« Massacre de la Ghouta » : différence entre les versions
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{{Règle des 3 révocations}}
{{Redirect|Massacre de Damas|autres=le massacre de 1860|homonymie=Massacre de Damas (1860)}}
{{Infobox Massacre
| titre = Massacre de la Ghouta
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| date = {{date|21|août|2013}}
| lieu = [[Ghouta]] ([[Damas]], [[Syrie]])
| victimes = [[Civils]] et rebelles
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| type = [[Bombardement]] à l'[[arme chimique]]
| morts = 502 à {{formatnum:1845}}<ref name="Figaro310813"/>{{,}}<ref name="MondeSallon280813"/>
| blessés = {{unité|3600}} à {{unité|9924}}<ref name="Monde260813"/>{{,}}<ref name="MondeSallon280813"/>
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| auteurs = {{drapeau|Syrie}} [[Armée syrienne]]<ref name="Mediapart010617">[[René Backmann]], [https://www.mediapart.fr/journal/international/010617/comment-bachar-al-assad-gaze-son-peuple-les-plans-secrets-et-les-preuves?utm_source=twitter&utm_medium=social&utm_campaign=Sharing&xtor=CS3-67 Comment Bachar al-Assad a gazé son peuple: les plans secrets et les preuves], ''Mediapart'', {{1er}} juin 2017.</ref>{{,}}<ref>Martin Lavielle, [http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/guerre-en-syrie/20170705.OBS1680/attaques-chimiques-en-syrie-jusqu-a-quand.html Attaques chimiques en Syrie : jusqu'à quand ?], ''L'Obs'', 8 juillet 2017.</ref>
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}}
Le '''massacre de la Ghouta''' est un [[bombardement]] à l'[[arme chimique]] au gaz [[sarin]]
Les deux camps (armée régulière, opposition armée) se rejettent mutuellement la responsabilité des bombardements. Si la [[Russie]], l'[[Iran]] et le régime syrien incriminent l'opposition, les [[
Le [[Conseil de sécurité
Face au risque d'une intervention militaire occidentale, la Russie a proposé un accord débouchant sur un démantèlement du stock d'armes chimiques du régime syrien. Cette proposition a été acceptée par les États-Unis.
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{{Article détaillé|Guerre civile syrienne|Bataille de la Ghouta orientale}}
[[File:Rif Dimashq offensive (March 2013).svg|thumb|upright=1.4|left|Situation dans la région de [[Damas]] en mars 2013.<br />{{Légende|#ecc0b3|Zone contrôlée par le régime syrien et ses alliés}} {{Légende|#cae8c4|Zone contrôlée par les rebelles}} {{Légende|#b8b774|Zone contestée}}]]
Lorsque la [[guerre civile syrienne|guerre civile]] éclate, la [[Syrie]] fait partie des huit pays au monde — avec l'[[Angola]], la [[Corée du Nord]], l'[[Égypte]], [[Israël]], la [[Somalie]] et le [[Soudan du Sud]] — à ne pas avoir signé la [[Convention sur l'interdiction des armes chimiques]], entrée en vigueur en [[1997]]<ref name="Figaro210813">Cyrille Vanlerberghe, [http://lefigaro.fr/international/2013/03/21/01003-20130321ARTFIG00005-la-syrie-un-des-derniers-partisans-de-l-arme-chimique.php La Syrie, un des derniers partisans de l'arme chimique], ''Le Figaro'', 21 août 2013.</ref>. Elle a cependant rejoint en [[1968]] le [[Protocole de Genève]], qui comporte un engagement moral à ne pas utiliser d'armes chimiques, mais qui n'encadre ni la possession ou ni la production de ces armes<ref name="Figaro210813"/>{{,}}<ref name="MondeSallon050613"/>.
Le {{date|23 juillet 2012}}, un porte-parole du ministère syrien des Affaires étrangères admet pour la première fois que la Syrie dispose d'un stock d'armes chimiques et précise que ces armes pourraient être utilisées en cas d'attaque par des forces étrangères. Il déclare toutefois que « n'importe quel stock d'armes de destruction massive à la disposition de l'armée syrienne ne sera jamais utilisé contre le peuple syrien ou des civils durant cette crise, quelles que soient les circonstances »<ref>{{Article|langue=en|auteur1=Neil MacFarquahar & Eric Schmitt|titre=Syria Threatens Chemical Attack on Foreign Force|périodique=The New York Times|volume=|numéro=|date=23 juillet 2012|pages=|issn=|lire en ligne=http://www.nytimes.com/2012/07/24/world/middleeast/chemical-weapons-wont-be-used-in-rebellion-syria-says.html?_r=0|consulté le=17 juillet 2017}}.</ref>{{,}}<ref>[http://www.leparisien.fr/crise-egypte/la-syrie-agite-la-menace-d-armes-chimiques-en-cas-d-agression-etrangere-23-07-2012-2099591.php La Syrie menace d'utiliser des armes chimiques : la mise en garde d'Obama], ''Le Parisien avec AFP'', 23 juillet 2012.</ref>{{,}}<ref>Céline Lussato,
[http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/la-revolte-syrienne/20120724.OBS8079/armes-chimiques-quel-arsenal-possede-bachar-al-assad.html Armes chimiques : quel arsenal possède Bachar al-Assad ?], ''Le Nouvel Observateur'', 25 juillet 2012.</ref>{{,}}<ref name="Figaro050417">Yohan Blavignat, [http://www.lefigaro.fr/international/2017/04/05/01003-20170405ARTFIG00266-attaques-chimiques-en-syrie-histoire-d-un-massacre-de-masse.php Attaques chimiques en Syrie : histoire d'un massacre de masse], ''Le Figaro'', 5 avril 2017.</ref>. Le {{date|20 août 2012}}, le président des États-Unis [[Barack Obama]] avertit le {{Citation|régime Assad, mais aussi à d'autres acteurs sur le terrain}} que {{Citation|le moindre mouvement ou emploi d'armes chimiques}} aurait {{Citation|d'énormes conséquences}} et constituerait une {{Citation|ligne rouge}}<ref name="Monde041212">Natalie Nougayrède, [http://www.lemonde.fr/international/article/2012/08/27/la-menace-des-armes-chimiques-syriennes_1751806_3210.html La menace des armes chimiques syriennes], ''Le Monde avec AFP et Reuters'', 4 décembre 2012.</ref>{{,}}<ref name="AFP200812">[http://www.liberation.fr/planete/2012/08/20/syrie-les-armes-chimiques-une-ligne-rouge-pour-obama_840786 Obama n'exclut pas d'intervenir en Syrie], ''AFP'', 20 août 2012.</ref>{{,}}<ref>Isabelle Lasserre, [http://premium.lefigaro.fr/international/2012/08/22/01003-20120822ARTFIG00265-barack-obama-etablit-une-ligne-rouge-en-syrie.php Barack Obama établit une «ligne rouge» en Syrie], ''Le Figaro'', 22 août 2012.</ref>{{,}}<ref name="MondeSallon270513">Hélène Sallon, [http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2013/04/26/les-armes-chimiques-ligne-rouge-d-une-intervention-en-syrie_3167124_3218.html Les armes chimiques, ligne rouge d'une intervention en Syrie], ''Le Monde avec AFP et Reuters'', 27 mai 2013.</ref>. Si cette dernière devait être franchie, le président américain menace d'une possible intervention militaire : {{Citation|Jusqu'ici, je n’ai pas donné l’ordre d’intervenir militairement. [...] Si nous commencions à voir des quantités d’armes chimiques déplacées ou utilisées, cela changerait mon calcul et mon équation}}<ref name="AFP200812"/>. Cette position est également endossée deux jours plus tard par le Premier ministre [[Royaume-Uni|britannique]] [[David Cameron]]<ref name="Monde041212"/>. Le {{date|27 août 2012}}, le président [[France|français]] [[François Hollande]] déclare également que l'emploi d'armes chimiques par le régime syrien serait {{Citation|une cause légitime d'intervention directe}}<ref name="Monde041212"/>{{,}}<ref>[http://www.france24.com/fr/20120827-syrie-diplomatie-france-francois-hollande-menace-intervention-directe-assad-ambassadeurs Hollande brandit la menace d'une "intervention directe" en Syrie], ''France 24 avec AFP'', 27 août 2012.</ref>.
La première attaque au gaz [[sarin]] de la [[guerre civile syrienne]] a lieu en octobre 2012, à Kafr Takharim et Salqin, à 60 kilomètres à l'ouest d'[[Alep]]<ref name="Mediapart010617"/>. Un autre attaque a lieu à [[Homs]], le {{date|23 décembre 2012}}<ref name="Express270513">[http://www.lexpress.fr/actualite/monde/proche-moyen-orient/syrie-ou-les-armes-chimiques-ont-elles-ete-utilisees_1252122.html Syrie: où les armes chimiques ont-elles été utilisées?], ''L'Express'', 27 mai 2013.</ref>{{,}}<ref name="Monde030513">[http://www.lemonde.fr/international/article/2013/05/03/syrie-forts-soupcons-d-usage-d-armes-chimiques_3170434_3210.html Syrie : forts soupçons d'usage d'armes chimiques], ''Le Monde'', 3 mai 2013.</ref>. Le {{date|19 mars 2013}}, le sarin est encore employé à Khan Al-Assal, près d'[[Alep]]<ref name="Express270513"/>{{,}}<ref name="Monde030513"/>. Après cette dernière attaque, le régime syrien accuse pour la première fois l'[[Armée syrienne libre]] d'avoir utilisé des armes chimiques<ref name="MondeSallon270513"/>. Il donne également un bilan de 26 morts à Khan Al-Assal, dont 16 de ses soldats<ref name="Monde260813">[http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2013/08/26/mission-de-l-onu-en-syrie-l-enquete-debute-les-doutes-persistent_3466303_3218.html Mission de l'ONU en Syrie : l'enquête débute, les doutes persistent], ''Le Monde'', 26 août 2013.</ref>. Les rebelles démentent et accusent le régime<ref name="MondeSallon270513"/>. En août 2013, treize allégations d'attaques ont été recensées<ref name="Monde260813"/>.
Le {{date|23 avril 2013}}, le général Itaï BrunPuis, le chef du département de recherche et d'analyse au sein de la division du renseignement de l'armée israélienne, déclare que les forces de [[Bachar el-Assad]] ont fait usage de l'armée chimique : {{Citation|Pour autant que nous sachions en fonction de notre expertise, le régime a utilisé des armes chimiques mortelles contre les rebelles lors d'une série d'incidents ces derniers mois}}<ref name="Monde250413">[http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2013/04/25/syrie-londres-et-washington-changent-de-ton-et-evoquent-l-usage-d-armes-chimiques_3166948_3218.html Syrie : Londres et Washington changent de ton et évoquent l'usage d'armes chimiques], ''Le Monde'', 25 avril 2013.</ref>. Le même jour, le [[porte-parole de la Maison-Blanche]], [[Jay Carney]], affirme cependant que les États-Unis ne sont « pas parvenus à la conclusion » que ce type d'armes ait été employés en Syrie<ref>[http://www.lapresse.ca/international/etats-unis/201304/23/01-4643844-obama-recoit-lemir-du-qatar-en-plein-ballet-diplomatique-sur-la-syrie.php Obama reçoit l'émir du Qatar en plein ballet diplomatique sur la Syrie], ''AFP'', 23 avril 2013.</ref>. Mais le {{date|25 avril 2013}}, les [[États-Unis]] changent de ton et affirment pour la première fois, ainsi que le [[Royaume-Uni]], que le régime syrien a probablement utilisé des armes chimiques<ref name="Monde250413"/>{{,}}<ref name="Figaro260413"/>. Le secrétaire à la Défense des États-Unis, [[Chuck Hagel]], affirme alors que : {{Citation|La communauté américaine du renseignement conclut, avec différents degrés de certitude, que le régime syrien a utilisé des armes chimiques à petite échelle en Syrie, en particulier du sarin}}<ref name="Monde250413"/>{{,}}<ref name="Figaro260413">Laure Mandeville, [http://premium.lefigaro.fr/international/2013/04/25/01003-20130425ARTFIG00832-syrie-pour-washington-damas-a-utilise-des-armes-chimiques.php Syrie : pour Washington, Damas a utilisé des armes chimiques], ''Le Figaro'', 26 avril 2013.</ref>. Cependant la Maison Blanche se montre plus prudente et indique que les évaluations du renseignement n'apportent pas de {{Citation|preuves formelles}} suffisantes<ref name="Monde250413"/>{{,}}<ref name="Figaro260413"/>. De son côté, un porte-parole du ministère britannique des affaires étrangères affirme que Londres a {{Citation|des informations limitées mais convaincantes de plusieurs sources montrant l'utilisation d'armes chimiques en Syrie, y compris du gaz sarin}}<ref name="Monde250413"/>.
À partir du mois de mars 2013, les troupes du régime syrien commencent à utiliser des armes chimiques contre les rebelles dans la Ghouta orientale<ref name="Monde270513">Jean-Philippe Rémy, [http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2013/05/27/syrie-le-monde-temoin-d-attaques-toxiques_3417225_3218.html?xtmc=ghouta_syrie_chimique&xtcr=86 Guerre chimique en Syrie - Sur le front de Damas 1/5], ''Le Monde'', 27 mai 2013.</ref>. La Ghouta orientale couvre une plaine agricole à l'est de Damas, sur laquelle vivent plus d'un million de personnes, tandis que la Ghouta occidentale se situe au sud-ouest de la capitale syrienne. Les villes de ces zones, passées sous le contrôle de l'opposition, sont {{citation|assiégées et bombardées depuis plus de huit mois}} et {{citation|ont essuyé des bombardements « classiques » intensifs}}<ref name="MondeSallon280813"/>. Cette poche est alors tenue principalement par des groupes de l'[[Armée syrienne libre]]<ref name="Monde050613"/>{{,}}<ref name="ExpZiadMajid230813"/> — comme [[Jaych al-Tahrir al-Cham]]<ref name="Monde050613"/>, la {{1re}} division<ref name="Monde050613"/> ou le Liwa Marawi Al-Ghouta<ref name="Monde050613"/> — et par [[Jaych al-Islam]]<ref name="Monde050613"/> ; le [[Front al-Nosra]] y est peu présent<ref name="ExpZiadMajid230813"/>{{,}}<ref name="Exp120913"/>. Le journaliste Jean-Philippe Rémy et le photographe Laurent Van der Stockt, travaillant pour ''[[Le Monde]]'', se rendent en avril dans le quartier de Jobar, contrôlé par l'[[Armée syrienne libre]], à l'est de [[Damas]]<ref name="Monde270513"/>. Il y sont témoins à plusieurs reprises d'attaques à l'arme chimique par l'armée syrienne, Laurent Van der Stockt étant même légèrement blessé<ref name="Monde270513"/>. Selon Jean-Philippe Rémy : {{Citation|Pas de diffusion massive, sur des kilomètres, mais un usage occasionnel et localisé par les forces gouvernementales, visant les points de contact les plus durs avec un ennemi rebelle tout proche}}<ref name="Monde270513"/>. Les deux envoyés spéciaux regagnent ensuite la France avec des vêtements et des échantillons de sang, d'urine et de cheveux, fournis par des médecins et des insurgés et prélevés principalement sur des combattants rebelles de [[Jaych al-Tahrir al-Cham]] actifs à Jobar et Zamelka<ref name="Monde050613">Jean-Philippe Rémy, [http://www.lemonde.fr/international/article/2013/06/05/la-france-confirme-deux-cas-d-utilisation-de-gaz-sarin-en-syrie_3424378_3210.html Syrie : comment les échantillons de gaz sarin ont été rapportés], ''Le Monde'', 5 juin 2013.</ref>. Les analyses, menées par le Centre d'études du Bouchet, dépendant de la [[Direction générale de l'Armement]] (DGA), confirment début juin l'utilisation du gaz [[sarin]]<ref name="Monde050613"/>{{,}}<ref name="MondeAFPReuters050617">Christophe Ayad, [http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2013/06/04/laurent-fabius-confirme-l-utilisation-de-gaz-sarin-en-syrie_3424140_3218.html Syrie : Paris et Londres affirment avoir des preuves de l'utilisation de gaz sarin], ''Le Monde avec AFP et Reuters'', 5 juin 2013.</ref>{{,}}<ref>Thierry Oberlé, [http://premium.lefigaro.fr/international/2013/06/04/01003-20130604ARTFIG00583-paris-confirme-l-utilisation-de-gaz-sarin-en-syrie.php Paris confirme l'utilisation de gaz sarin en Syrie], ''Le Figaro'', 5 juin 2013.</ref>{{,}}<ref name="Figaro280613">Roland Gauron, [http://lefigaro.fr/international/2013/06/28/01003-20130628ARTFIG00445-des-analyses-confirment-l-utilisation-de-gaz-sarin-en-syrie.php?cmtpage=0 Des analyses confirment l'utilisation de gaz sarin en Syrie], ''Le Figaro'', 28 juin 2013.</ref>.
