)
→‎Seconde Guerre mondiale : si la source est Aschar et non Gresh il faut sourcer avec Aschar.
MrButler (discuter | contributions)
Pourquoi ne bloque-t-on pas à vue ce genre de contributeur ? ... Achcar a été rajouté et des photos sont des sources primaires. L'article ne fait que citer leur existence, ce n'est pas une source secondaire fiable sur la nature des photos.
Ligne 101 :
En janvier [[1941]], il se réfugie en [[Troisième Reich|Allemagne]] et demande à [[Adolf Hitler]] la reconnaissance de l'indépendance des nations arabes vis-à-vis des puissances coloniales britannique et française, ainsi que celle du droit des autorités arabes palestiniennes à empêcher toute création de foyer juif<ref name="ushmm"/>.
 
Soutenant la prise du pouvoir par [[Rachid Ali al Gaylani]] en Irak, il prononce à la radio irakienne une [[fatwa]] appelant les musulmans au [[djihad]] contre le Royaume-Uni et reçoit des subsides allemands pour financer un projet de soulèvement en Palestine. Mais la victoire britannique dans la [[guerre anglo-irakienne]] le force à fuir sur le territoire de l'[[État impérial d'Iran]]. Après l'[[invasion anglo-soviétique de l'Iran]], il est évacué en [[Royaume d'Italie (1861-1946)|Italie]]. Le {{date-|27 octobre 1941-}}, il est reçu par [[Benito Mussolini]], qui accepte le principe d'un soutien de l'Axe à sa proposition. Il se rend ensuite en Allemagne, où il est reçu par Hitler le {{date-|28 novembre 1941}}<ref name="ushmm"/>. Des photos inédites datées du 2 novembre 1943 et rendues publiques le 15 juin 2017, le montrent en compagnie de dignitaires nazis et d'officiers SS en train de visiter, apparemment, un camp en Allemagne<ref>{{Lien web|url=http://www.haaretz.com/israel-news/1.795563|titre= Never-before-seen Photos of Palestinian Mufti With Hitler Ties Visiting Nazi Germany|site=[Haaretz|date= 15 juin 2017}}</ref>.
 
Lors de sa rencontre avec Hitler et dans ses émissions de radio, Hadj Amin al-Husseini affirme que les Juifs sont les ennemis communs de l’islam et de l'Allemagne nazie<ref>[[Gérald Fleming]], ''Hitler and the Final Solution'', Berkeley, 1984, {{p.|101-105}}. Ce chapitre décrit la visite de l'ex-Mufti à Hitler, le 28 novembre 1941, et contient le protocole de leur discussion.</ref>. Les notes sur cette rencontre sont prises par [[Paul-Otto Schmidt]]. Dans son compte-rendu, Schmidt rapporte les propos de Hitler au Mufti. Hitler lui expose certains projets stratégiques, notamment celui d’atteindre la porte sud du Caucase. Schmidt note alors : « Dès que cette percée sera faite, le Führer annoncera personnellement au monde arabe que l’heure de la libération a sonné. Après quoi, le seul objectif de l’Allemagne restant dans la région se limitera à l’extermination des Juifs vivant sous la protection britannique dans les pays arabes<ref>Notes prises par Paul Otto Schmidt entre le Führer et le mufti de Jérusalem à Berlin, le 28 novembre 1941, geheime Reichssache 57 a/41, Records Dept. Foreign and Commonwealth Office Pa/2, cité par Laurens, ''L'Orient arabe, arabisme et islamisme de 1798 à 1945'', Paris, Armand Colin, 1993, {{p.|342-346}}, et par Gerald Fleming, ''Hitler et la solution finale'', Julliard, 1988, {{p.|142-143}}.</ref> ». Dans un télégramme daté du 2 novembre 1943 pour l'anniversaire de la [[Déclaration Balfour de 1926|Déclaration Balfour]], [[Heinrich Himmler]], lui offre ses {{citation|vœux chaleureux dans sa lutte continue contre les Juifs}}. Himmler ajoutant que les Juifs du monde sont un « ennemi commun » et que pour cette raison, {{citation|il suit de près la bataille des Arabes recherchant la liberté, en particulier en Palestine, contre les envahisseurs juifs}}<ref>{{Lien web|url=http://dailycaller.com/2017/03/30/nazi-ss-commander-wished-islamic-leader-success-in-fight-against-the-jewish-invaders/|titre=Nazi SS Commander Wished Islamic Leader Success In Fight ‘Against The Jewish Invaders|site= The Daily Caller|date= 30 mars 2017}}</ref>.
 
