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Le centre culturel Tjibaou est :
* Un pôle de développement de la création artistique kanake et un centre de diffusion de la culture contemporaine kanakekanak. Il affirme la culture kanake dans son patrimoine, dans son actualité et ses créations.
* Un lieu privilégié de rencontre et de création culturelle en Nouvelle-Calédonie. Tout en donnant à la culture kanakekanak sa place de « culture de référence », il suscite l’émergence de pratiques et de références culturelles nouvelles et communes à la Nouvelle-Calédonie<ref>Selim Lander : "Le Centre culturel Tjibaou - La culture au service de la paix en Nouvelle-Calédonie", [http://mondesfrancophones.com/espaces/Creolisations/articles/le-centre-culturel-tjibaou Mondesfrancophones.com]</ref>.
* Un pôle de rayonnement et d’échanges culturels internationaux.
 
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== Histoire ==
 
Prévu dans les [[accords de Matignon (1988)|accords de Matignon]] de [[1988]], ce centre de la culture kanakekanak a été édifié entre [[1995]] (le chantier est ouvert le [[4 mars]] de cette année) et [[1998]] par l'architecte [[Renzo Piano]] (dont le projet est choisi en [[1991]]) sur un terrain de 8 hectares cédé à titre gratuit à l'[[Agence de développement de la culture kanak|ADCK]] par la ville de [[Nouméa]] le {{date|28|novembre|1991}}. Le chantier est inscrit dans le cadre des [[Grandes opérations d'architecture et d'urbanisme|Grands Travaux de la République]] engagés sous la présidence de [[François Mitterrand]].
 
Inauguré les [[4 mai|4]] et {{date|5|mai|1998}} par le [[Premier ministre français|Premier ministre]] [[Lionel Jospin]], alors qu'est signé l'[[accord de Nouméa]], puis ouvert au public à partir du {{date|15|juin|1998}}, l'édifice a coûté 320 millions de [[franc français|francs français]]<ref>Montant indiqué sur le site officiel du centre culturel</ref>, soit 5,82 milliards de [[Franc pacifique|francs CFP]], valeur en [[1991]].
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[[Fichier:Tjibaou cultural center 2.jpg|thumb|right|Deux des cases stylisées du Centre culturel Tjibaou par [[Renzo Piano]]]]
 
