« Ensemble rupestre du massif de Fontainebleau » : différence entre les versions
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[[Fichier:Gravure rupestre Fontainebleau.jpg|vignette|Gravure rupestre caractéristique du massif de Fontainebleau]]
L{{'}}'''ensemble rupestre du massif de Fontainebleau''' est un vaste ensemble de [[Site archéologique|sites archéologiques]] constitués de [[Art rupestre|gravures rupestres]], principalement situées dans des abris naturels formés par les [[Chaos (géologie)|chaos rocheux]] [[Grès (géologie)|gréseux]] du massif géologique de Fontainebleau et du sud de l'Ile-de-France. Cet ensemble compte plus de {{nb|2000 abris}} qui présentent un grand nombre de gravures, ce qui en fait (en quantité) le second ensemble rupestre en importance en France, après celui de la [[vallée des Merveilles]]<ref>{{ouvrage|auteur=Chantal Georgel|titre=La forêt de Fontainebleau. Un atelier grandeur nature|éditeur=Réunion des musées nationaux|date=2007|passage=149}}.</ref>.
Découvert et étudié progressivement à partir du {{s-|XIX}}, l'ensemble rupestre du massif de Fontainebleau reste relativement peu connu du grand public. La majeure partie des œuvres sont datées du [[Mésolithique]]. Toutefois les plus anciennes sont datées - selon des critères stylistiques - du [[Paléolithique]]. Le reste renvoie au [[Néolithique]], à l'[[Âge du bronze en Europe|âge du Bronze]] ou au [[Moyen Âge]]. Un certain nombre sont également contemporaines, du {{sp-|XIX|au|XX}}.▼
▲Découvert et étudié progressivement à partir du {{s-|XIX}}, l'ensemble rupestre du massif de Fontainebleau reste relativement peu connu du grand public.
== Répartition géographique ==▼
L'ensemble va, selon un axe Nord-Ouest/Sud-Est, de la [[forêt de Rambouillet]], jusqu'au cours du [[Loing]], une grande partie des abris gravés se trouvant au sein de la [[forêt de Fontainebleau]]. La répartition des pétroglyphes couvre ainsi partiellement trois départements, la frange Sud-est des [[Yvelines]], le nord de l'[[Essonne (département)|Essonne]] et l'ouest de la [[Seine-et-Marne]].▼
== Découverte et chronologie de la recherche ==▼
▲L'ensemble va, selon un axe
La toute première mention scientifique des pétroglyphes du massif de Fontainebleau est l'œuvre de [[Jules Quicherat]] et de [[Henri Martin (historien)|Henri Martin]] qui signalent en 1868, à [[Ballancourt-sur-Essonne]]<ref name="gersar1">[http://perso.numericable.fr/gersar/l'art%20rupestre.htm page du site du GERSAR présentant l'art rupestre francilien.]</ref>, un rocher formant abri, orné de motifs linéaires et anguleux tout à fait différents des graffitis contemporains de la découverte<ref name="Courty1">{{Article |langue=fr |auteur1=G. Courty |titre=Les pétroglyphes de Seine-et-Oise |périodique=Bulletin de la Société préhistorique de France |volume=1 |numéro=10 |date=1904 |pages=345-351 |issn= |lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/bspf_0249-7638_1904_num_1_10_11310?q=Ballancourt |consulté le=6 janvier 2017 |id= }}</ref>. Le lieu était erronément interprété comme un « sanctuaire celtique »<ref name="martin">H. Martin, Le sanctuaire celtique du Mont de Ballancourt (Seine-et-Oise) : rapport fait à la société d'émulation du Doubs'', Imp. de Dodivers, Besançon, 1869.</ref>. Par la suite différentes cavités ornées sont découvertes par différents chercheurs.▼
La recherche est ensuite menée par Georges Courty qui, dans les premières années du XXe siècle, prospecte autour d'Étampes. Son activité lui permet ainsi de recenser plusieurs sites et de réaliser que les petits éclats de grès émoussés présents en grand nombre sous les abris ornés sont les outils utilisés par les graveurs pour réaliser leurs œuvres<ref name="hinout1">{{Article |langue=fr |auteur1=J. Hinout |auteur2=J. Angelier |titre=Abris gravés des massifs gréseux du Bassin parisien. |périodique=Gallia Préhistoire |volume=11 |numéro=2 |date=1968 |pages=235-246 |issn= |lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/galip_0016-4127_1968_num_11_2_1319 |consulté le=6 janvier 2017 |id= }}</ref>. L'inventaire se poursuit, révélant entre les années 10 et 40, un nombre certain de gravures. ▼
▲La toute première mention scientifique des pétroglyphes du massif de Fontainebleau est l'œuvre de [[Jules Quicherat]] et de [[Henri Martin (historien)|Henri Martin]] qui signalent en 1868, à [[Ballancourt-sur-Essonne]]<ref
▲La recherche est ensuite menée par Georges Courty qui, dans les premières années du
