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'''L'utilitarisme négatif '''est une version de la théorie de l'éthique de [[Utilitarisme|de l'utilitarisme]] qui donne une plus grande priorité à la réduction de [[Souffrance|la [[souffrance]] (utilité négative ou "désutilité") qu'àque de l'augmentation du [[Plaisir|du bonheur]] (utilité positive).<ref>For example, {{Référence Harvard sans parenthèsesharvnb|Leslie|1998|ppage=12}}: "'Negative utilitarianism' is concerned mainly or entirely with reducing evils rather than with maximizing goods." The example unpleasant experiences is an example based on a hedonistic theory of well-being, according to which pleasant experiences are good for individuals and unpleasant experiences are bad for individuals. But there are other theories of well-being and negative utilitarianism need not adopt a hedonistic theory.</ref> Ce qui diffère de l'utilitarisme classique qui ne prétend pas que la réduction de la souffrance est intrinsèquement plus importante que l'augmentation de bonheur. Les deux versions de l'utilitarisme avancent que les actions moralement justes ou mauvaises dépendent uniquement des conséquences pour l'ensemble du [[Bien-être|du bien-être]].<ref>{{Référence Harvard sans parenthèsesharvnb|Bykvist|2009|ppage=19}}: "The whole family of utilitarian theories is captured by the equation: Utilitarianism = Consequentialism (nothing but the values of outcomes matter for the rightness of actions) + Welfarism (nothing but well-being matters for the value of outcomes)."</ref> "Bien-être" se référant à l'état de l'individu.{{Sfn|Bykvist|2009|2009|loc=chpt. 4}} Le terme "utilitarisme négatif" est utilisé par certains auteurs pour désigner la théorie selon laquelle la réduction de la souffrance est la ''seule'' chose qui compte finalement moralement.{{Sfn|Smart|1958}} D'autres auteurs distinguent entre des versions "fortes" et "faibles" de l'utilitarisme négatif, où les versions "fortes" sont ''seulement'' concernés par la réduction de la souffrance (ou bien-être négatif), et les versions "faibles" pour lesquelles, ''à la fois'' le bien-être et la souffrance importent mais que la souffrance importe davantage que le bien-être.<ref>{{Référence Harvard sans parenthèsesharvnb|Arrhenius|Bykvist|1995|p=29|1995}} says that strong versions of negative utilitarianism "give all weight to disutility" and weak versions "give some weight to positive utility, but more weight to disutility." {{Référence Harvard sans parenthèsesharvnb|Arrhenius|Bykvist|1995|p=115|1995}}: “Our point of departure was the firm intuition that unhappiness and suffering have greater weight than happiness. By taking this stand we revealed ourselves as members of the negative utilitarian family.” {{Référence Harvard sans parenthèsesharvnb|Ord|2013}}: “NU [negative utilitarianism] comes in several flavours, which I will outline later, but the basic thrust is that an act is morally right if and only if it leads to less suffering than any available alternative. Unlike Classical Utilitarianism, positive experiences such as pleasure or happiness are either given no weight, or at least a lot less weight.”</ref>.
{{ébauche | philosophie}}
 
