« Ariane 6 » : différence entre les versions

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L'union européenne n'est pas un pays. Et des membres de l'ESA participant à ce projet ne sont pas membres de l'UE
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{{Infobox Fusée
|nom = Ariane 6<br><small>''[[Lanceur (astronautique)|Lanceur spatial]]''</small>
|image = Ariane 62 and 64.svg
|taille image =
|légende = Versions A62 et A64 d'Ariane 6
|paysorigine = {{Liste déroulante|titre=22 États d'[[Europe]]|contenu={{Allemagne}}<br>{{Autriche}}<br>{{Belgique}}<br>{{Danemark}}<br>{{Espagne}}<br>{{Estonie}}<br>{{Finlande}}<br>{{France}}<br>{{Grèce}}<br>{{Hongrie}}<br>{{Irlande}}<br>{{Italie}}<br>{{Luxembourg}}<br>{{Norvège}}<br>{{Pays-Bas}}<br>{{Pologne}}<br>{{Portugal}}<br>{{République tchèque}}<br>{{Royaume-Uni}}<br>{{Roumanie}}<br>{{Suède}}<br>{{Suisse}}}}
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'''Ariane 6''' est un [[lanceur (astronautique)|lanceur]] de moyenne à forte puissance (5 à {{unité|10.5|tonnes}} en [[orbite de transfert géostationnaire]]) que l'[[Agence spatiale européenne]] développe pour remplacer sa fusée lourde [[Ariane 5]] vers 2021. Malgré son succès et sa position dominante dans le domaine des lancements de satellites [[orbite géostationnaire|géostationnaires]], Ariane 5 coûte cher à fabriquer et ses parts de marché sont menacées à moyen terme à la fois par l'évolution du marché des satellites et par l'arrivée de concurrents : [[SpaceX]] et [[Longue Marche (fusée)|Longue Marche]]. Dans le cadre de la conférence ministérielle de novembre 2012 qui fixait pour 2 ans les budgets de l'agence spatiale européenne, les ministres de l'UE ont octroyé une enveloppe de 157 millions d'euros pour l'étude du nouveau lanceur qui devrait à la fois remplacer Ariane 5 et la version du lanceur russe [[Soyouz (fusée)|Soyouz]] utilisée par les pays européens. La décision de fabriquer Ariane 6 a été prise en décembre [[2014]] après avoir figé la configuration en septembre 2014.
 
'''Ariane 6''' est un [[lanceur (astronautique)|lanceur]] de [[Lanceur moyen|moyenne]] à [[Lanceur lourd|forte puissance]] (5 à {{unité|11.5|tonnes}} en [[orbite de transfert géostationnaire]]) développé par l'[[Agence spatiale européenne]] pour remplacer sa fusée lourde [[Ariane 5]] et utilisé à partir de [[2024 en astronautique|2024]]<ref name="Vol inaugural">{{Lien web|auteur=CNES |titre=Le nouveau lanceur européen Ariane 6 a pris son envol |date=10 juillet 2024 |url=https://cnes.fr/communiques/nouveau-lanceur-europeen-ariane-6-pris-envol|site=www.cnes.fr}}</ref>.
Le chantier du pas de tir d'Ariane 6 a débuté en septembre 2015, le site s'étalera sur {{unité|145|hectares}}<ref>{{Lien web|titre = Le chantier du pas de tir d'Ariane 6 a commencé|url = http://guyane.la1ere.fr/2015/10/19/le-chantier-du-pas-de-tir-d-ariane-6-commence-297335.html|site = guyane 1ère|consulté le = 2015-12-06}}</ref>. Le 18 décembre 2017, ArianeGroup, coentreprise d'Airbus et Safran maître d'œuvre du projet, annonce avoir lancé la phase de production du lanceur.
 
Pour réduire son coût de production, ce lanceur utilise des [[Propulseur d'appoint|propulseurs d'appoint]] à [[Propulsion à propergol solide|propergol solide]] mono-segment à enveloppe carbone (le [[P120]]C). Leur utilisation comme premier étage de la version [[Vega]]-C du lanceur léger européen qui vole depuis juillet 2022 permet une [[économie d'échelle]]. Le premier étage a des caractéristiques très proches de celui d'{{lnobr|Ariane 5}}. Par contre, le deuxième étage met en œuvre pour la première fois le moteur-fusée [[Vinci (moteur-fusée)|Vinci]] plus performant et qui peut être rallumé plusieurs fois, contrairement à son prédécesseur. Toujours dans le but de réduire les coûts, le processus industriel est optimisé (redistribution de certaines tâches), la coentreprise [[ArianeGroup]], qui réunit les établissements d'[[Airbus Defence and Space|Airbus]] et [[Safran (entreprise)|Safran]] contribuant à la construction du lanceur, est créée. Enfin, un nouveau complexe de lancement dédié à {{nobr|Ariane 6}} ({{nobr|ELA 4}}) et permettant des campagnes de lancement plus courtes est construit au [[Centre spatial guyanais]] entre [[2015 en astronautique|2015]] et [[2021 en astronautique|2021]]. Le coût de développement du nouveau lanceur avec les installations au sol était estimé à {{unité|3,8 milliards}} d'euros courant 2020.
 
Ariane 6 est un peu plus haute qu'Ariane 5 (62 mètres) mais conserve son diamètre (5,4 mètres). Sa masse est comprise entre 530 et {{nobr|860 tonnes}} selon les versions. Comme {{nobr|Ariane 5}}, le nouveau lanceur comporte deux étages utilisant des [[ergol]]s [[Cryogénie|cryogéniques]] ([[Oxygène liquide|oxygène]] et [[hydrogène liquide]]s). Le premier étage est propulsé par une version optimisée du [[Moteur-fusée à ergols liquides|moteur-fusée]] [[Vulcain (moteur-fusée)|Vulcain]] ({{nobr|135 tonnes}} de poussée) et le deuxième par un nouveau moteur [[Vinci (moteur-fusée)|Vinci]] ({{nobr|18 tonnes}} de poussée) plus performant et pouvant être rallumé. Au décollage et durant les deux premières minutes du vol, la poussée est fournie principalement par des propulseurs à propergol solide d'une poussée unitaire moyenne de {{nobr|350 tonnes}} : le lanceur est disponible dans deux configurations (deux ou quatre propulseurs d'appoint [[P120]]C) qui permettent une adaptation plus facile aux différents types de charge utile.
 
Un deuxième étage allégé (Icarus) et un troisième étage à [[moteur d'apogée]] (Astris) sont en cours de développement pour accroître les performances du lanceur et son domaine d'application dans des versions qui deviendront disponibles vers 2024/2025.
 
Face à la montée en puissance croissante de la concurrence des lanceurs réutilisables, {{nobr|Ariane 6}} semble néanmoins une réponse partiellement satisfaisante et l'Agence spatiale européenne a déjà lancé le développement de son successeur, [[Ariane Next]], qui pourrait, comme son concurrent direct la {{nobr|Falcon 9}}, mettre en œuvre un premier étage réutilisable. Plusieurs prototypes d'étage réutilisable ([[Callisto (fusée)|Callisto]], [[Themis (fusée)|Themis]]), ainsi qu'un nouveau moteur ([[Prometheus (moteur-fusée)|Prometheus]]) de la classe du Vulcain et brûlant un mélange d'[[oxygène liquide]] et de [[méthane liquide]] sont en cours de développement pour mettre au point les techniques nécessaires.
 
== Contexte ==
 
=== Les faiblessesFaiblesses d'Ariane 5 ===
[[Ariane 5]], qui constitue le principal lanceur de l'[[Agence spatiale européenne]], a été conçuconçue dans les années 1990. Sa capacité ({{unité|20|tonnes}} en [[Orbite terrestre basse|orbite basse]] et {{unité|10|tonnes}} en orbite de transfert géostationnaire (GTO)), découle en grande partie de la nécessité de pouvoir lancer la [[navette spatiale]] européenne [[HermesHermès (navette spatiale)|HermesHermès]] abandonnée par la suite. Ariane 5 fait partie avec [[Atlas V]] et [[Delta IV]] des lanceurs lourds, mais contrairement à ceux-ci, sa capacité ne peut pas être modulée par la présence de [[propulseur d'appoint|propulseurs d'appoint optionnels]]. Après des débuts difficiles entachés par un échec ([[Vol 501 d'Ariane 5|V501]]) et un demi-échec (V502), il s'est emparé de pratiquement la moitié des parts de marché des [[satellite de télécommunications|satellites de télécommunications]] en [[orbite géostationnaire]], ce qui garantit en moyenne 5cinq lancements par an. Les satellites institutionnels européens (sondes spatiales, satellites scientifiques, satellites de navigation, satellites d'observation de la Terre) à destination de l'orbite basse sont par contre généralement lancés par des fusées d'autres puissances spatiales (IndeRussie, RussieChine), moins coûteuses et mieux adaptées à ce type de charge utile.
 
Malgré son succès et sa position dominante à l'époque dans le domaine des lancements de satellites [[orbite géostationnaire|géostationnaires]], {{nobr|Ariane 5}} coûte cher à fabriquer et ses parts de marché sont menacées à moyen terme, à la fois par l'évolution du marché des satellites et par l'arrivée de concurrents, en particulier par le lanceur partiellement réutilisable [[Falcon 9]] de [[SpaceX]]. Dans le cadre de la conférence ministérielle de novembre [[2012 en astronautique|2012]], les ministres de l'[[Union européenne|UE]] octroient une enveloppe de {{nombre|157|millions}} d'euros<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Ariane 6 : le développement industriel décolle |url=https://www.lefigaro.fr/sciences/2012/12/21/01008-20121221ARTFIG00333-ariane-6-le-developpement-industriel-decolle.php |site=[[Le Figaro|lefigaro.fr]] |date=2012-12-21 |consulté le=2023-01-16}}.</ref> pour l'étude du nouveau lanceur qui devra remplacer à la fois Ariane 5 et la version du lanceur russe [[Soyouz (fusée)|Soyouz]] utilisée par les pays européens. Trois options sont évaluées : la première consiste à faire évoluer l'{{nobr|Ariane 5}} ({{nobr|Ariane 5 ME}}) en repoussant à plus tard une refonte totale ; la deuxième propose une configuration où les étages à propergol solide dominent ; la dernière propose une configuration proche de celle d'{{nobr|Ariane 5}}. C'est cette dernière qui est retenue lorsque l'Agence spatiale européenne lance le développement d'Ariane 6 en décembre [[2014 en astronautique|2014]].
 
LesDans les années 2010, les caractéristiques du lanceur Ariane 5 présentent des faiblesses qui pourraient lui faire perdre sa position dominante actuelle :
* dans les conditions de marché actuellesde cette époque, Ariane 5, qui bénéficie d'une prime par rapport à ses concurrents liée à la qualité de sa prestation, reste relativement concurrentielle tant qu'elle peut lancer deux satellites en orbite géostationnaire. Mais la masse de ces satellites tend à augmenter. Lorsqu'un des satellites représente plus de la moitié de la charge utile du lanceur (soit environ {{unité|5|tonnes}}), il devient plus difficile et parfois impossible de trouver un deuxième satellite à lancer sur la même période. Le coût du lancement est dans ce cas entièrement supporté par l'opérateur du premier satellite. Sur le marché très étroit des satellites de télécommunications en orbite géostationnaire (20 satellites environ par an dont la moitié sont lancés par Ariane 5), la nécessité de lancer à chaque fois deux satellites impose des contraintes calendaires fortes pour les propriétaires de ces satellites. Les lanceurs aux capacités plus faibles et donc optimisés pour un lancement simple, comme le lanceur russe [[Proton (fusée)|Proton-M d’ILS]] d’ILS et le russo-ukrainien [[Zenit (fusée)|Zenit-3]], disposent dans ce domaine d'un avantage concurrentiel<ref>[http://europeagenda2010.free.fr/article.php3?id_article=168 Ariane 5, ses succès et la concurrence internationale]</ref> ;
* le deuxième étage d'Ariane 5 ne peut pas être ré-allumérallumé, contrairement auxà celui des lanceurs Zenit et Proton, qui utilisent cette technologietechnique depuis plusieurs décennies. Les orbites de certains satellites nécessitent cette capacité. C'est ainsi que le lancement le 20 avril 2009 d’un satellite militaire italien ([[Sicral- 1B]]) a été confié au lanceur russo-ukrainien Zenit-3 et non à une fusée européenne ;
* à moyen terme, la concurrence va se renforcer. Ariane 5 bénéficie actuellementà cette époque des déboires des lanceurs russes Zenit et Proton qui sont beaucoup moins chers mais qui ont eu ces dernières années des problèmes de fiabilité importants. Ces problèmes de qualité pourraient être résolus dans le futur. La Chine dispose déjà d'un lanceur de faible capacité mais trèsnettement peumoins chercoûteux et elle développe un lanceur [[Longue Marche 5]] de la classe d'Ariane 5, quiopérationnel devraità êtrepartir opérationnelde dansfin quelques années2016. Aux États-Unis, la [[National Aeronautics and Space Administration|NASA]] finance pour le ravitaillement de la [[Station spatiale internationale]] le développement de deux lanceurs privés [[Antares (fusée)|Antares]] et [[Falcon 9]] qui pourraientdoivent pouvoir dans un futur proche proposer l'emport de charges utiles à des coûts beaucoup plus faibles, prédiction totalement réalisée depuis par la Falcon 9 avec de plus, une cadence de lancements beaucoup plus élevée ;
* Ariane 5 est un lanceur coûteux dont la fabrication est subventionnée par l'agenceAgence spatiale européenne à hauteur de {{nombre|120 |millions}} € par an. Ce montant pourrait augmenter fortement dans un contexte plus concurrentiel par deux biais : un abaissement général des tarifs de lancement sous l'effet d'une concurrence exacerbée, et un abaissement de la cadence de tir du lanceur européen qui diminuerait les économies d'échelle et nécessiterait d'amortir les frais fixes (installations, équipes de lancement) sur un nombre de tirs plus réduit.
 
=== Le rapport du CNES de 2009 ===
[[Fichier:Ariane6 logo.svg|vignette|Logo du projet de nouveau lanceur spatial Ariane 6.]]
 
L'agence spatiale française du [[Centre national d'études spatiales|CNES]] préconise le développement d'un nouveau lanceur baptisé Ariane 6 pour s'adapter à l'évolution probable du marché des lanceurs. Un rapport de l'agence commandé par le gouvernement français en janvier 2009 et remis en juin de cette même année, a retenu quelques préconisations structurantes pour le développement du successeur d'Ariane 5 :
 
* poursuivre dans la lignée des lanceurs consommables, car le développement d'un lanceur entièrement réutilisable serait bien trop coûteux (entre 13 et {{unité|19|milliards}} d'euros) et la maintenance d'un tel lanceur coûterait aussi cher que l'actuelle [[Ariane 5]] ;
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* orienter les travaux vers la réalisation d'un lanceur « extrêmement modulable », selon les termes du rapport.
 