Les premières études d'ensemble apparaissent dans la seconde moitié, voire le dernier quart, du XXe siècle avec les travaux de Gilles Tassé et de Jacques Hinout. Cette période voit également la création, en 1975, du Groupe d'Étude, de Recherche et et de Sauvegarde de l'Art Rupestre<ref>''Mémoire rupestre : Les roches gravées du massif de Fontainebleau, Éditions Xaviet Barbal, 2016.</ref>. Le GERSAR est une association dont le but est d'inventorier, de relever et d'étudier les abris ornés du massif de Fontainebleau. Elle permet ainsi de centraliser la recherche sur le sujet mais intervient également sur d'autres sites de France. Elle a également vocation à sensibiliser le public sur ce patrimoine<ref name="gersar2">[http://perso.numericable.fr/gersar/l'association%20du%20gersar.htm page du site du GERSAR présentant l'association.]</ref>. Son activité de repérage des sites a permis de porter leur nombre à plus de 1200<ref name="gersar1" />.▼
▲Les premières études d'ensemble apparaissent dans la seconde moitié, voire le dernier quart, du
== Description et chronologie des pétroglyphes ==
Les abris ornés du
=== Paléolithique ===
Les rochers ont probablement commencé à être ornés au [[Paléolithique supérieur]]. Les œuvres datées de cette époque sont rares. De plus, leur datation est essentiellement faite sur des critères stylistiques ou des comparaisons avec d'autres œuvres et peut donc laisser des incertitudes. Ainsi par exemple, dans l'abri orné de la Ségognole<ref>{{Article|auteur=Alain Bénard|titre=L’abri orné de la Ségognole, Noisy-sur-École, Seine-et-Marne. Description des gravures et proposition d’attribution chronoculturelle|périodique=Bulletin de la Société préhistorique française|date=2010|tome=107|numéro=3|pages=521-536|url texte=https://www.persee.fr/doc/bspf_0249-7638_2010_num_107_3_13949}}.</ref>, adjacent des abris à pétroglyphes mésolithiques, un panneau gravé associant pubis féminin (représenté par trois profondes entailles) et chevaux est daté, avec assez de certitude, du [[Magdalénien]] (vers {{nb|17000 ans}} [[avant le présent]]). Cependant, deux aspects des représentations de chevaux {{Incise|le ventre, représenté peu bombé et la crinière tombante}} peuvent entrer en contradiction avec cette datation sans suffire à l'exclure{{Note|group=alpha|texte=On pourra voir dans l'article suivant une photo de cet ensemble sculpté dans le support en grès comme un [[bas-relief]] archaïque, lequel constituerait un aménagement hydraulique en une sorte de "vulve-fontaine" (par fortes averses, le ruissellement se concentre sur l'incision centrale du pubis) flanquée de deux chevaux gravés comme "tatouages" en haut des "cuisses" féminines. On y trouvera aussi les arguments en faveur de sa datation au [[paléolithique supérieur]] : {{article|langue=fr |périodique=[[Le Monde]]|auteur=Pierre Barthélémy |titre=Une ''"Origine du monde"'' préhistorique à Fontainebleau|date=26 octobre 2020 |url=https://www.lemonde.fr/sciences/article/2020/10/26/une-origine-du-monde-prehistorique-a-fontainebleau_6057410_1650684.html}}. Le titre de l'article fait allusion au célèbre tableau de [[Gustave Courbet|Courbet]], ''[[L'Origine du monde]]'', en raison d'une relative similitude dans la posture du sujet et dans l'angle de vue de l'artiste, comme une « origine du monde originaire » selon l'interprétation du préhistorien Boris Valentin. Voir aussi ce titre dans ''Le Journal des sciences'' de l'émission ''La Méthode scientifique'' : {{Lien web|langue=fr|auteur= Natacha Triou|titre= Une sculpture-fontaine du paléolithique supérieur |date=27 octobre 2020 |url=https://www.franceculture.fr/emissions/le-journal-des-sciences/le-journal-des-sciences-du-mardi-27-octobre-2020 |éditeur= [[France Culture]] |passage=§ 3 }}. Voir enfin l'étude originale ici : {{article|langue=en |périodique=[[Journal of Archaeological Science]] | volume = 33 |auteur=Médard Thiry, Émilie Lesvignes, ''et al.'' |traduction=Dispositif hydrologique artificiel d'un abri-sous-roche du paléolithique supérieur dans le Bassin Parisien |titre=Anthropogenic hydrological staging of an upper Palaeolithic carved shelter in Paris basin |date=octobre 2020 |url=https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S2352409X20303588?via%3Dihub#f0110 | passage= }}. }}{{,}}{{Note|group=alpha|texte=Une « toison pubienne » qui surmonte la vulve est une [[Croûte (biologie)|croûte organique]] dont la formations est probablement liée à des venues et remontées d’eau à partir des fentes vulvaires taillées qui canalisent la [[Exsurgence|microrésurgence]] issue de bassins sculptés par les hommes préhistoriques. Médard Thiry, « La Ségognole, propriétés et altérations des parois gravées », in B. Valentin (éd.), ''Art rupestre préhistorique dans les chaos gréseux du Bassin parisien (ARBap). Étude, archivage et valorisation'', Programme collectif de recherche (2018 - 2020), Rapport d’activités pour 2019, p. 148}}.