Le {{date|4 juin 2013}}, la [[France]] affirme être certaine de l'utilisation de gaz [[sarin]] en Syrie par le régime de [[Bachar el-Assad]], {{Citation|à plusieurs reprises et de façon localisée}} selon le ministre des Affaires étrangères [[Laurent Fabius]]<ref name="MondeSallon050613">Hélène Sallon, [http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2013/06/05/armes-chimiques-en-syrie-des-preuves-indiscutables-et-irrefutables_3424661_3218.html Armes chimiques en Syrie : "Des preuves indiscutables et irréfutables"], ''Le Monde'', 5 juin 2013.</ref>{{,}}<ref>Thierry Oberlé, [http://lefigaro.fr/international/2013/06/04/01003-20130604ARTFIG00583-paris-confirme-l-utilisation-de-gaz-sarin-en-syrie.php Paris confirme l'utilisation de gaz sarin en Syrie], ''Le Figaro'', 5 juin 2013.</ref>{{,}}<ref name="MondeAFPReuters050617"/>. Le lendemain, le [[Royaume-Uni]] affirme à son tour être convaincu de l'usage de sarin, {{Citation|très probablement du fait du régime}}<ref name="MondeAFPReuters050617"/>. Cependant les [[États-Unis]] se montrent dans un premier temps plus prudents, estimant le 4 juin qu'il convenait d'{{Citation|augmenter le faisceau des preuves}}<ref name="MondeAFPReuters050617"/>. Mais le {{date|14 juin 2013}}, les États-Unis affirment à leur tour être désormais certains de l'utilisation d'armes chimiques par le régime de Bachar el-Assad et annoncent qu'ils vont fournir une assistance militaire directe à l'[[Armée syrienne libre]]<ref name="F24140613"/>{{,}}<ref name="figaro140613">Laure Mandeville, [http://lefigaro.fr/international/2013/06/14/01003-20130614ARTFIG00599-syrie-obama-se-resout-a-armer-les-rebelles.php Obama se résout à armer les rebelles syriens], ''Le Figaro'', 14 juin 2013.</ref>. [[Ben Rhodes]], conseiller du président américain, déclare alors : {{Citation|Au terme d’un examen mûrement réfléchi, nos services de renseignement sont arrivés à la conclusion que le régime d’Assad avait utilisé contre les opposants des armes chimiques, y compris du gaz sarin, à petite échelle mais à de multiples reprises l’an dernier}}<ref name="F24140613">[http://www.france24.com/fr/20130614-syrie-us-etats-unis-armes-chimiques-gaz-sarin-ligne-rouge-assistance-militaire-directe-rebelles-opposition Obama décide d’apporter un soutien militaire aux rebelles syriens], ''France 24'', 14 juin 2013.</ref>. Il affirme également que les attaques chimiques en Syrie ont fait au moins 100 à 150 morts depuis le début du conflit, mais estime ce bilan {{Citation|probablement incomplet}}<ref name="F24140613"/>{{,}}<ref name="Figaro280613"/>. La Syrie et la Russie contestent ces accusations<ref name="F24150613"/>. [[Alekseï Pouchkov]], le président de la commission des Affaires étrangères de la [[Douma]], déclare notamment que : {{Citation|Les informations sur l'utilisation par Assad d'armes chimiques sont des faux du même ordre que les mensonges concernant les [[Armes de destruction massive en Irak|armes de destruction massive]] de [[Saddam Hussein|Saddam]]}}<ref name="F24150613">[http://www.france24.com/fr/20130614-armes-chimiques-syrie-moscou-accusations-washington-etats-unis-rebelles-assad Moscou doute de l'utilisation d'armes chimiques par le régime syrien], ''France 24 avec dépêches'', 14 juin 2013.</ref>.
Fin mars 2013, les [[États-Unis]], la [[France]] et le [[Royaume-Uni]] demandent à l'[[Organisation des Nations unies|ONU]] l'envoi d'une mission d'enquête pour vérifier les différentes accusations d'emploi d'armes chimiques<ref name="MondeSallon270513"/>. La [[Syrie]] dépose également une requête mais uniquement pour une mission dans le seul village de Khan al-Assal, où le régime accuse les rebelles d'avoir fait usage d'armes non conventionnelles<ref name="MondeSallon270513"/>{{,}}<ref name="F24080417">[http://www.france24.com/fr/20130408-syrie-armes-chimiques-damas-refuse-mission-enqueteurs-onu-territoire Armes chimiques : Damas refuse l'envoi d'enquêteurs de l'ONU sur son territoire], ''AFP'', 8 avril 2013.</ref>. Le 21 mars, le Secrétaire général des Nations unies, [[Ban Ki-moon]], annonce l'ouverture d'une enquête pour vérifier {{Citation|toutes les allégations}}<ref name="MondeSallon270513"/>. Une équipe des Nations unies est formée, dirigée par [[Åke Sellström]] et constituée de quinze experts originaires de pays « neutres » nordiques, latino-américains ou asiatiques, mais le régime syrien refuse de la laisser entrer sur son sol et elle se retrouve bloquée à [[Chypre]]<ref name="F24080417"/>{{,}}<ref name="MondeSallon270513"/>{{,}}<ref name="Monde260813"/>. Fin juillet, la Syrie finit cependant par donner son feu vert à l'ONU pour une mission de quatorze jours sur trois sites : Khan al-Assal, près d'[[Alep]] ; Otaybah, près de [[Damas]] ; et [[Homs]]<ref>[http://www.lepoint.fr/monde/armes-chimiques-l-onu-autorisee-a-se-rendre-sur-trois-sites-suspects-31-07-2013-1710282_24.php Armes chimiques : l'ONU autorisée à se rendre en Syrie], ''Le Point avec AFP'', {{1er}} août 2013.</ref>{{,}}<ref name="Monde260813"/>. Les enquêteurs de l'ONU arrivent à [[Damas]] le {{date|18 août 2013}}<ref>[http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20130818.OBS3521/syrie-armes-chimiques-les-experts-de-l-onu-a-damas-pour-enqueter.html SYRIE. Armes chimiques : l'ONU à Damas pour enquêter], ''L'Obs avec AFP'', 18 août 2013.</ref>.
== Déroulement ==
[[File:Syria Damascus Areas of Influence and Areas Reportedly Affected by 21 August 2013 Chemical Attack.png|thumb|left|350px|<center>Emplacements des explosions chimiques le 21 août 2013.</center>]]
Le {{date|21 août 2013}}, peu après minuit, en plein [[Bataille de la Ghouta orientale|siège de la Ghouta orientale]], l'armée syrienne lance une offensive contre les groupes rebelles<ref name="Monde220813Sallon">Hélène Sallon, [http://www.lemonde.fr/international/article/2013/08/22/en-syrie-une-attaque-chimique-sans-precedent_3464776_3210.html?xtmc=ghouta_syrie_chimique&xtcr=82 En Syrie, une attaque chimique sans précédent], ''Le Monde'', 22 août 2013.</ref>{{,}}<ref name="MondeSallon280813"/>{{,}}<ref name="AFP210813">[http://www.ladepeche.fr/article/2013/08/21/1693166-syrie-moins-100-morts-bombardements-pres-damas.html Syrie: au moins 100 morts dans des bombardements près de Damas], ''AFP'', 21 août 2013.</ref>. À l'est de [[Damas]], les quartiers et les villes de Zamalka, Jobar, Irbin, Hammouriya, [[Douma (Syrie)|Douma]] et Aïn Tarma sont intensivement bombardés, de même que [[Daraya (Syrie)|Daraya]] et [[Mouadamiyat al-Cham]], au sud de la capitale syrienne<ref name="Monde220813Sallon"/>{{,}}<ref name="MondeSallon280813"/>. Ces localités, toutes contrôlées par la rébellion, sont alors la cible de frappes aériennes et de tirs de roquettes<ref name="Monde220813Sallon"/>{{,}}<ref name="AFP210813"/>. Pour l'[[Observatoire syrien des droits de l'homme|OSDH]], Mouadamiyat al-Cham subit d'ailleurs ses bombardements les plus intensifs depuis des mois<ref name="F24220813">[http://www.france24.com/fr/20130821-cent-morts-bombardements-arm%C3%A9e-syrienne-osdh-damas-syrie-assad-onu L’armée syrienne accusée d’attaques à l’arme chimique dans la banlieue de Damas], ''France 24 avec dépêches'', 22 août 2013.</ref>. Selon l'[[Armée syrienne libre]], à partir de 2 h 25 du matin, des obus de mortier et 29 missiles munis de charges neurotoxiques sont tirés<ref name="MondeSallon280813"/>. D'après le général [[Selim Idriss]], chef d'état-major de l'ASL, les missiles et les obus sont tirés par la brigade 155 depuis l'aéroport militaire de Mezzeh et par la brigade 127, rattachée à la {{4e}} division du général [[Maher el-Assad]], depuis le Mont Qasioun<ref name="MondeSallon280813"/>. Selon les [[États-Unis]], les premières mentions d'une attaque chimique apparaissaient sur les réseaux sociaux vers 2 h 30 du matin, heure locale<ref name="Monde300813"/>. La Commission générale de la révolution syrienne diffuse sur [[YouTube]] des vidéos montrant un grand nombre de victimes des gaz toxiques<ref name="AFP210813"/>. Selon [[Human Rights Watch]], le vecteur de dispersion du gaz chimique serait des roquettes sol-sol de {{unité|330|mm}} pouvant contenir {{unité|60|litres}} de gaz liquide et ainsi que des roquettes de {{unité|140|mm}} de {{unité|2.5|litres}} de contenance, ces roquettes portent des inscriptions en cyrillique<ref>Catherine Gouëset, [http://www.lexpress.fr/actualite/monde/proche-moyen-orient/syrie-la-responsabilite-du-regime-d-assad-dans-l-attaque-du-21-aout-ne-fait-aucun-doute_1283834.html Syrie: "La responsabilité du régime d'Assad dans l'attaque du 21 aout ne fait aucun doute"], ''L'Express'', 20 septembre 2013.</ref> de fabrication soviétique<ref> {{ouvrage|langue=en|prénom1=peter|nom1=Bouckaert|lien auteur1=Peter Bouckaert|titre=Sarin attack joins a long list of crimes in Syria, whose people cry out for justice|éditeur=theguardian|lien éditeur=theguardian|collection=|lieu=|année=16/09/2013|passage=The rocket systems identified by the UN as used in the attack – truck-launched 330mm rockets with about 50 to 60 litres of sarin, as well as 140mm Soviet-produced rockets carrying a smaller sarin-filled warhead – are both known to be in the arsenal of the Syrian armed forces. |lire en ligne=http://www.theguardian.com/world/2013/sep/16/sarin-attack-crimes-syria-justice|consulté le=22/09/2013}}</ref>.
[[Fichier:Ghouta massacre1.JPG|vignette||Victimes de l'attaque chimique de Goutha]]
De nombreux civils trouvent la mort dans leur sommeil<ref name="MondeSallon280813"/>. D'autres trouvent refuge dans des caves, ce qui les exposent encore davantage aux gaz toxique<ref name="MondeSallon280813"/>. Plusieurs sauveteurs viennent en aide aux victimes sans protection et sont contaminés à leur tour<ref name="MondeSallon280813"/>. Les blessés sont conduits dans différents hôpitaux de fortune, mais les médecins ne disposent pas de stocks d'[[atropine]] suffisants<ref name="MondeSallon280813"/>{{,}}<ref name="MondeSallon230813"/>. Les victimes sont décontaminées en étant aspergées d'eau à grand flot<ref name="MondeSallon230813"/>. D'après ''[[Le Monde]]'', les médecins constatent les symptômes suivants : {{Citation|pupilles dilatées, yeux rouges, tremblements, hallucinations et pertes de mémoire, nausées, vomissements, malaises, troubles respiratoires et cardiaques, paralysie et convulsions neurologiques}}<ref name="MondeSallon280813"/>.
Des témoignages expliquent dans ''[[The Guardian]]'' les symptômes auxquels ils ont assisté après les attaques : {{Citation |des gens qui dormaient et [qui sont] morts dans leurs lits}}, des [[céphalée|maux de tête]] et [[Nausée (médecine)|nausées]], {{Citation |du liquide qui sortait de la bouche et du nez des victimes}}, {{Citation |l'odeur de quelque chose comme du vinaigre et des œufs pourris}}, une [[suffocation]], {{Citation |les corps qui changeaient de couleur (en bleu)}}, et {{Citation |des yeux rouges et qui grattent<ref name="Guardian_witness_Ghouta">{{Lien web |langue=en |url=http://www.theguardian.com/world/2013/aug/22/syria-chemical-weapons-eyewitness |titre=Syrian eyewitness accounts of alleged chemical weapons attack in Damascus |auteur=Mona Mahmood |année=2013 |éditeur=The Guardian |consulté le=23 août 2013}}</ref>}}. Les symptômes, rapportés par les habitants de Ghouta et des médecins témoignant auprès de l'[[Organisation non gouvernementale internationale|ONGI]] [[Human Rights Watch]], impliquaient {{Citation |de la suffocation, des spasmes musculaires, de l'écume dans la bouche}}<ref name="HRW_Ghouta_22Aug2013">{{Lien web |langue=en |url=https://www.hrw.org/news/2013/08/22/dispatches-longest-short-walk-syria |titre=Dispatches: The Longest Short Walk in Syria? |auteur=Fred Abrahams |année=2013 |éditeur=[[Human Rights Watch]] |consulté le=23 août 2013}}</ref>.