== Sélection d'une architecture (2009-2014) ==
=== Architectures envisagées ===
 
==== Propositions initiales du CNES ====
La division lanceurs du CNES a joué un rôle majeur dans la conception des précédents lanceurs moyens et lourds de l'Agence spatiale européenne [[Ariane 1]] à Ariane 5. Le CNES propose que le remplaçant d'Ariane 5 soit conçu pour lancer un unique satellite en [[orbite géostationnaire]] (contrairement à Ariane 5), ce qui doit lui donner une souplesse opérationnelle plus importante. Il peut également mettre en orbite des charges utiles de faible taille avec des capacités similaires à celles de la fusée [[Soyouz (fusée)|Soyouz]]. Cette modularité de la capacité est obtenue en adjoignant un nombre variable de [[propulseur d'appoint|propulseurs d'appoint]]. Les architectures envisagées ont en commun l'utilisation d'un étage supérieur cryogénique utilisant le moteur [[Vinci (moteur-fusée)|Vinci]] et une capacité de lancement modulable comprise entre 2 et {{unité|8|tonnes}}. Le [[Centre national d'études spatiales|CNES]], promoteur du développement d'Ariane 6, propose essentiellement deux scénarios. Le premier, qui a la faveur de l'[[agence spatiale]] française, est basé sur un premier étage propulsé par un moteur à [[Propulsion à propergol solide|propergol solide]]. Celui-ci, d'un diamètre d'au moins {{unité|3.7|mètres}}, pourrait faire l'objet de deux innovations sur une fusée de cette taille : une enveloppe en matériaux composites mono-segment et un chargement du propergol se faisant en coulée continue. Le deuxième scénario repose sur l'utilisation d'un premier étage à ergols liquides cryotechniques avec un [[moteur-fusée|moteur]] à la fois plus puissant et plus performant que le moteur [[Vulcain (moteur-fusée)|Vulcain]] d'Ariane 5<ref>{{lien web|url=https://directory.eoportal.org/web/eoportal/satellite-missions/l/landsat-4-5
 
|titre=Anticipation|auteur=Anna Bellanova|site=CNES / Latitude N°2|date=juillet 2011}}</ref>.
La division lanceurs du CNES a joué un rôle majeur dans la conception des précédents lanceurs moyens et lourds de l'Agence spatiale européenne Ariane 1 à Ariane 5. Le CNES propose que le remplaçant d'Ariane 5 soit conçu pour lancer un unique satellite en [[orbite géostationnaire]] (contrairement à Ariane 5) ce qui doit lui donner une souplesse opérationnelle plus importante. Il peut également mettre en orbite des charges utiles de faible taille avec des capacités similaires à celles de la fusée [[Soyouz (fusée)|Soyouz]]. Cette modularité de la capacité est obtenue en adjoignant un nombre variable de [[propulseur d'appoint|propulseurs d'appoint]]. Les architectures envisagées ont en commun l'utilisation d'un étage supérieur cryogénique utilisant le moteur [[Vinci (moteur-fusée)|Vinci]] et une capacité de lancement modulable comprise entre 2 et {{unité|8|tonnes}}. Le [[CNES]], promoteur du développement de l'Ariane 6, propose essentiellement deux scénarios. Le premier, qui a la faveur de l'[[agence spatiale]] française, est basé sur un premier étage propulsé par un moteur à [[propergol solide]]. Celui-ci, d'un diamètre d'au moins {{unité|3.7|mètres}}, pourrait faire l'objet de deux innovations sur une fusée de cette taille : une enveloppe en matériaux composites mono-segment et un chargement du propergol se faisant en coulée continue. Le deuxième scénario repose sur l'utilisation d'un premier étage à ergols liquides cryotechniques avec un [[moteur-fusée|moteur]] à la fois plus puissant et plus performant que le moteur [[Vulcain (moteur-fusée)|Vulcain]] d'Ariane 5<ref>{{lien web
|url=https://directory.eoportal.org/web/eoportal/satellite-missions/l/landsat-4-5
|titre=Anticipation
|auteur=Anna Bellanova
|site=CNES / Latitude N°2
|date=juillet 2011
}}</ref>.
 
==== Les différentes options d'architecture ====
 
==== Les différentes options ====
Pour répondre aux contraintes de coût (investissement, fabrication en série), d'adéquation aux besoins de l'agence et du marché, de maintien de la capacité industrielle européenne, les concepteurs du lanceur peuvent jouer principalement sur les paramètres architecturaux suivants en s'appuyant sur les travaux existants :
 
* modularité de la capacité (capacité maximum et minimum) : nombre et puissance des propulseurs d'appoint + performance {{1er|étage}} ;
* premier étage à propergol solide (moins performant, abandon Vulcain, coût abaissé) ;
* diamètre du premier étage (ergols liquides) ;
* propulseur d'appoint à propergol solide, longueur, diamètre, réutilisation sur [[Vega]] ;
* réservoirs avec ou sans fondsfond commun (premier étage ergols liquide), moins coûteux mais lanceur plus long ;
* moteur Vinci à tuyère déployable ou fixe (moins coûteux mais lanceur plus long).
 
Pour le premier étage, la tendance actuelle est d'avoir recours au mélange kérosène/oxygène liquide moins performant que le mélange oxygène/hydrogène utilisé par le moteur Vulcain du premier étage de l'Ariane 5. En effet, la réduction des performances est largement compensée par les avantages : il est beaucoup plus facile de développer un moteur de forte puissance requis pour le premier étage, le moteur est plus simple donc moins coûteux à produire et plus fiable, le kérosène occupe beaucoup moins d'espace que l'hydrogène (étage moins long) et est plus facile à mettre en œuvre (coût). Cette solution a été toutefois d'emblée écartée car elle suppose de développer un nouveau moteur.
 
Pour le premier étage, la tendance actuelle est d'avoir recours au mélange kérosène/oxygène liquide moins performant que le mélange oxygène/hydrogène utilisé par le moteur Vulcain du premier étage d'Ariane 5. En effet, la réduction des performances est largement compensée par les avantages : il est beaucoup plus facile de développer un moteur de forte puissance requis pour le premier étage, le moteur est plus simple donc moins coûteux à produire et plus fiable, le kérosène occupe beaucoup moins d'espace que l'hydrogène (étage moins long) et est plus facile à mettre en œuvre (coût). Cette solution a été toutefois d'emblée écartée car elle suppose de développer un nouveau moteur.
== Avancement du projet ==
 
=== Lancement des études (juin 2009) ===
Au cours du [[Salon international de l'aéronautique et de l'espace de Paris-Le Bourget|salon du Bourget]] qui s'est tenu en juin 2009, l'exécutif français a affirmé souhaiter que « ''s'engagent, en concertation avec ''[ses]'' partenaires européens et l'[[Agence spatiale européenne]], les premières études sur ce lanceur en vue de décisions à la conférence ministérielle 2011 de l'ESA'' »<ref>[[Associated Press]], le 20 juin 2009.</ref>.
 
La nécessité de faire évoluer Ariane 5 fait l'unanimité au sein de l'Agence spatiale européenne mais les pays membres divergent sur les solutions à mettre en œuvre. Deux scénarios coexistent pour le développement du futur lanceur européen. Le premier, soutenu par le CNES, consiste à mettre en chantier immédiatement le développement du lanceur Ariane 6. Le deuxième est de privilégier pour le moyen terme le développement de l'étage supérieur utilisé par une nouvelle version d'Ariane 5 (ME) capable de pallier certaines des lacunes actuelles d'Ariane 5 ECA. L'Ariane 5 ME (ex Ariane 5 ECB) est un projet ancien à l'étude depuis plus de {{nombre|10|ans}} mais avec jusque-là des fonds insuffisants pour déboucher sur une version opérationnelle. Grâce à un nouveau moteur [[Vinci (moteur-fusée)|Vinci]] cette version doit permettre de lancer une charge utile plus importante ({{unité|11.2|tonnes}} en GTO) et d'effectuer des missions plus complexes (moteur rallumable). Dans ce scénario, le développement du successeur d'Ariane 5 serait reporté à une échéance plus lointaine.
Au cours du [[salon du Bourget]] qui s'est tenu en juin 2009, l'exécutif français a affirmé souhaiter que « ''s'engagent, en concertation avec ''[ses]'' partenaires européens et l'[[Agence spatiale européenne]], les premières études sur ce lanceur en vue de décisions à la conférence ministérielle 2011 de l'ESA'' »<ref>[[Associated Press]], le 20 juin 2009.</ref>.
 
Le remplacement de la fusée Ariane 5 est le thème majeur de la conférence ministérielle de novembre 2012 qui a défini pour {{nombre|2|ans}} les budgets de l'[[Agence spatiale européenne]]. Les ministres ont octroyé une enveloppe de {{nombre|157|millions}} € pour l'étude du nouveau lanceur qui devrait à la fois remplacer Ariane 5 et la version du lanceur russe [[Soyouz (fusée)|Soyouz]] utilisée par les pays européens. La décision de fabriquer Ariane 6 doit être prise en 2014. En parallèle, les travaux sur l'Ariane 5 ME sont financés avec une livraison attendue vers 2015<ref>{{lien web|url=http://www.liberation.fr/sciences/2012/11/15/ariane-face-a-son-destin_860722|titre=Ariane face à son destin |date=15 novembre 2012|auteur=[[Sylvestre Huet]]|langue=fr|site=[[liberation.fr]]}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|auteur=Dominique Gallois|url=https://www.lemonde.fr/economie/article/2012/11/21/l-allemagne-se-rallie-au-projet-francais-de-lancer-ariane-6_1793560_3234.html|titre= L'Allemagne se rallie au projet français de lancer Ariane 6|site=[[lemonde.fr]]|date= 21 novembre 2012}}.</ref>.
La nécessité de faire évoluer Ariane 5 fait l'unanimité au sein de l'Agence spatiale européenne mais les pays membres divergent sur les solutions à mettre en œuvre. Deux scénarios coexistent pour le développement du futur lanceur européen. Le premier scénario soutenu par le CNES consiste à mettre en chantier immédiatement le développement du lanceur Ariane 6. Le deuxième scénario est de privilégier pour le moyen terme le développement de l'étage supérieur utilisé par une nouvelle version de l'Ariane 5 (ME) capable de pallier certaines des lacunes actuelles de l'Ariane 5 ECA. L'Ariane 5 ME (ex Ariane 5 ECB) est un projet ancien à l'étude depuis plus de 10 ans mais avec jusque là des fonds insuffisants pour déboucher sur une version opérationnelle. Grâce à un nouveau moteur [[Vinci (moteur-fusée)|Vinci]] cette version doit permettre de lancer une charge utile plus importante ({{unité|11.2|tonnes}} en GTO) et d'effectuer des missions plus complexes (moteur réallumable). Dans ce scénario, le développement du successeur d'Ariane 5 serait reporté à une échéance plus lointaine.
 
=== Définition d'une architecture (2012-2014) ===
Le remplacement de la fusée Ariane 5 est le thème majeur de la conférence ministérielle de novembre 2012 qui a défini pour 2 ans les budgets de l'[[Agence spatiale européenne]]. Les ministres ont octroyé une enveloppe de 157 millions € pour l'étude du nouveau lanceur qui devrait à la fois remplacer Ariane 5 et la version du lanceur russe [[Soyouz (fusée)|Soyouz]] utilisée par les pays européens. La décision de fabriquer Ariane 6 doit être prise en 2014. En parallèle, les travaux sur l'Ariane 5 ME sont financés avec une livraison attendue vers 2015<ref>{{lien web
[[File:Ariane 6 PPH cutaway-fr.svg|thumb|upright=1.5|Vue en coupe de la configuration PPH (prédominance des étages à propergol solide) qui ne sera pas retenue.]]
|url=http://www.liberation.fr/sciences/2012/11/15/ariane-face-a-son-destin_860722
|titre=Ariane face à son destin
|site=15 novembre 2012
|auteur=Sylvestre Huet
|langue=fr
}}</ref>{{,}}<ref>Dominique Gallois, [http://www.lemonde.fr/economie/article/2012/11/21/l-allemagne-se-rallie-au-projet-francais-de-lancer-ariane-6_1793560_3234.html L'Allemagne se rallie au projet français de lancer Ariane 6], Le Monde, 21 novembre 2012.</ref>.
 
Durant {{nombre|6|mois}} le projet d'étude réunissant les principaux industriels concernés (Astrium, Avio, Herakles avec la participation de [[Safran (entreprise)|Safran]], [[Air liquide (société)|Air Liquide]], [[MT Aerospace]]...) étudie plusieurs configurations permettant de répondre au [[cahier des charges]] de l'Agence spatiale européenne. Pour répondre aux attentes, le nouveau lanceur doit <ref name=ESA09072013>{{lien web
=== Définition d'une architecture (2012/2014) ===
[[File:Ariane 6 PPH cutaway-fr.svg|thumb|upright=1.5|Vue en coupe de la configuration PPH.]]
Durant 6 mois le projet d'étude réunissant les principaux industriels concernés (Astrium, Avio, Herakles avec la participation de Safran, Air Liquide, MT Aerospace...) étudie plusieurs configurations permettant de répondre au cahier des charges de l'Agence spatiale européenne. Pour répondre aux attentes, le nouveau lanceur doit <ref name=ESA09072013>{{lien web
|url=http://www.esa.int/Our_Activities/Launchers/The_baseline_configuration_of_Ariane_6_selected_by_consensus_on_the_basis_of_decisions_taken_by_ESA_s_Ministerial_Council_of_November_2012
|titre=The baseline configuration of Ariane 6 selected by consensus of the basis of decisions teken by ESA's miinisterial council of november 2012
|site=ESA
|date=9 juillet 2013
|langue=en
}}</ref> :
* pouvoir placer sur une orbite géostationnaire un satellite ayant une masse comprise entre 3 et {{unité|6.5|tonnes}}. {{unité|6.5|tonnes}} constitue aujourd'hui la limite supérieure des satellites de télécommunications. Ariane 5 ECA peut placer {{unité|10.5|tonnes}} en orbite géostationnaire mais elle doit donc emporter deux satellites pour rentabiliser le lancement ;
* Avoir des coûts d'exploitation réduits (-4040 % estimés vspar rapport à une Ariane 5)<ref>[https://www.challenges.fr/entreprise/20141017.CHA9159/ariane-5-fait-le-job-en-attendant-ariane-6-et-spacex.html Ariane 5 fait le job en attendant Ariane 6 et SpaceX], ''Challenges'', 20 octobre 2014</ref>,
* Réutiliser les développements en cours sur le moteur cryotechnique réallumablerallumable [[Vinci (moteur-fusée)|Vinci]] ;
* Réduire le temps de développement et les coûts du nouveau lanceur.
 
Finalement, début juillet 2013, l'équipe projet de l'Agence spatiale européenne annonce que la configuration PPH (deux étages à propergol solide et un étage supérieur Hydrogène/Oxygène) est retenue comme permettant de répondre au mieux aux critères définis par l'ESA. La prochaine étape du projet (''Preliminary Requirements Review'' PRR) est planifiée en octobre 2013. Les débuts opérationnels du lanceur sont planifiés au début des années 2020<ref name=ESA09072013/>.
 
