« Grand remplacement » : différence entre les versions

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Lspiste (discuter | contributions)
m Soutiens de la théorie : où serait le "soutien" dans ce passage ?
Zouaoui67 (discuter | contributions)
Source François Héran ( Avec l'immigration (2017)
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Les différentes estimations contradictoires ont donné lieu à des critiques sur plusieurs points, d'abord sur les estimations données, puis sur l'analyse de celles-ci. Citant les chiffres de l'[[Institut national de la statistique et des études économiques|INSEE]], Frédéric Joignot, du journal ''[[Le Monde]]'', dénombre {{nombre|5.3|millions}} de personnes « nées étrangères dans un pays étranger », soit 8 % de la population française. {{nombre|1.8|million}} d'entre elles viennent de l’Union européenne, ce qui fait {{nombre|3.5|millions}} d'immigrés extra-européens, dont {{nombre|3.3|millions}} du [[Maghreb]], d’[[Asie]] ou d’[[Afrique subsaharienne]], qui représentent 5 % de la population. Cela rend d'après Joignot impossible l'idée d’une « contre-colonisation » comme évoquée par Camus, d'autant que certaines « études » circulant dans la blogosphère de droite sont {{citation|totalement fantaisistes}}<ref name="Joignot"/>. Selon Joignot, les arguments démographiques des partisans de la théorie utilisent des statistiques plus ou moins fondées sur la réalité (estimation des populations « [[allochtone]]s extra-européennes », nombre de naturalisés par an…)<ref name="Joignot"/>, ainsi que selon ''[[Rue89]]'', ''[[l'Obs]]'', l'[[Agence France-Presse|AFP]] et le ''[[Le Journal du dimanche]]'' des observations personnelles extrapolées au niveau national, « une vision du monde non démontrée sortie de son imagination » et un mépris des chiffres des agences officielles<ref name="Le Blevennec"/>{{,}}<ref name="AFP"/>{{,}}<ref name="Caviglioli"/>{{,}}<ref>{{article|lire en ligne=http://www.lejdd.fr/Politique/Le-FN-a-t-il-un-probleme-avec-le-grand-remplacement-698644|périodique=[[Le Journal du dimanche]]|titre=Le FN a-t-il un problème avec le « grand remplacement » ?|jour=3|mois=novembre|année=2014}}.</ref>.
 
Pour François Héran, ancien directeur de l’[[Institut national d'études démographiques]]<ref>{{lien web|format=pdf|url=http://media.education.gouv.fr/file/03_mars/34/7/Biographie-Francois-Heran_172347.pdf|éditeur=ministère de l'Éducation nationale|titre=Biographie de François Héran|consulté le=11 mai 2015}}.</ref>, la théorie du grand remplacement c'est {{citation|convertir les origines nationales en données raciales. La cible devient les « non-Blancs ».}} Il considère les extrapolations de Renaud Camus comme des « billevesées », l'augmentation de la population française de {{nobr|20 millions}} d’habitants depuis la guerre étant due pour un tiers au ''[[baby boom]]'', pour un tiers à l’augmentation de l’[[espérance de vie]] et pour un tiers à l’immigration qui n’est pas uniquement extra-européenne<ref name="Joignot"/>. Bien qu'opposé à la théorie, [[François Héran]], estime néanmoins dans son dernier livre ''Avec l'immigration'' publié en 2017, que les personnes « d'origine musulmane  » (pas nécessairement croyantes ou pratiquantes) représentent un huitième de la population vivant en France (soit 12,5 % ou 8,4 million de personnes), chiffres similaires à ceux de Gourévitch mais beaucoup plus élevés que ceux fournis par Michèle Tribalat et le Pew Research Center, et que « dès lors qu'on atteint de telles proportions, il devient absurde de soutenir qu'un [...] huitième de la population vivant en France, française dans sa grande majorité, ne serait pas intégré. »<ref>« Parce qu'un quart de la population est lié à l'immigration sur une ou deux générations, dont une moitié environ, soit le huitième de la population, a une origine musulmane (ce qui ne veut pas dire nécessairement une pratique religieuse). Dès lors qu'on atteint de telles proportions, il devient absurde de soutenir qu'un quart ou même un huitième de la population vivant en France, française dans sa grande majorité, ne serait pas intégré. », François Héran, ''Avec l'immigration: Mesurer, débattre, agir'', La Découverte, 2017, p. 20</ref>.
 
Le socio-démographe [[Patrick Simon (socio-démographe)|Patrick Simon]] considère que le sujet est surtout lié à la ségrégation urbaine, le grand remplacement est une théorie acceptée par l’extrême droite et même la droite, parce que les immigrés défavorisés doivent vivre malgré eux dans des ghettos où aucun Français ne veut habiter. Selon lui, la plus grande menace vient de l’instrumentalisation politique : {{citation|En associant immigrés et « remplacement », on désigne les Français de l’immigration comme des envahisseurs. Cela fait que, partout où ils vivent, même quand ils sont minoritaires, on en fait un danger potentiel<ref name="Joignot"/>}}.
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