« Historiographie du débat sur la localisation d'Alésia » : différence entre les versions

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André Berthier, la méthode du portrait-robot et l'hypothèse de Chaux-des-Crotenay : retouches + adhésion nécessaire pour consultation + refnec
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André Berthier, la méthode du portrait-robot et l'hypothèse de Chaux-des-Crotenay : - là c'est plus précis et surtout plus vrai. Sans lamentations dissimulées pour les partisans de Chaux.
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La superficie de l'oppidum doit être vaste, potentiellement jusqu'à {{unité|1000|ha}}, car il doit pouvoir accueillir une armée de {{formatnum:80000}} hommes, de nombreux troupeaux et les Mandubiens<ref>"Les annales d'Alésia, la méthode du portrait-robot dans la recherche d'Alésia", par André Berthier, page 4 [http://berthier.archeojurasites.org/sites/default/files/ajs_1984_annales-alesia_portrait-robot.pdf]</ref>. Les descriptions employées par Jules César doivent s'appliquer à la lettre<ref> « J. Carcopino a eu raison d'appeler la description d'Alésia par César '' un petit chef-d’œuvre d'exactitude et de transparence descriptive '' ». ''Alésia'', André Berthier et André Wartelle, Nouvelles Éditions Latines, Paris, 1990, p.133 </ref> et ne pas être édulcorées<ref>« La plaine n'est pas « à proximité » mais elle est devant l'oppidum (ante id oppidum) ; les hauteurs ne sont pas placées n'importe comment « alentour » mais elles ceinturaient (cingebant) l'oppidum, à même altitude (pari altitudinis fastigio), laissant un faible intervalle de bord à bord (mediocri spatio interjecto). Cet oppidum, les deux rivières ne le bordaient pas tout simplement, mais elles en lavaient (subluebant) le pied ».''Alésia'', André Berthier et André Wartelle, 1990, p. 133</ref>. Berthier doit donc absolument trouver une plaine d'une longueur de 3000 pas, soit {{unité|4.5|km}}<ref> « Devant la ville s'étendait une plaine d'environ trois mille pas de longueur ». B.G. 7, 69. « Pendant les travaux, il y eut un combat de cavalerie dans cette plaine entourée de collines et qui s'étendait dans un espace de trois mille pas, comme nous l'avons dit plus haut ». B.G. 7, 70. « Ayant le lendemain fait sortir la cavalerie de leur camp, ils couvrent toute cette plaine que nous avons dit avoir trois mille pas d'étendue ». B.G. 7, 79.</ref> et deux rivières de chaque côté, au pied même (radices) de l'oppidum<ref> « Cuius collis radices duo duabus ex partibus flumina subluebant ». B.G.7, 69, 2.</ref>. Sur les cartes d'état-major qu'il s'est procurées et à l'aide de son « portrait-robot », André Berthier, étudie tout d'abord l'oppidum d'Alise-Sante-Reine et la [[Côte-d'Or]], puis il descend progressivement jusque dans le Jura, éliminant sites après sites avant de s'arrêter sur un vaste éperon barré, montagneux et totalement inconnu<ref> « Au confluent de la Saine et de la Lemme, à l'endroit où la plaine de Syam aurait pu s'allonger, elle nous est apparue obstruée par une imposante masse montagneuse dressant un mur presque vertical de {{unité|250|m}} de hauteur. Un site privilégié se détachait tout à coup sur la carte et s'isolait de lui-même ». Berthier et André Wartelle 1990, p. 141</ref>.
 