=== Contreproposition des acteurs industriels (été 2014) ===
Le 16 juin, [[Airbus (société)|Airbus]] et [[Safran (entreprise)|Safran]], les deux principaux industriels impliqués dans la construction du lanceur, annoncent le rapprochement de leurs divisions chargées de ces développements. Ils remettent à l'[[Agence spatiale européenne]] une contreproposition d'architecture pour Ariane 6. Dans cette nouvelle configuration, dite PHH, l'architecture d'Ariane 5 est reprise mais avec les deux premiers étages de taille réduite. Deux configurations sont proposées dont la plus puissante permet de placer {{unité|8.5|tonnes}} sur une [[orbite de transfert géostationnaire]] contre {{unité|6.5|tonnes}} pour l'architecture PPH. Cette dernière version permet des lancements doubles de satellites de télécommunications de taille intermédiaire. L'objectif officiel des industriels est de pouvoir continuer à répondre aux besoins des opérateurs commerciaux grâce à un lanceur évolutif et de conserver ainsi des parts de marché cruciales pour le coût de production du lanceur. Sur le plan industriel, cette nouvelle configuration permet de conserver les implantations industrielles et les compétences dans le domaine des moteurs cryotechniques de grande puissance (Vulcain). Elle est plus satisfaisante pour les partenaires industriels allemands peu impliqués dans la propulsion à propergol solide qui dominait dans la configuration PPH<ref name="aircosmos">{{lien web
 
Le 16 juin [[Airbus]] et [[Safran (entreprise)|Safran]], les deux principaux industriels impliqués dans la construction du lanceur, annoncent le rapprochement de leurs divisions chargées de ces développements. Ils remettent à l'[[Agence spatiale européenne]] une contreproposition d'architecture pour Ariane 6. Dans cette nouvelle configuration, dite PHH, l'architecture de l'Ariane 5 est reprise mais avec les deux premiers étages de taille réduite. Deux configurations sont proposées dont la plus puissante permet de placer {{unité|8.5|tonnes}} sur une [[orbite de transfert géostationnaire]] contre {{unité|6.5|tonnes}} pour l'architecture PPH. Cette dernière version permet des lancements doubles de satellites de télécommunications de taille intermédiaire. L'objectif officiel des industriels est de pouvoir continuer à répondre aux besoins des opérateurs commerciaux grâce à un lanceur évolutif et de conserver ainsi des parts de marché cruciales pour le coût de production du lanceur. Sur le plan industriel, cette nouvelle configuration permet de conserver les implantations industrielles et les compétences dans le domaine des moteurs cryotechniques de grande puissance (Vulcain). Elle est plus satisfaisante pour les partenaires industriels allemands peu impliqués dans la propulsion à propergol solide qui dominait dans la configuration PPH<ref name="aircosmos">{{lien web
|url=http://www.air-cosmos.com/2014/06/26/23418-safran-devoile-les-grandes-lignes-de-l-ariane-6-alternative
|site=Air & Cosmos|titre=Safran dévoile les grandes lignes de l'Ariane 6 alternative|langue=fr
|site=Air & Cosmos
|auteur= Stefan Barensky|date=2 juillet 2014}}</ref>. Par contre, les réductions sur le coût de fabrication attendues sont plus faibles dans la mesure où l'étage cryotechnique Vulcain est conservé et deux configurations sont prévues pour l'étage supérieur. Le coût de la configuration lourde est évalué par l'industriel à {{nombre|100|millions}} € alors que l'objectif fixé pour la refonte Ariane 6 était d'abaisser le coût de lancement à {{nombre|70|millions}} €<ref>{{lien web
|titre=Safran dévoile les grandes lignes de l'Ariane 6 alternative
|langue=fr
|auteur= Stefan Barensky
|date=2 juillet 2014
}}</ref>. Par contre les réductions sur le coût de fabrication attendues sont plus faibles dans la mesure ou l'étage cryotechnique Vulcain est conservé et deux configurations sont prévues pour l'étage supérieur. Le coût de la configuration lourde est évalué par l'industriel à 100 millions € alors que l'objectif fixé pour la refonte Ariane 6 était d'abaisser le coût de lancement à 70 millions €<ref>{{lien web
|url=http://www.spacenews.com/article/launch-report/41117airbus-defends-springing-last-minute-ariane-6-design-on-esa/
|titre=Airbus Defends Springing Last-minute Ariane 6 Design on ESA |site=[[SpaceNews]]|langue=en|auteur= Peter B. de Selding |date=2 juillet 2014}}</ref>.
|site=Space news
|langue=en
|auteur= Peter B. de Selding
|date=2 juillet 2014
}} [http://spacenews.com/41117airbus-defends-springinettoyage de lien externeng-last-minute-ariane-6-design-on-esa/]</ref>.
 
=== Versions finales ? : Ariane 62 et 64 (décembre 2014) ===
La configuration finale proposée au conseil des Ministres des {{1er}} et 2 décembre 2014 s'accompagne de l'abandon du projet d'évolution Ariane 5 ME. Les Ariane 62 et 64 combinent le premier étage raccourci de l'Ariane 5 ECA avec des propulseurs d'appoint dérivés du premier étage de la fusée [[Vega]]. Deux versions sont proposées: Ariane 62 avec 2 propulseurs d'appoint et Ariane 64 en comportant 4. Selon la version, le nouveau lanceur aura la capacité de placer sur une orbite de transfert géostationnaire des satellites d'une masse de 5 ou {{unité|10,5|tonnes}}.
 
Les coûts de fabrication sont abaissés par un abandon de certains choix d'architecture les plus coûteux : la tuyère du Vinci n'est plus déployable (ce qui entraine un allongement du lanceur) et les réservoirs du premier étage n'ont plus de fonds commun (alourdissement de la structure). Par ailleurs le mode de fabrication des propulseurs d'appoint (une seule coulée) et l'effet d'échelle (deux fois plus nombreux + utilisation pour le lanceur Vega) devraient également contribuer à réduire les coûts qui sont annoncés à {{unité|70|M€}} pour Ariane 62 et {{unité|115|M€}} pour Ariane 64. Le développement du nouveau lanceur doit s'accompagner d'une redistribution des tâches de fabrication entre les différents industriels. La réalisation des propulseurs d'appoint incombera entièrement à l'Italie<ref name="aircosmos"/>.
 
La décision de réaliser l'Ariane 6 est entérinée par le Conseil des Ministres du 2 décembre 2014. Un examen des travaux préparatoires est planifié en 2016 pour décider à cette date de la poursuite du projet<ref>{{lien web |url=http://esamultimedia.esa.int/docs/corporate/Final_resolutions_1_2_3_from_CM_2014_Releasable_to_the_public.pdf
|titre=Resolution on Europe’s Access to Space |date=2 décembre 2014 |auteur=Agence spatiale européenne |langue=en }}</ref>.
 
Le 10 juin 2016, Airbus Safran Launchers (rebaptisé depuis [[ArianeGroup]]) a remis à l’Agence spatiale européenne la première revue de conception du futur lanceur européen, intitulée « Maturity Gate 5 ». Elle confirme les performances, les délais et les coûts d’exploitation du lanceur<ref>{{Lien web|titre=Première revue de conception finalisée pour Ariane 6 - Air&Cosmos|url=http://www.air-cosmos.com/premiere-revue-de-conception-finalisee-pour-ariane-6-76087|site=Air et Cosmos|consulté le=2016-06-14}}</ref>.
 
== Configurations proposées ==
 
=== Configuration Ariane 6 PPH ===
 
La première configuration proposée, dite PPH, comprend deux étages utilisant du [[propergol solide]]. Quatre moteurs à poudre pratiquement identiques sont utilisés : trois pour le premier étage (configuration dite ''Multi P linear'') et un seul pour le second étage. Chaque moteur est chargé avec {{unité|145|tonnes}} de poudre. L'objectif est de capitaliser sur les avancées du lanceur [[Vega]] qui utilise pour son premier étage un bloc de poudre de {{unité|88|tonnes}} coulé en une seule fois dans une enveloppe en composite carbone beaucoup plus légère que l'acier utilisé par les boosters d'Ariane 5. Le deuxième étage utilise le moteur [[Vinci (moteur-fusée)|Vinci]] qui brûle un mélange d'[[propergol liquide|ergols liquides]] oxygène et hydrogène et qui est en cours de développement pour la version Ariane 5 ME. La [[coiffe (astronautique)|coiffe]] d'un diamètre de {{unité|5.4|mètres}} permet d'accueillir des satellites de même taille que la fusée Ariane 5<ref name=ESA09072013/>. Le lanceur a une masse totale de {{unité|660|tonnes}} pour une hauteur totale de {{unité|50.6|mètres}}. L'objectif est un coût de développement lanceur compris entre 2,5 et 3,5 milliards d'euros et un coût de lancement à {{unité|70|M€}} soit 30 % de moins que [[Ariane 5]] à charge équivalente<ref>{{lien web
|url=http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2013/07/le-choix-de-lesa-pour-ariane-6.html
|titre=Le choix de l'ESA pour Ariane-6
|site=10 juillet 2013
|auteur=Sylvestre Huet
|langue=fr
}}</ref>. Cependant selon des calculs réalisés par un bureau indépendant qui a utilisé la méthode Transcost, mondialement reconnu, le coût de lancement serait supérieur à {{unité|100|M€}} , en partie à cause du fait que 5 éléments constitutifs (4 P-135 et un étage cryogénique) doivent être assemblés<ref>Koelle D. E. Ariane - Europa vor der Entscheidung: Vorwärts oder rückwärts?, Raumfahrt Concret, Heft 78, Numéro 3/2013.</ref>, mais en se basant sur une approche organisationnelle de type Ariane 5. Si ces calculs se confirment (non remise en cause du schéma industriel de type Ariane 5), Ariane 6 serait plus chère au lancement qu'Ariane 5 à charge équivalente, mais faciliterait les lancements simples (une charge utile par lancement).
 
=== Configuration Ariane PHH ===
 
La configuration PHH, proposée par les industriels, reprend l'architecture de l'Ariane 5 mais avec deux premiers étages (cryotechnique et propulseurs d'appoint) de taille réduite. L'étage EPC propulsé par le moteur Vulcain voit son diamètre ramené à {{unité|4.5|m}}. Il est flanqué des deux propulseurs à propergol solide P145 prévus dans la version PPH. L'étage supérieur est comme dans le cas d'Ariane 5 soit un EPS (Ariane 6.2) soit l'étage Vinci en cours de développement (Ariane 6.1).
 
=== Ariane 62 et 64 (juin 2016) ===
 
La configuration finale, validée dans le cadre du Conseil des Ministres des 1 et 2 décembre 2014, comporte<ref>{{lien web
|url=http://www.esa.int/Our_Activities/Launchers/Launch_vehicles/Ariane_6 |titre=Ariane 6
|consulté le=29 novembre 2014 |site=ESA |langue=en }}</ref> :
*un premier étage dérivé du premier étage de l'[[Ariane 5]] ECA existante avec un moteur [[Vulcain (moteur-fusée)|Vulcain]] inchangé ;
*deux ou quatre [[propulseur d'appoint|propulseurs d'appoint]] à [[propergol solide]] de type P120 qui constitueront également le premier étage du lanceur léger [[Vega]]-C (future version de Vega). Comme dans le cas du premier étage Vega actuel, il s'agit d'un propulseur monobloc à enveloppe composite ;
*un étage supérieur cryogénique propulsé par le nouveau moteur [[Vinci (moteur-fusée)|Vinci]] équipé d'une [[tuyère]] fixe pour réduire les coûts.
Deux versions sont proposées : Ariane 62 avec 2 propulseurs d'appoint et Ariane 64 en comportant 4. Selon la version, le nouveau lanceur aura la capacité de placer sur une [[orbite de transfert géostationnaire]] des satellites d'une masse de 10,5 ou {{unité|5|tonnes}}. La hauteur totale du lanceur est de {{unité|70|mètres}}.
 
Le 18 décembre 2017, ArianeGroup annonce avoir passé la phase « Maturity Gate 6.2 », lançant la phase de production<ref>{{lien web|date=18 décembre 2017|consulté le=18 décembre 2017|url=https://www.reuters.com/article/arianegroup-launcher/arianegroup-to-start-building-first-ariane-6-launcher-idUSL8N1OI3QO|langue=en|titre=ArianeGroup to start building first Ariane 6 launcher|éditeur=Reuters}}</ref>{{,}}<ref name="challenge521514">{{lien web|url=https://www.challenges.fr/entreprise/aeronautique/lancement-de-la-production-de-la-premiere-ariane-6-qui-volera_521514|titre=Lancement de la production de la première Ariane 6 qui volera|éditeur=Challenges.fr|date=18 décembre 2017|consulté le=18 décembre 2017}}</ref>, suite au succès de la 6.1 permettant une qualification au sol des caractéristiques techniques et industrielles. Le premier vol effectif est planifié pour mi-2020<ref name="challenge521514" />.
 
