=== Divisions entre orientaux et occidentaux ===
D'unHistoriquement, pointl’ultra deorthodoxie vueest institutionnel[[ashkénaze]]. À compter des années 1950, lesdes [[Séfarades]] sont rentrés dans le réseau scolaire [[Agoudat Israël]], et on a vu apparaître des ''haredim'' [[séfarade]]s . Ceux-ci sont restés au sein dude réseau scolaire [[Agoudat Israël]]l’Agoudat jusqu’en [[1984]]. Mais leur mise à l’écart des centres de pouvoir a provoqué la scission du [[Shass]] en [[1984]]. Les ''haredim'' séfarades ont aujourd’hui leurs propres chefs religieux ([[Ovadia Yossef]]), leur parti, et défendent les intérêts de leur communauté. Mais il n’y a pas non plus de rupture franche, en particulier avec le courant ''[[Mitnagdim]]''. Ils sont en effet souvent issus de ses ''yeshivot''. Les divergences entre haredim orientaux et occidentaux ont en effet été renforcées par celles entre ''[[Mitnagdim]]'' (lituaniens) et ''[[hassidim]]'' : « s’il est vrai que le Rav Schach [chef des ''[[Mitnagdim]]'' occidentaux] sembla particulièrement soucieux de doter les ''haredim'' séfarades d’une réelle représentation politique corrigeant ainsi l’inégalité ethnique originelle, il convient de souligner que sa démarche fut également dictée par d’autres types de considérations, visant à la fois à asseoir le pouvoir des lituaniens au sein du camp ''haredi'' et à optimiser la structuration de celui-ci en vue de conquêtes électorales futures. L’opposition entre ''hassidim'' et lituaniens fut, par conséquent, à l’origine de Shas, réactivée par le Rav Schach mais aussi par le Rav [[Ovadia Yossef]] qui, bien que [[séfarade]], était proche du courant lituanien<ref>[http://tel.ccsd.cnrs.fr/docs/00/02/89/06/PDF/th%E8se%20Myriam%20Charbit.pdf#search=%22Edah%20haredi%22 La revanche d’une identité ethnico-religieuse en Israël : la percée du parti Shas entre construction identitaire séfarade-haredi et dynamiques clientélistes], {{p.|232}}. Thèse de doctorat de l’Institut d’Études Politiques de Bordeaux IV, au format PDF.</ref> ». ▼
Historiquement, l’ultra orthodoxie est [[ashkénaze]]. À compter des années 1950, des [[Séfarades]] sont rentrés dans le réseau scolaire [[Agoudat Israël]], et on a vu apparaître des ''haredim'' [[séfarade]]s.
En juin 2010, une décision d'un juge de la Cour suprême interdisant la ségrégation entre élèves ashkénazes et séfarades pratiquée dans l'[[colonie israélienne|implantation]] d'Immanuel provoque à Jérusalem une manifestation géante de protestation, à laquelle participent plus de {{formatnum:100000}} ''haredim''<ref>[http://www.rfi.fr/moyen-orient/20100617-manifestation-israel-plus-cent-mille-juifs-religieux-contre-cour-supreme Manifestation de plus de cent mille haredim], RFI, 17-06-2010.</ref>.
"Les ultra-orthodoxes séfarades représentent un phénomène relativement récent, qui a pris toute son ampleur, depuis trente ans, avec la création et l’extraordinaire développement du parti [[Shass]]. Dans les premières décennies de l’État d'Israël, les ultra-orthodoxes orientaux ne possédaient pas d’institutions religieuses propres. Pour maintenir un caractère ultra-orthodoxe ou haredi chez ceux qui avaient choisi cette voie, ils s’étaient donc transformés en Ashkénazes, notamment en envoyant leurs enfants dans l’enseignement « lituanien » (sensibilité ultra-orthodoxe non hassidique). Dans les années 1980, avec le développement d’une direction spirituelle charismatique – celle du rabbin [[Ovadia Yosef]] (1920-2013) – et d’un leadership politique influent, ils ont parfait leur indépendance avec la création d’un système d’enseignement faisant contrepoids avec ceux des communautés ashkénazes : « La source de l’éducation toranique » (Maayan hahinoukh hatorani). Cependant, jusqu’à ce jour, les haredim orientaux restent dispersés entre yeshivot (écoles académiques)lituaniennes et yeshivot séfarades<ref>Florence Haymann, entretien, "Être séfarade et quitter le monde ultra-orthodoxe", p.47, consultable en ligne, http://csuq.org/wp-content/uploads/2015/12/LVS_DEC_2015_Dossier_Special.pdf</ref>".
