« Critiques du libéralisme économique » : différence entre les versions

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C'est un article sur les critiques du libéralisme, pas sur les critiques des critiques du libéralisme
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* La possibilité informationnelle : l'exercice de la liberté repose sur la possibilité de faire des choix informés quant à leurs conséquences. Or, cette condition n'est pas remplie si l'information est imparfaite ou coûteuse à obtenir. Ces imperfections rendent difficile à défendre l'idée de l'efficacité du résultat des interactions libres entre les agents.
 
Les libéraux reconnaissent ces limitations et y apportent deux réponses : certains soutiennent l'inexistence d'un système plus efficace que l'[[économie de marché]] pour assurer la prospérité de tous. D'autres, sans écarter cet argument, considèrent que {{pas clair|ces limitations ne doivent pas justifier une limitation de la liberté|Août 2017}} des individus, par exemple celle de disposer librement de ses revenus ou d'envoyer ses enfants à l'école de son choix.
 
=== Critique externe ===
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Les déséquilibres produits par le libéralisme économique peuvent être d'ordre conjoncturel, consistant en un simple déséquilibre temporaire entre offre et demande dans l'ensemble de l'économie ou dans un secteur d'activité donné. Pour les critiques du libéralisme économique, la solution à de telles crises passe par une intervention de l'État en amont ([[planification]] ou orientation de l'économie) ou en aval ([[politique de relance]] monétaire ou budgétaire pour sortir de la crise, [[politique sociale]] pour amortir les effets de la crise).
 
Les libéraux pensent au contraire que dans un régime de liberté économique, les débuts de déséquilibre seraient rapidement corrigés par le libre jeu du marché, et que ces déséquilibres ne peuvent se transformer en crises que si l'État intervient pour empêcher ces ajustements afin d'en protéger certaines catégories sociales.
 
==== Critique sur la [[spéculation|spéculation financière]] ====
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==== Critique du recul du politique ====
 
{{...}}
Le libéralisme économique priverait la [[politique]] de moyens d'action et par là transformerait la politique en une annexe du marché libéral car, si la politique n’agissait pas, le marché irait combler le besoin et choisir à sa place. Il s'agit en réalité d'une critique à l'encontre du libéralisme en général, puisque la limitation du pouvoir politique (voire sa disparition complète pour certains comme les [[libertariens]]), est l'essence du libéralisme. Le libéralisme défend en effet la limitation du pouvoir de l'État et des autres individus sur l'individu. {{pas clair |Celui-ci étant libre, né et des autres, doit se voir protéger dans sa vie et faire les choix de vie lui semblant les meilleurs, avec bien sûr certaines limites.}}
 
Certains libéraux, en particulier les tenants de la théorie des choix publics, s'opposent à cette critique en expliquant que la capacité de l'État à intervenir dans les affaires économiques transforme la politique en marché. D'après eux, toute possibilité de régulation du marché par l'État implique pour les partis politiques un avantage à vendre (en échange de voix par exemple), et pour les agents économiques une rente à acheter. Pour les opposants au libéralisme, cet argument ne tient pas car dans la plupart des démocraties modernes, ce genre de pratique est assimilé à de la corruption et est donc illégal.
 
L'idée libérale repose sur le principe du contrat entre libres parties. Celles-ci peuvent négocier et parvenir à un accord commun {{Pas clair| par le jeu de [[Offre et demande|l'offre et de la demande]]}}. Un tel système est considéré par les libéraux comme plus légitime qu'un système où une partie impose sa volonté à tous les autres à l'issue d'un affrontement (même électorale) comme c'est le cas dans le système démocratique de la 5ème République Française, par exemple. Mais en fait, il est pratiquement impossible d'obtenir que toute une population se mette d'accord sur une position en temps voulu par simple marchandage,{{pas clair| {{Passage non neutre| et c'est même d'autant plus difficile que c'est plus nécessaire}}}}.
 