{| class="wikitable alternance"
Ligne 181 ⟶ 126 :
|url=http://repository.tudelft.nl/assets/uuid:9d5e2d69-6e4a-4732-89c2-9e462226d62e/SOLID_M-712_December_2013.pdf
|titre=Some typical solid propellant rocket motors |consulté le=17 juillet 2015
|date=12/2013 |auteur=Ir. B.T.C. ZANDBERGENZandbergen |langue=en }}</ref>.
|-
! colspan="2" | !! colspan="5" | Ariane 6 !! colspan="2" rowspan="2"| Ariane 5 (pour mémoire)
|-
! colspan="2" align="center"| !! colspan="2" align="center"| '''Versions juin 2016'''<ref>{{Lien web|titre=Présentation d'Ariane 6|url=https://ariane.cnes.fr/fr/web/CNES-fr/11283-ariane-6.php|site=ariane.cnes.fr|consulté le=2016-06-14}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=FR {{!}} Airbus Safran Launchers|url=http://www.airbusafran-launchers.com/home/#ariane|site=www.airbusafran-launchers.com|consulté le=2016-06-14}}</ref> !! align="center"| Configuration PPH !! colspan="2" align="center" | Configuration PHH
|-
! colspan="2" align="center"| !! '''Ariane 62''' !! '''Ariane 64''' !! Ariane 6 PPH !! Ariane 6.1 PHH Vinci !! Ariane 6.2 (PHH) EPS !! Ariane 5 ME !! Ariane 5 ECA
|-
| rowspan="5" |'''Lanceur complet''' || '''Statut''' || align="center" colspan="2" | Versions en développement || align="center" colspan="4" | Propositions abandonnées || EnPlus productionproduites
|-
| Longueur || align="center" colspan="2" | {{unité|70|63 m}} || align="center" | {{unité|59|m}} ||align="center" | ? || align="center" |? || align="center" |{{unité|53,.78 |m}} || align="center" |{{unité|55,.90 |m}}
|-
|Masse || align="center" | {{unité|500530|t}}. || align="center" | 800 à {{unité|835860|t}}. || align="center" | {{unité|567.8|t}} || align="center" | || align="center" | || align="center" | {{unité|785|t}} || align="center" |{{unité|772.8|t}}
|-
|[[Charge utile (astronautique)|Charge utile]] [[orbite de transfert géostationnaire|GTO]]|| align="center" | {{Unité|5|t}} || align="center" | {{Unité|1011.5|t}} || align="center" | {{unité|6.5|t}} || align="center" | {{unité|8.5|t}}. ||align="center" | {{unité|4|t}}. ? || align="center" |{{unité|11.5|t}} || align="center" |{{unité|9,5|t}}
|-
|Charge utile [[orbite basse]]|| align="center" | {{Unité|10,35|t}}|| align="center" | {{Unité|21,65|t}}|| align="center" | || align="center" | || align="center" | > {{unité|5|t}}. ? || align="center" | || align="center" |
|-
| rowspan="6" |'''Propulseur d'appoint''' || Désignation || align="center" |2 × P120 || align="center" |4 × P120 || rowspan="6" align="center"|néant|| colspan="2" align="center" |2 × '''P 145''' || colspan="2" align="center"| 2 × '''EAP 241'''
|-
|Longueur × diamètre || colspan="2" align="center"|16 × {{unité|3.74|m}} || colspan="2" align="center" |16 × {{unité|3.7|m}} || colspan="2" align="center"| 31,16 × {{unité|3.05|m}}
|-
| Masse (dont propergol) || colspan="2" align="center" | ?154,6 t ({{unité|136|143,6 t}}) || colspan="2" align="center" | ? t (? t) || colspan="2" align="center"|{{unité|553.20|t}} ({{unité|481.25|t}})
|-
| Type / impulsion spécifique|| colspan="2" align="center"|Propergol solide || colspan="4" align="center"|Propergol solide
|-
| Poussée moyenne|| colspan="2" align="center"| 35004500 kN (par [[P120]]) || colspan="2" align="center" |4000 kN (par P135) || colspan="2" align="center"|4984 kN (par EAP)
|-
| Durée de fonctionnement|| colspan="2" align="center"|130 s || colspan="2" align="center"|120 s || colspan="2" align="center"|129,7 s
|-
| rowspan="7" |'''{{1er|étage}}''' || Désignation || colspan="2" align="center"| '''"« EPC raccourci" »''' || align="center" | 3 × '''P 145''' || colspan="2" align="center"| '''"« EPC raccourci" »''' || colspan="2" align="center"| '''EPC'''
|-
|Longueur × diamètre || colspan="2" align="center"| '''?''' × 5,4 '''m''' || align="center" | 16 × {{unité|3.7|m}} || colspan="2" align="center"| '''2?''' × '''{{unité|4,.5 |m}}''' || colspan="2" align="center" | 31 × {{unité|5.46|m}}
|-
| Masse dont propergol|| colspan="2" align="center"| ? t ({{unité|140| t}}) || align="center" |? t ({{unité|404.7|t}})|| colspan="2" align="center"| ? t (? t) || align="center"|? t ({{unité|173.15|t}}) || align="center"|{{unité|188.3|t}} ({{unité|173.3|t}})
|-
| Type / impulsion spécifique ||colspan="2" align="center" |Oxygène et hydrogène liquides || align="center"|Propergol solide||colspan="4" align="center" |Oxygène et hydrogène liquides
|-
| Moteur || colspan="2" align="center"| Vulcain 2.1 || align="center"|MPS || colspan="2" align="center"| Vulcain 2+ ? || colspan="2" align="center" | Vulcain 2
|-
| [[Poussée]] || colspan="2" align="center"| 13501370 kN || align="center" |4000 kN (par P135)|| colspan="2" align="center"| 1340 kN ? || colspan="2" align="center" | 1340 kN
|-
| Durée de fonctionnement|| colspan="2" align="center"| 460 s || align="center"|120 s|| colspan="2" align="center"| ? || colspan="2" align="center"| 544 s
Ligne 227 ⟶ 172 :
| rowspan="7" |'''{{2e|étage}}''' || Désignation || colspan="2" align="center" | '''Vinci''' || align="center" | '''P-145'''|| align="center" | '''Vinci''' || align="center" | '''EPS''' || align="center" | '''Vinci''' || align="center" | '''ESC-A'''
|-
|Longueur × diamètre || colspan="2" align="center"| ? × {{unité|5.4|m}} || align="center"| 14,7 × {{unité|3.7|m}} || align="center"| ? × {{unité|5.45|m}} || align="center"| x m ||align="center"| ? × {{unité|5.45|m}} ||align="center"| 5,84 × {{unité|5.45|m}}
|-
| Masse (dont propergol) || colspan="2" align="center" |? t ({{unité|31|t}}) || align="center"|? t ({{unité|134.9|t}}) || align="center"|? t ({{unité|28.22|t}}) || align="center"| {{unité|10.95|t}} ({{unité|9.7|t}}) ||align="center"| ? t ({{unité|28.22|t}}) || align="center"|{{unité|18.94|t}} ({{unité|14.54|t}})
|-
| Type / impulsion spécifique|| colspan="2" |Oxygène et hydrogène liquides || align="center" |Propergol solide || Oxygène et hydrogène liquides || [[monométhylhydrazine]] /<br /> [[peroxyde d'azote]] ||colspan="2" align="center"|Oxygène et hydrogène liquides
Ligne 235 ⟶ 180 :
| Moteur ||colspan="2" align="center"| [[Vinci (moteur-fusée)|Vinci]] <br />à tuyère fixe || align="center"|MPS|| align="center"| Vinci ||align="center"| Aestus || align="center"| Vinci ||align="center"|HM-7B
|-
| Poussée || colspan="2" align="center"|180&nbsp; kN || align="center"|4000&nbsp; kN|| align="center"|180&nbsp; kN || align="center"| 29&nbsp; kN || align="center"|180&nbsp; kN || align="center"|64,8&nbsp; kN
|-
| Temps de fonctionnement || colspan="2" align="center"|900 s ||align="center"| 120 s || align="center"|715 s || align="center"|1110 s. || align="center"|715 s || align="center"|980 s
Ligne 249 ⟶ 194 :
| Moteur || align="center"|Vinci
|-
| Poussée || align="center" | 180&nbsp; kN
|-
| Temps de fonctionnement ||align="center" | 715 s
Ligne 256 ⟶ 201 :
|-
|Masse||align="center" colspan="2" | ? || align="center" | {{unité|2.9|t}} ||align="center" | || align="center" | || align="center" | || align="center" |{{unité|2.38|t}}
|}
 
=== Sélection de la configuration finale : Ariane 62 et 64 (décembre 2014) ===
La configuration finale proposée au Conseil des ministres des {{1er}} et 2 décembre 2014 s'accompagne de l'abandon du projet d'évolution Ariane 5 ME. Les Ariane 62 et 64 combinent le premier étage raccourci de l'Ariane 5 ECA avec des propulseurs d'appoint dérivés du premier étage de la fusée [[Vega]]. Deux versions doivent être disponibles : Ariane 62 avec 2 propulseurs d'appoint et Ariane 64 en comportant 4. Selon la version, le nouveau lanceur aura la capacité de placer sur une orbite de transfert géostationnaire des satellites d'une masse de 5 ou {{unité|10,5|tonnes}}. La décision de réaliser l'Ariane 6 est entérinée par le Conseil des ministres du 2 décembre 2014. Un examen des travaux préparatoires est planifié en 2016 pour décider à cette date de la poursuite du projet<ref>{{lien web |url=http://esamultimedia.esa.int/docs/corporate/Final_resolutions_1_2_3_from_CM_2014_Releasable_to_the_public.pdf|titre=Resolution on Europe’s Access to Space |date=2 décembre 2014 |auteur=Agence spatiale européenne |langue=en }}</ref>.
 
La configuration finale, validée dans le cadre du Conseil des ministres des 1 et 2 décembre 2014, comporte<ref>{{lien web
|url=http://www.esa.int/Our_Activities/Launchers/Launch_vehicles/Ariane_6 |titre=Ariane 6
|consulté le=29 novembre 2014 |site=ESA |langue=en }}</ref> :
* un premier étage dérivé du premier étage de l'[[Ariane 5]] ECA existante avec un moteur [[Vulcain (moteur-fusée)|Vulcain]] inchangé ;
* deux ou quatre [[propulseur d'appoint|propulseurs d'appoint]] à [[Propulsion à propergol solide|propergol solide]] de type [[P120]] qui constitueront également le premier étage du lanceur léger [[Vega]]-C (future version de Vega). Comme dans le cas du premier étage Vega actuel, il s'agit d'un propulseur monobloc à enveloppe composite ;
* un étage supérieur cryogénique propulsé par le nouveau moteur [[Vinci (moteur-fusée)|Vinci]] équipé d'une [[tuyère]] fixe pour réduire les coûts.
Deux versions sont proposées : Ariane 62 avec 2 propulseurs d'appoint et Ariane 64 en comportant 4. Selon la version, le nouveau lanceur aura la capacité de placer sur une [[orbite de transfert géostationnaire]] des satellites d'une masse de 10,5 ou {{unité|5|tonnes}}. La hauteur totale du lanceur est de {{unité|70|mètres}}.
 
Les coûts de fabrication sont abaissés par un abandon de certains choix d'architecture les plus coûteux : la tuyère du Vinci n'est plus déployable (ce qui entraine un allongement du lanceur) et les réservoirs du premier étage n'ont plus de fond commun (alourdissement de la structure). Par ailleurs, le mode de fabrication des propulseurs d'appoint (une seule coulée) et l'effet d'échelle (volume trois fois plus important compte tenu de son utilisation pour le premier étage de la Vega-C) devraient également contribuer à réduire les coûts qui sont annoncés à {{unité|70|M€}} pour Ariane 62 et {{unité|115|M€}} pour Ariane 64. Le développement du nouveau lanceur doit s'accompagner d'une redistribution des tâches de fabrication entre les différents industriels. La réalisation des propulseurs d'appoint incombera entièrement à l'Italie<ref name="aircosmos"/>.
 
== Développement du lanceur (2015-2024) ==
Le chantier du [[Aire de lancement|pas de tir]] d'Ariane 6 a débuté en septembre 2015 au [[Centre spatial guyanais]]. Le site occupe une surface de {{unité|145|hectares}}<ref>{{Lien web |titre=Le chantier du pas de tir d'{{nobr|Ariane 6}} a commencé |url=http://guyane.la1ere.fr/2015/10/19/le-chantier-du-pas-de-tir-d-ariane-6-commence-297335.html |site=guyane 1ère |consulté le=2015-12-06}}</ref>.
 
Le 10 juin 2016, Airbus Safran Launchers (rebaptisé depuis [[ArianeGroup]]) remet à l’Agence spatiale européenne la première revue de conception du futur lanceur européen, intitulée « Maturity Gate 5 ». Elle confirme les performances, les délais et les coûts d’exploitation du lanceur<ref>{{Lien web|titre=Première revue de conception finalisée pour Ariane 6 - Air&Cosmos|url=http://www.air-cosmos.com/premiere-revue-de-conception-finalisee-pour-ariane-6-76087|site=Air et Cosmos|consulté le=2016-06-14}}</ref>. Le {{date|18 décembre 2017}}, ArianeGroup annonce avoir passé la phase « Maturity {{nobr|Gate 6.2}} », lançant la phase de production<ref>{{lien web |date=18 décembre 2017 |consulté le=18 décembre 2017 |url=https://www.reuters.com/article/arianegroup-launcher/arianegroup-to-start-building-first-ariane-6-launcher-idUSL8N1OI3QO |langue=en |titre=ArianeGroup to start building first Ariane 6 launcher |éditeur=Reuters}}</ref>{{,}}<ref name="challenge521514">{{lien web |url=https://www.challenges.fr/entreprise/aeronautique/lancement-de-la-production-de-la-premiere-ariane-6-qui-volera_521514 |titre=Lancement de la production de la première Ariane 6 qui volera |éditeur=Challenges.fr |date=18 décembre 2017 |consulté le=18 décembre 2017}}</ref>, à la suite du succès de la 6.1 permettant une qualification au sol des caractéristiques techniques et industrielles. Le premier vol effectif est planifié pour mi-2020<ref name="challenge521514" />.
 
La construction du nouveau lanceur par ArianeGroup débute en décembre 2017. Le vol inaugural, qui doit avoir lieu en juillet 2020, sera de type {{nobr|Ariane 62}}<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Rémy Decourt |titre=Ariane 6 : la construction a débuté |url=https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/ariane-6-retard-ariane-6-quest-ce-coince-67177/ |date=27 décembre 2017 |site=futura-sciences.com}}</ref>.
 
Le report de la date du vol inaugural au deuxième trimestre 2022 est annoncé en octobre 2020. Ce report s'explique principalement par l'impact de la [[pandémie de Covid-19]] sur le programme<ref name=":0">{{Lien web |langue=en |titre=ESA lays out roadmap to Vega-C and Ariane 6 flights |url=https://www.esa.int/Enabling_Support/Space_Transportation/ESA_lays_out_roadmap_to_Vega-C_and_Ariane_6_flights |site=www.esa.int |consulté le=2021-12-26}}</ref>. En 2020, le coût de développement du lanceur avec les installations au sol atteint 3,8 milliards d'euros<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Retard d'Ariane 6 : qu'est-ce qui coince ?|url=https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/ariane-6-retard-ariane-6-quest-ce-coince-67177/ |site=Futura Sciences |date=13 novembre 2020 |auteur=Rémy Decourt}}</ref>. Le nouvel ensemble de lancement ELA-4, développé au Centre spatial guyanais (Kourou) pour accueillir {{nobr|Ariane 6}}, est inauguré en {{date|septembre 2021}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Ariane 6 launch complex inaugurated at Europe's Spaceport |url=https://www.esa.int/Enabling_Support/Space_Transportation/Europe_s_Spaceport/Ariane_6_launch_complex_inaugurated_at_Europe_s_Spaceport |site=www.esa.int
|éditeur=Agence spatiale européenne |date=28 septembre 2021}}</ref>.
 
En juin 2022, [[Josef Aschbacher]] annonce en interview à la BBC que le vol inaugural est repoussé fin 2023<ref name=":1">{{Lien web |langue=en-GB |titre=HARDtalk – Josef Aschbacher: Is Europe losing the space race? - BBC Sounds |url=https://www.bbc.co.uk/sounds/play/w3ct32lg |site=www.bbc.co.uk |consulté le=2022-06-13}}</ref>.
 
En décembre 2023, après le succès des essais combinés des mois précédents<ref>{{Lien web|titre=[Ariane 6] La date du vol inaugural se précise |url=https://centrespatialguyanais.cnes.fr/fr/ariane-6-la-date-du-vol-inaugural-se-precise |site=centrespatialguyanais.cnes.fr |consulté le=2024-04-27}}</ref>, le vol inaugural est annoncé pour une fenêtre entre la mi-juin et le {{date|31 juillet 2024}}, fenêtre confirmée le {{date|7 mars 2024}} par Martin Sion, président exécutif d’ArianeGroup devant l’Association des journalistes professionnels de l’aéronautique et de l'espace<ref>{{Lien web |titre=Ariane-6 approche de son premier lancement |url=https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/03/07/ariane-6-approche-de-son-premier-lancement_6220691_3234.html |site=lemonde.fr |consulté le=2024-04-27}}</ref>.
 
== Caractéristiques techniques détaillées ==
Le lanceur {{nobr|Ariane 6}} est haut d'environ {{nombre|62|mètres}} pour un diamètre (corps central avec la coiffe) de {{nombre|5,45|mètres}}. Il comprend deux étages propulsés par des [[Moteur-fusée à ergols liquides|moteurs-fusées à ergols liquides]] brûlant tous deux de l'[[Hydrogène liquide|hydrogène]] et de l'[[oxygène liquide]]s. Le premier étage LLPM est propulsé par un moteur {{nobr|[[Vulcain (moteur-fusée)|Vulcain]] 2.1}} tandis que le deuxième étage ULPM est propulsé par un moteur [[Vinci (moteur-fusée)|Vinci]]. Le premier étage est flanqué de deux à quatre [[Propulseur d'appoint|propulseurs d'appoint]] à propergol solide LLPM qui fournissent l'essentiel de la poussée durant les deux premières minutes du vol. Enfin le lanceur dispose d'une [[Coiffe (astronautique)|coiffe]] disponible en deux tailles ({{nombre|14|et=20|mètres}} de haut). Les charges utiles sont fixées au lanceur par un adaptateur LVA auquel s'ajoutent des accessoires permettant des lancements multiples.
 
=== Premier étage ===
[[Fichier:Ariane 6 upper stage on DLR P5.2 test stand 01 (cropped).jpg|vignette|Premier étage supérieur ULPM sur le banc d'essai P5.2 de l'[[Institut de propulsion spatiale]] du [[Deutsches Zentrum für Luft- und Raumfahrt|DLR]] à [[Lampoldshausen]], le {{date-|17 février 2021}}.]]
 