Au cours de la journée du 21 août et le lendemain des attaques, le régime syrien poursuit ses bombardements conventionnels sur les quartiers de la Ghouta tenus par l'opposition<ref name="Monde260813"/>{{,}}<ref name="Libé210813"/>. Des chars de l'armée syrienne entrent également dans le quartier de Jobar le 22 août<ref name="Monde260813"/>.
== Bilan humain ==
Le jour même de l'attaque, [[Georges Sabra]], le président de la [[Coalition nationale des forces de l'opposition et de la révolution|CNFOR]], basée à [[Istanbul]], affirme que le bombardement chimique a fait plus de {{formatnum:1300}} morts<ref>[http://www.lepoint.fr/monde/syrie-l-indecision-americaine-nous-tue-le-silence-de-nos-amis-nous-tue-21-08-2013-1716049_24.php Syrie : "L'indécision américaine nous tue, le silence de nos amis nous tue"], ''Le Point avec AFP'', 21 août 2013.</ref>{{,}}<ref name="Obs220813">Sophie Caillat, [http://tempsreel.nouvelobs.com/rue89/rue89-syrie/20130822.RUE8330/attaque-chimique-en-syrie-si-c-est-un-crime-contre-l-humanite.html Attaque chimique en Syrie : si c’est un « crime contre l’humanité »...], ''L'Obs'', 22 août 2013.</ref>. Le lendemain, Fahad Al-Masri, porte-parole de l'[[Armée syrienne libre]] (ASL) à [[Paris]] déclare que {{formatnum:1729}} morts et {{formatnum:6000}} personnes souffrant de problèmes respiratoires ont été recensés<ref name="Monde260813">[http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2013/08/26/mission-de-l-onu-en-syrie-l-enquete-debute-les-doutes-persistent_3466303_3218.html Mission de l'ONU en Syrie : l'enquête débute, les doutes persistent], ''Le Monde'', 26 août 2013.</ref>{{,}}<ref name="Obs220813"/>. Quelques jours plus tard cependant, l'ASL rehausse son bilan à {{formatnum:1845}} morts et {{formatnum:9924}} blessés<ref name="MondeSallon280813">Hélène Sallon, [http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2013/08/28/retour-sur-l-attaque-chimique-du-21-aout-a-damas_3467538_3218.html Retour sur l'attaque chimique du 21 août à Damas], ''Le Monde'', 28 août 2013.</ref>.
Le 21 août, le Bureau des médias de Damas, une organisation de l'opposition, affirme avoir dénombré 150 morts à Hammouriya, 100 à Kfar Batna, 67 à Sakba, 61 à [[Douma (Syrie)|Douma]], 76 à Mouadamiya et 40 à Irbib<ref>Khaled Yacoub Oweis et Dominic Evans, [http://www.capital.fr/economie-politique/armes-chimiques-et-bombardements-auraient-fait-1300-tues-a-damas-866226 Armes chimiques et bombardements auraient fait 1300 tués à Damas], ''Reuters'', 21 août 2013.</ref>.
Le 22 août, Oubaida Al Moufti, porte-parole de l'Union des organisations syriennes de secours médicaux (UOSSM), déclare que {{Citation|grâce à un relevé des identités et des lieux}}, {{formatnum:1188}} morts ont été comptés, dont 540 victimes par armes chimiques, et {{formatnum:4000}} blessés par armes conventionnelles ou chimiques<ref>
Hervé Brusini, [http://www.francetvinfo.fr/monde/revolte-en-syrie/syrie-lusage-des-armes-chimiques-est-avere-par-de-nombreux-indices_395050.html Syrie : "L’usage des armes chimiques est avéré par de nombreux indices"], ''Francetv info'', 22 août 2013.</ref>{{,}}<ref name="Obs220813"/>.
Le 23 août, à une heure du matin, le Bureau médical central de la Ghouta-Est annonce que les attaques ont fait 473 morts et {{formatnum:1600}} blessés dans la ville de Zamalka, ce qui en fait la localité la plus durement touchée<ref name="MondeSallon230813">Hélène Sallon, [http://www.lemonde.fr/international/article/2013/08/23/un-medecin-a-damas-je-savais-que-ces-personnes-allaient-mourir_3465448_3210.html Un médecin à Damas : "Je savais que ces personnes allaient mourir"], ''Le Monde'', 23 août 2013.</ref>. Au total, le bilan dans la Ghouta orientale est de {{formatnum:1302}} morts, dont 67 % de femmes et d'enfants, et {{formatnum:9838}} blessés<ref name="MondeSallon230813"/>. Des centaines de morts sont également répertoriés à [[Daraya (Syrie)|Daraya]] et Mouadamiyat al-Cham<ref name="MondeSallon230813"/>. Un quart des victimes ont été touchées par des bombardements « classiques », les autres ont été atteintes par les gaz<ref name="MondeSallon230813"/>.
L'[[Observatoire syrien des droits de l'homme]] (OSDH) évoque de son côté plus de cent morts le 21 août mais précise que {{Citation|ce chiffre augmentera certainement}}<ref name="AFP210813">[http://www.ladepeche.fr/article/2013/08/21/1693166-syrie-moins-100-morts-bombardements-pres-damas.html Syrie: au moins 100 morts dans des bombardements près de Damas], ''AFP'', 21 août 2013.</ref>. Le bilan passe à au moins 136 morts le 22 août<ref name="Obs220813"/>, puis 322 morts le 24 août<ref>[http://lefigaro.fr/flash-actu/2013/08/24/97001-20130824FILWWW00306-syriegaz-toxique-322-morts-osdh.php Syrie/gaz toxique: 322 morts (OSDH)], ''Le Figaro avec AFP'', 24 août 2013.</ref>, mais il est une nouvelle fois revu à la hausse le 31 août par l'OSDH qui affirme avoir recensé au moins 502 morts, dont 137 femmes, 80 enfants et plusieurs dizaines de rebelles<ref name="Figaro310813">[http://lefigaro.fr/flash-actu/2013/08/31/97001-20130831FILWWW00269-armes-chimiques-500-morts-ong.php Armes chimiques: 500 morts (ONG)], ''Le Figaro avec AFP'', 31 août 2013.</ref>.
Le 24 août 2013, [[Médecins sans frontières]] affirme que {{formatnum:3600}} patients {{Citation|présentant des symptômes neurotoxiques}} ont été reçus dans trois hôpitaux du [[gouvernorat de Rif Dimachq]] et que 355 d'entre-eux sont morts<ref name="MSF240813">[http://www.msf.fr/presse/communiques/syrie-milliers-patients-souffrant-symptomes-neurotoxiques-soignes-hopitaux-souten Syrie : des milliers de patients souffrant de symptômes neurotoxiques soignés dans les hôpitaux soutenus par MSF], ''Médecins sans frontières'', 24 août 2013.</ref>{{,}}<ref name="Mode240813">[http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2013/08/24/le-president-iranien-reconnait-l-utilisation-d-armes-chimiques-en-syrie_3465920_3218.html Syrie : 355 patients "présentant des symptômes neurotoxiques" sont morts, selon MSF], ''Le Monde avec AFP et Reuters'', 24 août 2013.</ref>.
Le 30 août 2013, les [[États-Unis]] publient un rapport de leurs services de renseignement qui indique que l'attaque chimique de la Ghouta a fait au moins {{formatnum:1429}} morts, dont 426 enfants<ref name="Monde300813">[http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2013/08/30/syrie-les-etats-unis-ont-la-forte-certitude-que-damas-a-eu-recours-a-des-armes-chimiques_3469202_3218.html Syrie : les Etats-Unis ont la "forte certitude" que Damas a eu recours à des armes chimiques], ''Le Monde'', 30 août 2013.</ref>.
Le 2 septembre 2013, la [[France]] publie une note de la [[Direction générale de la Sécurité extérieure|DGSE]] et de la [[Direction du Renseignement militaire|DRM]] indiquant que l'analyse de 47 vidéos « expertisées » et « authentifiées » filmées par des médecins, des habitants ou des rebelles ont permis de recenser la mort d'au moins 281 civils<ref name="Obs020913">[http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/guerre-en-syrie/20130902.OBS5230/armes-chimiques-en-syrie-ce-que-disent-les-renseignements-francais.html Armes chimiques en Syrie : les "preuves" avancées par la France], ''L'Obs avec agences'', 2 septembre 2013.</ref>.
En septembre, le [[Centre de documentation des violations en Syrie]] (VDC) a pour sa part rencensé 588 morts, dont 135 femmes et 108 enfants<ref name="BBC240913">[http://www.bbc.com/news/world-middle-east-23927399 Syria chemical attack: What we know], ''BBC'', 24 septembre 2013.</ref>.
== Motivations du régime syrien ==
L'opposition syrienne affirme que l'attaque chimique a été lancée alors que les rebelles préparaient une {{Citation|grande offensive contre Damas}}<ref name="Monde1/3">
Benjamin Barthe, Nathalie Guibert, Yves-Michel Riols et Christophe Ayad, [http://www.lemonde.fr/international/article/2014/02/13/chroniques-syriennes-1-3-a-l-ete-2013-le-choc-de-l-attaque-chimique-en-banlieue-de-damas_4365000_3210.html L'été où la France a presque fait la guerre en Syrie (1/3)], ''Le Monde'', 17 février 2014.</ref>. Khaled Saleh, un des porte-paroles du [[Conseil national syrien]] (CNS), affirme alors : {{Citation|Elle devait être déclenchée un ou deux jours plus tard, à partir de plusieurs fronts, et les brigades les plus puissantes de la rébellion devaient y participer}}<ref name="Monde1/3"/>. Alerté à la dernière minute par ses espions et n'ayant plus le temps de mobiliser ses troupes, l'armée syrienne aurait alors décidée de recourir à une attaque chimique de grande envergure pour éviter que ses lignes de défense ne soient enfoncées<ref name="Monde1/3"/>. Selon Monzer Akbik, le directeur de cabinet d'[[Ahmad Jarba]], le président du CNS : {{Citation|Si le régime a pris un tel risque, alors que les inspecteurs de l’ONU étaient à Damas, c’est parce qu’il était véritablement en danger}}<ref name="Monde1/3"/>.
Le ministre [[Russie|russe]] des Affaires étrangères, [[Sergueï Lavrov]], estime pour sa part le {{date|26 août 2013}} que {{Citation|politiquement, et militairement, le gouvernement syrien n'avait aucun intérêt à utiliser des armes chimiques}}, alors même que les inspecteurs de l'ONU venaient d'arriver à [[Damas]]<ref name="Figaro270813">Madeleine Leroyer, [http://premium.lefigaro.fr/international/2013/08/26/01003-20130826ARTFIG00481-la-russie-revendique-son-role-d-allie-indefectible-du-regime-syrien.php La Russie revendique son rôle d'allié indéfectible du régime syrien], ''Le Figaro'', 27 août 2013.</ref>.
Le jour même de l'attaque, Thomas Pierret, maître de conférences à l'Université d'Edimbourg, déclare : {{Citation|A mon sens, cette attaque répond à un impératif militaire. Après l’échec des dernières offensives loyalistes dans la Ghouta, les rebelles ont avancé hier à Jobar [à l’est de Damas] et à Al-Qadam [au sud]. En soi, ce n’est pas une catastrophe pour le régime, mais il faut mettre cela en contexte, à savoir les efforts militaires énormes déployés par le régime au cours des derniers mois pour étouffer les rebelles dans la Ghouta. Il est clair aujourd’hui que ça ne marche pas, d’où la tentation de passer à une autre méthode}}<ref name="Libé210813">[[Hala Kodmani]], [http://www.liberation.fr/planete/2013/08/21/damas-accuse-d-une-vaste-attaque-chimique_926177 Damas accusé d’une vaste attaque chimique], ''Libération'', 21 août 2013.</ref>. Il rejette également la défense des soutiens du régime affirmant que les loyalistes ne seraient {{Citation|pas assez fous}} pour mener une attaque chimique peu après m'arrivée des inspecteurs de l'ONU : {{Citation|Il faut se souvenir des assassinats politiques commis au Liban entre 2005 et 2008, qui survenaient juste avant d’importantes réunions onusiennes sur le Liban. Eh bien si, ils l’étaient !}}<ref name="Libé210813"/>.
Selon le politologue [[Ziad Majed]] : {{Citation|Depuis des mois, le régime est inquiet du fait que la frontière jordanienne devienne la frontière à travers laquelle transitent les armes et le soutien logistique de l'opposition. Cette dernière a mené plusieurs opérations pour prendre la route de [[Damas]]-[[Amman]]. C'est donc un axe de pression sur la capitale: si les combattants de l'ASL parviennent à lier le sud à la Ghouta -la zone à l'est, à l'ouest et au sud de Damas-, ils créeront une continuité territoriale avec une possibilité d'offensive directe sur la capitale. Le régime est donc particulièrement concerné par cela, et essaye de détruire la Ghouta et la vider de sa population civile comme des combattants. De plus, dans le sud -la région du Hauran- comme dans la Ghouta, il y a très peu de groupes djihadistes et encore moins de combattants étrangers}}<ref name="ExpZiadMajid230813">Marie Le Douaran, [http://www.lexpress.fr/actualite/monde/proche-moyen-orient/syrie-le-regime-veut-vider-la-ghouta-de-sa-population-civile-comme-des-combattants_1275429.html Syrie: le régime "veut vider la Ghouta de sa population civile comme des combattants"], ''L'Express'', 23 août 2013.</ref>.
== Premières réactions ==
[[File:2015-08-21 Gedenken am Ernst-August-Platz in Hannover an die Giftgas-Opfer von Ghouta in Syrien, (20).JPG|thumb|upright=1.3|Membres de la communauté [[Syrie|syrienne]] de [[Hanovre]], en [[Allemagne]], protestant contre les attaques chimiques du régime syrien, le {{date|21 août 2015}}, deux ans après le massacre de la Ghouta.]]
