« Pharaon de l'Exode » : différence entre les versions

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Mais combine de fois faudra-t-il vous expliquer que ces théories marginales ne sont reconnues par aucun chercheur sérieux et n'ont donc pas leur place dans cet article ?
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Proscrit par les anciens Égyptiens eux-mêmes, le pharaon [[Akhénaton]] a sombré dans l'oubli durant des millénaires. À la fin du {{s-|XIX|e}}, la redécouverte de sa réforme monothéiste - l'[[Culte d'Aton|Atonisme]] - a conduit des universitaires à penser que ce pharaon a entrepris une action religieuse très similaire à celle menée par [[Moïse]]. En 1894, l'américain [[James Henry Breasted]] démontre l'importance de cette révolution religieuse quant à la compréhension du monothéisme biblique. En 1905, il met en avant le lien étroit entre le ''[[Hymne à Aton|Grand hymne à Aton]]'' et le ''[[Psaume 104 (103)|Psaume 104]]''. En 1910, il est suivi par [[Arthur Weigall]] mais ses positions, plus fantasques du point de vue [[Philologie|philologique]] (Aton = [[Adonaï]]) ont été très vite sujettes à caution<ref>{{harvsp|Assmann|2001|p=51-52}}.</ref>. Le grand partisan d'un lien entre l'Exode et Akhénaton est [[Sigmund Freud]]. Dans ''[[Sigmund Freud#Essais|Moïse et le monothéisme]]'', paru peu avant sa mort en 1939 mais en préparation dès 1934, il expose en effet l'idée que Moïse n'est pas un Juif, mais un Égyptien de haut rang, peut-être un prêtre ou un prince, qui a apporté aux Hébreux leur religion monothéiste, dérivée du culte d'Aton<ref>Helen Walker Puner, [https://books.google.fr/books?id=386tCTzeb28C&pg=PA187&dq=Sigmund+Freud,+Moses+and+Monotheism&cd=7#v=onepage&q=&f=false ''Sigmund Freud: his life and mind''], Transaction Publishers, 1992, {{p.|187}}</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Krauss|2000|p=41}}.</ref>. Après la disparition d'Akhénaton, ambitieux, Moïse aurait voulu fonder son propre empire et conduisit l'exode hors d'Égypte<ref>{{harvsp|Volokhine|2002|p=7}}.</ref>.
Grand lecteur d'ouvrages égyptologiques, Freud a puisé des éléments de réflexion dans les publications de Breasted, Weigall, [[Alan Henderson Gardiner|Gardiner]] et [[Howard Carter|Carter]]. De plus, il a sans doute aussi été influencé par des romans historiques, notamment ceux du romancier russe [[Dimitri Merejkovski]], auteur d'une trilogie traitant des pharaons de la [[période amarnienne]]<ref>{{harvsp|Krauss|2000|p=45-49}}.</ref>. Déjà en 1935, Freud s'est hasardé à identifier Moïse à un personnage égyptien attesté par l'archéologie en songeant à un certain Thothmès<ref>{{harvsp|Krauss|2000|p=115}}.</ref>. Si donc Freud a tenté de faire de Moïse un proche du pharaon Akhénaton mais distinct de lui ; d'autres, par la suite, n'ont pas hésité à sauter le pas en avançant une identité commune (Moïse = Akhénaton). Tel est le cas du journaliste [[Philippe Aziz]] en 1980<ref>Philippe Aziz, ''Moïse et Akhenaton'', Paris, éditions Robert Laffont, 1980, {{ISBN|978-2221004043}}.</ref> et de l'essayiste [[Ahmed Osman (essayiste)|Ahmed Osman]] en 1990<ref>Ahmed Osman, ''{{Langue|en|texte=Moses Pharaoh of Egypt. The Mystery of Akhenaten Resolved}}'', Londres, 1990, {{ISBN|978-0586090343}}</ref>.obtenu
 
