« Rached Ghannouchi » : différence entre les versions
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En [[1994]], Ghannouchi explique cette tentative de coup d'État de la manière suivante : {{Début citation}}Quant à la tentative ''[de coup d'État]'' militaire, elle n'était qu'une initiative pour faire face à un régime qui avait déclaré qu'il voulait éradiquer le mouvement [...] Ce plan ''[de tentative de coup d'État]'' s'est mis en route en-dehors du mouvement et en l'absence de la plupart de ses institutions, bien que certains éléments de la direction y aient pris part<ref>''Al-Insan'', février 1994, {{pp.|38-39}}.</ref>.{{Fin citation}}
Face au nouveau contexte politique, il dépose début [[1989]] une demande pour légaliser le MTI, devenu plus tard Ennahdha,<ref>Michel Deure, « Les islamistes ont demandé l'autorisation de se constituer en parti », ''Le Monde'', 19 février 1989.</ref> mais celle-ci est refusée en juin de la même année<ref>Michel Deure, « Privé de reconnaissance officielle, le mouvement islamique dénonce les ''abus'' du pouvoir », ''Le Monde'', 5 septembre 1989.</ref>.
=== Exil ===
En conflit avec [[Sadok Chourou]] pour la présidence d’Ennahdha, que ce dernier refuse de lui céder après son élection lors d'un congrès<ref name="samibenabdallah">[http://www.samibenabdallah.info/2011/11/30/rached-ghannouchi-et-sadok-chourou-le-conflit-de-1988/ Sami Ben Abdallah, « Rached Ghannouchi et Sadok Chourou : le conflit de 1988 », ''Blog de Sami Ben Abdallah'', 30 novembre 2011].</ref>, et confronté à la nomination au [[Ministère de l'Éducation (Tunisie)|ministère de l'Éducation]], le [[11 avril]] [[1989]], du juriste et président-fondateur de la Ligue tunisienne des droits de l'homme, [[Mohamed Charfi (personnalité tunisienne)|Mohamed Charfi]], opposé au projet islamiste, Ghannouchi s'exile à [[Alger]] le [[28 mai]] [[1989]]. À la suite du coup d'État d'[[Omar el-Béchir]] au [[Soudan]], il se rend à [[Khartoum]], où il est reçu par l'islamiste [[Hassan al-Tourabi]], dirigeant des [[Frères musulmans]] soudanais. Ghannouchi adopte progressivement l’idéologie de Tourabi sur le [[panislamisme]], dont le Soudan est devenu le bastion pendant les [[années 1990]], et cite l'exemple du Soudan comme une réussite de l'islam politique pendant de longues années, avant de changer sa pensée politique, à la suite de la déroute de l'expérience soudanaise, et se tourne vers la Turquie et son chef [[Recep Tayyip Erdoğan]]<ref>[http://www.renenaba.com/egypte-les-freres-musulmans-au-seuil-du-pouvoir/ René Naba, « Égypte : les Frères Musulmans au seuil du pouvoir », ''En point de Mire'', 5 février 2012].</ref>. Dans un discours, prononcé à Khartoum le [[30 août]] [[1990]], et à la suite de l'invasion du [[Koweït]] par l'[[Irak]], il appelle {{citation|à la destruction des intérêts, partout dans le monde, de tout pays qui projette de s'attaquer à l'Iraq}}<ref>{{YouTube|kM2nRyiMMjo|Discours de Ghannouchi à Khartoum, séquence entre 0.00 min et 0.06 min, 30 août 1990|ar}}.</ref>. Il obtient un [[passeport diplomatique]] soudanais qui lui permet de voyager et ne le rendra que lorsqu'il obtient l'asile politique au Royaume-Uni. Il se retrouve à nouveau à la tête d'Ennahdha en novembre [[1991]]<ref>En effet, de 1972 à 2011, Ennahdha connaît treize présidents, douze pendant huit ans et un seul président, Rached Ghannouchi, pendant 31 ans. Sa nouvelle présidence est contestée par Abdelfattah Mourou du fait qu'il ne réside pas en Tunisie selon [http://www.samibenabdallah.info/2011/11/18/rached-ghannouchi-un-si-long-regne/ Sami Ben Abdallah, « Rached Ghannouchi, un si long règne », ''Blog de Sami Ben Abdallah'', 18 novembre 2011].</ref>{{,}}<ref>Michel Deure, « Le mouvement islamiste Ennahdha s'est doté d'une nouvelle direction », ''Le Monde'', 3 mai 1991.</ref>. La même année, il s'installe à [[Acton (Londres)|Acton]], dans la [[banlieue]] ouest de [[Londres]], et obtient le statut de réfugié politique en août [[1993]]. Entre-temps, le tribunal militaire de Tunis le condamne par [[contumace]], le [[28 août]] [[1992]], comme d'autres dirigeants du mouvement à la détention, à perpétuité pour [[Conspiration|complot]] contre le président<ref>[http://www.lemonde.fr/web/recherche_breve/1,13-0,37-418245,0.html Michel Deure, « Une trentaine d'islamistes sont condamnés à la prison à vie », ''Le Monde'', 29 août 1992].</ref>.
À la fin des [[années 1990]], la direction connaît des dissensions opposant Abdelfattah Mourou, cofondateur du mouvement et partisan de la normalisation, à Ghannouchi<ref>Sophie Boukhari, « Rached Ghannouchi a toujours refusé de dialoguer. Il a choisi le recours à la violence », ''Jeune Afrique'', 12 juin 1991.</ref>. Le journal ''[[Le Monde]]'' signale, en août 1994, la démission d’un membre du bureau politique du mouvement Ennahdha résidant à l'étranger, Fouad Mansour Kacem, candidat aux élections législatives d'avril 1989 dans la région de Tunis : {{citation|M. Kacem reproche à son chef, Rached Ghannouchi, de manquer de méthode claire « de préférer la force à la raison », de tenir des discours enflammés ''[sic]'', irresponsables et non réalistes dont l'affrontement avec le pouvoir ayant entraîné l'emprisonnement et l'exil de beaucoup d'autres}}<ref>« Selon un quotidien saoudien. Démission d'un responsable du mouvement islamiste tunisien », ''Le Monde'', 11 août 1994.</ref>.
L'entrée de plusieurs pays, dont les [[États-Unis]], l'Égypte et le [[Liban]], lui sont interdites. En mars [[1995]], il est expulsé du [[Espagne|territoire espagnol]]<ref>[http://archives-lepost.huffingtonpost.fr/article/2011/06/15/2523348_le-tunisien-rached-ghannouchi-ou-le-retour-de-l-islamisme.html Julien Alineg, « Le Tunisien Rached Ghannouchi, ou le retour de l'islamisme », ''Le Huffington Post'', 15 juin 2011]</ref> {{Référence nécessaire|après avoir participé à [[Cordoue]] à une conférence sur le thème ''Islam face à la modernité''|date=septembre 2009}}.
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