Le premier étage baptisé LLPM (''{{lang|en|Lower Liquid Propulsion Module}}'') est dérivé du premier étage EPC d'{{nobr|[[Ariane 5]]}}. Il emporte {{nombre|154|tonnes}} d'oxygène et d'hydrogène liquide. Il est propulsé par un moteur Vulcain 2.1, version améliorée du moteur Vulcain 2 d'Ariane 5, qui fournit une poussée de {{nombre|137|tonnes}} (performance dans le vide) durant les huit premières minutes du vol. Au décollage et durant les deux premières minutes, il est assisté dans sa tâche par les étages à propergol solide qui fournissent l'essentiel de la poussée. Par rapport à la version précédente de ce moteur-fusée, il dispose d'un générateur de gaz réalisé par [[impression 3D]], sa tuyère a été simplifiée, le circuit d'hélium qui mettait en pression le réservoir d'oxygène a été supprimé (c'est de l'oxygène chaud qui remplit désormais cet office) et la mise à feu effectuée par un système au sol qui s'engage jusqu'au sommet de la tuyère et qui remplace des composants pyrotechniques embarqués<ref name="EOPortalAriane6" />
=== Propulseurs à propergol solide ===
L'Ariane 6 comporte deux à quatre propulseurs d'appoint ESR (''{{lang|en|Equiped Solid Rocket}}'') fixés sur le premier étage qui sont mis à feu au décollage. Chacun est haut de {{Unité|22|m}} avec la coiffe supérieure et l'embase pour un diamètre maximum de {{Unité|3.4|m}}. La masse totale est de {{Unité|154.6|t}} dont {{Unité|143.6|t}} de propergol. La partie propulsive, commune avec le premier étage du lanceur Vega-C, est un étage cylindrique [[P120]]C haut {{Unité|11.7|m}} et chargé avec un propergol solide de type [[Polybutadiène hydroxytéléchélique|PBHT]]. Il s'agit du plus gros propulseur à propergol solide mono-segment. L'enveloppe est réalisée en composite carbone. L'étage a une [[poussée]] moyenne de 350 tonnes et une poussée maximale de 440 tonnes au décollage. Son [[impulsion spécifique]] dans le vide atteint {{unité|278.5|s}}. La pression dans la [[chambre de combustion]] atteint {{unité|110|bar}}. Il fonctionne durant {{nombre|135|secondes}}. Pour orienter la poussée, la tuyère peut pivoter de {{unité|7|°}}. L'enveloppe (le corps du propulseur), dont la masse est de {{nombre|8,3|tonnes}}, est fabriquée par [[Avio (entreprise)|Avio]] et obtenue par bobinage et placement automatique de préimprégnés carbone/expoxy. La [[tuyère]], qui est fournie par [[ArianeGroup]], est réalisée dans plusieurs matériaux composites dont du carbone/carbone. Elle est conçue de manière à résister à l'expulsion à très grande vitesse des gaz extrêmement chauds générés par le moteur. La coulée du moteur et son intégration au lanceur sont effectués sur le site du Centre Spatial Guyanais à Kourou<ref name=ArianeGroup-DeuxiemeTest>{{Lien web |langue=fr |titre=Succès du deuxième essai à feu du moteur à propergol solide P120C destiné à {{nobr|Ariane 6}} et Vega-C |url=https://www.ariane.group/fr/actualites/succes-deuxieme-a-feu-moteur-a-propergol-solide-p120c-destine-a-ariane-6-vega-c/ |site=[[ArianeGroup]] |date=28-01-2019 |consulté le=2019-07-19}}.</ref>.
 
=== Second étage ===
Le second étage ULPM (''{{lang|en|Upper Liquid Propulsion Module}}'') est haut de {{nombre|8,7|mètres}} pour un diamètre de {{nombre|5,45|mètres}}. Il est propulsé par un moteur-fusée à ergols liquides [[Vinci (moteur-fusée)|Vinci]] brûlant un mélange d'[[Hydrogène liquide|hydrogène]] et d'[[oxygène liquide]]s et sa poussée est d'environ 18 tonnes. Ce moteur-fusée peut être rallumé à plusieurs reprises pour répondre aux besoins d'une mission. L'étage emporte environ 30 tonnes d'ergols. Pour mettre en pression les ergols dans les réservoirs et permettre leur allumage à plusieurs reprises, l'étage utilise des gaz chauds produits par un moteur auxiliaire (l'APU) qui fonctionne en brûlant une petite quantité d'hydrogène et d'oxygène<ref name=CNES_2020-12-04>{{Lien web |langue=fr |titre=[Lanceurs] APU, le discret moteur auxiliaire d'Ariane 6 |url=https://ariane6.cnes.fr/fr/lanceurs-apu-le-discret-moteur-auxiliaire-dariane-6 |site=[[CNES]] |date=4 décembre 2020}}.</ref>.
 
=== Coiffe ===
Le lanceur peut utiliser deux types de [[Coiffe (astronautique)|coiffes]], toutes deux fournies par [[Beyond Gravity]], anciennement RUAG Space, une division de la société suisse [[RUAG]]. Elles ont en commun un diamètre de 5,4 mètres et sont hautes de 14 et 20 mètres avec un volume intérieur utilisable de 4,6 mètres de diamètre et respectivement de 11,85 (5 mètres à diamètre maximal) et 19 mètres (11,85 à diamètre maximal) de haut. L'adaptateur de forme conique qui assure la liaison entre la charge utile et le lanceur fait 1,9 mètre de haut. Pour les lancements doubles, plusieurs types de structure, enveloppant le satellite en position inférieure, peuvent être utilisées d'une hauteur allant de 7,8 à 9,8 mètres de haut. Enfin, le constructeur du lanceur propose une structure servant de support pour le lancement d'un grand nombre de micro et minisatellites<ref>[https://www.arianespace.com/wp-content/uploads/2021/03/Mua-6_Issue-2_Revision-0_March-2021.pdf Ariane 6 User's Manual Issue 2] pp. 5.1-5.15</ref>.
 
=== Performances ===
{| class="wikitable alternance centre"
|+Sources : ''arianespace.com''<ref>[https://www.arianespace.com/wp-content/uploads/2021/03/Mua-6_Issue-2_Revision-0_March-2021.pdf]{{Harvsp|2021|p=2.4|id=ManuelA6|texte=Ariane 6 User's Manual Issue 2 revision 0}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Arianespace Brochure Ariane 6 |url=https://www.arianespace.com/wp-content/uploads/2020/06/Arianespace_Brochure_Ariane6_Sept2019.pdf |site=[[ArianeGroup]] |date= septembre 2019 }}</ref>
|-
! scope=col | [[Orbite]]
! scope=col | [[Charge utile (astronautique)|Charge utile]]¹
! scope=col | [[Inclinaison orbitale]]
! scope=col | [[Périgée]]
! scope=col | [[Apogée]]
|-
|Orbite de transfert géostationnaire || Ariane 62 : 4,5 tonnes<br>Ariane 64 : 11,5 tonnes || align="center" | 6° || calign="center"| 250 km || calign="center"| 35786 km
|-
|Orbite géostationnaire || Ariane 62 :<br>Ariane 64 : 6 tonnes || align="center" | 0° || calign="center"| 35786 km || calign="center"| 35786 km
|-
|Orbite héliosynchrone || Ariane 62 : 7,2 tonnes<br>Ariane 64 : 15,5 tonnes || align="center"| 97,4° || calign="center"| 500 km || calign="center"| 500 km
|-
|Orbite polaire || Ariane 62 : 7 tonnes<br>Ariane 64 : 15,4 tonnes || align="center"| 90° || calign="center"| 900 km || calign="center"| 900 km
|-
|Orbite basse || Ariane 62 : 10 tonnes<br>Ariane 64 : 20 tonnes || align="center"| 51,6° || calign="center"| 250 km || calign="center"| 250 km
|-
|Orbite ISS || Ariane 62 : 10,3 tonnes<br>Ariane 64 : 21,6 tonnes || align="center"| 5° || calign="center"| 300 km || calign="center"| 300 km
|-
|Orbite moyenne|| Ariane 62 : 1,7 tonne<br>Ariane 64 : || align="center"| 56° || calign="center"| 23200 km || calign="center"| 23200 km
|-
|Orbite haute|| Ariane 62 : 3,3 tonnes<br>Ariane 64 : 8 tonnes || align="center" | 6° || calign="center"| ??? || calign="center" | ???
|-
|Orbite de transfert vers la Lune|| Ariane 62 : 3,5 tonnes<br>Ariane 64 : 8,6 tonnes || align="center"| || calign="center"| ||
|-
|Mission interplanétaire <br>(Vitesse de libération 2,5 km/s)|| Ariane 62 : 2,6 tonnes<br>Ariane 64 : 6,9 tonnes || align="center"| || calign="center"| ||
|-
|colspan="5"|¹ Y compris l'adaptateur et les structures porteuses (sylda,...)
|}
 
[[Fichier:Plan Centre Spatial Guyanais-fr.svg|vignette|centre|600px|Schéma 1 : Plan des principales installations du Centre Spatial Guyanais dont l'ensemble de lancement ELA-4 utilisé par Ariane 6 ('''G''').]]
== Notes et références ==
 
== Installations de lancement (ELA-4) ==
{{Article principal|Centre spatial guyanais}}
[[Fichier:Chantier ELA-4 CSG Kourou.jpg|vignette|Le pas de tir ELA4 en cours de construction (été 2017).]]
[[File:ELA4 construction Nov 2019 2.jpg|vignette|Le portique mobile en cours d'achèvement.]]
[[File:Ariane 6 upper stage on DLR P5.2 test stand 03.jpg|vignette|Le deuxième étage d'Ariane 6 est testé sur un banc d'essais.]]
 
Le lanceur Ariane 6 est conçu pour être lancé comme son prédécesseur, depuis le [[Centre spatial guyanais]] en [[Guyane]]. L'ensemble de lancement ELA-3 d'où décolle [[Ariane 5]] ne peut être utilisé par Ariane 6 car les caractéristiques de celui-ci sont différentes. Un nouvel ensemble de lancement baptisé ELA-4 (''Schéma 1'' : '''G''') a dû être construit. Sa conception contribue à la réduction des coûts grâce à une optimisation du processus d'intégration. La durée d'une campagne de lancement n'est plus que de deux semaines, ce qui permet d'obtenir une cadence d'environ 12 tirs par an.
 
Les principaux éléments du complexe de lancement ELA-4 sont le bâtiment d'assemblage BAL (Bâtiment d'Assemblage Lanceur ''Schéma 1'' : '''9''') et un pas de tir disposant d'un portique mobile et d'un mât ombilical. Contrairement à la méthode employée pour Ariane 5, le premier étage et le second étage du lanceur sont assemblés à l'horizontale dans le BAL ({{unité|116|m}} de long, {{unité|41|m}} de large, {{unité|35|m}} de haut). La préparation dans le bâtiment d'assemblage dure quelques jours mais les étages peuvent y être stockés pour une plus longue durée. Une fois assemblés, les deux étages sont transportés à l'horizontale sur un véhicule à pneus jusqu'au pas tir<ref name=CNES30092021>{{lien web |langue=fr |url=https://ariane6.cnes.fr/fr/ariane-6/en-detail/installations-dassemblage-et-de-lancement|titre=Installations d’assemblage et de lancement |date=30 septembre 2021 |éditeur=[[CNES]]}}</ref>.
 
Le corps central du lanceur constitué des deux étages est dressé à la verticale et fixé sur la table de lancement grâce à un pont roulant situé dans le portique mobile qui vient entourer le lanceur et permet de finaliser l'assemblage à l'abri des éléments extérieurs. Ce portique, qui se déplace sur des rails, est haut de 89 mètres et pèse {{nombre|8200 tonnes}}. Les propulseurs d'appoint et le composite (coiffe, charge utiles et adaptateurs) y sont assemblés en utilisant le pont roulant. Un mât ombilical solidaire de la table de lancement et haut de 66 mètres sert de support aux différentes canalisations (alimentation des réservoirs du deuxième étage, climatisation de la coiffe) et aux liaisons électroniques<ref name=CNES30092021/>.
 
La table de lancement fixe repose sur le massif de lancement, un ensemble en béton semi-enterré long de 95 mètres, large de 35 mètres et profond de 30 mètres. Au moment du décollage, les flammes des moteurs sont dirigées vers une tranchée profonde de 30 mètres. Le pas de tir est arrosé avec de grandes quantités d'eau en provenance d'un château d'eau haut de 92 mètres et contenant {{unité|1200|m|3}} d'eau situé à proximité (système de [[Déluge (astronautique)|déluge]]). L'eau permet d'atténuer les effets acoustiques et vibratoires, d'abaisser la température des gaz en sortie des moteurs ({{tmp|3000|°C}}) et de diminuer leur acidité. L'eau, devenue acide et polluée, est immédiatement pompée et recyclée avant d'être rejeté dans le réservoir de la Roche Nicole qui sert de source d'approvisionnement pour le château d'eau. Un carneau unique (il y en a trois sur le pas de tir d'ELA-3, un par moteur), permet d'évacuer les gaz moteurs produits au décollage. Disposant de deux évacuateurs de gaz longs de 64 mètres avec une section de 18x20 mètres, il a été conçu pour réduire la fréquence des gros travaux d'entretien (tous les 15 à 20 lancements)<ref name=CNES30092021/>.
 
== Déroulement d'un lancement ==
=== Transport des composants du lanceur ===
[[File:Canopee dron (2).jpg|vignette|Le cargo ''[[Canopée (cargo)|Canopée]]'', chargé de transporter les éléments du lanceur d'Europe en Guyane, ici photographié dans le port polonais de [[Szczecin]] où il a été construit.]]
 
Le premier étage du lanceur tout comme le deuxième étage, les enveloppes en carbone des [[Propulseur d'appoint|propulseurs d'appoint]] et la [[Coiffe (astronautique)|coiffe]] arrivent par bateau d'Europe et sont débarquées au port de Pariacabo. Ces éléments sont amenés par le cargo à ailes ''[[Canopée (cargo)|Canopée]]'', conçu par [[VPLP Design]] et exploité par Alizés<ref>{{Lien web |auteur=Emmanuel Guimard |titre=«Canopée», le voilier Alizé qui transportera les fusées Ariane |url=https://www.lesechos.fr/thema/economie-durable/canopee-le-voilier-alize-qui-transportera-les-fusees-ariane-1254663 |date=12 octobre 2020 |site=[[Les Échos]] |consulté le=26 juillet 2023}}.</ref> (une [[coentreprise]] entre Zéphyr & Borée<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Canopée |url=https://zephyretboree.com/projets/canopee/ |site=Zéphyr et Borée |consulté le=02/12/2023}}</ref> et Jifmar Offshore Services<ref>{{Lien web |langue=en-US |titre=Canopée |url=https://www.jifmar.net/fleet/canopee/ |site=Jifmar Offshore Services |consulté le=02/12/2023}}</ref>). Le premier étage est en provenance de l'établissement des [[Les Mureaux|Mureaux]] (France) de la société [[ArianeGroup]] tandis que le second étage a été fabriqué à [[Brême]] (Allemagne), également établissement d'ArianeGroup<ref name=CNES30092021/>. La campagne de lancement d'une Ariane 6 dure 29 jours, soit environ deux fois moins que celle d'Ariane 5. Elle débute avec l'arrivée du premier étage au BAL (Bâtiment d'Assemblage Lanceur) de l'ensemble de lancement ELA-4 ( ''Schéma 1'' : '''9''')<ref name=Capcomespace-campagnelancementAR6>{{Lien web |langue=fr |titre=Ariane 6 – La campagne de lancement |url=http://www.capcomespace.net/dossiers/espace_europeen/ariane/ariane6/campagne_de_lancement.htm |site=www.capcomespace.net |consulté le=8 février 2022|auteur=Didier Capdevila}}</ref>.
 