Le cœur du Centre est un bâtiment de {{unité|6970|m|2}} constitué notamment de dix hautes structures nervurées et effilées rappelant les cases traditionnelles kanakeskanak, et réparties sur {{unité|230|m}} le long d'un arc orienté nord-est / sud-ouest. L'ossature de ces cases est mixte : bois d'iroko [[lamellé-collé]] et acier. Leurs dimensions sont variables : trois grandes de {{Unité|140|m|2}} et {{Unité|28|m}} de haut chacune, trois moyennes de {{unité|92|m|2}} et {{unité|22|m}} de haut chacune et enfin quatre petites de {{unité|55|m|2}} et {{unité|20|m}} de haut chacune. Elles sont longées par un bâtiment plus bas, plat, avec une allée desservant les cases (le mot allée renvoyant à l'allée centrale spécifique de l'habitat traditionnel kanak) et différentes salles<ref name=archi/>. Ainsi formé, le bâtiment principal est divisé en trois « villages », ayant chacun une fonction particulière avec, du nord-est au sud-ouest<ref name=visit>[http://www.adck.nc/pratique/preparez-votre-visite/visites-guidees Visite guidée du Centre culturel Tjibaou sur le site officiel de l'ADCK]</ref>
* Le « village 1 », ou « village kanak », pour l'« identité et les collections kanakes et océaniennes », espace muséographique qui sert à la présentation des cultures traditionnelles et modernes du Pacifique, comprenant :
** La petite « case ''Bwenadoo'' » (« rassemblement coutumier » en ''[[cèmuhî]]'') qui accueille des expositions de collections du patrimoine kanak, prêtées par les musées internationaux, essentiellement le [[musée de l'Homme]] et celui du [[Musée du quai Branly|quai Branly]] à [[Paris]],
** La grande « case ''Jinu'' » (« esprit » en ''[[pije]]'', ''[[fwâi]]'', ) qui permet de découvrir les civilisations pluri-millénaires du Pacifique au travers des sculptures monumentales traditionnelles du [[Vanuatu]], de [[Papouasie-Nouvelle-Guinée]], de [[Nouvelle-Guinée occidentale]], de [[Nouvelle-Zélande]] et de [[Nouvelle-Calédonie]], construites spécialement pour le centre,
** La moyenne « case ''Kanaké'' » (du nom de l'ancêtre commun d'un mythe en langue ''[[paicî]]'' mis en scène par [[Jean-Marie Tjibaou]] lors du festival [[Mélanésia 2000]]), espace multimédia qui propose des projections vidéo continues sur écran géant sur « la mémoire, la quête, l'affirmation de la culture kanakekanak » et posant « un regard sur sa philosophie et son mode de vie »,
** La moyenne « case ''Pérui'' » (« rencontre » en ''[[Nêlêmwa-nixumwak|nêlêmwa]]''), qui abrite la cafétéria,
** La « salle ''Bérétara'' » (« regarder, admirer » en ''[[xârâcùù]]''), face à la case ''Jinu'', exposition permanente renouvelée chaque année d'une partie de la collection publique du Fonds d'art contemporain kanak et océanien constitué (FACKO) et géré par l'[[Agence de développement de la culture kanak|ADCK]] (qui dispose de plus de 800 pièces exceptionnelles, en constante augmentation),
** La « salle ''Kavitara'' » (« sculpture de seuil » en ''[[ajië]]''), face à la case ''Kanaké'', pour les expositions temporaires d'artistes contemporains,
** La « salle ''Sisia'' » (« bouger, chanter, danser » en ''[[Wallisien|faga uvea]]''), face à la case ''Pérui'', grande salle de spectacle couverte et souterraine de 400 places avec une scène de {{unité|257|m|2}}, dotée d'équipements techniques et acoustiques pour y accueillir des concerts ou représentations d'artistes, groupes ou troupes locales, nationales, régionales ou internationales,
** La boutique, face également à la case ''Pérui'' et à côté de l'entrée principale du bâtiment qui sépare les villages 1 et 2, il propose aux visiteurs l'achat d'objets artisanaux, des articles de souvenir ou promotionnels, ainsi que des articles multimédias livres, revues, affiches, cartes postales, cassettes vidéo, CD et cassettes audio ainsi que des ouvrages historiques et littéraires sur les cultures kanakeskanak ou océaniennes (livres, revues, affiches, cartes postales, cassettes vidéo, CD, cassettes ou ouvrages historiques et littéraires),
* Le « village 2 », qui accueille la médiathèque et un centre d'art contemporain, avec :
** la petite « case ''Ngan Vhalik'' » (« maison de la parole » en ''[[pije]]''), dédiée à l'audiovisuel ({{formatnum:165000}} images fixes de type photographies ou cartes postales anciennes, {{formatnum:3000}} DVD et cassettes vidéos, {{formatnum:2500}} films d'archives, {{formatnum:6000}} CD et cassettes audios, 350 heures d'archives sonores, 50 CD-ROM et une sélection de sites internet consacrés à l'[[Océanie]]<ref name=mediat>[http://www.adck.nc/mediatheque/departement Présentation de la médiathèque du centre culturel Tjibaou sur son site internet]</ref>,
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Ces espaces aménagés en plein air, et au milieu de la végétation (de type [[Forêt sclérophylle en Nouvelle-Calédonie|forêt sèche]] et mangrove), comprennent<ref name=visit/> :
* le « chemin kanak », dont le parcours encercle le bâtiment principal et l'espace ''Ape Vila'', est un parcours végétal initiatique bordé d'essences endémiques visant à initier le visiteur à la symbolique du végétal dans la société kanakekanak et à retracer, à travers le langage des plantes, les cinq étapes du mythe du premier homme ''Téâ Kanaké'' (l'origine des êtres, la terre nourricière, la terre des ancêtres, le pays des esprits et la renaissance)<ref name=archi/>{{,}}<ref name=visit/>.
* l'« aire coutumière ''Mwakaa'' » (« espace de la chefferie » en ''[[nââ drubéa]]'') en contrebas du village 1, organisée autour de trois grandes cases représentant les spécificités architecturales des [[provinces de la Nouvelle-Calédonie|provinces]] (grandes cases du [[Province Sud (Nouvelle-Calédonie)|Sud]], la plus haute et la moins large, du [[Province Nord (Nouvelle-Calédonie)|Nord]] et des [[Province des îles Loyauté|Îles Loyauté]], la plus basse et la plus large) mais aussi d'un [[fare (bâtiment)|faré]] polynésien légèrement en retrait, il « relie le passé au présent et fonde la légitimité du site » en servant de lieu de parole, de vie et d'échanges coutumiers. Cet espace est longé au sud par la plage 1000<ref>Le nom de cette plage vient du camp de vacances « Plage 1000 » organisé pour les enfants dans les années 1970 pendant les vacances d'été.</ref>.
* l'« espace ''Kâmi Yo'' » (« le rythme et la danse » en ''[[Nââ numèè|kwênyii]]''), au sud de l'aire coutumière et en contrebas du Belvédère, en bord de mer et de la plage 1000, accueille une scène en plein air servant essentiellement aux grands concerts de vedettes internationales et peut recevoir jusqu'à {{formatnum:4500}} personnes<ref name=spect>[http://www.adck.nc/spectacles/departement Présentation du département spectacles de l'ADCK sur son site officiel]</ref>.