Parmi les autres
=== Mésolithique ===
[[Fichier:Gravure rupestre Boissy aux Cailles Seine et Marne.jpg|vignette|redresse=1.2|ravures en treillis provenant d'une grotte près de Boissy-aux-Cailles, Seine-et-Marne.]]
L'essentiel des œuvres gravées au sein du massif date du [[Mésolithique]]. Elles sont en effet en lien avec les industries lithiques du [[Sauveterrien]] et du [[Tardenoisien]], principalement des [[grattoir]]s et des têtes de flèche en [[silex]], et se trouvent [[Abri sous roche|sous abri]]. Les motifs sont essentiellement non-figuratifs, géométriques et stylisés, semblables à ceux des sites du [[Tardenois]], tel l'abri du Soldat Franc à [[Brécy (Aisne)|Brécy]].▼
▲
Les plus abondants sont par ordre décroissant de simples traits rectilignes, des traits alignés, des quadrillages. À côté de ces motifs omniprésents, on observe des signes géométriques plus complexes et plus rares, [[croix]], [[chevron]]s, [[étoile]]s, diverses formes circulaires, et des motifs abstraits impossibles à interpréter. Les représentations de lames, d'armes, d'outils renvoient au [[Néolithique]] et sont postérieures, ce qui fait supposer que les autres motifs figuratifs stylisés, dont des hommes, des [[cerf]]s, des [[vulve]]s, le sont aussi.▼
▲Les plus abondants sont par ordre décroissant de simples traits rectilignes, des traits alignés, des quadrillages de type « tablette de chocolat ». À côté de ces motifs omniprésents, on observe des signes géométriques plus complexes et plus rares, [[croix]], [[Chevron (typographie)|chevron]]s, [[étoile]]s, diverses formes circulaires, et des motifs abstraits impossibles à interpréter. Les représentations de lames, d'armes, d'outils renvoient au [[Néolithique]] et à l'[[Âge du bronze en Europe|Âge du bronze]] et sont postérieures, ce qui fait supposer que les autres motifs figuratifs stylisés, dont des hommes, des [[cerf]]s, des [[vulve]]s, le sont aussi.
=== Néolithique ===
Hormis les ajouts [[Abri sous roche|sous abris]] mentionnés ci
Les motifs néolithiques sont, dans l'état actuel des recherches, très concentrés autour de la vallée de l'[[Essonne (rivière)|Essonne]]<ref>Bénard A., Simonin D. et Tarrête J.,
===
{{...}}
=== Moyen Âge et période contemporaine ===
[[Fichier:Art rupestre forêt de Fontainebleau antre des druides et autres 01.jpg|vignette|Gravures rupestres contemporaine, ici dans l{{'}}''Antre des druides''.]]
Cette activité pastorale connaît son ''floruit'' aux {{s2-|XII| XIII}}, ce qui renvoie effectivement aux quelques datations que fournissent les gravures médiévales. Ainsi, le soldat de l'abri de la grande vallée est daté du {{s-|XI}} par l'apparence de son armement. La grotte Sainte-Anne à [[Boutigny-sur-Essonne|Boutigny]], aujourd'hui détruite par les ouvriers carriers, contenait selon Auguste Mallet, des signes cruciformes et la date de 1301<ref name="courty2">{{Article |langue=fr |auteur1=G. Courty |titre=Les Pierres écrites de la vallée de l'Essonne |périodique=Bulletin de la Société préhistorique de France |volume=10 |numéro=3 |date=1913 |pages=167-172 |issn= |lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/bspf_0249-7638_1913_num_10_3_6700?q=p%C3%A9troglyphe%20Fontainebleau |consulté le=25 avril 2017 |id= }}.</ref>.
== Bibliographie ==▼
== Notes et références ==
=== Notes ===
=== Références ===
{{Références}}
== Voir aussi ==
▲=== Bibliographie ===
* G. Tassé, ''Pétroglyphes du Bassin parisien'', Supplément à ''Gallia Préhistoire'' n°16, Éditions du Centre national de la recherche scientifique, 1982, Paris.
* Eric Robert, Boris Valentin, Émilie Lesvignes, Médard Thiry, Alain Bénard, « Arts rupestres préhistoriques dans les chaos gréseux du sud du Bassin parisien : nouvelles recherches au bénéfice de la préservation et de la valorisation », XVIII UISPP World Congress, 2018, p. 79-91
=== Articles connexes ===
* [[Art rupestre]]
=== Liens externes ===
* {{lien web| url=https://lejournal.cnrs.fr/articles/la-foret-de-fontainebleau-un-royaume-de-lart-rupestre| site=[[Centre national de la recherche scientifique|CNRS]]| titre=La forêt de Fontainebleau, un royaume de l'art rupestre| date=28 juin 2021| auteur1=Louise Mussat| consulté le=10 juillet 2021}}
{{Palette Forêt de Fontainebleau}}
▲== Références ==
{{Portail
[[Catégorie:Site
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