=== Assemblage des étages centraux ===
Les premier et deuxième étages sont transportés par la route sur des remorques adaptées circulant en convoi exceptionnel (les conteneurs ont une largeur de 7 mètres) depuis le port de Pariacabo jusqu'au Bâtiment d'Assemblage Lanceur (BAL) du nouvel ensemble de lancement ELA-4. Ils sont déchargés dans le hall de déstockage du bâtiment sur des véhicules automatiques AGV pour le premier étage et sur deux berceaux mobiles mais non motorisés pour le deuxième étage. L'assemblage à l'horizontale des deux étages et les tests sont alors réalisés<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=[Lanceurs] Le corps central d’Ariane 6 a rejoint le bâtiment d'assemblage |url=https://ariane6.cnes.fr/fr/lanceurs-le-corps-central-dariane-6-rejoint-le-batiment-dassemblage |site=CNES |date=17 février 2022}}</ref>.
 
=== Préparation des propulseurs d'appoint ===
La préparation des propulseurs d'appoint [[P120]]C s'effectue dans les bâtiments de la zone propulseurs du CSG qui ont été en partie aménagés pour prendre en compte certaines modifications dans le processus d'assemblage. Celui-ci ne se réalise plus verticalement mais horizontalement pour permettre une automatisation partielle du processus. L'enveloppe en carbone du propulseur d'appoint qui a été fabriquée par Avio en Italie est chargée avec du propergol solide dans le bâtiment UPG (Usine Propergol Guyanaise) située dans le périmètre du CSG (''Schéma 1'' : '''14'''). Le propulseur P120C résultant, qui pèse 140 tonnes pour 13,5 mètres de haut et 3,4 mètres de diamètre, est placé en position verticale sur un fardier AIT250 qui le transporte jusqu'au BPP (Bâtiment de basculement propulseur) où il est inséré dans un berceau (le ''skidder''), qui permet sa manipulation durant toutes les opérations d'assemblage suivantes, puis placé à l'horizontale sur un nouveau fardier, l'AIT 400. Celui-ci le transfère dans le bâtiment BIP (''Schéma 1'' : '''14'''). Là, il est assemblé avec sa tuyère, son allumeur et son cône avant dans une des deux cellules construites dans cet objectif. Il est ensuite transporté jusqu'au bâtiment EFF (''ESR Finishing Facilities'') où il est replacé à la verticale, placé sur la palette martyr (qui servira de support sur la table de lancement). Dans l'EFF, son assemblage est finalisé : mise en place des protections thermiques, brochage des vérins sur la tuyère, essais fonctionnels, mise en place des bielles qui le relieront à l'étage central. Il est ensuite transféré à la verticale par un fardier AIT250 vers le BSB (Bâtiment Stockage Booster), un bâtiment qui doit permettre de stocker 6 à 12 P120C en attendant leur utilisation. Lorsque la préparation d'un nouveau lanceur débute en zone de lancement, il est transporté à la verticale par un fardier AIT250 jusqu'au portique où s'effectue l'assemblage final du lanceur<ref name=Latitude5-no127-p4a5>{{article |périodique=Latitude 5 |numéro=127 |éditeur=CNES-CSG |langue=fr |titre=La mue s'achève en zone propulseurs |url=https://centrespatialguyanais.cnes.fr/fr/latitude-5-ndeg127-transition-energetique |date=avril 2021 |auteur=Christine Julien |pages=4-5}}</ref>{{,}}<ref name=Capcomespace-campagnelancementAR6/>.
 
=== Préparation de la charge utile ===
La préparation des satellites est réalisée comme dans le cas d'Ariane 5 dans un des bâtiments EPCU de la base de lancement (par exemple, le bâtiment S5 ''Schéma 1'' : '''5'''). Le satellite est ensuite transporté dans un container jusqu'au hall d'encapsulation du bâtiment BAF (''Schéma 1'' : '''7'''). Dans cette partie du bâtiment, baptisée BAF-HE, les différents satellites constituant la charge utile du lanceur sont assemblés entre eux à la verticale puis fixés sur l'adaptateur qui doit les relier à la fusée et enfin enfermés dans la coiffe. Le composite résultant est ensuite transporté sur un véhicule routier (le PFRCU, un engin de 180 tonnes, 6 mètres de large et 26 mètres de long embarquant un système de climatisation de la charge utile) jusqu'au portique de la zone de lancement d'Ariane 6. La durée du trajet, qui s'effectue à une vitesse de 9,5 km/h, est de 1h30<ref name=Capcomespace-campagnelancementAR6/>.
 
=== Assemblage final du lanceur ===
Cinq jours avant le lancement s'achève l'assemblage des premier et deuxième étages du lanceur dans le bâtiment BAL. L'ensemble est transporté par un véhicule à pneus (le TCC) jusqu'au pas de tir distant de 800 mètres où a été positionné le portique mobile. Le [[pont roulant]] du portique est utilisé pour redresser à la verticale le corps du lanceur sur la table de lancement entre les propulseurs d'appoint (deux ou quatre selon la configuration du lanceur) qui ont été installés auparavant. Les différents tuyaux par lesquels les ergols solidaires de la table de lancement sont connectés au premier étage du lanceur tandis que ceux du mât ombilical sont connectés au deuxième étage. Le composite supérieur, qui comprend la ou les charges utiles, l'adaptateur et la coiffe, est fixé au sommet du lanceur. À J commence le compte à rebours du lancement qui est suivi depuis le centre de contrôle installé dans une salle du bâtiment CDL3 (''Schéma 1'' : '''8''') à côté du centre de contrôle du lanceur Ariane 5<ref name=Capcomespace-campagnelancementAR6/>.
 
=== Lancement ===
Quatre à cinq heures avant le lancement, le portique mobile est déplacé sur ses rails pour l'éloigner du pas de tir d'environ 120 mètres. Les opérations de remplissage des réservoirs des premier et deuxième étages avec les ergols cryogéniques (oxygène et hydrogène liquide) débutent<ref name=CNES30092021/>. L'alimentation électrique bascule sur les batteries du lanceur 4 minutes 30 secondes avant le lancement (H). Le système de déluge commence à arroser le mât ombilical et le déflecteur en acier sous le lanceur 30 secondes avant le décollage. Puis c'est au tour du tunnel sous le massif et la table de lancement d'être arrosé. En tout, 700 m³ d'eau sont déversés. Le moteur Vulcain est allumé à H-2 s. Dès que son fonctionnement a été vérifié, les bras cryogéniques du mât ombilical qui alimentent en ergols l'étage Vinci se détachent du lanceur et s'écartent. Si l'allumage du moteur Vulcain est arrêté et le décollage avorté, les bras cryogéniques restés en place permettent la purge immédiate des réservoirs. Le décollage a lieu à H dès la mise à feu des propulseurs à propergol solide<ref name=ELA4-2021>{{Lien web|langue = fr|titre = E.L.A 4, le site de lancement pour Ariane 6 - 2021|url =http://www.capcomespace.net/dossiers/espace_europeen/CSG/ELA4/ELA4_2021.htm|site = www.capcomespace.net|consulté le = 19 février 2022|auteur= Didier Capdevila}}</ref>.
 
== Lancements ==
 
=== Vol inaugural (9 juillet 2024) ===
En octobre 2022, l'Agence spatiale européenne fixe le vol inaugural d'Ariane 6 au quatrième trimestre 2023<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Ariane 6 first flight planned for fourth quarter of 2023 |url=https://www.esa.int/Enabling_Support/Space_Transportation/Ariane/Ariane_6_first_flight_planned_for_fourth_quarter_of_2023 |site=www.esa.int |consulté le=2022-12-08}}</ref>. La version lancée sera une Ariane 62 comportant une coiffe de 14 mètres de haut (version courte). Le lanceur n'emportera pas de satellite commercial sur ce vol à risques, mais l'Agence spatiale européenne a émis, en novembre 2021, une demande de propositions de charges utiles. Sous la coiffe, se trouvera une plateforme permettant d'installer des expériences solidaires de celle-ci dont la masse totale ne doit pas excéder 80 kilogrammes, ainsi que des satellites dont la masse totale ne doit pas dépasser 800 kilogrammes. En février 2022, quatre expériences avaient été retenues, d'une masse comprise entre 0,6 et 12 kilogrammes, ainsi que plusieurs CubeSats<ref name=EOPortalAriane6>{{lien web |url=https://directory.eoportal.org/web/eoportal/satellite-missions/a/ariane-6 |titre= Ariane-6 |site=EO portal |éditeur=Agence spatiale européenne |consulté le= 15 février 2022 |langue=fr}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url= https://www.esa.int/Enabling_Support/Space_Transportation/Ariane/Last_call_fly_your_payload_on_first_Ariane_6_launch|titre= Last call: fly your payload on first Ariane 6 launch |site=ESA|éditeur=Agence spatiale européenne|date=5 novembre 2021|langue=fr}}</ref>. Initialement prévu fin 2023, l'Agence spatiale européenne annonce le 8 août 2023 que le vol inaugural est repoussé à 2024<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Le vol inaugural de la fusée européenne Ariane 6 est officiellement repoussé à 2024 |url=https://www.francetvinfo.fr/sciences/espace/le-vol-inaugural-de-la-fusee-europeenne-ariane-6-est-officiellement-repousse-a-l-an-prochain_5996726.html |site=Franceinfo |date=2023-08-08 |consulté le=2023-08-09}}</ref>. Le vol inaugural est annoncé prendre place entre le 15 juin et 31 juillet 2024<ref>{{lien web|url= https://cnes.fr/fr/point-de-situation-conjoint-relatif-ariane-6-22032024|titre= Point de situation conjoint relatif à Ariane 6 du 22/03/2024|site=CNES|date=22 février 2024|langue=fr}}</ref>. Le 5 juin 2024, le directeur de l'[[Agence spatiale européenne|ESA]], [[Josef Aschbacher]], révèle lors du début de l'[[Salon aéronautique international de Berlin|ILA]] 24 à Berlin, que la date du vol est fixée au 9 juillet 2024, avec une fenêtre de tir prévue entre 20 h et minuit (heure de Paris)<ref>{{lien web|url=https://europeanspaceflight.com/ariane-6-maiden-flight-scheduled-for-9-july/|titre=Ariane 6 Maiden Flight Scheduled for 9 July|site=europeanspaceflight.com|date=5 juin 2024|langue=en}}</ref>. Le décollage a effectivement lieu à 21h00.
 
Ce vol emporte un [[Simulateur de masse (astronautique)|simulateur de masse]] de deux tonnes imitant un lancement double de satellites [[Galileo (segment spatial)|Galileo]] et 17 charges utiles<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Vol inaugural d'Ariane 6 |url=https://cnes.fr/evenements/vol-inaugural-dariane-6 |date=9 juillet 2024 |site=[[CNES]] |consulté le=10 juillet 2024}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Didier Capdevila |titre=Les passagers du vol VA262 d'Ariane 6 |url=http://www.capcomespace.net/dossiers/espace_europeen/ariane/2018-2024/2024_V262_payloads.htm |date= |site=www.capcomespace.net |consulté le=10 juillet 2024}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur= |titre=Être les premiers à voler sur Ariane 6 |url=https://www.esa.int/Space_in_Member_States/France/Etre_les_premiers_a_voler_sur_Ariane_6 |date=14 mars 2024 |site=[[Agence spatiale européenne]] |consulté le=10 juillet 2024}}.</ref> : 9 CubeSat (3Cat-4, ISTSat-1, CURIE A et B, GRBBeta, OOV-Cube (avec son propre déployeur), Replicator, [[Robusta-3A Méditerranée]], Currium One (avec son propre déployeur)), 2 déployeurs multiples (EXOpod Nova et RAMI), 5 expériences solidaires de la plateforme d'emport (LiFi, SIDLOC, PariSat, Peregrinus, YPSat) et 2 capsules de rentrée (Bikini et SpaceCase SC-X01).
 
Les CubeSats ont été déployés correctement par trois vagues successives à H+1h06. Le second étage n'a pas réussi à s'allumer une troisième fois après ce déploiement en raison d'une anomalie sur une unité de puissance auxiliaire (APU), ce qui a empêché sa désorbitation ainsi que le déploiement des deux capsules de rentrée<ref>{{Lien web|langue=|auteur=|titre=Ariane 6 : l’Europe réussit son retour dans l’espace / L'APU imprévu|url=https://www.cite-espace.com/actualites-spatiales/ariane-6-leurope-reussit-son-retour-dans-lespace/|date=10 juillet 2024|site=cite-espace.com|consulté le=10 juillet 2024}}</ref>. Les équipes de l’[[Agence spatiale européenne|ESA]], du [[Centre national d'études spatiales|CNES]], d’[[ArianeGroup]] et d’[[Arianespace]] considèrent cependant la mission comme un succès<ref>{{Lien web|langue=|auteur=|titre=Le nouveau lanceur européen Ariane 6 a pris son envol|url=https://www.esa.int/Space_in_Member_States/France/Le_nouveau_lanceur_europeen_Ariane_6_a_pris_son_envol|date=09/07/2024|site=[[Agence spatiale européenne|ESA]]|consulté le=11/07/2024}}.</ref>.
 