D'autres versions de l'utilitarisme négatif diffèrent dans l'importance qu'elles donnent à la souffrance (la version négative de l'utilité) par rapport au bien-être (utilité positive), ainsi que différentes conceptions de ce qu'est le bien-être (utilité). Par exemple, l'utilitarisme négatif des préférences dit que la somme de bien-être dépend de préférences liées à la frustration. L'utilitarisme négatif [[Hédonisme|hédoniste]] pense le bien-être en termes d'expériences agréables et désagréables.{{Sfn|Negative Utilitarianism FAQ|2015}} Il existe de nombreuses autres variantes sur la façon dont lnl'utilitarisme négatif peut être interprété.
'''L'utilitarisme négatif '''est une version de la théorie de l'éthique de [[Utilitarisme|l'utilitarisme]] qui donne une plus grande priorité à la réduction de la [[souffrance]] (utilité négative ou "désutilité") qu'à l'augmentation du [[Plaisir|bonheur]] (utilité positive).<ref>For example, {{Référence Harvard sans parenthèses|Leslie|1998|p=12}}: "'Negative utilitarianism' is concerned mainly or entirely with reducing evils rather than with maximizing goods." The example unpleasant experiences is an example based on a hedonistic theory of well-being, according to which pleasant experiences are good for individuals and unpleasant experiences are bad for individuals. But there are other theories of well-being and negative utilitarianism need not adopt a hedonistic theory.</ref> Ce qui diffère de l'utilitarisme classique qui ne prétend pas que la réduction de la souffrance est intrinsèquement plus importante que l'augmentation de bonheur. Les deux versions de l'utilitarisme avancent que les actions moralement justes ou mauvaises dépendent uniquement des conséquences pour l'ensemble du [[bien-être]].<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Bykvist|2009|p=19}}: "The whole family of utilitarian theories is captured by the equation: Utilitarianism = Consequentialism (nothing but the values of outcomes matter for the rightness of actions) + Welfarism (nothing but well-being matters for the value of outcomes)."</ref> "Bien-être" se référant à l'état de l'individu.{{Sfn|Bykvist|2009|2009|loc=chpt. 4}} Le terme "utilitarisme négatif" est utilisé par certains auteurs pour désigner la théorie selon laquelle la réduction de la souffrance est la ''seule'' chose qui compte moralement.{{Sfn|Smart|1958}} D'autres auteurs distinguent entre des versions "fortes" et "faibles" de l'utilitarisme négatif, où les versions "fortes" sont ''seulement'' concernés par la réduction de la souffrance (ou bien-être négatif), et les versions "faibles" pour lesquelles ''à la fois'' le bien-être et la souffrance importent mais où la souffrance importe davantage que le bien-être<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Arrhenius|Bykvist|p=29|1995}} says that strong versions of negative utilitarianism "give all weight to disutility" and weak versions "give some weight to positive utility, but more weight to disutility." {{Référence Harvard sans parenthèses|Arrhenius|Bykvist|p=115|1995}}: “Our point of departure was the firm intuition that unhappiness and suffering have greater weight than happiness. By taking this stand we revealed ourselves as members of the negative utilitarian family.” {{Référence Harvard sans parenthèses|Ord|2013}}: “NU [negative utilitarianism] comes in several flavours, which I will outline later, but the basic thrust is that an act is morally right if and only if it leads to less suffering than any available alternative. Unlike Classical Utilitarianism, positive experiences such as pleasure or happiness are either given no weight, or at least a lot less weight.”</ref>.
 
Le terme "utilitarisme négatif" a été introduit par [[Ninian Smart|R. Ninian Smart]] en 1958 dans sa réponse à ''[[La Société ouverte et ses ennemis|La Société Ouverte et Ses Ennemis]] ''de'' [[Karl Popper]]''. Smart a également présenté le plus célèbre argument à l'encontre de l'utilitarisme négatif:{{Sfn|Arrhenius|Bykvist|1995|p=31}} Disant que l'utilitarisme négatif impliquerait qu'un dirigeant en mesure de détruire la race humaine, instantanément et sans douleur, aurait un devoir de le faire.{{Sfn|Smart|1958|p=542}} De nombreux auteurs ont approuvé les versions de cette objection, et certains ont présenté des contre-arguments contre elle.
D'autres versions de l'utilitarisme négatif diffèrent dans l'importance qu'elles donnent à la souffrance (la version négative de l'utilité) par rapport au bien-être (utilité positive), ainsi que différentes conceptions de ce qu'est le bien-être (utilité). Par exemple, l'utilitarisme négatif des préférences dit que la somme de bien-être dépend de préférences liées à la frustration. L'utilitarisme négatif [[Hédonisme|hédoniste]] pense le bien-être en termes d'expériences agréables et désagréables.{{Sfn|Negative Utilitarianism FAQ|2015}} Il existe de nombreuses autres variantes sur la façon dont l'utilitarisme négatif peut être interprété.
 