"Il existe toujours dans le monde ultra-orthodoxe une [[discrimination]] entre les séfarades et les ashkénazes et ce, depuis leur première rencontre. Un quota est toujours en vigueur pour intégrer des élèves d’origine séfarade dans les yéchivot ashkénazes. Il faut savoir qu’une yéchiva avec peu d’élèves séfarades, est considérée comme une yéchiva prestigieuse; les séfarades eux-mêmes, ne désirant pas étudier dans leurs propres structures.
Les [[mariages mixtes]] (séfarades/ashkénazes) ne sont pas tolérés, exception faite si la personne d’origine ashkénaze a une tare. Il en est de même pour les établissements scolaires. On peut, en effet, citer l’exemple de l’école Emmanuel en 2007, affaire portée à la connaissance des médias, où les élèves d’origine séfarade et ashkénaze étaient séparés par un mur. Les heures de récréation étaient aménagées de telle sorte que les élèves ne pouvaient pas se fréquenter et le code vestimentaire était spécifique pour chaque groupe afin de les différencier. Cette affaire a provoqué des manifestations de la part des ultra-orthodoxes, ne tolérant pas l’intervention de la Cour Suprême à ce sujet qui avait condamné ces discriminations<ref>Entretien avec Yaacov Loupo, consultable en ligne, p.44, http://csuq.org/wp-content/uploads/2015/12/LVS_DEC_2015_Dossier_Special.pdf</ref>". De fait, en juin 2010, une décision d'un juge de la Cour suprême interdisant la ségrégation entre élèves ashkénazes et séfarades pratiquée dans l'[[colonie israélienne|implantation]] d'Immanuel provoque à Jérusalem une manifestation géante de protestation, à laquelle participent plus de {{formatnum:100000}} ''haredim''<ref>[http://www.rfi.fr/moyen-orient/20100617-manifestation-israel-plus-cent-mille-juifs-religieux-contre-cour-supreme Manifestation de plus de cent mille haredim], RFI, 17-06-2010.</ref>.
▲D'un point de vue institutionnel, les ''haredim'' [[séfarade]]s sont restés au sein du réseau scolaire [[Agoudat Israël]] jusqu’en [[1984]]. Mais leur mise à l’écart des centres de pouvoir a provoqué la scission du [[Shass]] en [[1984]]. Les ''haredim'' séfarades ont aujourd’hui leurs propres chefs religieux ([[Ovadia Yossef]]), leur parti, et défendent les intérêts de leur communauté. Mais il n’y a pas non plus de rupture franche, en particulier avec le courant ''[[Mitnagdim]]''. Ils sont en effet souvent issus de ses ''yeshivot''. Les divergences entre haredim orientaux et occidentaux ont en effet été renforcées par celles entre ''[[Mitnagdim]]'' (lituaniens) et ''[[hassidim]]'' : « s’il est vrai que le Rav Schach [chef des ''[[Mitnagdim]]'' occidentaux] sembla particulièrement soucieux de doter les ''haredim'' séfarades d’une réelle représentation politique corrigeant ainsi l’inégalité ethnique originelle, il convient de souligner que sa démarche fut également dictée par d’autres types de considérations, visant à la fois à asseoir le pouvoir des lituaniens au sein du camp ''haredi'' et à optimiser la structuration de celui-ci en vue de conquêtes électorales futures. L’opposition entre ''hassidim'' et lituaniens fut, par conséquent, à l’origine de Shas, réactivée par le Rav Schach mais aussi par le Rav [[Ovadia Yossef]] qui, bien que [[séfarade]], était proche du courant lituanien<ref>[http://tel.ccsd.cnrs.fr/docs/00/02/89/06/PDF/th%E8se%20Myriam%20Charbit.pdf#search=%22Edah%20haredi%22 La revanche d’une identité ethnico-religieuse en Israël : la percée du parti Shas entre construction identitaire séfarade-haredi et dynamiques clientélistes], {{p.|232}}. Thèse de doctorat de l’Institut d’Études Politiques de Bordeaux IV, au format PDF.</ref> ».
=== Divisions sur les contraintes religieuses ===
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