La [[Coalition nationale des forces de l'opposition et de la révolution]] (CNFOR) accuse aussitôt le régime d'être responsable de l'attaque chimique et demande {{Citation|au Conseil de sécurité de l'ONU de tenir une réunion urgente pour assumer ses responsabilités}}<ref name="MondeAFPReuters220813">[http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2013/08/21/syrie-des-opposants-denoncent-une-attaque-chimique-sur-damas_3464095_3218.html Syrie : l'armée accusée de bombardements massifs et d'attaques chimiques], ''Le Monde avec AFP et Reuters'', 22 août 2013.</ref>. L'armée syrienne dément immédiatement dans un communiqué : {{Citation|Les allégations sur l'utilisation d'armes chimiques par l'armée arabe syrienne aujourd'hui dans des régions de la banlieue de Damas [...] sont nulles et non avenues et totalement infondées. [...] Ces allégations par les groupes terroristes et les chaînes satellitaires les soutenant ne sont qu'une tentative désespérée de cacher leurs échecs sur le terrain et reflètent l'état d'hystérie et d'effondrement dans lequel se trouvent ces groupe}}<ref name="F24220813"/>. [[Sana (agence de presse)|SANA]], l'agence de presse officielle du régime syrien, nie alors l'usage d'armes chimiques dans la Ghouta : {{Citation|Les informations sur l’utilisation d’armes chimiques dans la Ghouta sont totalement fausses. [...] Il s’agit d’une tentative pour empêcher la commission d’enquête de l’Onu sur les armes chimiques de mener à bien sa mission}}<ref name="Libé220813">[http://www.liberation.fr/planete/2013/08/21/nouvelles-accusations-d-usage-d-armes-chimiques-les-autorites-syriennes-dementent_926019 Massacre à l'arme chimique en Syrie selon l'opposition], ''Libération'', 22 août 2013.</ref>{{,}}<ref name="Exp120913">Catherine Gouëset[http://www.lexpress.fr/actualite/monde/proche-moyen-orient/armes-chimiques-en-syrie-sur-quoi-se-base-la-russie-pour-accuser-les-rebelles_1281129.html Armes chimiques en Syrie: sur quoi se base la Russie pour accuser les rebelles?], ''L'Express'', 12 septembre 2013.</ref>. Le ministre syrien des Affaires étrangères accuse quant à lui les {{Citation|terroristes}} d'avoir {{Citation|fabriqué des allégations mensongères au sujet des forces armées en Syrie. Ces mensonges [...] ne sont qu'une tentative pour faire dévier la commission d'enquête de sa mission}}<ref>[https://www.rtbf.be/info/monde/detail_syrie-des-armes-chimiques-utilisees-pres-de-damas-les-autorites-nient?id=8071311 "Massacre" en Syrie: l'ONU n'a pas réussi à se mettre d'accord], ''AFP'', 22 août 2013.</ref>. Le 24 août, le régime syrien admet finalement l'usage d'armes chimiques dans la Ghouta, mais accuse les rebelles d'en être à l'origine<ref name="Exp120913"/>.
Dés le 21 août, la Russie prend la défense du régime de [[Bachar el-Assad]] en affirmant que les accusations d'utilisation d'armes chimiques {{Citation|ne sont pas vérifiées}}<ref name="FTV"/>. Le ministère russe des Affaires étrangères déclare alors : {{Citation|Tout cela nous fait penser que nous faisons face une nouvelle fois à une
provocation planifiée à l'avance}}<ref name="FTV">Pierrick de Morel, [http://www.francetvinfo.fr/monde/syrie-la-communaute-internationale-demande-une-enquete-des-nations-unies_1665115.html Syrie : la communauté internationale demande une enquête des Nations unies], ''France Télévisions'', 2 mai 2014.</ref>{{,}}<ref>[http://www.europe1.fr/international/syrie-moscou-denonce-une-provocation-1615763 Syrie : Moscou dénonce une "provocation"], ''Europe 1 avec AFP'', 21 août 2013.</ref>. Le {{date|11 septembre 2013}}, le président [[Russie|russe]] [[Vladimir Poutine]] déclare qu'il y a {{Citation|toutes les raisons de croire}} que le gaz neurotoxique a été utilisé {{Citation|par les forces d'opposition, pour provoquer une intervention de leurs puissants soutiens étrangers}}<ref name="Exp120913"/>. Mais sans fournir davantage de détails<ref name="Exp120913"/>.
[[Israël]] accuse dés le 21 août le régime syrien d'être le responsable de l'attaque chimique<ref name="MondeAFP220813">[http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2013/08/21/soupcons-d-attaque-chimique-en-syrie-londres-en-appelle-a-l-onu_3464321_3218.html L'ONU veut "faire la lumière" sur les accusations d'usage d'armes chimiques], ''Le Monde avec AFP'', 22 août 2013.</ref>. Le 24 août, le [[Royaume-Uni]] accuse à son tour le régime syrien, suivi par la France le 25 août<ref name="Exp230813"/>{{,}}<ref name="Europe1JDD190617"/>. Le ministre britannique des Affaire étrangères [[William Hague]] déclare alors que le massacre du 21 août est {{Citation|une attaque chimique du régime Assad}}<ref name="Exp230813">Dounia Hadni, [http://www.lexpress.fr/actualite/monde/proche-moyen-orient/syrie-la-communaute-internationale-s-alarme_1275447.html Syrie: la communauté internationale s'alarme], ''L'Express'', 23 août 2013.</ref>. Tandis que son homologue français, [[Laurent Fabius]], affirme que tout indique {{Citation|qu'il y a eu un massacre chimique près de Damas et que c'est le régime de Bachar el-Assad qui en est à l'origine}}<ref name="Europe1JDD190617">[http://www.lejdd.fr/International/Moyen-Orient/Actualite/Fabius-parle-d-un-massacre-chimique-commis-par-le-regime-d-el-Assad-625487 Fabius parle d'un "massacre chimique" commis par le régime d'Assad], ''Europe 1 le JDD'', 19 juin 2017.</ref>.
Le 24 août, [[Médecins sans frontières]] (MSF) confirme que les victimes ont été exposées à un agent neurotoxique dans la région de Damas<ref>[http://www.lexpress.fr/actualite/monde/proche-moyen-orient/syrie-medecins-sans-frontieres-confirme-l-utilisation-d-armes-chimiques_1275668.html Syrie: Médecins sans frontières confirme l'utilisation d'armes chimiques], ''L'Express avec AFP'', 24 août 2013.</ref>.
== La question de l'intervention militaire ==
Après le massacre de la Ghouta, la « ligne rouge » établie par [[Barack Obama]] semble franchie et les [[États-Unis]], la [[France]] et le [[Royaume-Uni]] envisagent alors sérieusement d'intervenir militairement en [[Syrie]]<ref>Natalie Nougayrède, [http://www.lemonde.fr/a-la-une/article/2013/08/26/syrie-le-crime-de-trop-appelle-une-riposte_3466412_3208.html Syrie : le crime de trop appelle une riposte], ''Le Monde'', 11 août 2014.</ref>{{,}}<ref name="ObsHaski260813">Pierre Haski, [http://tempsreel.nouvelobs.com/rue89/rue89-syrie/20130826.RUE8393/intervention-militaire-en-syrie-quand-pourquoi-et-apres.html Intervention militaire en Syrie : quand, pourquoi, et après ?], ''Le Nouvel Observateur'', 26 août 2013.</ref>{{,}}<ref name="Point280813">[http://www.lepoint.fr/monde/en-direct-syrie-une-intervention-internationale-se-precise-27-08-2013-1718205_24.php Syrie : la communauté internationale prépare une intervention], ''Le Point'', 28 août 2013.</ref>{{,}}<ref name="Figaro040315">[http://premium.lefigaro.fr/international/2013/08/27/01003-20130827LIVWWW00361-la-menace-d-une-intervention-militaire-en-syrie-en-direct.php La menace d'une intervention militaire en Syrie en direct], ''Le Figaro'', 4 mars 2015.</ref>{{,}}<ref name="Exp300813">[http://www.lexpress.fr/actualite/monde/proche-moyen-orient/en-direct-syrie-division-internationale-autour-d-une-intervention-militaire_1277273.html EN DIRECT. Syrie: division internationale autour d'une intervention militaire], ''L'Express'', 30 août 2013.</ref>. Cependant la [[Russie]], membre permanent du [[Conseil de sécurité des Nations unies]], s'oppose à toute intervention militaire contre le régime syrien<ref name="Monde280813Cordier">Solène Cordier, [http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2013/08/27/syrie-quel-cadre-legal-pour-une-intervention-militaire_3467226_3218.html Syrie : quel serait le cadre légal pour une intervention militaire ?], ''Le Monde'', 28 août 2013.</ref>{{,}}<ref name="Figaro270813"/>.
[[Israël]] de son côté redoute des représailles en cas d'intervention<ref name="Figaro300813">Cyrille Louis, [http://lefigaro.fr/international/2013/08/30/01003-20130830ARTFIG00407-l-inquietude-monte-en-israel-o-la-population-craint-de-manquer-de-masques-a-gaz.php L'inquiétude monte en Israël où la population craint de manquer de masques à gaz], ''Le Figaro'', 30 août 2013.</ref>{{,}}<ref name="Monde310813"/>{{,}}<ref>[http://www.rfi.fr/moyen-orient/20130828-syrie-israel-prepare-attaque-masques-gaz-netanyahu Syrie: Israël se prépare à d'éventuels débordements sur son territoire], ''RFI'', 28 août 2013.</ref>, le pays déploie sa [[défense antimissile]]<ref name="Monde310813">[http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2013/08/30/syrie-israel-se-prepare-a-toute-eventualite-et-garde-un-il-sur-l-iran_3469087_3218.html Syrie : Israël se prépare à toute éventualité et garde un œil sur l'Iran], ''Le Monde'', 31 août 2013.</ref> et rappelle certains de ses réservistes<ref>[http://www.lapresse.ca/international/dossiers/crise-dans-le-monde-arabe/guerre-civile-en-syrie/201308/28/01-4683989-larmee-israelienne-rappelle-des-reservistes-face-a-la-menace-syrienne.php L'armée israélienne rappelle des réservistes face à «la menace syrienne»], ''AFP'', 28 août 2013.</ref>. Par ailleurs la [[France]] envoie la [[Chevalier Paul (frégate)|frégate antiaérienne ''Chevalier Paul'']] vers les côtes syriennes<ref>Jean Guisnel, [http://www.lepoint.fr/editos-du-point/jean-guisnel/syrie-paris-envoie-une-fregate-en-mediterranee-orientale-29-08-2013-1718918_53.php EXCLUSIF. Syrie : Paris envoie une frégate en Méditerranée orientale], ''Le Point'', 29 août 2013.</ref>{{,}}<ref>[http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2013/08/29/une-fregate-francaise-envoyee-en-mediterrannee_3467908_3218.html Les Etats-Unis envoient un cinquième destroyer en Méditerranée], ''Le Monde avec Reuters'', 29 août 2013.</ref>
Le 27 août, à la {{XXIe}} conférence des ambassadeurs qui s'est tenue à Paris, le président de la République française [[François Hollande]] a déclare que {{Citation|La France est prête à punir ceux qui ont pris la décision infâme de gazer des innocents}} et que {{Citation|tout porte à croire que c'est le régime qui a commis cet acte abject qui le condamne définitivement aux yeux du monde}}<ref>[http://www.francetvinfo.fr/monde/revolte-en-syrie/hollande-la-france-est-prete-a-punir-ceux-qui-ont-pris-la-decision-infame-de-gazer-des-innocents-en-syrie_398263.html Syrie : ce qu'il faut retenir du discours de Hollande], ''Francetv info'', 28 août 2013.</ref>. De son côté, la [[Maison-Blanche]] affirme que la responsabilité du régime de Bachar el-Assad dans le massacre de la Ghouta ne faisait {{Citation|pas de doute}}<ref name="Exp300813"/>. Le même jour, la [[Ligue arabe]] publie une déclaration qualifiant l'attaque du 21 août de {{Citation|crime horrible mené avec des armes chimiques internationalement interdites}} et affirme que le régime syrien en porte {{Citation|l'entière responsabilité}}<ref name="RFI270813">[http://www.rfi.fr/moyen-orient/20130827-attaque-chimique-syrie-ligue-arabe-pleine-responsabilite-damas Attaque chimique en Syrie: la Ligue arabe dénonce la «pleine responsabilité» de Damas], ''RFI'', 27 août 2013.</ref>{{,}}<ref>[http://www.lesoir.be/archive/recup%3A%252F306384%252Farticle%252Factualite%252Ffil-info%252Ffil-info-monde%252F2013-08-27%252Fselon-ligue-arabe-regime-porte-l-entiere-responsabilite-l-attaque-ch Selon la Ligue arabe, le régime porte «l’entière responsabilité» de l’attaque chimique présumée en Syrie], ''Le Soir'', 27 août 2013.</ref>. Cependant le [[Liban]] a voté contre ce texte, tandis que l'[[Algérie]] et l'[[Irak]] se sont abstenus<ref name="RFI270813"/>. De plus, l'Algérie, la [[Tunisie]] et l'[[Égypte]] se déclarent opposés à une action militaire<ref name="AFPCroix010913">[http://www.la-croix.com/Actualite/Monde/Syrie-pas-de-frappe-avant-le-9-septembre-l-opposition-decue-2013-09-01-1004983 Syrie: pas de frappe avant le 9 septembre, l'opposition déçue], ''AFP'', {{1er}} septembre 2013.</ref>{{,}}<ref>[http://www.huffpostmaghreb.com/2013/09/02/ligue-arabe-syrie_n_3856839.html Syrie: La résolution de la Ligue arabe ne fait pas l'unanimité], ''HuffPost Maghreb avec Agences'', 2 septembre 2013.</ref>, tandis que l'[[Arabie saoudite]], le [[Qatar]], les [[Émirats arabes unis]] et le [[Koweït]], alliés de la rébellion, y sont contraire favorables<ref>Sara Taleb, [http://www.huffingtonpost.fr/2013/08/31/intervention-syrie-pays-arabes_n_3842039.html Intervention en Syrie: ce qu'en pensent les pays arabes], ''Le Huffington Post'', 5 octobre 2016.</ref>{{,}}<ref name="Point280813"/>. Divisée sur la question des frappes aériennes, la Ligue arabe indique qu'elle ne soutiendra pas une intervention militaire<ref>{{Article|prénom1=David D.|nom1=Kirkpatrick|prénom2=Mark|nom2=Landler|titre=Arab League Stance Muddies U.S. Case|périodique=The New York Times|date=2013-08-27|issn=0362-4331|lire en ligne=http://www.nytimes.com/2013/08/28/world/middleeast/arab-league-rejects-attack-against-syria.html|consulté le=2017-04-18}}</ref>.
Autre allié des rebelles, la [[Turquie]] accuse à son tour le régime d'être responsable du massacre de la Ghouta et soutien une intervention militaire<ref name="Point280813"/>{{,}}. L'[[Allemagne]] et l'[[Italie]] excluent en revanche toute participation à une intervention sans l'approbation du Conseil de sécurité de l'ONU<ref name="Figaro040315"/>{{,}}<ref name="Point280813"/>{{,}}<ref>{{en}} {{lien web|url=http://www.washingtonpost.com/world/europe/italy-insists-on-un-mandate-for-any-military-action-in-syria-for-purported-chemical-attack/2013/08/27/f72ff498-0f02-11e3-a2b3-5e107edf9897_story.html|titre=Italy insists on UN mandate for any military action in Syria for purported chemical attack|site=The Washington Post|date=27 août 2013}}.</ref>.