===== Aÿ =====
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[[Fichier:Berlín cabeza Amarna 01.JPG|vignette|upright=0.8|alt=visage d'un homme sérieux|Tête supposée d'Aÿ - modèle de sculpteur - {{XVIIIe dynastie égyptienne}}.]]
{{pertinence section}}
Se fondant sur le fait quD'il n’existe aucune preuve archéologique de l’existence d’une importante population étrangère maintenue en esclavage en Égypte pendant des centaines d’années,après un ouvrage publié en l'an 2000 par les frères Messod et Roger Sabbah, affirmela que[[Bible]] lesrenfermerait Hébreuxun sontmessage descaché Égyptiensqu'ils quiont seréussi sont exilés enà Palestinedécrypter<ref>{{harvsp|Sabbah|2000|p=102-103}}.</ref>. IlsLes principaux personnages bibliques (Abraham, Joseph, Moïse, etc.) ne sont pas des Hébreux mais des Égyptiens, pharaons de surcroît. Les Hébreux se seraient constitués comme tels lors delorsque la [[Période amarnienne|parenthèse monothéiste]] ([[Culte d'Aton]]) qu'avait initiée par le pharaon [[Akhénaton]] et qui, en Égypte, s'est refermée àavec sala mort de ce dernier. Les HébreuxIls seraient les descendants des habitants de la ville d'[[Akhetaton]], restés fidèles au dieu unique et qui, furentde ce fait, ont été contraints à l'exil après la réhabilitation du culte d'[[Amon]] à [[Thèbes (Égypte)|Thèbes]]. IlsCes habitants auraient alors été déplacés vers [[Pays de Canaan (Bible)|Canaan]] par le pharaon [[Aÿ]], le successeur de [[Toutânkhamon]]<ref>{{harvsp|Sabbah|2000|p=105-128}}.</ref>. Les deux auteurs soulignent au passage la proximité entre le nom de Aÿ (par eux orthographié ''Aï'') et l'un des noms de l'[[Dieu|Éternel]] - également le plus usité - :, [[Adonaï]], qu'ilsqui rapprochentserait phonétiquementselon eux une évolution linguistique de l'expression ''Aton-Aï'', si bien que le Dieu de la Torah serait une lignée de Dieux-hommes. Ce livre fait quantitéfourmille de rapprochements linguistiques de ce genre et souligne également la proximité entre l'ensemblecertains de l'[[alphabethiéroglyphes hébreuégyptiens]] et certains l'[[hiéroglyphesalphabet égyptienshébreu]]<ref>{{harvsp|Sabbah|2000|loc=''passim''}}.</ref>. En outre, des similitudes existeraient aussi entre des éléments de rituels hébreux et égyptiens dont la [[kippa]], les [[tefilin]]s, le plan des temples ou l'[[arche d'alliance]]<ref>{{harvsp|Sabbah|2000|p=544-549}}.</ref>.
 
BaséeLa surthèse undéveloppée importantpar faisceaules defrères comparaisons inter-culturelles, cette thèseSabbah n'a cependant rien de scientifique. L'uniqueet élémentpêche archéologiquepar égyptienun faisantmanque étatcruel de l'existencerigueur. desLes Hébreuxéléments archéologiques égyptiens, :comme la ''[[stèle de Mérenptah]]'', n'estne sont pratiquement pas mentionnémentionnés. IlAinsi, aurait pu l'être puisque l'autre face de la stèle est justement une stèle d'Akhenaton. Prétendreprétendre que le pharaon {{nobr|[[Séthi Ier|Séthi {{Ier}}]]}} est [[Josué]], que Moïse est [[Ramsès Ier|Ramsès {{Ier}}]], que [[Aaron (Bible)|Aaron]] est [[Horemheb]], sans amener aucune preuve solide, arend rendul'ensemble de cetteleur thèse très discutéeimprobable<ref group="n">Pour des critiques de cet ouvrage, lire :
Selon ces auteurs, la [[Bible]] aurait été écrite dans les prisons de Babylone dans le but de se distinguer des Égyptiens, ennemis des Assyriens. Masquant les véritables noms et déplaçant les dates de quelques centaines d'années, les Hébreux auraient obtenu leur libération en inventant la naissance d'Abraham à Ur pour en faire un ancêtre de Nabuchodonosor. Les principaux personnages bibliques (Abraham, Joseph, Aaron, Moïse, Josué) seraient ainsi des pharaons (Akhenaton, Horemheb, Aÿ, Ramsès 1er, Séthy 1er).
 
* {{Lien web
Basée sur un important faisceau de comparaisons inter-culturelles, cette thèse n'a rien de scientifique. L'unique élément archéologique égyptien faisant état de l'existence des Hébreux : la ''[[stèle de Mérenptah]]'', n'est pas mentionné. Il aurait pu l'être puisque l'autre face de la stèle est justement une stèle d'Akhenaton. Prétendre que le pharaon {{nobr|[[Séthi Ier|Séthi {{Ier}}]]}} est [[Josué]], que Moïse est [[Ramsès Ier|Ramsès {{Ier}}]], que [[Aaron (Bible)|Aaron]] est [[Horemheb]], sans amener aucune preuve solide, a rendu cette thèse très discutée<ref group="n">Pour des critiques de cet ouvrage, lire :
 
*{{Lien web
| langue = fr
| auteur = R. O.
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| consulté le = 17 janvier 2015}}
 
* {{Lien web
| langue = fr
| auteur = L'Express
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| consulté le = 17 janvier 2015}}
 
* {{Lien web
| langue = fr
| auteur = Jean-Marc Savary