« Georges Bataille » : différence entre les versions

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Hotter3 (discuter | contributions)
→‎La revue Minotaure : retour à formulation précédente - lourde (que "comme le souligne X qui cite Y") et + juste (c'est Starobinski, cité par Surya, qui avance le nom de Vitrac)
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Lepetitlord (discuter | contributions)
→‎La revue Acéphale : Non, Mitchell, Winfree ne disent pas cela. Ou alors itez exactement leur texte. Ne pas utiliser une référence pour justifier un texte sns rapport
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Le {{n°|1}}, daté du {{date|24 juin 1936}}, avec une couverture dessinée par [[André Masson (artiste)|André Masson]], porte le titre de ''Conjuration sacrée''. Le {{n°|2}} ({{date|21 janvier 1937}}), qui porte le titre ''Réparation à Nietzsche'', dénonce les falsifications de l'œuvre de Nietzsche par les nazis et les fascistes. Les articles sont signés de Bataille, [[Jean Wahl]], [[Roger Caillois]], Jean Rollin<ref>[http://i.a.m.free.fr/acephale/revue.html Jean Rollin, Réalisation de l'homme {{p.|24}}]</ref>, [[Jules Monnerot (sociologue)|Jules Monnerot]], [[Pierre Klossowski]] ; le numéro 3-4 (juillet 1937), également illustré de quatre dessins par Masson, est consacré à Dionysos et comprend « Dionysos philosophe » par Jules Monnerot, « Les Vertus dionysiaques » par Roger Caillois, « Don Juan selon Kierkegaard » par Pierre Klossowski et « Chronique nietzschéenne » par Georges Bataille, plus une importante « Note sur la fondation d'un Collège de Sociologie », qui allait représenter l'activité du groupe Acéphale consacré à la sociologie sacrée. Aucun numéro d{{'}}''Acéphale'' ne paraît en 1938. Le numéro 5 (juin 1939), titré ''Folie, Guerre et Mort'', est anonyme, il comprend « La Folie de Nietzsche »<ref group="note">Selon Michel Surya, {{Citation|Nietzsche [est] le seul dans la communauté duquel [Bataille] ait vraiment vécu [...] Acéphale, entreprise convulsive, tragique - « monstrueuse » dira-t-il même après coup [...] mais nommément nietzschéenne }}, ''Sainteté de Bataille'', Éditions de l'éclat, 2012, {{p.|11}}.</ref>, « La Menace de guerre » et « La Pratique de la joie devant la mort », sorte d'exercice spirituel à l'usage d'un mystique athée<ref name="id=LB 1 14">{{harvsp|Laffont Bompiani|1990|p=14|id=LB 1}}</ref>. Le dernier numéro à paraître en 1939<ref name="Surya 282">{{harvsp|Michel Surya|2012|p=282|id=S}}</ref> est en fait entièrement écrit par Bataille. {{Citation|Il est placé sous le signe tragique de ''La Pratique de la joie devant la mort''<ref name="Surya 282"/>}}. Surya remarque à son propos : {{Citation bloc|Certes, il commémore Nietzsche [mort le 25 août 1900] comme l'ont fait les précédents, mais de façon tragique. Bataille est un peu plus profondément descendu dans l'horreur de la mort chaque jour provoquée ; Colette Peignot est morte.<ref name="Surya 282"/>}} Henri Dubief, qui a conservé les textes de Pierre Dugan, indique déjà l'orientation d'Acéphale qui est à la fois le projet d'une communauté et celui d'une religion assez éloigné de la définition donnée par la suite par Georges Bataille. Cette communauté comprenait les membres suivants : Isabelle Farner, plus tard connue sous le nom de sculpteur [[Isabelle Waldberg]], Georges Ambrosino, Pierre Klossowski, [[Patrick Waldberg]], et peut-être aussi : Jacques Chavy, René Chenon, Henri Dubief, Pierre Dugan, Henri Dussat, Imre Kelemen<ref name="Surya 286">{{harvsp| Surya|2012|p=286|id=S}}.</ref>. D'autres rejoindront le groupe plus tard. Mais une chose est certaine : Acéphale était d'abord un projet de religion, « farouchement religieux<ref name="Surya 287">{{harvsp| Surya|2012|p=287|id=S}}.</ref>. »
 
La société secrète ''Acéphale'' se distingue de la revue homonyme, dont elle est toutefois le pendant ésotérique, de même qu'elle est rattachée au Collège de Sociologie bientôt créé. Bataille y donne sa première conférence au printemps 1937 selon Andrew J. Mitchell et Jason Kemp Winfree<ref name="MW 194-195">{{harvsp| Mitchell, Winfree|2009|p=194-195|id=MW}}.</ref>. {{,}}<ref group="note">Dans ''L'Apprenti Sorcier'', qui regroupe tous les textes, lettres et documents concernant ''Acéphale'', Marina Galletti est un peu plus précise, et reproduit le texte de ce premier exposé, « Ce que j'ai à dire », lu par Bataille le 7 février 1937 au Grand Véfour, ''L'Apprenti Sorcier'', Éditions de la Différence, coll. « Les Essais », 1999, p. 324-335. En revanche, les biographes et exégètes ne donnent pas tous les mêmes dates, ni les mêmes noms concernant les membres des trois communautés : Acéphale, Collège de sociologie, et Société de psychologie collective.</ref>. On sait peu de choses sur la société secrète ''Acéphale'' dans laquelle la folie de Georges Bataille s'est déchaînée au point que Michel Leiris écrit à Bataille, en juillet 1939 {{Citation|[...] il faut choisir. Et si nous réclamons de la science sociologique telle que l'ont constitué Mauss, Durkheim et Robert Hertz, il est indispensable que nous nous conformions à ses méthodes. Sinon il faut que nous cessions de nous dire sociologues afin de dissiper tout malentendu.<ref name="LL116"/>}}
 
Michel Leiris a qualifié les rites de cette société de « canulardesques », ainsi qu'il l'a déclaré dans un entretien avec Michel Surya<ref name="Surya 630">{{harvsp| Surya|2012|p=630|id=S}}.</ref>. L'un consistait en un refus de serrer la main aux [[Antisémitisme|antisémite]]s, l'autre en la commémoration [[place de la Concorde]] de l'exécution de Louis XVI, parce que selon Bataille, {{Citation|la place de la Concorde est le lieu où la mort de Dieu doit être annoncée et criée précisément parce que l'obélisque en est la négation la plus calme.<ref>« L'obélisque », ''O.C.'' I, {{p.|503}}</ref>}} D'autres rites étaient culinaires : un repas quotidien dont le vin était proscrit. Un autre rite consistait à prendre le train [[Gare de Paris-Saint-Lazare|gare Saint-Lazare]] pour aller jusqu'à [[Saint-Nom-la-Bretèche]] où la communauté allait dans la forêt pour faire brûler du soufre au pied d'un arbre foudroyé, signe de mort brutale<ref name="Surya 290">{{harvsp| Surya|2012|p=290|id=S}}.</ref>.
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