Cependant au [[Royaume-Uni]], la motion défendant le principe d'une intervention militaire en Syrie présentée par le Premier ministre [[David Cameron]] est rejetée le [[29 août]], après un vote de la [[Chambre des communes du Royaume-Uni|Chambre des communes]]<ref name="Monde300813Albert">Éric Albert, [http://www.lemonde.fr/europe/article/2013/08/30/mis-en-minorite-au-parlement-david-cameron-renonce-a-une-action-militaire-en-syrie_3468878_3214.html Mis en minorité au Parlement, David Cameron renonce à une action militaire en Syrie], ''Le Monde'', 30 août 2013.</ref>. Le gouvernement britannique renonce alors à intervenir<ref name="Monde300813Albert"/>.
Le 30 août, les États-Unis publient un rapport sur le massacre de la Ghouta<ref name="Monde300813"/>. Le Secrétaire d'État [[John Kerry]] qualifie l'attaque de « [[crime contre l'humanité]] » et affirme que le gouvernement américain à la « forte certitude » que le régime de Bachar el-Assad est le responsable de l'attaque chimique<ref name="Monde300813"/>. Il indique également que l'usage de gaz neurotoxique par les rebelles est « hautement improbable » et que « les attaques à la roquette du 21 août ne provenaient que des sites du gouvernement »<ref name="Monde300813"/>. Les États-Unis affirment aussi qu'au cours des trois jours ayant précédé l'attaque, des équipes syriennes responsables des armes chimiques se trouvaient à [[Adra (Syrie)|Adra]], {{Citation|près d'une zone utilisée par le régime pour mélanger des armes chimiques, y compris du gaz sarin}}<ref name="Monde300813"/>. John Kerry ajoute également que : {{Citation|Nos services de renseignement ont passé en revue et repassé en revue soigneusement les informations sur cette attaque. [...] Cela a été fait de manière plus attentive que lors de l'expérience de l'Irak. Nous ne répéterons pas ce moment}}<ref name="Monde300813"/>.
Le président [[France|français]] [[François Hollande]] est le plus décidé à {{Citation|punir}} [[Bachar el-Assad]] mais le président [[États-Unis|américain]] [[Barack Obama]] hésite<ref name="Monde2/3">Benjamin Barthe, Nathalie Guibert, Yves-Michel Riols et Christophe Ayad, [http://www.lemonde.fr/international/article/2014/02/14/l-ete-ou-la-france-a-presque-fait-la-guerre-en-syrie-2-3_4366294_3210.html L'été où la France a presque fait la guerre en Syrie (2/3)], ''Le Monde'', 22 avril 2014.</ref>{{,}}<ref name="Obs291113"/>{{,}}<ref name="FigaroLaserre300813">Isabelle Lasserre, [http://lefigaro.fr/international/2013/08/29/01003-20130829ARTFIG00458-le-syndrome-irakien-hante-la-crise-syrienne.php Le syndrome irakien hante la crise syrienne], ''Le Figaro'', 30 août 2013.</ref>. Le 31 août, alors que l'armée française est prête à lancer les frappes aériennes, Barack Obama annonce à la surprise générale avoir décidé de consulter le [[Congrès des États-Unis|Congrès]], qui doit se réunir le 9 septembre<ref name="Monde180913"/>{{,}}<ref name="Obs291113">Vincent Jauvert, [http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/guerre-en-syrie/20130927.OBS8824/exclusif-comment-hollande-avait-prevu-de-frapper-la-syrie.html EXCLUSIF. Comment Hollande avait prévu de frapper la Syrie], ''Le Nouvel Observateur'', 29 septembre 2013.</ref>{{,}}<ref>Yves-Michel Riols et Thomas Wieder, [http://www.lemonde.fr/international/article/2013/09/02/la-presidence-hollande-prise-a-contre-pied-par-la-decision-americaine_3469707_3210.html Syrie : la présidence Hollande prise à contre-pied par la décision américaine], ''Le Monde'', 2 septembre 2013.</ref>{{,}}<ref name="Monde3/3">Benjamin Barthe, Nathalie Guibert, Yves-Michel Riols et Christophe Ayad, [http://www.lemonde.fr/international/article/2014/02/15/intervention-en-syrie-comment-les-americains-ont-lache-les-francais-3-3_4367078_3210.html L'été où la France a presque fait la guerre en Syrie (3/3)], ''Le Monde'', 17 février 2014.</ref>. Isolée, la France suspend alors le lancement de ses frappes<ref name="Monde3/3"/>. Le 6 septembre, François Hollande déclare qu'il attendra le rapport des inspecteurs de l'ONU avant de déclencher une éventuelle opération militaire<ref name="Monde060913">[http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2013/09/06/syrie-hollande-attendra-le-rapport-de-l-onu-avant-toutes-frappes_3472657_3218.html Syrie : Paris n'est pas "isolé" et attendra le rapport de l'ONU avant toute opération], ''Le Monde'', 6 septembre 2013.</ref>.
Le 5 septembre, trois navires de guerre russes — le ''SSV-201 Priazovié'', le ''Minsk'' et le ''Novotcherkassk'' — franchissent le détroit du [[Bosphore]] et voguent vers les côtés syriennes, où cinq [[destroyer]] de la {{VIe}} flotte américaine — l'[[USS Barry (DDG-52)|USS ''Barry'']], l'[[USS Ramage (DDG-61)|USS ''Ramage'']], l'{{Lien|langue=en|trad=USS Gravely|fr=USS Gravely|texte=USS ''Gravely''}}, l'[[USS Mahan (DDG-72)|USS ''Mahan'']] et l'[[USS Stout (DDG-55)|USS ''Stout'']] — sont déjà présents<ref>[http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2013/09/05/syrie-trois-navires-de-guerre-russes-se-dirigent-vers-la-mediterranee-orientale_3472039_3218.html Syrie : trois navires de guerre russes se dirigent vers la Méditerranée orientale], ''Le Monde avec AFP'', 5 septembre 2013.</ref>.
Le même jour, un sommet du [[Groupe des vingt|G20]] s'ouvre à [[Saint-Pétersbourg]]<ref name="Monde050913">[http://www.lemonde.fr/politique/article/2013/09/05/au-g20-hollande-attend-des-avancees-politiques-sur-la-syrie_3472049_823448.html Syrie : le dîner du G20 qui confirme les divisions internationales], ''Le Monde avec AFP et Reuters'', 5 septembre 2013.</ref>. La Syrie occupe une grande partie des discussions mais le seul dénominateur commun trouvé par les dirigeants des vingt plus grandes puissances est une simple condamnation de l'usage des armes chimiques<ref name="Monde050913"/>. Un communiqué est cependant signé le 6 septembre par onze pays du G20 — l'[[Arabie saoudite]], l'[[Australie]], le [[Canada]], la [[Corée du sud]], l'[[Espagne]], les [[États-Unis]], la [[France]], l'[[Italie]], le [[Japon]] et le [[Royaume-Uni]] — réclamant une {{Citation|réponse internationale forte}} et affirmant que les indices montrent {{Citation|clairement}} la responsabilité du régime de Damas dans l'attaque du 21 août<ref name="Monde060913"/>. À cette date les pays favorables à une intervention militaire sont les [[États-Unis]], la [[France]], le [[Canada]], l'[[Australie]], le [[Japon]], la [[Turquie]], la [[Libye]], l'[[Arabie saoudite]], le [[Koweït]], le [[Qatar]], les [[Émirats arabes unis]] et la [[Jordanie]]<ref name="MondeCarte060913">[http://www.lemonde.fr/proche-orient/visuel_interactif/2013/09/06/syrie-la-carte-du-debat-international_3472670_3218.html Intervention en Syrie : le tour du monde des divisions], ''Le Monde'', 6 septembre 2013.</ref>. Les pays hostiles à l'intervention sont la [[Russie]], la [[Chine]], le [[Liban]], l'[[Irak]], l'[[Égypte]], l'[[Algérie]], l'[[Argentine]] et l'[[Afrique du Sud]]<ref name="MondeCarte060913"/>. D'autres États adoptent une position « légaliste » et affirment qu'ils ne soutiendront une opération militaire qu'avec l'approbation de l'ONU : le [[Royaume-Uni]], l'[[Allemagne]], l'[[Inde]], le [[Brésil]], l'[[Italie]], l'[[Espagne]], le [[Maroc]], le [[Yémen]], [[Oman]], l'[[Indonésie]], la [[Corée du Sud]], les [[Pays-Bas]], la [[Belgique]], la [[Pologne]] et le [[Mexique]]<ref name="MondeCarte060913"/>.
== Plan de démantèlement de l'arsenal chimique syrien ==
Le {{date|9 septembre 2013}}, la [[Russie]] propose de placer l'arsenal chimique syrien sous contrôle international, puis d'opérer à sa destruction<ref name="MondeRiols100913">Yves-Michel Riols, [http://www.lemonde.fr/international/article/2013/09/10/les-autorites-francaises-prises-de-court-par-l-initiative-russe-sur-la-syrie_3473955_3210.html Les autorités françaises prises de court par l'initiative russe sur la Syrie], ''Le Monde'', 10 septembre 2013.</ref>{{,}}<ref name="MondeAFP100913">[http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2013/09/09/la-russie-appelle-damas-a-mettre-son-arsenal-chimique-sous-controle-international_3473722_3218.html Damas accepte de placer son arsenal chimique sous contrôle international], ''Le Monde avec AFP'', 10 septembre 2013.</ref>{{,}}<ref name="Huff090913">[http://www.huffingtonpost.fr/2013/09/09/syrie-destruction-armes-chimiques-porte-sortie_n_3894324.html Syrie: la destruction des armes chimiques par Damas, la porte de sortie pour éviter l'intervention?], ''Le Huffington Post'', 9 septembre 2013.</ref>. Elle appelle aussi la [[Syrie]] à rejoindre l'[[Organisation pour l'interdiction des armes chimiques]] (OIAC)<ref name="Huff090913"/>. La proposition russe est aussitôt saluée et acceptée le lendemain par le régime de [[Damas]]<ref name="Huff090913"/>{{,}}<ref name="MondeAFP100913"/>. Elle est aussi accueillie favorablement par l'[[Iran]], la [[Chine]] et la [[Ligue arabe]]<ref name="MondeAFP100913"/>. Le 12 septembre, la Syrie demande à l'ONU son adhésion à la [[Convention sur l'interdiction des armes chimiques]]<ref name="Monde120913">[http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2013/09/12/assad-accepte-de-placer-son-arsenal-chimique-sous-controle-international_3476860_3218.html L'ONU a reçu la demande syrienne d'adhésion à la convention sur les armes chimiques], ''Le Monde avec AFP, AP et Reuters'', 12 septembre 2013.</ref>{{,}}<ref>François d’Alançon, [http://www.la-croix.com/Actualite/Monde/L-adhesion-de-la-Syrie-a-la-Convention-sur-l-interdiction-des-armes-chimiques-ne-suffit-pas-2013-09-13-1015025 L’adhésion de la Syrie à la Convention sur l’interdiction des armes chimiques ne suffit pas], ''La Croix'', 13 septembre 2013.</ref>.
Le 14 septembre, à [[Genève]], les ministres des Affaires étrangères [[John Kerry]] et [[Sergueï Lavrov]] annoncent la conclusion d'un accord entre les [[États-Unis]] et la [[Russie]] sur un plan d'élimination des armes chimiques syriennes<ref name="Monde140913">[http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2013/09/14/syrie-les-etats-unis-et-la-russie-tombent-d-accord-sur-un-plan-d-elimination-des-armes-chimiques_3477747_3218.html Syrie : les Etats-Unis et la Russie tombent d'accord sur un plan d'élimination des armes chimiques], ''Le Monde'', 14 septembre 2013.</ref>{{,}}<ref>[http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2013/09/15/la-syrie-salue-l-accord-russo-americain-sur-ses-armes-chimiques_3477965_3218.html La Syrie salue l'accord russo-américain sur ses armes chimiques], ''Le Monde'', 15 septembre 2013.</ref>{{,}}<ref>[http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2013/09/14/accord-kerry-lavrov-sur-la-syrie-la-subtile-diplomatie-du-chapitre-vii_3477768_3218.html Accord Kerry-Lavrov sur la Syrie : la subtile diplomatie du chapitre VII], ''Le Monde'', 14 septembre 2013.</ref>. Le même jour, la [[Syrie]] présente son dossier d'adhésion à l'[[Organisation pour l'interdiction des armes chimiques|OIAC]]<ref name="Monde140913"/>. L'accord est salué par la [[France]] et le [[Royaume-Uni]], mais rejeté par le général [[Selim Idriss]], le commandant en chef de l'[[Armée syrienne libre]]<ref name="Monde140913"/>.
Le 21 septembre, la Syrie remet l'inventaire de son arsenal chimique à l'[[Organisation pour l'interdiction des armes chimiques|OIAC]]<ref>[http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/guerre-en-syrie/20130921.OBS7949/la-syrie-a-remis-l-inventaire-de-ses-armes-chimiques.html La Syrie a remis l'inventaire de ses armes chimiques], ''L'Obs avec AFP'', 21 septembre 2013.</ref>. Elle affirme alors disposer de {{formatnum:1290}} tonnes d'armes chimiques, dont 300 tonnes de [[gaz moutarde]] et de [[sarin]], et 23 sites<ref name="Figaro050417"/>.
Le 27 septembre, le [[Conseil de sécurité des Nations unies]] adopte la [[Résolution 2118 du Conseil de sécurité des Nations unies|Résolution 2118]], qui supervise le démantèlement de l'arsenal chimique syrien<ref name="MondeAFP280913">[http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2013/09/28/la-resolution-de-l-onu-premier-signe-d-espoir-en-syrie_3486362_3218.html La résolution de l'ONU, "premier signe d'espoir en Syrie"], ''Le Monde avec AFP'', 28 septembre 2013.</ref>{{,}}<ref name="Monde111013"/>. Après ce vote pour la première fois unanime, le secrétaire général [[Ban Ki-moon]] parle de {{Citation|premier signe d'espoir en Syrie depuis longtemps}}, tandis que le président américain [[Barack Obama]] salue une {{Citation|énorme victoire pour la communauté internationale}}<ref name="MondeAFP280913"/>. La résolution est également bien accueillie par la [[Coalition nationale des forces de l'opposition et de la révolution|CNFOR]]<ref name="MondeAFP280913"/>.
Le {{date|11 octobre 2013}}, l'[[Organisation pour l'interdiction des armes chimiques|OIAC]] reçoit le [[Prix Nobel de la paix]] ; bien que selon le président du comité, [[Thorbjørn Jagland]], cette distinction {{Citation|pas été accordée à cause de la Syrie mais pour son travail de longue date}}<ref name="Monde111013">[http://www.lemonde.fr/prix-nobel/article/2013/10/11/le-prix-nobel-de-la-paix-decerne-a-l-oiac_3494048_1772031.html Le Nobel 2013 de la paix récompense l'OIAC], ''Le Monde avec AFP'', 11 octobre 2013.</ref>.