Hitler fut impressionné par son sens de la ruse et sa prudence tactique<ref>« Au cours des discussions il s'est révélé être un fin renard ; en vue de gagner du temps pour réfléchir, il se fait traduire certaines choses non seulement en français mais aussi en arabe, et il pousse la prudence jusqu'à s'en faire écrire d'autres. Quand il parle, il soupèse chacun de ses mots. Dans l'astuce, il égale presque les Japonais », [[Hugh Trevor-Roper]], [[Gerhard Weinberg]], Norman Cameron (trad.), R. H. Stevens (trad.), ''Hitler's Table Talk 1941-1944: His Private Conversations'', Enigma Books, 2008, 609{{nb p.}} {{isbn|978-1929631667}}, {{p.|412}}.</ref>. Il dira de lui : « Le grand mufti est un homme qui en politique ne fait pas de sentiment. Cheveux blonds et yeux bleus, le visage émacié, il semble qu'il ait plus d'un ancêtre [[Race aryenne|aryen]]. Il n'est pas impossible que le meilleur sang romain soit à l'origine de sa lignée »<ref>[[Hugh Trevor-Roper]], [[Gerhard Weinberg]], Norman Cameron (trad.), R. H. Stevens (trad.), ''Hitler's Table Talk 1941-1944: His Private Conversations'', {{opcit}}, {{p.|412}}.</ref>. Il obtient le titre d'« [[aryen d'honneur]] » en 1941. Al-Husseini travaille ensuite à des émissions de radio de propagande, destinées aux mondes arabe et musulman<ref name="ushmm"/>. En {{date-|mai 1942}}, il collabore aux recrutements de musulmans des Balkans pour former la [[13e division de montagne de la Waffen SS Handschar|{{13e|division}} de montagne de la Waffen SS Handschar]]<ref>[[Léon Poliakov]], ''De Moscou à Beyrouth : essai sur la désinformation'', Paris, Calmann-Lévy, 1983 {{ISBN|2-7021-1240-4}}, {{p.|54}}.</ref>. Cependant la majorité des Arabes et des Palestiniens ne le suivront pas, selon [[Gilbert Achcar]], {{citation|Les Arabes et les Berbères qui combattirent dans les rangs des Alliés durant la Seconde Guerre mondiale sont considérablement plus nombreux que ceux qui combattirent dans les rangs des pays de l'Axe<ref>[[Gilbert Achcar]], ''Les Arabes et la Shoah'', Arles, Actes Sud, {{coll.|Sindbad}}, 2009 [http://www.monde-diplomatique.fr/2010/01/AVRAN/18727 présentation en ligne].</ref>}}. {{référence insuffisante|Ainsi, {{nombre|9000|Palestiniens}} combattirent dans les rangs de l'Armée britannique, des centaines de milliers de Maghrébins dans les troupes de la France libre et des centaines d'arabes furent déportés dans les camps nazis »<ref>[[Alain Gresh]], ''De quoi la Palestine est-elle le nom – Les Liens qui Libèrent, Floch, septembre 2010.</ref>}}{{,}}<ref>[[Gilbert Achcar]], ''The Arabs and the Holocaust: The Arab-Israeli War of Narratives'', Henry Holt and Company, 2009, p.146.</ref>. {{lien|Robert Satloff}} rappelle quant à lui que de nombreux Arabes d'Afrique du Nord aidèrent à sauver des Juifs et auraient pu mériter le titre de [[Juste parmi les nations|Juste]]<ref>{{en}} [[Robert Satloff]], ''Among the Righteous. Lost Stories from the Holocaust's Long Reach into Arab Lands'', New York, Public Affairs, 2006.</ref>.
 
Dans ses mémoires parues en 1968, évoquant une plainte déposée contre lui à l'ONU en 1947, le grand mufti affirme que « les Allemands étaient suffisamment sans pitié et n'avaient eu besoin d'aucun encouragement pour exterminer les juifs » et que, pour sa part, opposé au projet de transférer les Juifs d'Europe de l'Est en Palestine, il s'était contenté d'écrire « à Ribbentrop, Himmler et Hitler jusqu'à ce qu['il] réussisse à faire échouer leurs efforts » en ce sens, estimant que la Pologne était une meilleure destination<ref>{{he}} [[Zvi Elpeleg]], ''Hamufti Hagadol'', éd. Misrad habitachon, 1989, {{p.|74-75}}.</ref>.