== Histoire ==
Le terme "utilitarisme négatif" a été introduit par [[Ninian Smart|R. Ninian Smart]] en 1958 dans sa réponse à ''[[La Société ouverte et ses ennemis|La Société Ouverte et Ses Ennemis]] ''de'' [[Karl Popper]]''. Smart a également présenté le plus célèbre argument à l'encontre de l'utilitarisme négatif:{{Sfn|Arrhenius|Bykvist|1995|p=31}} Disant que l'utilitarisme négatif impliquerait qu'un dirigeant en mesure de détruire la race humaine, instantanément et sans douleur, aurait un devoir de le faire.{{Sfn|Smart|1958|p=542}} De nombreux auteurs ont approuvé les versions de cette objection, et certains ont présenté des contre-arguments contre elle.
Le terme "utilitarisme négatif" a été introduit par [[Ninian Smart|R. N. Smart]] en 1958 dans sa réponse au livre de [[Karl Popper]]''[[La Société ouverte et ses ennemis|, La Société Ouverte et Ses Ennemis]]'', publié en 1945.<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Smart|1958|p=542}}: "Professor Popper has proposed a negative formulation of the utilitarian principle, so that we should replace ‘Aim at the greatest amount of happiness for the greatest number’ by ‘The least amount of avoidable suffering for all’. He says: ‘It adds to the clarity of ethics if we formulate our demands negatively, i.e. if we demand the elimination of suffering rather than the promotion of happiness’. However, one may reply to negative utilitarianism..."</ref> Dans son livre, Popper met l'accent sur l'importance de la prévention de la souffrance dans les politiques publiques.<ref>For example, Popper wrote, "I suggest, for this reason, to replace the utilitarian formula ‘Aim at the greatest amount of happiness for the greatest number’, or briefly, ‘Maximize happiness’ by the formula ‘The least amount of avoidable suffering for all’, or briefly, ‘Minimize suffering’. {{Ouvrage|prénom1=Karl|nom1=Popper|titre=The Open Society and Its Enemies|passage=548|éditeur=Routledge|année=2012|isbn=978-0415610216}} Popper claimed that "there is, from the ethical point of view, no symmetry between suffering and happiness, or between pain and pleasure... In my opinion human suffering makes a direct moral appeal, namely, the appeal for help, while there is no similar call to increase the happiness of a man who is doing well anyway. A further criticism of the Utilitarian formula "Maximize pleasure" is that it assumes a continuous pleasure-pain scale which allows us to treat degrees of pain as negative degrees of pleasure. But, from the moral point of view, pain cannot be outweighed by pleasure, and especially not one man's pain by another man's pleasure. Instead of the greatest happiness for the greatest number, one should demand, more modestly, the least amount of avoidable suffering for all..." {{Ouvrage|prénom1=Karl|nom1=Popper|titre=The Open Society and Its Enemies: Volume 1: The Spell of Plato|éditeur=Routledge|année=2002|pages totales=284–285|isbn=978-0415237314}}</ref> Les idées négatives de l'utilitarisme présentent des similitudes avec les anciennes traditions comme le [[Jaïnisme]] et le [[Bouddhisme]].<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Contestabile|2014|p=298}}: "Negative utilitarianism and Buddhism share the following intuitions: Negative utilitarianism—understood as an umbrella term—models the asymmetry between suffering and happiness and therefore accords with the Buddhist intuition of universal compassion. The Noble Truths of Buddhism accord with the negative utilitarian intuition that (global) suffering cannot be compensated by happiness. Some forms of Buddhism and negative utilitarianism share the intuition that non-existence is a perfect state." {{Référence Harvard sans parenthèses|Goodman|2009|p=101}}: “Negative utilitarianism shares with Buddhism a strong focus on alleviating the suffering of beings.”</ref> Le philosophe de la grèce Antique [[Hégésias de Cyrène|Hegesias de Cyrène]] est considéré comme “l'un des premiers représentants de l'utilitarisme négatif.<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Keown|1992|p=175}}: “one of the earliest exponents of NU, Hegesias...”</ref> Dans une époque plus récente, des idées similaires à l'utilitarisme négatif peuvent être trouvées au 19e siècle dans les œuvres du psychologue Edmund Gurney qui a écrit:
 
{{Citation|Enough suffering will always remain to make the question of the desirability . . . of their sojourn on earth a question which numbers will answer . . . in the negative. . . . When we forget pain, or underestimate it, or talk about people 'getting used to it', we are really so far losing sight of what the universe, which we wish to conceive adequately, really is.}}
 
== Citations ==
{{reflist|30em}}
 
{{Portail|philosophie}}
== Références ==
 
[[Catégorie:Utilitarisme]]
[[Catégorie:Philosophe]]
[[Catégorie:Éthique]]