Entre le {{1er}} et le {{date|31 octobre 2013}}, 27 inspecteurs de l'OIAC accompagnés par 50 experts de l'ONU se rendent en Syrie pour passer en revue et superviser la neutralisation des différents sites de production d'agents chimiques déclarés par Damas<ref name="Monde050214"/>. Les armes chimiques sont quant à elles placées dans 75 camions blindés russes et conduites vers le port de [[Lattaquié]], où elles sont chargées sur un cargo [[Danemark|danois]] et un cargo [[Norvège|norvégien]], puis conduites vers le port [[Italie|italien]] de [[Gioia Tauro]] sous surveillance des marines [[Russie|russe]] et [[Chine|chinoise]]<ref name="Monde050214"/>{{,}}<ref name=""RFI080114/>{{,}}<ref name="Eur170114">[http://www.europe1.fr/international/syrie-le-parcours-de-la-destruction-de-l-arsenal-chimique-1774789 Syrie : le parcours de la destruction de l’arsenal chimique], ''Europe 1'', 17 janvier 2014.</ref>{{,}}<ref name="Eur100214"/>. Les 700 tonnes d'agents chimiques les plus dangereux, utilisés dans la composition du gaz moutarde et du gaz sarin, sont transférées sur le [[MV Cape Ray (T-AKR-9679)|MV ''Cape Ray'']], un navire américain chargé d'effectuer leur destruction par [[hydrolyse]] dans les eaux internationales — aucun État approché par l'OIAC n'ayant accepté de recevoir ces substances sur son territoire<ref name="Monde050214"/>{{,}}<ref name=""RFI080114>Caroline Paré, [http://www.rfi.fr/moyen-orient/20140108-destruction-armes-chimiques-syrie-le-processus-est-lance-oiac Destruction des armes chimiques en Syrie: «Le processus est lancé, il se passe relativement bien»], ''RFI'', 8 janvier 2014.</ref>{{,}}<ref name="Eur100214"/>{{,}}<ref name="Eur170114"/>. Environ 150 tonnes de produits chimiques moins dangereux, dits « précurseurs B » — lesquels ne deviennent des neurotoxiques qu'après avoir été mélangés des « précurseurs A » — sont conduites au [[Royaume-Uni]], à [[Ellesmere Port]], et détruites par l'entreprise [[Veolia]]<ref name="Monde050214"/>{{,}}<ref name="Eur170114"/>{{,}}<ref>[http://lefigaro.fr/societes/2014/01/16/20005-20140116ARTFIG00656-veolia-charge-de-detruire-des-armes-chimiques-syriennes.php Veolia chargé de détruire des armes chimiques syriennes], ''Le Figaro avec Reuters'', 16 janvier 2014.</ref>. L'[[Allemagne]] prend également en charge la neutralisation de 370 tonnes de résidus d'armes chimiques, effectuée par la société {{Lien|langue=de|trad=GEKA|fr=GEKA|texte=GEKA}} près de [[Münster]]<ref>[http://www.ladepeche.fr/article/2014/01/09/1790929-syrie-residus-armes-chimiques-vont-etre-detruits-allemagne.html Syrie: des résidus d'armes chimiques vont être détruits en Allemagne], ''AFP'', 9 janvier 2014.</ref>{{,}}<ref>[http://www.lexpress.fr/actualites/1/monde/dans-une-foret-allemande-l-attente-de-residus-d-armes-chimiques-syriennes_1497860.html Dans une forêt allemande, l'attente de résidus d'armes chimiques syriennes], ''AFP'', 6 mars 2014.</ref>. De plus 120 tonnes d'[[isopropanol]], pouvant servir à la fabrication de sarin, sont détruites en Syrie<ref name="Monde050214"/>{{,}}<ref>[http://www.europe1.fr/international/syrie-les-bombes-au-chlore-une-arme-difficile-a-eliminer-2128345 Syrie : les bombes au chlore, une arme difficile à éliminer], ''Europe 1'', 21 mai 2014.</ref>. Selon l'accord, la destruction totale de l'arsenal était prévue avant le {{date|30 juin 2014}}, mais son application prend du retard<ref name="Monde050214">Hélène Sallon, [http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2014/02/05/syrie-le-plan-de-demantelement-de-l-arsenal-chimique-retarde_4359727_3218.html Syrie : où en est la destruction des armes chimiques ?], ''Le Monde'', 5 février 2014.</ref>{{,}}<ref name="Eur100214">[http://www.europe1.fr/international/syrie-la-destruction-des-armes-chimiques-n-avance-plus-1796829 Syrie : la destruction des armes chimiques n'avance plus], ''Europe 1'', 10 février 2014.</ref>. Quelques jours avant la date butoir, 7,2 % des armes déclarées par le régime ne sont toujours pas sorties du pays<ref name="Monde050614">Alexandra Geneste, [http://www.lemonde.fr/international/article/2014/06/05/le-desarmement-chimique-de-la-syrie-prend-du-retard_4432690_3210.html Le désarmement chimique de la Syrie prend du retard], ''Le Monde'', 5 juin 2014.</ref>. Â parti de juin 2014, le cargo norvégien ''Taïko'' livre les armes chimiques en [[Finlande]] et aux [[États-Unis]]<ref name="Mode080614">[http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2014/06/08/syrie-des-armes-chimiques-en-route-vers-la-destruction_4434333_3218.html Syrie : des armes chimiques en route vers la destruction], ''Le Monde avec AFP'', 8 juin 2014.</ref>. Le démantèlement s'achève fin 2015 avec la destruction de 75 bonbonnes de [[fluorure d'hydrogène]] au [[Texas]]<ref name="F24050116"/>. Le {{date|5 janvier 2016}}, l'[[Organisation pour l'interdiction des armes chimiques|OIAC]] annonce que toutes les armes chimiques déclarées par la Syrie ont été détruites<ref name="F24050116">[http://www.france24.com/fr/20160105-syrie-armes-chimiques-detruites-oiac-gaz-sarin-moutarde Les armes chimiques déclarées par la Syrie ont été détruites selon l'OIAC], ''France 24 avec AFP'', 5 janvier 2016.</ref>.
Après le démantèlement de son arsenal chimique, le régime syrien ne cesse cependant pas son utilisation d'armes non-conventionnelles et commence en [[2014]] à recourir au [[chlore]]<ref name="Obs080717">Martin Lavielle, [http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/guerre-en-syrie/20170705.OBS1680/attaques-chimiques-en-syrie-jusqu-a-quand.html Attaques chimiques en Syrie : jusqu'à quand ?], ''L'Obs'', 8 juillet 2017.</ref>{{,}}<ref name="Figaro050417"/>. Son utilisation par l'armée syrienne est prouvée en 2016 par le Joint Investigative Mechanism (JIM), la commission d'enquête conjointe de l'[[Organisation des Nations unies|ONU]] et de l'[[Organisation pour l'interdiction des armes chimiques|OIAC]]<ref name="Monde240816">[http://www.lemonde.fr/syrie/article/2016/08/24/syrie-le-regime-de-damas-et-l-ei-coupables-d-attaques-chimiques-selon-un-rapport-de-l-onu_4987544_1618247.html Damas et l’EI coupables d’attaques chimiques en Syrie, selon l’ONU], ''Le Monde avec AFP'', 24 août 2016.</ref>{{,}}<ref name="Figaro221016">[http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2016/10/22/97001-20161022FILWWW00019-attaque-chimique-de-l-armee-syrienne-en-mars-2015.php Attaque chimique de l'armée syrienne en mars 2015], ''Le Figaro avec AFP'', 22 octobre 2016.</ref>{{,}}<ref name="Exp300816"/>. Le chlore n'est pas un [[Neurotoxicité|neurotoxique]]<ref name="Libé050417">Célian Macé et Aude Massiot, [http://www.liberation.fr/planete/2017/04/05/syrie-cette-attaque-chimique-ne-pouvait-que-provoquer-un-massacre_1560802 Syrie: «Cette attaque chimique ne pouvait que provoquer un massacre»], ''Libération'', 5 avril 2017.</ref> et en raison de son usage civil fréquent, il n'est pas classé comme une arme chimique, ce qui permet au régime d'en importer légalement<ref name="Obs080717"/>. Le chlore est utilisé de manière régulière par les troupes loyalistes<ref name="Exp300816">Clément Daniez, [http://www.lexpress.fr/actualite/monde/proche-moyen-orient/syrie-le-chlore-arme-chimique-preferee-du-clan-assad_1825336.html Syrie: le chlore, arme chimique préférée du clan Assad], ''L'Express'', 30 août 2016.</ref>{{,}}<ref name="Obs080717"/>{{,}}<ref>Kocila Makdeche, [http://www.francetvinfo.fr/monde/revolte-en-syrie/attaque-en-syrie-en-realite-l-usage-d-armes-chimiques-perdure-depuis-le-debut-du-conflit_2131123.html Attaque en Syrie : "En réalité, l'usage d'armes chimiques perdure depuis le début du conflit"], ''France info'', 26 avril 2017.</ref>. Ainsi, selon [[Amnesty International]], des dizaines d'attaques au chlore auraient été commises par le régime syrien pendant l'année 2015<ref>[https://www.amnesty.org/fr/latest/research/2016/02/annual-report-201516/ Amnesty International - Rapport 2015], p.430.</ref>. Cependant il ne cause pas autant de victimes que le sarin, sa toxicité étant près de {{formatnum:10000}} fois inférieure<ref name="Obs080717"/>{{,}}<ref name="PointLepick060417">Armin Arefi, [http://www.lepoint.fr/monde/attaque-chimique-en-syrie-il-n-y-avait-pas-d-entrepot-dans-les-zones-frappees-06-04-2017-2117802_24.php#xtor=CS2-239 Attaque chimique : "Il n'y avait pas d'entrepôt dans les zones frappées par l'aviation syrienne"], ''Le Point'', 6 avril 2017.</ref>. Le {{date|28 février 2017}}, une nouvelle résolution de l'ONU prévoyant des sanctions contre la Syrie pour son utilisation d'armes chimiques se heurtent un nouveau veto de la Russie et de la Chine<ref name="Figaro050417"/>{{,}}<ref>[http://www.lemonde.fr/international/article/2017/02/28/veto-russe-et-chinois-a-des-sanctions-contre-la-syrie_5087094_3210.html Armes chimiques : veto russe et chinois à des sanctions contre la Syrie], ''Le Monde avec AFP et Reuters'', 28 février 2017.</ref>. Mais le {{date|4 avril 2017}}, une [[Massacre de Khan Cheikhoun du 4 avril 2017|nouvelle attaque chimique au sarin]] a lieu à [[Khan Cheikhoun]] et le régime est soupçonné d'avoir dissimulé quelques tonnes ou d'avoir relancé une production à petite échelle<ref name=""RFI080114/>{{,}}<ref name="Figaro1">[http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2017/04/04/97001-20170404FILWWW00164-l-attaque-en-syrie-remet-en-cause-le-processus-de-paix-opposition.php L'attaque en Syrie "remet en cause" le processus de paix (opposition)], ''Le Figaro avec AFP'', 4 avril 2017.</ref>{{,}}<ref name="MondeCordier060417">Solène Cordier, [http://www.lemonde.fr/syrie/article/2017/04/06/syrie-nous-sommes-face-a-une-attaque-deliberee-et-qui-a-pour-objectif-de-terroriser_5107096_1618247.html Syrie : « Nous sommes face à une attaque délibérée et qui a pour objectif de terroriser »], ''Le Monde'', 6 avril 2017.</ref>{{,}}<ref name="PointLepick060417"/>{{,}}<ref>Stéphane Bussard, [https://www.letemps.ch/monde/2017/04/07/damas-soit-garde-barils-sarin-soit-relance-une-production-petite-echelle «Damas a soit gardé des barils de sarin, soit relancé une production à petite échelle»], ''Le Temps'', 7 avril 2017.</ref>. Pour Gunnar Jeremias, expert au Research Group for Biological Arms Control à l'[[université de Hambourg]] : {{Citation|Tout l'arsenal n'a pas été détruit, nous en avons la conviction depuis maintenant deux ans}}<ref name="FigaroPicard050417">Maurin Picard, [http://www.lefigaro.fr/international/2017/04/05/01003-20170405ARTFIG00317-syrie-washington-hausse-le-ton-a-l-onu.php Bras de fer sur la Syrie entre Occidentaux et Russes à l'ONU], ''Le Figaro'', 5 avril 2017.</ref>.
== Enquêtes de l'ONU ==
Le {{date|22 août 2013}}, le [[secrétaire général des Nations unies]] [[Ban Ki-moon]] redirige la mission d'enquête présente à [[Damas]] depuis le 18 août et demande un accès aux zones bombardées dans la Ghouta<ref name="Monde260813"/>{{,}}<ref name="Monde180913">[http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2013/08/28/montee-des-tensions-autour-de-la-situation-syrienne_3467560_3218.html Syrie : le récit des tensions depuis l'attaque chimique de Damas], ''Le Monde'', 18 septembre 2013.</ref>. Le {{date|25 août 2013}}, le régime syrien autorise les enquêteurs de l'ONU à se rendre sur les lieux des attaques du 21 août<ref name="Monde260813"/>. Une autorisation qui arrive trop tard selon les [[États-Unis]] et le [[Royaume-Uni]] qui estiment que Damas a eu le temps en cinq jours de détruire ou d'altérer les preuves<ref name="Monde260813"/>{{,}}<ref name="">[http://www.lepoint.fr/monde/syrie-kerry-tres-peu-de-doutes-sur-l-usage-d-armes-chimiques-par-damas-26-08-2013-1717271_24.php Syrie - Kerry : "Très peu de doutes" sur l'usage d'armes chimiques par Damas], ''Le Point avec AFP'', 26 août 2013.</ref>. Les autorités syriennes promettent d'observer un cessez-le-feu le temps de la visite des enquêteurs, tandis que l'opposition s'engage également à assurer la sécurité des experts dans les zones sous son contrôle<ref name="Monde260813"/>. Les enquêteurs se rendent d'abord à [[Moudamiyé]] le 26 août, puis à [[Ain Tarma]] et [[Zamalka]] les 28 et 29 août. Leurs conclusions sont publiées le 16 septembre sous la cote A/67/997–S/2013/553<ref>Mission d’enquête des Nations Unies concernant les allégations d’emploi d’armes chimiques en République arabe syrienne. Rapport sur l’utilisation qui aurait été faite d’armes chimiques dans la Ghouta, faubourg de Damas, le 21 août 2013, Assemblée Générale-Conseil de Sécurité des Nations-Unies, 16 septembre 2013. |Lire en ligne=[http://www.refworld.org/cgi-bin/texis/vtx/rwmain/opendocpdf.pdf?reldoc=y&docid=53abe7e14]</ref>. Le 15 septembre, les experts de l'ONU rendent leur rapport dans lequel ils affirment disposer de {{Citation|preuves flagrantes et convaincantes}} confirmant l'utilisation de gaz [[sarin]] dans la Ghouta le 21 août<ref name="Monde170913">[http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2013/09/16/syrie-paris-londres-et-washington-veulent-une-resolution-forte-a-l-onu_3478211_3218.html Syrie : des "preuves flagrantes" de l'utilisation de gaz chimique], ''Le Monde avec AFP et Reuters'', 17 septembre 2013.</ref>{{,}}<ref>Maurin Picard, [http://lefigaro.fr/international/2013/09/16/01003-20130916ARTFIG00379-syrie-le-rapport-de-l-onu-conclut-a-des-preuves-flagrantes-de-l-utilisation-de-gaz-toxiques.php?page=&pagination=3 Syrie : le rapport de l'ONU conclut à des preuves flagrantes de l'utilisation de gaz toxiques], ''Le Figaro'', 17 septembre 2013.</ref>. Les enquêteurs ne désignent pas le responsable des tirs, le mandat des enquêteurs de l'ONU ne leur permettant pas d'enquêter sur la question et de se prononcer sur ce point<ref name="Monde170913"/>. Cependant le 13 septembre, trois jours avant la publication du rapport, [[Ban Ki-moon]] accuse pour la première fois [[Bachar el-Assad]] de « [[crimes contre l'humanité]] »<ref>[http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2013/09/13/ban-ki-moon-accuse-bachar-al-assad-de-crimes-contre-l-humanite_3477494_3218.html Ban Ki-moon accuse Bachar Al-Assad de "crimes contre l'humanité"], ''Le Monde avec AFP'', 13 septembre 2013.</ref>.