Il y a de part et d'autre une pétition de principe, qui conduit à une opposition irréductible et même à une incompréhension complète entre les deux positions.
* la position antilibérale ou holiste met la source de toute légitimité dans la communauté, qui peut, par volonté politique, en déléguer une partie aux individus sous forme d'une participation au processus de décision (consultation par des canaux divers, droit de vote plus ou moins étendu...). Une règle comme celle de la majorité apparaît comme un compromis supportable et donc légitime.{{référence nécessaire | La légitimité du politique est toujours illimitée,|date=juin 2017}} seules des limites pratiques existent.
* la position libérale met la source de toute légitimité dans l'individu seul ; l'individu peut, par commodité et sécurité, aliéner une partie de son pouvoir aux organes politiques, adhérer aux règlements de la communauté, etc., mais la légitimité politique est seulement « dérivée », inférieure. Si, en pratique,{{Passage non neutre| il faut que certaines décisions soient imposées}} (le meilleur exemple étant les décisions de justice, qui font forcément au moins un mécontent), {{pas clair |{{Lesquels |des principes| date= juin 2017}} profonds}} mettent des bornes strictes à ce qu'il est possible d'imposer, et donc à la légitimité des pouvoirs, au point qu'un vote même unanime peut n'avoir aucune légitimité s'il transgresse{{pas clair | les droits naturels}}.
Les critiques, {{refnec|héritiers du père [[Henri Lacordaire]]}}, voient dans le libéralisme l'instauration de la loi du plus riche, une forme de [[ploutocratie]]. Il y a certes une différence entre une ploutocratie et un marché politique : dans un marché politique,{{référence nécessaire | le riche doit transférer une partie de sa richesse à ses adversaires|date=juin 2017}} (et pas seulement à ses amis) pour obtenir une décision politique conforme à ses souhaits, ce que ne font ni les ploutocrates, ni {{Passage non neutre|les hommes politiques dépensant des fortunes en [[propagande]]}}. Mais les critiques ne considèrent pas cette différence comme suffisante :{{pas clair| {{Passage non neutre| dans leur perspective où le politique peut légitimement tout, il est bien évident pour eux que l'investissement politique est le plus rentable du monde, et que les vainqueurs n'auraient aucun mal à récupérer leur mise, faisant du marché politique un marché de dupes pour les vendeurs de leur droit.}} }} Alors que, dans la perspective libérale, ce détournement {{référence nécessaire |n'est pas possible}}, puisque le pouvoir politique ne peut que ce qui lui est spécifiquement délégué.
 
=== Critiques sociales ===
La majeure partie des critiques adressées au libéralisme économique concerne les conséquences sociales prêtées à la mise en œuvre du libéralisme.
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Ces critiques trouvent leurs sources dans deux principaux types de motivations :
* des motivations se réclamant de valeurs [[morale]]s (l'[[égalité sociale|égalité]], la [[Solidarité (notion)|solidarité]], la [[fraternité]], l'aide aux plus faibles, le [[partage]]..), au nom notamment de l'[[humanisme chrétien]] ou de l'[[humanisme]] laïc d'essence [[République|républicain]]e ou [[Socialisme|socialiste]].
* des motivations plus [[utilitariste]]s liées à l'organisation de la société. Ces critiques reprochent au libéralisme de diviser la société en classes sociales ou groupes sociaux antagonistes, de nuire à la cohésion sociale ou nationale.{{référence nécessaire | Ces critiques proviennent historiquement de la droite [[contre-révolutionnaire]]}} - qui prône le retour à une société organique ([[organicisme]]) ou du courant de pensée du [[nationalisme]], qui prône la coopération entre classes dans l'intérêt national. En France, c'est notamment la position [[gaulliste]].
 
==== La question des inégalités et de la répartition de la richesse créée ====
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Au niveau international, les politiques préconisées par le [[Fonds monétaire international]] ont été accusées d'entraîner des conséquences sociales dévastatrices et d'accroître la pauvreté. L'économiste néo-keynésien [[Joseph Eugene Stiglitz]] a ainsi reproché au FMI de faire passer l’intérêt de son « principal [[actionnaire]] », les [[États-Unis]], avant ceux des nations les moins développées<ref>[[Joseph Eugene Stiglitz]], ''[[La Grande Désillusion]]'', Paris, Plon, 2002.</ref>.
 
Les libéraux ne partagent pas cette analyse et avancent que sur un plan théorique, et comme pour la spéculation, aucun système politique n'est en droit de dicter à chacun la bonne façon de vivre sa vie. Si certaines inégalités sont à combattre, d'autres sont le fruit de trajectoires de vie différentes dont la responsabilité repose sur l'individu. Les libéraux accusent aussi les systèmes qui cherchent officiellement à réduire les inégalités, de les entretenir ou les développer. L'[[interventionnisme]] social est pour eux finalement contre-productif pour les plus pauvres.{{référence nécessaire | Sur le plan pratique, les libéraux renvoient aux exemples russe, indien ou chinois, où l'on observerait une répartition plus équitable des richesses au sein de leurs populations respectives depuis que leurs économies ont été libéralisées|date=15 jun 2017 }} et qu'elles connaissent en retour des gains de croissance importants. Même chose pour l'économie des pays du Sud-Est asiatique, ou celle de certains pays du Maghreb, qui n'a décollé qu'à partir des années 1980, période au cours de laquelle ces pays se détournent du [[socialisme]] au profit du libre marché. L'État se voyant attribuer la fonction de protéger les libertés individuelles dont {{pas clair |le droit naturel de [[propriété]], celui-ci lutte contre le vol}}. On admet parfois dans ce cas qu'il intervienne pour éviter que des [[mafias]] et les [[oligarques]] n'édifient des [[monopoles]]. Le caractère libéral de cette justification de l'intervention de l'État est cependant contesté par de nombreux libéraux dont ceux de la tradition autrichienne.
 