=== Historique des lancements ===
{{boîte déroulante début|titre=Lancements effectués et prévus|couleurFondT=orange}}
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|-
|9 juillet 2024, 20h00 ([[Temps universel|UTC]])<ref name="Vol inaugural"/>.
| align="center" |VA-262
| align="center" |62
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| Simulateur de masse de {{unité|2|tonnes}} imitant un lancement double de satellites Galileo, en covoiturage, 8 CubeSats et 2 capsules de rentrée
| align="center" |{{unité|2|tonnes}} + ~{{unité|800|kg}}
| align="center" |[[Orbite héliosynchrone]]
| align="center" bgcolor="#d9ffd9"|'''Succès'''
|{{drapeau|EUR}} [[Planetary Transportation Systems|PTS]], [[Université technique de Berlin|TU Berlin]], [[ArianeGroup]], [[Université polytechnique de Catalogne|BarcelonaTech]], [[NASA]], [[Université technique de Košice|TUKE]], [[Université de Lisbonne]], [[The Exploration Company]]<ref>{{lien web|url=https://www.esa.int/Enabling_Support/Space_Transportation/Ariane/ESA_selects_payloads_for_Ariane_6_first_flight |titre=ESA selects payloads for Ariane 6 first flight |site=[[Agence spatiale européenne|ESA]] |date=11 February 2022 |consulté le=20 février 2022}}</ref>
| align="center" | Vol inaugural, succès du déploiement des satellites mais échec du troisième allumage du moteur Vinci, qui empêche désorbitation et déploiement des capsules de rentrée
|-
|colspan="10"|'''Lancements planifiés'''
|-
|Décembre 2024<ref>{{lien web|auteur=Laurent Lagneau |url=http://www.opex360.com/2022/03/04/faute-de-lanceur-soyouz-la-mise-sur-orbite-du-satellite-militaire-francais-cso-3-sera-retardee-dun-an/ |titre=Faute de lanceur Soyouz, la mise sur orbite du satellite militaire français CSO-3 sera retardée d'un an |site=[[Opex360]] |date=4 March 2022 |consulté le=7 mars 2022 |langue=fr}}</ref>
| align="center" |VA-263
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|[[Composante spatiale optique|CSO 3]]
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| align="center" |[[Orbite héliosynchrone]]
||
|{{drapeau|France}} [[CNES]] || align="center" |Pour le compte de la [[Direction générale de l'Armement|DGA]]
|-
|2025
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|[[Galileo (segment spatial)#Historique des lancements|Galileo FOC-FM29]], FOC-FM30
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|
|{{drapeau|Union européenne}} [[Agence spatiale européenne|ESA]]
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|-
|2025|| align="center" |VA-...|| align="center" | 62 || align="center" | ||[[Galileo (segment spatial)#Historique des lancements|Galileo FOC-FM31]], FOC-FM32|| align="center" |{{unité|733|kg}}||align="center" |[[Orbite terrestre moyenne|OTM]]|||| {{drapeau|Union européenne}} [[Agence spatiale européenne|ESA]] || align="center" |
|-
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|-
|2025<ref name="AT-20230418">{{lien web |langue=en |nom=Berger |prénom=Eric |titre=Europe’s Ariane 6 rocket is turning into a space policy disaster |site=arstechnica.com |date=18 avril 2023 |url=https://arstechnica.com/science/2023/04/europes-ariane-6-rocket-is-turning-into-a-space-policy-disaster/ |consulté le=27 juin 2023}}.</ref>|| align="center" |VA-...|| align="center" | 62 || align="center" | ||[[Galileo (segment spatial)#Historique des lancements|Galileo FOC-FM35]], FOC-FM36|| align="center" |{{unité|733|kg}}||align="center" |[[Orbite terrestre moyenne|OTM]]|||| {{drapeau|Union européenne}} [[Agence spatiale européenne|ESA]] || align="center" |
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|2025<ref name="arianespace-20220106">{{lien web|url=https://www.arianespace.com/press-release/arianespace-to-launch-eight-new-galileo-satellites/ |titre=Arianespace to launch eight new Galileo satellites |site=[[Arianespace]] |date=6 January 2022 |consulté le=6 janvier 2022}}</ref>|| align="center" |VA-...|| align="center" | 62 || align="center" | ||[[Galileo (segment spatial)#Historique des lancements|Galileo FOC-FM37]], FOC-FM38|| align="center" |{{unité|733|kg}}||align="center" |[[Orbite terrestre moyenne|OTM]]|||| {{drapeau|Union européenne}} [[Agence spatiale européenne|ESA]] || align="center" |
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|2025<ref>{{lien web|nom=Rainbow |prénom=Jason |url=https://spacenews.com/viasat-3s-falcon-heavy-launch-slips-into-early-2023/ |titre=ViaSat-3's Falcon Heavy launch slips into early 2023 |site=[[SpaceNews]] |date=8 November 2022 |consulté le=9 novembre 2022}}</ref>{{,}}<ref name="politico-20221020" />|| align="center" |VA-...|| align="center" | 64 || align="center" | ||[[Viasat|ViaSat-3 Asia-Pacific]]<ref name=gunter-viasat3>{{lien web|nom=Krebs|prénom=Gunter|url=https://space.skyrocket.de/doc_sdat/viasat-3.htm |titre=ViaSat 3 Americas, APAC, EMEA|site=Gunter's Space Page|date=4 January 2022|consulté le=17 mars 2022}}</ref> || align="center" |{{unité|6400|kg}}||align="center" |[[Orbite de transfert géostationnaire|GTO]]||||{{drapeau|USA}} [[Viasat]] || align="center" |
|-
|2025<ref>{{lien web|url=http://www.aerospace.sener/press-releases/sener-wins-contract-for-electra-space-mission |titre=SENER designs the mechanisms for the assembly of Electra, the first European commercial satellite with electric propulsion |site=[[SENER]] |date=10 September 2019 |consulté le=28 avril 2021 |archive-date=4 January 2020 |archive-url=https://web.archive.org/web/20200104024551/http://www.aerospace.sener/press-releases/sener-wins-contract-for-electra-space-mission }}</ref>
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| {{lien|lang=en|trad=Electra (satellite)|fr=|texte=Electra}}
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| [[SES S.A.]] / [[Agence spatiale européenne|ESA]]
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|NET 2025<ref name="politico-20221020">{{lien web|nom=Posaner |prénom=Joshua |url=https://www.politico.eu/article/ariane-boss-insists-europee-new-rocket-can-compete-with-elon-musks-spacex/ |titre=Ariane boss insists Europe's new rocket can compete with Musk's SpaceX |site=[[Politico Europe]] |date=20 October 2022 |consulté le=18 décembre 2022 |extrait="Ariane 6 is the guarantee of autonomous access to space for Europe," Roussel told Politico, while confirming tentative plans to carry out a maiden launch of the next-generation rocket by the close of next year, though the first full-scale commercial launch will only happen in 2024.}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=https://www.arianespace.com/press-release/arianespace-launch-optus-11-ariane-6/ |titre=Arianespace to launch Australian satellite Optus-11 with Ariane 6 |site=[[Arianespace]] |date=17 November 2021 |consulté le=17 novembre 2021}}</ref>
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| [[Optus (satellite)|Optus-11]]
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|NET 2025<ref>{{lien web|url=https://www.arianespace.com/corporate-news/skyloom-signs-contract-with-arianespace-for-first-launch/ |titre=Skyloom signs contract with Arianespace for first launch |site=[[Arianespace]] |date=27 September 2021 |consulté le=2 novembre 2021}}</ref>
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| Uhura-1 (Node-1)<ref>{{cite tweet |author-link=Arianespace |user=Arianespace |number=1436015766722203651 |title=We are proud to launch Skyloom's 1st satellite Uhura-1 aboard an Ariane 6 in 2023. This laser-coms relay node will be a game changer for the industry. Congratulations to CEO Marcos Franceschini on this huge milestone. |date=10 September 2021}}</ref>
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| Skyloom
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| Intelsat-41, 44
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|Q2 2026
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| [[Météosat troisième génération|MTG]]-I2<ref>{{lien web|nom=Krebs |prénom=Gunter |url=https://space.skyrocket.de/doc_sdat/mtg-i.htm |titre=MTG-I 1, 2, 3, 4 (Meteosat 12, 14, 15, 17) |site=Gunter's Space Page |date=10 September 2022 |consulté le=21 novembre 2022}}</ref>
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| [[EUMETSAT]]
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|Octobre 2026<ref>{{lien web|nom=Cowart |prénom=Justin |url=https://www.planetary.org/articles/nasa-esa-latest-msr-plan |titre=NASA, ESA Officials Outline Latest Mars Sample Return Plans |site=[[The Planetary Society]] |date=13 August 2019 |consulté le=28 avril 2021}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|nom=Wall |prénom=Mike |url=https://www.space.com/mars-sample-return-plan-nasa-esa.html |titre=Bringing Pieces of Mars to Earth in 2031: How NASA and Europe Plan to Do It |site=[[Space.com]] |date=29 July 2019 |consulté le=28 avril 2021}}</ref>
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| [[Mars Sample Return (NASA/ESA)|Earth Return Orbiter]]
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| [[Agence spatiale européenne|ESA]]
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|Q4 2026<ref name="arianespace-rideshares">{{lien web|url=https://smallsats.arianespace.com/opportunities |titre=All flights opportunities |site=[[Arianespace]] |consulté le=17 août 2023}}</ref>
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| Multi-Launch Service (MLS) #1 : covoiturage
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|-
 
|2026<ref>{{lien web|url=https://sci.esa.int/web/plato/-/planet-hunting-eye-of-plato |titre=Planet-hunting eye of PLATO |site=[[Agence spatiale européenne|ESA]] |date=5 March 2021 |consulté le=28 avril 2021}}</ref>
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| align="center" | 62<ref>{{lien web|url=https://sci.esa.int/web/plato/-/60594-mission-operations |titre=Mission Operations |site=[[Agence spatiale européenne|ESA]] |date=13 January 2021 |consulté le=28 avril 2021}}</ref>
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| [[PLATO (télescope spatial)|PLATO]]
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| [[Agence spatiale européenne|ESA]]
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| MLS #2 : covoiturage
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| [[Argonaut (atterrisseur)|Argonaut]]
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| [[Agence spatiale européenne|ESA]]
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| MLS #3 : covoiturage
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|-
 
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| MLS #4 : covoiturage
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| align="center" | [[Orbite de transfert géostationnaire|GTO]]
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|
|-
 
| 2029<ref>{{lien web|url=https://sci.esa.int/web/ariel/-/ariel-moves-from-blueprint-to-reality|titre=ARIEL moves from blueprint to reality|éditeur=ESA|date=12 November 2020|consulté le=30 janvier 2021}}</ref>
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| [[Atmospheric Remote-Sensing Infrared Exoplanet Large-survey|ARIEL]], [[Comet Interceptor]]
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| [[Agence spatiale européenne|ESA]]
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| 2035<ref>{{lien web|url=https://sci.esa.int/web/athena/-/59896-mission-summary |titre=Athena {{!}} Mission Summary |site=[[Agence spatiale européenne|ESA]] |date=2 May 2022 |consulté le=4 mai 2022}}</ref>
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| align="center" | 64<ref>{{lien web|url=https://www.the-athena-x-ray-observatory.eu/mission.html |titre=Athena X-ray observatory {{!}} Athena mission |site=Athena Community Office |consulté le=10 novembre 2021 |archive-date=6 February 2022 |archive-url=https://web.archive.org/web/20220206080904/https://www.the-athena-x-ray-observatory.eu/mission.html }}</ref>
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| [[Advanced Telescope for High Energy Astrophysics|Athena]]
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| [[Agence spatiale européenne|ESA]]
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|-
 
| ? <ref>{{article|nom=Foust |prénom=Jeff |url=https://spacenews.com/airbus-thales-win-second-generation-galileo-satellite-contracts/ |titre=Airbus, Thales win second-generation Galileo satellite contracts |périodique=[[SpaceNews]] |date=21 January 2021 |consulté le=28 avril 2021}}</ref>
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| Galileo G2 1
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| [[Agence spatiale européenne|ESA]]
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|-
 
|NET Décembre 2025<ref>{{lien web|url=https://www.arianespace.com/press-release/arianespace-signs-unprecedented-contract-with-amazon-for-18-ariane-6-launches-to-deploy-project-kuiper-constellation/ |titre=Arianespace signs unprecedented contract with Amazon for 18 Ariane 6 launches to deploy Project Kuiper constellation |site=[[Arianespace]] |date=5 April 2022 |consulté le=5 avril 2022}}{{lien web|url=https://nextspaceflight.com/launches/details/6930|titre=Ariane 64 Project Kuiper|site=NextSpaceflight|date=2024}}</ref>
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| 18 lancements de [[Kuiper (internet par satellite)|Kuiper]] (35–40 satellites)<ref>{{lien web|nom=Foust |prénom=Jeff |url=https://spacenews.com/amazon-launch-contracts-drive-changes-to-launch-vehicle-production/ |titre=Amazon launch contracts drive changes to launch vehicle production |site=[[SpaceNews]] |date=5 April 2022 |consulté le=6 avril 2022}}</ref>
| align="center" |{{unité|?|kg}}
| align="center" |[[Orbite terrestre basse|LEO]]
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| [[Kuiper (internet par satellite)|Kuiper]]
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| TBD|| align="center" |VA-...|| align="center" | 64 || align="center" | ||Atterrisseur Alina || align="center" |{{unité|4000|kg}}||align="center" |[[orbite sélénocentrique|Orbite lunaire]]||||{{drapeau|Allemagne}} [[Planetary Transportation Systems|PTS]] || align="center" |
|-
|}
{{boîte déroulante fin}}
 
=== Les concurrents ===
Ariane 6 entre en concurrence non seulement avec la Falcon 9 de SpaceX mais également avec plusieurs autres lanceurs développés dans la même optique (abaissement des couts soit par réutilisation soit par optimisation de l'architecture) et entrés en service au cours de la décennie 2010 ou au début de la décennie 2020.
 
{| class="wikitable alternance centre"
|+Caractéristiques et performances des lanceurs lourds durant la décennie 2020<ref>{{Lien web |langue=en |url=http://spaceflight101.com/spacerockets/long-march-5/ |titre={{lang|en|{{nobr|Long March 5}} Launch Vehicle}} |auteur=Patric Blau|site=Spaceflight101.com |consulté le=3 novembre 2016}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |url=http://www.b14643.de/Spacerockets_2/United_States_1/Space_Launch_System/Description/Frame.htm |titre=SLS |auteur=Norbert Brügge |site=Spacerockets |consulté le=11 mai 2019}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |url=http://www.b14643.de/Spacerockets_2/United_States_1/Vulcan/Description/Frame.htm |titre=NGLS Vulcan |auteur=Norbert Brügge |site=Spacerockets |consulté le=11 mai 2019}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |url=http://www.b14643.de/Spacerockets_2/United_States_1/Falcon-9H/Description/Frame.htm |titre=Falcon-9 Heavy |auteur=Norbert Brügge |site=Spacerockets |consulté le=11 mai 2019}}</ref> {{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |url=http://www.b14643.de/Spacerockets_1/Japan/H-III/Description/Frame.htm |titre=H-3 NGLV |auteur=Norbert Brügge |site=Spacerockets |consulté le=11 mai 2019}}</ref> {{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |url=http://www.b14643.de/Spacerockets_1/West_Europe/Ariane-NGL/Description/Frame.htm |titre=Ariane NGL |auteur=Norbert Brügge |site=Spacerockets |consulté le=11 mai 2019}}</ref> {{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |url=http://www.b14643.de/Spacerockets_2/United_States_1/B.O._New-Glenn/Description/Frame.htm |titre=B.O. New Glenn |auteur=Norbert Brügge |site=Spacerockets |consulté le=11 mai 2019}}</ref>{{,}}<ref name=Aerospatium04102016>{{lien web|langue=fr |url=https://www.aerospatium.info/bezos-musk-course-gigantisme/|titre=Bezos et Musk : Course au gigantisme |date= 4 octobre 2016|éditeur=[[Aerospatium]] |auteur1= Stefan Barensky}}</ref>{{,}}<ref name=Kile032018>{{lien web|langue=en|url=http://www.spacelaunchreport.com/ngl.html|titre=Orbital ATK Next Generation Launch |date=31 mars 2018|site=Space Launch Report|auteur1=Ed Kyle}}</ref>.
|-
! scope=col colspan="5" |
! scope=col colspan="2" | [[Charge utile (astronautique)|Charge utile]]¹
! scope=col |
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! scope=col | Lanceur
! scope=col | Premier vol
! scope=col | Masse
! scope=col | Hauteur
! scope=col | Poussée
! scope=col | [[Orbite terrestre basse|Orbite basse]]
! scope=col |[[Orbite de transfert géostationnaire|Orbite GTO]]
! scope=col | Autre caractéristique
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| {{flagicon|EUR}} Ariane 6 (64)|| align="center" |2024 || align="center" | {{nombre|860|t}} || align="center" | {{nombre|63|m}} || align="center" | {{nombre|10775|kN}} || align="center" | {{nombre|21.6|t}} || align="center" | {{nombre|11.5|t}}||
|-
|{{drapeau|USA}} [[New Glenn]]|| align="center" |2024 || align="center" | ?|| align="center" | {{nombre|82.3|m}} || align="center" | {{nombre|17500|kN}} || align="center"| {{nombre|45|t}} || align="center"| {{nombre|13|t}} || Premier étage réutilisable
|-
|{{drapeau|USA}} [[Vulcan (fusée)|Vulcan]] (441)|| align="center" |2024 || align="center" | {{nombre|566|t}} || align="center"| {{nombre|57.2|m}} || align="center" | {{nombre|10500|kN}} || align="center"| {{nombre|27.5|t}} || align="center"| {{nombre|13.3|t}} ||
|-
|{{drapeau|USA}} [[Falcon Heavy]] || align="center"|2018 || align="center"| {{nombre|1421|t}} || align="center"| {{nombre|70|m}} || align="center" | {{nombre|22819|kN}} || align="center"| {{nombre|64|t}} || align="center"| {{nombre|27|t}} || Premier étage réutilisable
|-
| {{flagicon|USA}} [[Space Launch System]] Bloc I|| align="center"| 2022 || align="center" | {{nombre|2660|t}} || align="center" | {{nombre|98|m}} || align="center" | {{nombre|39840|kN}} || align="center" | {{nombre|95|t}} || align="center" | ?||
|-
| {{flagicon|Japon}} [[H3 (lanceur)|H3]] (24L)|| align="center" |2023|| align="center" | {{nombre|609|t}} || align="center" | {{nombre|63|m}} || align="center" | {{nombre|9683|kN}} || align="center" | ?|| align="center" | {{nombre|6.5|t}}||
|-
| {{flagicon|USA}} {{nobr|[[Falcon 9]]}} Bloc 5 || align="center" |2018 || align="center" | {{nombre|549|t}} || align="center" | {{nombre|70|m}} || align="center" | {{nombre|7607|kN}} || align="center" | {{nombre|22.8|t}} || align="center" | {{nombre|8.3|t}}|| Premier étage réutilisable
|-
| {{flagicon|Chine}} {{nobr|[[Longue Marche 5]]}}|| align="center" |2016 || align="center" | {{nombre|867|t}} || align="center" | {{nombre|57|m}} || align="center" | {{nombre|10460|kN}} || align="center" | {{nombre|23|t}} || align="center" | {{nombre|13|t}}||
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|colspan="8"|¹Charge utile de la version non réutilisable.
|}
 
== Évolutions prévues et préparation du successeur Ariane Next ==
Avant même que le lanceur Ariane 6 effectue son premier vol, l'[[Agence spatiale européenne]] a lancé le développement d'évolutions : P160C, booster plus puissant, Icarus, version allégée du second étage et Astris, troisième étage qui doit permettre de positionner les satellites sur différentes orbites. Le prototype d'étage réutilisable [[Themis (fusée)|Thémis]] propulsé par un nouveau [[Moteur-fusée à ergols liquides|moteur-fusée]] [[Prometheus (moteur-fusée)|Prometheus]] brûlant un mélange méthane/oxygène liquide doit préparer [[Ariane Next]] qui succèdera à Ariane 6 au cours de la décennie 2030.
 