En février 2015, Paulo Sergio Pinheiro, le président de la Commission d'enquête de l'ONU, déclare que tout indique que les auteurs de l'attaque chimique au sarin à la Ghouta {{Citation|avaient accès au stock d'armes chimiques de l’armée syrienne et qu’ils avaient l’expertise et l’équipement nécessaire pour manipuler de façon sûre de grandes quantités}}<ref>Simon Petite, [https://www.letemps.ch/monde/2017/04/11/damas-responsable-trois-quarts-attaques-chimiques-syrie Damas responsable des trois quarts des attaques chimiques en Syrie], ''Le Temps'', 11 avril 2017.</ref>.
Le {{Date|19|novembre|2013}}, l'ONU adopte une résolution qui {{citation|condamne fermement l'utilisation d'armes chimiques en Syrie et en particulier le massacre dans la Ghouta}}. Le texte {{citation|encourage}} le Conseil de sécurité à faire appel à la justice internationale pour sanctionner les auteurs de crimes contre l'humanité commis en Syrie, dont le massacre de la Ghouta<ref name="Point">{{Article|langue=fr|auteur1=|titre=Syrie : l'ONU dénonce des exactions "systématiques"|périodique=Le Point|date=2013-11-20|issn=|lire en ligne=http://www.lepoint.fr/monde/syrie-l-onu-denonce-des-exactions-systematiques-20-11-2013-1758889_24.php|consulté le=2017-04-18|pages=}}</ref>.
== Analyses ==
Sur la responsabilité des attaques, les pays occidentaux affirment sans réserves la responsabilité du régime de même que [[Human Rights Watch]]<ref name="HRW">{{Article|langue=fr|titre=Selon Human Rights Watch, le régime d'Al-Assad est responsable de l'attaque chimique|périodique=Le Monde.fr|date=2013-09-10|issn=1950-6244|lire en ligne=http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2013/09/10/selon-human-rights-watch-le-regime-d-al-assad-est-responsable-de-l-attaque-chimique_3473783_3218.html|consulté le=2017-04-18}}</ref>. Selon la reporter Hélène Sallon, journaliste pour ''[[Le Monde]]'' : {{Citation|Les puissances occidentales ont réuni un faisceau de preuves grâce aux vidéos filmées par les témoins des attaques, aux rapports des médecins, aux images satellites, aux évaluations de divers services de renseignement et notamment à l'interception de conversations téléphoniques des autorités syriennes. Des échantillons prélevés sur les victimes ont été sortis de Syrie}}<ref name="MondeSallon280813"/>. Selon le [[Washington Post]], le renseignement américain a enregistré chaque étape de l'attaque chimique, des préparatifs ayant débutés le 18 août, en passant par l'utilisation de masques à gaz par l'armée syrienne le 21 août, jusqu'à l'évaluation effectuée après l'attaque par les fonctionnaires syriens eux-mêmes, avec notamment un enregistrement clé d'un message indiquant aux équipes syriennes chargés de l'attaque de stopper l'opération. Le Washington Post affirme cependant que, même si le rapport du renseignement américain est très détaillé, aucun enregistrement n'a été fourni, afin de protéger les sources et les méthodes<ref>{{Lien web|langue=|nom1=|titre=More than 1,400 killed in Syrian chemical weapons attack, U.S. says|url=https://www.washingtonpost.com/world/national-security/nearly-1500-killed-in-syrian-chemical-weapons-attack-us-says/2013/08/30/b2864662-1196-11e3-85b6-d27422650fd5_story.html|site=Washington Post|date=|consulté le=2017-07-16}}</ref>.
D'après l'universitaire Thomas Pierret : {{citation|L'argumentaire des pro-Assad fut mis à mal dès le 27 août à la suite de la mise en ligne d'images qui, en dépit de leur importance capitale, n'ont guère retenu l'attention des médias occidentaux. Ces images, diffusées sur la blogosphère anglophone par Brown Moses, montrent des bérets rouges de la Garde Républicaine d'Assad procédant au tir de l'une desdites roquettes « artisanales » au moyen d’un lanceur iranien de type Falaq-2. [...] Combinée au rapport de l'ONU, les images évoquées ici ne laissent donc aucune espèce de doute quant à la culpabilité du régime de Bachar al-Assad dans l'attaque chimique la plus meurtrière depuis [[massacre de Halabja|la tragédie de Halabja]] en 1988}}<ref>[http://blogs.mediapart.fr/blog/thomas-pierret/190913/armes-chimiques-les-images-qui-accablent-assad Armes chimiques : les images qui accablent Assad], blog Mediapart de Thomas Pierret, 19 septembre 2013</ref>.
Pour Olivier Lepick, spécialiste des armes chimiques dans le [[think tank]] de la [[Fondation pour la recherche stratégique]], {{citation|la simultanéité de l'attaque, dans des endroits différents, réclame un savoir-faire tactique indéniable que seul le régime syrien possède}}.
L'historien universitaire [[François Géré]] abonde dans ce sens, estimant qu'il y a {{citation|98 % de chances pour que le régime syrien soit l'auteur de l'attaque, bien qu'il ne faille pas négliger les 2 % restants}}<ref name="MIT">Armin Arefi, [http://www.lepoint.fr/monde/attaque-chimique-en-syrie-le-rapport-qui-derange-19-02-2014-1793755_24.php Attaque chimique en Syrie : le rapport qui dérange], ''Le Point'', 19 février 2014</ref>.
Cependant, le 18 septembre 2013, la Russie annonce avoir reçu des éléments de la part du régime syrien prouvant que ce sont les rebelles qui ont fait usage d'armes chimiques : d'après le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov, {{citation|on ne peut considérer les conclusions auxquelles sont parvenues les inspecteurs de l'ONU que comme des conclusions politisées, de parti pris et unilatérales}}<ref>{{Article|langue=fr|titre=Armes chimiques : Damas respectera les délais fixés par l'ONU, assure Moscou|périodique=Le Monde.fr|date=2013-09-18|issn=1950-6244|lire en ligne=http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2013/09/18/attaque-chimique-en-syrie-la-russie-dit-avoir-des-preuves-de-l-implication-des-rebelles_3479616_3218.html|consulté le=2017-04-18}}</ref>. Quant à [[Vladimir Poutine]], il attribue la responsabilité de l'attaque aux rebelles dans une tribune publiée dans le ''[[New York Times]]''<ref>{{Article|langue=fr|titre="J'ignorais complètement que Poutine était un partisan de l'égalité"|périodique=Le Monde.fr|date=2013-09-12|issn=1950-6244|lire en ligne=http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2013/09/12/j-ignorais-completement-que-poutine-etait-un-partisan-de-l-egalite_3476900_3218.html|consulté le=2017-04-18}}</ref>. [[Pierre Piccinin da Prata]], enlevé en Syrie et libéré le 8 septembre, a de son côté affirmé que le gaz sarin n'avait pas été utilisé par le régime de Bachar Al-Assad, une déclaration accueillie avec prudence par le chef de la diplomatie belge, [[Didier Reynders]], et nuancée par son compagnon d'infortune, le reporter italien Domenico Quirico<ref name="HRW"/> qui écrit : {{citation|C'est une folie de dire que je sais qu'Assad n'a pas utilisé de gaz}}<ref>{{ouvrage|langue=fr|prénom1=|nom1=|lien auteur1=|titre=Journaliste italien libéré en Syrie : « Il est possible que cette révolution m'ait trahi »|éditeur=Le Monde|lien éditeur=Le Monde|année=08/09/2013|passage=Nous n'avons rien vu de ce qui se passait en Syrie pendant notre détention, a précisé à ''La Stampa'' Domenico Quirico, « Dans cette conversation, ils disaient que l'attaque de gaz sur deux quartiers de Damas avait été lancée par les rebelles comme une provocation, pour conduire l'Occident à intervenir militairement. Pour eux, le nombre de morts était exagéré. Je ne sais pas si c'était vrai : je n'ai aucun élément pour confirmer cette thèse et je n'ai aucune idée de la fiabilité de ces personnes. Je ne peux absolument pas dire si cette conversation était fondée sur des faits réels. »|lire en ligne=http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2013/09/08/syrie-liberation-d-un-journaliste-italien_3473105_3218.html|consulté le=22/09/2013}}</ref>.
[[Bachar el-Assad]] nie être responsable de l'attaque et affirme : {{citation|il n'y a pas de preuve que j'ai utilisé des armes chimiques contre mon peuple}}. Il juge par ailleurs l'accusation incohérente : {{citation|Supposons que notre armée souhaite utiliser des armes de destruction massive : est-il possible qu'elle le fasse dans une zone où elle se trouve elle-même et où des soldats ont été blessés par ces armes, comme l'ont constaté les inspecteurs des Nations unies en leur rendant visite à l'hôpital où ils sont soignés ? Où est la logique ?}}. D'après le quotidien allemand ''[[Bild]]'' citant une source du [[Service fédéral de renseignement|Service fédéral de renseignement allemand]], le président syrien n'aurait jamais approuvé personnellement l'attaque. De hauts gradés de l'armée syrienne {{citation|réclament régulièrement depuis environ quatre mois des attaques chimiques au palais présidentiel à Damas (mais) ces demandes ont été toujours refusées, et l'attaque du 21 août n'a vraisemblablement pas été approuvée personnellement par Bachar al-Assad}}<ref>{{Article|titre=Attaque chimique du 21 août à Damas : Assad nie sa responsabilité|périodique=leparisien.fr|date=2017-04-18|lire en ligne=http://www.leparisien.fr/international/assad-assure-qu-il-n-est-pas-responsable-de-l-attaque-chimique-du-21-aout-08-09-2013-3117615.php|consulté le=2017-04-18}}</ref>. Ces révélations viennent conforter les révélations de ''[[Foreign Policy]]'' selon lesquelles, de source américaine, {{citation|dans les heures qui ont suivi l’horrible attaque à l’est de Damas, un responsable du ministère de la Défense syrien a échangé un coup de téléphone paniqué avec un dirigeant d’une unité qui s’occupe des armes chimiques, lui demandant des réponses autour d’une attaque au gaz neurotoxique qui a fait plus de {{formatnum:1000}} victimes}}<ref>{{Article|langue=fr|titre=Syrie: un appel intercepté par les Etats-Unis prouve l'utilisation de gaz neurotoxique|périodique=Slate.fr|date=28 août 2013|issn=|lire en ligne=http://www.slate.fr/story/76936/syrie-appel-intercepte-gaz-neurotoxique-preuve|consulté le=2017-04-18|pages=}}</ref>.
Revenant sur un document des services de renseignement français présenté le 2 septembre 2013 par [[Jean-Marc Ayrault]] comme apportant la preuve d'une attaque « massive et coordonnée » de la part du pouvoir syrien, [[Bernard Squarcini]], ancien directeur central du renseignement intérieur, souligne ses points faibles et « combien cette note de notes n’est pas conclusive et certainement pas suffisante pour fonder, de manière imparable, la nécessité de déclencher des bombardements de représailles »<ref>[http://www.valeursactuelles.com/bernard-squarcini-%E2%80%9C-s%E2%80%99-beaucoup-tromp%C3%A9-syrie%E2%80%9D20131112.html Exclusif. Bernard Squarcini : « On s’est beaucoup trompé en Syrie »], valeursactuelles.com, 15 novembre 2013</ref>.
En décembre 2013, dans un article du ''[[London Review of Books]]'', le journaliste d'investigation [[Seymour Hersh]] accuse l'administration Obama d'avoir {{Citation|délibérément manipulé les renseignements}} concernant le massacre de la Ghouta, pour justifier des frappes militaires contre régime syrien<ref name="Monde091213"/>. Il estime que l'attaque pourrait avoir été commise par les rebelles, que les roquettes utilisées seraient de fabrication artisanale et affirme que selon un rapport secret de la [[Central Intelligence Agency|CIA]], le groupe djihadiste [[Front al-Nosra]] aurait la possibilité de se procurer et d'utiliser du sarin<ref name="Monde091213">Philippe Berard, [http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2013/12/09/l-enquete-a-charge-contre-les-etats-unis-apres-l-attaque-chimique-en-syrie_3528166_3218.html Syrie : l'enquête à charge contre les Etats-Unis après l'attaque chimique], ''Le Monde'', 13 décembre 2013.</ref>. D'après le journaliste, Barack Obama aurait également accusé le régime en s'appuyant non sur des communications interceptées au moment de l'attaque, mais sur des interceptions réalisées en décembre 2012 et analysées ''a posteriori''<ref name="Monde091213"/>. Cependant l'article de Seymour Hersh a été d'abord refusé par le ''[[The Washington Post|Washington Post]]'', estimant que les sources utilisées « ne correspondent pas à [ses] normes »<ref name="Monde091213"/>. Ses informations sont également démenties par la [[Direction du renseignement national]], dont le porte-parole Shawn Turner déclare : {{Citation|Il n'y a pas d'indice à l'appui des allégations de M. Hersh et la suggestion qu'il y a eu une manœuvre pour supprimer des renseignements est simplement fausse}}<ref name="Monde091213"/>.