Répondant à la critique dans ''Liberté économique et interventionnisme'', l'économiste autrichien [[Ludwig von Mises]] écrivait ainsi : {{Citation|Le libéralisme économique ne se bat pas en faveur des intérêts de ceux qui sont riches aujourd'hui. Au contraire, ce que le libéralisme économique veut, c'est laisser les mains libres à quiconque possède l'ingéniosité pour supplanter le riche d'aujourd'hui en offrant aux consommateurs des produits de meilleure qualité et moins chers. Sa principale préoccupation est d'éliminer tous les obstacles à l'amélioration future du bien-être matériel de l'humanité ou, dit autrement, à la suppression de la pauvreté.}}<ref>[[Ludwig von Mises]], ''Liberté économique et interventionnisme'', chap. 46</ref>]
 
==== La question de la pauvreté et du chômage ====
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[[Karl Marx]] a accusé le capitalisme de laisser se développer volontairement un certain niveau de [[chômage]] afin de constituer ce qu'il appelle une {{citation|[[armée de réserve de travailleurs]]}} maintenant en permanence une pression à la baisse sur les [[salaire]]s<ref>Karl Marx, ''[[Le Capital]]'', ref à préciser.</ref>.
 
Les libéraux avancent pour leur part que le libéralisme économique est le meilleur moteur de la création de richesses car il {{pas clair |libère}} les talents et les initiatives et {{pas clair |les dynamise}} par le jeu de la [[concurrence]] et l'attrait de la rémunération, et que la richesse créée profite à tous. Sur le plan concret, ils soulignent ainsi les chiffres de l'[[Observatoire des inégalités]] selon lequel « le nombre de pauvres dans le monde s’est réduit de 1,9 à 1,4 milliard de personnes entre 1981 et 2005, selon les données de la [[Banque mondiale]] qui utilise un seuil de pauvreté fixé à {{unité|1.25|dollar}} par jour et par habitant. Une évolution d’autant plus positive que dans le même temps la population mondiale s’est accrue. Du coup, le taux de pauvreté a été réduit de moitié : de 52 à 26 % de la population mondiale<ref name="obs">[http://www.inegalites.fr/spip.php?article381 « La pauvreté dans le monde »], [[Observatoire des inégalités]], 7 octobre 2008.</ref> ». Les critiques font cependant remarquer que l'observatoire précise, en relativisant le nombre mais non la tendance : « toutefois, ce jugement positif doit être nuancé. Le seuil de pauvreté considéré est particulièrement bas : en doublant ce seuil à {{unité|2.5|dollars}} par jour, on compte plus de trois milliards de pauvres, soit plus de la moitié de la planète<ref name="obs" /> ».
 
=== Critique concernant les services publics ===
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Les opposants au libéralisme économique estiment que la recherche de la maximisation du profit individuel mis en avant dans le libéralisme économique ne permet pas de tenir compte de l'intérêt collectif, et donc de l'environnement. {{référence nécessaire |Les critiques estiment que les modèles libéraux ne rendent pas bien compte des relations entre la [[croissance économique]] et le [[développement durable]] (notamment ses aspects environnementaux, mais aussi sociaux), en particulier sur la comptabilisation du [[capital naturel]] et l'internalisation des coûts environnementaux dans le prix des produits.|date=15 jun 2017 }} La recherche du [[profit]] maximal, qui caractérise le modèle libéral, buterait sur l'impossibilité d'intégrer le coût réel des [[ressources naturelles]] dans le prix des produits, en particulier dans une logique du court terme en matière de retour sur investissement.
 
{{référence nécessaire |Les critiques estiment donc que l'instauration de politiques de [[développement durable]] nécessite l'[[Économie de marché#La prise en compte du développement durable|intervention de l'État dans l'économie de marché]]. Ils estiment par ailleurs que le libéralisme n'est pas véritablement créateur de valeur car la mesure classique de la [[croissance économique]] par le [[produit intérieur brut]] (PIB) ne rend pas compte de la destruction de valeur constituée par la diminution du [[capital naturel]].|date=15 jun 2017 }}
 
Les défenseurs du libéralisme économique estiment pour leur part que la question de l'environnement est bien prise en compte dans {{Lesquels|certaines|date=juin 2017}} théories économiques libérales. L'une des théories libérales de l'environnement – la ''New Resource Economics'' – prône la [[privatisation]] des biens naturels, arguant que des biens privés sont mieux entretenus que les biens collectifs et que le [[prix]] offre la meilleure régulation de la rareté d'un bien. L'économiste américain F. L. Smith écrit ainsi en 1992 : « Il ne s’agit pas de construire un monde où, comme le voudraient les verts, les arbres et les animaux auraient des droits ; mais plutôt une société dans laquelle chaque arbre et chaque animal aurait un propriétaire, et donc un défenseur<ref>F.L. Smith, ''Économie de marché et protection de l'environnement'', in M. Falque et G. Millière, ''Écologie et Liberté, une autre approche de l'environnement'', 1992, Paris, Litec, collection Liberalia, pp. 237-279 cité sur [http://vertigo.revues.org/index3608.html#tocto1n2].</ref>. »
 
== Perspective historique ==