À partir de [[1964]], il multiplie les demandes de fouilles qui se heurtent presque systématiquement à des refus, M. Reddé emploie d'ailleurs le terme de « guerres picrocholines » avec les services de l'état pour qualifier cette période, quand A. Berthier parle lui de véritable comédie. Le professeur Lucien Lerat directeur des Antiquités de Besançon, farouche adversaire de Berthier de la première heure, mettra sa démission dans la balance dès [[1965]], elle fut refusée mais une deuxième demande aboutira en [[1971]]<ref name="Reddé 69" />{{,}}<ref>[[André Berthier]] et [[André Wartelle]], Alésia, 1990, {{p.}}16</ref>. Berthier finit par se rendre directement auprès des ministres. Il obtient d’eux quelques autorisations de courte durée et s'attire les foudres des autorités archéologiques<ref>Actualité de l'histoire [http://www.actualite-histoire.com/actualit%C3%A9s/alesia-le-tabou-archeologique-la-bombe-politique/]</ref>. Une campagne de fouilles de sauvegarde réalisée en tranchées de sondage met au jour plusieurs structures. Il obtiendra quatre autres campagnes de fouilles, de durée et d'espace très limités (comme toutes les fouilles archéologiques programmées), qui ne feront pas l'objet de publications scientifiques. Par la suite, les sondages menés sur le site viendront cependant fortement compromettre les interprétations de Berthier : parmi tous les échantillons de céramique prélevés sous la côte Poire, lieu présumé du camp nord décrit par César, la période de la Tène Finale, celle de la guerre des Gaules, est quasiment absente de la documentation, le site s'avérant plutôt être occupé au haut-empire qu'à l'époque de César<ref>Marie-Pierre Rothé, '' Carte archéologique de la Gaule 39 : le Jura'', CNRS, Paris, 2001, {{p.}}334 et {{p.}}683</ref>. Au total cinq fouilles et neuf sondages ont été autorisés à Chaux-des-Crotenay<ref>{{Harvsp|Reddé|2003|p=120-124}} et ''Alésia retrouvé'', [http://www.alesia-retrouvee.fr/index.php?option=com_content&task=view&id=205&Itemid=247 site internet] défendant le site de Chaux par Jean-Pierre Picot. Voir aussi pour les dernières fouilles au début des années 1990, la Carte archéologique de la Gaule 39, aux pages Syam et Crans.</ref>. Ces campagnes, trèsrapidement modestesinterrompues par l'absence de résultats probants attestant d'un site celtique, n'ont pas fait l'objet de publication scientifique [[Évaluation par les pairs|véritable]], en partie du fait des désaccords interprétatifs entre André Berthier et les différents spécialistes mobilisés par les instances archéologiques nationales<ref name=":2">{{Article|langue=fr-FR|titre=Second manifeste du « groupe des 25 » au sujet d’Alésia et de Chaux des Crotenay|périodique=Congeries Armorum|lire en ligne=http://linteati.hypotheses.org/80|consulté le=2017-10-22}}</ref>. L'ensemble des rapports des fouilles autorisées a été publiéauto-édité en accès restreint et payant sur le site ArchéoJuraSites<ref>[http://berthier.archeojurasites.org/origine-du-document/archives-andre-berthier Archives Berthier sur le site Archeojurasites]</ref> qui a numérisé les archives d'[[André Berthier]]. Elles ne sont toutefois consultables que sur inscription au site internet et sur adhésion à l'association. DeC'est à l'heure mêmeactuelle cette association aqui pudétient prendrele possessionmobilier de la totalité des {{Refsou|milliers d’artefacts}}archéologique recueillisdécouvert à l'occasion des trois rares fouilles autorisées à [[Chaux-des-Crotenay]], paret lesqui servicesdétient archéologiquesde fait plein pouvoir sur l'étude et la publication de celui-ci<ref name=":2" />.
 
En [[1966]], Berthier adresse un mémoire à [[Jérôme Carcopino]], ex-ministre et auteur de la loi du 27 septembre 1941 sur les fouilles archéologiques, pour expliquer son scepticisme au sujet du site d'[[Alise-Sainte-Reine]]. En [[1980]], il fonde l'Association [[Lemme (rivière)|Lemme]] et [[Saine]] d'intérêt archéologique (A.L.E.S.I.A.)<ref group="N">La Lemme et la Saine sont deux rivières qui coulent de part et d'autre du site et confluent : elles font partie du « portrait-robot » établi par André Berthier à partir des descriptions de César dans la Guerre des Gaules.</ref> pour soutenir ses hypothèses. En [[1984]], il récapitule sa démarche et ses hypothèses, en particulier « La Méthode du portrait-robot » au {{109e}} Congrès national des sociétés savantes tenu à l'[[Université de Bourgogne|université de Dijon]]{{sfn|Berthier||||1987|id=berthier109|p=277-300}}. En [[1990]], il publie un ouvrage en collaboration avec [[André Wartelle]]<ref>André Berthier et André Wartelle, ''Alésia'', Nouvelles éditions latines, Paris, 1990.</ref>.