En janvier 2014, Richard Lloyd, ancien inspecteur de l'ONU spécialiste des missiles, et {{lien|lang=en|Theodore Postol}}, professeur au [[Massachusetts Institute of Technology|MIT]], publient un rapport de 23 pages<ref>{{Article|prénom1=C. J.|nom1=Chivers|titre=New Study Refines View of Sarin Attack in Syria|périodique=The New York Times|date=2013-12-28|issn=0362-4331|lire en ligne=http://www.nytimes.com/2013/12/29/world/middleeast/new-study-refines-view-of-sarin-attack-in-syria.html|consulté le=2017-04-18}}</ref> selon lequel le régime syrien ne peut être tenu responsable du massacre. Ils ont pour cela étudié des {{citation|centaines}} de photos et des vidéos d'[[Ogive (missile)|ogive]], de restes de [[Roquette (arme)|roquettes]], d'impacts sur le sol, et de barils contenant le gaz sarin, publiées sur Internet, et se sont livrés à une analyse physique interne qui a permis, selon le docteur George Stejic, directeur des laboratoires Tesla qui emploient Richard Lloyd, d'établir le volume de gaz sarin utilisé, la portée des missiles, leur direction ainsi que l'endroit d'où ils ont été tirés. Le rapport contredit le rapport américain, notamment en affirmant que les roquettes tirées étaient de courte portée, une conclusion que [[François Géré]], directeur de l'Institut français d'analyse stratégique (Ifas), juge {{citation|crédible}}, d'autant plus qu'elle est évoquée par le rapport final de l'ONU. Or, le rapport américain affirme que les roquettes ont été tirées depuis le {{citation|cœur}} du territoire contrôlé par le régime à Damas : au contraire, tout point situé à deux kilomètres des impacts se situe en territoire rebelle. Mais d'après François Géré et Olivier Lepick, il est probable que le régime ait avancé ses vecteurs de lancement au plus près des positions adverses, pour réduire le temps de passage au-dessus de ses propres troupes et ainsi diminuer les risques de bavure. Olivier Lepick considère par ailleurs que {{citation|la simultanéité des attaques et la quantité de Sarin utilisé rend très peu plausible le fait que la rébellion ait pu mener ces attaques}}, et doute que la rébellion {{citation|dispose du savoir-faire tactique nécessaire}}<ref>{{Article|langue=fr-FR|titre=Attaque chimique en Syrie: la thèse occidentale remise en question|périodique=RFI|date=2014-02-21|lire en ligne=http://www.rfi.fr/moyen-orient/20140221-attaque-chimique-syrie-experts-contredisent-onu|consulté le=2017-04-18}}</ref>.
En juin 2014, dans un éditorial du journal ''Le Point'', [[Franz-Olivier Giesbert]] affirme que le quotidien ''Le Monde'', le gouvernement français et les services secrets américains ont accusé le régime de Bachar al-Assad sans disposer de preuves, afin de justifier les frappes à venir, et dénonce le {{citation|mouchoir}} mis par {{citation|la bonne presse}} sur le rapport de Richard Lloyd<ref>{{Article|langue=fr-FR|prénom1=Franz-Olivier|nom1=Giesbert|titre=FOG : Ayons le courage de le dire...|périodique=Le Point|date=2014-06-26|lire en ligne=http://www.lepoint.fr/editos-du-point/franz-olivier-giesbert/ayons-le-courage-de-le-dire-26-06-2014-1840804_70.php|consulté le=2017-04-18}}</ref>.
Cependant le rapport de Richard Lloyd et {{lien|lang=en|Theodore Postol}} est controversé<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Madjid Zerrouky|auteur2=Adrien Sénécat|titre=Bombardement chimique en Syrie : les intox à l’épreuve des faits|périodique=Les décodeurs Le Monde.fr|date=2017-04-12|issn=1950-6244|lire en ligne=http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2017/04/12/bombardement-chimique-de-khan-cheikhoun-en-syrie-les-intox-a-l-epreuve-des-faits_5110175_4355770.html|consulté le=2017-04-18|pages=}}</ref>. Le journal américain ''[[The Daily Beast]]'' dénonce également le fait que Theodore Postol ait travaillé dans son rapport en collaboration avec {{lien|Maram Susli}}, une étudiante syrienne en chimie ayant exprimée sur les réseaux sociaux des propos conspirationnistes, pro-[[Bachar el-Assad|Assad]] et pro-[[Hezbollah]]<ref>{{Lien web|langue=en|auteur1=Noah Shachtmann|auteur2=Michael Kennedy|titre=The Kardashian Look-Alike Trolling for Assad|url=http://www.thedailybeast.com/articles/2014/10/17/the-kardashian-look-a-like-trolling-for-assad.html|site=The Daily Beast|date=2014-10-17|consulté le=2017-04-18}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Gilles Paris|titre=Pour la Syrie, « Donald Trump n’a pas formulé de stratégie »|périodique=Le Monde.fr|date=2017-04-13|issn=1950-6244|lire en ligne=http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2017/04/13/en-syrie-donald-trump-n-a-pas-formule-de-strategie_5110973_3222.html|consulté le=2017-04-18|pages=}}</ref>. {{lien|Eliot Higgins}}, fondateur du site internet {{lien|Bellingcat}}, critique également l'article de [[Seymour Hersh]] ainsi que le rapport de Lloyd et Postol, qui selon lui s'est basé sur une carte des positions erronées et a sous-estimé la portée des roquettes Volcano utilisées par le régime<ref>{{Article|langue=en-US|auteur1=Eliot Higgins|titre=Identifying Government Positions During The August 21st Sarin Attacks - bellingcat|périodique=bellingcat|date=2014-07-15|issn=|lire en ligne=https://www.bellingcat.com/news/mena/2014/07/15/identifying-government-positions-during-the-august-21st-sarin-attacks/|consulté le=2017-04-18|pages=}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en-US|auteur1=Eliot Higgins|titre=Attempts to Blame the Syrian Opposition for the August 21st Sarin Attacks Continue One Year On - bellingcat|périodique=bellingcat|date=2014-08-20|issn=|lire en ligne=https://www.bellingcat.com/news/mena/2014/08/20/attempts-to-blame-the-syrian-opposition-for-the-august-21st-sarin-attacks-continue-one-year-on/|consulté le=2017-04-18|pages=}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Elian|nom1=Peltier|titre=Le blogueur Eliot Higgins veut donner aux internautes les clés de l’investigation|périodique=Le Monde.fr|date=2014-07-17|issn=1950-6244|lire en ligne=http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2014/07/17/le-blogueur-eliot-higgins-veut-donner-aux-internautes-les-cles-de-l-investigation_4458586_3236.html|consulté le=2017-04-18}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=|auteur1=Eliot Higgins|titre=Sy Hersh’s Chemical Misfire|url=https://foreignpolicy.com/2013/12/09/sy-hershs-chemical-misfire/|site=Foreign Policy|date=9 décembre 2013.|consulté le=2017-04-18}} </ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=[[Christophe Ayad]]|titre=Eliot Higgins, le nerd de la guerre|périodique=Le Monde.fr|date=2014-02-28|issn=1950-6244|lire en ligne=http://www.lemonde.fr/m-actu/article/2014/02/28/le-nerd-de-la-guerre_4374533_4497186.html|consulté le=2017-04-18|pages=}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Gilles Klein|titre=Syrie : le blog de référence d'un geek britannique|périodique=@rrêt sur images|date=3 mars 2014|issn=|lire en ligne=http://www.arretsurimages.net/breves/2014-03-03/Syrie-le-blog-de-reference-d-un-geek-britannique-id17010|consulté le=2017-04-18|pages=}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Benjamin Delille|titre=Bellingcat et CORRECT!V, les deux sites qui ont permis de comprendre le crash MH17|périodique=Slate.fr|date=22 juillet 2015.|issn=|lire en ligne=http://www.slate.fr/story/104549/bellingcat-correctiv-comprendre-crash-mh17|consulté le=2017-04-18|pages=}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en-GB|auteur1=Eliot Higgins|auteur2=Dan Kaszeta,|titre=It's clear that Turkey was not involved in the chemical attack on Syria|périodique=The Guardian|date=2014-04-22|issn=0261-3077|lire en ligne=https://www.theguardian.com/commentisfree/2014/apr/22/allegation-false-turkey-chemical-attack-syria|consulté le=2017-04-18|pages=}}</ref>{{,}}<ref name="MondeDécodeurs080317">{{Article|langue=fr|prénom1=Adrien|nom1=Sénécat|titre=Armes chimiques en Syrie : la confusion de Franz-Olivier Giesbert dans « On n’est pas couché »|périodique=Le Monde.fr|date=2017-03-08|issn=1950-6244|lire en ligne=http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2017/03/08/armes-chimiques-en-syrie-la-confusion-de-franz-olivier-giesbert-dans-on-n-est-pas-couche_5091362_4355770.html|consulté le=2017-04-18}}</ref>. Les analyses de Higgins sont appuyées par l'universitaire Thomas Pierret<ref name="Pierret">{{Article|langue=fr|auteur1=Thomas Pierret|titre=Armes chimiques en Syrie: à propos de l'"enquête" de Seymour Hersh|périodique=Club de Mediapart|date=10 décembre 2013|issn=|lire en ligne=https://blogs.mediapart.fr/thomas-pierret/blog/101213/armes-chimiques-en-syrie-propos-de-lenquete-de-seymour-hersh|consulté le=2017-04-18|pages=}}</ref>{{,}}<ref name="Exp101213">{{Article|langue=fr|titre=Attaques chimiques en Syrie: un journaliste américain accuse Obama de manipulation|périodique=LExpress.fr|date=2013-12-10|lire en ligne=http://www.lexpress.fr/actualite/monde/proche-moyen-orient/attaques-chimiques-en-syrie-un-journaliste-americain-accuse-obama-de-manipulation_1306527.html|consulté le=2017-04-18}}</ref>, ou encore par l'historien Cédric Mas<ref>{{lien web|langue=fr|titre=N'a pas un œil sur la Syrie qui veut|url=http://syrie.blog.lemonde.fr/2016/02/23/na-pas-un-oeil-sur-la-syrie-qui-veut-analyse-de-d-un-oeil-sur-la-planete-du-18022016/|site=|date=23 février 2016|consulté le=|auteur=Cédric Mas}}.</ref>. Le chercheur [[Ziad Majed]] attribue également la responsabilité du massacre au régime syrien<ref name="FigaroZiadMajed">{{Article|langue=fr-FR|prénom1=Alexis|nom1=Feertchak|titre=Guerre en Syrie : qui sont les responsables de la tragédie ?|périodique=Le Figaro|date=2016-10-18|issn=0182-5852|lire en ligne=http://www.lefigaro.fr/vox/monde/2016/10/18/31002-20161018ARTFIG00081-guerre-en-syrie-qui-sont-les-responsables-de-la-tragedie.php|consulté le=2017-04-18}}</ref>.
== Réactions ==
* {{Albanie}} – Le Premier ministre albanais [[Sali Berisha]] et le ministre des Affaires étrangères [[Aldo Bumçi]] accusent le gouvernement syrien pour ces attaques et demandent le soutien du gouvernement albanais pour toute action engagée par l'[[Organisation du traité de l'Atlantique nord|OTAN]] contre la Syrie<ref>{{Lien brisé|url=http://www.km.gov.al/?fq=brenda&m=news&lid=18609|titre=Deklaratë e Kryeministrit|éditeur=Prime Minister of Albania|date=27-08-13}}</ref>{{,}}<ref>[http://www.mfa.gov.al/index.php?option=com_content&view=article&id=8806 MPJ dënon me forcë përdorimin e lëndëve helmuese luftarake kundër popullsisë civile në Siri], MFA of Albania, 13-08-27.</ref>.
* {{Iran}} – L'Iran condamne l'usage d'armes chimiques en Syrie et accuse les rebelles d'être derrière les attaques<ref>{{lien web|langue=en|titre=Iran leader condemns chemical weapons use in Syria|url=http://www.nzherald.co.nz/world/news/article.cfm?c_id=2&objectid=11114008|site=The New Zealand Herald|date=25 août 2013|consulté le=}}.</ref>.
* {{Union européenne}} – Le [[président du Conseil européen]], [[Herman Van Rompuy]], annonce le 5 septembre 2013 qu' {{Citation|Il n'y a pas de solution militaire en Syrie}} en ajoutant que {{Citation|La solution doit être politique}}<ref>{{Article|langue=fr-FR|prénom1=Alexandrine|nom1=Bouilhet|titre=Syrie: Hollande lâché par l'Europe au G20|périodique=Le Figaro|date=2013-09-05|issn=0182-5852|lire en ligne=http://www.lefigaro.fr/international/2013/09/05/01003-20130905ARTFIG00417-syrie-hollande-lache-par-l-europe-au-g20.php|consulté le=2017-04-18}}</ref>.
* {{Venezuela}} – Le président vénézuélien [[Nicolás Maduro]] met en garde les États-Unis contre une éventuelle intervention en Syrie, qui serait selon lui contraire au [[droit international public|droit international]]. Les autorités vénézuéliennes appellent aux négociations et à la paix et à laisser les inspecteurs de l'ONU faire leur travail<ref>{{lien web|langue=en|titre=Venezuela’s Maduro Warns against U.S. Intervention in Syria|url=http://venezuelanalysis.com/news/9969|site=venezuelanalysis.com|date=26 août 2013|consulté le=}}.</ref>.
Après le volte-face américain, les opposants qui avaient misé sur une intervention militaire occidentale pour faire chuter le régime sont désormais discrédités. Le {{date|24|septembre|2013}}, des brigades du [[Front islamique de libération syrien]] et du [[Front islamique syrien]] déclarent qu'elles rejettent la [[Coalition nationale syrienne]] et affirment que cette organisation ne les représente pas<ref>Céline Lussato, [http://tempsreel.nouvelobs.com/guerre-en-syrie/20130925.OBS8392/syrie-pourquoi-des-rebelles-syriens-rejettent-la-coalition-nationale.html SYRIE. Pourquoi des rebelles syriens rejettent la Coalition nationale], ''Le Nouvel Observateur'', 25 septembre 2013.</ref>. Ces deux mouvements sont dissous deux mois plus tard et le 22 novembre, plusieurs groupes rebelles islamistes — dont les principaux sont [[Ahrar al-Cham]], [[Jaysh al-Islam]] et [[Liwa al-Tawhid]] — annoncent la formation d'un nouveau rassemblement ; le [[Front islamique (Syrie)|Front islamique]], qui devient le plus important mouvement rebelle syrien<ref>Catherine Gouëset, [http://www.lexpress.fr/actualite/monde/proche-moyen-orient/djihadistes-islamistes-rebelles-la-guerre-dans-la-guerre-en-syrie_1312723.html Djihadistes, islamistes, rebelles... La guerre dans la guerre en Syrie], ''L'Express'', 9 janvier 2014.</ref>{{,}}<ref>Aabla Jounaïdi, [http://www.rfi.fr/europe/20131127-syrie-le-front-islamique-devoile-son-programme-politique ''Syrie: le Front islamique dévoile son programme politique''], ''RFI'', 27 novembre 2013.</ref>.
== Notes et références ==
{{Références|
== Liens externes ==
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* Rapport français : ''Synthèse nationale de renseignement déclassifié - Programme chimique Syrien '' (Rapport officiel en français du 2/09/2013) - lire en ligne :[http://www.gouvernement.fr/sites/default/files/fichiers_joints/syrie_synthese_nationale_de_renseignement_declassifie_02_09_2013.pdf]
* Rapport des inspecteurs de l'ONU su 13 septembre 2013 (Rapport officiel en anglais) - lire en ligne : [http://www.un.org/disarmament/content/slideshow/Secretary_General_Report_of_CW_Investigation.pdf]
=== Cartes ===
* [http://www.lemonde.fr/proche-orient/infographie/2013/08/28/ou-ont-eu-lieu-les-bombardement-a-l-arme-chimique-le-21-aout_3467564_3218.html Où ont eu lieu les bombardement à l'arme chimique le 21 août], ''Le Monde'', 28 août 2013.
== Articles connexes ==
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