=== Ariane 6 Block 2 ===
Cette version, actuellement en développement, présente des boosters plus puissants P160C, un moteur Vinci du deuxième étage plus puissant, passant de {{Unité|180|kN}} à {{Unité|200|kN}}. Elle doit servir notamment pour tous les déploiements de la constellation Kuiper puisqu'elle permet une augmentation de charge utile de deux tonnes sur l'orbite visée, l'orbite basse<ref name="spacenews-24-06-24">{{Lien web|langue=en|auteur=Frédéric Castel|titre=Europe aims to end space access crisis with Ariane 6’s inaugural launch|url=https://spacenews.com/europe-aims-to-end-space-access-crisis-with-ariane-6s-inaugural-launch/|date=24 juin 2024|site=[[SpaceNews]]}}</ref>.
 
==== Boosters P160C ====
{{Article principal|P160C}}
Avio prépare de nouveaux boosters P160C de 2 mètres plus long que les actuels [[P120|P120C]] permettant d'emporter 14 tonnes de [[Polybutadiène hydroxytéléchélique|PBHT]] (poudre) en plus. Ces boosters allongés permettront d'augmenter la capacité d'Ariane 64 de l'ordre de 2 tonnes en orbite basse, là où le gain est le plus significatif. Le P120C est utilisé sur [[Vega|Vega-C]] et le P160C sera utilisé sur Vega-E, ce qui permettra de garder les mêmes boosters pour Ariane 6 et Véga lors du changement de version en 2027 au plus tôt. Une première mise à feu statique d'un exemplaire test à Kourou de ce booster est prévue début 2025. Il a été envoyé en Guyane en avril 2024<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Andrew Parnonson|titre= Ariane 6 Booster Upgrade Passes Critical Design Review |url=https://europeanspaceflight.com/ariane-6-booster-upgrade-passes-critical-design-review/|date= 15 mars 2024|site=europeanspaceflight.com }}.</ref>.
 
=== Ariane 6 Block 3 ===
Cette version, dont le principal changement est le nouveau second étage Icarus qui remplacera l'ULPM, est en développement également, par les tests cryogéniques d'Icarus. Le conseil des ministres de l'ESA de novembre 2025 statuera sur son développement<ref name="spacenews-24-06-24"/>.
 
==== Second étage Icarus ====
Un nouvel étage supérieur, baptisé ICARUS (''Innovative Carbon Ariane Upper Stage ''), en [[polymère renforcé de fibres de carbone]], pourrait remplacer vers 2025 le deuxième étage ULPM dont la structure est réalisée en [[aluminium]]. La réalisation de deux prototypes PHOEBUS développés par [[ArianeGroup]] et son principal sous-contractant [[MT Aerospace]] a reçu un financement de 70 millions euros en mai 2019. Grâce à l'allègement obtenu, l'étage pourrait permettre d'augmenter la charge utile d'Ariane 6 de deux tonnes<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Antoine Meunier |titre= Deux importants contrats pour Arianegroup |url=https://lachroniquespatiale.com/2021/05/18/deux-importants-contrats-pour-arianegroup/ |date= 18 mai 2021 |site=lachroniquespatiale.com |consulté le=27 janvier 2022}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Caleb Henry |titre= Prototype Ariane 6 carbon-composite upper stage gets ESA funding|url=https://spacenews.com/prototype-ariane-6-carbon-composite-upper-stage-gets-esa-funding/ |date= 15 mai 2019 |site=[[SpaceNews]]}}.</ref>.
 
=== Troisième étage Astris ===
[[Fichier:Maquette du moteur-fusée BERTA IAC 2022 2.jpg|vignette|Maquette du moteur-fusée BERTA, exposée à l'[[Congrès international d'astronautique|IAC 2022]].]]
 
Astris est un troisième étage optionnel qui pourra être mis en œuvre par les [[Satellite de télécommunications|satellites de télécommunications]] ([[moteur d'apogée]]) pour atteindre directement l'[[orbite géostationnaire]], pour placer les [[sonde spatiale|sondes spatiales]] sur leur trajectoire interplanétaire et pour délivrer des satellites sur des [[Orbite terrestre basse|orbites basses]] différenciées. Il est propulsé par un [[moteur-fusée à ergols liquides]] BERTA (''Bi-Ergoler RaumtransporTAntrieb'') de 4 kiloNewtons de poussée (avec la possibilité de le faire évoluer pour porter sa poussée à 6/7 kiloNewtons) brûlant des ergols [[hypergolique]]s et il peut être rallumé plusieurs fois. L'étage Astris est développé pour un montant de 90 millions euros dans le cadre d'un contrat décidé lors de la conférence de Séville de 2019. Le projet fait partie du programme d'amélioration de la compétitivité (CIP) et FPLP (''[[Future Launcher Preparatory Program]]'') de l'Agence spatiale européenne. Astris est développé par les différents établissements de la branche allemande d'[[ArianeGroup]]<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Sébastien Gavois |titre=Un « kick-stage » Astris pour élargir les possibilités d’Ariane 6 |url=https://www.nextinpact.com/article/47749/un-kick-stage-astris-pour-elargir-possibilites-dariane-6 |date= 15 juillet 2021 |site=[[Next INpact]] |consulté le=27 janvier 2022}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Rémy Decourt |titre=Ariane 6 : un étage capable d’amener les satellites jusqu’au dernier kilomètre de leur position |url=https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/lanceur-ariane-6-etage-capable-amener-satellites-jusquau-dernier-kilometre-leur-position-93464/ |date= 11 septembre 2021 |site=futura-sciences.com}}</ref>.
 
=== Le successeur d'Ariane 6 : Ariane Next et le prototype Themis ===
{{Article principal|Themis (fusée)|Ariane Next}}
 
Pour différentes raisons, l'Agence spatiale européenne a sélectionné en 2014 pour son nouveau lanceur Ariane 6 une architecture technique classique qui ne comprend pas la possibilité de réutiliser en partie le lanceur après usage. Mais [[SpaceX]] avec son lanceur [[Falcon 9]] réutilisable, commercialisé à des coûts nettement inférieurs à ceux d'Ariane 6, menace les positions acquises par les lanceurs européens sur le marché commercial. Ainsi, l'agence spatiale européenne a commencé à investir sur le successeur d'Ariane 6 (le lanceur partiellement réutilisable [[Ariane Next]]), avant même le premier vol de celui-ci. Un démonstrateur baptisé [[Themis (fusée)|Themis]] est en cours de développement par la [[coentreprise]] ArianeWorks constituée par [[ArianeGroup]] et le [[Centre national d'études spatiales]], l'agence spatiale française. Équipé de moteurs [[Prometheus (moteur-fusée)|Prometheus]] brûlant un mélange d'[[oxygène liquide]] et de [[méthane liquide]], cet étage réutilisable atterrissant verticalement doit effectuer un premier vol, dit « Hop test », en 2022 à [[Esrange]], près de [[Kiruna]] en [[Suède]]. Il est prévu qu'il effectue en 2023 des [[Vol suborbital|vols suborbitaux]] à partir du [[Centre spatial guyanais]] à [[Kourou]], en [[Guyane]]. L'objectif est que Ariane Next effectue son premier vol en 2030<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |prénom=Alizée De |nom=Bibikoff |titre=Zoom sur les étapes de conception et tests de Themis |url=https://www.ariane.group/fr/actualites/feuille-de-route-pour-construire-une-nouvelle-fusee-reutilisable/ |site=ArianeGroup |consulté le=2021-12-06}}</ref>.
 
== Les premières configurations d'Ariane 6 proposées : Ariane 6 PPH et PHH ==
 
=== Ariane 6 PPH ===
La première configuration proposée, dite PPH, comprend deux étages utilisant du [[Propulsion à propergol solide|propergol solide]]. Quatre moteurs à poudre pratiquement identiques sont utilisés : trois pour le premier étage (configuration dite ''Multi P linear'') et un seul pour le second étage. Chaque moteur est chargé avec {{unité|145|tonnes}} de poudre. L'objectif est de capitaliser sur les avancées du lanceur [[Vega]] qui utilise pour son premier étage un bloc de poudre de {{unité|88|tonnes}} coulé en une seule fois dans une enveloppe en composite carbone beaucoup plus légère que l'acier utilisé par les boosters d'Ariane 5. Le deuxième étage utilise le moteur [[Vinci (moteur-fusée)|Vinci]] qui brûle un mélange d'[[propergol liquide|ergols liquides]] oxygène et hydrogène et qui est en cours de développement pour la version Ariane 5 ME. La [[coiffe (astronautique)|coiffe]] d'un diamètre de {{unité|5.4|mètres}} permet d'accueillir des satellites de même taille que la fusée Ariane 5<ref name=ESA09072013/>. Le lanceur a une masse totale de {{unité|660|tonnes}} pour une hauteur totale de {{unité|50.6|mètres}}. L'objectif est un coût de développement lanceur compris entre {{nombre|2.5|et=3.5|milliards}} d'euros et un coût de lancement à {{unité|70|M€}} soit 30 % de moins que [[Ariane 5]] à charge équivalente<ref>{{lien web|url= http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2013/07/le-choix-de-lesa-pour-ariane-6.html|titre=Le choix de l'ESA pour Ariane-6 |site=10 juillet 2013|auteur=Sylvestre Huet|langue=fr}}</ref>. Cependant, selon des calculs réalisés par un bureau indépendant qui a utilisé la méthode Transcost, mondialement reconnue, le coût de lancement serait supérieur à {{unité|100|M€}} , en partie à cause du fait que 5 éléments constitutifs (4 P-135 et un étage cryogénique) doivent être assemblés<ref>Koelle D. E. Ariane - Europa vor der Entscheidung: Vorwärts oder rückwärts?, Raumfahrt Concret, Heft 78, Numéro 3/2013.</ref>, mais en se basant sur une approche organisationnelle de type Ariane 5. Si ces calculs se confirment (non remise en cause du schéma industriel de type Ariane 5), Ariane 6 serait plus chère au lancement qu'Ariane 5 à charge équivalente, mais faciliterait les lancements simples (une charge utile par lancement).
 
=== Configuration Ariane PHH ===
La configuration PHH, proposée par les industriels, reprend l'architecture d'Ariane 5 mais avec deux premiers étages (cryotechnique et propulseurs d'appoint) de taille réduite. L'étage EPC propulsé par le moteur Vulcain voit son diamètre ramené à {{unité|4.5|m}}. Il est flanqué des deux propulseurs à propergol solide P145 prévus dans la version PPH. L'étage supérieur est comme dans le cas d'Ariane 5, soit un EPS (Ariane 6.2), soit l'étage Vinci en cours de développement (Ariane 6.1).
 
== Notes et références ==
{{Références|taille=30}}
 
=== Documents de référence ===
* {{ouvrage|langue=en |id=ManuelA6 |titre=The European Launchers between Commerce and Geopolitics (report 56) |date=mars 2016|éditeur=[[Institut européen de Politique Spatiale|European Space Policy Institute]] (ESPI)| pages totales =106 |lire en ligne =https://espi.or.at/publications/espi-public-reports/send/2-public-espi-reports/10-the-european-launchers-between-commerce-and-geopolitics|auteur1=Marco Aliberti |auteur2=Matteo Tugnoli|issn=2076-6688 }}{{Commentaire biblio SRL|Analyse des motivations à l'origine du développement d'Ariane 6 et des choix effectués (architecture, refonte de l'organisation industrielle), viabilité à moyen terme des solutions retenues.}}
* {{ouvrage|langue=en |id=ManuelA6 |éditeur=Arianespace |auteur= |titre=Ariane 6 User's Manual Issue 2 revision 0 |date= février 2021 |lire en ligne=https://www.arianespace.com/wp-content/uploads/2021/03/Mua-6_Issue-2_Revision-0_March-2021.pdf}}{{Commentaire biblio SRL|Performances lanceur, conditions subies par les charges utiles, configuration charges utiles supportées par le lanceur, installations de lancement, déroulement d'une campagne de tir.}}
 
== Voir aussi ==
{{Autres projets|commons=Category:Ariane 6}}
 
=== Articles connexes ===
 
* [[Ariane 5]]
* [[PropergolCentre solidespatial guyanais]]
* [[Vinci (moteur-fusée)|Moteur Vinci]]
* [[Vulcain (moteur-fusée)|Moteur Vulcain]]
* [[Propergol liquideVega]]
 
=== Liens externes ===
{{Palette|Lanceur spatial|Agence spatiale européenne}}
* [https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/cultures-monde/culturesmonde-emission-du-mercredi-19-juin-2024-1036997 « Ariane-6 : l’Europe prête à redécoller ? »], ''Cultures Monde'', série « Des nouvelles de l'espace », France Culture, 19 juin 2024.
{{Portail|Astronautique|Europe|Guyane}}
* {{lien web|url= https://directory.eoportal.org/web/eoportal/satellite-missions/a/ariane-6|titre= Ariane-6 |site=EO portal|éditeur=Agence spatiale européenne|consulté le= 15 février 2022|langue=fr}}{{Commentaire biblio SRL|Historique du développement du lanceur Ariane 6.}}
 
{{Palette|Lanceur spatial|Agence spatiale européenne}}
[[Catégorie:Ariane]]
[[Catégorie:Lanceur de l'Agence spatiale européenne]]
{{Portail|astronautique|Union européenne|Europe|Guyane}}
 
[[deCatégorie:Ariane (Raketefusée)#Ariane-Modelle]]
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